L'amour, c'est pas moi, ok ?

Musique

« Ah putain grosse salope ! » s’exclama-t-il. « C’est ça ! Dégage ! Espèce de lâche ! » Læn grogna entre ses dents. Il remonta ses bras devant lui, comme s’il désirait limiter le contact du mouillé entre les parties de son corps. Le fait est qu’il était trempé. « Putain… » répéta-t-il. « Mais quelle plaie cette nana ! » Il secoua ses bras. « Fait chier. » Il l’avait mauvaise, si bien qu’il imagina le cas peu probable où son prochain rendez-vous serait aussi avec elle. Il prendra sa putain de chaise et la lui balancerait à la gueule. Quelle connasse.

Quand on vint le chercher, l’organisateur eut un léger aperçu de l’ire du jeune homme. Son regard se planta dans les iris de l’autre, comme s’il s’apprêtait à lui sauter au visage. « Ah euh… le prochain rendez-vous est par là… » Inutile de lui demander si celui-ci s’était bien passé. Il était clair que non. « Il est avec une fille. Elle s’appelle Maya et c’est une Humaine. Elle aura les yeux bandés. » Normalement, il n’était pas censé donner des informations mais il essayait de temporiser un peu, le temps que les sentiments négatifs retombassent.

Une fois dans l’espace, Læn soupira. La fille n’était pas encore arrivée et lui était collant. Il n’allait pas pouvoir rester comme ça, à tremper dans le jus de pomme que Lana lui avait balancé dessus. Il avait dit qu’elle aurait les yeux bandés non ? Le faux Magicien regarda autour de lui, afin de s’assurer que les rideaux étaient bien tirés. Il n’avait pas envie qu’on le prît pour un pervers. Il enrageait encore, si bien qu’il gueula à la ronde : « Lana ! Si je t’attrape on verra qui finira trempé, sale pute ! », sans même se rendre compte du sous-entendu que cela pouvait laisser supposer. Il n’en avait rien à foutre. Dans un excès d’agacement, il finit par retirer sa chemise et ses chaussures. Il attrapa la carafe qui était posée sur la table et se la versa dessus pour se rincer à l’eau clair. Il fut d’autant plus mouillé mais, au moins, il n’aurait pas à supporter d’avoir du sucre partout sur le visage et le haut du corps. Lorsqu’il leva la tête, il se rendit compte que son rendez-vous venait d’arriver. « Salut. » lâcha-t-il, avec une sorte d’agacement dans la voix. Il n’avait pas beaucoup de magie alors il ne sentit pas les effets du Ma’Ahid. « Je suis Johannês. Je suis là parce que j’ai perdu un putain de pari contre l’autre mongole d’Ygdraë. » Autant donner le ton directement. « Et toi ? Tu cherches l’amour ? Parce que si tu le cherches, autant être clair : c’est pas moi. Je viens de me prendre un putain de verre de jus de pomme dans la tronche par un gros thon alors je ne suis pas d’humeur. Sérieux… » siffla-t-il entre ses dents.

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L'amour, c'est pas moi, ok ?

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Læn la fixa, en se demandant ce qu’elle foutait encore là. Il bougea ses épaules, comme s’il cherchait à faire passer quelques courbatures. Par intervalles réguliers, de l’eau clapotait au sol. Il leva les yeux au ciel et tenta de passer l’une de ses mains partout sur lui pour se désengorger. « Putain… » formula-t-il tout bas. Il n’aimait pas la texture des vêtements détrempés. Ça collait de façon désagréable. « Si tu veux mon avis, vaut mieux être seul. » laissa-t-il tomber comme une sentence. Les nanas étaient toutes complètement barges. Il se calma néanmoins lorsqu’elle parla d’avoir plusieurs partenaires. Il passa une main dans ses cheveux, en laissant filer dans sa tête l’idée que Maya ne lui avait rien fait et qu’il ferait mieux de garder son irritation pour cette sale palourde visqueuse de Lana. « Mouais, là où je vis aussi on peut avoir plusieurs partenaires. » Il ne comprenait pas le concept mais bon, chacun sa vie. « Le bandeau ? Euh… » C’est qu’il n’était pas très habillé. « Attends ! » s’écria-t-il quand il la vit faire le mouvement afin de le retirer. « Je suis pas franchement habillé là… Cette pétasse m’a jeté mon jus de pomme dessus et j’étais collant alors j’ai enlevé mon haut et… » Il soupira. « Ouais bon, si tu veux. J’m’en fous. » Pas vraiment. Il était assez pudique mais, puisqu’il n’était pas totalement nu, ça irait sans doute. « Mais va pas raconter à tout le monde que je me suis déshabillé devant toi sinon je te jetterai dans la poubelle de la cafét’. T’façon j’ai pas l’intention de me remettre sur le dos un putain de haut mouillé… » Il continua à commenter, plus pour lui-même que pour son interlocutrice. « Quand je vais choper cette pétasse, je vais lui refaire le portrait façon Palmeno. » Palmeno était un peintre connu pour ses tableaux abstraits. Læn connaissait grâce à Sympan qui les utilisait pour faire passer des tests. Il demandait aux étudiants ce qu’ils voyaient et prenait des notes en hochant la tête d’un air professionnel. « Bon. Bref. » Il tira la chaise qui lui était destinée et s’assit. « C’est Sympan le mongole d’Ygdraë… l’espèce d’asperge qui se promène toujours avec mille fioles à la ceinture et autour du cou… » Curieusement, Sympan n’était pas si connu. Les gens voyaient rarement de qui il voulait parler. « Le pari c’était… » En y réfléchissant, il se mit à rougir légèrement. Son embarra le fit de nouveau remuer les épaules. « Ouais nan le pari c’est un truc entre nous. T’as pas à savoir. C’est un truc de mecs. » Surtout qu’il n’avait jamais voulu participer à ça, lui. « Sinon… t’as une idée du genre de personne avec qui tu veux partager ta vie ? » demanda-t-il, pour fuir le sujet.

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