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 [Quête] - Rebattre les cartes

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Maximilien Eraël
~ Humain ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 2460
◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016
◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Maximilien Eraël
Dim 23 Jan 2022, 17:45

Partenaire : Tousseul
Intrigue/Objectif : Aucune expérience n'est sans impact. La vie s'en trouve bouleversée et les relations changées. On s'y redécouvre pour finalement évoluer

Rebattre les cartes

Accoudée à la fenêtre ouverte, un soupir de désarroi non dissimulé échappa à l'Ange. Depuis qu'elle avait avouée avoir laissé Eeva sur les terres magiciennes de son plein gré et malgré les objections de Maximilien, celui-ci ne lui jetait plus que des regards froids et ne s'exprimait plus avec elle que par des silences glaciales ou des répliques acérées. Elle n'était plus la bienvenue ici. Tant qu'elle ne serait pas pardonnée tout du moins et, le connaissant, ça ne serait pas pour demain. Nouveau soupir tandis qu'elle se perdit dans le tourbillon de ses pensées. En vérité, elle devait lui annoncer une chose importante. C'était pour cela qu'elle était toujours à Utopia et qu'elle luttait difficilement contre cette inattention que son Protégé lui portait. Mais il ne l'écoutait pas. Il ne daignait pas l'entendre un seul instant, ce qui avait de quoi être passablement agaçant et terriblement lassant à terme. « On ne t'as pas vu souvent si pensive. ». Antonija se tourna vers la voix. Nassima. Elles avaient fait une première fois connaissance pendant le festival de l'Ōṇaṁaji. Elles s'étaient ensuite recroisées de façon plus ou moins régulière dans les rues de la ville. Et aujourd'hui l'Humaine était devenue la nourrice d'Aurel et Sharihzad. Pour "la décharger de ce qui à l'origine n'était qu'un service" avait expliqué Maximilien à son Ange. Elle soupçonnait pourtant une raison bien moins charitable. « Qu'est-ce qui te tourmente comme ça ? » interrogea l'Humaine en s'adossant au mur. « Maximilien. » répondit l'Ange sans plus de détails. Pourtant, le silence qui suivit et le regard que lui jetait la nourrice la dissuada d'en rester là. « Il m'en veut. Il ne me parle plus. Et je ne sais pas quoi faire. ». Nouveau silence, ponctué de longues expirations désolées. « Je ne pense pas que tu ais à trop t'inquiéter. » l'interrompit Nassima. « Pas tant que votre Lien existera. » rassura-t-elle la Wun dans un sourire. L'Ange lui répondit en écho. Elle avait raison. Pourtant la situation lui pesait quand même. Finalement elle se redressa en apercevant une silhouette approcher. Maximilien. Quand on parlait du loup... Antonija prit une longue inspiration déterminée. Une flamme venait de gonfler en elle. Oui, son entêtement ne serait pas éternel. Oui, elle pouvait se permettre de hausser le ton également car la séparation ne serait pas définitive. Et de toute façon il le méritait. Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de Nassima en voyant la nouvelle ténacité de la Wun qui marchait à pas rapide vers l'entrée, prête à accueillir comme il le fallait l'Obstiné.

La porte s'ouvrit d'un côté sur le visage mécontent de l'Ange, de l'autre sur l'air surprit de l'Humain loin de s'attendre à tel accueil. Quoi ? » demanda-t-il rudement. Car il était évident qu'elle avait quelque chose à dire. Ça se lisait sur son visage. « Oh, bonjour Maximilien. Ça faisait longtemps dis-moi. » ironisa la Wun en appuyant chacun de ses mots. Le rouquin fit claquer sa langue. « Quoi ? » se répéta-t-il plus agressifs en voulant se frayer un chemin à l'intérieur tandis que l'Ange lui barrait la route. Ce fut sans succès, celle-ci faisant son possible pour qu'il ne puisse pas passer. Il se limita alors à offrir un regard furieux à sa Gardienne qui le lui rendit. Il ne put alors cacher une certaine forme de surprise. C'était bien la première fois qu'il la voyait ainsi. « Tu vas m'écouter une bonne fois pour toute, Maximilien. » commença-t-elle d'une voix forte en insistant sur son nom, le pointant sévèrement de l'index. « J'essaie depuis plusieurs jours de te raconter ce qu'il s'est déroulé pendant ton absence parce que je te rappel que le monde continue de tourner même là où tu n'es pas. » continua-t-elle en appuyant ses paroles d'un index sur son torse. « Je le sais. Inutile de me prendre pour un attardé. » répliqua âprement le Kaaiji en écartant la main de l'Ange du revers de la sienne. « Alors pourquoi tu ne m'écoutes pas ? » s'insurgea Antonija. « Parce que j'ai autre chose à me soucier que du quotidien des terres magiciennes. » répondit-il en décidant finalement d'écarter lui-même l'Immaculée afin de rentrer chez lui. La Wun fulmina avant lui coller aux talons. « Alors apprends que le quotidien ne s'est pas passé uniquement à Vervallée. » s'exclama-t-elle, ce commentaire n'attirant que peu l'attention du Kaaiji. Nassima était, elle toute ouïe. De loin elle suivait l'échange, plus proche du règlement de compte à ses yeux, préférant ne pas s'y mêler. « Et que ton fils est aujourd'hui roi ! » ajouta-t-elle vivement en s'arrêtant. Maximilien se figea à son tour. Une seconde passa avant qu'il ne se tourne complètement vers sa Gardienne. « Quoi ? » demanda-t-il en même temps. L'Ange prit une nouvelle inspiration. « Aurel a été couronné roi. » se répéta-t-elle de façon plus posée maintenant qu'elle avait pleinement l'attention du rouquin. « Comment ça "il a été couronné roi" ? Roi de quoi ? » répliqua-t-il avec virulence. Quand ? Où ? Comment ? Pourquoi ? Toutes ces questions le traversait en même temps, comme une immense vague inondant son esprit. Il était inquiet pour son garçon. La Royauté semblait plus tenir du fardeau que de la bénédiction. En somme, il lui était impensable que l'on puisse nommer un enfant roi. « Sur les Archipels de Maggie. Une île nommée Segmaë. Une autre enfant en est la reine avec lui. Une Orine. » expliqua-t-elle calmement en déployant le Sanctuaire le plus discrètement qu'elle le pouvait. « Qu'est-ce que t'es en train de me raconter exactement ? » siffla-t-il, l'amertume ne l'ayant pas encore tout à fait quitté malgré la magie déployée. Il avait d'autant bien du mal à croire ce qu'il entendait et, pour cela, à assimiler l'information. « T'es pas en train de me dire que vous y avez été ? Que t'as emmené les enfants sur cette île et leur a fait faire traverser l'océan pour ça ? » continua-t-il son interrogatoire, les muscles crispés. Antonija se pinça les lèvres, sentant sa volonté flancher et le Sanctuaire avec. Son attitude lui rappelait le jour où il s'était écarté d'elle, après son aveu à propos d'Eeva. « Si. » confirma-t-elle cependant, se préparant la réplique suivante. « Mais ! Est-ce que tu te... » - « Ce n'était pas ma décision ! » le coupa-t-elle en haussant brusquement le ton de sorte à couvrir la voix de son Protégé. Elle exhala un souffle lent et reprit. « Je ne le voulais pas. Mais Aurel ne s'était jamais fait aussi insistant à vouloir aller quelque part. Et... ». Elle marqua un temps, un tendre sourire éclairant son visage. « Et je ne regrette pas de leur avoir fait faire ce voyage. » ajouta-t-elle avec affection. Maximilien siffla de mécontentement pourtant. « Cela faisait une éternité que je n'avais pas vu le visage d'Aurel si lumineux. Il souriait et riait à tout. Au monde, à la vie, aux autres. ». Elle marqua une pause, cherchant les iris courroucés de son Protégé. « Il était heureux Maximilien. Vraiment heureux. Comme il ne l'a jamais été. » conclu-t-elle en attrapant une main du rouquin pour l'enlacer dans les siennes. Et, après un long silence, elle s'écarta du Kaaiji, revenant à son visage. « C'est tout ce que j'avais à te dire. Maintenant je te laisse tranquille. » souffla-t-elle, une pointe de tristesse dans la voix. Puis elle fit demi-tour et quitta la maisonnée. Un battement d'ailes retentit. Suivi un soupçon de remords. À l'extérieur il perçu un tâche immaculée disparaître.
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Post I | Mots 1275


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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Dim 23 Jan 2022, 18:16


Rebattre les cartes

Maximilien s'était rendu sur le chantier du temple commandé par les Orines. Il avançait plutôt bien. Construit avec des pierres claires de tailles, de larges poutres tissaient la structure en ses points stratégiques, y offrant un soutien afin d'en éviter l'effondrement. Puis il fronça des sourcils, penchant la tête sur le côté et fixant un point sur l'un des murs à moitié monté. Il s'en approcha et, posant la main sur la pierre, y sentit une fine traînée de poussière glisser telle un ruisseau sous contre son épiderme. Se retournant, il interpella le premier ouvrier à proximité. « Del Haftavân ? » - « Il y a un problème ici. Le mur s'effrite. » répondit-il. L'ouvrier passa la main sur le large morceau de calcaire avant ouvrir de grands yeux paniqués. En effet, il y avait un problème, et pas des moindres. Maintenant il fallait se dépêcher de trouver d'où ça provenait et la cause pour corriger l'erreur avant qu'un accident potentiellement grave ne survienne. « On s'en occupe. » fit rapidement l'homme en s'éloignant d'un pas rapide. Le chantier avançait vite, certes. Peut-être trop finalement, résultant de petites erreurs comme celle-ci mais pouvant causer de gros dégâts. « Max ! ». La voix qui retentit à l'entrée du chantier n'était pas inconnue au Kaaiji. « Malika ? Qu'est-ce qu'il y a ? » interrogea-t-il la soldate en s'approchant. « El Kaptan Behzadi te demande. » répondit-elle sans détours. Le rouquin arqua un sourcil. « Je croyais qu'on avait encore au moins trois quatre jours de repos avant reprendre. » commenta-t-il en prenant le chemin de la caserne aux côtés de sa consœur. Il les aurait bien voulu en vérité. Depuis ce congé donné à leur retour de Durienrisda, il n'avait jamais eu autant de temps libre. Il avait pu s'impliquer bien plus personnellement dans le chantier. Il avait pu passer un temps considérable avec les enfants. Il avait pu découvrir ce qu'il avait manqué dans cette pile de lettres non lues. « Peut-être. Mais y avait pas de discussions dans son ordre. ». Maximilien soupira à la remarque. Il ne s'attendait à rien de positif. Ce n'était pas comme si l'une des dernières choses qu'il lui avait dites avait été un reproche. Donné de façon bien sévère au passage. Il put néanmoins lire un tracas plus important sur le visage de l'Humaine. « Quelque chose ne va pas ? » lui demanda-t-il, soucieux. « En fait... Je me dis depuis quelque temps que, malgré certains problèmes récurrents, parfois compliqués, dont on doit s'occuper dans la cité, l'Al Gāraḍa n'est pas l'unité armée le plus à plaindre. Il suffit de voir les autres revenir de campagne et ceux qui n'en reviennent jamais. ». Maximilien resta silencieux. Il y avait un soupçon de vérité dans ses mots. Néanmoins, tout ceux qui avaient décidés de faire parti du front de l'Āramī nin Hashri l'avaient choisis. Personne n'a jamais été contraint à rejoindre les unités combattantes et tous savaient que la mort pouvait les y saisir à tout moment. Et ils l'acceptaient, et étaient prêts à l'accueillir comme telle.

Après un détour par chez Maximilien pour y récupérer son arme et ne pas se pointer les mains dans les poches devant son capitaine, Malika l'abandonna à l'entrée de la caserne, partant rejoindre son propre régiment. C'est donc en solitaire qu'il alla trouver Emmanuel avec une certaine appréhension malgré tout. Une inspiration, puis il donna quelques coups sur la porte de son bureau. « Entrez ! ». La voix tonna, assourdie par la barrière de bois, mais autoritaire. Alors il pénétra la pièce, s'arrêtant à quelques pas du bureau et offrant un salut à ses supérieurs. Car le capitaine n'était pas seul ici. Les caporaux sous son commandement étaient également présents. « Kaptan. Sarīraka. » fit-il, craignant soudain le revers de médaille de ses derniers actes sur le terrain. « Vous m'avez fait demander. » - « En effet. Approchez. ». Le concerné s'exécuta. « Sainika Eraël. » commença Emmanuel, le dos droit et le regard dur. « Je vous l'ai déjà dis. Votre comportement sur le champ de bataille a été irrationnel et suicidaire. Sans prendre en considération les dangers qu'il comptait, vous y êtes retourné, ne songeant pas un instant que votre entreprise pouvait être vaine et risquant devoir ajouter un cadavre au tableau. » reprit-il avec sévérité. Sans détacher son regard de celui de son supérieur, le Kaaiji sentit un nœud dans son estomac. Bien sûr, c'était évident. Il s'y attendait. Le brun exhala un souffle de dépit et reprit sur un ton bien plus conciliant. « Néanmoins, on ne peut nier que cette même entreprise était juste et basée uniquement sur de louables intentions. Un risque volontaire prit pour le repos de nos camarades tombés et laissés en arrière. ». Comme ce nœud se défit, Maximilien ne put cacher sa surprise. « Votre épée. » ordonna à nouveau Emmanuel. Et, à nouveau, le rouquin obéit légèrement perdu des propos qui lui furent tenus. Tandis que le brun se saisit du fer, l'un des caporal présent se dirigea vers une commode d'où il en sortit un ruban de soie carmin qu'il tendit à son supérieur. Avec sérieux il habilla le manche de l'arme du tissu. « Il est des armes s'étant plus offertes que d'autres à la protection de ses concitoyens. Des bras ayant acceptés le sacrifice de soi pour sauver ses égaux. Et des âmes s'offrant pleinement à la sensibilité du monde. » reprit le capitaine, son regard rivé sur son ouvrage qu'il agrafa d'une fine broche en bronze. Un mot y était gravé en Alikir : Respect. Relevant les yeux vers son subordonné, il marqua un temps. « Le respect est une valeur qui n'a pas de mesure. Elle existe et on la fait vivre ou non. Rien de plus. Rien de moins. » continua-t-il avec sérieux. « Il serait malhonnête de nier votre implication et votre détermination envers le peuple Humain. Et pour cela vous méritez ce respect. » ajouta-t-il en rendant son arme à Maximilien. « C'est ainsi que je vous demande de continuer sur cette voie, Sarīraka. ». Maximilien se saisit machinalement de l'épée à ces mots. Il ne savait qu'en penser ou qu'en dire. Ce n'était pas quelque chose auquel il s'attendait, ou du moins tout de suite. Pas après ce que lui avait dit son supérieur il y a quelques jours de cela. Il se redressa cependant, répondant au salut que lui offrait les militaires présents. « Vous prendrez le commandement du cinquième bataillon de l'al Palānaikasa. Il semblerait qu'il se trouve actuellement sans Sarīraka pour les guider. ». Maximilien se tourna vers son égal. Le cinquième. Celui que supervisait le Caporal Khoury.

Une pensée traversa alors l'esprit du rouquin. « Kaptan, est-ce que je peux vous demander quelque chose ? » fit-il en rattachant l'épée sur sa hanche. « Tout dépend de ce que c'est. » rétorqua l'interrogé. « Votre réunion sur ce qu'il s'est passé à Durienrisda. Qu'est-ce que ça a donné ? ». Emmanuel leva les yeux, se remémorant l'événement, une main passant sur sa barbe. « Hum, c'est vrai. ». Il marqua une courte pause avant revenir dans les yeux du Kaaiji. « Finalement le blâme à surtout été donné aux Evershas. ». Il s'expliqua en voyant le regard interrogatif de son vis-à-vis. « Les Vampires ne devaient pas être un problème grâce à la meute en tête du cortège. Mais à être partis comme ils l'ont fait et nous avoir laissé face à une armée cinq fois plus nombreuse que nous l'étions. C'était évident que ça pouvait que mal se passer. S'y ajoutent à cela les assassins de Rakel. Je pensais naïvement que les deux oiseaux de Gargantua auraient l'œil assez acéré pour les voir venir et mettre en garde ceux le plus à l'arrière. ». Une certaine amertume coulait de sa voix. Il était persuadé qu'ils avaient détecté les serpents. « La discussion ouverte avec les Evershas est mise à mal, c'est cela ? » - « Totalement. Cette négociation a débuté avec la volonté de Gargantua à trouver des alliés pour sa guerre. À l'évidence, sa hiérarchie est en total désaccord avec ses décisions, ce qui ne peut évidemment pas être ignoré. ». À l'exposition du problème par celui qui fut son Caporal, Maximilien baissa le regard, ennuyé. « Il n'y a pas que les négociations entre les hautes autorités qui sont impactés. Le peuple entier l'est. Le nom de Elay ressort de plus en plus dans les bouches, plus encore parmi les soldats. Avait-il raison, disent-ils. On ne peut compter que sur les nôtres. On ne peut pas se reposer sur les autres races car viendra toujours un jour de trahison. ». Emmanuel laissa couler un soupir fatigué. « Bref, le peuple est mécontent. » conclu-t-il dans une expiration. Ça se comprenait, tout comme leurs réactions. Néanmoins, si l'on pouvait gratifier le Spartiate de nombreux actes qu'il eût réalisé au nom des Humains, ses idées ne faisaient que les condamner à la solitude. Seuls contre le monde. Ce n'était pas le meilleur des plans qui puisse exister et les Conciliateurs s'en retrouverait bien ennuyés.
©gotheim pour epicode


Post II | Mots 1534
Kaptan | Capitaine
Sarīraka | Caporal
Sainika | Soldat
Al Gāraḍa | La Garde
Al Palānaikasa | La Phalange
Āramī nin Hashri | Armée des Humains


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Maximilien Eraël
Sam 29 Jan 2022, 19:34


Rebattre les cartes

Dans l'obscurité de la nuit, la pièce gardait une certaine clarté grâce aux lampes à huiles accrochées au mur. Pénétrant dans la pièce, Maximilien en vérifia le niveau, les remplissant à nouveau si nécessaire. Puis il s'installa au bureau, en ordre.  Ça lui faisait presque bizarre, il s'était habitué aux papiers dispersés, au nécessaire d'écriture mal rangé et à la pile de courrier qu'il faisait traîner. Une vingtaine de lettres trônait d'ailleurs sur un coin de bureau. Celles reçues lors de son absence. Celles qu'il avait vu s'accumuler au fil des jours à son retour. En premier lieu, il n'avait vraiment pas eu envie de s'attarder dessus. Il voulait surtout un moment de tranquillité. Pour lui. Pour son esprit. Juste se faire ignorer du monde. Il ne pouvait cependant pas ignorer trop longtemps ce tas qui commençait à devenir bien épais. Ainsi s'était-il motivé à enfin s'en débarrasser. Effectuant un premier tri d'un vif coup d'œil sur l'expéditeur, il garda la majorité des missives à ses côtés. Seules trois d'entre elles furent mises à l'écart. Puis, à la chaîne, il déplia chacun des messages, balayant leur contenu des yeux, ne cherchant que les informations principales lui permettant la compréhension globale de ce qui y était écrit, avant les abandonner avec négligence derrière lui. L'une d'elle pourtant attarda plus en longueur son attention qu'il n'y aurait pensé, crispant son cœur et son visage. D'un geste sec et colérique, il la déchira en deux avant en faire une boule de papier qu'il envoya valser dans un coin de la pièce. Quelques secondes passèrent où la tristesse brilla dans ses prunelles rivées sur les morceaux de papier. C'est l'entrée impromptue de Nassima dans la pièce qui le ramena à l'instant présent. « Oh, désolée. Je dérange ? » s'excusa-t-elle rapidement en voyant la surprise qui saisit le Kaaiji à son arrivée. « Non, je m'étais juste perdu dans mes pensées. Je ne vous ai pas entendu arriver. ». L'Humaine sourit. « Je vous ai déjà dit d'arrêter de me vouvoyer. Je me sens d'un coup bien vieille à cause de ça. ». Un rictus amusé glissa sur le visage de Maximilien. Il prit une inspiration, redressa le visage et croisait les bras. « Et moi aussi je vous l'ai déjà dit. C'est à la condition que vous-même arrêtiez les politesses. » ria-t-il. Elle s'exprima d'une moue ennuyée. Comme si elle le pouvait. Ce n'était pas si simple. Le rapport était bien différent entre eux deux. Elle était citoyenne des classes moyennes populaires de la cité. Il était fortuné et reconnu par-delà les frontières du Désert. Elle était son employée. Il la rémunérait. Même son mari était sous ses ordres. Depuis peu, certes. Il l'était tout de même. « Rentrez chez vous. Il commence à se faire tard. » fit le Kaaiji, balayant le sujet par la même, en se replongeant dans le courrier. La nourrice opina du chef, commençant à tourner les talons. Elle fut interrompue par une pensée qu'il lui arrivait d'avoir mais laissait en veille ici. De nouveau elle fit face au rouquin, se décidant à enfin apporter une réponse à ses réflexions. « Del Haftavân ? » l'interpella-t-elle. « Hum ? » répondit-il en relevant le visage vers l'Humaine. Il la vit hésiter. « Qu'est-ce qu'il y a ? » l'invita-t-il avec bienveillance à s'exprimer, un sourire gêné esquissant les lèvres de sa vis-à-vis. « En fait je me demandais... Enfin, je ne suis pas vraiment la seule dans ce cas-là mais... ». Un temps. Puis finalement « Non, c'est rien. Oubliez. Bonne soirée Del Haftavân. » conclu-t-elle, s'attirant le regard curieux de Maximilien. « Ah non. » protesta-t-il en s'asseyant à moitié sur la table. « C'est trop tard, vous avez commencé, vous terminez. Vous en avez trop dit pour que je vous laisse partir comme ça. » s'amusa-t-il à insister, voyant qu'elle n'était pas à l'aise. « C'est juste que... C'est sûrement trop intrusif en fait, et je ne veux pas vous ennuyer avec ça. » - « Ça m'intéresse d'autant plus alors. » répliqua-t-il en délaissant le message qui lui semblât d'un coup bien moins intéressant qu'il ne l'était déjà. Il y avait quelque chose qui se disait le concernant et il n'était pas au courant. Moins de la curiosité, il préférait avoir une idée du genre de rumeurs qui pouvaient circuler à son propos. Alors Nassima prit une longue inspiration. « Et bien, vous êtes riche. Vous êtes populaire. Vous êtes reconnus. Chaque jour vous êtes un peu plus important. » énuméra-t-elle d'abord. « Et pourtant vous êtes seul. » finit-elle. « Hum. C'est donc ça. » commenta-t-il seulement, son regard venant trouver le plafond, une main grattant sa barbe. Bien sûr. Il n'en était ni étonné, niveau ennuyé. Il avait remarqué les regards. Les chuchotements parfois. Et de toute façon, c'était évident que la question allait traverser les esprits. Si ça n'avait été aujourd'hui, ça aurait été demain. « Peut-être que je m'étais bien plus attaché à Mehreen que ce que je voulais croire. » commença-t-il. L'Humaine baissa les yeux à la mention du nom de la potière. L'histoire n'était pas méconnue. Elle avait après tout comportée l'enlèvement de Sharihzad, une Enfant des Cieux. Sans compter l'implication de l'Obstiné dans l'affaire. « Peut-être la perte a été plus lourde que ce que j'essaie de me persuader. Peut-être l'engagement m'est simplement devenu effrayant. » continua-t-il sur le même ton de la réflexion. Peut-être était-ce pour ça qu'à la moindre occasion, à la moindre excuse, il forçait Antonija à s'éloigner. C'est un œil surprit que lança Nassima à cette confession inattendue. Effrayant ? « Alors même el Saraprasata dā Mārūthala peut être effrayé par l'amour. » souria-t-elle doucement. Il lui répondit de même. « Il n'y a que les fous qui ne craignent rien, surtout de l'amour. ». Il marqua une pause avant conclure la conversation. « Bonne nuit Nassima. ». Elle comprit que la conversation venait de prendre fin. Aussi salua-t-elle le rouquin d'un signe de tête avant lui répondre les mêmes mots et quitter la pièce.
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Post III | Mots 1015


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Maximilien Eraël
Dim 30 Jan 2022, 18:22


Rebattre les cartes

Le Kaaiji resta l'œil rivé sur Nassima qui s'éloignait en silence avant reprendre ses lectures. Terminant de feuilleter les quelques dernières lettres, il ouvrit avec curiosité la première de celles qu'il avait mit à l'écart. Un sourire ravi prit forme sur son visage. Non pas de la demande qui y était formulée, mais de la raison de cette demande. Un rêve qui se concrétise. Il devra demander un coup de main cependant, et c'était d'un menuisier qu'il aura besoin avant tout. Il avait déjà un nom en tête. Reposant la missive, il récupéra la suivante. Celle-la, il la décacheta l'esprit absolument ignorant du message qu'il pourrait y trouver. Son sourire s'effaça brusquement. Sa mâchoire se crispa. Et sa main se resserra sur le papier. L'œil se perdant dans un vide orageux. Étaient-ils sérieux ? Ne pouvait-on pas laisser ce monde respirer seulement deux minutes ? La dernière bataille de la guerre des crocs avaient à peine eut le temps de débuter que l'entièreté du monde partait exterminer un Empire. Les cendres d'Hébé avaient à peine eut le temps de retomber qu'un peuple se préparait à nouveau à la guerre. « Et merde ! » cracha-t-il, délaissant la dernière enveloppe pour courir après la nourrice. « Nassima ! » l'appela-t-il en approchant l'entrée. Elle venait à peine de quitter les lieux, aussi n'eut-elle pas de mal à l'entendre. En voyant l'expression du Kaaiji, elle devint livide. Quelque chose n'allait pas. Inquiète, elle rejoint rapidement le rouquin. « Il y a un problème ? » interrogea-t-elle rapidement. « Je vais avoir besoin que vous restiez ce soir finalement. J'ai une urgence à régler. » répondit-il seulement en l'invitant à rentrer d'une main sur l'épaule.  « Une urgence ? De quelle sorte ? » continua-t-elle son interrogatoire, entraînée par Maximilien. « Du genre qui mérite une intervention directe. » gronda-t-il, prit dans un ouragan agacé. « Une intervention ? Mais où ? Pourquoi ? ». L'incompréhension noyait l'esprit de la nourrice. Alors Maximilien s'arrêta, se décidant enfin à détailler un peu plus le problème. « Je dois aller à Sunahirī Ghāha. Les Réprouvés sont sur le point de faire la plus grosse connerie à laquelle ils aient pu un jour penser. » siffla-t-il avant lui tourner à nouveau le dos. « Mon avis comptera pas beaucoup les connaissant. Mais je peux pas ne rien faire et les ignorer quand ils jettent une population entière à l'abattoir. ».Encore, si c'était le seul problème. Il comprenait qu'ils appellent les Guerriers du Pardon. Le fait étant que même s'il voulait intervenir pour ses propres idéaux, sa présence sur ce genre de champ de bataille impacterait la politique de la Race. Et ça, ça le concernait lui et tout les autres Guerriers du Pardon un temps soit pas reconnus. Beaucoup donc. Soutien, il pouvait l'être. Mais pas de sa propre initiative. Et, de toute façon, seul Humain présent, il se ferait saigner bien trop facilement pour qu'il y risque sa vie comme les Bipolaires comptaient le faire. « Mais je croyais qu'ils parlaient que Réprouvés là-bas ? » intervint Nassima. « Ils ont parfaitement su se faire comprendre dans ce message, ils sauront parfaitement me comprendre alors. » déclara le Kaaiji en brandissant la missive dont la nourrice se saisit afin d'y découvrir ce que les Réprouvés avaient bien pu y écrire. Le rouquin récupéra un sac pour y balancer à l'arrache des affaires avant récupérer ses armes. « Je reviens dans maximum deux jours. » termina-t-il avant appeler Haurvatât en regagnant l'extérieur après s'être couvert les épaules d'une épaisse cape, laissant la nourrice pantoise dans la maison redevenue silencieuse. Comme prise d'un électrochoc, elle finit par sortir à son tour d'une marche rapide. Elle n'aperçu que deux grandes ailes se déployer dans un grondement épais et rejoindre le ciel noir. Elle ne put retenir un rictus malgré le sérieux de l'affaire lorsqu'une pensée vacilla à ses yeux. C'était tout même un comble d'être ailé et d'être incapable de faire ça.

Dans les ténèbres de la nuit, Maximilien survolait le Désert plus rapidement qu'il n'avait jamais cherché à le quitter. Il sentait pourtant que la fatigue ne tarderait pas à se manifester. Le Simurgh traversant les nuages de son envergure la plus imposante n'aiderait cependant pas à le faire plonger dans les méandres du sommeil. L'air battant contre ses tempes était d'une fraîcheur polaire vivifiante. L'environnement silencieux égalait celui des morts. Seuls les songes de la raison l'ayant mené à traverser le continent  soufflaient comme une tempête dans son esprit. Le paysage défilait à une allure si importante qu'il se demandait comment il avait le temps de poser son regard sur une grande part des détails parfois surprenant de la terre ; invisibles au sol mais offrant l'idée d'une grande aquarelle depuis ses hauteurs. Lorsque son regard portait sur le lointain, il y voyait des points brillants, certains plus intenses que d'autres. Les grandes capitales arrivaient à dessiner leurs visages à ses yeux malgré la nuit et malgré la distance. Et lorsque le soleil se leva, l'étendue à ses pieds éclata d'une lumière étincelante. Il suffisait d'un regard sur ce tableau pour admettre que Bouton-d'Or ne pouvait pas avoir un autre nom. Un étrange sentiment le saisit. Le monde vu d'en-haut était bien différent. Il paraissait tellement calme. Tellement paisible. Était-ce justice que d'offrir la possibilité d'appréhender cette paix seulement aux autres races ? Comment un Démon pouvait avoir plus de droit à profiter de cette paix, eux qui se faisaient un plaisir de constamment la troubler.
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Post IV | Mots 922
Sunahirī Ghāha | Bouton d'Or


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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Dim 06 Fév 2022, 21:08


Rebattre les cartes

Avec une détonante légèreté comparativement à la taille de l'animal, le Simurgh se posa au sol dans un battement d'aile grondant. Et, sitôt Maximilien descendu de la monture, Haurvatât commença à se rapetisser jusqu'à atteindre la taille d'un gros chien qui trottait derrière l'Humain. Terminant ainsi le chemin à pied, il balaya du regard son environnement et ceux qui l'habitaient et qui dévisageaient l'inconnu qu'il était. Il y constata des divergences de réactions. Certains le détaillait avec sévérité et méfiance, semblant mécontent de sa présence, prêts à le jeter à coups d'épées de leur terre au seul mot de travers. Les autres voyaient dans leurs yeux briller un éclat brûlant et triomphant. « Dîtes-moi à qui je peux m'adresser. » les interpella-t-il sans introductions quelconque après s'être arrêté dans le village. « Le Thur est occupé. Je s'rai sa voix. » répondit l'un des Réprouvés présent en lui faisant signe d'approcher à la table où il était installé. Un tonneau de bière se trouvait à côté, faisant couler la boisson à flot, tandis que la table était garnie de charcuteries plus diverses que variées. Avec un peu de pain pour accompagner. Maximilien s'avança, la mine sévère et l'air résolu. « Assis-toi. » invita le Manichéen en mordant dans un morceau de jambon fumé. « Ça ira. » rétorqua le rouquin avec une rudesse mal réfréné. À cet instant le Réprouvé le fixa d'un nouveau regard. Plus irrité. Plus agacé. Dans un silence tendu, il avala sa pièce de viande avant se désaltérer d'une gorgée du houblon, concluant en reposant la chope sans aménité sur la table. Enfin il se redressa, faisant face à l'Humain qui gardait encore le silence, ancrant ses iris dans ceux du voyageur avec la même sévérité qu'affichait le Kaaiji. Kendov do Silus ou non, ça allait quand même pas être un merdeux d'Humain qui allait le faire chier alors qu'il acceptait d'échanger avec lui. « Quoi ? » cracha-t-il à la figure de Maximilien. « Y a un problème ? T'es pas content de foutre une raclée à ces connards de Sorciers ? J'croyais qu'c'était pas l'grand amour entre vous pourtant. ». Un rictus effronté s'immisça à la commissure des lèvres du Kaaiji. N'avait-il rien dit encore que le ton montait déjà. Alors il s'assit à moitié sur le rebord de table, sans détacher son attention du Réprouvé. « Une raclée. Sérieusement ? » ria-t-il, cynique. « C'est pour ça que je suis venu. Je me demandais si vous étiez réellement parti pour marcher vers Amestris ou si... » « Sur Amestris. » corrigea le Réprouvé. Maximilien arqua un sourcil, désabusé. Donc ils partaient réellement en guerre. « Tu te rends compte au moins de ce que tu dis ? ». Par un effet de mimétisme, dû entre autre à la réaction de son vis-à-vis, Maximilien avait finalement délaissé la formalité pour la familiarité. De toute façon, ça semblait pas être leur problème la courtoisie. « Ce serait déjà un miracle si vous vous en sortiez sans trop de blessés jusqu'aux portes de la ville, et tu crois vraiment que vous allez la réduire en cendre ? » répliqua le Kaaiji dans une incompréhension totale. « Si c'était pour dire que tu te dégonflais, t'aurai pu rester dans ton trou. » railla le Bipolaire en récupérant sa chope de bière, son regard croisant celui de son pair duquel une lueur moqueuse s'en échappait. « Il n'y a rien de dégonflé. C'est seulement être rationnel. » répliqua Maximilien en quittant le plateau pour refaire face à son interlocuteur. Et pour une fois qu'il l'était, c'est que la situation était trop insensée. « Tu sais que ça va juste être une boucherie que vous aurez j'espère ? Et ce sera pas la viande de Sorciers qui sera haché. » siffla le rouquin dans sa métaphore filée. « N'importe qui de sain d'esprit s'en rend un minimum compte. Si tu crois que quiconque d'extérieur à votre race accepte de vous rejoindre dans cette folie, c'est que vous êtes vraiment con. » s'agaça Maximilien. Le mot lui avait échappé. Il le pensait cependant. Toutefois il était mal placé et lancé sur le mauvais ton. La chope s'écrasa violemment sur la table tandis que le poing qui la tenait s'emparât du col de l'Obstiné. Face à cette situation, Haurvatât se mit en position d'attaque, grossissant un peu plus chaque seconde et prêt à se jeter sur l'agresseur. « Répète voir. Si on a b'soin d'un avis on te le f'ras savoir. Et si tu préfères rester à l'abri comme une gonzesse, rentre donc dans ta putain de ville paumée. On se pass'ra de toi et de tes putains d'avis à deux balles. ». La rage brûlait les iris du Réprouvé. Elle gonflait le cœur de l'Humain. Les plumes sur ses ailes s'étaient hérissées à la seconde où la main c'était refermée sur son habit, doublant leur volume déjà important. La mâchoire serrée, il laissa une suspension avant répondre. « J'ai dis : vous irez seuls à Amestris, vous vous retrouverez seuls comme des cons face aux Mages Noirs, et vous crèverez seuls et comme les cons que vous êtes à vous bercer de l'illusion de la victoire. » défia Maximilien sans un geste. En même temps il sentit un picotement dans sa nuque. Une fine brume noire commença à émaner de son corps. Deux billes claires se détachaient de la masse ténébreuse et surplombait l'épaule du rouquin. Il sentit alors la poigne sur son vêtement se relâcher. À peine recula-t-il qu'il vit le bras du Réprouvé se lever pour se lancer sur lui. Un grondement raisonna : Haurvatât. Cependant il ne pouvait défendre son maître. Il était en plein dans la trajectoire et risquait surtout de le blesser. Sa crainte fut apaisée à la suite de l'action. À son tour, Maximilien s'empara du tissu de son interlocuteur. À son tour il rapprocha le Manichéen comme le coup fusa, la main de celui-ci s'écrasant dans le vide et la brume ténébreuse. Maximilien le relâcha juste après, s'écartant d'un pas afin d'y remettre une distance moyenne de sécurité, ses iris plantées dans celles de son agresseur qui avait immédiatement retiré son poing de la texture duveteuse de l'ombre. Autour, il sentait la tension monter et l'œil des Réprouvés rivé sur lui. Outre le fait que se confronter ainsi à l'un d'eux semblait clairement une très mauvaise idée, il ne songeait pas un instant que la manifestation de son Ira était une cause supplémentaire à cette situation qui s'embrasait bien vite, imaginant plutôt la réaction du Simurgh en être la cause. Seulement, généralement, c'était de la peau des Sorciers que les ténèbres s'échappaient. Non des Humains. C'est pourtant en son vis-à-vis qu'il observa un véritable changement, sans trop savoir quoi. Le fait étant qu'ils étaient peu des races extérieure à agir ainsi envers l'un d'eux, dans la confrontation. Il comprenait pourquoi les Zaahin avait choisi cet étranger pour le convier à l'Odon Do Dur. Si tout les Humains étaient comme celui-ci, ce devait obligatoirement être à cause de ces bâtards d'Angelots qu'ils n'avaient encore jamais échangés. « Casses-toi. Ça sert à rien qu'tu sois ici si c'est pour mettre en question notre guerre. » siffla le Réprouvé, mécontent de cet échange malgré la surprise de son rendu. « J'ai eu ma dose de guerre et de morts inutiles. Si c'est pas votre cas tant mieux pour vous alors. » commenta Maximilien, les fantômes des sacrifiés de la guerre des crocs hantant encore son esprit. La poussière obscure s'effaça, tombant au sol en volute de cendre mais ne l'atteignant jamais cependant. « Quand ce sera fini, dîtes pas que vous avez pas été prévenu et allez pas vous plaindre. » ajouta-t-il avec un regard panoramique et tournant les talons pour quitter le cercle formé autour des deux protagonistes. Un enfant couru vers lui, le sourire aux lèvres. Tout d'abord pour le savoir ici, depuis le temps. Ensuite parce qu'il n'avait jamais eu l'occasion de le voir comme ça. On aurait dit un vrai Réprouvé, et ça il en était content. « Dis tu restes ? Hein tu restes ! » s'exlama Nir en se faufilant devant son père. Le Kaaiji marqua un arrêt, détaillant l'enfant dont il s'était fait la raison devoir le considérer comme le fils qu'il se disait être, puis reprit son chemin, une main se posant sur la tête du petit Réprouvé. « Pas cette fois. ». Une moue déçue se dessina sur le visage de l'enfant.
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Post V | Mots 1419


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Maximilien Eraël
Lun 14 Fév 2022, 21:22


Rebattre les cartes

La réaction qu'il avait obtenu des Réprouvés suite à son intervention chez eux, quoiqu'elle était prévisible au vu de la tournure qu'avait prit leur échange, avait poussé Maximilien à ne pas s'attarder chez eux de trop. Il avait beau avoir ce privilège de pouvoir rentrer dans Bouton-d'Or et en sortir la tête sur les épaules, il ne fallait pas jouer la provocation de trop. Aussi était-il rapidement reparti, emmenant Nir qui refusait de le lâcher avec lui. Le Simurgh atterrissant devant les portes d'Utopia en début de matinée — fait qui déboussola grandement le rouquin puisqu'il était parti à une heure où le soleil était déjà plus haut — le Kaaiji récolta un regard curieux des gardes postés à l'entrée. « Sarīraka ? Où vous étiez passé ? » interrogea l'un tandis que Maximilien descendit de sa monture. « On se tutoyait y a pas encore si longtemps de ça, inutile d'en changer. » fit plutôt remarquer l'Obstiné en aidant le petit Réprouvé à poser pied à terre. Les deux soldats échangèrent un regard amusé. Ils n'étaient même pas étonnés de la riposte du rouquin. « Je suis allé à Sunahirī Ghāha. » répondit enfin ce dernier. « De vrais têtes de mules ces Réprouvés. » ronchonna-t-il en passant une main dans les plumes d'Haurvatât. À peine avait-il prononcé ces mots qu'une nouvelle fois les deux gardes échangèrent une œillade rieuse, avant s'esclaffer sous l'œil ébahi de Maximilien. « On peut savoir ce qui est drôle ? » interrogea à son tour les gardes avec gravité, l'esprit encore imprégné de sa discussion avec le Manichéen. « Pas grand chose. C'est seulement cocasse que cette remarque vienne de celui qu'on appelle l'Obstiné. » répondit le deuxième soldat en se redressant, un large sourire encore amusé aux lèvres. Maximilien le fixa un instant, surprit. Puis un sourire se dessina également sur son visage. Touché. Il n'avait absolument aucun moyen de contester cette affirmation. Sans un mot il passa la porte pour retrouver la chaleur du chez soi le temps de quelques minutes avant entamer pleinement la journée.

Lorsqu'il rentra chez lui, d'abord il fut surprit de ne pas tomber sur Nir — ou plutôt que Nir ne lui tombe pas dessus. Puis il fut surprit de ne trouver simplement personne, jusqu'à pénétrer le salon ouvert où il constata tout son monde rassemblé. Il y découvrit ses enfants qui jouaient avec leurs oiseaux. Kao qui se vint se percher avec un hululement joyeux sur son épaule. Et Nassima qui échangeait avec courtoisie avec une parfaite étrangère. Les traits fins, une coupe mi-longue d'un noir de jais, élancée. Mais surtout armée. « Je vous l'avais dis qu'il rentrerait avant le soir. » fit celle-ci avant porter le verre de thé fumant à ses lèvres. « Pāṁ ! » s'exclamèrent en cœur les deux enfants en se jetant sur lui. Rapidement il mit genou à terre pour être à leur hauteur et les enlacer de ses bras. « Del Haftavân, je ne vous attendez pas déjà. » - « J'ai dû écourter mon séjour. » répondit-il sans détacher son regard de l'inconnue. « Tant mieux. Nazaré m'a dit devoir vous parler. Je lui ai expliqué que vous étiez absent, et elle a insisté pour rester. ». Nazaré ? « Dans ce cas allons parler. » rétorqua le rouquin en se redressant. Après un rictus, l'intéressée fit de même et l'accompagna dans le signe de main qu'il lui fit.

La menant jusqu'au bureau, il en ferma la porte à clé sur eux. « Bien, Nazaré. On peut savoir qui vous êtes et ce que vous voulez pour entrer sans invitations ou même sans autorisations chez moi ? » l'interrogea-t-il en lui faisant face, les bras croisés et la mine visiblement irritée.  L'intruse récupéra l'unique chaise de la pièce et s'y assit. « J'ai dis à Nassima que tu étais une connaissance de l'armée. Elle n'a eut aucun mal à me croire. » expliqua-t-elle d'abord comment elle en était venue à pouvoir prendre un thé en compagnie de la nourrice et les enfants, ce qui n'eut pas pour effet de satisfaire le rouquin pour autant, au contraire. « Ça commence à se propager, tu le sais ça ? » sourit-elle avant qu'il ne puisse prendre la parole. Il n'avait cependant pas la foutue idée de ce dont elle voulait parler, ce qu'elle comprit à son expression. « Ils ne sont pas beaucoup à avoir dévoilé un Ira. Apparemment ça y est, tu fais parti de ce cercle restreint. ». Le rouquin garda encore le silence. C'était à Durienrisda la première fois qu'on le lui avait fait remarquer. Depuis il avait prit garde aux signes, avait chercher à le faire se matérialiser, comme le faisait les quelques autres. Ça n'avait jamais fonctionné. Il ne comprenait pas comment ça marchait. Il avait cependant fini par remarquer que les quelques fois où il s'était manifesté, c'était en réponse à un sentiment passionné, plus généralement une colère qui le submergeait à la manière de ces vagues scélérates dont il avait entendu le récit. « Comment s'appelle-t-il ? » - « Pardon ? ». La question avait désarçonné le Kaaiji. Il ignorait que cette créature uniquement brumeuse était dotée d'un nom. Alors l'étrangère se releva, un air las dessinant ses traits. « C'est évident que tu sois incapable de faire appel à lui si tu es incapable de le nommer. » souffla-t-elle avec dépit. « Connais-le. Et laisse-le te connaître. Un Ira ne se dompte pas, il s'apprivoise. Je reviendrai à ce moment là seulement, et nous en discuterons. » expliqua-t-elle en s'avançant vers Maximilien. « Je t'aiderai à apprendre à faire appel à lui, à t'en faire l'allié qu'il peut être. Mais en l'état actuel des choses, je ne peux rien pour toi. » ajouta-t-elle face au rouquin et un sourire mesquin aux lèvres. D'un regard elle lui fit comprendre qu'elle désirait partir. Alors il rouvrit la porte, l'esprit embrumé de ce qu'elle lui avait énoncée. « Et pourquoi tu veux m'aider ainsi ? » l'interrogea-t-il avant qu'elle ne parte. « A-t-on vraiment besoin de se justifier pour chacun de nos actes ? ». C'était une vraie question. Il savait que la réponse était négative même si, généralement, un acte sans autres raisons que l'impulsion de l'envie étaient rarement des actes de bontés. Ceux-là étaient coûteux et relevaient souvent de la redevance ou se payaient au prix d'un retour d'ascenseur. « Au fait. Les Nains sont à errer prêt de la Caserne. Tu devrais prendre l'arme qu'ils ont confectionné en y allant. » conclu-t-elle avant refermer la porte derrière elle.
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Post VI | Mots 1102
Sarīraka | Caporal
Sunahirī Ghāha | Bouton d'Or


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Maximilien Eraël
Lun 14 Fév 2022, 22:05


Rebattre les cartes

Après le départ de la brune, Maximilien resta un instant seul et interdit. Cette femme avait eu l'allure de fantôme à apparaître, lui assener ses vérités et repartir comme elle était venue, sans explications. Le fait étant qu'elle ne s'était pas invitée en ennemie demeurait le plus important aux yeux du Kaaiji. Enfin il s'apprêta à rejoindre Nassima et les enfants, marquant un vif arrêt au souvenir des derniers mots de l'étrangère. Ainsi récupéra-t-il l'arme qu'il avait obtenu des Nains sur Tælora avant définitivement quitter la pièce. « Je dois repartir. » fit-il à la nourrice en allant embrasser chacun des enfants qui affichèrent un air boudeur à cette annonce. « Déjà ? Vous devriez prendre le temps de vous reposer, vous allez vous ruiner la santé à courir dans tout les sens sans prendre un instant pour vous. Il faut vous ménager, pour vous mais aussi pour Aurel et Sharihzad. » répliqua-t-elle surprise de le voir déjà quitter la maisonnée. « J'espère que vous tenez le même discours à votre époux. » railla Maximilien, amusé de se faire sermonner de cette façon par la femme d'un autre. « Lui c'est différent. Je ne l'aurai simplement pas laissé quitter le lit avant qu'il ne fasse une nuit complète. » ria-t-elle à l'idée. « Il aurait ensuite fallu qu'il explique son absence à son Sarīraka. » enchéri Maximilien. « Ça tombe bien j'entretiens de bonnes relations avec lui. » répliqua l'Humaine en fixant le rouquin, l'œil malicieux, en rentrant dans son jeu. Maximilien sourit. « Au moins, si un jour il n'était pas présent, je saurai pourquoi maintenant. » ria-t-il en conclusion.

À l'entrée de la caserne, comme l'étrangère le lui avait annoncée, les Nains étaient là. Cela faisait quelques temps déjà qu'ils étaient arrivés à Utopia. Ils avaient été une curiosité de prime abord. Puis, le temps passant, ils avaient fini par se fondre dans leur nouveau décor. Il ne connaissait pas très bien ces êtres. Il savait juste qu'ils étaient d'excellents forgerons et des combattants tout aussi doués. Avant qu'il n'ait pu connaître la raison de la présence des Petits Hommes en ces lieux, le Kaaiji se fit interpeller par Naveen. « Alors Eraël, on a loupé le réveilleur ? » se moqua ce dernier en s'approchant du rouquin. « Difficile de manquer le réveilleur quand on n'a pas fermé l'œil. » répliqua Maximilien en le rejoignant. « Une nuit agitée, je vois. ». Le rouquin arqua un sourcil. Le sourire en coin qu'affichait son comparse voulait tout dire. « J'aurai préféré. » ironisa-t-il en s'enfonçant dans le camp avant s'expliquer sous l'œil intrigué de celui qui était encore il y a peu son supérieur. « J'ai fait un aller-retour en vitesse chez les Réprouvés. » - « À Saṭphaika ? Pourquoi ? ». Maximilien répondit tout d'abord d'un rire jaune avant se retourner pour faire face au soldat qui s'était arrêté, interloqué. « Si seulement c'était à Saṭphaika que j'étais. » commença-t-il. « Non c'est à Sunahirī Ghāha que je suis allé. ». Le nouveau centre névralgique de la race. « Et t'es revenu la tête sur les épaules ? Chapeau bas. Et pourquoi t'es allé leur rendre visite ? ». Maximilien afficha une moue contrariée. « Parce qu'ils m'ont gentiment invité à participer à leur vendetta contre les Sorciers. » - « Cette histoire va trop loin. » soupira Naveen. Il marqua un temps. « Le pire c'est que ça pourrait se tenir l'explication des Sorciers. » ajouta-t-il avec ennui. « Enfin, ça m'étonnerait que ce Mage ait eut quelques remords à tuer cette femme. » ajouta-t-il en croisant les bras, la tête penchée sur le côté. Maximilien ne pouvait nier. L'inimitié entre ces deux races était trop grande pour qu'ils puissent réellement se battre côte à côte sans incident. Cela ne changeait en rien que c'était une mission suicide ce qu'ils prévoyaient. « Tu as accepté ? » interrogea le Caporal d'un air grave. « Non. Trop de raisons m'en empêche. ». Son statut, dans un premier temps. Mais également — et surtout — la libération des esclaves Humains. Une nouvelle qui avait parue à peine croyable. Est-ce que ça rachetait ce qu'ils avaient fait ? Sûrement pas. Mais cela atténuerait grandement le conflit entre leurs races, c'était évident.

Le regard du rouquin se déporta derrière l'épaule de son pair à la vision des Nains qui pénétraient la cour de la caserne. « Pourquoi ils sont là ? » interrogea-t-il Naveen en lui indiquant les silhouettes d'un signe de tête. « Ils ont été invités. ». La voix venait de derrière Maximilien. Surprit il se retourna pour faire face à son Capitaine. L'un des Nains se rapprocha alors du trio. Emmanuel s'avança de même. « Salutation. Est-ce que un de vous est chef de les armées ? » demanda le Petit Homme dans un commun que l'on devinait encore en plein apprentissage tandis que son regard allait d'un Humain à l'autre. Ce que le monde d'En-Haut était grand... Il en avait régulièrement le vertige de s'imaginer à leur taille. « Il n'y a que la Reine qui peut prétendre porter ce titre. » répondit le capitaine dans le même dialecte. « S'il y a un message à faire passer, je me chargerai de l'annoncer à mes supérieurs. ». Le Nain eut un temps de réflexion. Probablement celui qu'il lui fallait pour être sûr d'avoir comprit ce que lui avait répondu l'Humain et être certain de la tournure de sa propre phrase à venir. Il commença à ouvrir la bouche. Puis la referma aussitôt en fronçant des sourcils. Qu'est-ce qu'il n'aimait pas être dans cette situation. Pourquoi Alþjófr avait-il dû partir ? Et pourquoi Þorinn lui avait demandé de l'accompagner et d'échanger avec le trio ? Il décida donc de les envoyer directement à ce dernier. « Þorinn. Il vouloir... Parler de... ». Comment disait-on déjà ? « De les épées. De pourquoi on utilise elles. » réussi-t-il à expliquer enfin, pointant du doigt l'arme au manche de bois sombre et au pommeau strié du métal de damas que portait Maximilien à sa hanche. Le trio porta son attention sur le second Nain en présence, déjà en plein échange. Voilà qui était curieux. Qu'est-ce que ces Nains avaient bien à apprendre à des soldats sur le maniement d'une épée. À des militaires de la Phalange qui plus est. « Très bien. Je vais aller le voir. » répondit le capitaine en s'éloignant, laissant ses subordonnés en compagnie du jeune Nain. Plus jeune que le second tout du moins. « Je peux la voir ? » reprit celui-ci à l'attention de Maximilien après quelques secondes. « Bien sûr. » répondit celui-ci en se défaisant de l'arme comme il se rapprochait du petit être pour la lui tendre. Celui-ci le dévisagea un instant. C'était curieux. Il avait un accent moins prononcé — pour ainsi dire totalement absent même — que le soldat à qui il s'était adressé juste avant. Sans parler de sa taille. Il devait bien faire trois fois la sienne. Est-ce que c'était un géant lui aussi, comme ces géants qui avaient attaqué la ville portuaire ? Non, évidemment. Il ne porterait pas cet ouvrage si c'était le cas. Sans y prêter plus attention, il se saisit de l'étui de cuir et en sorti l'épée, une nouvelle lueur illuminant son regard. Elle n'avait cependant rien de guerrière, bien au contraire. Les caporaux observèrent avec curiosité le Nain jouer avec la lame, la soupesant, la faisant tournoyer sur elle et en apprécier le grain et les détails. Elle était des plus simple, pourtant elle demeurait élégante. Le dessin du damas était comme une brume léchant la lame. C'était forcément l'œuvre d'un maître pour réussir une œuvre comme celle-là, d'autant plus en devant y mêler de l'estak en quantité parfaite. Alors il poussa une exclamation dans une langue inconnue des deux Humains. Il venait de trouver la signature de son créateur. Ginarr. Le mentor d'Alþjófr. Il était l'un des meilleurs forgerons de la Terre de Feu. Il ne s'était plus dévoué qu'à cela depuis quelques années maintenant. Maximilien scruta le Nain encore quelques secondes. Il maniait le fer avec une telle dextérité, on aurait dit une danse. « Estak dans la arme. Elle être plus maniable que arme normale. » expliqua-t-il en préambule tandis qu'il rangeait l'arme pour la rendre à son propriétaire. « Estak ? Qu'est-ce que c'est qu'à ça ? » s'interrogea Naveen. « Un matériau exploité pour notre peuple. ». C'était le second Nain, Þorinn, qui avait répondu. Celui-ci s'exprimait avec bien plus d'aisance que son compère, quoi que leurs accents prononcés étaient identiques. « Voici le Caporal Kasu et le Caporal Eraël. Ils étaient présents à Port Dirælla également. » intervint Emmanuel. Les deux nommés saluèrent d'un signe de tête le Nain. « Enchanté. Je m'appelle Þorinn. » - « Et moi être Hár. » compléta le plus jeune d'un large sourire en salut, ravi d'avoir comprit rapidement cette conversation-ci. « Les Nains requièrent une parole de la part de tout les détenteurs de leurs armes. » expliqua le Capitaine à ses subordonnés. « Une parole ? » questionna Maximilien. « Ce ne sont pas des armes standards. Elles sont solides et flexibles. Tranchantes et perforantes. Protectrices et dangereuses. Il n'existe pas arme plus solide et plus malléable. » que celles imprégnée de l'estak. Il ne rajouta cependant pas ce détail. Le minéral était trop précieux et trop important pour en dévoiler toute ses particularités alors que rien n'avait été officiellement conclu entre leurs deux peuples. « Mais plus encore. Ce sont des armes imaginées et forgées par les Nains. » ajouta-t-il avec sérieux et gravité. « Elles ne sont pas créées pour envahir une population et la décimer. Elles sont les œuvres unique de notre peuple. Elles ne sont pas faites pour faire saigner un être par simple esprit de conquête ou de vengeance. ». Il marqua un temps, le silence planant autour du petit groupe. « Songez-y en la portant, et surtout en la dégainant. Surtout vous. » appuya-t-il en arrêtant son regard sur chacun des Humains qui lui faisait face. « Notre peuple a risqué sa vie et son existence pour ne pas avoir voulu être complice d'un génocide et fournit ces armes à une race dont l'objectif était d'éliminer la vôtre. ». Quelque chose de pesant planait dans l'air à ces propos. La mémoire d'un épisode atroce. La menace de trahir un peuple qui préférait se révolter contre l'agresseur avec les risques que cela comprenait, plutôt que se retrouvait indirectement les mains souillées par le sang. Le partage d'un événement commun aux deux races en présence. Maximilien comprenait mieux pourquoi ils s'étaient aventurés à l'intérieur du Désert sans redouter la perte de magie. Il posa un œil sur l'épée qu'il tenait encore en main. Alors, à l'image de Naveen, il offrit un signe de tête approbatif aux avertissements du Nain et se fit également cette promesse à lui-même. Jamais il ne devrait sortir cette épée dans un autre contexte que pour l'Humanité. En aucun cas dans une situation égale à celle lui ayant offert les titres de Guerrier du Pardon ou de Champion d'Ildirim. Elle serait uniquement la main du Gardien du Désert, et de personne d'autre. La lame des Humains.
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Post VII | Mots 1883
Sarīraka | Caporal
Saṭphaika | Stenfek
Sunahirī Ghāha | Bouton d'Or


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Maximilien Eraël
Dim 13 Mar 2022, 16:34


Rebattre les cartes

«
Je confirme. C'est bien un œuf de Jhilī dā Kī. ». Le biologiste se tourna vers Maximilien en même temps qu'il prononçait ces paroles. « Où vous l'avez trouvé ? » - « Dans la carrière d'extraction de sable » répondit le rouquin sans détacher son regard de l'œuf nacré exposé sur le bureau. La lumière rougeoyante du couchant traversant avec difficulté les moucharabieh dessinait des fleurs de feu sur la coquille. Un silence ponctuait les mots du rouquin, aussi tourna-t-il le visage en direction du spécialiste. À l'expression de l'homme, il devina que celui-ci n'était pas rassuré. Une forme certaine de curiosité était pourtant également visible dans son regard. « Je ne suis pas sûr que l'idée de le ramener en ville ait été bonne. Si sa mère le cherche ? » déclara finalement celui-ci et confirmant l'une des hypothèses de Maximilien. « Ils ne s'approchent pas des villes, non ? » - « Oui, mais les choses sont différentes lorsque l'on parle d'une mère et son enfant. » rétorqua vivement l'homme. Il n'avait pas tort et Maximilien aurait d'ailleurs corrigé en un parent avec son enfant. « Mais si le problème ne venait que de là. Un jour il sera plus grand que n'importe quel bâtiment d'Utopia, et il sera probablement ravi de gober tout ses habitants. ». Le Kaaiji sourit malgré la menace lancée. « Oui, c'est ce qui arrive quand on croise un ver sauvage au milieu du désert. ». Et c'était d'ailleurs pour cette même raison qu'il l'avait ramené. « Mais qu'est-ce qu'on sait sur le caractère d'un Jhilī dā Kī ayant grandi au sein des communautés humaines ? Un chien errant est une bête sauvage et dangereuse. Mais domestiqué, c'est un gardien fidèle. » - « Toutes les bêtes sauvages ne sont pas domesticables. » répliqua le biologiste. À nouveau, Maximilien ne pouvait véritablement nier l'affirmation, toutefois « Si un homme a la possibilité de rendre amical un dragon, n'importe qui peut faire de même avec un Jhilī dā Kī. » ajouta l'Obstiné dans la seconde. Son vis-à-vis poussa un soupir. À son tour il n'avait rien à répondre à ça, car il avait raison qu'un ver des sables avait valeur de ridicule insecte comparé à un dragon. « Réfléchissez. Utopia est la seule ville qui n'est pas cachée et qui est connue de tous. Ce n'est que le Ma'Ahid et les dangers du désert qui maintiennent le monde éloigné. Mais rien ne garantit que les craintes de la Sūrakan à l'époque ne soient infondées. Peut-être que ce ne sera pas les Démons. Peut-être que ce ne sera que dans plusieurs décennies. Mais c'est une éventualité qui n'est pas à écarter et je pense que ça se tente d'avoir un Jhilī dā Kī sous la main pour faire rempart et laisser à l'armée le temps de s'organiser pour défendre la ville et ses citoyens. ». Malgré les réticences du biologiste, les arguments du rouquin faisaient sens et il ne pouvait contester ce qui était avancé. Néanmoins, à son regard de scientifique, c'était une logique irresponsable. Actuellement, la balance penchait avant tout sur les bénéfices que pouvait apporter une entreprise comme celle-ci, en effet. Mais en sera-t-il de même quand la bête sera aussi large qu'un bâtiment et aussi grand qu'un Zihaag ? Il ne parierait pas. Conscient cependant que même cet argument trouverai réponse au problème dans la bouche de son vis-à-vis, il cracha un râle de résignation. « Très bien, puisque mes avertissements sont inutiles. Mais si ça tourne mal, préparez-vous aux conséquences qui pourraient être grave. » prévint-il en ancrant son regard dans les émeraudes de Maximilien et le menaçant de son index. Il avait fait tout ce qu'il pouvait. Qu'impose ce qu'il pouvait lui dire, et ça ne l'étonnait finalement pas tant, le rouquin n'en ferait qu'à sa tête et resterait buté sur son idée. « Et vous allez le mettre où en attendant ? » demanda le biologiste. « Et bien, j'ai plus qu'à faire un bac à sable dans la cour si je veux éviter qu'il meurt avant même avoir éclot. ». Ce qu'il s'appliqua à immédiatement faire une fois le scientifique parti.

Une claire obscurité baignait la ville à présent. L'heure pour les plus jeunes de s'abandonner malgré eux au sommeil, et pour les plus âgés s'en aller plus encore dans les méandres de la nuit qu'ils avaient rejoint il y a quelques heures déjà. C'est ainsi que Maximilien, comme à l'accoutumée, dû se débattre et négocier avec Sharihzad et Aurel qui refusaient se coucher. Quoi qu'ils étaient plus conciliant depuis quelques jours. Même enfant on pouvait être atteint par la sagesse. « Bonne nuit, petit chat. » - « Bonn'uit papa. » souhaita Sharihzad à son tour tandis qu'elle recevait un baiser de ce dernier sur la tête. « Bonne nuit, petit roi. ». Il s'était fait à cette couronne qui avait été imposée à Aurel pour l'unique raison que le mal était fait et qu'il ne pouvait plus rien y faire. Sans compter que le premier à tenter quoi que ce soit contre le garçonnet subirait son courroux, qu'importe la personne. « Bonn'uit papa. » répondit Aurel, reprenant les mots de sa sœur lorsque le Kaaiji l'embrassa à son tour. Celui-ci s'éloigna alors des lits des enfants et marqua un arrêt en ouvrant la porte pour caresser des yeux le visage innocent des petits, s'attardant sur celui d'Aurel. Cela faisait plusieurs jours qu'il n'avait pas fait de cauchemars. Il espérait que ces derniers soient terminés.

À la faible lueur offerte par les lampes à huile encore allumées, Maximilien traversait la maisonnée, jetant un coup d'œil dans la cour à l'arrière lorsqu'il passa devant. Cet endroit commençait à devenir une véritable animalerie. Entre le bac à sable pour l'œuf, l'abri pour les oiseaux, celui pour Haurvatât souvent envahit d'un kéfir, et l'entrée creusée par l'ishim qui venait de temps à autre trouver refuge et nourriture, il y avait à peine la place pour eux à présent. Ne manquait que Kao à l'appel, parti chasser vraisemblablement. Enfin le Kaahi rejoint son bureau, son œil glissant d'abord sur une missive mise de côté dont le cachet avait cependant été brisé. Il fallait qu'il trouve le temps de parler à Luam. Mais il avait d'abord quelque chose d'important à faire. Il s'était rendu compte de la priorité qu'il devait y mettre suite à la guerre des crocs et celle qu'allait lancer les Réprouvés. Avec une nouvelle urgence il attrapa du papier et son nécessaire d'écriture avant s'installer derrière le bureau. Il inspira profondément et souffla de même avant ouvrir le flacon d'encre et attraper la plume qu'il imbiba d'encre. Un instant la plume resta suspendu au-dessus du parchemin. Ça avait déjà été son problème la première fois qu'il s'y était essayé. Il ignorait comment commencer cette lettre. Il lui était bien plus simple de s'exprimer de vive voix que via un morceau de papier. La formalité était bien plus simple à appréhender par la parole que par l'écrit. Pour lui tout du moins. Finalement il se décida. Tergiverser trente ans n'allait pas faire avancer les choses.


À l'intention de Dal Sūrakan Scylla Taiji


Votre Majesté,

Cela fait longtemps que ce message aurait dû vous parvenir afin de vous offrir une réponse concernant votre proposition à devenir porte-parole de notre peuple envers celui des Sirènes. Il m'aura fallu cependant le temps de la réflexion afin de peser les enjeux et les responsabilités d'un tel rôle inenvisagé, mais que j'endosserai avec respect et honneur.

Il n'y a aucune garantie que les Sirènes acceptent d'échanger, si ce n'est de simplement ouvrir la conversation avec nous. Un tel projet aurait été plus aisé à mener avec d'autres races. Toutefois ce sont les nombreux événements récents ayant secoués le monde qui auront mis un terme aux hésitations qui pouvaient être soulevées et dirigés sur la décision à prendre dans cette réponse tardive.

Je me tiens à toutes vos dispositions, et m'engage à vos côtés dans les discussions désirées et commandées.

Lusterat Sūrakan

Del Haftavân Maximilien Eraël
En même temps qu'il écrivait, diverses pensées lui traversait l'esprit. Des mots qu'il conservait pour lui. Peser les enjeux, oui. Mais surtout, trouver une réponse à la question "était-il le mieux placé pour ça ?" Non, bien sûr. Il ne connaissait rien à ce peuple sinon qu'ils étaient trop prétentieux et savaient se transformer en simili de poisson. Sans parler qu'il n'était simplement personne là bas. À part éventuellement le couillon qui avait causé la dilapidation d'une partie de leur richesse. C'est pourtant ce détail qui l'avait en partie amener à accepter. Aucune garantie ? Il aurait même pu parier. Il se souvenait encore du ton et des mots qu'avait employée cette Ondine à Durienrisda, traitant la population Humaine "d'êtres inférieurs". Deuxième point l'ayant amené à accepter. Une sorte de défiance envers cette horripilante attitude. Il ne laisserait personne insulter les siens et lui avec et s'en sortir comme si rien ne s'était passé, ni n'avait été dit. D'autres races. Plus ouvertes avait-il voulu ajouter. Il s'était retenu de ce commentaire. C'était une chose de vouloir tendre une main au risque de se la faire bouffer. S'en était une autre que de gifler l'autre d'un revers de la seconde sans qu'il n'ait eu le temps de se saisir de la première. Puis, à peine conclut-il le message, Maximilien jeta la plume sur le bureau dans une longue expiration. Passant ses mains derrière sa tête, il laissa sa tête retomber sur ses paumes croisées. Il allait clairement devoir s'entraîner à écrire ce genre de message. Il avait déjà eu bien du mal pour une cinquantaine de mots tout au plus. Son œil se posa sur les trop nombreuses tâches et ratures à peine sèches. Il allait d'abord devoir réécrire ce message. Il ne pouvait décemment pas envoyer un chiffon pareil à la reine. Plus tard. Là il avait la flemme, vraiment. C'était trop casse-tête ce genre de choses. La respiration lente, il s'accorda une pause et clora les paupières. Plongé dans le silence rassurant de la nuit, un courant d'air traversa les moucharabieh et se frotta à l'épiderme du rouquin parcouru alors de frissons. C'est ce qui l'amena à rouvrir les yeux sur le vide. Une pensée en était également la cause. Les mots de la brune au matin lui était revenue. Comment s'appelle-t-il ? Elle ne lui avait donnée aucun indice sur la façon d'avoir réponse à cette question. Il réfléchit alors par quel moyen il pourrait connaître le nom de cette nouvelle manifestation. Après quelques minutes, il fronça les sourcils. Il l'avait d'abord rencontré dans ses songes. Il y avait été présent un nombre considérable de fois. Il savait également que ça avait été l'Ira à chaque fois. Sans aucune preuve, c'était plutôt quelque chose d'instinctif. Peut-être pourrait-il alors apprendre son nom dans ses rêves. La solution lui paraissait totalement absurde en vrai. C'était pourtant la moins de tout ce à quoi il avait pu penser.
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Post VIII | Mots 1836


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Maximilien Eraël
Mar 27 Sep 2022, 17:06


Rebattre les cartes

Un son interpella le rouquin. Il le connaissait. Il l'avait déjà entendu. Un peu comme un tambour de guerre qui battait la cadence. Il se dirigea en direction du bruit, ne se fiant qu'à son ouïe, seul au milieu des ténèbres. Le bruit se faisait de plus en plus clair, de plus en plus net, à mesure qu'il avançait. L'odeur de fer commença à lui piquer les narines, lui arrachant une grimace. Il ne s'arrêta pourtant pas. Alors enfin il le trouva, l'objet à l'origine du bruit. Un sac de toile épaisse posé là, par terre, au milieu de rien. Il fronça les sourcils et s'arrêta une fois le sac à ses pieds. Qu'est-ce que c'était ? Pourquoi c'était là ? Il posa un genou à terre afin de le contempler de plus prêt. Le saisissant d'une main, sa paume se recouvrit d'un liquide poisseux et rougeâtre. Sans même le porter à la bouche, sa langue fut imbibé de la saveur du fluide. C'était chaud. Ça n'avait pas de vrai goût. Celui de l'odeur à la limite. Sa curiosité au plus haut, il fini enfin par ouvrir le sac.

Un grognement féroce et sauvage survint comme le décors changea. Il se trouvait à présent chez lui. La canopée laissait filtrer les rayons dans une douce caresse sur la peau. L'écho des gazouillis des oiseaux répondait à son arrivée en une tendre mélodie. Et c'était tout. Il n'y avait personne d'autre présent dans son petit village caché dans les taillis. Seulement la faune et la flore indigène qui habillait les lieux. C'était comme s'il n'était jamais parti. C'est donc avec un sentiment de réconfort qu'il se mit en marche, redécouvrant ce paysage qu'il connaissait pourtant par cœur. Il était persuadé que tout était plus verdoyant. Il n'avait pas souvenir de ces arbres au sol et mourant ni de ces habitations mousseuses. Il ne s'arrêta qu'en bordure d'un ruisseau. Dans le lit, les pierres dessinaient le visage de ses proches. D'abord souriant. Puis pleurant et criant. D'une image tout se fit son et retentissait en un bourdonnement dysharmonique dans ses oreilles. Le brouillard tomba alors brutalement, faisant taire par la même les lamentations. Il n'y avait jamais de brouillard ici pourtant. Sans bouger, le rouquin détailla son environnement dans une tentative vaine d'y discerner quelques formes que ce soit. Essai voué à l'échec. Il n'y voyait pas à un pas de lui. L'écho de la rivière et des oiseaux avec disparus. Seul le néant l'accueillit.

~ Lorsque les Royautés se multiplieront Maximilien - Sylbille ~

Il aurait voulu répondre à la brune. L'interroger également, à propos de Nir. Lui ressembler ? En voilà une qu'il n'attendait pas. Le petit Réprouvé et lui ne partageaient aucun lien de filiation direct. Il était apparu dans sa vie et avait décrété qu'il serait son père, c'était tout. Et d'où connaissait-elle l'enfant ? Il ne put que faire des suppositions toutefois, celle-ci disparaissant à peine quelques minutes après son apparition. Il verrait ça plus tard. Après un soupir, Maximilien se tourna vers le loup assit fièrement à ses côtés, ce dernier levant le museau en même temps que le rouquin baissait les yeux sur lui, ancrant ainsi son regard émeraude dans l'azur de l'ira.

Ses yeux s'ouvrirent dans une faible pénombre. La Lune, ronde et brillante, illuminait la place aussi efficacement que les lanternes auraient pu le faire. Après une inspiration, Maximilien se leva de sa couche et alla retrouver la fenêtre. Ce fut là qu'il pu constater que la nuit touchait à sa fin. Enfilant rapidement une veste, il alla sur le toit contempler la nuit s'effacer à mesure que Jeriel s'éveillait. Le ciel était encore ténébreux et les étoiles visibles, toutefois les courbes du Désert s'illuminaient déjà d'une pâle teinte doré. Fixant cet horizon lumineux, le rouquin se replongea dans le rêve qu'il venait de quitter. C'était étrange, cette expérience. Ça s'était réellement passé ? Ce n'avait pas été juste un rêve comme un autre ? Non. Il n'avait rien pour appuyer cette négation sinon une conviction profonde. Roi, bah voyons. Il ne manquait plus que ça. Il y avait Ésus également. « Ésus... ». Connaitre son nom rendait la chose un peu plus concrète encore. Il tendit une main devant lui et s'essaya à faire appel à lui. Sans succès, encore. Il y avait quelque chose qu'il n'avait toujours pas saisit à l'évidence. La présence de Nazaré ne serait finalement pas malvenue. Un parfum commença à embaumer l'air. Le mélange de l'odeur du thé accueillant les commerçants du Madarah avant qu'ils ne commencent à préparer leurs étals, du levain au chaud, et de l'orange assaisonnée de cannelle et de miel. La tendresse du matin.

«
Vous ne voulez pas attendre qu'ils se réveillent ? ». Nassima lui avait posé cette question comme elle se défit de sa sacoche. « Ça ne changerait pas grand chose. Je les verrai juste assez pour les embrasser, rien de plus. » - « Ce qui est déjà énorme. » répliqua la nourrice en attrapant un bol d'eau qu'elle rempli jusqu'en haut. « Réfléchissez-y, s'il-vous-plaît. » ajouta-t-elle en tournant une dernière fois le visage vers le Kaaiji tandis qu'elle prenait la direction de la cour où logeait les bêtes. « J'y penserais. » répondit celui-ci dans un souffle coupable et trop tard pour qu'elle ne l'entende. Il la détailla alors quelques secondes, Haurvatât se précipitant à ses pieds à l'égal de Kao qui se posta sur son aile. Il finit par tourner les talons, se saisir de ses affaires, puis quitter la maisonnée pour directement rejoindre la caserne. La culpabilité serrait cependant sa poitrine, les mots de l'Humaine ne daignant pas quitter son esprit bien qu'il n'avait pas tout à fait le choix aujourd'hui.
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Post IX | Mots 759 (sans le premier paragraphe)


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Maximilien Eraël
Ven 02 Déc 2022, 12:45


Rebattre les cartes

 
Maximilien donna quelques coups sur la porte. Après avoir ordonné à son bataillon de préparer les chevaux, il était allé trouver Emmanuel, laissant le commandement à Amir le temps de son absence. Il devait parler de quelque chose de trop important pour attendre le jour suivant. « Eraël ? Entrez, vous tombez bien. » fit le Capitaine en voyant la silhouette du rouquin dans l'ouverture de la porte la plupart du temps ouverte, permettant à tout à chacun de venir le voir si besoin sans s'inquiéter de savoir s'il était occupé ou non. En cela, il était rare que l'on vienne le déranger si l'on trouvait sa porte fermée. Maximilien fut toutefois étonné de la remarque de son supérieur. « Il y a un problème ? » - « Dieu, non, et qu'Haziel nous préserve encore un peu. Mais je vous en prie, qu'est-ce qui vous amène ici ? » répondit-il en s'enfonçant dans son assise. « Je souhaiterais évoquer quelque chose avec vous. Un message que j'ai reçu hier, dans la soirée. » expliqua Maximilien après un temps comme il referma la porte. La mine du Capitaine se fit plus sérieuse et soucieuse. « Ce n'est rien de grave. » se reprit le Kaaiji en constatant l'effet qu'avait eu son introduction auprès de son supérieur. « Mais comme cela concerne directement l'Āramī, j'ai trouvé préférable d'en parler avec vous. » - « Comment ça ? ». Le rouquin se rapprocha pour tendre la missive afin qu'il prenne connaissance de son contenu, permettant par la même à Maximilien s'épargner la partie chiante des explications. « Vous étiez au courant de ce projet ? » - « Hum. Oui. Il a été évoqué à plusieurs reprises, mais il n'y avait encore rien de concret. Jusqu'à aujourd'hui en tout cas. » répondit Emmanuel avec négligence, tournant la lettre pour en découvrir l'expéditeur, un rictus marquant son visage en constatant qu'il s'agissait en fait d'une expéditrice. Et pas n'importe laquelle. « Vous lui avez répondu ? » - « Pas encore. » fit Maximilien en récupérant le message rendu par son supérieur. « Je voulais savoir avant si quelque chose avait été préparé ou décidé, au sein de l'Āramī. » - « Eh bien, comme vous avez pu le constater, ce n'est pas encore le cas. Et si la Marquise Leenhardt souhaite échanger avec vous à ce propos, peut-être serait-il sage d'attendre ses propositions avant de se lancer dans des initiatives qui iraient à contresens de ce qu'elle aurait déjà préparé. ». Et à ce qu'il se disait, elle en serait bien capable. Il ponctua sa phrase d'une pause, les doigts croisés devant son visage. L'attitude qu'il dégageait faisait clairement comprendre au Kaaiji qu'il ne s'agirait pas de ses derniers mots. « C'est une certitude à présent. Vous avez su vous faire remarquer, Eraël. » lâcha enfin le Capitaine dans un sourire, sans la moindre transition, saisissant de ses yeux sombres le regard aussi étonné que gêné de son subalterne. « À l'évidence, l'histoire semble nous montrer que ce sont des gens comme vous et l'Iskandar qui font la fortune des Humains. » ajouta-t-il en se levant. « Comment ça, des gens comme nous ? » - « Des gens qui osent ; qui se soucient peu de l'avis du reste du monde — des autres races — lorsqu'ils prennent une décision. ». Maximilien ne sut comment réagir à cela. Il n'avait jamais réfléchi au comportement à adopter en public. Il ne s'en était jamais vraiment préoccupé. Il était comme ça, et c'est tout. Un comportement à prendre ou à laisser, car il n'avait pas l'intention de changer, quelque en fut la raison ou la personne.

«
J'ai une question pour vous. Vous n'avez encore jamais eu à gérer des Aitasil, je me trompe ? » interrogea Emmanuel, changeant radicalement de sujet et invitant son vis-à-vis à l'accompagner à l'extérieur d'un geste du bras. « Non Kaptan. » répondit le rouquin, se doutant par avance de ce qui allait lui être annoncé. « Il est temps d'inaugurer la chose alors. » répliqua son supérieur en arrivant face au mess où ils trouvèrent un groupe de jeunes Appelés qui discutait et riait sur un banc à l'abri du soleil. Tous se levèrent brusquement quand l'un d'eux signala la présence des deux soldats. Emmanuel et Maximilien ne purent retenir un sourire en les voyant effectuer le salut militaire. S'ils avaient retenu la leçon, ils étaient encore bien maladroits dans leurs gestes. Comment leur en vouloir toutefois ? « Jeunes gens. La pause est terminée. Je vous présente el Sarīraka Eraël. Ce sera sous son autorité que vous effectuerez votre apprentissage au sein d'al Palānaikasa cette année. » fit-il à l'intention des cadets qui hochèrent timidement de la tête, avant de quitter la troupe. Ce n'était pas comme si ce nom leur était inconnu. « Sarīraka. » - « Kaptan. » salua en retour Maximilien tandis qu' il effectua à son tour le salut militaire. Alors seulement il se retourna vers les Appelés. « Vos noms ? » les questionna-t-il avec une sévérité feinte. « Je m'appelle Nora Hadi, Sarīraka. » - « Moi c'est Ekua Navneet. » - « Narendra Shripati, monsieur » - « Amun Muhsina. » - « Et moi, Resat Salah al-Din. » se présentèrent-ils simultanément, impressionnés. Il s'écoula une seconde avant que le rouquin ne brise l'austérité qui avait commencé à s'installer par une expression rieuse. « Repos, vous aurez tout le temps d'être tendu comme ça plus tard. » commença-t-il. « Allez venez. Ne tardons pas plus. » ajouta-t-il en leur faisant signe de la main de le suivre. Il commença ainsi par les mener à l'armurerie dédiée aux Appelés, afin de revêtir l'équipement de la Phalange. Aucune arme létale n'y était présente et le matériel de défense était bien plus léger. « L'équipement standard d'un membre de l'al Palānaikasa est la tahae... » commença-t-il en leur tendant à chacun une épée d'entraînement. «... mais surtout le Beaqi. ». En même temps il leur offrit un bouclier ovoïde pour chacun. « Ça change de ceux de l'al Kainā. » commenta le plus âgé des cinq. « C'est là-bas que tu as passé ton année précédente ? ». L'interrogé opina du chef. « Et vous autres ? » demanda Maximilien en se tournant vers le reste du groupe. « On vient depuis la Soranos avec Amun. » répondit Ekua en indiquant son voisin. « Chez la Kainā aussi. » - « Moi, chez la Maestria. » conclue Narendra tandis qu'ils quittaient les lieux. Maximilien réfléchit. D'une manière générale, le service militaire suivait un ordre particulier, à Utopia tout du moins. La Soranos, la Garde et la Flèche faisaient partie des premiers régiments observés pour être les moins exposés aux premières lignes. La Canine, la Phalange et la Maestria venaient seulement après. Si la Canine et la Phalange le problème venait de la proximité qu'entretenaient ces régiments avec la zone de conflit, c'était plutôt à cause des machines que les novices n'étaient pas envoyés à la Maestria. « À l'image de l'al Kainā, le régiment de l'al Palānaikasa est posté sur les premières lignes du combat. » commença à expliquer Maximilien. « C'est une unité polyvalente qui doit savoir adapter sa stratégie en temps réel. » - « Ça a l'air compliqué... » entendit-il murmurer derrière, ce qui eût de quoi le faire sourire. « Ça devient instinctif au bout d'un moment. » les rassura-t-il.
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Post X | Mots 1244 | Note à Mancy si elle passe dans le coin : j'avais oublié la lettre qu'elle lui avait envoyé xD. Comme c'était longtemps, on dit Max il a oublié lui aussi /mur
Aitasil - Appelés
Kaptan - Capitaine
Sarīraka - Caporal
al Kainā - la Canine
al Palānaikasa - la Phalange
Tahae - épée
Beaqi - bouclier


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Maximilien Eraël
Mar 17 Jan 2023, 18:33


Rebattre les cartes

 
Un genou au sol, Maximilien embrassait Aurel et Sharihzad, les enlaçant chacun dans ses bras. « Je reviens vite » leur promit-il. « Pourquoi tu veux pas on vienne chaque fois tu pars ? » se mit à bouder la fillette. « La vérité sort de la bouche des enfants. Vous vous absentez souvent ces temps-ci. Vous leur manquez . » intervint Nassima plus en arrière, un soupir ennuyé répondant à sa remarque. Il le savait. Ils lui manquaient aussi. « Promis, quand je reviens je passe toute la journée avec vous. On fera des gâteaux. Et une balade en dromadaire ? » - « Ouiiii ! Avec Nassima ! Hein tu viendras ? » réagi avec plus d'entrain l'Enfant des Cieux, se tournant vers la nourrice. Maximilien également, qui lui offrit un sourire amusé. « Je ne pourrais pas, désolée petit Shaton. » s'excusa la brune en se mettant à son tour à niveau des enfants. Un vil mensonge cependant, mais cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas passé de réels moments en famille. Seulement en famille. « Merci encore Nassima, je vous suis reconnaissant de prendre soin des enfants comme vous le faites. » lui fit le rouquin comme il se relevait, suivi par l'Humaine. « C'est normal. C'est pour ça que vous m'avez embauché, non ? » s'amusa-t-elle de la sollicitude du Kaaiji, qui posa un regard inquiet sur Aurel. Le saisissant sous les aisselles, il installa le garçonnet sur son bras. Il était peu présent, il n'empêchait en rien qu'il voyait que le petit n'allait pas bien. Dès qu'il n'était pas lancé dans une occupation quelconque, il pouvait voir une lueur de tristesse ternir son regard enfantin. « Je ferai vite. » lui souffla-t-il avant déposer un baiser sur sa tempe. La réponse d'Aurel fut immédiate en deux bras enlaçant son cou tandis qu'il se réfugia un peu plus dans les bras de son père, son visage enfoui dans son cou. Un geste de tendresse bien trop fort qui eut le terrible effet d'instiller une culpabilité sans nom dans le cœur de Maximilien. Le rire de Nassima, voilé derrière sa main, attira l'attention du rouquin. Si l'amusement dessinait ses lèvres, c'était un amour maternel qui brillait dans ses yeux. Celui qu'elle n'avait pu offrir correctement. « J'y vais. Prends soin de ta sœur à ma place. » souffla-t-il en le reposant, Aurel opinant du chef en silence.

La lueur irradiant le darrajat disparut à l'instant où la machine s'arrêta. Il avait mis le temps avant d'utiliser l'engin. Puis, après plusieurs essais — souvent infructueux au début — il se fit à l'idée que c'était bien pratique d'utilisation. L'objet, en plus d'être tout-terrain, n'avait de limite que celle qu'il lui imposait, à savoir, le point d'arrivée, à l'inverse d'un dromadaire ou d'un cheval qui avait besoin de repos, surtout au rythme de la course. Ce qui était normal. Mais, et pour cela, pour des déplacements qui se voulaient express, cette chose était plus pratique. « Vous avez de drôles de chevaux à Utopia. » commenta Yury en reposant ses yeux sur le livre dont il s'était un instant détourné, en entendant le grondement de l'appareil. Il n'eut cependant pas l'occasion de lire une ligne de plus. Un affreux frisson le saisit, crispant le moindre de ses muscles. « Bouges plus. » grogna-t-il, le nez retroussé d'une grimace contrariée. L'injonction surprit d'abord Maximilien avant qu'il n'affichât à son tour un air irrité. « Vous avez de drôles de façons de saluer les gens à Avalon. » protesta-t-il en retour, s'avançant tout de même d'un pas. « Ta gueule et bouges pas j'te dis. » insista le Colérique en reculant d'un pas une flaque de métal fondu prenant naissance à ses pieds. Alors Maximilien s'arrêta, moins par obéissance que par instinct. Une aura d'agressivité avait commencé à cerner le Déchu, assez forte pour que sa simple attitude laisse entrevoir la violence de son péché. Un œil extérieur verrait l'équivalent de deux loups, échine dressée et crocs dévoilés, prêts à se déchirer au moindre faux mouvement de l'autre. A son tour Maximilien recula d'une foulée, mains levées, sans quitter l'Ange Noir du regard, suivant des yeux la main de Yury glissant dans sa poche. Il en sortit une sphère claire, à peine plus grande qu'une mirabelle. D'un geste, il lança la bille au sol, un éclat bleuté s'en échappant comme elle rebondit pour, finalement, s'arrêter en lévitation à hauteur d'homme. L'effet fut immédiat et le rouquin put constater son vis-à-vis se détendre. « C'est quoi ? » l'interrogea-t-il, lui toujours aussi méfiant. « C'est une sorte d'amplificateur. On utilise ça pour permettre aux jeunes de maîtriser leur magie plus facilement, et surtout pour qu'ils gèrent au plus vite leurs ailes. ». Il n'y avait pas besoin de détails supplémentaire pour que Maximilien saisisse l'utilité de l'objet dans leur situation. L'objectif ici n'était pas tant de booster la magie du Déchu que d'empêcher son anti-magie, à lui, de la lui siphonner. En cela, il ne put retenir l'esquisse d'un rictus satisfait. « Apparemment t'es toujours dans la même galère avec tes ailes. » reprit Yury en se rasseyant, plus serein, sur la pierre qu'il avait désignée plus tôt comme son assise. « En même temps, c'est pas dans ton patelin que tu pourras apprendre ça. ». Il attrapa sa pipe qu'il commença à charger de tabac. « Ça a l'air d'être mieux qu'à ton départ d'Avalon, cela étant. » continua-t-il en craquant une allumette. « Je pensais pas qu'on était ici pour débriefer de ça. » rétorqua l'Obstiné qui commençait à se montrer agacé des détours que prenait le Déchu. Celui-ci le fixa quelques secondes avant souffler un épais nuage de fumée. « Il parait que tu portes l'uniforme maintenant. » - « Quoi ? ». Maximilien ne comprenait pas son fil de pensée. S'il avait l'éternité devant lui pour échanger ainsi, ce n'était pas son cas. Les secondes étaient précieuses et le Colérique lui en faisait perdre de trop. « Il y a un adage qui dit que, pour faire un soldat, il faut défaire un civil. ». A nouveau il fixa longuement l'Humain. « Il y a un air de vérité à cela on dirait. » conclut-il sa réflexion. Il y avait des choses qui trahissaient un être vivant dans un environnement militaire. La posture. L'attitude. Puis il y avait ceux qui avaient vécu la guerre. Le regard. Les expressions. Un nouveau panache de fumée s'échappa de ses lèvres. Alors il se leva, déposa la pipe sur la pierre, puis déploya ses ailes. « Normalement on apprend aux gamins en les soutenant. Va falloir te démerder comme un grand toi. ». Sans une explication supplémentaire, il s'éleva d'un battement d'ailes pour se poser sur le rocher. Lui avait eu beau faire ça, ça n'avait jamais été concluant. Qu'est-ce qui lui manquait ? « T'as déjà regardé les oiseaux s'envoler ? » - « C'est quoi le rapport ? » répondit plutôt le rouquin. Evidemment qu'il en avait vu. Tout le monde avait déjà vu s'envoler des oiseaux. « Le rapport, c'est la masse à soulever. Pourquoi crois-tu que les aigles et autres rapaces de grande taille logent dans les hauteurs ? ». Le silence régna jusqu'à ce que la réponse atteigne l'esprit du rouquin. « Et pourtant tu arrives très bien à voler sans prendre d'élan. » commenta Maximilien. « Y a aucun intérêt à se comparer à quelqu'un qui vole depuis sa naissance, et depuis plus d'un centenaire. ». Il avait arrêté de compter à partir de là. « Encore moins quand on est le premier Humain à se lancer là-dedans. ». Il n'avait pas tort. Il ne lui semblait pas avoir déjà entendu parlé d'un précédent à ce propos. « Alors quoi, tu veux me faire grimper aux arbres pour ça ? ». Un sourire dessina les lèvres du Colérique. « Non, ça ne suffira pas pour un premier essai. ». À nouveau il maintint le silence, les bras croisés, le temps que Maximilien comprenne ce qu'il avait en tête. C'était pour ça qu'il lui avait donné rendez-vous à la jonction du Désert, des Terres d'Emeraudes et de l'Edelweiss enneigé ? Qu'il lui avait conseillé de s'équiper en vêtement chaud ? « Tu te fous de ma gueule ? » réagit-il alors en levant les yeux sur la silhouette imposante de la montagne, derrière Yury. Non. Il semblait on ne peut plus sérieux.
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Post XI | Mots 1411


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Maximilien Eraël
Mar 07 Mar 2023, 19:00


Rebattre les cartes

Maximilien exhala un énième soupir face au énième refus de son ami. On le disait Obstiné ? Ceux-là n'avaient jamais échangé avec Raa'd alors. « Au pire — au pire ! — j'accepterais peut-être — et je dis bien peut-être — de v'nir à Utopia. Mais me casser chez les Magiciens ? Ah ! Même pas en rêve. Traverser ce putain d'océan bourré de ces péteuses de Sirène ? Mais c'est mort ! ». Encore une fois, Maximilien exhala un souffle contrit, le tout sous l'expression amusée d'Hasan, légèrement en retrait. Il avait toujours su faire preuve de patience et de pondération avec ses amis, même dans ce genre de situation. C'était bien pour cela que jamais Maximilien et Raa'd n'en étaient jamais venus aux poings lors de désaccords ou mésentente. Il savait quand il pouvait les laisser s'aboyer dessus, et quand il était temps de calmer ces bestiaux. Et il avait encore un peu de marge pour ça. « Dis-moi c'qui t'emmerde tant de te casser d'ici pour un temps ? On peut pas dire que ça t'ait dérangé d'aller à Avalon. » - « Un point pour Max. » commenta le chamelier, réceptionnant une œillade irritée du colérique. Depuis qu'ils avaient commencé à lever le ton, le chamelier s'amusait à faire un décompte des arguments valables de chacun, comme s'ils disputaient un match d'éloquence. Et pour l'instant, l'ailé dominait la partie. Ce n'était pas difficile en même temps. Raa'd lui-même reconnaissait, malgré lui, ses justifications pertinentes. Et plus il se les recevait dans la face, moins il arrivait à en fournir de solides. Ce qui augmentait plus encore son agacement. « Tu compares vraiment les Déchus avec les Magiciens là ? » - « Tu vois ce que je veux dire. » répliqua Maximilien en se pinçant l'arête du nez. Lui aussi commençait à être vraiment contrarié, ça y est. « Ok, tu veux pas changer d'avis ? Comme tu veux. » déclara-t-il finalement, les mains levées en signe d'abandon. Un silence ponctua la remarque alors même que Raa'd et Hasan fixait leur ami, éberlué. « Mais qui êtes-vous monsieur, rendez donc ce corps à notre ami. » intervint le chamelier dans un rire. « Quoi ? » - « Oh, pas grand-chose, seulement que la mesure n'était pas un de tes points forts à l'époque. » se moqua-t-il. Maximilien haussa des épaules. Il ne pouvait le nier. Mais depuis il y avait eu l'armée, les enfants et, surtout, la mort. « Ça veut pas dire que j'abandonne l'idée. » commenta-t-il tout de même en constatant le sourire satisfait du tailleur de pierre. Reculer pour mieux frapper était parfois la technique la plus efficace face à un mur comme pouvait l'être Raa'd. « Je repasse plus tard. Je dois aller voir quelqu'un. » - « Luam ? » - « Non. » fit le rouquin dans un rictus amusé avant s'éloigner dans un dernier salut.

Il avait espéré que lui demander personnellement, en insistant un peu, aurait suffi pour convaincre Raa'd de se joindre à la prochaine expédition pour Volatys. Il s'était planté sur toute la ligne. Il ne s'en étonnait pourtant pas. Ça lui semblait même logique, le connaissant. Il avait cependant bien l'intention de l'embarquer dans cette histoire. Il avait la nécessité d'avoir des personnes de confiance sur place. Raa'd, aussi grincheux pouvait-il se montrer, était l'une de ces personnes sur lesquelles il pouvait compter. Il lui faudrait cependant forcer les événements pour que cela arrive. « On manque encore de mains pour les constructions à effectuer sur Volatys. Étant donné que le déblaiement de Qaixopia avance vite, je voulais vous demander si vous, et les ouvriers dont vous avez la charge, pouvez rejoindre la prochaine expédition. Le départ n'est pas prévu dans l'immédiat, ça vous laisse le temps de réfléchir et me donner une réponse. Mais je vous en serais reconnaissant. ». Le maître d'œuvre se prit un instant pour réfléchir à la proposition. La main sur le menton et le regard baissé, il pesa les enjeux et ce qu'il pourrait bénéficier de cette proposition. « Hum. Je vous remercie, mais je n'aurais pas besoin de ce délai. J'accepte votre offre, Del Haftavân. Juste le temps de m'occuper de la paperasse pour transférer les chantiers dont j'ai la charge à un collègue. Pour quand est prévu ce départ exactement ? » - « D'ici une semaine et demie, peut-être deux. » - « Très bien. Je ferai en sorte d'être présent. » - « Je vous remercie. ». Un sourire se dessina sur le visage du Kaaiji. Plus que de permettre l'accélération du vaste chantier sur ses terres, il était à présent certain que Raa'd serait là. Il lui sera moins aisé de refuser un ordre direct qu'une faveur. Une bonne chose de faite.

«
T'es un putain de bâtard. » cracha Raa'd en passant à côté de Maximilien. Hasan avait particulièrement ri en apprenant par quel moyen détourné il avait réussi à embarquer le tailleur de pierre bien malgré lui. Raa'd avait, lui, manqué de peu le remercier d'un poing dans la gueule. « Ça t'a changé Utopia, t'aurais jamais fait ça avant. » grogna-t-il encore. « Critique pas Utopia, elle y est pour rien. » rit l'Obstiné tandis qu'il débarrassait le dromadaire de sa charge. « En effet, tu es le seul coupable. » intervint une troisième voix aussi critique que l'était Raa'd. « Tu as pourtant accepté de toi-même. » répliqua le rouquin à la remarque de Luam qui approcha, sac sur l'épaule. « Lui aussi va jusqu'à Ohraza ? » reprit la maître ébéniste sans relever la remarque de son apprenti. « Ohraza ? ». Raa'd alternait son regard du rouquin à la brune. On pouvait deviner des points d'interrogation dans son regard. « J'croyais qu'on allait sur Volatys. ». Maximilien n'arrivait pas à savoir si son ami était plus irrité encore de se voir embarqué pour ces contrées sauvages, ou si à l'inverse, il était soulagé de rejoindre une terre neutre et inhabitée. « C'est le cas. Y a que Luam, moi et les hommes de ce navire qui allons là-bas. ». Un regard autour d'eux, et Maximilien put constater que le chargement du navire était bientôt terminé, ce qu'un mousse vint confirmer. « Messire, nous sommes prêt à lever l'ancre. ». Le Kaaiji remercia le marin d'un signe de tête, celui-ci remontant vivement sur le pont pour se mettre à la tâche. « Allons-y alors. »
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Post XII | Mots 1080


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