Sa liberté
Babelda

Intrigue ; Babelda va devoir participer à la vague de recrutement organisée par la nouvelle Sin Luxinreïs. Pour se faire, elle doit convaincre Stanislav d'aller y étudier. [C'est un rp que je devais faire depuis loooongtemps et qui se situe donc en flashback]
RP lié ; Les étoiles se reflètent dans vos yeux

Babelda était en train de se renseigner sur le nouveau projet de Camille, le nez plongé dans des livres de mécaniques et de magie. Elle aimait se laisser surprendre par les créations de sa supérieures et, lorsque les Etoiles lui laissaient le loisir de ne pas lui révéler trop de choses, elle s'amusait à se renseigner sur les processus physiques mis en œuvre pour réaliser les créations de la Casdír. Elle trouvait cela fascinant, de se laisser surprendre par la créativité des membres de l'Empire. Ils en débordaient tous, et l'inventrice aimait s'en imprégner en relisant leurs rapports ou leurs recherches préalables, avec leurs notes et leurs idées. Les voir prendre vie ensuite avait toujours quelque chose d'impressionnant, même si le résultat différait parfois de leurs ambitions primaires.

Concentrée, elle ne remarqua pas la présence dans son dos. « Ca a l'air intéressant. » fit Ulrich en l'observant de loin. Il avait l'impression de voir les engrenages de ses méninges tourner à vive allure sous son crâne. Surprise, la Mousse sursauta et dans son élan, renversa d'un coup de coude la tasse remplie de café. La vague noire s'étala sur le bureau, submergea les parchemins et les cahiers dans une vague noire et destructrice. « Mince ! » pesta l'apprentie en se saisissant d'un torchon : elle commença à essuyer le liquide, essayant de contenir l'inondation. Il était trop tard. Agacée, elle tourna un regard courroucé vers son mentor, qui n'avait pas le moins du monde l'air désolé de ce qu'il avait causé. Ce n'était pas lui qui allait devoir s'excuser auprès d'une Camille dévastée d'avoir perdu ses nombreuses heures de travail. « Ce n'est pas aussi grave que tu le penses. Avec un peu de concentration et en t'aidant de ta magie, tu pourras récupérer ta maladresse. Ca te fera un bon exercice. »  lança l'homme d'un air désinvolte. La brune se mordit l'intérieur des joues pour tenter de masquer à quel point elle se sentait révoltée.

Ulrich s'approcha de sa pupille. Si elle était contrariée, ce n'était rien comparée à ce qu'elle éprouverait dans quelques instants, lorsqu'elle prendrait connaissance de sa nouvelle mission. Malgré toute sa volonté, toute sa morale et ses valeurs, il y avait des choses qu'elle ne pouvait refuser d'effectuer. La fausse magicienne détestait parfois sa condition de Rehla. Ce jour-là serait l'un de ceux-là. « Nelys tient à renforcer l'image de cité indépendante pour Lua Eyael. » informa le mentor. « Une vague de recrutement pour les Tours de Zéphir. » résuma le Devin en tendant un parchemin à sa protégée. Cette dernière le récupéré sans le lire. « Les membres de l'Empire possèdent une éducation rigoureuse. Ils sont nombreux à se satisfaire des apprentissages qu'on leur fourni au sein des Navires. Mais je ferai passer l'information. » répondit Babelda tout en continuant à éponger la marée noire. « Ta mission ne concerne pas quelqu'un d'ici. »

506 mots

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Babelda

Il y avait un tas de gens brillants, à travers les continents, qui auraient pu attirer l'attention des Rehlas. Ou du moins, celle de l'Université, puisque c'était elle qui mandatait officiellement cette campagne de recrutement. Pour être tout à fait honnête, la brune aurait rêvé de recevoir une telle opportunité, avant d'intégrer les Enfants de Yanna. Les Tours de Zéphir avaient une certaine réputation, même si leur notoriété n'égalait pas encore tout à fait des institutions comme les universités magiciennes ou bien l'académie de Basphel. Cela n'empêchait pas qu'avoir fait ses études là-bas était gage de qualité. Babelda aurait aimé pouvoir y inviter son double : elle savait que c'était impossible, de part leur ressemblance. Celle qui avait pris sa place sur les terres magiciennes n'était pas au courant de n'être qu'une copie et vivait sa vie comme si elle était l'unique fille de Barnabé. Risquer de se croiser là-bas était un danger qu'elle ne pouvait pas se permettre. Pourtant, la jeune femme aurait aimé voir son visage s'éclairer en apprenant une telle nouvelle, son excitation la gagner en réfléchissant aux matières qu'elle pourrait étudier. En réalité, elle aurait aimé voir ces réactions chez n'importe qui d'autre que la cible qu'on lui avait désigné.

« Pourquoi lui ? » demanda la Caeli, amère. Elle n'avait pas du tout envie de remettre les pieds dans cet endroit sordide où elle avait déposé le conte. Elle savait que cet artéfact était la source d'une démence qui en engendrerait d'autres. Qui coûterait la vie à d'innocentes victimes. La Rehla aux valeurs bénéfiques avait envie de pouvoir changer le cours de choses, de sauver ces vies, de protéger ces victimes qui n'avaient rien demandées et dont le seul tort était d'avoir tiré le mauvais fil du Destin. « Le sorcier a été oublié sur son île suffisamment longtemps. Il a accumulé trop de rancœur, et ses desseins ont commencé à prendre naissance dans son esprit. Il est temps qu'il les laisse mûrir en dehors de sa conscience. » C'était donc ça. Le moment qu'elle avait redouté se rapprochait de plus en plus. Il lui faudrait encore du temps avant de passer à l'acte, elle le savait, mais son départ d'Orahza était le début de ce sinistre chapitre dont il serait l'auteur macabre. Ce n'étaient pas les Tours de Zéphir qui avaient besoin de lui, mais son Destin dictait son départ de cette île oubliée. Babelda déglutit. Elle eut envie de demander pourquoi on la désignait elle, comme à chaque fois qu'elle devait s'approcher de cet individu. Elle connaissait déjà la réponse : son alignement l'inclinait naturellement vers le Bien. Puisque son peuple était tenue à une neutralité absolue, elle se devait d'effectuer des missions qui lui paraissaient contre-nature. C'était une sorte de leçon, ou bien de test. Ca ne lui plaisait pas du tout. Mais elle n'avait aucun choix. « J'irai. » se contenta-t-elle de dire.

517 mots

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Babelda

« Votre fils deviendra médecin. » L'homme esquissa un rictus moqueur. Cette idée lui paraissait grotesque. « Qui voudrait se faire soigner par un sorcier, de nos jours ? » Ce fut au tour de la Rehla d'étirer ses lèvres en une grimace comique. Si la méfiance envers le peuple des mages noirs était naturelle, elle le deviendrait davantage encore lorsque l'on comprendrait leurs méfaits - leur implication dans la barrière de sauge, surtout. Ces évènements se passeraient dans un futur lointain, mais la devineresse avait conscience des évènements qui se profilaient. « Les mages noirs ne sont pas appréciés, c'est un fait. Mais il n'en reste pas moins que la maladie est votre domaine de prédilection. Vous n'êtes d'ailleurs pas innocents à bon nombre d'épidémies. Si vous savez aussi bien les manier, c'est que vous les connaissez parfaitement. Voilà pourquoi les sorciers sont d'excellents médecins, sur le plan scientifique. » Sur le plan moral, c'était une autre chose. Il n'était pas rare d'entendre des histoires sordides sur leur compte. Un remède contre un prix exorbitant ; des soigneurs provoquant eux-mêmes une contagion pour pouvoir récolter la gloire de sauver toute la populace et empocher des fonds au passage ; des patients incubés pour mener des expériences sur des sujets vivants et non plus sur des prototypes. Il n'en restait pas moins qu'ils connaissaient ce sujet. Leur magie avait tendance à raviver les maux mais à force d'entrainement, ils parvenaient à maîtriser des magies de soin.

Nostradamus inspira profondément et croisa les mains sur son torse. « J'ai besoin de lui là où il est. » Babelda ne s'effraya pas de son regard prédateur et menaçant. Elle y avait déjà été confrontée durant leur collaboration passée. « Ma visite n'est que de courtoisie. » informa-t-elle d'un ton neutre. « La bourse fournie par l'université brisera la dépendance qu'il a à votre égard. Il pourra étudier à Lua Eyaël, si cela est son souhait. » Tous deux savaient que la seule ambition de ce garçon était de partir de sa prison insulaire. « Je suis cependant disposée à vous dédommager pour votre perte. » Elle agita ses doigts : aussitôt, une lueur de convoitise se lut dans le regard de l'homme. « J'effectuerai une mission pour vous. » « Maintenant ? » « C'est la raison de ma venue. » Ce n'était pas la seule chose. Elle avait également un autre but. Un objectif détourné qui ne lui plaisait pas plus que toutes ses autres tâches. Elle devait récupérer le Cube, sans qu'il ne s'en aperçoive. « Choisissez bien l'objet que vous souhaitez me faire analyser. »

440 mots

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Babelda

Babelda posa une main sur son nez pour essayer d'atténuer l'odeur nauséabonde. Elle se demanda avec dégoût depuis combien de temps l'habitant n'avait pas aéré cette pièce. Elle aurait pu connaître la réponse mais, à bien y réfléchir, elle n'avait pas envie de connaître la réponse. Essayant de réprimer sa nausée, elle se posta près d'une étagère de livres, les mains croisées dans le dos. Elle n'eut pas à attendre longtemps avant que le mage noir n'entre dans la pièce qui lui faisait office de bureau. Il s'immobilisa instantanément en réalisant qu'il n'était pas seul. « Qui êtes-vous ? » interrogea-t-il en dardant son regard sur l'intruse. « Comment êtes-vous rentrée ici ? » Il avait l'air menaçant, mais d'une autre façon que son géniteur. Il n'était pas aussi imposant, encore moins impressionnant. On sentait émaner de lui toute son antipathie, et toute la rancœur il accumulait depuis sa naissance. Les abus l'avaient abîmé jusqu'à en façonner un monstre répugnant.

« Je m'appelle Jane. » commença la Rehla. Elle s'approcha légèrement de son hôte. Elle pris soin de laisser une distance de sécurité entre eux. « Et l'on m'a missionné pour vous recruter. » informa-t-elle en ignorant la seconde question. Stanislav s'immobilisa dans son geste - il s'était emparé d'un ouvre lettre qui, utilisé comme arme, pourrait se révéler dangereuse. La Tilluiel retint un soupir : elle détestait cet homme, du plus profond d'elle-même. Elle s'apprêtait à le gracier d'une opportunité qu'il ne méritait pas, selon elle. Et pourtant, cet ingrat se montrait hostile avec elle. « Me recruter ? » répéta le sorcier, méfiant. La messagère acquiesça. « Avez-vous déjà entendu parler des Tours de Zéphir ? Il s'agit d'une université renommée, située à Lua Eyaël. Elle possède un excellent cursus scolaire, notamment pour sa formation en médecine. » Il sembla à la femme percevoir une pointe de curiosité chez le brun. « Il a été porté à notre attention votre potentiel. Il a été décidé que nous vous offririons une place parmi nos rangs, si cela vous intéresse ? » « Comment... » « Nous avons un large réseau d'informations. C'est notre devoir. De former correctement les grands gens de demain. alors nous gardons un œil sur les personnes susceptibles de devenir quelqu'un. Vous avez un futur prometteur, à condition que l'on vous donne les clés pour réussir. C'est ce que nous vous proposons. Une opportunité de vous améliorer en devenant un véritable médecin, formé correctement. »

425 mots

Sa liberté
Babelda

« Il y a néanmoins une condition. » Babelda sentit sa gorge se serrer. Rien que d'évoquer ce sujet la rendait malade. C'était pourtant primordial. autant pour l'homme que pour ses victimes futures. « Nous avons entendu parler de votre attrait pour la science du corps mais... Nous avons aussi connaissance de vos... expérimentations. » De nouveau, l'homme fronça les sourcils. Il pianota nerveusement sur le bois de son bureau. « Comment êtes-vous au courant de ça. » Il était menaçant. S'il lui en prenait l'envie, il pourrait planter l'ouvre lettre dans la gorge de sa visiteuse. Dans un instant de doute, la jeune femme usa de son don de protection pour lui inspirer des émotions plus positives, ou tout du moins, quelque chose de moins hostile à son égard. « Je ne suis pas étrangère à votre père. Nous nous renseignons sur nos étudiants et... Il se pourrait que Nostradamus ait été plus bavard qu'il ne s'en soit douté. » C'était faux. Mais la clairvoyante savait surtout que le fils n'irait pas vérifier cette information. Il n'aimait pas son géniteur et ne chercherait pas à confirmer ses dires puisque le témoin était son père. « Il est au courant ? Pour tout ça. » « Il l'est. Il ne s'y est pas opposé. » La maniganceuse ne lui en avait pas laissé la possibilité. L'homme se renfrogna légèrement. Il croisa les bras sur son buste. Ses cheveux tombaient sur son front, frôlant ses yeux, et lui donnant un air plus étrange encore.

« Mais revenons-en à notre sujet... Diane... Elle devra rester ici. » C'était le point sensible de cette négociation. Stanislav était attaché à sa monstruosité comme un inventeur de Yanna à ses plus fabuleuses créations. « Une fois à Lue Eyaël, il vous sera interdit d'essayer de continuer vos activités néfastes durant votre cursus. » Autrement dit, il pourrait s'y remettre dès lors qu'il aurait terminé. Mais son terrain de chasse ne resterait pas longtemps sur les terres de son peuple, au soulagement de la Rehla. « Vos déviance resteront secrètes et n'entraveront pas votre enseignement dans notre infrastructure, à condition que vous teniez votre engagement. » La jeune femme porta une main à son poignet, où teintait le bracelet qui était apparu à la suite de l'invasion de Port Dirælla. Elle se concentra et y puisa  son pouvoir. Aussitôt, l'homme sembla tiraillé entre deux réactions. Celle de rejeter l'offre - jamais il n'accepterait de se séparer de sa créature contre nature - ou celle de l'accepter - car après tout, il avait un objectif plus grand que sa poupée : il voulait conquérir le cœur de Laëth. Finalement, il abdiqua.

Babelda savait que sa résilience ne tiendrait pas aux affres du temps et de sa démence. Elle n'en dit rien et lui donna les informations nécessaires pour rejoindre la cité qui l'accueillerait pour les années à venir.

481 mots
Le bracelet de la Lune : Petite bracelet en forme de cercles d’argents attachés les uns aux autres avec des reflets azurs qui apparaîtra autour de votre poignet une fois l’île sauvée ou attaquée, il vous permet de parfois faire sentir l’importance de faire une action à quelqu’un qui peut lui paraître incohérente, mais qui est essentielle et qu’iel aura du mal à se retenir de faire. (HRP : Des actions qui aideront très légèrement à remettre le Destin sur la bonne voie et ce dépendant de votre magie et de la force de la cible)

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Stanislav

« Quelles sont vos motivations ? » interrogea le recruteur. Un entretient avait été nécessaire, bien qu'on soit venu le débaucher jusqu'à chez lui. L'étudiant ne s'y était pas opposé et s'était plié à la procédure évoquer par son étrange visiteuse. Il ne l'avait pas revu, depuis qu'il avait gagné la cité. Il avait essayé de la contacter, sans succès. Finalement, il avait décidé de se concentrer sur son intégration et son apprentissage. Les mœurs de la cité étaient bien différentes de tout ce qu'il avait connu - d'Amestris et d'Orahza en particulier.

« Je souhaite devenir médecin. » grommela-t-il. « Je me suis toujours intéressé au fonctionnement du corps. C'est comme une machine, qu'il faut réparer de temps en temps. Chez moi, j'étudiais dans les livres. J'essayait également de sauver les animaux blessés que je trouvais. Mais ce n'est plus assez. J'ai envie de pouvoir faire plus. De pouvoir venir en aide aux autres. » Il avait appris quelques répliques en se préparant pour cette audition. Il était plutôt satisfait du résultat, bien qu'il taisait encore la vérité. Sa véritable motivation, c'était l'Ange qui le hantait. Qui l'obnubilait. Il avait fini par comprendre qu'elle ne pourrait jamais l'aimer en tant que sorcier. S'il était nocif, sa nature d'Ange le repousserait : elle ne pourrait jamais l'aimer de la sorte. Alors il avait décidé de se comporter comme un magicien. Il avait décidé de devenir un homme bon. Pour elle, il était prêt à faire tous les efforts du monde. Pour qu'elle le reconnaisse, qu'elle s'épreigne de lui, pour qu'elle puisse vivre sans remord l'amour qu'elle nourrissait secrètement à son égard. Oui, il deviendrait médecin et acquièrerait une notoriété qui le mettrait sous une bonne disposition vis à vis de celle qu'il aimait fanatiquement. De la sorte, elle n'aurait plus aucune raison de ne pas l'aimer de tout son être. Dès qu'elle verrait qu'il avait changé pour elle - elle serait si fière - elle oublierait son magicien de pacotille et le rejoindrait dans son idylle parfaite. Ensemble, ils formeraient un couple merveilleux. Elle serait sienne, et il pourrait disposer d'elle à sa guise. L'homme s'humecta les lèvres tandis que ses pensées s'égaraient vers ses fantasmes.

« Qu'est ce qui vous a motivé à nous rejoindre nous, plutôt qu'une autre université ? »

Ma liberté
Stanislav

« Bienvenue chez vous. » La phrase d'accueil avait sonné comme une frappe d'ironie. Stanislav observa, immobile au centre de la pièce, la chambrée qui lui avait été attribuée. C'était une simple pièce, sans luxe ni fioriture. Il y avait néanmoins une grande bibliothèque à remplir, ainsi que le nécessaire pour étudier convenablement. Surtout, la résidence dans laquelle il s'était installé - ou du moins, que lui avait attribué Jane - était idéalement située pour se rendre facilement à l'université. Il l'avait aperçu en s'y rendant pour son entretient mais n'avais pas encore eu l'opportunité de la visiter. Le cursus débuterait dans quelques temps : d'ici là, on lui avait conseillé de se familiariser avec la cité. Le Mage Noir s'approcha de la fenêtre de la chambre, qu'il ouvrit avant de s'y accouder. Elle donnait vue sur l'immeuble d'en face, et sur la rue en contrebas. Le vis-à-vis ne le dérangeait pas outre mesure. Il installerait des rideaux, voilà tout. Bienvenue chez moi songea le sorcier, et cette pensée lui parut étrange. Il était libre, sans l'influence de sa famille ni de son père. Il se sentait autant vide que grisé d'euphorie, sens sentiments vacillant d'une rive à l'autre de la rivière de ses émotions.

L'étudiant se tourna vers les malles qui avaient été amenée jusque là - portées avec l'aide du concierge qui lui avait légué sa paire de clés. Il ignora la plus petite, celle contenant ses vêtements et effets personnels - il n'avait pas apporté grand chose, il n'était pas le genre de personne à être attaché à ses affaires - car il finissait indubitablement par les abimer, voire à les endommager jusqu'à les briser. A la place, il ouvrit la plus imposante : le coffre s'ouvrit sur des piles de livres désorganisées. Le bordélique ne s'en offusqua pas et commença à farfouiller dedans, jusqu'à trouver l'objet de ses désirs. Un conte usé à force d'avoir été si souvent manipulé. Le Dementiæ déposa le volume sur le planché puis, délicatement, avec une infinie précaution qui lui était peu coutumière, il l'ouvrit. Aussitôt, la silhouette de l'Ange d'acier apparut. Elle flottait, en position assise, l'air mélancolique. Elle donnait l'impression de lire quelque chose, elle aussi. Peut-être un recueil de poèmes ?. Aime-t-elle la poésie ? s'interrogea le passionné. Si c'était le cas, il lui écrirait des vers tous les jours de sa vie. Doucement, comme pour ne pas effrayé un animal sauvage, le mage noir s'approcha de la belle. Il leva une main, fébrile, et alla caresser la joue de son éprise du dos de l'index. « Bientôt, nous nous retrouverons, mon amour. » promit-il à l'illusion. Il avait tellement hâte de la revoir.

478 mots
- Le Conte du Sapin Il s'agit d'un livre qui porte ce nom pour une raison inconnue. Quoi qu'il en soit, quand votre personnage l'ouvre, un clone de la personne liée apparaît devant lui pendant trente seconde maximum par jour. Ce clone fera exactement comme ladite personne. Le personnage peut toucher le clone, l'effleurer, le serrer dans ses bras etc. Tout ce qu'il fera d'agréable sera ressenti par la personne liée, où qu'elle se trouve et quoi qu'elle fasse. [Laëth]

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Babelda

Babelda positionna l'écrou d'une main fébrile. Elle commença à le visser à sa place, avant que ses mains ne se mettent à trembler : la pièce de métal, percevant sa nervosité, s'anima et trembla de manière incontrôlable, jusqu'à s'éjecter de l'axe où il avait été posé. Agacée de contaminer tout ce qu'elle touchait, l'inventrice lâcha un soupir las et se leva, s'éloignant de l'établi où elle travaillait. Elle gagna la fenêtre, devant laquelle elle s'immobilisa, croisant les bras sur sa poitrine. Elle n'arrivait pas à se concentrer depuis le début de la matinée. Non, en réalité, elle n'y parvenait plus depuis qu'elle était rentrée de Lua Eyaël. La culpabilité l'étouffait, la colère l'engourdissait, le sentiment d'injustice la révoltait.

La Clairvoyante essayait de ne pas penser à toutes ces femmes qui vivraient un enfer par sa faute. Une part de sa conscience objectait qu'elle n'était en rien responsable de cette situation : c'était Oni et les fils de son Destin, qui était à accuser en tort. Il n'empêchait qu'elle avait été leur outil, l'instrument servant à faire tourner la roue. Si ça n'avait pas été elle, quelqu'un d'autre aurait été chargé de cette mission. Oui mais voilà : c'était elle qui avait été désignée, et il lui était désormais impossible de rester impassible, de ne rien éprouver. Il le fallait, pourtant, si elle ne voulait pas perdre la raison. Stanislav était un être ignoble, mais il était faible. Il aurait beau évoluer, il ne deviendrait jamais une véritable menace pour l'ordre du monde - quoi que ses victimes pussent penser différemment. Babelda savait qu'il existait des êtres plus préoccupant encore que lui. Elle se réjouissait de ne pas avoir à les côtoyer et de pouvoir rester au sein de l'Empire de Yanna.

La jeune femme ferma les yeux une seconde, pour essayer de se reconcentrer : à la place, elle perçut derrière ses paupières closes le spectre un visage tordu de douleur, l'écho d'un cri d'agonie, l'odeur nauséabonde du sang séché et des corps putrides. Dans son dos, le cliquetis du métal indiqua à la mage que sa création débordait de son ressentiment négatif. Elle devait sortir prendre l'air le temps de se calmer et de chasser ces souvenirs parasites, si elle ne souhaitait pas voir sa machinerie exploser tout à fait.

411 mots
FIN.