Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

Partagez
 

 [Q] Service minimum | Susannah

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Ammon Bethralas
~ Déchu ~ Niveau I ~

~ Déchu ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 89
◈ YinYanisé(e) le : 22/01/2022
Ammon Bethralas
Dim 13 Nov 2022, 17:21



Objectif: Rodd et Susannah vont devoir surmonter leurs différends et trouver un terrain d'entente pour que chacun y trouve son compte du moins si tant est qu'ils y arrivent ...
Service minimum



"Suivant !"

Une queue semblant sans fin se mit en branle après l’interjection de l’aspirant facteur. Le Démon jeta un œil au dessus de l’épaule du gamin affable qui s’avançait à sa rencontre.

"Putain, ils se sont tous donnés le mot ou quoi ? Ils croient vraiment que j’ai çà à foutre peut être ?" râla t’il pour lui même à voix basse.

Le Courrier du cœur de Basphel organisait chaque vendredi après-midi une permanence dans ses locaux à destination des étudiants en quête de renseignements sur les activités ô combien captivantes menées par les facteurs de Basphel. Initialement pensées il y a deux cent ans comme de simples réunions d’information informelles pour tailler la bavette entre membres et contribuer à faire rayonner la notoriété du club sur la scène estudiantine, la tradition s’était perpétuée toutes ces années durant pour s’imposer in fine comme le meilleur moyen d’enrôler de nouveaux élèves déjà sensibilisés à la cause et promouvoir la mission postale dans l’Établissement. Enfin çà, c’était la version défendue par les cadors du conseil de l’ordre des facteurs qui, drapés dans leur arrogance et leur mépris, ne s’abaissaient jamais à descendre de leurs perchoirs pour venir sur le terrain et faire bénéficier leurs ouailles de leurs saints et précieux enseignements. Pure théorie s’il s’en est, ces rendez-vous hebdomadaires étaient dans la pratique progressivement devenus, des évènements qui relevaient davantage de la foire aux questions saugrenues et des réclamations d’élèves mécontents, qui ne laissaient désormais aucune place au prosélytisme postal. En effet, l’envoi de la quasi intégralité des plis des élèves transitant dans l’Ecole s’effectuait par dépôt dans des bornes postales disséminées aux quatre coins de Basphel ou étaient directement confiés aux facteurs lors de leurs tournées dans les dortoirs. De manière épisodique, les services du Courrier du cœur pouvaient également être mandatés pour les courriers des clubs ou des instances de l’école qui en exprimaient la demande, le courrier du corps professoral et des instances de direction de l’Établissement passant par ses propres canaux de distribution.

S’il était officieusement admis que l’intendance à ces permanences hebdomadaires était aussi réjouissant que de se faire fouetter le cul par des orties urticantes, le bizutage voulait que les nouveaux affiliés assument le respect de la tradition. Et immanquablement vint le tour du Mādiga de remplir dûment ce devoir. Trois heures durant, le démon avait dû se résoudre à faire le pied de grue et répondre aux interrogations ridicules ou extravagantes lorsqu’elles n’étaient pas excentriques. La patience du démon s’effilochait dangereusement à chaque minute supplémentaire passée dans ce cloaque, sa nature profonde de diable reprenant le dessus à mesure que sa frustration grandissait intérieurement. Il détestait tous ces foutus chieurs qui n’avaient de cesse de venir lui tenir la jambe sur des sujets insignifiants. Certains d’entre eux, indubitablement les pires, s’appliquaient à venir chaque semaine pour faire de l’esbroufe et protester de manière théâtrale. En Enfer, il aurait pris plaisir à les embrocher vivant avant de les vider de leur sang et de balancer le reste aux créatures rodant sur les terres arides. Avec le temps, le Mādiga avait mémorisé leurs noms et visages et s’était fait un point d’honneur à les faire chier scrupuleusement et ce dans la limite des pouvoirs que sa qualité d'aspirant facteur lui conférait. C’était devenu son pêché mignon, son petit plaisir égoïste. Ils voulaient lui mener la vie dure ? Qu’a cela ne tienne, ces connards en auraient pour leur argent. Un pli égaré ? Oh, oui, c’est regrettable en effet, nous vous présentons nos plus plates excuses, veuillez donc remplir ces 46 formulaires en triple exemplaire et l’envoyer au bureau des réclamations à l’adresse suivante s'il vous plait. Votre lettre vous a été retourné avec la mention Inconnu à cette adresse ? Vous m’en voyez navré, vraiment, nous allons mobiliser toutes nos ressources disponibles pour lever le voile sur ce mystère. Vous souhaitez parler à un autre intervenant sur le dossier ? Votre requête a bien été notifié au comité de direction qui s’engage à reprendre contact avec vous incessamment sous peu. Rodd commençait à manier le lexique sirupeux avec brio, ca revêtait presque quelque chose de jouissif de les voir ainsi pieds et poings liés écumer de rage devant leur incapacité à ne pouvoir se dépêtrer seuls de leur problème. Qu’ils rampent, qu’ils se prosternent, qu’ils aillent même à s’incliner plus bas que terre s’ils désirent tant que çà trouver une solution à leurs petits tracas du quotidien ! Alors peut être daignera t’il peut être se pencher réellement sur leur cas.


[Q] Service minimum | Susannah 555969singatureBLACKOSS


Deux heures plus tard, le dernier petit importun de la file était enfin en ligne de mire. A son tour, il s’avança sans demander son reste.

"Nous sommes au regret de vous annoncer que nous ne pouvons donner une suite favorable à votre demande et nous invitons à"

"Non mais attendez, je vous ai encore rien demandé !"

"Ah...oui, pardon. Bon je t’écoute, c’est pour quoi ?!" Amabilité légendaire et prompt sens du service étaient devenus les qualificatifs les plus à mêmes de dépeindre la grandeur d’âme de Rodd à l’égard de ses petits camarades.

"Bonjour, je fais partie du club de philatélie de Basphel. J’aimerais savoir s’il était possible que l’on puisse se procurer certains timbres ici ?" lança l’étudiant en pointant une page blanche de son énorme album où figurait une collection de timbres colorés en tous genres.

"De quoi ?" lança t’il en réponse en feignant à peine l’intérêt, ses yeux devisant le plafond tout en se curant les chicots des restes de barbaque ingurgité au service du midi de la cantine.

"La Philatélie, vous savez, les timbres !"

"Ah oui, bien sûr les timbres..."  Qu’est ce qu’il pouvait bien en avoir à foutre de sa collection de timbres, franchement ? Quel type sain d’esprit collectionnait des rectangles en papier minuscules ? Encore un beau puceau en devenir celui là.

"Eh bien, je dois t’avouer que tu n’es pas le seul sur l’affaire, figure toi. Tu es le troisième membre du club de Philatélie que je croise cette semaine qui m’en fait la demande. Je crois bien que tes collègues essayent de te doubler et de s’accaparer les timbres les plus rares pour leur propre collection ! Çà me désole d'avoir à te l’annoncer."

"Vous croyez ?! Mais non ?!"  Qu’il était délicieux de faire naître le doute dans les esprits malléables.

"Ce n’est que pure vérité. Mais tu m’as l’air vraiment d’un chic type et ca me chiffonnerait de te voir partir bredouille ! Je vais regarder ce que je peux faire pour te rendre ce service mais en échange, il faudra que tu m’en rendes un à ton tour ! Tiens, inscris tes coordonnées sur cette fiche, je regarderais ce que je peux te donner compte tenu de ce qu’on a en stock !" clama le démon en lui tendant un formulaire que le collectionneur s’empressait de noircir avant de prendre congé.

En le travaillant un peu, dans quelques semaines, il finirait sans doute par le faire céder à la Tentation et signer un pacte en bonne et due forme.  

Le supplice arrivait finalement à son terme, le rideau allait bientôt pouvoir se fermer sur la permanence. Le démon regardait attentivement les aiguilles de l’horloge au dessus de la porte, elles indiquaient seize heures moins quatre. Un laps de temps si court et pourtant désespérément si long avant de pouvoir profiter d’un week-end bien mérité. Il pouvait d’ores et déjà s’empresser de ranger ses effets personnels en amont de son départ imminent songea t'il. Nul ne pourrait opposer la ponctualité à un facteur qui respecterait scrupuleusement un horaire. Alors qu’il s’évertuait à remettre en ordre la remise pour la verrouiller pour le week-end, il fut bientôt interrompu par le tintement compulsif de la sonnette du comptoir sur lequel on s’acharnait.

"Hé ! Oh ! Il y a personne dans cette turne ?! Héééé !"

Il passa une tête rapide à travers l’entrebâillement de la porte avant d’apercevoir les reflets bleutés d’une tignasse.

Bordel.


1328 mots



[Q] Service minimum | Susannah Sign
Avatar & Sign by Shilin
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39468-ammon-bethralas#751
Susannah
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 437
◈ YinYanisé(e) le : 04/04/2021
Susannah
Sam 19 Nov 2022, 18:20

[Q] Service minimum | Susannah Pxou
Service Minimum



La procrastination, ennemi de tous les étudiants, véritable fléau grandissant dans l'ombre à l'approche des examens, tentatrice si douée qu'elle en ferait rougir bon nombre de Luxurieux, aussi détestée que courtisée. Et dans ses rets, Susannah se laissait aussi prendre de temps à autre. Elève plutôt studieuse, il arrivait pourtant qu'elle s'oubliât, que les secondes s'étirassent en minutes, puis en heures tandis qu'elle baillait aux corneilles. Tant et si bien que lorsque son regard se posa distraitement sur la montre dissimulée à moitié sous quelques feuilles en vadrouille, son coeur subit un violent tressautement. « Merde ! » Son juron fit lever quelques têtes mais la Sirène ne s'en occupa pas, déjà debout comme si elle était montée sur ressorts.

Quelques secondes plus tard, la boîte coincée sur sa hanche, la bleue bondit si vite hors de la bibliothèque qu'un pauvre garçon manqua se briser le nez sur la porte qui s'ouvrit à la volée. Sur sa tête, un drôle de chapeau à l'aspect gélatineux s'accrochait résolument malgré la course que Susannah leur fit prendre en s'engageant sur le chemin traversant le parc. Il était impossible de savoir ce que Méduz pensait de ce traitement. Toujours aussi silencieuse et impassible, l'invertébré se contentait de rester engluée à la Sirène jour et nuit.

L'étudiante accéléra. Ce raccourci aurait été une bonne idée en temps normal. C'était sans compter le climat peu clément qui accablait Basphel depuis quelques jours. En cette fin de journée, de lourds nuages d'un gris presque noir s'amoncelaient au dessus de l'école, comme une épaisse couverture laineuse d'où filtrait une, puis plusieurs grosses gouttes jusqu'à s'abattre finalement en pluie diluvienne, au plus grand plaisir de Méduz qui se gorgeait de ce festin humide. À l'inverse, sa monture bouillonnait. Elle s'était si empressée de sortir qu'elle n'avait pas pris de manteau. Un évènement imprévu mit un terme à ses imprécations marmonnées quand en traversant une flaque de boue, sa chaussure fit partir son pied sur le côté. Sa cheville suivit le mouvement en vrillant et Susannah chuta violemment sur le flanc en poussant un cri de douleur et d'outrage. En une autre occasion, elle se serait laissée aller sur le dos pour laisser la pluie marteler son visage pendant qu'elle revisionnait toute sa vie pour s'interroger sur les éléments qui l'avaient menée à se retrouver loin des siens, le derrière tartiné de boue comme si elle était un cochon se roulant allègrement dans sa fange parce qu'elle se précipitait pour obéir aux ordres d'une mégère trop sévère pour quelques malheureuses pièces de monnaie. Mais le service de poste allait fermer d'une minute à l'autre et elle remballa sa dignité et se redressa avant de pousser un cri d'horreur. Le paquet était complètement écrasé. Un flot d'injures empoisonna copieusement sa bouche mais lorsqu'un éclair zébra subitement l'air, elle sursauta et reprit sa course en serrant contre elle ce qu'il restait du colis.

Enfin arrivée à destination qui, miraculeusement, était encore ouverte comme le lui indiquaient les lueurs derrière les fenêtres, Susannah déboula à l'intérieur comme une tornade. Dégoulinante, sale, méchamment remontée, une méduse comblée sur le sommet de la tête, elle s'aperçut qu'elle n'était pas au bout de sa peine. Les lieux étaient déserts. Mais loin d'anéantir sa volonté, les épreuves ne faisaient qu'accroître sa détermination et en quelques enjambées, la Lyrium s'avança jusqu'au comptoir, déposa son paquet sans se soucier de maculer le bois d'une large traînée de boue, puis frappa la sonnette en fer à plusieurs reprises. « Oh hé ! Il y a personne dans cette turne ?! » Elle repoussa les mèches collées à son front et frappa sa paume sur le bois. « Hé ! » Brama l'impatiente avant de souffler bruyamment. Une tête s'encadra dans l'embrasure de la porte du fond. Le visage du jeune était auréolé d'une toison immaculée mais Susannah l'étiqueta aussitôt dans la catégorie intitulée : « Les têtes de cons. »

Bien qu'il lui ait déjà accordé son attention, elle pencha sa tête, haussa un sourcil et sans le quitter des yeux, frappa un coup sur la sonnette avant de lever une main en l'air pour marquer son interrogation. « Tu viens ou tu dors ? » Elle fronça les sourcils. « T'étais pas en train de te toucher au moins j'espère ? » Une moue dégoûtée froissa son minois. À cet âge là, c'était comme si leur main était soudée en permanence à leur entrejambe. En voyant qu'aucun client ne requerrait ses services, le lubrique avait dû céder à ses envies. Écœurant. Les lèvres pincées de réprobation, elle poussa le paquet dans sa direction. « Ce colis doit partir aujourd'hui. » L'informa-t-elle en dressant le menton, impériale malgré son apparence de papier mâché. « Et il me faut une nouvelle boîte, de toute évidence. » Ajouta-t-elle en lui adressant un regard lourd de reproches comme s'il était le responsable direct du triste état du carton. « La facture sera au nom de la bibliothèque. Ça doit partir pour les Palais de Coelya le plus vite possible. » Il y avait régulièrement des transferts de livres d'une école à une autre et la bibliothécaire en chef lui avait écrit en rouge, tout en haut de ses tâches, l'importance de l'envoi de ce colis dans la journée.

Message I | 920 mots


[Q] Service minimum | Susannah 7qoc
Merci Jil  [Q] Service minimum | Susannah 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38908-susannah-daeloran#7
Ammon Bethralas
~ Déchu ~ Niveau I ~

~ Déchu ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 89
◈ YinYanisé(e) le : 22/01/2022
Ammon Bethralas
Mer 23 Nov 2022, 00:24



Service minimum



Si de prime abord l’irruption intempestive de la Lyrium avait été une contrariété, l’odeur nauséabonde dans son sillage avait fini de le convaincre du déplaisir à venir. Le baromètre de l’emmerdement maximal s’affolait dangereusement à des seuils rarement atteints à la mesure de l’acharnement obsessionnel de la principale intéressée sur la sonnette et de la vocifération qui l’accompagnait. Les résultats étaient sans appel, le démon avait affaire à une chieuse invétérée, une vraie, l’une de celles qui pulvérise tous les standards admissibles des concours pour se hisser sur le podium des plus fieffés emmerdeuses toutes catégories confondues qu’il lui eut été donné de côtoyer. Le Mādiga souffla son exaspération en prenant conscience du calvaire annoncée. Il finit de classer nonchalamment le dossier resté en main dans un tiroir coulissant avant d’endosser son masque d’impassibilité pour braver l’hydre dégobillant ses langues de feu. Et comme escompté, le spectacle ne manqua pas à l’appel. Le dragon eut la primauté de lancer la première saillie acerbe d’une série qui en comporteraient bien d’autres, le démon comprenant bien vite qu’il pouvait d’ores et déjà faire une croix sur un week-end immédiat.

"T'étais pas en train de te toucher au moins j'espère ?"

Le Svaragh avisa la donzelle laissant glisser délibérément son regard sur les parties supposément dignes d’intérêt tout en se moquant éperdument des états d’âme et de la gêne qu’une telle manœuvre pouvait faire naître chez sa camarade. Il n’y avait franchement pas de quoi fanfaronner. La Lyrium dégoulinait d’humidité, de sueur et dieu sait foutre quoi à l'origine d'un tel état, son maquillage avait coulé et ce qui lui faisait office de chevelure ne ressemblait plus qu’à un amas d’algues poisseux et écœurant. Sa course effréné dans l’École avait fait virer sa carnation à l’écarlate et ses vêtements détrempés et bariolés de boue laissaient révéler par endroits les formes naissantes d’une pimbêche un peu trop sûre de sa plastique. Qu’est ce qu’elle présumait au juste ? Qu’il lui suffisait de planter ses iris emplis de détermination pour le faire tressaillir d’envie ? Que sa petite poitrine arrogante et que ses mamelons dressés comme des javelots par l’humidité allaient l’intimider peut être ? En Enfer, Rodd avait eu le loisir de courtiser une engeance prénommée Malvida qui avait des mamelles si gigantesques qu’elle les utilisait pour exploser des pastèques.  Lorsque le saltimbanque comprit qu’elle se cantonnait pas exclusivement aux fruits mais qu’il lui advenait de broyer les crânes lorsque ce n’était pas les bourses de ses amants, le démon préféra couper court à leur relation que d’en faire les frais à son tour. Celle là devait encore jouer à touche pipi dans les toilettes de l’Établissement ou à faire des gâteries aux demi molles turgescentes de ses camarades en pleine puberté à l’abri des regards indiscrets.  Peut même qu’elle n’avait encore jamais versé le premier sang et qu’elle finirait tôt ou tard par jeter son dévolu sur le premier connard de passage pour ne pas être la risée de ses copines.  Calomnie ? Peut être, oui, sans doute même, mais la rumeur qui germerait demain dans les couloirs et qui serait colporté dans le bouche à oreille des étudiants empressés de se passer le mot ne s’embarrasserait pas de vérité.

La Lyrium était loin de pouvoir tenir la comparaison avec Malvida même si le démon voulait bien reconnaître qu’elle se développerait sans doute agréablement d’ici quelques années. Mais savait t’elle seulement qui et surtout ce dont il était capable? Avait t’elle seulement connaissance que dans les profondeurs de Basphel, certains étudiants faisaient subir sévices et supplices de toutes sortes aux condamnés à la peine capitale pour étancher leurs pulsions ? L’envie subite de la souiller entièrement ici et maintenant sur ce comptoir émergea avec turbulence dans son esprit pervers. Il aurait été si aisé de la bâillonner et de la séquestrer dans la remise, d’apercevoir l’éclair de lucidité de son sort à venir zébrant l’océan de détresse de ses prunelles, de se délecter de son cri étouffé par les fibres du linge humide entre ses dents alors qu’il déchirerait sa chair pour la marquer à tout jamais, pour lui ôter toute once d’amour propre et réduire à néant le voile de suffisance qui lui servait de cuirasse. S’il s’amusait à imaginer les contours que pourrait prendre ce divertissement,  le Mādiga devrait pourtant surseoir son exécution, il n’aurait pas été avisé de consommer un fruit si ardemment défendu alors même qu’un dessein plus grand exigeait son plein investissement. Au demeurant, elle pouvait s’avérer utile.

"Rassure toi, il n’y a pas vraiment matière à même si je le voulais. Tu présumes un peu trop." trancha t’il désabusé, un rictus marbrant ses traits

Son regard darda ensuite sur l’immondice qu’elle avait amené et sans doute empaqueté elle-même. Tout laissait à désirer, le revêtement était enfoncé par endroits, l’étiquette était à peine illisible et le paquetage n’était même pas affranchi. C’était du travail bâclé. Pas étonnant qu’elle ne l’ait pas déposé directement dans une boite postale et qu’elle soit venue le tanner avec ses desiderata abusifs. Avec un peu de chance, le contenu avait été abîmé par sa négligence crasse.

"Tu présumes tellement que l’heure maximale pour le dépôt de colis est passée de quinze minutes. Dommage fromage. Tu m’en vois navré."  ajouta t’il en déportant le colis infâme vers sa propriétaire tout en regardant l’écriteau du mur contigu spécifiant l’information. Imparable.

"Tu serais pas de l’Obsidienne ? Je crois bien déjà t’avoir aperçu."  mentit t’il dubitatif.

L’opportunisme exacerbé et le tempérament inflexible de la Lyrium le fit pencher vers cette éventualité. Trop impétueuse pour satisfaire aux exigences de l’Etain, trop dirigiste pour les standards de la Craie, trop tout çà à la fois pour marcher dans les commandements de l’Ivoire. Si le Charbon restait de l’ordre des possibles, Rodd faisait partie du département et il aurait eu connaissance tôt ou tard d’une engeance au comportement qui ne saurait souffrir d’aucune contestation. Ils n'avaient pas bonne presse chez eux à moins de faire partie de la Première Bande. Le démon voulait bien le lui reconnaître, elle avait pour elle l’ego, un trop plein d’audace et manifestement un culot à tout épreuve. Cette conjonction d'observations ne pouvait converger vers un seul et unique résultat: la faction abhorré de tous.

"Ceci étant, je pourrais me laisser convaincre de t’aider si t’es suffisamment persuasive. Qu’est ce que tu consentirais à faire pour moi ? Quel service tu serais prête à m’accorder ?"

Elle ne se serait pas évertué à se rendre à la permanence en ressemblant à la dernière des crasseuses si elle n’avait pas un motif impérieux qui justifiait l’envoi imminent de son colis. Quitte à devoir supporter ses inénarrables piailleries, Rodd pouvait aisément tirer son épingle du jeu de cette situation et profiter de son ascendant.

1117 mots



[Q] Service minimum | Susannah Sign
Avatar & Sign by Shilin
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39468-ammon-bethralas#751
Susannah
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 437
◈ YinYanisé(e) le : 04/04/2021
Susannah
Sam 26 Nov 2022, 10:57

[Q] Service minimum | Susannah Pxou
Service Minimum



Susannah ne daigna pas tourner son regard vers l'écriteau désigné et son expression ne traduisit nulle déconvenue à cette déclaration. Elle resta immobile à le regarder fixement, frappée par la nonchalance de l'insolent, et surtout par son refus. Une rage froide menaçait dans le ciel gris de ses yeux. Croyait-il qu'elle était venue pour bavarder ? Ne savait-il pas qu'un seul type de réponse était acceptable à sa requête : « Oui, Mademoiselle, tout de suite Mademoiselle. » Ce n'était pourtant pas très difficile à comprendre, même pour un Gaelyan. Et que cet avorton ait le cran de s'éloigner de ce schéma évident aurait pu amuser la Lyrium à tout autre moment mais elle avait déjà épuisé ses réserves de patience. « Si. Susannah Dæloran. » La question ne lui fut pas renvoyée. Le surnom de cafard numéro trente-quatre lui allait comme un gant, peu importait son matricule de naissance. Un nom, ça se méritait.

« Pardon ? » Son audition était en parfait état de marche mais elle espéra avoir mal entendu ce que ce blanchâtre venait de lui dire. Elle l'espérait pour lui surtout. Puis, la surprise passée, l'Ondine se mit à glousser. Les poings sur les hanches, elle se gaussa de ce petit comique sans essayer de s'en cacher. Non, c'était trop cocasse. Mais qui était-il ? Ou plutôt, pour qui se prenait-il ? La liste de ceux qui avaient besoin d'une bonne leçon s'allongeait de jour en jour, mais Susannah consentit à remonter le facteur en haut de celle-ci dans sa gracieuse générosité, et surtout parce qu'il avait le malheur de s'attirer ses foudres à un moment où elle avait justement bien besoin de frapper dans quelque chose pour évacuer ses derniers tracas. Son hilarité s'estompa peu à peu, remplacée par une expression chafouine.

Après un instant de fausse réflexion, la fille de l'Obsidienne haussa les épaules. « Très bien. » Sa main chassa Méduz du dessus de sa tête et celle-ci s'extirpa docilement du sommet de sa tête dans un bruit visqueux pour aller flotter au dessus d'une étagère. L'étudiante se passa une main dans les cheveux pour leur redonner un semblant de discipline puis s'avança jusqu'à la tablette mobile à la gauche du comptoir qu'elle fit claquer en la soulevant brusquement. Désormais du même côté que l'imbécile audacieux, elle prit son temps pour venir jusqu'à lui. « J'ai de la chance. Mon peuple a un talent inné pour la persuasion. À tel point que je m'étonne que tu me le suggère mais c'est que tu ne dois pas savoir. Mais je te pardonne pour ton ignorance et ta stupidité. Ce n'est pas de ta faute, on ne naît pas tous égaux. »

Elle était assez près de lui désormais pour voir le grain acnéique de sa peau adolescente. Sa main se posa familièrement sur son avant-bras où elle resta un moment à absorber la chaleur corporelle du garçon. Ses doigts coururent ensuite le long de son bras comme une araignée et sa jumelle fit de même pour l'encadrer. Il était grand, beaucoup plus grand que prévu, mais ce ne serait plus un soucis quand il serait à genoux. « Je vois très bien de quel service tu as besoin pour accéder à ma demande. » Murmura la tentatrice en le poussant en douceur jusqu'au mur dans son dos. Alors elle remonta sur lui ses pupilles devenues verticales. Sa maîtrise de la magie était souvent erratique mais ce sort lui était aussi naturel que nager. Une sensation à la fois fraîche et électrique s'était déposée sur son cuir chevelu qui se gondola légèrement sous les doigts invisibles de sa magie. Ses cheveux s'agitèrent, comme pris dans la tempête qui faisait rage à l'extérieur de l'établissement. Puis en quelques secondes, ils se rassemblèrent en mèches épaisses et écailleuses. Leurs yeux comme des joyaux s'ouvrirent pour fixer le blanc de leurs pupilles fixes de prédateurs. Un sourire carnassier ourla ses lèvres en voyant l'expression du blanc se rigidifier lentement. « Vois-tu, ça me pose un problème que tu ne trouves pas de solution pour envoyer ce colis. Et mes problèmes ont généralement tendance à devenir ceux des autres. Tu es sûr de ne pas vouloir faire un effort ? »

Message II | 728 mots

Les Cheveux de Medusæ : Les Sirènes sont des créatures aussi enchanteresses et merveilleuses que carnassières et monstrueuses. Elles possèdent, en plus de leur apparence originelle et de leur forme terrestre, un troisième aspect [voir les Clefs de compréhension] qui est un simulacre de ce qu’elles ont, lorsqu’elles utilisent les Cheveux de Medusæ. Elles prennent une allure inquiétante et étrange, tout en conservant le charme et l’élégance propre à leur race. Lorsque le pouvoir est utilisé, les pupilles de la sirène sont verticales et sa longue chevelure se change peu à peu en longs serpents menaçants. Celui qui croise le regard de l’Ondine ou des serpents se pétrifie lentement. L’individu peut continuer à respirer, à bouger les yeux et demeure conscient mais il est condamné à rester immobile et muet jusqu’à ce que l’enchantement se rompe ou que la Sirène soit tuée. Les serpents sont dotés d’une volonté propre et peuvent s’en prendre aux personnes alentours, les mordre et répandre dans leur sang un poison qui les poussent à regarder la Sirène.


[Q] Service minimum | Susannah 7qoc
Merci Jil  [Q] Service minimum | Susannah 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38908-susannah-daeloran#7
Ammon Bethralas
~ Déchu ~ Niveau I ~

~ Déchu ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 89
◈ YinYanisé(e) le : 22/01/2022
Ammon Bethralas
Jeu 01 Déc 2022, 23:29



Service minimum


Il était de notoriété publique que les élèves de Basphel se livraient à des guerres intestines pour mieux pouvoir départager leurs maisons de tutelle sur la scène estudiantine. Si tous ne partageaient pas cet engouement particulier, les membres de l’Acier, du Charbon et de l’Obsidienne tenaient la dragée haute à tous ceux qui avaient l’audace de se dresser sur leur chemin, réservant par là-même toujours quelques traits d’esprit fameux aux élèves des factions ennemies. Un proverbe consacrée de l’Acier énonce notamment "lorsque le sage montre la lune, l’Obsidienne regarde le doigt". Et c’était vrai. Si le Mādiga avait feint de connaître l’appartenance de la Bleue aux rangs des honnis, il anticipait que tôt ou tard la Lyrium finirait, dans le torrent des griefs assommants qu’elle déblatérait, par scander haut et fort ce nom dont elle était si fière. Avait t’elle vraiment de quoi se targuer de l’être d'ailleurs? Qu’avait t’elle fait pour en être la dépositaire si ce n’est d’être bien née ? Est-ce que son quintal et demi à la pesée la contentait suffisamment pour jeter son patronyme au visage d’autrui? Les noms n’ont d’importance que celle qu’on consent à leur attribuer et celui de Dæloran ne revêtait ici aucun crédit.

Le mépris ostentatoire de ces petits vaniteux est à la hauteur de leur mal de reconnaissance et de la fragilité de leur amour propre.  Le démon ricana intérieurement. Il n’en demandait pas tant, il prendrait un plaisir singulier à épouser les formes de ce narcissisme exacerbée pour mieux le fracasser brutalement au moment le plus inopiné. Imbuvable, elle poursuivit son laïus délétère et caricatural, Rodd leva les yeux au ciel et réprima in extremis un bâillement en écho à la litanie d’âneries qui coulait sans interruption. Le propos vindicatif était si prévisible qu’il aurait presque pu lui faire la dictée si l’envie lui en prenait. Il avait déjà vécu nombre de situations analogues avec les quelques petits hargneux qui débarquaient chaque semaine en s’imaginant se payer le péon de garde après l’avoir tancé au vitriol.

A sa moue moqueuse, il répliqua en logeant le menton au creux de la paume, inclinant son visage avec flegme et lui opposa un sourire de composition du même registre que celui de la Lyrium avant de fixer un point derrière son épaule pour se donner une contenance. Il se fit la réflexion qu’elle aimait s’écouter bavasser, brasser de l’air chaud pour ne rien dire ou enfoncer des portes ouvertes et flatter les boursouflures purulentes de son ego. C’en était affligeant.  Mais à bien y songer, toute cette démonstration semblait un peu trop grosse pour être vraie. L’allure, les vêtements, les cheveux, cette odeur insoutenable, son attitude insupportable, ce colis ignoble, son apparition par le plus grand des hasard dans les deux dernières minutes de la permanence et désormais toute cette comédie théâtrale risible à laquelle elle se livrait. Tout semblait concorder pour appuyer l’hypothèse que tout cela avait été sciemment prémédité. Et si cette Susannah n’était pas en réalité une cliente mystère ? Et si tout ce patacaisse n’était pas une machination ourdie à son encontre par le club des facteurs lui-même pour jauger ses capacités ? Cette bande de petits sagouins s’évertuait à ne pas daigner lui faire confiance depuis sa prise de fonctions et il y avait fort à parier que cette fille n’y était pas étrangère, peut-être même avait t’elle été soudoyé pour mener à bien ce rôle infâme.

Le temps de la dévisager que l’entreprenante avait déjà pris les devants et était à touche-touche, se vantant dans toute sa condescendance des soi-disant talents innés et de la supériorité manifeste de son peuple chéri. Elle était à la persuasion ce que le démon était à la bienveillance : inexistante. Mais qu’est ce que ? Dans un ballet millimétré, ses mains déliés vinrent parcourir avec nonchalance le pourtour du visage du Mādiga pour finir par l’enserrer et mieux l’immobiliser. L’œil noyé dans le céruléen des prunelles magnétiques de la Lyrium, son attention fut aussitôt happée par le spectacle irrésistible qui s’y profilait. Une sueur âcre lui perla le long de la colonne alors que la métamorphose de sa vis-à-vis s’opérait sous son regard captif. Un hydre monstrueux aux gueules béantes et multiples, menaçant de pourfendre de son venin mortel la proie prisonnière de son étreinte prenait forme. L’étau mystique finit par se resserrer encore davantage pour l’asphyxier et le soumettre aux quatre volontés de la Bleue. L’ivraie finissait toujours en définitive par révéler son véritable visage et par jouer cartes sur table. En cela et bien qu’elle s’évertuerait à le nier, la nature profonde de la Lyrium n’était pas bien différente de l’essence de celle du diable. Le vernis des faux-semblants n’avait seulement de valeur que de hors d’œuvre pour les êtres de cet acabit.  Amusé, l’impertinence toute effrontée de la Bleue raviva les tisons de l’appétit du diable. Est-ce qu’elle s’imaginait qu’elle le pourrait le mater avec un artifice aussi misérable ? Elle ne savait résolument pas qui il était réellement.

Le carmin des pupilles du démon vira au vermeil avant qu’un relent caustique ne s’exhale en volutes des pores de sa peau. Son corps tout entier se mit en branle comme s’il semblait doué d’une volonté propre, démultipliant les extrémités de celui-ci pour leur faire prendre des proportions insensées et rompant de ce fait l’emprise du maléfice orchestré par la Lyrium. Le tissu adipeux de sa main s’écailla sous la manifestation subite de magie noire qui l'irriguait de sorte que l'on pouvait entrevoir les contours d’une griffe acérée sous l'épiderme superficiel. L’Autre était différent, il ne s’embarrassait d’aucun simulacre, d’aucune hypocrisie, d’aucun rôle superficiel pour justifier son existence, il se contentait de demeurer et sa puissance aberrante suffisait à anéantir toute forme de velléités à son encontre et son Reflet, serait bien suffisant pour ne laisser aucune illusion sur le fossé béant qui séparait l’intimidation puérile de couleuvres apeurés et l’une des incarnations du Mal en personne.

A son tour, le Mādiga vint agripper fermement le poignet de la Lyrium pour l’ôter de tout espoir de fuite prématurée.

"C’est vrai que ton peuple est si éminent qu’il n’a rien trouvé de mieux que de se faire annihiler par une PLAN-TE" dit t’il en décomposant chaque syllabe à son oreille avant de ponctuer sa réplique d’un rire goguenard.

L’école n’avait pas été épargné par la funeste nouvelle qui s’était répandue comme une traînée de poudre dans les couloirs de l’Établissement. De la sauge ? Quelle mort pathétique.

"Bloup Bloup" mima t’il avant d’imiter un ondin rendre son dernier soupir en tirant la langue.

"Toutefois." dit t’il en se réappropriant la physionomie dont il avait fait montre jusqu’alors avant de se détourner de la Bleue pour regagner l'autre versant du comptoir.

"Je m’attendais à des arguments plus concrets même si les tiens, je dois bien l’avouer, m’ont fait de l’effet." clama t’il dans une œillade pernicieuse vers les deux arguments dont il était question.

"T’as bien dit que la facture devait être édité au nom de la bibliothèque n’est-ce pas ? J’imagine que tu as tes entrées là bas ? Je n’ai jamais eu l’occasion de te voir là bas mais j’imagine que la mégère à qui j’ai livré des plis et des colis doit être ta patronne ?"

Il laissa planer un instant de fausse réflexion.

"Peut être même qu’il se pourrait qu'elle soit ta mère. Vous avez le patibulaire en commun à défaut d’avoir l’ignorance et la stupidité " lança t'il dans un trait d’humour que la Lyrium saurait sans doute apprécier à sa juste valeur en écho à sa diatribe précédente.

"Je rigole, bien sûr. Mais passons, j’ai besoin de tes services de rat de bibliothèque. Je cherche à mettre la main sur un ouvrage très particulier et ancien appelé le Praestigiis daemonum dont j’ignore l’emplacement précis. Je sais cependant qu’il se trouve ici, quelque part, et je dois impérativement le récupérer."

"Compte tenu de ton travail à la bibliothèque, tu possèdes un accès privilégié aux archives de l’Ecole et à l’inventaire des collections. Il te serait facile de jeter un œil dans les rayonnages et ainsi m’aider à en faire l’acquisition."

"Je ne suis évidemment pas ingrat et je saurai bien entendu te rétribuer à juste valeur pour tes services.  Ce service en vaut bien un autre. Alors qu’en dis-tu ?"

Message III - 1390 mots
Le Reflet de l’Autre : Comme évoqué précédemment, un Démon possède trois physionomies bien distinctes. L’Autre est directement lié au pouvoir du Reflet de l’Autre. Il ne s’agit en aucun cas d’une apparence que le Démon peut emprunter tout le temps car celle-ci use énormément de magie. Le pouvoir donne forcément au diable une apparence particulièrement maléfique voire repoussante. Il devient plus fort, plus grand, plus monstrueux. Son corps subit une mutation qui lui permettra d’être plus efficace sur une courte période de temps. Il n’est pas rare que l’Autre des Démons puissants prennent des proportions démesurées. .


[Q] Service minimum | Susannah Sign
Avatar & Sign by Shilin
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39468-ammon-bethralas#751
Susannah
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 437
◈ YinYanisé(e) le : 04/04/2021
Susannah
Lun 12 Déc 2022, 17:43

[Q] Service minimum | Susannah Pxou
Service Minimum



Il y avait quelque chose d'addictif à constater l'extinction de volonté dans la pupille de sa victime, l'incapacité de pouvoir réagir, la compréhension qu'il était à sa merci. Encore quelques années de pratique et c'est à genoux qu'elle le mettrait, et il en redemanderait car il serait si ensorcelé qu'il ne réaliserait même pas courir à sa perte. Dans quelques années. Le sortilège se révélait coûteux et déjà, sa maîtrise s'effilochait comme de l'eau entre ses doigts sans qu'elle arrive à la retenir. L'étincelle rougeoyante des iris de ses serpents moururent et son contrôle s'étouffait comme un feu entretenu par des bûches humides. Susannah s'en rendait bien compte puisque le garçon se boursouflait littéralement sous ses yeux. Sa peau se cloquait d'excroissances écailleuses repoussantes et le défi qu'elle lut dans son regard lui apprit qu'il en faudrait plus pour le soumettre. Parfait, l'Ondine aimait les défis. Sa victoire n'en serait que plus savoureuse. En attendant, elle n'aimait pas le tour que prenait la conversation.

Désormais, c'était un monstre qui la dominait de toute sa taille. Sa sauvagerie était aussi palpable qu'exaltante. Peut-être serait-il menaçant plus tard au point de lui donner le goût de la fuite. Actuellement, elle le voyait tout juste bon à faire babiller les enfants comme bête de cirque. Une grande bête. Mais Rodd n'avait pas dû apprendre que ce n'était pas la taille qui comptait.

Ses lèvres se retroussèrent sur ses dents et elle siffla férocement quand il lui attrapa le poignet. Il poussa l'audace jusqu'à l'insulte et Susannah serra le poing, résolue à l'écraser sur sa face de lézard même s'il fallait l'escalader pour y arriver. Elle lui ferait ravaler ses propos en même temps que sa vile langue qu'il agitait avec imprudence. Celle-ci dépassait de ses lèvres pour ajouter à l'injure et Susannah sentit un haut-le-cœur la soulever à la vue du répugnant muscle qui était à l'image de son apparence. Elle se promit d'un jour l'arracher pour la servir en gâterie pour les requins d'élevage de sa famille. Les Gaelyan étaient véritablement des monstrueuses horreurs qu'il fallait éradiquer de la surface du monde. Il n'y avait pas de grâce sur ce faciès. Il y avait de la force, elle pouvait l'admettre, bien qu'à contrecœur. C'était du potentiel gâché sur ces bipèdes. Peut-être qu'en l'asservissant, il pourrait être une sorte d'animal de compagnie un peu utile ? C'était un avenir meilleur qu'il ne méritait.

Le Démon ne devait pas mieux dompter sa magie qu'elle car sa silhouette humaine reprit ses droits assez rapidement et Susannah en profita pour récupérer sèchement son poignet. « Tu n'as rien trouvé de mieux que de devenir moche pour te défendre ? » Se moqua-t-elle. « Pathétique. » Il paierait son insolence, un jour prochain.

« Humf. Ça ne me surprend pas qu'on ne se soit pas croisés là-bas. Tu n'as pas la tête de quelqu'un au top de sa classe. Je ne sais même pas ce que tu fabriques ici d'ailleurs. Ce n'est pas une école réservée pour l'élite ? Enfin peu importe. Je vais oublier ce que tu viens de dire, pour ta survie et parce que j'ai autre chose à faire qu'à éduquer un gueux mal léché. » Dédaigneuse, Susannah compensait toutes ses lacunes par une attitude impériale. Certains rentraient dans son jeu, ce n'était pas son cas à lui. Ce n'était d'ailleurs pas le cas de beaucoup de monde, mais elle préférait ne pas s'attarder là-dessus. Son moment viendrait. Pur produit d'une société basée sur l'élitisme, la Lyrium comprenait que sa sueur serait mise à contribution pour atteindre ses rêves de gloire.

Elle se tut ensuite pour écouter ses conditions. Entretemps, elle était repassée du bon côté du comptoir. Ses ongles passèrent sous son examen scrupuleux et on aurait pu dire à première vue qu'elle n'écoutait pas un traître mot du blanc. Et effectivement, il y eut un moment de flottement après sa requête durant laquelle elle ne lui accorda pas une seule réaction pour récompense à sa réussite à aligner plusieurs phrases à la suite qui faisaient sens. « On dirait que c'est toi qui a besoin de moi au final. » Elle releva enfin les yeux sur lui, un sourire flottant sur ses lèvres. « Il faut que je réfléchisse. Ça me paraît risqué, tu comprends ? Et tu ne m'as pas beaucoup donné envie de t'accorder la moindre faveur. » À chaque nouvel argument, elle levait un doigt sous le nez du Démon. « Sans parler du fait qu'il est déconseillé de négocier avec un Démon. Vos Pactes ne m'inspirent pas la moindre confiance et je ne suis pas assez désespérée pour m'y risquer. » Elle prit une moue faussement désolée. « Mince. On dirait que nous sommes dans une impasse. Et je ne crois pas que tu sois capable de m'offrir ce que je désire. Ce que tu demandes exige plus en retour que l'envoi d'un simple colis, tu es d'accord avec ça, n'est-ce pas ? » La bleue paraissait douter qu'il ait les capacités intellectuelles pour cela et elle soupira. « Disons donc que ton service en vaut trois. Envoie ce colis sans faute ce soir. Je le saurais si tu ne le fais pas et je te ferai expulser pour te renvoyer dans le taudis crasseux d'où tu viens. Pour le reste, il me faut un temps de réflexion. J'en profiterai pour jeter un coup d'oeil dans les archives quand j'aurais le temps. Si jamais tu m'entourloupes, je brûle ce livre avant que tu n'aies pu poser une de tes sales pattes dessus. »

Message III | 996 mots


[Q] Service minimum | Susannah 7qoc
Merci Jil  [Q] Service minimum | Susannah 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38908-susannah-daeloran#7
Ammon Bethralas
~ Déchu ~ Niveau I ~

~ Déchu ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 89
◈ YinYanisé(e) le : 22/01/2022
Ammon Bethralas
Sam 11 Mar 2023, 14:23



Service minimum


La surenchère permanente émaillait le comportement erratique de la Bleue. Magnanime, le Mādiga lui avait donné l’opportunité de sauver les apparences et de pouvoir sortir la tête haute de leur petite altercation, une porte de sortie salvatrice que quiconque ayant suffisamment de jugeote et de discernement aurait emprunté sans l’ombre d’un doute pour ne pas perdre la face. Un échange de bons procédés en somme car après tout même l’Enfer lui-même était pavé de bonnes intentions. Mais ces ânes bâtés de l’Obsidienne sont bien trop sots pour saisir la perche d'un compromis en bonne et due forme. Noyé dans sa vanité, la Bleue demeurait bien trop hermétique à son vis-à-vis pour souscrire à un marché dont elle n’avait pas elle-même défini les termes. Ces idiots ne consentent jamais, ils imposent sans autre forme de procès, seule la contrainte prévaut en ce qui les concerne. Toutefois, force était de constater que l’Autre avait puisé excessivement dans les réserves de magie du Blanc et que cette option semblait dorénavant compromise. Le constat cuisant de son incapacité à tenir physiquement tête à une pimbêche puérile était particulièrement amer. Les six mois passés sur les bancs de Basphel avaient cruellement érodé ses réflexes et mis à mal sa condition physique. Sa magie n’était plus que l’ombre de ce qu’elle fut dans l’antre des Enfers.

A ce stade, les paroles de la Lyrium ne faisaient plus que couler sur le miroir d’indifférence du démon. La Bibliothèque ? Oh oui, bien entendu, ce repaire de petits lèche-cul intellos et boutonneux qui n’avaient rien de mieux à faire que de passer des après-midis entières à bûcher avec application les travaux et les examens? Ces élèves étaient des ringards personnifiés et tout dans leur discours assommant les ramenait invariablement aux cours monotones qu’ils n’auraient manqué pour rien au monde. La véritable intelligence, la vraie, c’était de tirer parti de la science dont aimaient faire étalage tous ces petits chérubins et de les faire travailler pour soi contre de menus services. Les élèves de la Craie étaient si faciles à convaincre de la nécessité de bénéficier de la protection de leurs pairs et de leurs nouveaux meilleurs amis. Parfois, bien sûr, quelques récalcitrants rechignaient à entendre raison et la démonstration prenait une tournure un tantinet plus physique afin d’en motiver l’impératif et d’en démontrer le bien fondé. En règle générale, il suffisait au Mādiga de capitaliser sur la réputation sulfureuse des diables dans l’Établissement pour mieux intimider et monnayer ses services. Rares étaient les bienheureux qui pouvaient se targuer de pouvoir recourir à l’assistance d’un tel parti quand les esprits s’échaudaient et que la bagarre guettait au portillon. Le démon incarnait l’atout phare, le spectre de la menace que l’on brandit dés que les choses se corsent dans la cour de récré et qu’il faut jouer des coudes lorsque les gloutons débarquent pour faire des razzias sur les goûters en toute impunité ou que des sorciers décident de refaire le portrait d’Isidore parce qu’il leur a tenu tête devant le prof. En définitive, les goinfres compulsifs comme Susannah faisaient le jeu des individus comme Rodd.

Circonspect, il observa l’argumentaire doucereux de la Bleue se délayer tandis qu’elle poussait l’affront jusqu’à dicter de nouvelles prétentions pour tenter de faire de lui son débiteur. Jamais, la Lyrium n’aurait pu se contenter d’un accord à l’amiable. Pourtant, le potentiel de nuisance du démon en sa qualité de facteur allait bien au-delà de tout ce que cette petite mijaurée pouvait imaginer et Susannah allait tôt ou tard l’apprendre à ses dépens. Si le poste était particulièrement ingrat, les oreilles indiscrètes des facteurs étaient bien souvent aux premières loges des rumeurs qu’ébruitaient les élèves à l’égard de leurs petits camarades dans les dortoirs. De retour de tournée, les histoires et anecdotes égrenées pendant la distribution faisaient les gorges chaudes des postiers qui le plus souvent en amplifiaient la teneur lorsqu’ils en donnaient le récit à leur tour.

Redevable ? Il ne lui ferait jamais ce plaisir. Il saisit le débris qui faisait office de colis sous l’œil intéressée de la Bleue qui s’imaginait sans doute que sa rhétorique avait fini de le faire ployer.  

"Un service vaut pour un, n’essaye pas de m’entourlouper, il y a fort à parier que tu te serais pas autant démenée pour expédier ce colis dans cet ... "

Il s’arrêta brièvement, haussa les sourcils à la vue de l’état lamentable de la mise de la Lyrium avant de pousser un long soupir et d’arracher en deux l’emballage du colis pour s'approprier son contenu.

"accoutrement s’il n’était pas important. Quant à me faire expulser...on a d’ores et déjà passé l’heure de fermeture du bureau, il n’y a aucun témoin pour attester tes dires. L’Eeeeelite dont tu fais partie doit comprendre rapidement que c’est peine perdue." dit t’il en jetant un œil à la première de couverture de l’objet de toutes les attentions de la Bleue. Sagas et dynasties magiciennes au cours des ères, tu parles d’un truc barbant, si ça avait été des magazines érotiques mettant en scène des femmes en petite tenue à la rigueur...il aurait presque pu lui faire une fleur.

Tout en poursuivant son discours, il avait gagné la remise pour mettre la main sur un contenant adéquat ainsi que les étiquettes dédiées à l’expédition aux Palais de Coelya.

"Je pourrais bien te faire signer un pacte de manière détournée bien sûr mais je suis certain qu’une fille aussi perspicace que toi est à même de comprendre ce qu’elle aurait à perdre si elle ne respectait pas sa parole. Ne t’avise pas d’y manquer." renchérit t’il avant d’abattre d’un coup sec le massicot - dans une menace à peine voilée - pour découper le carton aux proportions du livre.

La préparation du colis terminé, un sourire mauvais marbra les traits du Mādiga. Il saisit le paquetage, ouvrit en grand les battants de la fenêtre qui donnait sur la cour de récré détrempée en contrebas, avant de suspendre le colis dans le vide.  

"Mais tout cela repose sur un accord verbal préalable et ton temps de réflexion est dorénavant écoulé. Ne me fais pas languir, je sens comme une tendinite me courir le long du poignet."  

Message IV - 1039 mots


[Q] Service minimum | Susannah Sign
Avatar & Sign by Shilin
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39468-ammon-bethralas#751
Susannah
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 437
◈ YinYanisé(e) le : 04/04/2021
Susannah
Dim 26 Mar 2023, 10:57

[Q] Service minimum | Susannah Pxou
Service Minimum



Susannah souffla de rire. Etant elle-même de nature bornée, elle savait combien cette attitude avait le don de réduire en cendres les quelques neurones de qualité qui flottaient dans la cervelle, à supposer que les Bipèdes en possédassent en premier lieu. Il lui était donc aisé de vérifier cette théorie chez ce Démon qui s'entêtait dans sa stupidité comme un porc qui roule allègrement dans sa fange. Qu'il y pourrisse donc, il n'avait finalement pas besoin de son aide pour se ridiculiser, mais elle était ravie d'être aux premières loges.

Avec un petit sourire, la fille de l'Obsidienne s'accouda au comptoir et l'écouta dérouler ses contre-arguments comme s'il était le garçon le plus comique qu'elle ait jamais rencontré, et de fait, c'était peut-être le cas. L'avantage des Démons, c'est qu'ils étaient divertissants, à l'inverse des Mages qui étaient chiants à crever, sans parler des Elfes qui faisaient figure de tapisserie, et autres inintéressants qui infestaient Basphel. Les Vils étaient caractérisés par une insolence ancrée dans leur comportement, comme s'ils étaient nés avec la laisse enchaînant le monde enroulée autour de leur sale petite main monstrueuse. C'était suffisamment culotté pour provoquer un début d'hilarité chez la bleue, à ceci près que l'envie de lui faire manger le comptoir était aussi séduisant. L'un n'excluait pas l'autre mais elle avait accordé suffisamment de son temps et de ses efforts à ce foutriquet. Il n'en méritait pas tant, elle s'en apercevait avec un peu de retard.

Signer un Pacte ? Il croyait vraiment être tombé sur l'idiote du village s'il avait caressé cette idée. « Je crois que j'ai compris... » Son regard s'abaissa sur l'étiquette épinglée sur son haut. « Rodd ? » Les Gælyan avaient réellement les pires goûts en termes de nom, pas étonnant qu'on les confonde avec des chiens. C'était à croire qu'ils tendaient le bâton pour se faire battre. « Pour reprendre tes termes, c'est peine perdue. » Elle se passa une main dans les cheveux dans un mouvement las et haussa les épaules. Ce crétin venait de lui faire perdre son temps précieux, sans parler du fait qu'elle avait dû courir jusqu'ici pour rien. Sa colère était telle qu'elle avait passé le stade des fulminations et ses insultes à répétition à son encontre ne faisaient que confirmer son souhait de le noyer un jour. Il s'était frotté à la mauvaise personne et il aurait mieux fait de rester en Enfer, cet immonde terrier confit de vérolés putrides où était sa place, si tant est qu'ils ne l'en avaient pas viré tant il était médiocre.

D'un air détaché, la Lyrium croisa les bras sur sa poitrine et haussa un sourcil. « Qu'est-ce que tu attends ? Mon autorisation ? Je t'en prie, fais-toi plaisir. Vas-y, jette-le. Je ne sais pas pourquoi tu as pris la peine de le mettre dans un carton si c'est pour ensuite le jeter par la fenêtre d'ailleurs. À moins que... Tu as vraiment cru que j'allais accepter ta proposition ? Moi ? M'allier avec quelqu'un comme toi ? » Son regard gris le scruta des pieds à la tête lentement et elle secoua la tête, l'air désespéré face à une telle naïveté. « Je n'aime pas beaucoup les ultimatums. Je crois que je préfère affronter les conséquences plutôt que serrer ce qui te sert de main, et qui sait où elle s'est fourrée. C'est répugnant, et tu me dégoûtes. » Plutôt perdre son travail que s'associer avec lui. « Allez, vas-y. » L'encouragea-t-elle, perdant son sourire. « Moi je m'en vais, j'ai déjà perdu suffisamment de temps. Avise-toi d'éviter de me croiser à l'avenir, ça pourrait bien être toi qui passera par la fenêtre. Quant à ton stupide livre, crois-bien que je vais tout faire pour le trouver et le détruire, je t'enverrai les cendres. »

Sur ces mots, sans vérifier qu'il jetait ou non le colis, Susannah tourna les talons et poussa la porte pour s'engouffrer dans le début de tempête qui encerclait l'île. La pluie et le vent étaient inefficaces à refroidir le sang bouillonnant dans ses veines et elle passa plus de temps sur le chemin du retour à imaginer dans quelle agonie elle pourrait plonger Rodd, qu'aux explications qu'il lui faudrait fournir à sa patronne. De toute façon, ce travail était exécrable, avec les demandes ridicules des élèves et Adriæn qui y travaillait également, encore un qui méritait qu'on lui éclate les dents dans un mur.

Message IV | 790 mots


[Q] Service minimum | Susannah 7qoc
Merci Jil  [Q] Service minimum | Susannah 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38908-susannah-daeloran#7
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Q] Service minimum | Susannah

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Visite | Susannah
» | Susannah Dæloran |
» | Susannah Dæloran |
» | Susannah Dæloran |
» [Q] - La bienséance | Susannah
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Est :: Basphel-