Spaghetti bolossang
Muscarine & Claer

Charivari - Le Bossu de notre Dame

« Finalement, ni toi ni moi ne nous sommes faites manger par des Patrelmons. » constata Claer en prenant place à côté de la sorcière. Elles étaient de corvées cuisine, cette fois-ci. Une tâche ménagère comme une autre : l'adolescente n'était très douée pour aucune. La Lyrienne s'était soigneusement lavée les mains en arrivant dans les cuisines, avant de s'approcher du plan de travail où ses coéquipiers avaient déjà commencé à préparer les repas pour le retour. Se souvenant de l'état dans lequel la brune avait mis ses doigts lorsqu'elles s'étaient croisées à la bibliothèque, la fille d'Arjov pria tous les Ætheri pour que sa camarade se soit également nettoyé les doigts, les paumes et jusqu'aux coudes, avant de passer au travail. Elle avait eu trop peur du résultat pour vérifier ses craintes : le déni avait cela de confortable qu'elle pouvait encore espérer le meilleur. « Ni par un vampire, d'ailleurs. » continua-t-elle d'un ton égal. Les évènements de la veille lui paraissaient flous. Elle sentait qu'elle aurait dû s'offusquer de la tournure du bal mais n'y parvenait pas. Sa panique était comme étouffée dans du coton, avant de pouvoir exploser. La blonde haussa les épaules en soupirant, tandis qu'elle repensait à la créature qu'elle avait inscrite sur son Bestingo. Elle n'avait réussi à en apercevoir que très peu : elle était presque déçue du voyage. « Tu as passé un bon séjour ? » questionna-t-elle pour combler le blanc. Si le silence ne la dérangeait habituellement pas, il y avait quelque chose qui se dégageait chez sa voisine qui l'importunait et qui la rendait anormalement bavarde.

« Et si on rajoutait un peu de sang, dans les plats ? » Claer s'immobilisa en plein mouvement, une portion de fromage entre les doigts. Elle releva le regard vers Daniel, l'adolescent qui venait de parler. Elle n'arrivait pas à saisir s'il était sérieux, ou s'il faisait juste une plaisanterie à l'humour douteux. En captant l'expression fascinée du Vampire sur la sauce tomate qu'il avait versé sur les pâtes, la Lyrienne compris qu'il était tout à fait sérieux. Son estomac se noua bizarrement. « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. » commença-t-elle d'un ton neutre, comme celui qu'on utilise pour exprimer des faits indéniables. « Tout le monde ne partage pas ton régime alimentaire - d'ailleurs, il me semble que des poches de sang ont été mises de côté pour toi alors il n'y a vraiment pas de raison d'en rajouter dans nos portions à nous. » expliqua-t-elle sur le même ton. « N'est ce pas ? » fit-elle en se tournant vers Muscarine pour obtenir son soutient.

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Spaghetti bolossang
Muscarine & Claer

Cat Blues - Seatbelts

Claer ne prêtait pas trop d'attention sur les préjugés accrochés aux différentes races. Du moins, elle essayait du mieux qu'elle pouvait. Lorsqu'elle croisait un démon, elle ne se disait pas forcément qu'il rendrait sa vie misérable : s'il parvenait à la manipuler, alors c'était autant de sa faute à lui que de la sienne. Lorsqu'elle croisait un ondin - mis à part cette peste de Susannah, évidement - elle s'efforçait de rester affable tout en envisageant la possibilité que son interlocuteur.ice ne soit pas une fripouille arrogante. Alors c'est tout bonnement qu'elle avait songé que Muscarine abonderait dans son sens. Parce que les sorciers ne pouvaient pas toujours être relégués au rang de pions du chaos. Pourtant, force était de constater que ce préjugé-ci ne venait pas de nulle part. Le visage de la blonde resta neutre, malgré le léger tressautement de sa bouche. Elle trouvait idiot de ne pas recevoir de soutient auprès de la brune. Elle avait énormément de mal à imaginer qui voudrait goûter du sang d'humanoïdes. Quant à cette histoire de contenter le plus grand nombre, cette affirmation lui semblait louche - mais n'était-elle pas justement en train de stigmatiser la sorcière ? Lutant contre son instinct, la Lyrienne inspira profondément avant d'expulser tout cet air emmagasiné. « Pourquoi pas... si vous pensez que ça peut intéresser d'autres gens... » maugréa-t-elle en signe d'abdication. « Mais je ne suis pas certaine qu'il y ait beaucoup d'intéressés alors... On ne vas pas contaminer beaucoup de plats. » souligna-t-elle en haussant les épaules. Elle ne voulait pas que l'offre soit plus grande que la demande et que la nourriture soit gâchée à cause de cette idée farfelue.

« Bon, il va falloir mettre un mot sur les portions concernées... Je vais chercher de quoi signaler les plats ! » Avant de s'éclipser par la porte qu'elle venait de passer, elle darda un doigts accusateur sur Daniel. « Attends moi avant d'en mettre de partout. » Elle n'avait jamais eu la fibre de dirigeante, mais elle se trouvait parfois la force de montrer son caractère. S'il y avait bien une fois où elle pouvait camper sur ses position, c'était pour ça. A la place des autres élèves, elle aurait aimé que quelqu'un s'entête à lui sauvegarder des plats intacts. Quand à Muscarine... Claer essayait de compter sur elle pour empêcher l'Enfant de la Nuit de saccager la nourriture, mais plus elle la regardait, et plus son aura la faisait douter.

Lorsque la disciple d'Ajrov revint, quelques minutes plus tard, ce fut les bras chargés d'un sac contenant des fioles. « J'ai eu une autre idée ! » clama-t-elle fièrement en posant son butin sur le plan de travail. « Plutôt que de mettre le sang directement dans la sauce ou les récipients, on n'a qu'à prévoir des fioles à côté ! Comme ça, aucun risque qu'il y ait trop de portions avec plutôt que sans. Ceux qui veulent goûter n'auront qu'à verser quelques gouttes dans la leur ! Et puis de cette façon, ils pourront assaisonner à leur goût. Ca vous va ? » La blonde s'immobilisa un instant. Elle lorgna sur la casserole où la bolognaise avait été préparée. « T'as rien ajouté, hein Daniel ? » interrogea-t-elle en le voyant touiller la mixture avec la cuillère en bois.

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