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Du Sable à la Couronne

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Somnolente, Mancinia était sur le point de s'endormir sur sa chaise en se laissant aller au repos, mais ses sens de combattante l'avaient instinctivement mise en garde ; elle n'était plus seule dans son bureau. En ouvrant les yeux, elle s'était relevée d'un bond en constatant qui était présente.

— Je ne voulais pas te déranger.

Reine s'amusait clairement de ses réactions depuis que l'Humaine avait découvert sa nature divine. Comme Neah ou Isiode, instinctivement, elle n'en parlait à personne. Ce n'était pas qu'elle serait en colère, mais il y avait des Forces qu'il ne valait mieux pas contrariées.

— ... Je ... Ce n'est rien !

Son coeur battait à tout rompre, elle semblait essoufflée, sous le choc. Pourquoi ces deux dernières visites étaient espacées de si peu de temps ?

— Tu as vraiment eu un très beau mariage, Mancinia.
— Je vous remercie ! Ce sera une cérémonie inoubliable grâce à vous ! Je vous en suis sincèrement reconnaissante !
— Je suis heureuse que ça vous ait convenus.

Ce n'était clairement pas pour discuter de son mariage, elle essayait de détendre l'atmosphère entre elles au préalable. Mancinia nouait ses mains devant elle.

— Vous avez besoin de moi ?
— Ah, oui, en effet. J'ai entrevu Méli dernièrement. Je crois me souvenir que chez les Humains, il s'agit de ...
— L'Aether Protectrice des Faes.

Il n'était pas surprenant que l'Humaine connaisse les noms divers et variés des Aetheri, elle avait combattu en leur Nom, après tout.

— Exact. Nous avons discuter et elle estime que Neah ne remplit pas ses devoirs de Roi des Contes.

C'était totalement faux. Elle allait lui faire un véritable scandale s'il apprenait ce mensonge éhonté, d'autant plus en ayant subtilisé un de ses artefacts.

— Si vous aviez besoin de lui remonter les brettelles, vous auriez été à sa rencontre directement. Donc ... Mon intervention est nécessaire ?

Neah était son mari, désormais, elle pouvait servir d'intermédiaire entre l'Aether et lui au vu que leur relation, relativement tendue. Izanami se contentait de sourire avant de lever sa main, laissant apparaître une Couronne entre elles. D'abord surprise, Mancinia la prit entre ses mains après s'être assurée qu'elle le pouvait. Cet ouvrage était splendide ; ouvragé, délicat, sans le moindre luxe. De la simplicité et de la beauté. Juste que, cet objet ... il y avait quelque chose.

— Cette Couronne ... Elle ... ?
— C'est un artefact divin.

Mancinia déglutit vivement, crispant ses doigts autour d'ornement, craignant subitement que ce dernier ne se brisât en milles morceaux et que le Courroux de l'Aether des Faes ne s'abatte sur sa tête, en représailles.

— Ne t'inquiète pas, Mancinia. Il est dans les mêmes prédispositions que le Fragment du Cristal Maître que tu as récupéré et qui dort désormais dans ta main.
— Qui était un Don du Dieu-Roi. Est-ce que ... vous me le remettez pour une chose en particulier ?
— Il permet de changer de race.

Ce n'était plus une révélation à ses oreilles ; elle essayait de le prendre calmement.

— Pour devenir une Fae ?
— Exactement.
— Je dois donner cela à Neah ?
— Pourquoi ? Il sait se servir de la magie et donner l'illusion d'être une Fae. Cet artefact est pour toi, au contraire.

Mancinia éclatait de rire, loin d'être nerveuse.

— Je suis une Humaine, Izanami, déclara-t-elle en la regardant dans les yeux. Ces artefacts sont pour les lâches qui se dissimulent aux regards des autres.
— Tu as un avis très tranché sur la question, mais comme ceux qui deviennent des Humains en découvrant le Ma'Ahid, être une Fae te permettrait de comprendre la Magie.
— En aidant Neah dans son rôle de Roi ?
— N'est-ce pas ce que tu souhaites ? Vous êtes les Souverains de Maggie, mais si tu es Reine dans le Monde des Songes, il est Roi des Contes. Imaginez ce que la puissance combinée de vos deux souverainetés pourraient donner comme force.

Sa réponse perturbait grandement l'Enfant de Sympan.

— Je sais que l'art de la magie t'est méconnu malgré ton échange de souvenirs avec Neah et que tu aimerais te servir de ce savoir pour cacher ce que tu as dans la main.
— Je n'ai plus vraiment peur qu'on le découvre. Plus comme avant.

Il y avait néanmoins de la nervosité dans sa voix.

— Pourquoi est-ce que ... Pourquoi est-ce que c'est vous qui venez me voir ?

Elle regardait la couronne dans la voir.

— Ësse'Aellun ... ?
— Il a été déçu dernièrement.
— Je vous demande pardon ? demanda-t-elle, choquée.
— Et oui. Derrière notre nature divine, nous sommes aussi attacher à certains Mortels et certains peuvent nous décevoir, tu sais ?

L'Humaine était blême, presque tremblante.

— Tu veux que j'aille le tirer les oreilles ?
— Je ... Non, non ! Je pensais avoir mal agit et qu'il était déçu !
— Jamais il ne t'aurait confié ta fille s'il pensait que tu le décevrais.
— Je lui suis reconnaissante de m'avoir donné un tel rôle.

C'était une remarque sincère.

— Pourquoi as-tu si peur de décevoir les autres, Mancinia ? Avec ton rang, tes titres et ta richesse, tu devrais te moquer de leur avis.
— Il y aura toujours plus haut que moi ... Être irréprochable me protège, vous voyez ? Même si tant que je ne suis pas déclarée Reine des Humains, je serai méprisée par les Royautés.
— Je ne pense pas qu'ils te méprisent.
— La Reine Edwina a changée.

Izanami voyait très bien que Mancinia trouvait la Souveraine des Magiciens très différente de l'Ingénue. Ce n'était pas question d'avoir l'oeil, c'était question de la connaître depuis longtemps, de l'avoir souvent observé de loin et de l'admirer. De lui être reconnaissante de sa confiance. L'Humaine ignorait que la Reine n'était pas sur son trône, que quelqu'un l'imitait, mais que des brisures apparaissaient. Si elle découvrait qu'un Reflet usurpait le Trône Blanc ...

— Peut-être qu'il est temps que tu changes aussi.

Son regard observait son bureau de travail. Des idées étaient visibles, des essais, ratés ou non.

— Qu'est-ce que c'est ?
— Oh ... une lubie.

Il y avait clairement des choses inspirées de son vécu.

— Que dirais-tu de l'offrir à une Fae en remerciement de ce cadeau de Méli ?
— Je n'ai pas dit que j'acceptais.
— Pour le coup, tu n'as pas le choix, tu sais ?

Mancinia soupirait ; oui, elle en avait conscience. Ce n'était pas grave ; elle veillerait sur l'artefact, sans jamais le mettre sur sa tête, avant de le remettre à une personne plus légitime.

— Je ne connais aucune Fae qui plus est.
— Tu ne bossais pas avec une Fae au Fessetival ?
— Elle ne doit même pas se souvenir de mon nom.
— Tu es certaine ?

Izanami lui lançait ensuite quelque chose d'autre, qu'elle réceptionnât aisément.

— Un cadeau pour toi, de la part de Rosée.
— Pardon ?
— Je l'ai enlevé au livreur.

Son incompréhension était délicieuse. Mancinia observait, incrédule cet ouvrage, un fois déballé.

— Alors ? Elle ne se souvient pas de toi, hein ?
— Ah ... ! D'accord. Oui, faisons ça ! Eh bien ... Peut-être que ceci pourrait convenir. Et ...
— Oui ?
— Vous pourriez ... Bénir ceci, pour que ça lui soit utile ?
— Eh bien, voyons ça.

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Cadeau pour Rosée: