Les problèmes, chapitre 37

Musique

« J’en ai marre d’avoir des plis de vêtements. » grogna-t-il en dégageant son nez de ses doigts tout en tentant de faire abstraction du reste. Qu’est-ce qu’elle entendait par « pour habitude de » ? Qui est-ce qu’elle n’avait pas touché qu’avec les yeux ? Ce crétin de Titouan ? L’autre connard dont elle lui avait parlé à Seaghdha ? « Qu’est-ce que tu fais ? » La question aurait pu s’étrangler dans sa gorge s’il ne l’avait pas simplement soufflée. Il avait du mal à rester concentré. Il avait juste chaud et autant envie qu’elle arrêtât ça qu’elle continuât. Ses mouvements provoquaient chez lui tantôt des frissons, tantôt des chatouilles lorsqu’elle s’approchait trop de sa taille. Il tenta de rester de marbre, comme s’il s’apprêtait à débuter un combat de boxe et qu’il s’agissait d’intimider son adversaire. Il ne répondit pas quand elle évoqua Nel. Les mains de la Déchue sur lui ne provoquaient pas les mêmes sensations. Il aurait aimé que celles de Susannah le missent mal à l’aise mais il avait l’impression que chaque millimètre parcouru par ses doigts le noyait sous une vague de chaleur et de désir. Il s’humecta les lèvres. Il aurait voulu l'assommer mais il resta immobile, même quand elle défit sa ceinture, même quand elle glissa sa main dans son pantalon. Maintenant, il ne pouvait clairement plus lui cacher son état. Ce qu’elle avait en main et sa respiration parlaient pour lui. Il sentait son cœur tambouriner contre sa poitrine. Il retint un soupir, aussi tendu physiquement que mentalement. Il se retenait de tout renverser, de la hisser sur la table et d'aller plus loin. Cent fois il se vit faire si bien que, n'y tenant plus, son corps initia un mouvement.

Lorsque la porte s’ouvrit, il sursauta et tourna les yeux vers un garçon qu’il ne connaissait pas. Il fronça les sourcils, en remarquant qu’il avait complètement perdu le contrôle sur la situation. C’est vrai qu’ils n’étaient pas seuls. Il se racla la gorge, embarrassé, et arrêta son regard sur les peintures comme si de rien n’était. Elle allait arrêter son cirque. Il le fallait. Quand elle rit, il se détendit. Il craignait toujours qu’elle se ravisât ou se moquât. Elle était comme ça avec beaucoup de gens. « Ouais. » acquiesça-t-il lorsqu’elle lui demanda de s’habiller. Il n’en avait pas du tout envie mais il s’exécuta. « On pourrait. J’en ai marre de ces bouffons. » Le problème c’est que la proposition de la Sirène sonnait différemment dans sa tête. Il avait envie d’elle. La suite n’arrangea rien. Comprenait-il tout de travers ou… ? « Viens, je connais un endroit où on sera tranquilles. » lui dit-il, avant de lui attraper la main, de quitter la salle et de passer par l'une des sorties prévues pour les étudiants qui souhaitaient rentrer se coucher. Il emprunta l’un des portails magiques et se retrouva dans le couloir de son dortoir. Il ouvrit la porte et la referma derrière eux. Il savait que les autres participaient à la soirée pyjama et, en effet, il n’y avait pas un bruit. Il inspira et, alors que ses yeux se posaient sur un détail, il se mit à rire. « T’as vraiment un pompon sur les fesses. » s’amusa-t-il, avant d’avancer sa main pour essayer de le lui chopper. Il n’était pas très sûr de lui sur le fait de l’amener dans sa chambre. Il n’osait d’ailleurs pas s’avouer ce qu’il espérait. Pour l’instant, il improvisait. Il ouvrit l’un des tiroirs de son bureau – en bordel – et en sortit un paquet de sucettes. Il en prit une pour lui et lui tendit le reste avant de s’asseoir sur son lit. Il la regarda. Pour l’instant, elle était restée plutôt sympa. Directe mais sympa. Il attendait le moment où elle se transformerait en lapin enragé et péteux. « T’es sûre que tu ne veux pas qu’on sorte ensemble ? » Tant qu’elle restait assez loin, ça allait. Il avait toujours envie d’elle mais il pouvait se la jouer détendu. « Promis j’abandonnerai l’idée de te balancer dans la poubelle de la cantine. » Il lui sourit, la sucette dans la bouche.

652 mots

Les problèmes, chapitre 37

☙ Halle Abadi - Boytoy

Le regard de l'Ondine parcourut brièvement le dortoir dans son ensemble. Il y avait une vague odeur de chaussette, pour ne pas dire autre chose. Sans surprise, le côté réservé à Johannês n'était pas le plus ordonné. Le concerné la prit par surprise en tirant sur le pompon de son costume et elle le regarda sans sourire. « Est-ce que tu viens de me mettre la main aux fesses, Johannês ? » fit-elle, faussement sérieuse, presque réprobatrice, juste pour le désarçonner. Son opinion sur les Magiciens commençait à se modifier. Ils étaient beaucoup trop amusants malgré eux et son expression se morcela sur un gloussement, incapable de conserver plus longtemps son sérieux. Elle se sentait curieusement euphorique, alors même qu'ils n'avaient consommé aucun alcool cette fois.

Susannah s'empara aussi d'une sucette après avoir soigneusement inspecté les différents goûts. La cerise, c'était son préféré. La sucrerie glissa entre ses lèvres et elle lui sourit en retour, espiègle. « Qui dit que je ne veux pas ? Tu me l'as déjà proposé, non ? Je n'en étais pas sûre, j'ai des souvenirs confus de cette soirée à cause de l'alcool. Ça m'étonne que tu en reparles, sobre. » Au moins ne lui parlait-il plus d'amour. Il y avait du progrès. Elle vint s'asseoir à côté de lui et avec la proximité revint l'envie de le toucher et si elle s'écoutait, elle se jetterait sur lui, là, immédiatement. Sa langue joua impatiemment avec la sucette. Elle se sentait de moins en moins capable de lutter contre cette attraction, n'en avait même plus envie, en réalité. C'était un Gælyan, insolent, vulgaire et leurs caractères trop chaotiques pour jamais réussir à s'entendre, mais à cet instant, elle savait juste qu'elle avait envie de passer ses mains dans ses cheveux, et un peu plus que ça. Beaucoup plus que ça. Sa proposition de partir n'avait pas pour but d'aller admirer les étoiles ou de grignoter des bonbons comme des enfants. « Je n'y suis pas opposée, mais je ne sais pas si tu réalises dans quoi tu t'engages. J'ai de nombreuses exigences. » Titouan s'était montré très obéissant et respectueux, et c'est ce qui avait fait que leur relation avait pu durer le temps qu'elle avait duré. Avec le Magicien en revanche, elle lui donnait moins d'une semaine avant qu'ils ne se disputent, car elle ne tolérerait pas qu'il lui parle sur le ton qu'il lui réservait souvent. Et elle l'imaginait aussi très mal se soumettre à elle. C'était aussi une des choses qui l'excitait autant qu'elle l'énervait, paradoxalement, cette résistance qu'il lui opposait par principe. Elle fit courir ses doigts sur le genou, puis sur la cuisse de l'adolescent. Le duvet était doux, mais c'était ce qu'il y avait dessous qu'elle aurait voulu caresser. « On n'a qu'à voir. Peut-être que ça marcherait. L'idée qu'on s'embrasse souvent ne me déplaît pas. Au moins dans ces moments, on ne s'insulte pas. D'ailleurs, qu'est-ce que tu attends ? Tu n'oses plus prendre l'initiative ou c'est cette sucette qui te bloque ? » Elle releva les yeux sur lui et lui enleva le bonbon de la bouche sans prévenir. Mais au lieu de remplacer la sucette de ses lèvres, Susannah se leva du lit. Les yeux remplis de malice, elle recula jusqu'à une fenêtre. « Viens la chercher si tu y arrives. Attention, je cours très vite depuis que je joue au Puffball. Tu veux jouer à un jeu, Johannês ? » Elle commençait à bien aimer son prénom, décomposer chacune de ses syllabes, les savourer, comme une dégustation avant de le goûter. « Si tu réussis à attraper mon pompon, je termine ce que j'ai commencé tout à l'heure. Tu ne dois pas être très confortable là, dans ton pyjama, qui ne te donne franchement pas l'air intelligent. Tu ne voudrais pas l'enlever maintenant qu'il n'y a plus que nous deux ? »

692 mots

Les problèmes, chapitre 37

Musique

« Ouais, je crois bien. » Il n’en était plus sûr non plus. Le truc c’est qu’ils s’étaient embrassés plusieurs fois et qu’il ne se voyait pas réitérer sans une relation officielle. Cela dit, malgré ses bonnes résolutions, il aurait aussi beaucoup de mal à renoncer si, finalement, elle préférait qu'ils ne fussent pas en couple. Il la voulait et ça l’énervait. « Quoi ? Tu crois que je suis timide ? » Il la regarda. Si elle croyait ça, elle croyait bien. À moitié. Il fournissait un réel effort pour dire ce qu’il voulait. Ce n’était pas si évident, surtout avec elle. Il y avait toujours la possibilité sous-jacente qu’elle lui rît au nez ou lui annonçât fièrement qu’elle l’avait bien eu depuis le début. Il n’aimait pas ça. Il aurait préféré pouvoir lui faire confiance. Il aurait préféré ne pas être en érection à chaque fois qu’il la voyait aussi. Ça l’handicapait pour discuter, parce qu'il ne pensait qu'à ses mains sur elle, à sa bouche sur lui et à son bassin en elle. En plus, ce pyjama continuait de lui donner chaud. Il attrapa un élastique sur sa table de nuit pour s’attacher les cheveux. Il arrêta son mouvement une micro seconde lorsqu’elle avoua ne pas y être opposée. Les exigences tombèrent. Les mains toujours occupées, il la regarda en coin, un sourire similaire sur les lèvres. Elle l’amusait parfois et il en oubliait son embarras. Elle le rendait un peu cinglé par moment. « Parce que tu crois que je n’ai aucune exigence moi ? » À vrai dire, il n’en avait pas et disait ça simplement pour se défendre, par esprit de contradiction. Il n’avait pas l’intention d’être son larbin ; et ne voulait pas non plus qu’elle devînt la sienne. Et pourquoi n’arrêtait-elle pas de le toucher ? Ils allaient avoir un problème si elle continuait. « On peut… » Il fut piqué par la suite. Il pouvait s’il voulait. Il pouvait très bien prendre des initiatives. Que racontait-elle ? C’est juste qu’il ne voulait pas la choquer. Ouais. Voilà. « Hé ! » râla-t-il quand elle lui retira sa sucette. Il se redressa légèrement et l’écouta. Un sourire s’accrocha à ses lèvres. Elle lui donnait envie de jouer et l’action lui avait toujours mieux réussi que la réflexion. « Ok. » accepta-t-il, tout en se levant. Il ne valait mieux pas qu’il pensât à ce qu’il risquait d’arriver s’il attrapait son pompon. Au fond, il en avait envie. En surface, il y avait son éducation magicienne. Il avait toujours craché dessus mais n’arrivait pas à s’en défaire totalement. « Remarque, si ça produit chez toi le même effet que tout à l’heure, je n’aurais même pas besoin de te courir après. » lui envoya-t-il, taquin, avant d’enlever le pyjama. Il le lança sur son lit. Il trouvait l’idée qu’elle le désirât grisante. Il n’avait jamais vraiment cherché à plaire à quelqu’un mais ça le rassurait de savoir qu’être à moitié nu devant elle provoquait chez elle les mêmes réactions qu’il ressentait à son égard. Chez les filles, c’était simplement moins visible. « Je te conseiller de courir. » fit-il, avant de s’élancer dans sa direction. Elle était rapide mais il avait l’avantage de connaître la chambre et tous les coins dans lesquels il pouvait éventuellement la coincer. Si elle courait vers le bordel de Sympan, elle était foutue.

Il se mit à rire après quelques enjambées. C’était drôle, malgré son envie grandissante. Il voyait le pompon remuer au rythme des fesses de Susannah. Il réussit à la coincer une première fois contre la penderie de Ræn mais elle lui échappa. Essoufflé, il tenta le tout pour le tout : le placage. Ils atterrirent sur le lit d’Adriæn et, sans attendre, il glissa sa main derrière elle pour chopper le pompon. Il la regarda, satisfait, sa respiration erratique se mêlant à la sienne. Il avait complètement oublié cette histoire de sucette. Il la remplaça par les lèvres de l’Ondine. Elles avaient un goût de cerise. Ça le fit sourire. « Alors ? » demanda-t-il, avide de plus. Son bassin réclamait le sien. Ça n’aurait tenu qu’à lui, il l’aurait prise tout de suite, même s’il n’avait jamais fait l’amour de sa vie. C’est ce dont il avait envie, de se perdre en elle, de ne plus parler et d’agir, simplement. Il restait cependant campé sur les principes magiciens. Il voulait être sûr qu’elle en avait envie aussi, même s’il devenait impatient au point de se presser davantage contre elle. C'était presque instinctif.

724 mots

Les problèmes, chapitre 37

☙ Halle Abadi - Boytoy

À l'image de l'animal qu'elle incarnait, Susannah zigzagua entre les lits et le mobilier du dortoir comme si elle évitait ses adversaires sur le terrain. Sans doute était-elle un peu trop impliquée dans le jeu mais c'était ainsi, elle aimait se donner entièrement dans tout ce qu'elle entreprenait et bien qu'elle eut envie qu'il réussise à l'attraper, il n'était pas question qu'il ne transpire pas un peu pour l'obtenir. D'un cheveu, elle évita les mains tendues dans sa direction, au prix de la chute de bibelots imprudemment posés au bord d'un bureau. Une pile de vêtements pliés sur une chaise subit le même sort quand elle renversa la chaise sur son chemin pour ralentir son poursuivant. Elle avait chaud désormais, et ce n'était plus entièrement à cause de la quasi nudité de Johannês. Elle avait failli le laisser l'attraper contre la penderie et glisser ses mains sur sa nuque pour le plaquer contre elle mais elle s'était laissée glisser sous le cercle de ses bras à la place pour prendre la fuite avec un ricanement, sans oublier de lâcher que les Gælyan étaient aussi nuls sur terre que pour nager et qu'à ce rythme, tout ce qu'il obtiendrait serait un point de côté.

Quelque chose ressemblant terriblement à un couinement lui avait échappé quand son corps l'avait percutée pour les faire tomber lourdement sur un des lits. Désormée écrasée sous son poids, Susannah chercha à reprendre son souffle entre deux spasmes de rire quand il lui vola ce qu'il lui restait d'oxygène en capturant ses lèvres. L'effet fut immédiat et presque trop violent à encaisser et elle retint de justesse un gémissement de protestation quand il se redressa, trop tôt à son goût. « Alors... » répéta-t-elle bêtement en essayant tant bien que mal de collecter ses pensées, à la recherche d'un éclair utile de conscience mais la maligne avait pris soin de se cacher et refusait de réapparaître, comme pour bouder ce comportement enfantin et indigne de toute son éducation et de son peuple. Elle aurait dû prendre du recul, repousser ce sale bipède niais, lui rire au nez et partir en le laissant en plan, lui et sa maudite érection qu'il pressait contre elle, elle aurait dû ressentir du dégoût car les hommes n'étaient que laideur et déception.

Son regard se noya dans celui chocolaté de l'adolescent. Pourquoi tout chez lui lui donnait envie de le dévorer ? Elle leva une main, effleura sa pommette, remonta jusqu'à sa tempe puis à ses cheveux qu'elle détacha pour qu'ils retombent en chatouillant son visage, lui arrachant un sourire, un des rares qui n'avaient rien de moqueur ou de sarcastique. Ses doigts jouèrent dans les mèches avant d'en agriper une poignée et de le forcer à s'abaisser pour se réapproprier la chaleur de sa bouche. Sa langue possédait encore le goût sucré du bonbon, il lui donnait envie de l'aspirer tout entier. Sa main qui s'accrochait par défaut à son épaule glissa sur le côté, joua le long de ses côtes avant de disparaître entre eux. Elle ne voyait pas ce qu'elle faisait mais elle avait suffisamment été attentive en classe de sciences pour comprendre sur quelle partie de son anatomie ses doigts tombèrent en passant la barrière du dernier vêtement qui protégeait encore Johannês de son exploration résolue. Elle ignorait ce qu'elle faisait, n'avait jamais touché quiconque ainsi crûment. Les yeux clos, elle se contenta de laisser son instinct et les on-dit entendus dans des conversations guider ses gestes.

Elle mit fin à leur baiser, tant pour réguler sa respiration qui s'emballait un peu trop que pour chercher de l'air pour rafraîchir son visage devenu brûlant. Toute son excitation s'était déplacée pour se concentrer entre ses cuisses et en son bas-ventre crispé d'éclairs. Elle s'agita, mal à l'aise et impatiente. « J'ai trop chaud. » maugréa-t-elle, un pli agacé barrant son front. Face au dilemme de devoir le repousser le temps de régler ce problème ou de continuer à suffoquer dans l'inconfort, Susannah n'hésita plus et récupéra ses mains pour aller déboutonner le haut de son costume et soupira de soulagement quand l'air frappa sa peau. Elle se tortilla pour extraire ses bras des manches. Elle se figea en regardant Johannês au dessus d'elle et un doute affreux se fraya un chemin épineux jusqu'à son cœur. « Tu ne vas pas te dégonfler maintenant, hein ? » C'était stupide, mais elle n'avait jamais oublié ce jour venteux où elle avait rencontré ce grincheux petit garçon qui boudait sur sa falaise. Son refus net quand elle lui avait demandé un baiser avait brisé toutes ses certitudes et une bonne partie de son amour-propre d'enfant. Elle n'était pas prête à laisser passer une nouvelle humiliation.

836 mots

Les problèmes, chapitre 37

Musique

Læn s’arrêta un instant sur le sourire de Susannah. En miroir, ses lèvres s’étirèrent. Il croyait commencer à la connaître un peu. Elle avait différents sourires et celui-ci lui plaisait bien plus que tous les autres, ceux qui étaient faux ou qui n’exprimaient rien d’autre que le mépris et l’orgueil. Il détestait les Sirènes pour cette fierté mal placée. Pourtant, depuis qu’elle le touchait de nouveau et qu’il avait perçu l’amusement sur son visage, tout ce qui l’irritait habituellement chez elle avait été envoyé brutalement au placard. Il se laissa sombrer davantage lorsque leurs lèvres se rencontrèrent encore. Son bassin se fit d’autant plus impatient. Cette fois, il ne retint pas le soupir de plaisir qui le percuta lorsqu’elle le toucha. Il avait l’impression que la cerise et le citron se mêlaient entre eux pour donner un parfum inédit qui lui fut arraché lorsqu’elle cessa de l’embrasser. Il faillit grogner. Il voulait plus et, à chaque fois qu’elle se reculait, il avait l’impression qu’elle allait partir. Il s’écarta un peu. Son ire redescendit lorsqu’il comprit ce qu’elle était en train de faire. Son regard glissa sur sa peau. Dans un coin de sa tête, une petite voix lui demanda très sérieusement ce qu’il était en train de faire avec elle et où est-ce qu’il comptait s’arrêter au juste. Il l’envoya chier sur la courbe des seins de Susannah. « Non. » répondit-il à sa question. S’entendre le dire le convaincu tout à fait. Il descendit de nouveau ses lèvres sur les siennes. L’une de ses mains rejoignit l’un de ses seins. C’était grisant. Il n’avait jamais touché personne comme ça. Pourtant, il lui semblait ne pas découvrir son corps pour la première fois. Il se rappelait du rêve qu’il avait fait… des rêves. Elle hantait ses nuits. Ils étaient peut-être même en train de rêver. Ça le fit sourire tandis que ses doigts descendaient plus bas et que sa bouche venait dévorer son cou.

Il commença à réfléchir à ce que Sympan avait déjà raconté sur le sexe mais son impatience emporta les prémices de sa réflexion. Il s’en tapait de tout ça. Il n’avait aucune idée de ce qu’il foutait mais il le foutait. C’était comme lors de ces nuits trop chaudes pour lui où il se réveillait en sueur après lui avoir fait l'amour. Il avait l’impression de pouvoir transposer, de pouvoir se laisser guider par ça et par son instinct. Il avait juste retenu un propos de l’Ygdraë, quelque chose que les filles aimaient bien si c'était fait correctement. C’était peut-être un peu audacieux maintenant mais l’envie de la dévorer balaya toute prudence. Il se redressa, attrapa le bas du pyjama de la Sirène et le tira. Il regarda et perdit totalement la tête. Il fondit sur elle, reprit le jeu de ses doigts et y mêla sa langue. Elle devait l’avoir déjà fait et il aurait pu craindre de passer pour un nul s’il réfléchissait encore. Heureusement, sa tête était vide. Ses gestes, eux, étaient avides. Quand il remonta, il vint de nouveau coller son corps au sien. Il pressa son bassin entre ses cuisses, maudissant le seul vêtement qu'il portait encore. Il avait envie d'elle. Sa bouche chatouilla son cou. Il mordit le lobe de son oreille, puis, pris d’un soudain doute qui n’avait pas fait sa réapparition jusqu’ici, il se hissa sur ses avant-bras pour la surplomber et qu’elle le vît. « Tu ne vas pas te dégonfler maintenant, hein ? » lui retourna-t-il la question. Ce n’était vraiment pas le moment. Il deviendrait fou si elle le plantait.

591 mots

Les problèmes, chapitre 37

☙ Måneskin - Feel

Une forte impression de déjà-vu attrapait Susannah et la ramenait à ce rêve, à ceux qui avaient suivi, ceux dont les réminiscences imprégnaient ses pensées quand elle se pressait contre ses doigts glissés entre ses cuisses, à l'abri sous sa couverture ou sous la douche. Elle détestait que Johannês soit presque toujours le visage qui se superposait derrière ses paupières closes, avait tenté de se forcer à penser à d'autres, mais il trouvait toujours le moyen de revenir s'imposer en premier plan. Cette fois, il était là pour de bon, et c'était plus maladroit qu'en rêve, mais c'était mieux car c'était vrai, c'était plus effrayant parce que c'était vrai. Les dernières réticences auxquelles il aurait fallu s'accrocher s'évanouirent en fumée et elle se colla à lui en frissonnant au contact peau contre peau qui la faisait complètement délirer et elle songea qu'elle allait fondre contre lui à ce rythme. Ses ongles se plantèrent dans les premiers pans de chair qu'elle trouva pour s'ancrer à quelque chose. S'il arrêtait, elle allait tout simplement... Elle ne savait pas exactement quoi, mais ce serait violent. Elle manqua d'ailleurs le frapper quand il se recula mais cilla en se voyant dépossédée brusquement du reste de son pyjama. Cilla un peu plus à la suite. Ses poings attrapèrent les couvertures. En s'aperçevant qu'elle avait cessé de respirer, l'Ondine s'appliqua à rappeler l'oxygène à ses poumons mais sa respiration la trahit, se muant en soupirs d'abord, puis en gémissements qu'elle n'arrivait pas à retenir. Une vague de plaisir plus haute que les autres, vertigineuse, l'emporta sans préavis et tendit tous ses muscles d'un seul coup. Le dos creusé, elle mit plusieurs secondes à revenir de ses sensations, à revenir à Johannês dont les dents chatouillaient toutes ses zones sensibles. Un instant, elle se demanda s'il était réellement encore vierge. C'est ce qu'elle avait déduit de ses réactions, mais elle doutait désormais.

Son regard croisa la lueur affamée dans le sien alors qu'il lui retournait la question. Un vilain sourire s'épanouit sur son visage. « Tu crois que je suis une chochote ? Seulement... » Ça venait de la frapper en sentant son entrejambe buter contre elle. « Tu as ce qu'il faut ? Pour qu'on se protège je veux dire. » précisa-t-elle, en devinant qu'il n'était pas dans des conditions optimales de réflexion pour gérer les sous-entendus. Ses sourcils se froncèrent. Elle espérait pour lui, parce qu'elle allait le tuer sinon. Une petite partie en elle se dit qu'ils pouvaient quand même faire sans, prendre le risque, éventuellement passer à l'infirmerie le lendemain pour prendre une potion par précaution mais elle n'avait pas envie d'en arriver là, surtout s'il y avait déjà des élèves présents à l'infirmerie pour entendre sa requête. Sa vie privée s'étalait déjà beaucoup trop à son goût dans les rumeurs qui hantaient les couloirs. « Tes colocataires doivent bien avoir ça, sinon. » À regrets, elle le poussa hors du lit pour qu'il aille chercher le nécessaire. Son corps vibrait encore comme la corde d'un instrument, et elle avait envie de plus, terriblement envie de plus. Elle voulait que ce soit rapide, intense et insensé, pour que les regrets n'aient pas le temps de venir tout gâter. Allongée sur le côté, elle appuya sa tête sur sa main relevée et une moue ennuyée vint peu à peu resculpter les traits de son visage. « Mais je t'en prie, prends tout ton temps. » ironisa-t-elle finalement en le regardant chercher. Finalement, elle n'y tint plus et envoya ses jambes hors du lit pour aller le rejoindre. Elle arriva dans son dos et sans prévenir, descendit son sous-vêtement pour qu'il soit nu à son tour, et se plaqua de tout son long contre lui. Ça n'allait pas l'aider à trouver, mais elle n'arrivait pas à résister au besoin de le toucher. Ses doigts coururent sur son ventre, plus bas, remontèrent et dès qu'il trouva, elle lui prit la main et alla le pousser sur le lit qu'ils avaient occupé au début. Dès qu'il fut assis contre le mur, elle s'installa sur lui et allait reprendre possession de ses lèvres quand un tatouage différent des autres attira son attention. « C'est quoi ça ? » s'amusa-t-elle en effleurant la fleur marquant sa cuisse.

762 mots

Les problèmes, chapitre 37

Musique

« Hein ? » Læn se décomposa comme un poulpe qui voit pour la première fois un navire sombrer et s’écraser lentement mais surement sur son habitat. Il eut vite envie de mourir. Pourquoi n’y avait-il pas pensé ? Ils ne pouvaient pas le faire comme ça… elle avait raison. Néanmoins, il n’en avait pas. Il n’avait d’ailleurs rien pris lors des cours de sexualité. Dès qu’il pouvait les sécher, il le faisait. Parler de ce genre de sujets au milieu des autres le gênait profondément. Sympan lui avait pourtant conseillé d’être prévoyant, arguant que la chose pouvait survenir n’importe quand. Il s’était esquivé en répondant qu’il lui faudrait d’abord une copine et que, de toute façon, ça ne l’intéressait pas. Quel con putain, pensa-t-il. Il n’avait pas envie de s’arrêter maintenant mais… « … Oui ! » s’éclaira-t-il. C’était sûr qu’ils en avaient. « Ok. » fit-il, en se levant. Il se dirigea vers le bordel de l’Ygdraë et mesura l’ampleur de la tâche. Il n’avait aucune foutue idée d’où le scientifique avait pu mettre tout ça. Il fit un effort. Il savait qu’il avait déjà parlé de se protéger. Il avait même vanté un autocollant à placer sur sa peau qui éliminait le sperme, ce qui permettait de rester plus longtemps faire des câlins sans en mettre partout. Il se maudit et se bénit en même temps d’avoir retenu ça. « Hum… » Il se mit à fouiller entre ses vêtements – parce qu’il aurait caché la chose, lui – avant de se dire que Sympan ne devait pas prendre cette peine. Il avait bien fait une maquette de pénis grandeur nature une fois. Il l’avait d’ailleurs exposée au milieu de la chambre. Les mains de Læn s’emparèrent de la trousse de toilette de son colocataire en même temps que le commentaire de Susannah fusa. « Tu verrais le bordel tu comprendrais l’ampleur de ma quête. » grogna-t-il à moitié, sans animosité. Lui aussi était pressé. Il voulait continuer ce qu’ils avaient commencé. Il avait maudit l’Ygdraë et toute sa descendance sur vingt générations au moins mille fois depuis le début de son enquête.

Quand il la sentit contre lui, un sourire satisfait s’invita sur ses lèvres. Le fait qu’elle vînt le rejoindre lui faisait plaisir, en plus d’atténuer son malaise. Il pinça ses lèvres au fur et à mesure du voyage des mains de la Sirène sur lui. Elle devait arrêter, sinon il allait balancer la trousse de toilette de l’Ygdraë dans un coin et se fondre en elle sans rien. « Je les ai ! » s’exclama-t-il, soulagé. C’était forcément ça. Il enleva la protection et se colla le rond à côté de la hanche. Sympan avait dit que ça marchait qu’importât l’endroit.

Sur le lit, il laissa ses yeux se perdre sur le corps de Susannah et remonta son regard sur elle, avant qu’elle ne l’interrogeât sur ce qu’il avait sur la cuisse. Il ne descendit pas ses iris sur la zone qu’elle parcourait. Il savait très bien de quoi elle parlait. Il n’était cependant pas d’humeur à se lancer dans une explication, pas alors qu’il sentait le corps de l’Ondine contre le sien. Surtout, il n’avait pas la moindre foutue idée de l’origine de la pâquerette. Ses mains parcoururent la peau du dos de sa partenaire puis saisirent ses fesses pour la rapprocher davantage de son bassin. « Je t’explique après. » parvint-il à articuler alors que le besoin viscéral de se sentir en elle prenait une place de plus en plus importante dans sa tête. Cette position le rendait fou pour plusieurs raison : à cause de la vision qu’il avait sur le corps de Susannah et à cause du fait qu’il était limité dans ses mouvements. S’il avait été sur elle, il l’aurait déjà prise. Ses doigts glissèrent sur ses hanches, impatients. « Alors, t’es une chochote ? » l’interrogea-t-il, fébrile.

634 mots

Les problèmes, chapitre 37

☙ Jaira Burns - Ugly + Waste Away
(J'écoutais les deux successivement et j'arrive pas à n'en sélectionner qu'une)

Leur position ne tenait pas du hasard. Son besoin de contrôler ne quittait pas l'Ondine, encore moins en situation inédite où chaque geste maladroit était source de reproche. Elle visait l'excellence en tout, s'interdisait le moindre faux-pas. L'impression d'être celle qui donnait le tempo lui rendait sa confiance qui n'était que façade à l'heure actuelle. Le problème, c'est qu'elle n'arrivait plus à se maîtriser ni à réfléchir dès qu'il posait les mains sur elle. Chaque nouvelle caresse noyait ses convictions, engloutissait ses dilemmes internes comme si les rôles étaient inversés et qu'il était celui qui l'attirait avec lui dans les profondeurs de mers inconnues, là où rien n'avait d'importance, ni qu'il soit Gælyan, ni qu'ils se soient détestés tout ce temps. Elle ne voulait plus penser à tout ça, ne souhaitait plus que profiter du royaume de sensations qu'il déclenchait en elle et vivre ce que ses rêves faisaient danser sous son nez comme un bonbon inaccessible.

« D'accord. » capitula Susannah sans faire d'histoires pour une fois. Le mignon tatouage et son explication furent relégués aux coulisses avec tout le reste pour laisser la vedette à un acteur en attente d'attention qui attira ses yeux, puis sa main qui l'entoura. Elle déglutit et s'humecta les lèvres. Une petite pointe d'appréhension venait piquer son ventre mais fut balayée sitôt la question de Johannês posée. Ses yeux se plissèrent, est-ce qu'il lisait dans ses pensées ? « C'est ce qu'on va découvrir. » répondit-elle sur un ton de défi, piquée au vif par son sous-entendu. S'il y avait une chochotte ici, ce ne serait sûrement pas elle et si ça se passait mal, ce ne serait de toute façon certainement pas de sa faute mais de la sienne. Par certains côtés, l'inexpérience du Magicien - encore que ce point soit incertain - l'arrangeait. À la suite d'un raisonnement à la logique douteuse, elle voulait croire qu'il ne remarquerait pas la sienne si elle se montrait suffisamment entreprenante et assurée.

Prenant appui de sa main libre sur sa cuisse derrière elle, la Sirène se suréleva et se laissa redescendre. L'embarras consuma ses joues quand elle rencontra quelques difficultés techniques imprévues. « Bon sang, tu ne peux pas faire un effort ? » commença-t-elle à râler dans la mauvaise foi la plus complète. Terriblement frustrée, elle prenait cet affront personnellement et était sur le point de véritablement s'énerver quand enfin elle le sentit glisser en elle. Sa peau se couvrit de chair de poule et ses yeux se fermèrent. Résolument, elle fit descendre impatiemment ses hanches jusqu'à sentir le bassin du Magicien rencontrer ses fesses. La sensation de pincement ressentie au début s'intensifia et lui fit froncer les sourcils de mécontentement. « Aïe ! Mais doucement ! » siffla-t-elle bien qu'elle soit la seule à bouger. Comme pour le punir, ses ongles s'enfoncèrent durement dans sa cuisse et son épaule. Si cette brute osait amorcer le moindre mouvement, elle allait le défigurer.

Illuminée par un instinct salvateur, elle s'efforça de respirer profondément pour se détendre. Un des conseils donnés était de ne pas se crisper, or tous ses nerfs vibraient de tension. Un juron en langue natale lui échappa. Depuis quand craignait-elle une ridicule petite douleur comme ça ? Elle était certaine d'avoir connu des chutes à cheval plus douloureuses. Ce n'était rien du tout. En fait, elle trouvait surtout la sensation étrange plus que désagréable désormais et quand elle imprima à ses hanches un léger mouvement expérimental, ce ne fut pas si mal. Elle réitéra plus franchement et un frisson d'excitation refit son apparition à la base de ses reins et irradia de chaleur en le sentant plus profondément en elle. Avec le sentiment qu'elle ne s'en rassasierait jamais, ses lèvres cherchèrent celles de Johannês et les caressèrent avant de les mordre. Elle se saisit de sa main pour la guider entre eux puis enroula ses bras sur sa nuque. « Refais ce que tu as fait tout à l'heure. » fit-elle contre sa bouche avant d'étouffer un gémissement involontaire dans le creux de son cou provoqué par les allers et retours de son bassin.

722 mots

Les problèmes, chapitre 37

Musique

Læn ressentit le même genre d’embarra que Susannah lorsqu’il se rendit compte que ça ne rentrait pas. C’était quoi ça ? Il pensa aux mesures de Sympan deux secondes et demie, avant que la voix de l’Ygdraë ne retentît dans sa tête. Il l’avait entendu plus d’une fois comparer les peuples et arguer que certains n’étaient pas forcément très adaptés l’un à l’autre sur le plan sexuel à cause de la taille. Il avait soufflé en râlant que c’était n’importe quoi et que, dans tous les cas, il ne voulait pas savoir. Maintenant que la chose se produisait, il regrettait de ne pas avoir écouté la suite. Que devait-il faire ? Et si jamais ça rentrait et qu’il restait coincé à l’intérieur d’elle ? « Je fais ce que je peux ! » répondit-il, en tentant une percée désespérée dans la mêlée. Cette position n’était pas idéale pour lui. Finalement, les défenses de l’Ondine cédèrent. Ça le soulagea et raviva son impatience qui se heurta pourtant à la douleur de la bleue. « Pardon. » Il n’avait pas plus bougé que précédemment mais ça n’avait aucune importance. Il se dit qu’il fallait s’armer de patience, que ça devait être ça entre les races qui ne s’accordaient pas. Il faudrait qu’il interrogeât Sympan à ce sujet… Non. Il ne devait pas penser à ça. Il allait finir par débander en imaginant la tronche de l’Ygdraë. Il fixa ses yeux sur Susannah. C’était mieux, beaucoup mieux. Et comme si le fait de ne plus penser qu’à elle avait débloqué la situation, ils furent bientôt délivrés des problèmes de frottements. Après quelques aller et retour de la Sirène, tout fut plus fluide, ce qui lui arracha un sourire satisfait ponctué par le même genre de sensations que lorsqu’il se masturbait. Ce n’était pas exactement similaire parce qu’il ne contrôlait pas… et puis c’était plus… Il ferma les yeux. Il n’avait rien à faire mais parfois son bassin suivait ou brisait le rythme. Il sentit les lèvres de l’Ondine caresser les siennes et grogna sous l’assaut de ses dents. Il se demanda rapidement s’il ne devrait pas reprendre le contrôle mais il était bien comme ça, à subir des montagnes russes de désir. Parfois, elle cassait le rythme, ce qui faisait baisser la tension. D’autres fois, il se sentait partir plus loin.

Il lui obéit et glissa ses doigts contre elle. Sa main libre arrima son bassin. Maintenant, il voulait qu’elle allât plus vite et l’aida dans la manœuvre. Ses phalanges entre ses cuisses suivirent la cadence et accélérèrent en même temps qu’il perdait pied. Il ferma de nouveau les yeux, égaré entre ses sensations, jusqu’à la fin où il se tendit vraiment, perdit un contrôle qu’il n’avait déjà pas et fut comme libéré de la pression. Il se rappela Sympan, qui disait qu’il valait mieux toujours montrer à sa partenaire qu’on avait joui. Parfois, certains hommes étaient discrets, ce qui créait des quiproquos d’après l’Ygdraë. Læn sourit. Susannah était forcément au courant. Il n’avait pas été silencieux du tout. Il n’avait même pas fait exprès. Il faillit dire à haute voix qu’il devait arrêter de penser à son colocataire en baisant mais, heureusement, ne lâcha qu’un début de phrase incompréhensible qu’il stoppa rapidement, un petit « Il faut que j’arrête de… » perdu dans sa respiration. Une autre source de malaise l’envahit. Il n’avait aucune foutu idée de ce qu’il devait faire maintenant. Fallait-il qu’il lui parlât de quelque chose en particulier ? Ses yeux descendirent sur sa propre hanche où la protection était collée. « J’espère que ça a marché ce truc… » C’était difficile à dire actuellement. Il releva les yeux vers elle, s’humidifia les lèvres et demanda : « On est ensemble maintenant, nan ? » À tout hasard.

629 mots
Il est trop débile ça me fait rire xDD

Les problèmes, chapitre 37

☙ Bones UK - Pretty Waste

Des remous plein la tête, Susannah attendit que les frissons collés à sa peau cessent de la faire trembler comme une feuille. Les yeux clos, son souffle se calmait progressivement en même temps que les battements de son coeur qui s'étaient déchaînés à tel point qu'elle avait cru qu'il allait finir par se décrocher. Elle ouvrit les yeux sur la protection collée sur la hanche de Johannês et songea que de toute façon, c'était un peu tard pour s'inquiéter de ça désormais. Si ça ne fonctionnait pas, elle le tuerait, puis elle tuerait le fœtus, évidemment. Mais elle n'était pas d'humeur meurtrière, c'était même plutôt l'inverse. « ... » fut sa réponse, qui était toujours mieux selon elle que l'impulsion première de lui dire de se taire au lieu de recommencer avec ses questions de benêt. Comme ses jambes avaient cessé de lui donner l'impression d'être en gelée, elle se souleva avec une grimace et se laissa tomber à côté. À l'inverse du malaise que ressentait le Magicien, la Sirène se sentait détendue et comptait prolonger cet état aussi longtemps que possible. Elle songea qu'il faudrait peut-être le bâillonner la prochaine fois. C'était toujours mieux quand il ne parlait pas, il était bien plus doué avec ses doigts qu'avec sa langue, bien que... Toutefois, elle ne pouvait pas l'ignorer éternellement. Son regard gris clair quitta le plafond qu'elle fixait pour finir sur Johannês. Il ne ressemblait plus à grand chose avec ses cheveux emmêlés, sa bouche gonflée et les marques rouges un peu partout, mais il avait quand même un goût de reviens-y. Un petit sourire de chat repu qui vient de trouver une couverture chaude dans laquelle se lover se hissa sur ses lèvres. Finalement, elle allait devoir réviser son jugement sur l'AAAP, et sur lui aussi. « Oui, tu as réussi le test, toutes mes félicitations. » confirma-t-elle sur un ton amusé. En fait, elle voulait surtout recommencer ce qu'ils venaient de faire. Son accord ne l'engageait pas vraiment en ce qui la concernait. Ils n'avaient sans doute pas la même définition de relation de couple et elle se sentait trop lasse pour débattre de ce sujet dès maintenant. Comme Titouan, il conviendrait le temps qu'il faudrait. Le premier l'avait satisfaite en gâteaux, elle en attendait autant du second, les goûters devraient seulement se faire en privé.

Luttant pour garder les yeux ouverts, le froid la gagna maintenant qu'elle n'était plus en mouvement et la bleue se leva pour aller récupérer le pyjama lapin sur l'autre lit. Grimé de peinture écarlate, il restait toujours aussi ridicule. Elle eut une brève pensée pour Lazare. L'idée qu'il doive faire la retenue seule la fit sourire. Elle voyait bien sa tête d'idiot congestionnée par la colère en comprenant que Susannah séchait la punition.

Une nouvelle grimace lui tordit les lèvres alors qu'elle enfilait le kigurumi. Elle se sentait collante mais elle préférait attendre d'être de retour dans sa chambre pour se laver. Le temps lui avait filé entre les doigts comme de l'eau et elle était incapable de deviner si cela faisait plusieurs minutes ou plusieurs heures qu'ils étaient ici. Elle songea soudain qu'ils n'avaient même pas pensé à verrouiller la chambre ni à s'interroger sur le retour imminent de ses colocataires. En fait, ils n'avaient pas beaucoup pensé tout court. « J'y vais. » l'informa-t-elle en même temps qu'elle essayait de ramener de l'ordre dans ses propres cheveux. « C'est quoi ton emploi du temps ? Je passerai te voir après ton service à la cantine. » On ne savait jamais, parfois, il y avait moyen d'avoir une seconde assiette.

640 mots et Fiiin