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 Je suis ici pour te dire... | Laëth

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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◈ Parchemins usagés : 4049
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
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Kaahl Paiberym
Mar 21 Mar 2023, 21:44



Que je suis mauvais jusqu'à l'os


Objectif : Laëth et Judaahl se rencontrent au bal du Comte Ferdinand de Tournelle.

Le Comté de Ferdinand de Tournelle se trouvait sur mon Duché. L’intéressé était d’ailleurs habillé d’or et de rouge, comme le voulait la tradition. Le bal n’était pas une cérémonie officielle mais les nobles aimaient rappeler leurs rangs. Il y avait plusieurs moyens de le faire et les vêtements en était un comme un autre, discret mais efficace. J’avais moi-même revêtu une tenue blanche et dorée. Les couleurs claires allaient bien à Kaahl. Sa peau était d’une couleur similaire à celle de son père en légèrement plus pâle. Le blanc lui donnait meilleure mine que le noir qui avait tendance à faire ressortir les cernes qui l’accusaient de ne pas assez dormir. Pour le reste, j’étais certain que la myriade de pintades présentes chez Ferdinand avait plusieurs idées sur la question. Ce qui m’importait n’était pas tant l’élégance de ma tenue mais bien sa praticité. Elle laissait à désirer, bien que l’épée d’apparat qui était fixée à ma ceinture me plaisait. La lame n’avait pas besoin d’être affutée. J’étais capable de tuer n’importe qui avec un simple torchon.

« Vous êtes très beau. » me susurra la Marquise Mirabelle Vaughan, en prenant soin d’appuyer légèrement sa poitrine sur mon bras en se rapprochant. « Même si… » Son visage parut songeur. Elle m’interrogea en approchant ses mains de mon col. « Vous permettez ? » L’envie de la tringler dans un coin passa dans mon esprit. Elle était assez fluette mais allaitait encore sa fille. Ses seins étaient gonflées et elle les mettait en valeur d’une façon qui me laissait envisager que ma queue trouverait une place de choix entre eux. « Allez-y. » l’autorisai-je. Kaahl ne l’aurait pas laissée faire, pas en l’absence de l’Ange. Si Freyja les avait regardés, il aurait, en revanche, peut-être initié le rapprochement de lui-même. Son esprit à présent bénéfique n’en restait pas moins fourbe pour tout ce qui touchait l’infidèle. La blonde desserra mon col, sous les murmures des invités qui se trouvaient comme nous dans les jardins et qui voyaient en ce geste un signe évident de proximité. Pourtant, en dehors de la vision délicieuse de sa silhouette subissant mes à-coups, la Marquise ne présentait aucun intérêt à mes yeux. Le sexe était un exercice physique comme un autre mais je n’étais pas homme à m’acoquiner longuement d’une femme incapable de se battre. Dans ce monde, la magie jouait un rôle important que je n’avais pas fini d’explorer. La puissance ne se calculait pas uniquement par la somme de la force, de l’agilité et de l’intelligence. La magie était le plus dangereux, malgré ce que mon instinct me dictait. « Vous serez mieux ainsi, Chevalier Paiberym. » Je la regardai un court instant, le temps de me rappeler de la mésaventure en question. La Marquise était maline, sans contestation possible et je n’étais pas certain que Kaahl ne lui trouvât aucun intérêt. Elle lui faisait penser à une autre femme. « Vous me semblez jouir du fait que je sois votre chevalier. » Elle sourit, un air faussement innocent plaqué sur le visage. « Vous êtes ma plus belle prise. » Elle savait ravir l’égo, je ne pouvais pas le lui retirer. Le mien se portait assez bien pour ne pas avoir besoin d’être caressé. « Que diriez-vous si je me transformais exceptionnellement en cheval ? Vous pourriez me monter. » Elle me regarda, incertaine, avant de rire pour cacher derrière ses gloussements ce qu’elle venait d’imaginer. « Vous alors ! Dois-je faire chercher un filet et des rênes ? » Je lui souris et plantai un regard carnassier dans ses prunelles. « Je suis le genre de cheval qu’on ne monte qu’à cru. C’est rarement moi qui ai un mors dans la bouche. » Je pourrais lui en mettre un entre ses jolies lèvres si elle insistait. Je ris. J’avais compris que, chez les Magiciens, le jeu consistait à faire passer ses désirs pour des plaisanteries. Je me tournai légèrement et plaçai mes mains vers le bas de mon dos, en mimant leur position si elle consentait à gravir le cheval que j’étais devenu. « Vous venez ? » lui proposai-je, tout à fait sérieux. « Allons, Duc Paiberym… ce serait contre l’étiquette… Et puis, avec ma robe… » « Moi qui vous croyais aventureuse… » Elle prit une mine piquée. « Bon… » Elle retira ses chaussures et les plaça dans l’une de ses mains. « Rentrons dans la salle de bal ainsi alors. » Elle me regarda. « Aidez-moi. » ordonna-t-elle presque. Je pris un air amusé et me baissai pour lui permettre de monter. Une fois qu’elle fut en place, j’attrapai ses cuisses pour la maintenir contre moi et me relevai. « Quelle vitesse ? » « Au galop. » Je sus que si j’avais envie de me la faire, elle ne me résisterait pas. C’en était presque décevant de facilité, si bien que je me demandai, tout en entrant dans la salle de bal en courant sous les regards surpris des invités, où se situaient exactement ses limites. Jusqu’où pourrais-je aller, avant qu’elle me suppliât d’arrêter ?

843 mots

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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Priam et Laëth
Jeu 23 Mar 2023, 22:57



Unknown

Que je ferai de ta vie mon enfer

En duo | Freyja & Kaahl



Dès qu’ils entrèrent dans la salle de bal, la houle des murmures s’éleva. L’appréhension faisait trembler le cœur de Freyja. Quand avait-elle mis les pieds à Caelum pour la dernière fois ? Cette ville se gorgeait de souvenirs qu’elle avait préféré, ces derniers temps, évincer du quotidien de ses pensées. Son regard vagabonda sur les Magiciens qui l’observaient, curieux, surpris ou méfiants. La grande majorité d’entre eux ne l’avait pas vue depuis des mois. La préparation de la guerre l’avait arrachée à leurs journées polissées. Depuis sa libération, elle n’était revenue que très brièvement en territoire magicien, et elle avait fait en sorte de rester discrète. Son silence s’était comblé de rumeurs. Elle n’avait pas envie de répondre aux questions qui leur brûlaient les lèvres. Les formulations qui trépignaient sur leurs langues la rendaient nerveuse. Ça, et tout le reste. Elle savait qu’il serait là avec Mirabelle Vaughan. Ce n’était pas la vérité, mais c’était ce que tout le monde verrait. Et c’était ce qu’il avait prévu, c’était sa punition pour avoir refusé son invitation. Elle avait prévu de l’empêcher : elle y avait renoncé. « Ça va aller. » souffla Adriel en caressant son bras. Elle acquiesça lentement. Ses iris parcoururent la salle, à la recherche de Kaahl. Le premier paragraphe de sa lettre avait soulevé son cœur d’émotions contraires. Elle n’avait pas compris ce soudain revirement et cet ultimatum clairement énoncé. Ça ne lui ressemblait pas. Le deuxième lui avait définitivement prouvé qu’il n’agissait pas comme il l’aurait fait en temps normal. Elle avait pensé au Réprouvé, mais jamais il n’aurait pris la peine d’écrire une lettre. Il serait venu la prendre sans préavis. Quel autre artefact avait-il trouvé qui pût expliquer de tels propos ? Les mots n’étaient pas les siens ; ils n’étaient pas suffisamment raffinés pour un Alfar ou un Sorcier. Récemment, il avait effectué un voyage en Enfer. Était-il revenu avec un artifice démoniaque ? Cette éventualité lui avait fait revoir tous ses plans. Elle avait hésité, mais avait conclu qu’il était préférable qu’ils se vissent en public et qu’elle pût partir si besoin. S’enfermer avec un Démon dans sa chambre, dans la maison d’Adam, ne lui avait pas semblé être l’idée la plus judicieuse. Il valait mieux le voir au bras de Mirabelle Vaughan. Au moins, les présentations seraient enfin faites.



Je l’entraînai au centre de la pièce. « Il n’est pas là. » constatai-je. Elle leva les yeux vers moi. « Il va venir. » Sa voix courbait sous sa volonté de maîtrise. Je la regardai. Si elle continuait, ce ne serait pas dans les péchés qu’elle se perdrait, mais dans sa propre Espérance. J’avais peur qu’elle me filât entre les doigts, qu’une folie ne me l’arrachât. Elle avait eu beau me dire qu’elle n’espérait rien de lui, je savais qu’elle mentait. Je lisais dans ses yeux, et ses yeux traduisaient tout ce que son cœur aurait souhaité hurler. Dès qu’elle prononçait son nom, ils s’embrasaient. Ce n’était pas de la haine, ou pas seulement. Elle l’aimait. Ses sentiments m’étaient pénibles parce qu’ils enterraient ceux que j’éprouvais à son égard ; mais ils l’étaient aussi parce qu’en tant qu’ami, j’aurais voulu qu’elle surmontât cet amour destructeur. Je n’aimais pas la voir dans cet état. Il ne provoquait en moi qu’une appétence exacerbée pour la violence. J’avais envie d’écraser mon poing dans le visage de Kaahl Paiberym. Je n’avais que faire des racontars – je ne voulais pas les croire. Elle n’était pas tombée dans les bras d’Elias Salvatore ou de Jun Taiji. Comment aurait-elle pu ? Je n’avais pas posé de question sur la rupture. Était-ce parce que je m’en moquais, parce que ma version me permettait d’inculper le Mage ou parce que je craignais que la vérité ne fût pas celle que j’aurais souhaité entendre ? J’allais proposer à Laëth de prendre un verre, mais n’en eus pas le temps. Le pourfendeur de sa raison fit son entrée en scène.



La figure de l’Aile d’Acier imita la marée de visages qui se tournaient vers les baies vitrées ouvertes sur les jardins. Kaahl n’aurait jamais porté la Marquise Vaughan sur son dos ; pourtant, quand elle le vit entrer en courant, les mains autour des cuisses de la blonde, elle sentit son cœur se comprimer. Sa mâchoire se crispa et son cœur vrilla. Emportés par le ressac, les yeux écumant de curiosité glissèrent jusqu’à elle. Elle inspira, desserra les dents ; et demeura droite, le menton relevé et le regard sec. Il y eut un silence teinté de conversations chuchotées, comme si une partie de la salle attendait qu’elle fît quelque chose. « N’y va pas. » souffla Adriel. Elle lui coula un regard en biais. « Je reviens. » En quelques pas, elle fut devant le duo, ignorant les invités qui les épiaient. L’aura qui émanait du Duc lui rappela la brutalité du pays de son enfance ; une force qui s’imposait, sauvage et victorieuse. « Kaahl. Marquise Vaughan. » salua-t-elle. « Ravie de vous rencontrer. » La Réprouvée l’aurait éviscérée et aurait exposé sa tête plantée au bout d’une pique devant sa propriété. La solution, pour une Ange, était peut-être un peu trop extrême. Ses iris revinrent sur le brun. « J’ai connu un cheval, autrefois, dont les reins ont été brisés par la mauvaise assiette de son cavalier. C’est une question de maintien du dos et de souplesse du bassin. » Une étincelle éclaira son regard, avant de s’évanouir aussitôt. Elle marqua un temps, avant de lâcher : « Tu aurais dû choisir une partenaire capable de suivre le rythme. Ça aurait été visuellement plus élégant. » Elle ne regarda pas l’intéressée. Depuis qu’elle était entrée dans l’existence de Kaahl, cette femme lui pourrissait la vie. Mirabelle n’avait jamais eu le moindre respect pour elle ; elle n’avait aucune raison de l’épargner. Elle ne comptait pas entrer dans son jeu de mesquineries, à moins d’y être contrainte. L’orchestre entonna les premières notes d’une valse. « Danserais-tu avec ta potentielle future femme ou préfères-tu continuer à te faire mener comme une bourrique ? »



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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 25 Mar 2023, 16:31



Que je te veux pour femme


Le rire de la Marquise Vaughan parcourut la salle. Si elle était réellement amusée par la situation, elle se plaisait aussi à en rajouter. Elle aimait l’idée qu’on pût l’entendre glousser, les cuisses autour de ma taille. Elle aimait l’idée qu’on pût la prendre en pleine faute d’étiquette avec un Chancelier d'Ivoire, avec moi. Cette faute rendait l’histoire plus vraisemblable. L’amour ne s’embête que très rarement du jugement des autres. Elle désirait nous bâtir une histoire et y mettait les formes. Cette femme était une manipulatrice et, en cela, elle se confondait avec Kaahl. Néanmoins, je n’étais pas semblable. Je ne jouais avec les autres que physiquement, et encore. Je n’étais pas un chat, capable de jouer avec sa proie durant des heures sans but avant de l’achever. Il m’arrivait de torturer pour avoir une information mais j’éliminais aussitôt cette dernière obtenue. Je manipulais parfois par mon silence mais, la plupart du temps, j’énonçais clairement mes intentions. L’articulation de mes désirs, brutale, sans filtre, m’avait valu quelques rires dans ma jeunesse. Puis, lorsque j’avais commencé à conquérir Royaume après Royaume après avoir assuré aux têtes précédemment couronnées que je les renverserais, le monde avait commencé à me prendre au sérieux. Mirabelle Vaughan était une belle femme mais elle ne m’intéressait pas. Je trouverais probablement beaucoup de plaisir à la prendre mais n’étais pas sûr qu’elle me fût d’une quelconque utilité hormis par rapport à l’Ange. Et encore. Contrairement à Kaahl qui jouait petit, je n’avais, en réalité, pas besoin de la blonde. Son rang était enviable, certes, mais elle me semblait être faite d’un bois dangereux. Il vaudrait donc mieux la tuer après avoir épuisé ses atouts.

À peine essoufflé par ma course effrénée, je tournai le visage lorsque j’entendis résonner la voix de Freyja. « Aile d’Acier. » m’amusai-je, tout en la regardant de haut en bas. Elle était bien mieux que la blondasse. Ça se voyait tout de suite. Elle était musclée, savait se battre et, comme je le constatai rapidement, avait de l’esprit. C’était amusant que le Magicien l’eût choisie elle au préalable. Elle ne cochait aucune des cases de l’épouse gentille et soumise qu’il avait recherchée pour parfaire son jeu. Mirabelle ne les cochait pas non plus d’ailleurs. « Kaahl, pourriez-vous m’aider à descendre ? » demanda la Marquise. Je me baissai légèrement et relâchai ma prise. Elle s’appuya sur mon épaule, le temps de remettre sa robe correctement et de glisser de nouveau ses pieds dans ses chaussures. D’un geste élégant, elle replaça l’une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. « Je vous prie de m’excuser. La fougue du Duc Paiberym m’a quelque peu… décoiffée. » Elle rit et effectua une courbette. « Je suis heureuse d’enfin vous rencontrer. Je suis tellement admirative de votre vie. » confia-t-elle. « Kaahl m’a beaucoup parlé de vous. » Je souris devant son panache mensonger. « C’est vrai que la grossesse m’a fait prendre quelques kilos. J’espère ne pas avoir trop pesé sur vos reins ? » me demanda-t-elle, l’air faussement navrée, comme si elle n’avait pas compris la moindre menace. Je souris et lui répondis, tout en regardant l’Ange. « Ne vous inquiétez pas, je suis habitué à beaucoup utiliser mes reins. » Mes prunelles se tournèrent vers les yeux de la blonde. « Mais je pense que Laëth a raison, il faudra probablement que vous fassiez quelques exercices de bassin. Elle pourrait d’ailleurs vous apprendre puisqu’elle a eu l’occasion de pratiquer avec plusieurs montures récemment. » « Vraiment ? » s’étonna faussement Mirabelle. « Je ne savais pas que les Anges pratiquaient l’équitation, ni qu’ils le faisaient avec plusieurs étalons à la fois. C’est impressionnant. » Elle sourit. « Je suis navrée de ne pas être aussi élégante que vous. Malheureusement, toutes les femmes ne sont pas aptes à suivre votre voie. Je continuerai donc à vous admirer tout en gardant un rôle de femme traditionnelle. Élever ma fille et prendre soin de mon foyer sont déjà des activités qui m’occupent à plein temps. »

Avant que je ne répondisse à l’Ange, la Magicienne plaça sa main sur mon avant-bras, l’air impassible, comme si certains mots n’avaient jamais été prononcés par Laëth. « Allez-y, je vous en prie. Vous avez certainement beaucoup de choses à vous dire. Je vais aller rejoindre la nourrice qui s’occupe d’Ombrage. Merci pour la course, et le reste. » Je lui souris. Je n’avais pas eu l’intention de lui demander son avis avant d’aller danser avec l’Ange. Pourtant, le fait qu’elle prît les devants pour garder le contrôle de la situation, tout en insinuant qu’il y avait eu plus que la course entre nous, me surprit. Je commençais à comprendre sa façon d’être redoutable. Elle ne l'était pourtant que dans un monde de manières et de faux semblants. Elle ressemblait à Coline.

Lorsqu’elle se fut éloignée, je fis quelques pas vers la piste de danse. Les couples commençaient à se former. Mon regard chercha l’accompagnateur de l’Aile d’Acier que je trouvai sans trop de difficultés. Kaahl gardait Adriel à l’œil. Je ricanai, en constatant que celui que se faisait réellement mener comme une bourrique ici n’était nul autre que lui. Je me tournai et attrapai l’Ange par la taille. Brusquement, je l’attirai contre moi. Je ressentais une forme d’attirance-répulsion pour elle. La chose aurait été bien plus nette si j’avais su me servir de ma magie. Nous étions deux êtres parfaitement opposés, ennemis par nature selon certains. « Potentielle future femme, hein ? Étrangement, c’est toi qui a l’air de ne pas pouvoir suivre le rythme. Potentielle… je ne vois dans ce mot que la parole d’une perdante. Décide-toi vite parce que je n’ai pas que ça à faire. » L’une de mes mains s’aventura dans son dos. Je n’étais pas en train d’emprunter la position de la valse. Je n’en avais rien à foutre de leur danse. « Beaucoup voient dans le mariage la consécration de leur amour. Ce n’est pas ça, le mariage. C’est un contrat qui vise à bâtir ensemble un avenir. » L’amour passe toujours. Les bâtiments posés sur des fondations solides restent. « J’aimerais qu’on se marie tous les deux et qu’on se soutienne dans nos objectifs réciproques. J’ai besoin d’une femme à la hauteur, qui soit fière de m’avoir comme époux et qui me rende fière de l’avoir comme épouse. » Mes paroles pouvaient paraître empruntes d’orgueil mais n’importe qui de censé les aurait approuvées. J’étais Roi. Je deviendrais Roi une deuxième fois. Je régnerais sur les Mages et peut-être même plus encore. Je ne voulais pas m’unir à une femme sans ambition et sans avenir autre que celui de rester accrochée à mes bottes. Je voulais une battante, une guerrière. Une femme qui encaisserait et qui aurait la force de bâtir quelque chose de durable à mes côtés. « Je me fous de toutes ces mièvreries d’amour éternel. Avec moi, il t’arrivera de pleurer et de souffrir, comme maintenant, mais le mariage n’est pas une comédie romantique pour adolescents. Il n’y a que les cons pour le penser, ceux qui n'ont aucune réelle expérience de ce qu'est la vie. » Je la fixais depuis que j'avais commencé à parler. « Je ne suis pas idiot. Je sais que tu as des ressources, que d’autres types sont amoureux de toi, comme Adriel, et que si le temps passe, tu finiras par guérir de l’amour que tu ressens pour moi. Mais je sais que tu n’es pas idiote non plus. J’ai aussi des ressources. J’ai le choix, je n’aime pas que toi et je ne suis même pas obligé d’aimer ma partenaire pour fonder une famille avec elle. Mais plus je réfléchis, plus il me semble évident que je te veux comme épouse malgré le reste. Je ne te promets pas l’amour éternel. Je te promets juste un avenir ensemble dans lequel tu auras bien plus de choix qu’avec n’importe qui d’autre, bien plus de possibilités que si tu restais seule. Tu me rendras plus fort comme je te rendrai plus forte. Je te veux de manière durable dans ma vie et je veux des enfants avec toi. Peu importe qu’on ne soit pas toujours d’accord ou qu’on se déchire parfois. » Je n’étais pas adepte des longs discours et celui-ci serait probablement le plus conséquent qu'elle obtiendrait de moi. « On pourrait continuer à s'esquinter comme depuis que t'as baisé Jun... » Quelqu'un proche de nous s'étrangla. « ... mais ça m'emmerde. Je veux juste un oui ou un non. » Une seconde passa. « C'est maintenant ou jamais. »

1356 mots

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Dim 26 Mar 2023, 23:14



Unknown

Que je vois clair en toi

En duo | Freyja & Kaahl



Regarder Mirabelle agir, c’était comprendre qu’elle ne supporterait jamais aucune autre femme aux côtés de Kaahl. Sa poitrine transpercée d’aiguilles douloureuses la laissait à peine respirer. Le moindre geste de la Marquise à l’égard du Duc déversait sur son cœur des torrents de tristesse, comme si elle se le figurait déjà parti, déjà cadenassé au bras d’une autre. Il ne lui fallait que peu d’efforts pour imaginer autour de lui une ribambelle d’enfants qu’elle n’aurait pas portés. S’il en épousait une autre, elle se déliterait. S’il ne la laissait pas l’oublier, elle deviendrait folle. Elle mourrait sous ses coups bas trop souvent répétés. Son esprit se briserait, trop éprouvé par son palpitant empoisonné. L’Aile d’Acier inspira. Elle aurait dû chercher une façon de l’oublier, et le rayer définitivement de son existence. Son regard se recentra sur celui de Kaahl, dont les lèvres venaient de prononcer une pique à son égard. D’apparence calme, elle répondit : « Quand on aime, on ne compte pas. » Intérieurement, elle bouillonnait ; néanmoins, elle s’était promis de ne pas faiblir face à la blonde. « C’est toi qui me l’a appris. » ajouta-t-elle à l’intention du brun. Elle ne parlait plus vraiment de tromperie ou d’amour ; elle pensait à tous les mensonges qu’il avait multipliés pour la garder auprès de lui. Ses iris glissèrent vers Mirabelle. « Je n’ai jamais été faite pour la tradition, mais tant mieux si elle vous sied. » Elle y avait pourtant dérogé. Porter un enfant hors mariage, eu égard à son rang, avait constitué un sacré pas de côté. Se taper Ârès, c’était encore au-delà. Freyja la toisa, silencieuse, dans l’attente qu’elle mît les voiles. Si elle ne l’avait pas fait, elle l’y aurait forcée. Heureusement pour elle, elle eut l’intelligence de faire croire qu’elle les quittait de son propre chef.

Son regard se repositionna sur Kaahl. Sa magie s’étendit doucement autour d’elle, à la recherche de la sienne. D’instinct, c’était ce qu’elle cherchait toujours à faire, même si elle savait qu’elle allait rencontrer son antagoniste. Quelle qu’en fût la nature, la puissance du Mage l’attirait. Elle voulait se fondre dans le Bien qui l’habitait et apprivoiser le Mal qui le gangrénait. Il y avait toujours eu ces deux facettes en lui, et elle les avait toujours aimées. Elles incarnaient ce qu’elle connaissait depuis son enfance. Pourtant, elle ne rencontra pas de répondant. Elle posa une main sur l’épaule du brun et l’autre sur son bras, sa poitrine enflammée par leur proximité. Ils ne s’étaient pas tenus ainsi depuis ce qui lui semblait être une éternité. Elle repensa à leurs ébats, à Amestris. Ils avaient effleuré une harmonie que, depuis, ils s’évertuaient à massacrer. Elle repensa à l’enfant. Serait-elle capable d’en porter d’autres, et jusqu’au terme ? Il fallait qu’elle comprît ce qui l’avait conduite à la fausse couche. Le Dieu de la Mort n’y était pas étranger ; mais elle voulait en connaître la cause exacte. Était-ce dû à une malformation ou une incapacité intrinsèque à son appareil reproducteur, dû à la situation stressante ou dû à un facteur externe sur lequel elle n’avait pas eu de prise ? « Pas que ça à faire ? Ça fait des années que tu me fais attendre. » répliqua-t-elle. Ils auraient pu se marier bien plus tôt. Ça n’avait jamais été le bon moment. Ce n’était pas seulement de son fait, mais peu importait. « Et des mois que tu refuses de me parler ou même de me voir. » Son regard monta vers son front. Elle avait préféré ne pas apparaître en public avec la couronne des Réprouvés. Peut-être aurait-elle dû ? « Tu me fais passer un entretien d’embauche, c’est ça ? » Un maigre sourire, incisif, étira ses lèvres. Ce n’était définitivement pas le Réprouvé. Il l’aurait acculée contre un mur devant tout le monde. Le Sorcier n’était jamais aussi direct. Il préférait louvoyer pour toujours troubler les eaux de ses intentions. La certitude d’être face à un Démon s’accentuait de seconde en seconde. Néanmoins, l’étouffement de sa magie lui paraissait étrange. La sienne continuait à la chercher, s’aventurant sur son aura, sur sa peau, partout où elle pouvait pénétrer. Il aurait presque pu être Humain, mais elle ne sentait aucun Ma’Ahid. Elle l’écoutait parler, attentive. Elle essayait de le cerner, de déceler les mécanismes qui le faisaient fonctionner ainsi. Était-il comme Aimé ou Alya, une personnalité plus ou moins indépendante de Kaahl, avec ses propres ambitions et ses propres buts ? À quel point ? Était-il une version démoniaque du Mage, tel qu’il aurait été en changeant simplement de race ? Avait-il conscience de lui-même ou l’artefact l’effaçait-il ? La réponse à cette question lui paraissait cruciale. Dans les méandres de son essence, elle fouillait pour trouver une trace de sa présence, un élément qui aurait chassé tous les doutes qui l’effleuraient. Elle ne trouvait rien. Elle aurait voulu pouvoir plonger en lui et déceler la vérité. Elle n’aurait pas dû souhaiter tout cela ; elle n’aurait même pas dû venir. Sa lettre aurait été mieux au fond de la cheminée, éradiquée par les flammes. Elle était venue parce qu’elle n’était pas guérie, parce qu’elle ne guérirait jamais ; tout au plus, elle pouvait s’arracher le cœur. Quelle que fût sa nature, il refusait de l’entendre, mais elle était persuadée qu’elle ne cesserait jamais de l’aimer. Malgré tout ce qu’il lui avait fait subir, elle était toujours là. Il n’existait aucun retour en arrière possible. Si elle avait été sûre qu’il était parfaitement lui-même, honnête et sincère, elle aurait dit oui. Elle l’aurait épousé le soir-même s’il le lui avait demandé. Sa fougue et sa détermination auraient fait sauter toutes les barricades qu’elle avait érigées autour d’elle. Mais ce n’était pas lui, pas vraiment. Cette certitude légère ne la quittait pas, et s’alourdissait à chaque parole. Cet alter ego traduisait peut-être les désirs profonds de Kaahl, cependant, comment réagirait-il, une fois revenu à lui-même ? Et si elle le laissait épouser une Magicienne quelconque, ou même Mirabelle ? Contrairement à ce qu’il laissait sous-entendre dans sa lettre, elle ne serait sans doute pas capable de tuer une innocente pour reprendre sa place. Néanmoins, elle était à peu près sûre que le Mage ne divorcerait jamais. Il était trop lâche pour ça. « Je n’ai pas envie qu’on s’esquinte. » L’Aile Blanche remonta une main sur sa nuque. Son visage se rapprocha du sien, jusqu’à ce que ses lèvres ne rencontrassent les siennes. Elle l’embrassa sans se soucier des regards qui pesaient sur eux ou des murmures qui flottaient tout autour. Son autre bras se glissa autour de ses épaules et elle se colla un peu plus contre lui. Lorsqu’elle rompit leur baiser, elle ne décala que sa figure. Ses iris verts plongèrent dans les siens. « Je veux t’épouser et avoir des enfants avec toi. » Elle marqua une pause. « Mais comme tu l’as si bien dit, je ne suis pas idiote. » Ses doigts remontèrent délicatement dans ses cheveux. « Je souhaite me marier et avoir des enfants avec toi et seulement toi. L’homme que j’aime, sans artifice, sans artefact, sans rien. Nu. » termina-t-elle dans un souffle. Sa magie ne l’avait pas quittée. Elle enrobait ses émotions, prête à calmer le moindre sursaut d’humeur négative. Depuis qu’elle portait régulièrement la couronne des Zaahin, elle s’imposait de plus en plus. Elle savait ce qu’elle voulait et elle ferait tout pour l’obtenir.

La main qui se posa sur son épaule la fit presque sursauter. Sans se détacher de l’imposteur, elle tourna la tête vers le nouvel arrivant. C’était Adriel, les traits crispés. Elle fronça les sourcils. « Qu’est-ce qui te prend ? » - « Je ne supporte plus de te voir comme ça. On rentre. » - « Adriel… » Une part d’elle le comprenait. Elle comprenait son incompréhension, son agacement, sa détresse, et même sa colère. « S’il te voulait vraiment auprès de lui, il serait clair dans ses intentions. Il ne passerait pas son temps à te faire douter, à t’ignorer et à fricoter avec d’autres femmes. » Il décocha une œillade à l’accusé. « Adriel, arrête. » Il planta son regard sur elle. Certains invités avaient interrompu leur danse et les observaient, intrigués. « Je ne vais pas te laisser te foutre en l’air pour un type qui n’en vaut pas la peine. » - « Il vient de me demander de l’épouser. » lâcha-t-elle. L’Ange la scruta, désemparé. « Quoi ? » Il leva les yeux vers Kaahl. Le cœur de Freyja se serra. Il ne lui avait pas laissé le choix.



Message II – 1433 mots

Après des années de calme et de compréhension et de patience, Adriel pète un câble /sbaf




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Lun 27 Mar 2023, 20:33



Que je vais avoir une amende

Emy LTR - Lucifer
C'était dans mes découvertes de la semaine, j'ai pas résisté  Je suis ici pour te dire... | Laëth 943930617

« Qu’on s’entende bien : je n’ai jamais dit que j’avais agi intelligemment jusqu’ici. » avançai-je, implacable. Les souvenirs du Sorcier devenu Magicien imbibaient ma mémoire. Je comprenais Kaahl. Sa vie ressemblait à un terrain vague qu’il tentait d’ordonner tout en sachant pertinemment que chaque pas pouvait le mener à la mort. Néanmoins, comprendre ne m’empêchait pas d’être critique à son égard. Il aurait dû épouser l’Ange depuis longtemps. « Mais tu n’aurais peut-être pas apprécié de m’épouser sans savoir certaines choses. » Mes lèvres s’étirèrent. Son Mage était un beau menteur, chose que je n’étais pas. Nous étions d’accord sur bien des sujets mais les méthodes qu’il employait ne m’allaient pas. Je les trouvais vaines, surtout maintenant qu’il était puissant. Néanmoins, le peu de temps que j’avais passé dans ce Monde me permettait de douter de la pleine pertinence de ma façon de fonctionner ici. La magie était un problème de taille. Il ne suffisait pas de jauger le niveau physique et intellectuel de l’autre. Une personne frêle pouvait en réalité être redoutable, bien que des indicateurs extérieurs le montrassent toujours. « Non. Tu es déjà prise. » Elle ne pourrait pas me reprocher de ne pas avoir été clair. Le pire c’est que ma vision du mariage ne différait pas tant de celle que pouvait avoir Kaahl. Longtemps, il avait été marié à Viviane Salvatore. Ils s’étaient nourris l’un de l’autre. Il avait profité d’elle, de son nom, de son père. Il avait néanmoins fini par l’assassiner salement, en faisant passer le drame pour un accident. Il avait ordonné le meurtre de sa fille également, un fait bien plus étonnant, à analyser sa psychologie. Il voyait le mariage comme moi, à l’exception près qu’il aimait l’Ange. C’était d’ailleurs la raison principale au fait qu’il ne fût pas déjà engagé. Il prenait trop de risques pour elle. Son comportement à son égard n’avait rien de rationnel. Il aurait dû s’en détacher. Il aurait dû la laisser se faire tuer à Amestris.

Depuis un temps, je sentais la magie de Freyja sur moi. Elle m’était désagréable mais pas insupportable. La mienne ne répondait plus. J’avais réussi à prendre mon apparence véritable en Enfer et étais même parvenu à activer un semblant de Magie Bleue chez le Duc mais rien ne venait plus. Je n’en comprenais pas les raisons. « Tant mieux. » lui répondis-je, en songeant qu’elle ne gagnerait probablement pas à ce jeu-là. Je pouvais l’esquinter au-delà de ses cauchemars. Je souris contre ses lèvres. Il l’avait bien choisie. Elle était bandante. Je déchantai néanmoins sur le « mais ». Un « oui » suivi d’un « mais » n’était jamais un « oui ». Je passai ma langue sur ma canine gauche sans entrouvrir les lèvres et la laissai redescendre sur le tranchant lentement. Bien sûr. Elle avait l’air de savoir que je n’étais pas lui. Pas aussi raffiné. Pas aussi élégant. Plus brut. Elle aurait néanmoins tort de penser qu’il n’y avait rien de brut en lui. Il se muselait. Il chassait ses démons en utilisant le contrôle. Il était maniaque, dominateur, calculateur et lâche. Pas toujours, mais souvent. Il lâchait la bride en de rares occasions, celle qu’il maintenait fixée sur lui-même et qu’il auto-dirigeait. Son Mage était masochiste et sadique à la fois. Il était tout en même temps : sa propre victime et son propre bourreau. Restait qu’un « oui mais » n’était pas un « oui ». Je m’apprêtais à le lui faire comprendre, avant qu’un trouble-fête ne fît son entrée.

Je l’écoutai en silence et soutins son regard lorsqu’il me décocha une œillade. Notre trio était maintenant au centre de l’attention. Les Mages avaient tendance à aimer les spectacles dans ce style. Allais-je poignarder mon rival ? Ou lui allait-il me poignarder ? Qui repartirait la tête haute ? Qui repartirait avec elle ? Et Mirabelle Vaughan ? N’étais-je pas avec elle plus tôt ? Je souris et détachai l’épée d’apparat de ma ceinture tranquillement. « Toi là, tiens-moi ça. » dis-je, en direction d’Adriel, tout en lui lançant l’arme. Visiblement, vu la colère qui l’assaillait, le blond n’avait pas baisé depuis longtemps. Avec un peu de chance, il aurait la présence d’esprit de s’asseoir sur le fourreau et de saisir sa queue à pleine main pour se faire du bien. Je retirai les boutons de ma chemise et l’enlevai. Je la roulai en boule et la lançai sur l’Ange. Plusieurs Mages avaient détourné les yeux. D’autres, au contraire, ne les décollaient plus de ma silhouette. Kaahl ne l’aurait jamais fait. L’étude du droit magicien me fit réaliser que j’allais écoper d’une amende pour exhibitionnisme. Tant pis. « La Dame l’a exigé. Elle en veut à mon corps. Les Filles de Réprouvés ça... » lançai-je. Je n’étais pas en train de me justifier. Ça m’amusait, au même titre que couper des morceaux de chair ou de décapiter d’autres Monarques. Je desserrai ma ceinture et, après avoir retiré mes chaussures, fis glisser mon pantalon pour le retirer en même temps que mes chaussettes, une jambe après l’autre. « Je suis nu et sans artifice maintenant. Je suis même presqu'en érection. Le reste n’est pas négociable. » Elle devait déjà s'estimer heureuse que je négociasse. Je tournai les yeux vers Adriel. « T’inquiètes, si elle refuse encore tu pourras tenter ta chance. Comme l’espoir fait vivre, j’espère que tu seras vite désillusionné. » Mes yeux rejoignirent l’Ange. « Dernière fois : oui ou non ? » Avant qu'on ne m'arrêtât pour atteinte à la pudeur.  

893 mots

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mar 28 Mar 2023, 06:53



Unknown

Que mon cœur est cruel

En duo | Freyja & Kaahl



La chemise de Kaahl entre les mains, Freyja le scrutait. Dans d’autres circonstances, elle aurait pu rire de la situation et des traits d’humour de l’imposteur – elle en rirait peut-être plus tard. À cet instant-là, néanmoins, son regard était grave, empreint d’une réflexion tourbillonnante. Le Mage n’était définitivement pas lui-même. Il ne recouvrerait pas son entière conscience ce soir. Le Démon avait l’avantage d’être clair. Soit elle acceptait de l’épouser, soit il se marierait à une autre femme. Quoi qu’elle décidât, le brun n’en serait pas ravi. C’était sa seule certitude. Si elle refusait et qu’il prenait la main d’une Magicienne, il lui reprocherait sans doute de ne pas s’être battue pour lui, de ne pas le vouloir vraiment, et il le lui ferait payer. Il y avait des chances pour qu’il ne revînt jamais vers elle et pour qu’il restât toute sa vie l’époux d’une femme qu’il n’aimait ni ne désirait. Il était parfois d’une stupidité affligeante. Si elle se mariait avec lui, il lui en voudrait. Elle lui aurait imposé quelque chose qu’il n’avait pas expressément demandé – quand bien même il le souhaitait. Elle aurait agi contre lui ; mais c’était peut-être la seule façon qu’elle avait d’agir pour elle-même. Il demeurait plus puissant qu’elle. Elle ne pouvait pas le sauver de lui-même ; elle ne pouvait que sauter avec lui. Elle ne voulait pas de l’aide d’Adriel. Si elle devait s’enfoncer dans ses ténèbres pour le garder près de sa lumière, elle le ferait, comme elle l’avait toujours fait. L’Ombre ne lui faisait plus peur.

Il s’agissait de sa seule façon d’agir pour elle-même, si elle ne partait pas. Elle coula un regard vers l’Ange. Il n’attendait qu’une chose : qu’elle prît la main qu’il lui tendait. Ce serait faire le choix de la raison. Ce serait être juste avec lui. Pourtant, cela ne suffirait pas. Ils savaient tous les deux qu’elle ne pouvait pas lui offrir ce qu’il désirait – il n’avait pas besoin d’être désillusionné. C’eût été tellement plus simple, si elle avait pu forcer son cœur à l’aimer ; mais il se complaisait dans la prison que ses amours insolentes avaient construite contre elle. Si elle partait, elle vivrait toute sa vie avec le fardeau de cette idylle inaccomplie. Leur situation était cruelle. L’Aile d’Acier devrait l’être aussi, avec l’un ou l’autre des deux hommes. Ils l’avaient acculée ; elle ne pouvait pas s’échapper. Elle s’approcha du Mage et lui tendit sa chemise. « Rhabille-toi. Tu me dois toujours une danse, et je n’ai pas l’intention de valser en prison. J’y ai passé suffisamment de temps, récemment. » Elle la lui plaqua contre le torse, son regard accroché au sien. Autour d’eux, les murmures offusqués grondaient. Elle s’en moquait. Ceux qui s’étonnaient encore de ses comportements n’étaient que des imbéciles. Elle n’était pas faite pour se conformer, pas comme ça, pas à leurs us et coutumes. Néanmoins, sa magie engloba le faux Magicien et créa l’illusion de vêtements autour de sa peau. Sans répondre à sa demande, elle se détourna et se déplaça jusqu’à Adriel. « Tu ne vas pas l’épouser, si ? » demanda-t-il presque aussitôt. Elle le regarda, puis baissa les yeux sur ses mains. Le bout de ses doigts tremblait doucement. Il s’était débarrassé de l’arme d’apparat du Duc ; il l’avait jetée à ses pieds lorsqu’il avait commencé à se dévêtir. L’Aile d’Acier releva la tête. « Je l’ai demandé en mariage il y a très longtemps. » Il y eut un silence. « C’est dans la continuité des choses. » Le mutisme d’Adriel se prolongea. Le perdre était une possibilité qui se dessinait de plus en plus nettement. Le palpitant de Freyja pulsait fébrilement. Chaque battement embuait ses yeux d’émotion. « Je suis désolée. J’aurais aimé que les choses se passent autrement. » Le regard céruléen de l’Ange la transperça. Il ne prononça pas un mot. Elle tendit la main pour effleurer son avant-bras ; il le recula d’un geste sec. « J’aurais aimé que tu ouvres les yeux. » Elle inspira. « Adriel… » - « Ne dis rien de plus. Je ne veux pas m’énerver ici. Il y a eu suffisamment de spectacle pour ce soir, et je n’ai pas envie d’être cruel. » Ses pupilles, rendues tranchantes par la colère et le dégoût, tailladèrent la silhouette de Kaahl. Il les reposa presque aussitôt sur la brune. « Bonne soirée. » Plus froid qu’il ne l’avait jamais été à son égard, il tourna les talons. Elle le regarda s’éloigner, le cœur serré. Puis, les poings fermés, elle pivota vers son promis. « C’est oui. Dis-moi où et quand. Je serai là. » Sa poitrine était une plaie béante au creux de laquelle on pouvait admirer le tambour frénétique de son cœur. L’amour lui avait écartelé les côtes ; son assassin n’avait eu qu’à tendre le bras pour enrouler ses doigts autour de son palpitant et le faire sien définitivement.



Message III – 821 mots

Elle était très adéquate, moi j'ai galéré pendant 1000 ans à en trouver une et je suis toujours pas satisfaite xDD




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Kaahl Paiberym
Mar 28 Mar 2023, 21:14



Que j'aime pas les manipulatrices


Je souris. Rien ne m’empêchait de danser ainsi. Ce serait même plus pratique pour l’engrosser. Pourquoi me rhabiller pour me déshabiller plus tard ? Je ne dis cependant rien, déjà parce que je n’étais pas certain de vouloir véritablement la niquer. Sa magie me déplaisait fortement et la baiser sans chercher à la décapiter d’un même temps me semblait compliqué. Surtout, elle n’avait pas encore répondu à ma question. Ma salive était précieuse et je n’aimais pas l’utiliser en palabres inutiles. Si elle répondait oui, je serais peut-être patient. Si elle répondait non, j’irais vaquer à d’autres occupations. Il y avait plusieurs points dans la vie de Kaahl que j’avais envie de régler avant de partir. Si je partais.

Sans lui obéir, je croisai les bras sur mon torse et attendis qu’elle eût fini avec son bouche-trou attitré, tout en cherchant le mien à travers la foule. Je levai les yeux au ciel aux paroles de l’Ange et soupirai. Il fallait absolument qu’il arrêtât avec ses élans dramatiques. Cruel ? Que savait-il de la cruauté, en dehors de celle qu’il avait dû déjà subir ? Je vis dans le tranchant de ses yeux la haine des perdants et m’en réjouis sans pour autant en sentir une jubilation mal venue. Mort, il ne me serait d’aucune utilité. Néanmoins, il valait mieux qu’il ne me cherchât pas trop. J’avais pissé sur la tombe de certains après les avoir enterrés vivants pour moins que ça. « Ce soir. » lâchai-je, tout en ramassant mon pantalon pour l’enfiler. Je tournai les yeux vers l’Ange. Je lui avais écrit que nous nous marierons le lendemain du bal mais cette position n’était plus d’actualité. Son « oui mais » initial ne m’avait pas plu. Je remis ma chemise, puis mes chaussettes, tout en ignorant superbement la foule pour le moment. J’allais lui donner un spectacle plus réjouissant que le galbe de mes jambes. Je ramassai mon épée d’apparat et la remis en place après avoir lacé mes chaussures. « Désolé pour la danse, chérie, mais j’ai autre chose à faire. Si tu veux bien m’attendre cinq minutes, je ne serai pas long. » J’avais un peu réfléchi en écoutant les murmures des invités. Le fait que je fusse aller en Enfer plusieurs fois récemment était sur toutes les langues et certains mettaient mon comportement actuel sur la mauvaise influence du lieu en question. Après tout, un Archimage connu pour sa bonté avait été changé en Sorcier et n’était toujours pas redevenu lui-même. Le pardon me serait donc accordé. Je n’en avais rien à foutre mais Kaahl serait probablement sensible à la possibilité de se décharger de la responsabilité de mes actes.  Quitte à être pardonné, autant en profiter pour régler le problème de la blondasse. J’allais anéantir mes chances de la poutrer mais la calmer serait une action d’utilité publique. Le Mage était trop gentil ou, plutôt, trop concerné par le qu’en dira-t-on. Ce n’était pas mon cas. Cette femme aboyait trop à mon goût et elle méritait une grosse claque dans la gueule.

Je quittai donc l’Ange pour me diriger droit sur Mirabelle. Aucun sourire ne marquait mon visage et rien ne changea lorsque ma main se referma dans ses cheveux. Je tirai dessus pour la forcer à me suivre au centre de la salle. Quand je la lâchai et qu’elle redressa la tête, sa coiffure lui donnait un air de folle. Cependant, elle tenta de jouer le numéro de la femme fragile. « Ferme-la ! » lui ordonnai-je, avant qu'elle n'allât trop loin dans la comédie. « Sinon je te coupe la langue. » Je l’avais murmuré juste avant de me tourner vers la foule. « Je pense que la Marquise Vaughan a une annonce à faire. » J’allais l’aider. « À propos du père de sa fille. » « Qu’est-ce que… ? Non… » « Non ? » Je soufflai par le nez, avant de pointer mon arme vers un homme qui avait trouvé avisé d’essayer d’intervenir. « Couché, sinon je t’émascule façon carpaccio. » lui envoyai-je. Je ris, avant de répondre pour la blonde qui ne rigolait plus du tout, elle. Pas facile, n’est-ce pas, de sortir du jeu de manipulation par la force ? « C’est un Sorcier. Celui-là même qui a assassiné Constantine Vaughan et sa fille chez moi. Mais j'imagine qu'entre Sorciers, ils se comprennent bien. » La surprise parcourut la salle comme une déferlante. « Je t’attends demain au Temple de Lyre. Tu as intérêt de venir. » lui confiai-je. « Et ne t’avises pas de baver sur ce que tu sais parce qu’à la seconde même où tu penseras à le faire, ta jolie tête roulera déjà par terre. » Je l’avais susurré. Kaahl aurait dû la menacer depuis longtemps. Il n’avait aucune raison de craindre cette catin. Maline mais relativement impuissante. Maintenant que je l’avais humiliée publiquement, de toute façon, tout ce qu’elle dirait à mon encontre serait vu comme de la diffamation. Pour le moment, le silence semblait être sa seule arme. Tant mieux. Je n’avais pas envie qu’elle l’ouvrît. « J’ai bien aimé être ton cheval mais Laëth a raison : tu es incapable de suivre le rythme. Tu ne l'as jamais été et tu ne le seras jamais. » Je reportai mon attention sur la foule. « Ne vous inquiétez pas, je paierai l’amende pour exhibitionnisme et tout ce que vous voudrez à la seconde même où l’un d’entre vous ira porter plainte. » Si l’un d’eux le faisait, j’allais le défenestrer. « Maintenant, je dois aller me marier. » Je rangeai l’épée dans son fourreau et traversai la salle à grands pas pour attraper la main de l’Ange au passage et fuir cette fête de dames coniques et de sieurs aux pantalons moule-bites.  

Une fois dehors, dans la nuit, je la lâchai. « Bon. Il n'y a plus qu’à rédiger un contrat et à trouver l’Archimage Eliassen ou un officier de l’état civil à sortir de table ou du lit pour l’enregistrer. Il faut des témoins également. On pourrait peut-être demander à Lucius ? Si ça pouvait l’empêcher de se branler en pensant à toi, ça m’arrangerait. »

980 mots
C'est pour ça que t'as mal dormi cette nuit je parie  Je suis ici pour te dire... | Laëth 943930617

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Priam et Laëth
Mer 29 Mar 2023, 20:41



Unknown

Que je ne serai pas plus ta prisonnière

En duo | Freyja & Kaahl



Freyja releva le menton, non sans déglutir. Ce soir. Elle avait eu le vague espoir de pouvoir attendre le lendemain, voire même de repousser de quelques jours. Cela aurait pu lui donner le temps de retourner voir Adam pour discuter avec lui de l’actuelle condition de Kaahl et chercher une solution. Lorsqu’il retrouverait ses esprits, ses actions commises avec la couronne le couvriraient de honte. Jamais il ne se serait dévêtu au beau milieu d’un bal, jamais il n’aurait osé parler à Adriel de cette façon, jamais il n’aurait porté Mirabelle Vaughan sur son dos ; et considérant l’état de leur relation, jamais il ne l’aurait redemandée en mariage. Cet élément-ci avait plus de chance de l’énerver. Peut-être. Elle ignorait comment il réagirait. Il désirait l’épouser depuis qu’il la connaissait ; il l’avait souhaité bien avant de l’aimer, parce qu’il avait vu en elle la proie parfaite pour toutes ses manipulations. L’épouse sage qui écarterait les cuisses sans broncher pour recueillir sa semence et, neuf mois durant, porterait sans rechigner le poids de ses héritiers. À y repenser, c’était ridiculement drôle. Qu’avait-il vu en elle qui lui avait fait croire qu’elle prendrait ce chemin, elle, la fille de Lumnaar’Yuvon qui rêvait de devenir une guerrière ? Sa vulnérabilité, cette fragilité qui, avait-il prétendu, le touchait bien plus qu’il ne l’aurait voulu ? Parfois, elle songeait que les faiblesses qu’il lui avait trouvées étaient devenues des pièges dans lesquels il était tombé. « Je ne suis plus à cinq minutes près. » répondit-elle avant de croiser les bras. Son regard s’égara un instant vers le jardin. Sous la lune, elle crut voir l’éclat de deux ailes blanches puis, plus rien. Il était parti. L’Aile d’Acier ferma les yeux. Elle jonchait son existence de sacrifices, sciemment. La serviraient-ils, à la fin, ou devrait-elle en payer le prix ?

Après un soupir, elle ramena son attention dans la direction empruntée par Kaahl ; juste à temps pour le voir saisir la Marquise Vaughan par les cheveux et la traîner derrière lui. Elle écarquilla les yeux et haussa les sourcils. Son instinct la poussa à se rapprocher du cœur de la scène, cependant, elle s’arrêta à quelques mètres d’eux. Qu’avait-elle cru faire ? Lui demander de ne pas la traiter comme ça ? Venir en aide à cette femme qui semblait avoir juré de transformer leurs vies en champs de bataille ? La bonté côtoyait parfois la bêtise ; et quand elle était pertinente, cela ne lui octroyait en rien une place aux côtés de la Justice. Les mots prononcés par Kaahl sonnaient comme la sentence que la blonde méritait. Freyja savait qu’en temps normal, il ne les aurait probablement jamais prononcés. Du moins, jusqu’ici, il ne l’avait pas fait – et comme un énième coup de poignard à son encontre, il avait promis de reconnaître l’enfant. À Amestris, il avait prétendu s’occuper du « problème » mais avait préféré subir les manipulations de la blonde au point de s’enterrer dans l’inertie. Au moins, le Démon n’avait pas peur de l’action. L’Ange plaqua son poing refermé sur sa bouche, amusée. Il y avait quelque chose de jouissif à voir Mirabelle se faire si virulemment rappeler à l’ordre ; surtout, elle pensait à la tête que ferait Kaahl lorsqu’il reviendrait à lui. Il serait fou. Ça ne l’empêchait pas d’avoir envie de rire – au contraire. Il y avait aussi une forme de Justice, là-dedans.

Dès que sa main fut dans la sienne, elle le suivit dans les jardins. La nuit les engloutit, les arrachant au monde lustré des festivités. Sous la lune, tout prenait un éclat à la fois plus doux et plus froid. La brune fit quelques pas, dos à lui, avant de se retourner et de poser ses yeux verts sur son visage. Un sourire courbait toujours partiellement sa bouche – il se délita dès sa dernière phrase. Sous l’effet de la stupeur, son regard s’agrandit. « Pardon ? » Freyja le scruta. Il plaisantait ? Ce qu’elle éprouvait pour Lucius relevait davantage du lien familial. C’était lui qui, petit, lui avait donné envie d’avoir des enfants. Elle se rappelait très nettement de ce jour-là. Il avait couru vers elle, et quand elle l’avait serré dans ses bras, elle avait su qu’elle voulait avoir des enfants avec son père, un jour. La dernière fois qu’elle l’avait vu, c’était au siège d’Arcadia. Elle lui avait sauvé la vie, sans répondre aux questionnements qui le tourmentaient. L’Ailée fronça les sourcils. « Tu as un sens de l’humour douteux. » balaya-t-elle. « Lucius n’a pas besoin de se branler en pensant à moi, il a en permanence une horde de filles à ses trousses. » Elle souffla, comme pour mieux chasser le sujet. Ses iris remontèrent les marches du perron, jusqu’aux baies vitrées lumineuses de la salle de bal. Qui pourrait-elle avoir comme témoin, ce soir ? Elle ne s’imaginait pas demander à Adam. Ce serait mal venu. L’écrin de la solitude l’étreignit une nouvelle fois. De toute manière, il était improbable que l’un de ses proches acceptât de venir aussi rapidement – si un seul d’entre eux acceptait d’être le témoin de son mariage avec ce Magicien que la plupart honnissait. Elle inspira, puis regarda à nouveau le Démon. « On devrait demander s’il y a des volontaires dans la salle. Ce serait le plus simple. » Elle le détailla durant quelques secondes. Tout cela n’avait rien à voir avec la cérémonie à laquelle elle avait pensé quand elle l’avait demandé en mariage, des années auparavant. Elle avait imaginé l’épouser qui il était réellement, dans l’intimité de leurs cercles de proches. Elle allait se marier à une part de lui qui lui était étrangère et en présence d’inconnus. L’Ange s’humecta les lèvres. « J’aimerais qu’on parle du contrat avant. » Autour d’eux, les buissons bruissaient d’une brise légère, qui se faufilait aussi entre les plis de sa robe. « Qu’est-ce que je gagne à t’épouser ? Tu parlais de me rendre plus forte. » S’il avait été lui-même, ils n’auraient jamais eu cette discussion. Pas comme ça. Mais le Démon semblait préférer aller droit au but. Ça ne la dérangeait pas, dans la mesure où cela s’apparentait à ce qu’elle avait connu à Lumnaar’Yuvon. Le sentiment d’étrangeté s’attachait davantage à l’impression de s’unir à un inconnu. « Je ne veux pas d’une prison dorée. Je veux pouvoir faire ce que je veux, quand je veux. Garder le contrôle sur mes activités, sur mon esprit et sur mon corps. » Elle le jaugea. « Tu n’as jamais été fidèle et je sais que tu ne le seras jamais. Je m’en fiche. Je ne veux juste pas que d’autres personnes soient intégrées à ce mariage sans mon accord, que ce soit des épouses, des époux ou des enfants qui ne seraient pas de moi. Si on adopte, c’est à deux. Autant que ces enfants aient aussi une mère. » Les bras croisés, elle poursuivit : « C’est tout ce qui me vient pour l’instant. Qu’est-ce que tu attends de notre mariage, toi ? »



Message IV – 1174 mots

C'est sûr ! Alors que là, je vais bien dormir nastae




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Kaahl Paiberym
Lun 10 Avr 2023, 12:56



Qu'on formera une équipe


Je croisai les bras sur mon torse. Elle était mignonne, et ce n’était pas un compliment. « Lucius n’a plus huit ans. C’est un homme maintenant, et les hommes se branlent, même quand ils ont plein de filles aux trousses. S’il pouvait te pilonner, je t’assure qu’il le ferait. » lui indiquai-je, pour qu’il n’y eût plus aucun doute dans son esprit. « Tu as qu’à lui tendre une perche un jour. Tu verras, il te tendra la sienne sans hésiter. » Je ne comprenais pas pourquoi Kaahl avait gardé le secret jusqu’ici. Peut-être l’avait-il fait pour éviter que son aîné fût pourfendu par la gêne ou pour maintenir une cohésion familiale ? Dans le premier cas, la justification était bancale. Il n’avait pas hésité à lire les poèmes écrits par Érasme devant celui-ci. Deux fils, deux mesures. Ça ne me plaisait pas, d’autant plus que je percevais du potentiel chez les deux. Kaahl ne l’exploitait pas assez. Pourquoi ? Par peur ? Il devait le savoir, au fond, qu’il devrait plier le genou tôt ou tard devant les deux. Je ne le voyais pas faire preuve d’orgueil. Elias et Kaahl étaient différents. Peut-être était-ce là la seule explication. Il aurait probablement préféré pouvoir les aimer d’une façon similaire, même si, paradoxalement, sa relation avec Lucius était devenue bien plus compliquée que celle qu’il entretenait avec Érasme, cette dernière n’étant basée que sur la domination de l’un sur l’autre. J’allais assainir les choses, à ma manière. Quant à la cohésion familiale, cet argument ne me convainquait pas. Il valait mieux crever l’abcès et faire mourir dans l’œuf les prétentions vaines plutôt que de les alimenter par le silence. Lucius n’aurait jamais Freyja et j’allais le lui faire savoir. « Dans la salle ? Non merci. Je n’ai pas spécialement envie que ces pingouins me servent de témoins. » Je les méprisais ouvertement. Je honnissais tout ce qui avait à voir avec les faux semblants, l’hypocrisie crasse, les bonnes manières dissimulant des pensées parfois intéressées… Je préférais un pervers assumé à un pervers dissimulé. J’avais plus de respect pour le premier, qui ne tentait pas de cacher sa nature vainement. « On ira dans la première taverne que nous rencontrerons chercher deux ou trois soûlards. Ce sera plus convenable que ces Comtes et ces Vicomtes en collants, le gosier rempli de foie gras et de vin rouge à l’odeur détestable. » décrétai-je, un sourire amusé sur les lèvres. J’étais certain que ce n’était pas vraiment le mariage qu’elle avait imaginé, ni le Magicien d’ailleurs. Ce qui était sûr, c’est que cette union risquait de faire du bruit.

« Parlons dans ce cas. » lui indiquai-je, en la détaillant. La brise faisait virevolter ses vêtements. Ça me donnait des idées cochonnes. J’attendis qu’elle finît en m’imaginant la tringler sur l’autel d’un des Dieux du peuple Magicien. Il y avait néanmoins cette aura de bonté qui l’entourait et qui donnait à ma vision une saveur désagréable. J’avais envie de briser sa pureté, de faire souffrir ses préceptes et les Vertus elles-mêmes en abusant leur Fille. « Tu fais bien d’en parler parce que j’ai prévu d’adopter quelques enfants supplémentaires. De plus, une aile du château servira bientôt d’orphelinat. » précisai-je. Tout ceci me passait complètement au-dessus. J’avais pris Jude sous mon aile, comme je l’avais fait pour Merlin, mais c’était parce que j’avais décelé quelque chose en eux. Uniquement pour ça. Les autres orphelins pouvaient crever la bouche ouverte sans que cela ne me posât le moindre problème. Marche ou crève. « Et j’ai pris un gamin chez moi à mon retour de l’Enfer. Il s’appelle Jude. C’est un Déchu. Il veut devenir le plus puissant du monde. » J’avais repris sa formulation. Je souris et m’approchai, un air enflammé sur le visage. « Je vais faire en sorte qu’il y arrive, s’il le mérite. Il va devoir travailler dur parce que, pour l’instant, c’est un morveux. » Elle était vraiment bien roulée. « Je ne peux pas défaire ce qui est en cours mais pour l’avenir, je ne ferai rien sans toi au niveau des enfants et je n’épouserai personne d’autre chez les Magiciens. Pour le reste… » Je murmurai à son oreille. « Quand je redeviendrai Roi des Sorciers, j’épouserai Eméliana Salvatore. C’est ce qui a été convenu avec son père après l’assassinat de Viviane. Niklaus veut l’une de ses filles sur le trône et n’hésitera pas à déclencher une guerre s’il n’a pas ce qu’il veut. Ce cloporte a tendance à mal vivre les refus et, visiblement, j’ai tendance à aimer les compromis. » Je ris. Les compromis étaient l’apanage des faibles. « Il y a les femmes que j’ai déjà et celles attachées au trône. Je n’en prendrai pas d’autres. Je n’aime pas la polygamie dans le mariage. Je préfère n’avoir qu’une seule partenaire, une partenaire honnête qui ne me fera pas d’enfants dans le dos. Dis ce que tu penses, dis ce que tu veux et n’essaye pas de me la mettre par derrière. J’aime ça mais je préfère quand c’est Adam qui s’en occupe. » Je souris. « Pour le reste, je serai honnête également. On formera une équipe et je mettrai mes ressources à ta disposition pour les objectifs que tu vises, à la condition que ça n’aille pas à l’encontre de mes… » Intérêts n’était plus le mot exact. Il y avait cet autre problème, dans la vie du Magicien. Les Rehlas. « … obligations. » Kaahl avait voilé son existence d’une forme de déni pincé les concernant. Quant à moi, y songer ne me plaisait pas mais si le Destin le voulait, le Destin aurait. De plus, tout n’était pas écrit, ça me suffisait amplement. Je pénétrerais les brèches comme je pénétrais les cons et les culs. « On va chercher les ivrognes ou tu veux tâter la marchandise avant le mariage ? » Je parlais de ma queue.

948 mots
Plus le temps passe, moins je veux que Kaahl revienne. Ca va être douloureux  Je suis ici pour te dire... | Laëth 943930617

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Mer 19 Avr 2023, 22:46



Unknown

Que nous allons danser nuit et jour

En duo | Freyja & Kaahl



Même quand la couronne n’était pas là, elle grondait en elle. La personnalité de la Réprouvée ne différait pas énormément de la sienne : elle s’encombrait simplement de moins de délicatesse et de retenue. Plus elle portait l’artefact, plus Freyja le sentait. Il l’imprégnait, un peu à la manière du soleil qui tannait la peau des habitants de Lumnaar’Yuvon, année après année, tandis qu’ils se penchaient sur leurs champs parsemés d’or. Les contraintes qu’on faisait peser sur elle et les chemins que certains essayaient de faire prendre à sa vie révoltaient d’autant plus cet alter ego virulent. Quand la couronne ceignait son front, la fille de Bipolaires n’avait qu’une envie : tout envoyer valser. Regarder les Anges droit dans les yeux et frapper du poing sur la table, aller voir Hazaan et lui coller sa main dans la figure, attraper les étoiles et les noyer dans les ténèbres. Des pulsions destructrices lui ravageaient le cœur. Elle voulait renverser le monde et créer autre chose. L’Ange avait hésité à faire part des idées qui trottaient dans sa tête à Kaahl. Elle avait peur qu’il l’en empêchât, parce qu’il trouverait sans doute cela trop risqué. Sous sa forme démoniaque, il paraissait bien moins frileux. Son indestructible lâcheté semblait atténuée et son éternelle réserve, faites de compromis et de demi-mesures, presque oubliée. Elle n’était pourtant pas certaine que le mettre au courant de tous ses plans fût une bonne idée. Elle hésitait. Elle avait toujours voulu que leur relation ne souffrît d’aucun secret. Pourtant, il ne lui partageait pas tout, et elle n’était pas certaine de pouvoir toujours le faire non plus. La guerre en avait été un bon exemple. Plus le temps passait, plus elle se rendait compte que parfois, les affects ne pouvaient prévaloir sur les objectifs stratégiques et opérationnels. Ils n’appartenaient pas aux mêmes peuples. Ils s’étaient déjà opposés une fois. Cela pouvait recommencer. Toutefois, même sans lui dire toute la vérité, il était certainement possible d’utiliser ses connaissances et ses ressources. Peut-être même que, parfois, ils pourraient former cette équipe dont il esquissait les premiers contours. « Pas besoin, je la connais déjà bien. » répondit-elle. Elle le scruta quelques secondes, puis lâcha : « Tu vas être fou, quand tu vas retrouver tes esprits. » Ses lèvres frémirent, jusqu’à former un sourire. « Hâte de voir ça. »

« Allons-y. » dit-elle, avant de tourner les talons. Elle se dirigea vers l’écurie – inutile de lui demander de se téléporter ou de voler, sa magie n’étant apparemment pas efficiente. Une fois à cheval – sa robe remontée sur ses cuisses pour pouvoir être à califourchon –, elle sortit de la propriété pour rejoindre Vervallée. « On ne va pas chercher des ivrognes. » Son ton était sans appel. Cependant, elle lui jeta une œillade amusée. « C’est très divertissant de te voir faire n’importe quoi, mais si je ne te retiens pas, tu vas encore grogner et rejeter la faute sur moi. » Elle reporta son regard devant eux. « Il y a une fête de village, pas loin. » Il y aurait sans doute quelques éméchés, mais elle ne choisirait pas ceux-là. « Quand on sera mariés, je veux que tu me rendes la bague de Lagherta. » Elle prit entre ses doigts quelques crins de sa monture et les fit danser délicatement entre ses phalanges. Malgré son incapacité magique, l’aura viciée de Kaahl effleurait la sienne. Il y avait une solution – toute simple, peut-être regrettable – pour échapper à ce dérangement. Prise de cette grande inspiration, l’Ange se redressa sur sa selle. Un sourire espiègle étira ses lèvres. Elle tourna la tête vers le Démon. « Ce sera plus marrant comme ça. » La couronne apparut au sommet de son crâne, avant de se dissoudre en elle. Sans attendre sa réaction, elle lança son cheval au galop, jusqu’au petit bourg.

Le village de Bleuruisseau crépitait de joie ; un grand feu avait été allumé sur la place centrale. Des duos ou des groupes plus larges y dansaient, leurs mouvements rythmés par la musique, les rires et l’euphorie générale. Un amoncellement de boissons et de victuailles s’épanouissait sur des tables. Freyja sourit, mit pied à terre et attacha son cheval, avant de se tourner vers le brun. Elle s’avança, passa ses bras autour de son cou et l’embrassa. Son essence s’accommodait enfin de la sienne. Un peu trop, sans doute. Elle aurait pu le pousser contre le premier mur venu et le déshabiller pour le sentir en elle le plus rapidement possible. Néanmoins, elle parvint à se détacher de lui. « Tu me dois une danse. » La Réprouvée attrapa sa main et l’entraîna vers le bûcher ronflant et craquant. Dès qu’ils s’approchèrent, les villageois, intrigués, les scrutèrent. La Manichéenne sourit, une lueur malicieuse ancrée dans les yeux. « On va se marier. » clama-t-elle. « Il nous faut des témoins. Pas d’ivrognes. Et il faut aussi qu’on trouve quelqu’un pour nous marier. Si vous avez ça sous le coude… » Avec un sourire, elle attira Kaahl plus au centre de la piste de danse improvisée. Autour d’eux, les festivités reprirent, d’abord intimidées par leur présence, puis aussi pleinement qu’auparavant. « Tu vas le mettre souvent, cet artefact ? Parce que j’ai l’impression qu’il te fait retrouver le sens de l’humour, et c’est pas plus mal. »



Message V – 887 mots

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Lun 22 Mai 2023, 19:35



Que les robes sont des cachettes


« Pas assez à mon avis. » lui répondis-je, parfaitement franc. Ma première femme, ma sœur, celle qui avait fini sa vie transpercée de toute part, avait bien plus tâté la marchandise que l’Ange ne l'avait fait avec son Magicien. Bien sûr, lui et moi étions différents. Le sexe était un sport à mes yeux et j’adorais le pratiquer. Kaahl était bien plus pudique et évitant. Il fallait lui forcer la main. Heureusement que Freyja y mettait du sien. « Ah, ça… » Il allait être fou, ça ne faisait aucun doute. Ce qui était plus hypothétique, en revanche, était la date de son retour effectif. Je n’avais aucunement l’intention de partir. Son corps était confortable et je ne doutais pas que celui de la brune le serait aussi, dans une tout autre mesure. Je n’avais aucun mal à m’imaginer le visiter de fond en comble et seule cette aura de bonté venait ternir mes idées salaces.  

Une fois à cheval, mon regard s’éternisa sur les cuisses de l’Ange. Les bêtes que nous montions ne nous appartenaient pas. Voler ne m’avait jamais posé le moindre problème, étant donné que je considérais que le monde m’appartenait ou m’appartiendrait un jour. Je ne lui répondis pas sur les habitudes de lâche de Kaahl. Il n’était pas dans mon caractère de rejeter la faute sur les autres. En réalité, il n’y avait pas de faute possible. Il y avait des victoires et des échecs. Si j’échouais, cela signifiait simplement que la guerre n’était pas terminée. « Je te la rendrai. » lui répondis-je. Cette bague avait appartenu à la mère du Magicien et permettait de déceler la vérité. L’information m’arracha un sourire moqueur. Le fait qu’il la lui eût offerte avait été un choix stratégique plus que douteux. « Je vois… On ne tient pas à ses plumes… » susurrai-je, alors que l’aura angélique de Freyja disparaissait dans le néant, au profit d’une bipolarité bien plus agréable. Il y avait toujours du bon en elle mais cette partie-là se faisait à présent malmener volontiers par un côté plus sombre qui me seyait mieux. Le galop n’en fut que plus plaisant.

Ce genre de fêtes me rappelait certains souvenirs. Les paysans s’amusaient souvent de façon similaire et c’était loin de me déplaire, bien que j’aimasse rajouter quelques touches personnelles au décor qui, elles, n’étaient pas au goût de tous. Néanmoins, puisqu’il s’agissait de notre mariage, j’éviterais de tuer un taureau et d’allonger une femme sur sa dépouille pour la saillir, en faisant des va-et-vient entre l’orifice de la bête et celui de la femelle. C’était pourtant une prouesse technique qui m'avait valu de nombreuses acclamations. Freyja ne voudrait très certainement pas s’y essayer. Trop prude. Pas assez cependant pour rester loin de mes lèvres. C’était appréciable mais clairement pas assez. « Ne t’inquiète pas, on va danser. » lui assurai-je, tout en la suivant. L’annonce eut le don de réveiller les commérages. Plusieurs personnes s’activèrent afin de trouver un individu habilité. Le reste de la commande était déjà sur place. Comme je l’avais songé, nos réputations suffisaient amplement à obtenir tout ce que nous désirions. Aussi, je me rapprochai de l’ancienne Ange. « C’est la première fois. » avouai-je, avant de laisser échapper un rire à la suite de sa tirade. Normal. Kaahl n’avait presqu’aucun humour. Ce n’était donc pas difficile de faire mieux. « Tu sais ce que ça me fait retrouver aussi ? » la questionnai-je. Je le lui montrai après quelques pas, lorsque mon bassin se pressa contre son entrejambe. Sa dureté valait toutes les réponses. J’avais envie de la bourrer. Maintenant que le Bien ne venait plus la gâcher, elle me paraissait une partenaire parfaite : musclée, agile, intelligente, impertinente. Ses émotions étaient son plus gros problème après sa véritable nature mais, bien exercées, elles pourraient se transformer en atout.

Après avoir remis un peu de distance entre nous, je m’amusai à la supprimer de nouveau. Le fait que nous fussions entourés ne me dérangeait pas le moins du monde. Au contraire, ce paramètre venait gonfler mon désir de façon exponentielle. Jouer à rejoindre son bassin avec le mien, à me frotter contre elle, alors que nous étions encore habillés était un préliminaire parfait. Il me rendait impatient à souhait au fur et à mesure que mon pantalon devenait inconfortable. Je finis par l’acculer contre le tronc d’un arbre centenaire, alors même que des danseurs bougeaient à ses côtés. Mon corps collé au sien, mes doigts descendirent pour remonter un pan de sa robe. Une fois qu’ils eurent accès à sa peau, ils se posèrent sur son pubis, entre ses poils. J’avais envie de la lécher salement mais certaines choses étaient plus discrètes que d’autres. Discret, je ne l’avais jamais été. Néanmoins, je m’étais déjà déshabillé au milieu d’une salle de bal, si je m’agenouillais sous sa robe… Je ris doucement. Autant le lui confier. Mon index et mon majeur descendirent lentement. Mes lèvres s’approchèrent de son oreille. « Si personne ne nous regarde, je pensais descendre sous ta robe… » J’essayais d’arrondir les angles. Avec n’importe quelle paysanne, les choses auraient été vites conclues : je l’aurais culbutée à-même l’arbre, de gré ou de force, jusqu’à ce que la peau de son visage fût égratignée par l’écorce. En revanche, je ne connaissais pas les limites de ma partenaire. Et c'était bien de cela dont il s'agissait : d'un partenariat. Si elle ne voulait pas de ma langue sur elle ou de mon sexe en elle, je pourrais parfaitement aller me vider autrement. Je préférais cependant me vider en elle.

902 mots
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Ven 26 Mai 2023, 15:07



Unknown

Que je n’ai pas envie de me cacher

En duo | Freyja & Kaahl


Note : C’est un rp entre un Démon et une Réprouvée qui crevaient d’envie de se sauter dessus, ne lisez pas.


« Du courage ? » répliqua-t-elle, un sourire mutin placardé sur les lèvres. La réponse fut bientôt plaquée contre ses cuisses. Ses pupilles dilatées se plantèrent dans celles de Kaahl. Son désir monta en flèche. « Ah ouais, je vois. » Elle eut l’envie immédiate d’arracher son pantalon, de remonter sa robe et de l’accueillir en elle. C’était presque un besoin ; c’était viscéral, brutal, animal. Le souvenir de leurs étreintes à Amestris la hantait régulièrement. D’habitude, une pointe de tristesse s’y mêlait, une nostalgie patinée par les conséquences de la rupture. Désormais, elle semblait ne plus occuper cette place privilégiée. Les pulsions pouvaient se libérer du carcan des interdits. « Et tu comptes en faire quoi ? » L’Ange aurait tempéré ses ardeurs ou tenté de trouver un lieu plus adéquat pour les y assouvir. La Réprouvée n’en avait rien à foutre. S’il voulait prendre là, au milieu de la place, immédiatement, elle l’accompagnerait avec joie. Peut-être même qu’elle l’y pousserait. Le Mage qu’elle avait l’habitude de côtoyer brimait son propre désir. Il l’édulcorait dans tout un tas de principes, de chaînes mentales et psychologiques et dans une inhibition forcée par son éducation. Souvent, elle avait envie de les faire exploser, de les voir voler en éclats. Elle espérait qu’il les oubliât et se plongeât avec elle dans un échange brûlant. C’était arrivé, quelques fois. Quand il portait l’artefact qui le changeait en Manichéen, ou même à Amestris. Il s’était passé quelque chose, là-bas, quelque chose qui les avait changés. Pourtant, elle savait qu’en présence du Démon, ce serait encore différent.

Le contact rugueux du tronc le lui confirma. Ses yeux remontèrent vers ceux du brun. Ce qui y crépitait fit d’autant plus ronfler les vagues de désir qui assiégeaient son bas-ventre. Elle referma ses bras autour de sa nuque. La présence des villageois ne la dérangeait pas. À Lumnaar’Yuvon, les corps avaient l’habitude de s’unir partout où l’envie les prenait. Il n’y avait pas de règles, pas de normes en la matière. Le cœur battant, elle sentit ses doigts courir sur sa cuisse. Le contact lui arracha un frisson. Entre douleur et ressentiment, ce moment-là s’était maintes fois glissé dans son esprit. Quand elle s’était perdue dans d’autres draps, elle avait crevé d’envie de le sentir, lui, entre ses reins. C’était lui, qu’elle voulait. Il n’existait pas d’union plus satisfaisante que celle de leurs bassins, aucune danse plus extatique que leurs corps plongés l’un dans l’autre. Sa caresse lui arracha un souffle tremblant. Ce n’était pas assez. Elle désirait plus. Elle voulait s’empaler sur lui. Elle attendait depuis trop longtemps pour se retenir encore. Ses paroles embrasèrent son entrejambe. « C’est tout ? » s’enquit-elle. « J’avais des attentes plus élevées. » La Réprouvée devinait qu’elle ne serait pas déçue. L’une de ses mains s’enfonça dans la tignasse du Démon afin d’amener sa bouche jusqu’à la sienne. Elle l’embrassa, avec plus d’ardeur que précédemment. Qu’on les regardât. Que ceux qui éprouvaient de la gêne détournassent les yeux. Elle se moquait des rumeurs et des jugements. Que les Anges lui tombassent dessus ! Elle leur rirait au nez, à toute cette bande de coincés dégénérés. Freyja rompit le baiser pour se rapprocher de l’oreille de son futur mari. « J’espère que tu auras encore assez d’énergie pour la nuit de noces. » L’une de ses mains descendit le long de son torse. Elle s’arrêta entre ses jambes, où résidait l’objet de tous ses actuels désirs. « Et que tu ne me haïras pas trop de n’avoir pas empêché chacune de tes folies. » Ses lèvres effleurèrent son cou. Elle avait envie de le dévorer. « Vas-y. » souffla-t-elle.

Quand il fut entre ses jambes et qu’elle sentit sa respiration chaude contre sa peau, elle renversa la tête en arrière. Au-dessus d’elle, la ramure du chêne s’étendait, découpant le ciel nocturne de sa dentelle noire. Par instant, les reflets du feu bondissaient sur ses feuilles, bientôt reconquises par l’obscurité. Les jeux de lumière dansaient sur sa robe, éclairant par intermittence les mouvements que la danse de leurs retrouvailles imprimait au tissu. Par-dessus celui-ci, l’une des mains de Freyja se crispa contre la tête de son amant, tandis que l’autre semblait vouloir s’enfoncer dans l’écorce. Sentir le jeu de sa langue et de ses doigts ne faisait qu’attiser plus follement son désir de le voir s’enfoncer en elle. Elle voulait que chacun de ses coups de reins l’ébranla toute entière, et que chaque mouvement de son propre bassin arrachât à la gorge du brun des râles rauques. Les gestes de son amant, couplés aux images que son instinct lui insufflait, répandirent dans son corps tout entier de lourdes vagues de plaisir. Les jambes fébriles, la Bipolaire s’affaissa légèrement, avant de murmurer : « Sors de là. » Dès qu’il eût obtempéré, elle le saisit par le col et inversa leurs positions. Sa bouche retrouva immédiatement la sienne, tandis que ses mains s’attelaient à défaire sa ceinture, et tout le reste. Dès que le témoin de son désir fut libre, elle le prit entre ses doigts. Elle n’avait qu’une envie : le guider en elle. Décidée à faire durer le supplice un peu plus longtemps, comme il l’avait fait pour elle, elle ne tint cependant guère plus de quelques minutes. « Assieds-toi. » ordonna-t-elle en se décalant, avant de l’accompagner vers le sol. Assise sur son bassin, elle se mut contre lui, avant de le prendre en elle, exhalant un soupir de soulagement. L’ancienne Ange plaça ses bras autour de ses épaules et effectua les premiers va-et-vient.



Message VI – 925 mots

Ecrire sereinement la fin de la bienséance : check. Maintenant je vais me rincer les yeux à la javel, comme Kaahl quand il apprendra tout ça /sbaf




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Kaahl Paiberym
Jeu 01 Juin 2023, 00:11



Que la réalité est visqueuse



Judas est dégoûtant.

« Ne t’inquiète pas pour ça. » Mon sourire en disait assez long. J’allais tellement la pilonner pendant notre nuit de noces qu’elle en sortirait aussi enceinte que claudicante. Il ne servait cependant à rien de le lui dire maintenant. Je n’avais rien à lui prouver. Elle verrait bien. Quand je serais obligé de lui cracher sur la chatte pour continuer à la prendre sans la lui déchirer, elle oublierait vite de remettre en doute mes compétences en endurance. Quant à son second commentaire, il ne m’était pas adressé. Le fait qu’elle me prît pour son Magicien en version démoniaque m’amusait grandement. C’en était jouissif. Je n’allais pas lui révéler qu’elle se fourvoyait. Je n’étais pas son père et, quand bien même je l’aurais été, je ne l’aurais pas plus aiguillée. J’étais déjà gentil de me retenir et de faire les choses avec plus de douceur qu’en temps normal. Elle était ma future femme et il aurait été dommage que notre équipe se brisât à cause de quelques coups de reins et de pommeau d’épée. Tuer en niquant était une activité plaisante que j’aimais pratiquer. Il y avait quelque chose de plus bestial que dans le simple meurtre ou la simple baise. L’excitation n'en était que plus grande. Lorsque les cris de jouissance se transformaient en cris d’horreur et que les liquides de vie se mêlaient au liquide de mort, l’ensemble revêtait une beauté que seuls ceux qui l’avaient déjà connue pouvaient comprendre.

Je la gratifiai d’un regard avide lorsqu’elle m’autorisa à descendre entre ses cuisses. J’avais demandé sagement mais un refus aurait peut-être sonné la fin de notre coopération. Je savais qu’elle en avait envie. C’était comme si mon instinct sentait d’ici l’humidité qui parfumait les vêtements proches de son sexe. J’avais envie de la sentir contre ma langue et je m’y employai activement, avec la faim de ceux qui n’ont pas mangé depuis des jours. J’avais trop souvent fouillé dans les entrailles pour chercher à me sauvegarder du moindre fluide corporel. J’adorais me baigner dedans, m’en recouvrir entièrement, jusqu’à ressembler à une bête, à une chose qui n’avait plus d’humain qu’une vague forme. Quand je sortis ma tête de sous sa robe, j’étais décoiffé. Je m’essuyai la bouche avec l’arrière de la main et la fixai, décidé à la pénétrer. L’avis semblait partagé, ce qui m’arracha un sourire. Le Magicien avait bon goût. Cette femme ne faisait aucune manière. Elle avait un caractère appréciable du simple fait qu’elle sût prendre des directives. Elle représentait une partenaire parfaite, si j’omettais le fait qu’elle portât actuellement un artefact qui magnifiait sa triste réalité d’Ange. Un râle sortit de ma gorge sous ses caresses, suivi d’un second de satisfaction lorsque je glissai en elle. Assis, je plaçai mes deux mains sur ses fesses et accompagnai ses mouvements pour m’enfoncer aussi profondément que possible entre ses cuisses. Cette position n’était pas idéale pour que je pusse prendre pleinement le contrôle de son corps mais elle demeurait la plus discrète, si tant est que nous fussions discrets. Notre duo attirait inévitablement les regards. Les commentaires fusaient mais personne n’osait rien faire, trouvant dans le déni ou la sidération un refuge de choix. Les enfants, dans leur innocence, ne comprenaient simplement pas ce qu’il se tramait au pied du grand chêne.

« Plus vite. » lui dis-je, à la recherche d’un rythme effréné. Je voulais la perdre, qu’elle fût essoufflée, que ses jambes la brulassent et que ses genoux fussent écorchés par le sol. Je l’agrippai, mes bras passant dans son dos et mes mains se posant sur ses épaules pour me permettre de prendre appui et d’effectuer des mouvements plus incisifs. Mon plaisir gonflait, entouré du sien, et je continuai ainsi jusqu’à être couvert de sueur, jusqu'à ce que mes abdominaux chauffassent et que ma vision se troublât. Finalement, je me déchargeai en râles rauques et longs que j’étouffai contre sa peau, mon corps parcouru de spasmes puissants. J’effectuai encore quelques va-et-vient, comme un athlète dont les jambes courent seules après une heure d’entrainement, récupérant mon souffle au fur et à mesure. Ma main se dirigea pourtant tranquillement vers son sexe. Mon pouce prit le relai, doucement au début puis plus rapidement. Je n’avais plus cette lueur féline dans les yeux. Je m’amusais à présent. J’avais tailladé plus d’un clitoris, juste par plaisir de voir ce petit bout de chair tomber par terre et priver son ancienne propriétaire de tout plaisir. Certaines choses tenaient parfois à rien.

J’aurais continué mes caresses si mon regard n’était pas tombé sur un Magicien qui se promenait avec le nécessaire à écrire et une tenue spécifique. « L’officier. » lui annonçai, en extrayant mon sexe d’elle une bonne fois pour toute. Ramolli, il n’était plus en état de servir ni son plaisir ni le mien. Je repris mes doigts et amenai mon pouce jusqu’à mes lèvres pour le lécher. Je sentais ma semence couler entre nos deux corps, tomber du sien au mien. Les romans magiciens avaient tendance à édulcorer l’acte charnel. La vérité était plus visqueuse que la fiction.

819 mots
Kaahl n'est pas prêt, et moi non plus.

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Sam 03 Juin 2023, 10:11



Unknown

Que nous sommes le meilleur et le pire

En duo | Freyja & Kaahl



Freyja tourna la tête vers l’officier, le souffle court. Un grognement lui échappa. Les Magiciens semblaient posséder un don tout particulier pour gâcher le plaisir des autres. En temps normal, Kaahl était un spécialiste en la matière, un rabat-joie de première catégorie. Constater que quelqu’un avait décidé de reprendre le rôle était détestable. « On aurait dû se marier à Lumnaar’Yuvon. » grommela-t-elle. Personne ne les aurait interrompus, bien au contraire. Dommage qu’il lui eût imposé cet ultimatum. Sans ça, ils auraient pu avoir un mariage digne de ce nom. Au demeurant, elle était à peu près certaine que, lorsqu’il reviendrait à lui, il regretterait de l’avoir épousée dans de telles circonstances. Il risquait de se planquer dans son terrier de Magicien fragile pendant bien six mois. S’il le fallait, elle l’en sortirait à coups de pied et lui filerait trois paires de claques pour qu’il recouvrât ses esprits. Il avait agi bêtement, impulsivement ? Tant mieux, ça le changeait un peu. La prochaine fois, il réfléchirait plus longuement avant de poser sur son crâne l’un de ses artefacts. Et s’il voulait absolument une jolie cérémonie avec toute sa famille et ses amis, ils pourraient en refaire une. Elle, elle s’en foutait. Elle n’avait plus personne à inviter. De sa vie elle avait fait un champ de bataille, simplement pour pouvoir être avec lui. Dénombrer les cadavres ne lui apporterait rien ; il fallait laisser les morts au passé, et regarder vers l’avenir. Son avenir, c’était lui. Il avait intérêt à l’assumer, sinon, elle lui arracherait la tête. Son regard revint s’ancrer au sien. « Bon bah allons-y. Lions nos destins pour l’éternité. » Un ricanement gratta le fond de sa gorge. Elle se releva et réajusta le tissu de sa robe là où il tombait mal – plus à cause de l’inconfort provoqué que par souci d’élégance. Entre ses jambes, elle sentait couler les fluides de leur union. Sans gêne, elle utilisa l’intérieur de sa jupe pour s’essuyer un peu. Puis, penchée, elle retira une à une ses chaussures et les jeta entre les racines de l’arbre. Elle avait toujours préféré se promener pieds nus. « Attends. » dit-elle en attrapant le poignet de Kaahl. Positionnée face à lui, elle glissa sa main dans ses cheveux pour les réarranger un peu. « Voilà, monsieur maniaque. Vous êtes un peu mieux coiffé. » Elle pouffa, puis se dirigea vers l’officier, sans se soucier des regards qu’on leur lançait. C’était l’un des avantages à être une Réprouvée : la plupart du temps, l’avis des autres ne comptait plus.

Tandis qu’elle se dirigeait vers le dignitaire du village, quelqu’un la prit par le bras. L’inconnu la lâcha juste à temps pour qu’elle ne lui enfonçât pas son poing dans la figure. Pivotant, elle jaugea l’individu qui se tenait près d’elle. C’était une femme de petite taille, jeune, aux lourdes boucles brunes. La magie bleue voltigeait sur sa peau. « Je vois bien que vous n’êtes pas dans vos états normaux, le Duc et vous. » Freyja arqua un sourcil. « Possible. » - « Vous avez de la chance que certains d’entre nous aient eu assez d’esprit pour créer une illusion devant le spectacle que vous venez de donner sous le chêne. » Un sourire goguenard se traça sur les lèvres de la Réprouvée. « Merci, j’imagine ? » La Magicienne inspira profondément. « Ne vous en faites pas. Je suis sûre que d’ici quelques temps, tout le monde aura oublié ce moment. » Kaahl avait des espions. Certains étaient forcément capables de modifier ou d’effacer quelques souvenirs. Il fallait bien qu’ils servissent à quelque chose. La suivre à la trace toute la journée ne constituait pas une activité suffisamment méritante pour qu’ils en gagnassent un salaire. Ils devaient s’ennuyer, en plus. Peut-être pourrait-elle pimenter un peu leur mission, à l’avenir ? L’idée la fit sourire. Elle pourrait tenter de leur faire passer l’envie de la surveiller. En matière de chaos, les Bipolaires n’avaient rien à envier aux Sorciers. « On ne va pas rester longtemps, de toute façon. Et je suis certaine que le Duc viendra se repentir pour ses écarts de conduite, une fois qu’il aura fini de s’arracher les cheveux à leur souvenir. » Elle eut un rire bref. Elle s’en voudrait peut-être un peu aussi, mais dans le fond, elle savait qu’elle n’était plus à ça près. Sa réputation de fille de Réprouvés la précédait depuis bien des années. Quelques temps auparavant, elle avait décidé de l’accepter. À quoi bon essayer de se conformer à ce que l’on n’est pas vraiment ? Elle ne serait jamais l’Ange qu’ils avaient tous espéré qu’elle fût, celle qu’elle avait tant rêvé d’être. Certains espoirs ne naissaient que pour redevenir poussière. « Pour le moment, il vaut mieux suivre le mouvement. Sous cette forme, il n’est ni très patient, ni très conciliant. Si vous permettez… » conclut-elle, avant de la contourner pour rejoindre celui qui devait les marier.

Face aux fiancés, celui-ci se racla la gorge. Il avait réuni quatre personnes, afin qu’elles endossassent le rôle de témoins. « Ne vous embêtez pas à faire trop long. Plus vite on passe aux clauses du contrat, mieux c’est. J’aime beaucoup vos musiques, et j’aimerais bien danser un peu. » Sous ses pieds nus, l’appel du sol était fort. Elle avait envie de battre la terre, de lui imposer un rythme qui ferait si bien vibrer sa couche de poussière qu’elle formerait autour de ses chevilles des tourbillons exaltés. « Très bien. » obtempéra l’officier, avant de débuter son bref discours sur les joies du mariage. Les Magiciens avaient un côté un peu niais. Leurs unions en étaient la preuve criante. Le visage de l’Aile d’Acier se tourna vers Kaahl. À Lumnaar’Yuvon, on ne se mariait quasiment jamais. Les Manichéens, comme pour tenter de contenir leur nature divisée, avaient fait de leur mariage une prison. Rares étaient ceux qui acceptaient de se l’imposer, et plus rares encore étaient ceux qui y survivaient. Épouser son partenaire, c’était commettre un suicide par anticipation. C’était comme se jeter dans la gueule d’Amestris. Il y avait bien des choses, chez les Bipolaires, qui n’allaient pas. Quand elle aurait terminé tout ce qu’elle avait à faire ici, elle irait taper du poing sur la table. Voire taper la tête d’Hazaan contre la table. Il avait des explications à lui fournir. Il serait sans doute plus loquace que le Mage. Cela dit, elle n’avait jamais tenté de frotter sa sale face de menteur manipulateur sur une table. Elle devrait peut-être essayer, la prochaine fois. L’idée fit naître un sourire sur ses lèvres. Avec lui, le fameux adage « pour le meilleur et pour le pire » prenaient des accents particulièrement tranchants.



Message VII – 1120 mots

Sache que dans ma vie, peu de rp m'ont autant dégoûtée que le tien xDD




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Lun 12 Juin 2023, 00:09



Que nous sommes à présent liés...

jusqu'à ce que la Mort nous

sépare.





Judas est toujours un peu dégoûtant.

Je souris. Lier nos destins pour l’éternité était une expression qui en aurait effrayé plus d’un. Je n’étais pas de ceux-là. Le jour où elle me casserait les couilles, je n’aurais qu’à la tuer. Si elle réussissait à me plaire pour l’éternité alors nous resterions unis pour la vie. Elle devrait cependant se montrer à la hauteur, tout comme je comptais bien l’être en retour. C’était donnant-donnant. Elle n’était qu’une femme et je n’étais qu’un homme. Pourtant, en donnant le maximum de nous-même chaque jour, nous serions plus que la majorité des autres individus. J’étais déjà plus, parce que j’avais travaillé pour. Ce mode de vie me plaisait et était même obligatoire. Le talent existait mais s’il n’était pas exploité, il trouvait rapidement ses limites, tout comme les facilités. La chance ne pouvait pas toujours jouer et le hasard devait être réduit au maximum. Certains naissaient riches mais ça ne suffisait pas. Rien n’était jamais suffisant. Ma vision était celle tendant à la perfection. Je ne l’atteindrais jamais, et j’en avais conscience, mais je pouvais m’en approcher. Tout en me relevant, je l’observai, espérant qu’elle partagerait mon amour de l’effort et voudrait se hisser au-dessus de la foule grouillante des anonymes. Elle serait ma femme mais elle ne devrait jamais se contenter de jouir d’un statut à travers moi. Elle devrait voler de ses propres ailes et me porter avec elle vers les sommets. Encore une fois, c’était du donnant-donnant.

Je retirai mes chaussures, tout comme elle, et les abandonnai au pied du chêne. Je pris mes chaussettes et m’en servis pour essuyer la semence encore présente sur mon sexe. Je les jetai à côté, bien décidé à les récupérer plus tard. Je n’aimais pas le gâchis et comptais les faire laver. Je refermai mon pantalon et finis juste à temps pour faire face à l’ancienne Ange. Je m’arrêtai et la laissai réarranger mes cheveux, les yeux rivés sur elle. Un sourire en coin gravit le côté droit de mes lèvres. Elle avait raison. Kaahl était un sacré maniaque, ce qui n’était pas mon cas. Pas avec les cheveux. Pas avec la propreté. Pas autant que lui. Pourtant, je partageais certains de ses goûts. Mon emploi du temps était le plus souvent cadré avec minutie et je consacrais du temps aux tâches de façon précise. La convaincre de m’épouser en faisait partie. Je refusais par nature de ne pas atteindre mes objectifs rapidement. Je calculais la conquête de chaque Royaume en mois ou en années, tout en faisant en sorte de rendre mes buts atteignables. Je m’y consacrais corps et âme jusqu’à réussir. Des ajustements étaient parfois à faire mais, globalement, je respectais mon calendrier. Tout n’était qu’une question de balance. Si elle avait refusé de m’épouser, j’aurais peut-être renoncé, considérant la masse d’efforts disproportionnée face au gain. Ça ne m’aurait pas empêché de l’abuser pleinement en compensation. Nous nous serions probablement battus mais j’aurais sans doute gagné. Peut-être. La donnée « magie » rendait le monde qui m’entourait plus dangereux et moins certain. Les aléas étaient plus grands.

Devant l’officier, je croisai les bras sur mon torse, attendant qu’il passât aux contrats. Nos témoins ne semblaient pas être ivres. Ils n’avaient cependant pas l’air très malins. Ça m’était égal. Je ne me mariais pas pour la forme. Ce que je voulais, c’était le fond. En parlant de fond… mes yeux glissèrent sur le corps de ma future femme. J’avais envie de recommencer ce que nous avions déjà initié au pied de l’arbre quelques minutes plus tôt. « Tenez. » Une plume m’était tendue, afin que j’inscrivisse mes vœux sur la convention qui lierait nos vies. Je pris appui sur la table de fortune et formulai ce que nous avions convenu avant de tendre le parchemin à la jeune femme pour qu’elle le lût et rajoutât ce qu’il manquait le cas échéant. Je n’étais pas fourbe en affaires. Ce dont nous avions discuté figurait sur le papier. Pas plus, pas moins. Les petites clauses en bas de page ne vivaient pas sous mon règne. Ce que je disais, je le faisais. Mon silence était d’ailleurs bien plus dangereux que mes mots. Mes non-dits avaient tendance à être tranchants. Pour le meilleur et pour le pire, certes, mais je préférais le meilleur. Cela ne voulait pas dire que je n’étais pas le pire ou que le meilleur pour moi n'était pas le pire pour autrui.

Quand ce fut terminé, j’attrapai la main de la mariée pour l’attirer à moi. Elle me faisait bander si facilement que c'en était troublant. « Faisons un marché : on danse jusqu’à ce que tu te lasses et, après, on baisera jusqu’à ce que je n’en puisse plus. » J’avais l’intention de la remplir plusieurs fois durant les jours à venir.

776 mots
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Fin

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