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 En liberté | Kyra

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Sam 09 Fév 2019, 22:12



Le Déchu se réveilla en sursaut au bruit des éclats de voix. L'aube semblait rouge, belle, comme cet endroit qui ne semblait pas lui appartenir malgré ses gênes. Il grogna, il avait un très mauvais rêve. Il détestait dormir et sa faiblesse corporelle l'exaspérait. Ses songes étaient toujours des souvenirs de l'Île Maudite et de leur père, très souvent des nuits où le Chaman venait pour s'approprier son corps comme une poupée en chiffon. Devaraj était la source d'une haine sans borne qui le réveilla tout à fait et le fit trembler. L'homme s'était coupé les cheveux et laissé pousser la barbe en espérant moins ressembler à son bourreau. Lorsqu'il aurait assez de magie, Ambre prévoyait de choisir une apparence qui n'aurait plus rien à voir avec le Suprême de l'Au-Delà. Lorsqu'il aura assez de force, il reviendra sur les lieux mystiques de sa naissance pour le retrouver et le tuer de ses propres mains. Ce plan était sa seule raison de vivre, celle pour laquelle il ne s'était pas déjà suicidé lorsqu'il était resté enfermé des semaines entières dans cette cabane. Les rues d'Avalon étaient déstabilisantes tout comme ses habitants. Rien n'était comme il ne l'avait imaginé, si ce n'était que les Déchus avaient l'air d'être des meilleurs bâtisseurs que les Chamans. C'était une trop maigre consolation pour son désespoir latent. Il n'arrivait pas à reconnaître les siens ni à s'adapter, ni à se sentir chez lui. Qui était-il, pour commencer ? Un clone, cela n'avait ni d'enfance, ni d'éducation, ni de souvenirs. Saladïnn frissonna. Son corps lui faisait mal comme si on lui était passé dessus toute la nuit, pourtant il n'en était rien. Ce n'était qu'un souvenir de plus en plus vague. Cela faisait déjà deux jours que Devaraj l'avait abandonné dans ce lieu. Jeter, serait un mot plus approprié. Nu comme un ver et recouvert de peintures sois-disant maudites. Il avait ricané en voyant son double soudainement perdu, puis s'était évaporé au milieu du néant comme il savait si bien le faire. Ambre n'était pas prude, tout à fait vacciné par les Chamans, mais il avait détesté attirer l'attention en se sachant ridicule. Deux, puis trois regards avaient suffit pour qu'il craque et court se cacher derrière un bâtiment, n'ayant que ses ailes pour couvrir son corps meurtri. Il rêvait d'une grande armure, comme ces soldats qu'il avait vu passer ; d'étoffes rares et riches ; d'épée suffisamment grande et tranchante pour inspirer la peur. Alors seulement, Saladïnn consentirait à attirer les regards.

Le premier soir, il avait finit par trouver des haillons abandonnés derrière un bordel. Cette toge brune recouverte de crasse n'était pas enviable mais il pouvait au moins devenir inaperçu. Cela lui permis de s'avancer un peu plus en profondeur dans la ville. Il s'était perdu, n'avait rien trouvé de rassurant ou de familier. Le regard haineux, il avait déambulé ainsi en ignorant sa faim, pensant peut-être à repartir ailleurs. Mais à quoi bon ? Il n'aimerait pas retomber tout de suite sur Devaraj et la foule fiévreuse d'Avalon avait au moins le mérite de le faire se sentir invisible. Invisible et insignifiant. Le Déchu s'était endormi au soir par fatigue et non par envie. A son réveil, rien n'avait changé, si ce n'était que sa faim et une rage renouvelée lui tordaient les entrailles et qu'il semblait avoir de la fièvre. Il avait dormi sur le flanc du bordel, peut-être était-ce les gémissements étouffés qui s'en échappaient qui lui avaient fait avoir ce rêve idiot. Sans réfléchir plus longtemps, Ambre décida de changer de place. Il avait envie de prendre un bain, comme pour se débarrasser de ce qui semblait coller à son corps et et le poursuivre dans ses pensées. Pour diluer dans l'eau l'ombre du Chaman, ses mains violentes et sa voix détestable. Titubant, il s'engagea plus haut sur un passage qui reliait deux bâtiments. Le fumet d'un restaurant semblait l'avoir malgré lui attiré, son estomac grondant subitement. Mais sans argent, il n'espérait pas grand chose. Il pourrait voler. Mais la Garde ne lui inspirait pas confiance. Sa lâcheté l'énerva violemment. Il eut un spasme et tendit la main sur le côté pour trouver un appui. Rencontrant seulement le vide, il s'écroula par terre entre la porte du lieu tant convoité et une échoppe mouvementée dont le marchand ne le remarqua même pas.

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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Ven 15 Fév 2019, 01:31




En liberté


La lueur du soleil levant filtrait à travers les carreaux de la fenêtre, éclairant les murs d'une pâle couleur orangé. Tout en chantonnant, je préparais le petit déjeuner sous le regard attentif de Choupette. Je la voyais fixer mes mains avec insistance avant de poser ses prunelles sur moi pour de nouveau s’intéresser à ce que je faisais. Avec le sourire, je finis par poser deux assiettes sur la table, et me saisir du chaton. « Je sais ce que t'attend toi ! Viens, on va en chercher. ». J'enfilais alors rapidement une veste et m'envolais vers les Halls récupérer du lait et quelques fruits. « Je repasserais tout à l'heure. », fis-je au Déchu en même temps que je mettais Choupette dans une des poches de la veste pour qu’elle ne m'encombre pas. Heureusement qu'elle est encore petite pour que je puisse faire ça. J'aurais probablement dû me délester de mes fruits sinon. Quand je rentrais, je trouvais Alisha les mains posées à plat sur la table, en plein exercice de respiration. Un sourire amusé se déposa sur mon visage en la voyant ainsi dès le matin. « Bonjour. » dis-je simplement, la sortant de sa méditation. Ouvrant un œil, elle me salua uniquement par un ''mmmh'' significatif pendant que je m'occupais de faire un jus avec les pamplemousses. « Qu'est-ce qu’il t'est arrivée ? ». Cette fois elle daigna me regarder après avoir poussé un long soupir. « Tu vois ça ? », me fit-elle en désignant une tasse de chocolat chaud. « Impossible d'en faire une deuxième. ». Elle fixait l'objet comme sa Némésis. Je ne l'avais jamais vu mettre autant de cœur à l'ouvrage pour un sort… « Ne t’inquiète pas, ça arrive à tous. Surtout avec les nouveaux sorts. » - « Ouai ben moi ça me gave ! » - « L'inverse m'aurait étonnée. », ajoutais-je en riant en la voyant croiser les bras comme un enfant boudeur. « Tu travailles pas toi aujourd’hui ? », demanda Alisha en me voyant prendre mon temps. « Non… Le patron avait à faire ailleurs. D‘ailleurs moi aussi je dois m'occuper d'un truc. On se rejoint aux Halles pour remplir les placards. » - « T’as vraiment besoin de moi pour ça ? ». Ce à quoi je lui répondis seulement par un sourire plein de signification. En m’éloignant, je pouvais l'entendre rouspéter. Je savais qu’elle n'aimait pas faire les courses avec moi. Elle n'avait jamais la patience d'en venir à bout. 

Arrivant aux abords du Plateau, je me posais à flancs de falaise, observant d'abord autour de moi s’il n’y avait pas trace de trop grosse bête avant de m'avancer même si je ne m’enfonçais pas bien loin dans les terres. Auprès d’un lac se déversant en contrebas j’y avais enterré un secret qui grandissait chaque jour un peu plus. Il grandissait même très vite. Je caressais d’un geste tendre ses premières feuilles. A ce stade il risquerait de se faire boulotter par le premier Cerfeuille qui passerait. Malheureusement je ne pouvais rien y faire... « Grandis vite. ». Comme si l'arbrisseau m'avait entendu et tentait une réponse, je cru voir ses fines feuilles se tordre légèrement dans ma direction. Je me relevais alors brusquement en reculant d’un pas, fixant le plant quelques secondes avant de me détendre. Bien sûr, on m’avait prévenu. Mais c’était tout de même étrange. 

Alisha était déjà sur place depuis plusieurs minutes et tournait en ronds, allant d’un marchand à l’autre avant de revenir en arrière, s‘arrêtant au milieu du passage en tapant du pied, les bras croisés. Elle était ici mais n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle devait y prendre. Remplir les placards, certes. Le message avait été clair. Mais avec quoi exactement ? Elle n’avait jamais été douée en cuisine, et depuis qu’elle cohabitait avec Kyra, elle faisait encore moins d’effort pour s‘améliorer. Mélanger les odeurs et les saveurs, ça n’avait jamais été son truc. Elle se cantonnait aux basiques et ça lui convenait tout à fait. Après tout, elle avait appris la cuisine ainsi. Alors qu’elle s’apprêtait à quitter les lieux, une forme familière se dessinait dans le ciel, se rapprochant rapidement. A partir de là, elle savait qu’elle ne pouvait plus se défiler. « Désolé si j’ai été longue. On peut y aller ! » .

Chacune portant un panier pleins, nous retournions chez nous quand la vision d'un homme s'effondrant au sol me détourna de notre destination. « Qu'est-ce que tu fous encore ? ». Je ne répondis pas à la Colérique, occupée a essayer de le réveiller. Aucune réaction. « Aide moi à le retourner. ». Après avoir levé les yeux aux ciels, Alisha s’évertua à m’aider dans ma tâche. « Il respire… », fis-je avant de garder le silence. « Ah non ! Tu vas arrêter de ramener à la maison tous les trucs sales qui traînent et qui puent ! ». Je levais les yeux vers elles. « Les trucs sales qui traînent et qui puent ? T’es une gentille toi... ». Ce à quoi elle ne me répondit que par un soupir à la limite de l’exaspération. « On va pas le laisser comme ça au milieu de la rue. » - « Va savoir c’est juste un type bourré qu’a juste besoin de décuver. » - « Raison de plus de pas le laisser ici ! », rétorquais-je en passant un bras au-dessus de ma nuque. Nous étions aussi têtues l’une que l’autre. C’est pour ça qu’Alisha m’aida à nouveau à porter cet homme car elle avait tout de suite compris qu’avec ou sans elle, je le traînerais jusque chez nous. Même si j’étais bien heureuse qu’elle m’apporte son soutien je dois l’admettre. 
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Lun 25 Fév 2019, 21:45



«Vous êtes qui !» Ce n'était pas une question, mais un ordre, comme il ne connaissait pas d'autres moyens de communication. Le Déchu s'était réveillé plusieurs heures après sa chute, dans la chaleur d'une maison qu'il ne connaissait pas. Il avait fait un rêve ou une hallucination particulièrement idiote dans laquelle les clones de Devaraj ne cessait jamais d'apparaître pour se diriger instantanément dans sa direction et le torturer. Et puis chaque personne qu'il croisait finissait par avoir la tête de Devaraj et par lui dire «Petite salope». Incroyable. A croire qu'il avait hérité du don de l'Original pour s'évanouir tout le temps dans les pires moments possibles et pour faire des songes extrêmement débiles... Pourquoi devait-il se trimbaler les défauts d'un idiot incapable de contrôler sa magie ! Quel injustice ! Qui avait laissé cette énormité se réaliser ? Les responsables payeront un jour ou l'autre. Le Déchu grommela et tenta vaguement de remuer ses jambes et ses bras. Sa vision était floue mais il pouvait bien distinguer deux femmes dans la même pièce que lui sans pour autant les entendre correctement ou distinguer les traits de leurs visages. D'ailleurs il pouvait facilement s'inventer des choses à leurs sujet. Par exemple leurs messes basses avaient l'air suspicieuses et leurs coups d’œil extrêmement malveillant. Ne tenait-elle pas un couteau dans sa main ? Et l'autre une corde ? Ah non, c'était juste une carotte. Il y en avait une qui était blonde comme Devaraj, ou châtain à mieux y regarder. Mais fixer avec ses yeux lui donna un grand mal de tête si bien qu'il dû refermer les yeux un bref instant. Saladïnn sursauta brusquement. «Qu'est-ce-que vous m'voul- AAAAH ME TOUCHE PAS SALOPE !» hurla-t-il en croyant voir une main se rapprocher de lui pour l'attraper. Il n'en fût plus très sûr après avoir crié. M'enfin... Ses nerfs étaient à vif et il n'agissait que par réflexe. Son imagination débordait sur les possibles et les plus horribles raisons d'un tel geste -rien n'était positif dans sa vision du monde. Il n'aimait pas ça, mais alors pas du tout. Cette maison dont il ne discernait pas bien la sortie de secours et ces deux inconnues. Après de longues minutes de réflexion, il en était venu à comprendre qu'elles avaient dû le récupérer après son évanouissement. Il était certain d'avoir décelé une étincelle malveillante et un peu trop luxurieuse dans leurs regards. Cela réveillait les pires cauchemars de son traumatisme et lui faisait réaliser qu'il avait une forte tendance paranoïaque... Un autre défaut hérité. Combien en restait-il encore ? Profitant d'un sursaut de vivacité, il s'empara d'une couverture et s'en entoura le corps dans une volonté protectrice, avant de reculer, couteau en main, jusqu'à rencontrer un mur. Là, il s'assit et fixa ses deux hôtes d'un air hagard, ne lâchant pas des doigts la lame rouillée qu'il avait ramassée dans les poubelles, au cas où. La preuve ! Il fallait toujours garder une arme sur soi, même un gros cailloux, c'est toujours utile. «Laissez-moi tranquille...» Mais sa vision se brouillait encore après ces efforts inattendus et un peu trop brusques. Sa bouche refusait d'articuler correctement, quand à son cerveau, la partie logique ne semblait plus vraiment fonctionner. Il avait l'impression de brûler. Trop d'informations bouillonnaient dans son esprit et il n'arrivait pas à comprendre exactement pourquoi il était arrivé ici. Il se souvenait d'une rue marchande, pas du reste. Cela l'énervait. Son incapacité lui donnait envie de se tuer. «On est y où ; Je suis fatigué ; J'ai faim... Je vais le tuer ! Il avait pas le droit de me faire ça ! je vais tous les tuer, touuuuOOuuuuus...» Sa voix n'était qu'un murmure à présent. La fièvre lui brûlait les tempes et la lame lui échappa des doigts, allant s'écraser au sol. Le choc produit par sa chute manqua de lui exploser les oreilles et résonna longuement dans sa tête. Son  bras retomba mollement le long de son corps, le rendant tout à fait inoffensif. Il se mit alors à maudire le Suprême de l'Au-Delà à haute-voix, y mettant toutes ses dernières forces, persuadé qu'il allait mourir ici.

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Lun 25 Mar 2019, 20:42




En liberté


Remonter ce garçon jusqu'à l'appartement ne fut pas chose aisée, et probablement aurais-je fini par attendre au milieu de la rue qu'il se réveille si Alisha n'avait pas été là, ce qu'elle ne manqua pas de me faire remarquer. « La prochaine fois que t'as la lubie d'adopter un clodo comme ça, fait en sorte qu'il soit conscient, ou que ce soit un gosse... » - « L'adopter ? Mais qu'est-ce que tu me sors encore ? On adopte pas les gens comme ça. » - « Et l'autre gus, c'est quoi alors ? Du squat ? Que je le re-croise pas dans ce cas. » - « Il passe déjà son temps dehors, en quoi ça gène. Et je t'interdis de le mettre à la porte. Aide-moi au lieu de râler, tient ! Éplucher les légumes ça devrait être à ta portée ? ». Ce à quoi la blonde répondit par un ''Oui, madame'' cynique avant de reprendre « Qu'est-ce que tu faisais tout à l'heure au fait ? » - « Je cultivais mon jardin secret. » - « Quoi ? ». La conversation ne put aller plus loin. Un cri provenant du canapé nous fit retourner de concert, la Colérique et moi-même. « Oh. Il est réveillé. ». Je me tournais vers la Déchue et lui frappait le bras suite à sa réplique. Oh ? C'est tout ? « Va donc t'occuper de lui pendant que je finis ici. » - « Hey, c'est pas moi qui ait voulu le ramasser dans la rue. » - « Peut-être, mais il est bien hors de question que je te laisse au fourneau si c'est pour finir intoxiqué ensuite. ». Ce à quoi elle ne trouva à répondre que par un haussement d'épaule avant de rejoindre l'inconnu d'un air las, un verre d'eau en main. Cependant, à peine m'étais-je retournée, un sourire aux lèvres, que les nouveaux éclats de voix me détournèrent de ma tâche. J'observais alors Alisha poser le verre sur la table basse avec un calme exemplaire. Pourtant je savais bien qu'un orage grondait en son sein. Une seconde silencieuse s'écoula avant qu'elle ne gifle le pauvre garçon avant de l'attraper rudement par la mâchoire. « Ecoute-moi bien toi. Je tolère ta présence parce que mon amie l'a voulu. Mais je n'hésiterais pas à te foutres dehors si tu me traites encore une fois de la sorte. ». J'observais la scène de loin. Elle lui avait sifflé ça à quelques centimètres de son visage, ses prunelles glacées dans celles de notre inconnu, avant de le lâcher brutalement. Je poussais alors un soupir. Rien de positif ne sortirait d'un tel échange. La preuve en était qu'il s'extirpa en vitesse du canapé... Un couteau en main ? Elle avait eu de la chance de ne pas s'être fait plantée juste avant. Rongé par la rouille, on avait bien plus de chance de succomber par une infection de la plaie si l'on se faisait entailler avec que par la blessure elle-même. Où avait-il bien pu le trouver ? « Il va vraiment falloir que tu travailles tes relations humaines... », fis-je en dépassant la Colérique, abandonnant finalement le repas où il en était. « D'ailleurs, il y a quelques années, tu aurais fait l'impasse là-dessus, non ? », ajoutais-je avec un sourire rieur. « Il y a quelques années... Nan, je lui en aurais quand même mis une dans la gueule. Mais j'aurais réagis différemment ensuite, sûrement. », répondit-elle en s'asseyant dans le canapé, les yeux aux ciels plongées dans les souvenirs de son passé, un sourire malicieux sur le coin des lèvres.

Je m'approchais de l'homme et m’agenouillai à quelques pas de lui. Le pauvre, il était comme un animal effrayé et acculé. Je prenais une profonde inspiration pour me concentrer. Cela faisait un moment que je n'avais pas utilisé ce sort, alors je ne garantissais pas de sa réussite. « Ne prête pas attention à mon amie, elle est un peu rude aux premiers contacts, c'est tout. », fis-je en tapant une fois dans mes mains, espérant alors que ça ait fonctionné et qu'il soit un peu plus apaisé. On le saura rapidement. « Passe-moi une assiette. », fis-je alors à Alisha qui s’exécuta sans discuter. Je prenais de nouveau quelques secondes pour visualiser ce qui se tiendrait dans l'assiette avant de passer la main au-dessus, y faisant apparaître une dizaine de cookies avec un sourire victorieux tout en les lui tendant. « Le repas n'est pas encore prêt. Mais tu es tombé dans la bonne maison si tu as faim. », ajoutais-je dans un sourire qui se voulait rassurant cette fois-ci, tout en lui tendant l'assiette. J'attendais quelques secondes une réaction de sa part. En même temps ses derniers mots tournaient en boucle dans ma tête. Sa vie n'avaient pas dû être des plus facile. Devaraj, Devaraj... J'ai entendu ce nom un jour, j'en suis certaine... Quand, et où ? Ça me reviendrait bien. Toujours est-il qu'il ne valait mieux pas en parler devant lui probablement. D'ailleurs, peut-être y avait-il de nombreuses questions critiques à éviter pour le moment... « Je suis Kyra. Kyra Lemingway. Tu es ici chez moi. On t'as trouvé évanoui dans la rue, alors on t'as ramené ici. Tu n'as pas à t'inquiéter, l'endroit est sûr malgré les apparences. », ajoutais-je en me tournant vers Alisha avant de reporter mon attention sur notre invité. « Et toi quel est ton nom ? ». Les moustaches du chaton contre mes chevilles me firent rapidement comprendre que Choupette n'avait pas confiance en cet homme – probablement à cause du couteau qu'il avait sorti un peu plus tôt – et qu'elle le surveillait ses prochains mouvements. Je n'étais décidément pas aidée pour le mettre en confiance...
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Dim 12 Mai 2019, 10:08



«C'est comme ça que tu frappes ? Bin dis donc, tu ferais pas de mal à une mouche...» Il se mit à rire même si sa joue le brûlait. Elle n'avait pas la poigne du Suprême de l'Au-Delà. Heureusement. Cela ne l'empêcherait pas de se venger d'elle en temps voulu, ni de l'ajouter à la très longue liste de personnes à assassiner qu'il mémorisait au fur et à mesure. Surprit par le changement de personne, il brandit son arme devant le nez de l'autre femme. «Quoi ?! Pour quoi faire une assiette !!» répliqua-t-il, ne comprenant pas qu'elle ne s'adressait pas à lui. Il n'avait jamais autant été sur ses gardes. Comment avait-il atterri dans cette maison déjà ? Impossible de se souvenir. C'était louche ! Avait-on altéré sa mémoire ?! Le Déchu baissa les yeux sur les cookies qui venaient d'apparaître du néant. C'était tout sauf le moyen normal de fabriquer des cookies. Il plissa les yeux, se refusant catégoriquement à y toucher. C'était peut-être empoisonné. Ou peut-être qu'on voulait l'endormir. Néanmoins sa panique précédente se calma petit à petit. Et puis les gâteaux sentaient bons. Et il ne se souvenait pas non plus de la dernière fois où il avait pu manger à sa faim. Peut-être jamais, à bien y réfléchir... Bientôt, l'assiette fût de nouveau vide.

Il rangea son arme dans sa poche, pour le moment. «C'est ce que tout le monde dit en général, je ne suis pas aussi naïf.» lui répondit-il avec un certain air de défiance. Une maison sûre ? Quelle drôle d'idée, comme si ça pouvait exister dans ce monde ! Son nom ? Son nom. «Rodriguez Papouchlovok.» glissa-t-il en assemblant toutes les syllabes qui lui vinrent en tête. Pffft ! Avait-elle vraiment crû qu'il dévoilerait aussi naïvement son identité ! Elle le sous-estimait. Il valait bien mieux que ça. Ah ! Son vrai nom était Saladïnn Ambre Taïjym. Il n'y avait que quatre personnes au courant dans le monde entier, et bientôt, il n'y aura plus qu'une seule : lui-même. Le Déchu observa l'animal qui s'était glissé entre les jambes de la propriétaire. Il détestait les chats. Ces créatures étaient beaucoup trop mignonnes pour être innocentes. De véritables démons devaient se cacher à l'intérieur de ces êtres abjects. Et il n'aimait pas non plus cette façon qu'ils avaient de le regarder fixement avec nonchalance. Cela lui donnait de mauvais frissons. On pouvait presque voir les mauvaises intentions dans ces pupilles rondes. Il allait en faire un paillasson de ce chat si cette sale bête continuait à le fixer comme ça.  

Il renifla avec dédain et se glissa sur le côté en longeant le mur, pour s'éloigner à la fois du chat et de la jeune femme. «C'est bizarre. Vous y gagnez quoi à me nourrir et m'abriter hein !» Il y en avait plein des sans-abris qui disparaissaient comme ça ! Pouf ! On les attirait avec de la nourriture. Et après on les enlevait pour les vendre en esclaves. Ou pour les faire travailler pour de sombres projets. Ou pour servir de cobayes dans des expériences scientifiques. Ou pour servir dans des combats clandestins. Il serra les dents. Son cœur allait sortir de sa poitrine s'il continuait d'envisager tout ce qu'il pourrait lui arriver s'il ne faisait pas attention. Il pourrait en faire une crise cardiaque ! Il avait une nature fragile. C'était peut-être leur but à tous : le faire paniquer pour qu'il en meure ! Ah ! Démasqués avant l'heure ! Les cookies qu'il avait mangé lui donnaient soif. Anormalement soif. Il se leva brusquement en s'aidant du mur et s'empara d'une jarre d'eau qui était posée sur un meuble. Il supposa que c'était de l'eau, ça y ressemblait. Il préférait se servir avant qu'on lui donne, cela éliminait le risque qu'on choisisse pour lui des ingrédients spéciaux et dangereux. Le Déchu n'arrivant pas à porter la jarre, se rassit subitement en la tenant entre ses genoux et ses bras, en silence, tout en surveillant furieusement les trois autres habitants de la maison, notamment le chat.

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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Mer 24 Juil 2019, 17:35




En liberté


Un sourire se dessinait sur mon visage alors qu'il vidait l'assiette après un temps d'hésitation malgré tout. C'était étrange. Plus je détaillais cet homme, plus je trouvais chez lui quelque chose de singulier. Cette méfiance dans ses gestes, ses paroles et son regard. On peut être méfiant en descendant dans les bas-fond d'Avalon, oui. Mais il est peu commun de croiser un Déchu avec un tel niveau de suspicion dans les rues animées de la Ruche. « Enchantée Rodriguez. », fis-je avec le plus rassurant des sourire que je pouvais offrir. Néanmoins, même s'il rangeait son arme, il paraissait toujours aussi tendu. A l'évidence j'avais perdu la main, ce qui est bien dommage. Je le suivais des yeux en train de raser le mur pour nous échapper, Choupette et moi-même, paniqué pour une raison qui m'échappait toujours. « Est-ce que j'ai réellement besoin d'une raison pour aider un égal ? », lui répondis-je en même temps que j'éloignais le chat dont je voyais bien qu'il ajoutait une tension qui n'aidait pas à la mise en confiance. « Je n'allais pas laisser un compatriote mourir de faim ou de froid dans la rue. Et puis, si ça n'avait pas été moi, quelqu'un d'autre serait probablement intervenu. », ajoutais-je après m'être relevée en le voyant s'agiter. Je finis par soupirer alors que ce dernier s'effondrait à nouveau après avoir saisi la carafe. Je me saisi alors du verre auquel il n'avait pas touché et le vidais dans une plante avant de le lui tendre. « Ce sera plus pratique avec ça. ».

Je m'assis à mon tour aux côtés d'Alisha pour faire face à notre invité. C'était vraiment curieux... Les Anges n'étaient plus Déchus. Pourquoi agissait-il ainsi ? « Dis-moi, qu'est-ce qu'il t'ai arrivé ? Tu n'es pas obligé de répondre, c'est peut-être trop indiscret comme question. ». Je me pinçais les lèvres après avoir finis cette phrase. En fait, je devais bien admettre que s'il gardait le secret, une partie de moi serait tellement déçue ! « Désolé de te demander ça, seulement ce n'est pas commun de croiser des personnes qui sont autant sur leurs gardes ici. Que ce soit lorsque l'on propose un verre d'eau ou quand l'animal de compagnie montre sa tête. » - « C'est peut-être un Ange qui s'est échappé de l'Enfer ? Parait que c'est difficile de résister au péché là-bas, ce qu'est pas étonnant quand on réfléchit un peu. », proposa Alisha avec un haussement d'épaules. « Ça m'étonnerait. Même si c'était le cas il devrait être traduit en justice puis ensuite seulement il serait Déchu. D'ailleurs, non. Même après ça il serait resté sur les Terres Angéliques. Je te rappelle que les Anges Déchus ça fait un moment qu'il y en a plus. ». A nouveau la Colérique me répondait par un haussement d'épaules alors que je reportais mon attention sur Rodriguez.

Finalement je me relevais. Ce n'était pas en restant ici – d'autant qu'il n'avait pas l'air convaincu de la sécurité du toit que je pouvais lui offrir – qu'on allait avancer il semblerait. Je taper alors dans mes mains avant de reprendre la parole. « Allons faire un tour. Il fait beau, autant en profiter pour discuter à l'air libre plutôt. Ce sera aussi l'occasion de remplacer ces guenilles par quelque chose de mieux. », fis-je en attrapant les clés et  une bourse que je mettais dans une sacoche que j'accrochais à ma taille, avant de marquer un temps en me tournant vers lui. « Que tu le veuilles ou non ! », ajoutais-je avec un sourire taquin. Son passé était troublé, c'était évident. Je comptais bien lui montrer le chemin d'un avenir plus serein. Alors sans lui laisser le choix je l'attrapais par la main afin de l'inciter à me suivre en lançant à Alisha, « Toi aussi tu viens ! » - « Quoi ? Et si j'avais prévu autre chose ? » - « Je te répondrais que tu mens. ».

Une fois en bas, l'agitation des Quartiers du Centre se fit immédiatement ressentir. « Bien. On va commencer par toi. Comme on dit, un esprit sain dans un corps sain. ». J'espérais sincèrement que sortir, faire d'autres activités, mais surtout parler d'autres choses allait lui faire oublier cette tension qui s'était accumulée chez lui suite à son réveil dans cet environnement inconnu qu'était mon appartement.
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Jeu 08 Aoû 2019, 17:30



Compatriote. Saladïnn plissa les yeux à l'écoute de ce mot dont le son était si particulier à ses oreilles. C'est vrai, il en avait presque oublié que Devaraj l'avait abandonné chez les siens. Mais il ne savait même pas ce qu'il était, alors comment savoir si cela était réellement vrai ?! Avalon ne ressemblait pas vraiment à ce qu'il s'était imaginé. L'homme acculé contre le mur regarda tour à tour les deux femmes parler de choses dont il ne comprenait strictement rien. Ce qu'il lui était arrivé ? Sa bouche s'ouvrit pour répondre, avant de se refermer brusquement. Non mais elle n'avait pas à savoir, cette fouineuse ! «Un tour ? Où ça ? Pendant combien de temps ?! Avec qui ? Quelque chose de mieux ? C'est quoi ce complot !!» siffla-t-il en essayant d'éviter la jeune femme, quitte à bouger et se relever. L'utilisation du mot libre sembla cependant l'attirer et le soulager, si bien qu'il relâcha sa garde et se fit attraper le bras. Après cela, il ne pût plus s'en dégager, que ce soit à cause de la force incongrue de son hôte où bien parce-qu'il n'arrivait pas à tenir sa volonté de s'en aller loin d'elle. Qu'est-ce-que c'était donc que ce sortilège !! Incapable de reconnaître qu'il était attiré par un certain charisme et une poigne simplement plus forte que la sienne, Saladïnn pensa qu'on était encore en train de le manipuler. La preuve, elle venait de rajouter, que, finalement, il n'avait pas le choix ! Menteuse ! Sale chienne de magicienne ! Elle verra bien quand son heure viendra !

Il se fit trainer dehors comme un gamin boudeur et manqua de paniquer en se retrouvant au milieu d'une agitation qu'il n'avait pas demandé et que son esprit n'était pas tellement capable de supporter. L'homme trembla et fit de son mieux pour se cacher derrière la dénommée Kyra, ce qui était d'ailleurs sûrement un faux nom. Personne ne donnait sa véritable identité à un étranger, il fallait être con pour faire ça ! Finalement, cette femme faisait un bon bouclier humain, au cas où quelqu'un essaye de s'en prendre à lui. Conscient d'avoir une barrière humaine entre lui et le danger, le Déchu se détendit légèrement et prit le temps de regarder ce qui l'entourait. Diverses personnes défilaient sous ses yeux agités. La voix de son hôte résonna encore à ses oreilles. Sain ? Ses yeux détaillèrent Kyra. Cependant il fuit aussitôt son regard et marmonna dans sa barbe. «Non ! Non ! C'est trop tard ! Pourquoi faire ! Espèce de folle !» La notion de sanité lui échappait quelque peu. Il serait incapable de donner une définition exacte du mot «sain» mais son cœur lui disait qu'il s'agissait d'une chose bizarre et effrayante.

Ils semblaient être arrivés dans une échoppe qui vendaient divers vêtements. Malgré son refus, la vue des rangées d'habits bariolées réveilla l'Envie du Déchu. Son attention se reporta sur un pantalon pourpre et une chemise bariolée dans les tons ocres. Devaraj ne mettait jamais ce genre d'habits, ni ce genre de couleurs. Cela rendait l'ensemble très enviable ! Avec ça sur le dos, il ressemblerait encore moins à son bourreau et cesserait d'être le clone d'un monstre ! Le Déchu s'empara des deux articles. Les habits ! Il aurait dû y penser plus tôt ! Il allait se constituer une garde-robe remplie de déguisements. L'homme serra fort le tissu et se planta devant la propriétaire du lieu. «Je veux ça.» déclara-t-il fermement. Puis il sortit du magasin sans un mot ni un geste de plus, tout à fait inconscient qu'il fallait payer. La notion même d'achat le dépassait quelque peu. Jusqu'ici, le seul modèle social qu'il avait eut était un roi adulé comme un Dieu par tout un peuple. Saladïnn était plutôt fier de sa nouvelle trouvaille. Cela le mit de bonne humeur, bien qu'il ne cessa pas tout à fait de se sentir menacé par un danger invisible et constant. Il aimait bien dire «je veux», pensa-t-il en souriant avec idiotie. Comme si cela venait de le lancer sur un élan de confiance, il rajouta en regardant Kyra. «Je veux savoir c'est quoi exactement un Déchu.»

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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Lun 09 Déc 2019, 19:05




En liberté


Je regardais Rodriguez avec un certain amusement s'affairer dans la boutique comme un enfant dans un magasin de jouet. A l'évidence, l'idée n'avait pas été si mauvaise malgré la première réticence de ce dernier. « Il a des goûts assez particuliers... », lâchait Alisha d'un ton neutre, les bras croisés sous la poitrine. « Du moment qu'il se sent mieux. C'était tout de même triste de la voir si effrayé, tu ne crois pas ? Après tout, ce n'est pas comme s'il s'était retrouvé en présence de pirates à Sceptelinôst. ». La Colérique resta silencieuse, ne rétorquant que par un haussement d'épaule. Elle semblait bien moins concernée par le sort de cet homme que moi, c'était évident. Alors je fus pris d'un sursaut en le voyant quitter la boutique précipitamment, les bras chargés de vêtements. Voyant le propriétaire commencer à se précipiter à sa suite, la Colère le gagnant, je donnais ma bourse à Alisha afin qu'elle s'occuper de payer la totalité des vêtements que le Déchu avait emmené avec lui pendant que je rattrapai ce dernier. Pourtant, je ne lui fis pas immédiatement remarquer en voyant le sourire qui illuminait son visage pour la première fois. Enfin.

Je le fixai quelques secondes en silence suite à sa question. Qu'est-ce qu'un Déchu ? Je cherchais un mot qui pouvait décrire le mieux cette race que j'avais, comme lui, dû apprendre à connaître. Ce fut un échec par la seule notion du Péché. « Je dirais qu'il n'y a pas un Déchu, mais des Déchus. Il y a ceux qui naissent ainsi, les descendants direct de l'Ombre Originelle. Et il y a les Anges qui deviennent Déchus pour s'être détournés des Vertus en succombant au Péché, l'attribut du Démon. ».  Je marquais une pause, détaillant ses réactions mais également afin qu'il prennent le temps d'assimiler les informations que je lui fournissais. A l'évidence il n'était pas natif d'Avalon. Mais les Anges n'étaient plus Déchus depuis le Génocide. D'où venait-il alors ? Il n'avait pas souhaité répondre tout à l'heure et je ne pense pas qu'il me répondrai encore maintenant. Pourtant je devais bien dire que ses origines m'intriguaient. « Peu importe notre origine, nous vivons et grandissons tous avec l'un de ces Péchés au fond de nous. La Colère. L'Orgueil. L'Envie. La Gourmandise. La Paresse. La Luxure. L'Avarice. ». A nouveau je m'arrêtai quelques secondes. Lequel était le sien ? Aux vus de ses pics d'humeurs, je pencherai sur la Colère. « Tous le monde, peu importe sa race, même les plus bénéfiques, est habité par ces péchés. Ce sont des sentiments primitifs qu'on ne peut renier. ». Il suffisait d'observer les Corvus, surtout les Luxurieux. « Néanmoins, chez les Déchus, c'est quelque chose de plus profond. Il nous habite. Il détermine ce que nous sommes et seront. » - « Mais ça va plus loin que ça. ». Je me tournai vers Alisha qui venait de prendre la parole. « Les Anges Déchus ont bravés les préceptes de leur peuple. La nation Déchue a lutté contre les idées reçues pour se faire une place sur la scène politique, et lutte encore aujourd’hui. L'essence du Déchu est son Péché et sa raison de vivre la latitude. Quelque chose de si profondément ancrée en nous qu'il nous est capable de l'insuffler aux autres. », conclut-elle avec un rictus. Elle n'avait pas tord. Le seul pouvoir du Souffle de Nephilim en était une preuve suffisante. « Il y a un endroit où tu pourras tout apprendre de l'Histoire et de la Culture Déchue. C'est la Bibliothèque. », ajoutai-je en levant le visage, indiquant la position du bâtiment avant de me tourner finalement vers lui. « Tu ne veux pas te décharger les bras avant de continuer ? Viens, on va t'aider à en porter un peu jusque chez toi. ».
Le mot est Liberté

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Ven 10 Jan 2020, 21:44





« Je ne sais pas lire. » répliqua le Déchu sans prévenir. Il regarda avec un mélange de curiosité et d'extrême méfiance en direction de la grande bibliothèque qu'on lui montrait du doigt. A quoi cela servait-il, de lire ? Si ça se trouve, toutes les histoires racontées dans ces « livres » étaient fausses, de vrais mensonges. Cela valait bien la peine de perdre des heures le nez dans un bouquin poussiéreux ! Lorsqu'on lui proposa de l'aider à porter ses trop nombreux achats, il fit un pas vif sur le côté pour échapper aux mains baladeuses, puis grogna comme un ours. « Non. » Il les voyait venir, lui ! Elles allaient lui prendre ses chemises et ses nouveaux pantalons, tous ses sachets, et se barrer avec ! Au vol, qu'il criait, mais personne ne viendra l'aider car tout le monde semblait être de connivence dans cette ville !  Sauf que voilà, lui, Saladïnn, il ne se fera pas avoir.

Certains passages des explications étaient difficiles à comprendre, d'autres non, mais soulevaient beaucoup d'autres questions. Etait-il un Déchu avait d'être un clone ? Comment savoir son péché ? Pouvait-il tous les avoir ? Il voulait être unique et surtout, très différent de Devaraj. Les détails historiques ou géopolitiques ne lui importaient peu. Le brun tenait surtout à mettre des images et des mots corrects sur la magie qui coulait dans son être, sur son sang, sa race. « Chez moi ? » finit-il par percuter alors qu'ils marchaient déjà depuis quelques minutes dans la rue. Il se retourna lentement pour fixer, les yeux plissés, Kyra. Ses paquets l'empêchaient de bouger les bras comme il le voulait. « Pourquoi voudrais-tu savoir où c'est, chez moi ? » C'était louche. Elle voulait prendre son adresse pour venir le cambrioler, c'était certain, pourquoi suivrait-on quelqu'un jusqu'à chez lui autrement ? Ou peut-être qu'elle voulait juste être gentille. Mais c'était moins probable que la première hypothèse. « Je n'ai pas de chez moi. Je ne sais même pas comment on fait pour en avoir un. » C'était dangereux d'exposer ainsi l'une de ses très nombreuses faiblesses. Il ne se doutait pas qu'elles étaient toutes facilement visibles après quelques minutes de discussion avec lui et qu'on pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert, un livre pour enfants. Il pensait être un homme mystérieux et intéressant. Le risque qu'il venait de prendre lui restait en travers de la gorge, pourtant cette femme, la rousse et pas l'autre pimbêche, n'avait pas l'air d'avoir de mauvaises intentions. Il avait eu à manger, à boire et des habits. Personne ne l'avait tapé ou insulté -quoique. Il devrait quand même dire merci, ou se sentir reconnaissant. En y pensant, il commença à sentir ce sentiment grandir dans sa poitrine, avant de redescendre comme un soufflet. Voilà, tout était dans les apparences. Elle cachait peut-être son véritable but en faisant usage de son charisme ! La panique le reprit légèrement. Le Déchu réessaya de prononcer sa volonté pour vérifier si cela lui plaisait toujours autant. « Je veux un chez-moi. » Oui, cela lui plaisait toujours autant et en plus, ça le détendait et faisait un peu passer son angoisse de vivre entouré d'un mode de vie qu'il comprenait absolument pas. « Comment tu as eu le tien ? » Il pourrait recopier discrètement. Quand il aura réussi cela, il pourra retourner dans ce magasin pour racheter d'autres habits et se fabriquer un déguisement qui l'empêchera de ressembler à Devaraj. Et quand il aura cessé d'être un clone, il pourra commencer à vivre comme tous ces autres Déchus. Vu de l'extérieur, cela avait l'air facile. Baiser par-ci par-là, se battre -l'idée lui donnait des frissons d'envies- et discuter dans les rues. Le pauvre n'avait pas conscience de la notion de travail, ou d'argent. C'était déjà pas mal pour lui d'avoir des objectifs clairs et bien déterminés.

Le Déchu attendait une réponse à ses questions tout en promenant nerveusement son regard sur la foule autour d'eux. Brusquement, il fit demi-tour et courut se cacher derrière des cagettes entreposées là contre le mur. Pourquoi y-avait-il des soldats dans cette rue ?! Que lui voulaient-ils ? C'était parce-qu'il n'était pas un vrai Déchu, c'est ça ? Ils allaient l'arrêter et le mettre en prison, ou pire ?! Les yeux écarquillés, le brun regarda passer une des patrouilles de la Garde d'Avalon, qui disparût bientôt dans un embranchement au prochain carrefour.

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