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 [Quête] Agent 077 bis : Styvan Khanis.

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Styvan Khanis
~ Vampire ~ Niveau II ~

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◈ YinYanisé(e) le : 16/01/2022
Styvan Khanis
Ven 14 Oct 2022, 19:55




Nom de code : poirier lépreux.


Partenaire : Solo
Objectif : Niklaus a besoin de Styvan, il espère secrètement que cette mission lui donnera des idées de carrière au sein de la race des vampires.




Un sifflement semblable à un chant résonnait à l’intérieur de la forêt. Cette mélodie stridente était accompagnée de trots de chevaux ainsi que de chocs répétitifs entre les roues d'un véhicule et les crevasses d'un chemin de terre. Soudain, ce vacarme incompréhensible s’arrêta. « Tu as entendu mon ami ? » chuchota, à l’oreille de son cheval, un grand gaillard qui guidait les animaux tirant une charrette remplie de planche. Sur le côté de la carriole en bois de sapin était gravé le diminutif Khns. C’était une entreprise spécialisée dans la vente de bois, qui venait récemment d’agrandir son champ d’action en répondant à la demande de fabrication de cercueil pour enfant. Ce convoi se dirigeait d’ailleurs en direction de l’atelier de confection de ses caisses de repos pour petit vampire qui avait été naguère construit à l’extérieur de la forêt. « Calmez-vous ! » ordonna-t-il à ses canassons en agitant les rênes frénétiquement afin qu’ils repartissent. Ses bêtes étaient étrangement excitées depuis le début de leur excursion. Ces enragés avaient failli renverser à plusieurs reprises le précieux chargement de bois qui devait arriver à destination avant le lever du jour. Le convoyeur qui commençait à s’inquiéter relativisa. Myngrimu n’était pas si inquiétante pour lui. Il est vrai qu’il faisait rarement bon vivre dans cette monstruosité créée par les dieux, mais quand vous étiez un vampire, à part si vous croisiez des suceurs de sang de Thanos, vous ne risquiez pas grand-chose en son sein. Un craquement soudain eut surpris le livreur qui scruta l’obscurité de la forêt avec attention. Sur le bord de la route, des épais buissons, d’une taille suffisante afin que des assaillants pussent se cacher à l’intérieur, gigotèrent. Il ne faisait plus aucun doute qu’il avait été suivi jusqu’ici. « Qui est là ? Montrez-vous malheureux. » demanda le livreur en descendant courageusement de son moyen de locomotion. Il était prêt à leur coller une raclée mémorable. Après tout, il était assez costaud et son employeur lui avait confié cette mission pour cette raison. Soudain, des hommes vêtus d’une cape noire à capuche sortirent des arbustes et se jetèrent sur lui. Malgré une ferveur dont peu d’employé aurait fait preuve, il ne pouvait rien face à la puissance du nombre. Les assaillants, à l'aide de plusieurs fourberies, prirent le dessus et le réduisirent en une bouillie informe de chair. Ils montèrent dans la charrette et fusèrent dans la direction opposée du lieu de rendez-vous.





« Lilia ! » hurla Niklaus une première fois. Ce petit bonhomme qui venait de crier était un vampire de la lignée de Dalemir, mais aussi et surtout le frère aîné de la créatrice de Styvan. Le garçon le considérait comme son oncle et il éprouvait un immense respect envers lui et ce qu’il avait construit à l’aide de ses mains. C’était un homme riche qui avait réussi à se frayer une place, avec son entreprise Khns, dans un secteur monopolisé par les vampires de la lignée de Ksenia. Il possédait depuis plusieurs années de multiples scieries et dernièrement, il avait étendu son activité, au-delà du simple approvisionnement en bois, avec son premier atelier de confection. Il n’était plus le simple fournisseur de menuisiers chipoteurs qui allaient grimacer à la vue des minots de Dalemir. En effet, très peu pour ainsi dire aucune menuiserie ne s’attelait aux cercueils de petite taille puisque les jeunes vampires étaient très mal vus dans la communauté des êtres de la nuit. Le nez fin, il avait décidé de combler ce manque et de commercialiser des lits taillés spécialement pour ses camarades. La demande avait répondu immédiatement présente et logiquement, il avait réussi à se frayer une bonne place dans la haute sphère de sa lignée. Il gravit rapidement les paliers et avait atteint une situation confortable en son sein qui ne lui déplaisait guère. Malheureusement, l’adversité se présentait souvent en même temps que le succès. Dernièrement, un grand nombre de ses livraisons s’étaient faites piller par des opportunistes. Peut-être était-ce l’œuvre des Ksenia qui devaient être agacés de voir un membre d'une autre lignée prendre une bonne part de leur gâteau. Il désirait éperdument que cela cessât, ce n’était pas bon pour ses affaires et ses clients commençaient à douter en sa capacité à protéger leurs futurs biens.


« Lilia ! » hurla-t-il encore plus fort. Son cabinet était drôlement agité depuis ce matin. Et pour cause, ce bureau, éclairé uniquement de bougies parsemées ici et là, était l’épicentre d’une altercation sans précédent entre la créatrice de Styvan et le créateur d’Herman. Ce dernier, qui voyait ses cargaisons se faire dépouiller une à une sans trouver de solution, avait appris qu’un de ses employés avait été assassiné lors de la dernière attaque qui s’était déroulée la nuit dernière. Il se demandait s'il ne pouvait pas confier un travail d’espionnage dans une de ses scieries à une personne discrète et en qui il pouvait avoir entièrement confiance. Et son neveu Styvan, répondant à tous ses critères, lui semblait être le parfait candidat pour une mission de cette envergure. Sa mère, protectrice comme nulle autre, ne voyait pas cette idée du même œil. À vrai dire, quand il s’agissait de son enfant, elle n’était jamais la première à accepter qu’il encourût le moindre risque. D’ailleurs, si cela n’était pas si gourmand en magie, elle réduirait son fils en simple marionnette à câlin et rien n’y personne ne pourrait le défaire de son emprise. « Lilia, tu le couves trop ce petit. Il est plutôt bon quand il s’agit d’être discret et tu le sais. Il faudra bien un jour qu’il trouve sa voie. Autant l’aider tout de suite en lui donnant des missions plus concrètes que juste aller chasser le gibier. » expliqua-t-il en s’asseyant nonchalamment sur son bureau. « Je sais bien. Je ne veux pas le couver à vie, mais c’est mon premier enfant et.. » elle rencontra le regard insatisfait de son frère. « Bien.. D’accord. Je veux bien que tu l’envoies là-bas, mais uniquement si tu y vas de temps en temps afin de vérifier que tout se passe bien pour lui. Au moindre danger, il revient à la maison. Compris ? » Il accepta d’un hochement de tête. De toute manière, il n’aurait rien pu tirer de plus de cette discussion. Il connaissait que trop bien sa sœur et son amour inconditionnel pour son fils unique.





Pendant ce temps, Styvan était enfermé dans sa chambre et révisait à moitié ses cours de la semaine. Des micros siestes entre deux lignes de son bouquin rythmaient la composition symphonique de ses ronflements brefs. Il n’en pouvait plus de lire, son cerveau n’avait pas la capacité d’emmagasiné les milliers de syllabes que sa bouche essayait d'articuler. Ne plus être enchaîné à une société aussi pointilleuse que celle des magiciens et devoir tout de même continuer d’étudier était d’une frustration indescriptible. Bien qu’il respectât aveuglément sa mère et ses principes, il n’avait jamais compris son obsession avec l’éducation. Il n’en pouvait plus d’être enfermé dans ce manoir, de faire gentiment ce que les autres voulaient qu’il fît. Ce dernier rêvait d’aventure, d’enfin braver ce qui lui avait toujours été interdit de faire. Sa plume dans la bouche, il pensait à tout ce qui lui était envisageable de vivre et au temps qu’il perdait à rester assis sur cette chaise inconfortable qui lui perforait le croupion. Il monta sur cette dernière, un pied appuyé contre le haut du dossier, s’imaginant en haut de l’immense nid de pie de son bateau. Il créa au loin une armada de navire de guerre prête à lui détruire son paquebot. Puis rapidement, une fois que cette vision l’eut ennuyé, il plongea dans son lit comme dans la mer bleue turquoise dans lequel naviguait son navire. Il ferma les yeux et se laissa guider par les vagues de sommeil jusqu’au rivage le plus proche. Il glissa sur le sol et soupira.  Il désirait qu’il pût avoir cette liberté, juste un peu plus d’adrénaline dans sa vie ennuyante. Il n’allait pas tarder à être servi.

Alors qu’il était en position du poirier sur son matelas, sa porte s’entrouvrit et sa mère y glissa timidement sa frimousse, comme si elle eut peur qu’il se touchât. Styvan, la tête à l’envers sur son lit, et sa mère, la sienne coincée entre le mur et le coin de la porte, se regardèrent longuement dans le blanc des yeux. Une fois que ce moment gênant, qui avait duré plusieurs interminables secondes, fut passé, elle entra intégralement dans sa chambre. « Ça va mon titi ? Tu veux bien me suivre ? Niklaus veut nous voir dans son bureau. » Il retourna à une position simple et les yeux de l’adolescent s’écarquillèrent. « Oui et toi ? Aucun problème, je te suis. » Il fut surpris, car d’aussi loin qu’il se souvînt, il n’avait jamais été convié dans le bureau de son oncle. Il chaperonna sa mère sans poser la moindre question. Une fois qu’il fut arrivé devant la porte du cabinet de son oncle et qu’il attendit que sa mère frappât à la porte à l’aide du heurtoir en bronze placé au milieu d’icelle, un léger stress s’installa. Et si c’était grave ? Et si Herman avait eu un accrochage avec un vampire bourré à cause du sang d’un humain alcoolique ? Ou peut-être avait-il fui et avait rejoint les rangs d’une lignée non officielle qui se nourrissait exclusivement de sang de lépreux ? Il regarda sa mère empathique qui lui sourit afin de désosser les scenarii les plus absurdes qui son esprit malade créait. Elle eut à peine toqué qu’une voix rauque répondit. « Entrez donc. » Elle ouvrit doucement la porte. « Lilia, Styvan mon garçon. Asseyez-vous. » Ils s’exécutèrent et se posèrent sur des chaises en bois massives posées devant l'immense bureau. « Tu voulais me voir mon oncle ? » demanda timidement l’adolescent. « C’est exact. » il posa son verre à vin rempli de sang et se leva afin de s’asseoir sur son bureau. Le visage de son oncle était en face du sien. « J’ai besoin de toi. Que dirais-tu de m’aider même si cela pourrait s’avérer dangereux ? » demanda-t-il, tout sourire, en cherchant son neveu du regard. Lilia hésita à soupirer, mais elle se ravisa. Elle avait passé un accord et elle allait devoir l’assumer jusqu’au bout. Styvan jubila sur sa chaise, tout cela sentait l'aventure à plein nez.




Post I. 1822 Mots
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Styvan Khanis
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Styvan Khanis
Mer 26 Oct 2022, 20:14




Nom de code : aveu.



L’esprit de l’adolescent avait pris ses jambes à son cou et avait fui par la cheminée. La cervelle de Styvan, quant à elle, s’était mise en arrêt forcé sous couvert d’un risque d’écoulement de fluide cérébrospinal par les narines. Ce qui était la cause de cet état n’était nulle autre que la réunion interminable dans le bureau de Niklaus qui se déroulait de manière presque aussi floue que les connaissances en menuiserie du garçon. Son oncle ne lui avait toujours pas expliqué la nature de sa faveur et pourtant il connaissait que trop bien la courte capacité de concentration de son neveu en ce qui concernait les discussions de plus de cinq minutes. Le monologue de Niklaus lui paraissait provenir d’une autre planète tant les mots n’avaient plus le moindre sens. Encore fallait-il qu’il pût toujours les entendre, car après l’illusion d’un nouveau dialecte, un silence s’installa. Instinctivement, il posa les yeux sur son partenaire et plus particulièrement, sur sa bouche. Ses lèvres bougeaient toujours, mais aucun bruit n’en sortit. Complétement sourd, il observa les babines de son interlocuteur se mouvoir sans pour autant être en mesure d’en deviner ses mots. Malgré le brouillard d’information qui l’entourait, une idée, un phare lui éclaira discrètement la route mentale à suivre. Le long de cette route, il put y lire une phrase sur un panneau légèrement penché. « Ne le fais pas. » Finalement, l’idée d’une mission secrète n’était plus si amusante dans sa caboche. À en juger par l’ennui des explications, cette dernière ne pouvait être qu’un calvaire. Surtout que parmi ce charabia intempestif, deux mots se détachaient fréquemment. Et forcément, à l’annonce de ces mots appartenant au champ lexical des études, la poire emplie de doute du garçon disparut afin de laisser place à la poire ronchonne. S'il y avait bien une chose qu’il ne voulait pas faire, c’était de replonger la tête dans des bouquins alors qu’il venait seulement de revenir à la surface. Et dire que dans ce monde, des Hommes en lisaient dans le but de se divertir. Pire, certains en écrivaient. Il baissa les yeux puis observa ses petons qui essayaient vainement de toucher le parquet. « Styvan ? Tu m’écoutes ? » demanda son oncle qui vit son neveu creuser son puits de l’ennui jusqu’au plus profond de la terre. Lilia pianota la cuisse de son fils telle une musicienne agacée. « Styvan, peux-tu partir s’il te plait ? Je dois m’entretenir avec Niklaus. » demanda-t-elle en souriant curieusement. Elle n’arrivait même pas à dissimuler sa fausse quiétude derrière ce rictus crispé et cela lui donnait un air encore plus inquiétant. De toute manière, sans même regarder sa face, elle venait de prononcer leurs deux prénoms en une seule phrase et cela n’annonçait jamais une discussion respectueuse entre deux adultes calmes et disciplinés. « Oui, laisse-nous et va dans la bibliothèque, des domestiques t’y attendent. » L’adolescent comprit et ficha le camp aussi vite qu’il put sans même prendre le temps de repositionner convenablement sa chaise. Il savait très bien comment cela allait finir et il n’avait pas envie de devenir un projectile envoyé dans la face de son oncle. À peine, eut-il le temps de franchir le seuil de la porte que les protestations étouffées de sa mère jaillirent de la salle.



Clac… La porte se referma derrière le blondinet. Lilia attendit quelques centièmes de seconde, question de principe, puis elle eut dévisagé son frère avec un regard aussi noir que le cœur des sorciers avant de prendre une grande inspiration. Niklaus comprit le risque et recula de trois pas. « Déjà de quel danger tu parlais à mon fils ? J’avais été claire pourtant non ? Au moindre danger, il rentre ! Je n'ai rien dit sur le coup malgré l’envie de t’étrangler ! Mais là en plus du danger ! Tu demandes l’impossible à mon enfant ! Styvan a la capacité intellectuelle d’une larve et tu le sais ! Que veux-tu qu’il apprenne un métier en quelques jours ?! Tu veux envoyer la mauvaise personne, je te le dis depuis le départ ! » hurla-t-elle avant de se lever brutalement de sa chaise. « Ma sœur, calme-toi. On va trouver une solu… » Un verre à vin eut frôlé le visage du malotru avant de s’éclater sur le mur derrière lui. « MON MUR ! Tu sais à quel point c’est chiant à nettoyer le sang ?! T’es vraiment une cingl… » Il esquiva à nouveau un autre projectile. Des objets s’écrasaient à tour de rôle contre les parois de la pièce. Lilia balançait tout ce qui lui passait dans les mains sans prendre le temps de les classer par ordre de valeur. Stylo, encrier, feuille, bougie, chaise. Parfois cela cassait, parfois cela tachait. Heureusement que Styvan était parti loin de cette salle, pour sûr, il aurait valdingué à travers la pièce à son tour. La victime de tous ses projectiles, Niklaus, avec les années d’expériences, avait fini par développer un petit talent non négligeable à la balle au prisonnier. Des querelles de ce genre avec sa sœur, il en avait eu des centaines voir des milliers. Mais dernièrement, étant tous les deux angoissés de tous les ouï-dire qui résonnaient dans leur race, ils se crêpaient encore plus le chignon qu’accoutumé. Ce dernier, épuisé de toutes ces querelles, attrapa un projectile en plein vol et le renvoya en direction de sa sœur. Surprise, car rares eurent été les fois où son frère l’attaqua à son tour, elle ne trouva pas le temps de l’esquiver. Le projectile (un bouquin) accompagna son visage jusqu’au sol. Elle se releva la main positionnée sur le bas de son nez afin de le boucher. Elle fut légèrement sonnée par la violence du coup, mais elle resta étonnamment placide. Du sang ruisselait entre son index et son majeur. Elle fut prise au dépourvu, car son frère avait toujours encaissé ses accès de colère sans jamais broncher. Il s’écroula sur le sol. « Je ne sais juste que faire ma sœur. Comprends-moi… » Bizarrement, cette image la déstabilisa. Elle n’avait jamais vu son frère faiblir de la sorte. Lui qui avait toujours été fier et droit, se montrait sous une facette molle et triste. Elle avança doucement vers lui et s’assit à ses côtés. « Je sais... Tu peux toujours essayer de transformer Styvan en apprenti menuisier. Il n’en fera rien si cela ne l’amuse pas et tu le sais. » « Je suis sûr que faire l’espion l’amusera. » « Nul doute. Mais c’est dangereux. » « Tu ne seras pas constamment derrière lui, tu sais. Si demain, nous venons à… » « Ne remets pas ça sur la table Niklaus. Ce cristal n’est pas notre fin. » « Laisse le au moins essayer. » Lilia posa son front sur l’épaule de son frère. Son long soupir vint valider la demande de Niklaus.



Le garçon arriva à la bibliothèque, les mains enrobant ses oreilles et le visage orné d’une grimace agacée. Il avait marché jusqu’à la bibliothèque comme cela, car il ne voulait pas entendre la dispute de deux personnes qu’il aimait beaucoup. C’était un réflexe qu’il avait à chaque accrochage entre sa mère et son oncle. Et autant dire que dernièrement, il était quasi sourd au moins une fois par jour vu qu’ils s’engueulaient perpétuellement. À son arrivée, les domestiques annoncés par son oncle étaient bien présents et lui avaient préparé tout ce dont il allait avoir besoin afin de réviser dans les meilleures conditions. Le petit kit du parfait élève composé d’une chaise, une table, de livres et de petites poches de sang. Enfin, vampire… Le petit kit du parfait élève vampire. Il s’avança et s’assit comme un élu prêt à sauver le monde. Fébrilement, il attrapa le premier livre nommé « Træ » (arbre) sous les yeux inquiets des domestiques. Ensuite, d’un geste timide, mais précis, il tourna la page de couverture. Une page blanche légèrement jaunie par le temps se présenta à lui. Au centre de cette dernière, il put y lire : « Kapittel en: Egetræ.» (chapitre un : le chêne) Il ne le savait pas encore, mais cela ne représentait que le commencement d’une longue série de chapitres garnis de manière crescendo.



Une semaine était passée, sept longs jours qui placèrent Niklaus dans une position encore plus inconfortable qu’auparavant. Le temps guéris souvent les maux, mais malheureusement pas cette fois. Son entreprise se portait très mal. S'il ne trouvait pas le responsable de toutes ses fuites d’informations d'ici à la fin du mois prochain, il n’aurait pas d’autre choix que de fermer une de ses scieries. Son seul espoir résidait en Styvan. Il observait calmement son potentiel sauveur même s’il avait conscience que la probabilité qu’il fût prêt était très faible. Son neveu était assis sur la même chaise depuis sept jours. Son visage concentré lisait ligne par ligne le contenu du dernier paragraphe qu’il devait bouquiner. À côté, une pile de bouquin achevé trônait sur la table comme un trophée d’un concours qu’il était sur le point de gagner. Toute cette mise en scène n’était qu’une façade, une tromperie, quelque chose que le garçon montrait dans le but de rassurer son pauvre oncle. En vérité, Styvan faisait preuve d’une fausse concentration sans pareille depuis le début de ses études. Il avait sincèrement essayé, mais il avait abandonné au milieu du premier chapitre. Il soupirait intérieurement à chaque nouvel arbre découvert et bon sang qu’il y en avait. Qui pouvait donc bien être ces sadiques qui écrivaient tous ces livres sur le bois et leurs classifications ? Ces monstres s’étaient réellement amusé à classer les arbres par classe. Surement des personnes ennuyantes avec des fétichismes étranges. Parfois, après un petit regain de motivation, il avait  tout de même survolé certaines pages. Certains mots, équipés d’une lampe torche, avaient réussi à se frayer un chemin dans l’obscurité de sa cervelle de cette manière. Coupable, à chaque fois qu’il voulut avouer qu’il n’y comprenait rien, le regard émerveillé de son oncle l’en empêcha. Tout ce qu’il souhaitait, c'était d’être capable de lui venir en aide avant qu’il ne dût mettre la clé sous la porte. Néanmoins, la volonté ne suffisait pas toujours. Et il avait bien compris qu’avec ce qu’il avait réussi à enregistrer, il n’allait pas pouvoir être viable en tant que menuisier. Il claqua violemment les deux faces de son bouquin afin de le refermer puis il se retourna en direction de son oncle. Ce dernier, avec un long sourire dessiné sur son visage, espérait surement qu’il fût prêt à lui annoncer une bonne nouvelle et que ce claquement n’était que la preuve de sa détermination à aller plus loin. Cependant... « Pardon. Mais je n’arrive à rien retenir. Le sapin, le chêne, le bouleau… Classe 1 à 5 là. Mon crâne va finir par exploser. »



Post II. 1861 Mots
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Styvan Khanis
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Styvan Khanis
Mar 01 Nov 2022, 15:49




Nom de code : David Lrtes.



Styvan ferma les yeux. Au moins, il pouvait être fier de lui, car il avait joué la carte de la franchise avec son oncle. Il ne s’était pas défilé face à l’affrontement et avait courageusement avoué ses fautes. Une curieuse prise de maturité que Niklaus avait du remarquée également vu la surprise sur son visage. Cependant, malgré l’ardeur avec laquelle il avait avoué son erreur, il appréhendait tout de même la réaction de son oncle. Et pour cause, il ne l’avait onques vu en colère. Et ce même quand sa mère passait ses nerfs sur lui. Alors cette fois-ci allait-il le devenir ? Allait-il être déçu de son neveu ? Allait-il lui donner une punition ? Une claque ? Une exclusion ? Il n’obtint rien de tout cela en réponse. Son oncle frotta son pantalon et se releva de sa chaise. « Bon. Pas grave. J’avais réfléchi à cette hypothèse de toute manière. Ça complique légèrement les choses, mais on n'a plus le temps. Suis-moi. » L’adolescent, soulagé, acquiesça et suivit les traces de son oncle à travers le manoir. Il descendit ensemble, et dans le silence, le long escalier qui menait à la grande porte principale. Une fois que cette dernière eut été ouverte, ils se retrouvèrent dans les modestes jardins de la demeure. À vrai dire, avec le peu d’air qui passait et les rayons de soleil qui étaient bloqués par les épais feuillages des arbres de cette forêt, c’était compliqué d’imaginer une grande diversité de plante comme décoration extérieure. Après avoir passé les jardins, ils continuèrent leur route en direction d’un endroit que le garçon ne connaissait que trop bien. Une vieille cabane en bois qui se tenait à plusieurs kilomètres du manoir. Une petite nostalgie s’installa. C’était sa toute première maison en arrivant dans ces bois. Pourquoi étaient-ils revenus ici ? Niklaus émit un léger soupir de satisfaction. Il était heureux de revoir cette bonne vieille baraque, car sa sœur et lui avaient grandi dans cette dernière avec leur défunt créateur. « Ce sera l’endroit parfait. Styvan pose ta main sur le bois de la porte. » Lorsqu’il se fut exécuté, cette vieille branche s’ouvrit doucement. La poussière emmagasinée à l’intérieur en profita pour s’enfuir par le léger courant d’air que l’ouverture eut créé. L’adolescent toussa lorsque des fins débris furent entrés furtivement dans ses poumons. « Que faisons-nous ici ? » demanda le Zvyar en s’asseyant sur le lit. « Tu vas rester ici à présent. » répondit son oncle. Le visage du garçon devint brusquement blanc. Le stress soudain engendré par sa réponse lui donna envie de vomir son repas sur le parquet cendreux. Était-ce sa punition pour avoir échoué lamentablement ses révisions ? Il n’avait plus le droit au luxe et au confort du manoir de son oncle et devait à présent se contenter d’un cabanon miteux ? Par fierté, et surtout par honte d’avoir échoué, il ne fit mine de rien, même si intérieurement, il eut envie de hurler afin d’expulser toute sa frustration. Toute cette concentration avait tout de même marqué son visage d’une grimace bavarde. Son oncle gloussa devant la tronche abattue de son neveu. « Ne fais pas cette tronche. Je ne te punis pas. Laisse-moi t’expliquer avant de t’imaginer le pire des scenarios. »



« J’ai besoin de toi. Je veux que tu t’infiltres dans une de mes scieries, j’ai déjà prévenu cette dernière de l’arrivée d’un apprenti envoyé par un haut placé de notre lignée. À partir de demain, tu t’appelleras David Lrtes. Compris ? » L’adolescent hocha la tête en réponse positive. « Tu vas devoir apprendre le métier de menuisier avec ton mentor et essayer de trouver la taupe qui se cache à l’intérieur de mon entreprise lors de ton temps libre. Au départ, il risque d’être suspicieux. C’est pourquoi il faut que tu vives ici. Si tu venais à être suivis et qu’on te voyait entrer dans mon manoir, notre plan tomberait à l’eau. Tu comprends mieux pourquoi il faut que tu restes là ? » Le visage du vampire s’émerveilla à nouveau. Il s’en fichait de devoir vivre ici. Il était en train de lui demander de jouer un agent secret et il en devint fou de joie. « Tu veux que je fasse l’espion ?! » Niklaus comprit que s’il voulait avoir un Styvan à fond, il fallait qu’il rentrât dans son jeu. « Exactement. Et si tu réussis, je ferai en sorte que tu deviennes un espion à la solde de notre lignée à l’avenir. Si ça vient à se faire, tu auras des gadgets et des missions encore plus périlleuses que celle-là. » Des gadgets… Que ne fallait-il pas dire pour rendre un simplet heureux. Cependant, il avait visé dans le mille. Le palpitant du garçon charbonna comme il n’eut jamais charbonné et aussitôt la phrase terminée, l’adolescent dopé à l’adrénaline se mit debout sur son lit et en profita pour sauter d’excitation dans les bras de son oncle. « Oh merci de me faire confiance. Merci ! Je ne vous décevrai pas. » « J’en suis certain. Bon, je te laisse. Ta première journée commence demain. Je sais, c'est court, mais on n'a plus le choix. Normalement, ton mentor viendra te chercher directement ici. C’est un homme de confiance. » répondit-il en le reposant sur le sol. Il commença à faire demi-tour en direction de la sortie. Il se retourna en direction de son neveu. « Tu vas devoir te débrouiller seul. Te nourrir seul, t’occuper seul alors, j'ai pensé à ramener un petit quelque chose. Bonne chance David. » Il sortit le chat de son chapeau, le posa sur le sol, sortit et referma la porte derrière lui. « Kenelm ?! » hurla-t-il en le prenant dans ses bras.



Une fois que l’excitation eut descendu, Styvan se sentit bien seul malgré la présence de son chat à ses côtés. Il était isolé, allongé sur un lit miteux, comme seule compagnie le petit félin endormi sur son torse. Il caressa délicatement le pelage de son compagnon en espérant que cela l’aidât à trouver le sommeil. Le stress de sa première vraie mission l’empêchait de s’endormir depuis quelques heures et il ne pouvait se mouvoir sans prendre le risque de réveiller son ami. Comment allait-il pouvoir trouver la taupe ? Est-ce que les gens qui travaillaient là-bas étaient dangereux ? Tant de questions qui traversèrent son esprit et aucune réponse à lui apporter. Il avait passé la nuit à cogiter. Son excitation n’avait fait que de monter et de descendre comme s’il se trouvait dans une montagne russe. Le seul bruit qui le ramena à la réalité fut quand quelqu’un frappa à sa porte. Il se leva et ouvrit cette dernière. Il se retrouva devant un garçon de son âge. Il était roux et grand. Ses yeux bleus étaient grossis par des verres de lunette beaucoup trop épais. Il n’avait pas l’air très heureux à l’idée de le voir. « Hej, David Lrtes ? » demanda-t-il d’une voix étrangement aiguë. « Hej… Ja. Qui êtes-vous ? » Styvan répondit timidement. Ses connaissances dans la langue de son nouveau peuple étaient encore trop maigres pour qu’il pût tenir une discussion dans la longueur. Il espérait qu’il n’eût pas à parler ce dialecte pendant toute sa mission. « Oh, tu n’es pas familier avec notre langue, j’entends ton petit accent d’ici. Tu dois être un jeune Zvyar alors. Aucun problème. Moi, c'est Carl, ton mentor. Tu es prêt à me suivre ? » « Oh pardon. Oui, je vous suis. »



Carl marchait drôlement rapidement. Il avait l’air concentré. Il ne se retournait pas et ne parlait pas à Styvan, ce qui lui donna un côté asocial qui n’était pas si dérangeant aux yeux de l’adolescent. Moins le garçon aurait d’interaction avec d’autres menuisiers et moins sa première mission aurait de risque d’échouer. Il savait qu’avec son intelligence, il pouvait gaffer à tout moment. Perdu dans ses pensées, il avait dépassé son mentor sans s’en rendre compte et allait toujours en direction de la scierie. « David ? » « Oui ? » « Comment tu sais où tu dois aller ? » Le garçon s’arrêta. Il fallait qu’il trouvât une réponse crédible et vite. « Oh eh bien. Je sens la sciure d’ici, voilà tout. » Son acolyte huma l’air. Il sourit pour la première fois. « C’est vrai… Bien vu. Tu te débrouilles bien pour un petit nouveau. Ça fait combien de temps ? » « Oh, peut-être dix mois. Environ en tout cas. Cette forêt m’a fait un peu perdre la notion du temps. » gloussa-t-il faussement. « Impressionnant. Continuons, je pense que tu t’habitueras vite au boulot vu comment tu t’es habitué à ta nouvelle nature. » Le garçon soupira. Son mensonge était passé. Il avait failli battre le record de l’espion le moins efficace de tous les temps et ça à cause d’un détail aussi futile qu’une marche un peu trop hâtive. Il allait devoir rester concentré, probablement que Carl n’avait marché qu’à moitié et qu’il se méfiait à présent. Stressé, Styvan se concentra sur chaque pas, chaque regard, chaque respiration, sauf qu’il se rendit compte qu’il ressemblait plus à un robot qu’à un apprenti menuisier. « Reprends-toi bordel. » eut-il murmuré avant de se mettre une petite claque sur la joue. Le choc de la baffe lui fit fermer les yeux et lorsqu’il rouvrit ces derniers, son nouveau lieu de travail se dessinait dans l’obscurité du sentier. De loin, on ne l’entendait pas, car l’air, coincé par les feuillages des arbres, ne transportait pas le son à l’intérieur de cette foret. Cependant, une fois arrivé devant l’entrepôt, l’adolescent se boucha les oreilles. Le boucan généré par le tri et la découpe des bois était à la limite du supportable. Carl le remarqua et rigola. « Oh oui, le bruit. C’est vrai que c’est impressionnant, mais tu t’y feras. Ou au pire, tu attraperas des acouphènes. » tenta-t-il d’ironiser. Le Zvyar répondit avec un léger rictus et un hochement gêné de la tête, encore une blague de ce genre et il partait revivre sa vie ennuyante d’étudiant. L’apprenti continua de suivre son mentor jusqu’à une grande porte qui avait l’air de ressembler à la porte principale de cette scierie. Une fois cette dernière franchit, il n’aura plus le choix que de jouer le rôle du parfait novice. Il fallait qu’il le fît pour le bien de sa famille. Il fallait qu’il pût aider son oncle à remonter cette pente ardue. Il n’avait pas le choix, s’il se trompait, c'était retour à la case départ. Voir pire… La mort. Il déglutit et entra dans la peau de son nouveau personnage.




finalement j'ai pas fini mon solo à temps hihi, putain de stardew valley.
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Styvan Khanis
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Styvan Khanis
Jeu 10 Nov 2022, 21:41




Nom de code : Découpage.



Lorsque Styvan eut franchi le seuil de la porte, il se boucha les oreilles. Si de l’extérieur le bruit de l’atelier était déjà insupportable, une fois à l’intérieur ses esgourdes voulurent se détacher de son visage. Sa poire grimaçante tenta désespérément de sillonner le paysage afin de comprendre l’architecture à première vue hasardeuse de cette scierie. Cependant, son acolyte de toujours : l’ouïe n’était pas de cet avis et corrompit ses autres sens dans le but de manifester son mécontentement. Par chance, un hurlement soudain eut retenti et le boucan des scies qui découpaient s’arrêta. Les petits doigts de Styvan furent libres, et purent enfin arrêter d’appuyer contre ses tympans. Un homme imposant descendit de la passerelle au-dessus des établis de découpe qui permettait de se déplacer jusqu’à son bureau. Grosso modo, il était brun, grand et vraiment très épais. Comment un régime composé uniquement d’hémoglobine pouvait faire des monstres de chair pareils ? « Voici notre nouvel apprenti. David Lrtes. Je me présente. Je suis Léo. Le responsable de cet atelier. Vous tous. Souhaitez-lui la bienvenue. » Son visage n’inspirait guère confiance au jeune homme. Ses paupières gonflées donnaient l’impression de couvrir partiellement un regard vicieux et lorsqu’il parlait, une légère accumulation de bave s’entreposait sur le coin de ses lèvres. Pour faire claire, une belle tête à claque qui énerva d’office l’adolescent. « Enchanté David ! » Les employés s’exécutèrent et souhaitèrent en chœur la bienvenue à leur nouveau collègue. Puis, ils se mirent de nouveau au travail. Quelle étrange atmosphère. C’était comme si tout le monde faisait semblant. Carl attrapa la main de Styvan et le traîna jusqu’au vestiaire.  « Ne fais pas attention à la pression qu’il a tentée de te mettre. » exclama son mentor en enfilant sa blouse. « De la pression ? » répondit niaisement l’adolescent. « Oui, son petit jeu général de guerre. Je ne sais pas ce qu’il a en ce moment, mais il se la joue dictateur. » Le binoclard avait sincèrement l’air d’être énervé. C’était décidé, l’espion allait commencer ses recherches par le responsable. Après tout, cela restait logique dans le bon déroulement de sa mission. S’il devait se méfier de quelqu’un, qui d’autre que le patron de l’usine pour divulguer des informations primordiales à la survie de l’entreprise de son oncle ? En plus, il ne l’aimait pas vraiment et quand il avait une mauvaise première impression, il avait du mal à la faire sortir de sa tête. Non, ce n’était pas à cause de sa grosse carrure de méchant. D’ailleurs, il n’avait pas tant que ça remarquer les petits bourrelets sous le menton puisque c’était surtout la bave qui avait accaparé toute son attention. Non. Tout avait été dans le regard sournois qui lui avait lancé. Peut-être que le stress de l’infiltration le rendait parano. Mais il eut l’impression qu’il savait qui il était. Ses mirettes avaient l’air de le défier de prouver ses actes.



Après avoir enfilé sa tenue de travail un peu trop ample, il suivit son mentor jusqu’au poste de découpe. Il essaya tant bien que mal d’écouter ses directives, mais le brouhaha assourdissant l’en empêcha. Carl le remarqua et toucha le crâne de son disciple. Lorsque son empreinte digitale toucha le front du garçon, tous les bruits s’estompèrent. La voix de son maître arriva enfin à prendre le dessus sur le reste. « C’est bon, ça va mieux ? » « Oui… Mais ? Comment as-tu fait ça ? » « Le principal, c'est que tu puisses m’entendre désormais. Bon, je disais. Aujourd’hui, on va voir la découpe. C’est le travail le plus rudimentaire. Le bois brut est amené ici, on s’en fout de savoir ce que c’est. Tout ce qu’on te demande, c'est de découper l’écorce afin d’en faire un bloc de bois propre prêt à être découpé en planche par la suite. » Tronc, coupe, écorce, fini. Jusque-là, tout paraissait clair dans l’esprit du vampire. « Tu vois cette scie ? Ça s’appelle une scie de long. Elle permet de travailler à deux et de scier de haut en bas. » Styvan regarda l’outil de torture et déglutit. « Tu viens m’aider ? Il faut soulever ce tronc et le surélever afin de le poser sur cette table. » Ce dernier attrapa la première extrémité du tronc et attendit patiemment que son disciple vînt l’aider. L’adolescent comprit et se plaça de l’autre côté du tronc. À l’aide de ses jambes, il força de toutes ses forces dans le but d’aider ses maigres bras à porter le bois, mais rien n’y fit. Il avait toujours la force d’une mouche atrophiée. Il soupira et se posa quelques secondes pour réfléchir. Le garçon trouva rapidement une solution et avança vers son mentor afin de l’assister. Une fois cette dernière à moitié positionnée sur la table, il se servit de son corps entier pour contrebalancer de l’autre côté. Son plan réussit et son compagnon réussit facilement à placer l’entièreté du tronc sur le support de travail. « Bien. Je vois que tu as réagi rapidement au premier obstacle qui t’a barré la route. Tu n'es peut-être pas très musclé, mais au moins, tu as de la jugeote le Zvyar. » dit-il en coinçant le tronc à l’aide d’un étau. L’apprenti sourit face aux éloges de son maitre provisoire. Mais à peine eut-il le temps d’en comprendre la sonorité que ce dernier se positionna sur le haut du tronc et poussa la scie afin d’effectuer la première entaille dans l’épaisse écorce. « J’arrive ! » Styvan attrapa de ses deux mains le manche de la scie et tenta de la pousser vers le haut. Petit à petit, et surtout parce que son collègue tira pour l’aider, l’adolescent réussit à faire la deuxième entaille. « Merci pour le coup de main » dit-il honteusement après que son corps eut tremblé à l’idée de devoir répéter ce mouvement une centaine de fois.



Chaque coup de scie faisait aboyer l’adolescent comme un élan en rut. En dehors de l’effort physique démesuré et des crampes violentes dont souffraient ses avant-bras, il avait aussi des ampoules de la taille d’un testicule d’écureuil sur les mains. Ces dernières le faisaient souffrir à chaque mouvement, et plusieurs fois l’envie de lancer son outil de travail à la gueule de son responsable lui traversa l’esprit. Lorsque le dernier coté de l’écorce tomba, l’éreinté s’écroula à ses côtés et soupira de soulagement. Son mentor rigola et vint le soutenir en le portant jusqu’à l’extérieur. « Allez, tu t’es bien débrouillé, c’est l’heure de la pause. » Le blondinet, déposé sur une pile de tronc devant la scierie, respira enfin un semblant d’air. Quand sa paume de main toucha l’écorce de l’arbre sur lequel il était reposé, une question parcourut son esprit. « Ces arbres nous protègent et nous les coupons. C’est marrant, tu ne trouves pas ? » « Eh bien, moi qui te pensais de Dalemir, je ne savais pas que nous avions un ambassadeur de Gabor en nos rangs. » Styvan tourna la tête dans la direction du binoclard. « Non sérieusement ? On replante tous ces arbres derrière ? » « Honnêtement… Je n’en sais rien. Les seuls qui puissent répondre à ta question, c'est soit Léo, soit son bras droit Paul. » À travers cette question maladroite, mais sincère, l’adolescent obtint une réponse plus qu’intéressante. Il y avait une deuxième personne susceptible d’avoir trahi la confiance de son oncle. « Et ce Paul… Où est-il ? » « Aucune idée, apparemment, il ne se sentirait pas bien. Il n’est pas venu depuis plusieurs semaines. » Ce fameux bras-droit se serait-il affaibli à cause du poids de la culpabilité que son corps n’arrivait plus à supporter ? C’était une route à ne pas écarter pour le garçon puisque la période coïncidait avec le début des problèmes de Niklaus. Avant que sa méditation ne parût trop suspecte, il se releva et proposa à son mentor de retourner au charbon. Il fallait qu’il jouât le jeu, sinon il ne donnait pas chère de sa couverture. Lorsqu’il reprit son poste de travail, ainsi que sa scie de long, il remarqua que le responsable l’observa du haut de sa plateforme. « Il observe souvent les gens comme ça ? » demanda-t-il, un peu gêné de la situation. « Je t’avoue que c’est une première. C’est surement parce que tu es un apprenti, il veut peut-être voir ce que tu vaux. » Cependant, avant qu’il ne pût faire ses preuves et montrer l’étendu de son maigre savoir-faire, Léo était déjà reparti dans son bureau. Les deux collègues entamèrent la découpe de leur deuxième tronc.



Quand le patron hurla et que tous les employés remballèrent leurs affaires, il comprit que ce fut le top départ de la fin de journée. Il allait enfin pouvoir rentrer chez lui et se reposer. Tant pis pour sa mission, il était trop fatigué pour commencer ses recherches. Une fois la porte du vestiaire franchie, il vit pour la première fois la totalité des employés de la scierie. Ils étaient dix-huit, donc vingt avec lui et son collègue Carl qui était absent puisqu’il avait été convié dans le bureau du responsable. S'il devait tous les espionner, il allait finir par rester ici une année entière. Quand il s’installa devant son armoire, il écouta de potentielles discussions dissimuler derrière la porte d’icelle. Mais ce qui le choqua immédiatement, ce fut l’ambiance macabre de la salle. Personne ne se parlait, personne ne se regardait. Bordel, quand est-ce qu’il allait pouvoir avoir des informations ? Silencieusement et surtout dépité, il resta assis sur le banc à attendre que les autres partissent et que son collègue revînt de son entretien. Lorsque ce dernier fut revenu, l’adolescent lui demanda la raison du silence des autres travailleurs. « Ah ça… C’est qu’il y a des rumeurs sur la fermeture de cet endroit. Et… si cela venait à se confirmer, beaucoup d’entre nous ne retrouveraient pas de travail. Personne n’accepte les vampires de Dalemir dans leurs scieries, mis à part Nkls. » « Pourquoi personne n’accepte les vampires de notre lignée ? » « Il y a deux raisons. La première, tu t’en doutes, c’est parce que les jeunes vampires ne sont pas trop appréciés. La deuxième, pourquoi embaucher un gars de Dalemir quand tu as les artisans de Ksénia qui sont réputés comme plus efficace ? » L’adolescent comprit que s’il ne trouvait pas le coupable de tout cela, il n’y aurait pas que son oncle qui en souffrirait, mais aussi tous les gars qui bossaient avec lui. C’était décidé, il allait commencer ses recherches dès maintenant.




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