RP précédent : Le Fessetival de la Charité.
RP lié : À celui qui lit ces mots....

« Cher Helios,

C’est la première fois qu’un inconnu m’écrit une lettre, mais je trouve cette idée trop chouette ! Je m’appelle Alcide Taiji et je vis actuellement à Basphel. Je viens de Boraür, l’île d’Ësse’Aellun (et je suis là-bas pour les vacances !). C’est juste à côté de chez vous, mais je n’y suis jamais allé. J’aimerais bien, un jour. Il y a plusieurs Lyrienns à Basphel et quand ils parlent d’Aeden, ça me donne souvent envie de visiter leurs îles. Surtout celle où il y a plein de neige ! Il y en a beaucoup chez moi aussi, alors quand j’en vois, ça me rappelle toujours ma maison.

Je suis navré d’apprendre que vous vous êtes disputé avec votre ami. Ce n’est jamais une situation agréable. Quand on se fâche (même si ce n’est jamais très fort) avec Rose-Abelle, j’ai toujours une boule au ventre énorme. Ça ne dure jamais trop longtemps, heureusement. Je n’ose pas imaginer votre état, et je ne sais pas si mes conseils seront utiles, mais j’espère qu’ils vous aideront au moins un peu. Quand je me dispute avec quelqu’un, comme vous, je m’excuse. Ça m’arrive aussi d’offrir des cadeaux, parce que ça fait toujours plaisir aux gens, et parce que parfois, ils y trouvent plus de réconfort que dans tous les pardons qu’on peut formuler. En plus, c’est Ësse’Aellun en ce moment, alors c’est la période idéale pour offrir des cadeaux ! Et si ça ne fonctionne pas, peut-être que vous vous excusez pour la mauvaise chose ? Je veux dire, peut-être que votre ami vous en veut pour autre chose ? Ça m’est arrivé plein de fois, des malentendus un peu bêtes comme ça…

C’est amusant que vous parliez de cette gemme, parce que nous en avons une aussi à Basphel. Pour l’instant, personne ne sait d’où elle vient et ce qu’elle est exactement. Depuis qu’on peut s’approcher (elle était brûlante au début), on a remarqué une fille à l’intérieur. J’ai une amie, Hélène, que cela intrigue énormément. Elle a fait des recherches dans plein de livres mais n’a rien trouvé non plus. Elle dit que c’est peut-être en lien avec toute cette pluie d’étoiles colorées, mais à ce sujet non plus, on ne sait rien. Avec Rosa (c’est le surnom de Rose-Abelle), on s’est inventé plein d’histoires dessus, cependant, je ne crois pas qu’elles soient très proches de la vérité ! À quoi ressemble la vôtre ? Y a-t-il aussi quelqu’un à l’intérieur ? Croyez-vous que cela puisse être comme dans ces histoires où on mentionne des personnes dont la vie s’est figée dans la pierre ? D’où pensez-vous qu’elles viennent ?

Dans tous les cas, tenez-moi au courant de l’évolution de la situation avec votre ami ! Je dois malheureusement vous laisser là car j’ai moi aussi des cadeaux à faire (mais pas à cause de disputes, ne vous en faites pas !) :)

Je vous souhaite une bonne journée et vous dis à très bientôt !

Alcide

PS : D’ailleurs on pourrait peut-être se tutoyer ? J’ai l’impression d’avoir écrit une lettre pour un de mes professeurs ! »

Le jeune Magicien entreprit de plier le parchemin mais, avant qu’il eût fini, celui-ci disparut, lui arrachant un « oh ! » étonné. Toutefois, loin de s’en formaliser, il se tourna vers l’autre moitié de son bureau, qui croulait sous divers éléments destinés à se transformer en cadeaux. Il en avait prévu pour tous ses amis, mais aussi pour les professeurs qu’il appréciait. Ses yeux tombèrent sur une petite plante qu’il avait trouvée au détour d’une promenade sur l’île. Elle était capable de résister aux plus grands gels, si bien qu’on pouvait la rencontrer un peu partout sur Boraür. Dès qu’il l’avait aperçue, il avait pensé à la professeure de botanique, Jil. Les fleurs orange lui avaient rappelé sa chevelure rousse, et les tiges vert vif ses grands yeux pétillants. Précautionneusement, il l’avait extraite de terre et l’avait rempotée aussi vite que possible, avant de la ramener chez lui. Il avait demandé à la magie de l’île de l’ensorceler de sorte à ce qu’elle pût supporter la chaleur de la maisonnée.

Alcide tendit la main vers les feuilles, qu’il caressa du bout du doigt, songeur. « Je crois que j’ai une idée ! » fit-il soudain. Récemment, il s’était rendu au Fessetival de la Charité avec d’autres élèves de Basphel. Il avait appris que Jil s’y trouvait – pas en tant que professeure – et qu’elle était accompagnée d’un Wëltpuff nommé Touf-Touf. « Boraür ! Est-ce que tu peux transformer cette plante en Wëltpuff, s’il te plaît ? Faudrait que ce soit une fille ! » À peine eut-il formulé sa demande que son bureau grinça méchamment sous le poids nouveau d’une belle femelle Wëltpuff, à l’épais manteau de laine cuivrée. De grandes cornes vertes ornaient son crâne ponctué de deux yeux d’or. « Ouahou ! Trop bien ! » Le jeune blond bondit de sa chaise, trop heureux. La bête bougea, bêlant, et un nouveau craquement accompagna son mouvement. « Ah, euh, descends, vite, viens là, s’il te plaît. » dit-il en reculant et en tendant les bras vers l’animal, dans l’espoir de l’attirer. Docile, celui-ci sauta en bas du meuble et sautilla vers le Magicien. Les mains enfoncées dans sa toison, il sourit. « Bon, il faut que je te trouve un nom. » Il se décala un peu, pour mieux la jauger. « Pas celui de la plante, c’est trop facile. » Il plissa les yeux. « Hm… tu ressembles à une citrouille. Bon, c’est un peu facile aussi… L’autre Wëltpuff de Jil, il s’appelle Touf-Touf… Et elle fait partie des Puff-quelque chose… Pouf-Pouf ? » Un sourire amusé étira ses lèvres. « C’est marrant, Pouf-Pouf ! Ça fait bien moelleux, comme ta laine. Pouf-Pouf et Touf-Touf ! » Aussitôt, il lâcha la bête et attrapa une feuille de papier posée sur son bureau. Il rédigea un mot :

« Joyeux Ësse’Aellun, madame Jil ! Voici Pouf-Pouf, une Wëltpuff pour tenir compagnie à votre Touf-Touf. J’espère que ça vous fera plaisir et que vous avez bien profité du Fessetival de la Charité ! À bientôt. Alcide Taiji »

Il demanda à la magie de l’île de créer un collier pour Pouf-Pouf, qu’il noua autour de son encolure, avant de glisser son mot dans le médaillon qui reposait sur son poitrail. Dès que ce fut fait, il fit un câlin à l’animal, puis l’envoya dans la serre de Basphel. Pas une seule seconde il ne pensa aux ravages qu’il pourrait y causer.


Pouf-Pouf : Pouf-Pouf est une Wëltpuff à la toison orange et aux cornes vertes. Elle tient ses couleurs de la fleur dont elle est issue : une ensonelle. Comme la plante, elle supporte très bien les températures glaciales, cependant, la chaleur lui est peu agréable. En raison de cette ascendance, ses déjections sont particulières : peu importe ce qu’elle mange, elle produira toujours des boutures d’ensonelle – certaines peuvent présenter des anomalies, comme des fleurs faites de laines ou des feuilles en kératine. Si elle partage d’autres caractéristiques avec l’ensonelle, elles sont encore à découvrir. Résultat de la magie de Boraür, laquelle est probablement moins effective en dehors des contours de l’île, il arrive que Pouf-Pouf retrouve temporairement sa forme originelle, c’est-à-dire celle d’une plante. Dans ce cas-là, il faut l’entretenir convenablement et tapisser la terre qui l’entoure de petites touffes de laine. Au bout de quelques heures ou de quelques jours, elle devrait retrouver sa forme de Wëltpuff.