[Quête] Qui est le monstre ? | Styvan et Dürdane

Dim 05 Mar 2023, 17:51

Dürdane était exténuée cependant elle ne parvenait pas à trouver le courage de s'endormir. Est-ce qu'un jour elle serait libérée de ses cauchemars ? Cette question revenait la hanter chaque fois qu'elle se mettait au lit ; et pour essayer de ne pas y penser elle avait prit l'habitude d'occuper ses mains et son esprit en attendant que le sommeil la prenne par surprise.

Aujourd'hui, c’était avec son rouleau à secret – comme elle aimait l'appeler – qu'elle jouait. Il s'agissait d'un cylindre en or de bonne facture qui s’était un jour retrouvé sur son bureau à l'Askeri. Dürdane ignorait qui avait bien pu lui offrir un tel objet et si au début elle n'y avait pas trouvé d'autre intérêt que celui de l'apaiser et de la déstresser grâce à ses nombreuses touches mobiles et cliquetantes, la jeune fille avait fini par le percer à jour. En écrivant le mot « Sirun » qui signifiait « secret » en Alikir, un compartiment caché s'ouvrait alors, permettant d'y entreposer des petits objets. Actuellement, il y avait plusieurs plumes aux belles couleurs brunes que Dürdane trouvait régulièrement autour d'elle, ainsi qu'une fiole contenant du sable du désert. L'adolescente l'avait rempli peu de temps après son retour de Haute-Terre, lorsqu'elle avait eu besoin d'un symbole la rattachant à cette partie du monde qu'elle aimait tant. Elle n'avait jamais douté apprécier sa vie à Qaixopia et son voyage de plusieurs mois en dehors des murailles de la ville n'avait fait que lui confirmer cette impression.

Tout en déplaçant machinalement les touches de son objet, Dürdane repensa à son long périple à travers le Continent Naturel et au fait qu'elle n'avait eu que très peu de temps pour se remettre de ses émotions avant que sa Troisième années d'Askeri ne commence, encore plus dure et plus intense que la Deuxième. L'adolescente se demandait comment elle allait survivre à tout cela lorsqu'elle fut éblouie par une lueur provenant de sa table de chevet.

C'est quoi ça encore ? songea la jeune fille en contemplant une sphère parfaitement ronde qui irradiait la pièce d'une lumière laiteuse.

Néanmoins, l'adolescente s’aperçut que l’éclat de cette chose inconnue commençait à gêner ses camarades de chambrée lorsqu'elle entendit Ahlem remuer dans son sommeil et grogner. Dürdane voulut donc prendre la boule lumineuse pour la cacher dans un de ses tiroirs et l'observer plus tard, mais cette dernière disparut dès que la jeune fille tendit la main pour la saisir.

Mais... ça suffit les choses bizarres ! râla intérieurement la jeune fille en observant sa table de chevet à présent vide.

En fin de compte, peut-être que son cerveau fatigué lui avait simplement joué un tour ? C'est perplexe que l’adolescente glissa alors sans s'en rendre compte vers le sommeil.

Tiens, ça faisait longtemps, pensa Dürdane en considérant la plaine grisâtre qui lui servait de Royaume.

Depuis sa dernière visite, elle avait acceptée que cet endroit soit le sien et qu'il se situait à la frontière entre le rêve et la réalité. La jeune fille constata même que son fin cercle d'argent qui lui servait de couronne reposait à présent sur sa tête. Néanmoins, une bouffé d'angoisse monta dans son corps lorsqu'elle se remémora la nuit mouvementée qui avait accompagné cette prise de conscience et elle regarda tout autour d'elle à la recherche de ce monstre imaginaire appelé Styvan Khanis. N’apercevant rien à perte de vue, la jeune fille se détendit légèrement.

– Un peu de couleur ne te ferait pas de mal, par contre, déclara Dürdane qui souhaitait égayer son monde.

Une légère inquiétude demeurait cependant au fond de son cœur ; et si en utilisant son imagination elle perdait de nouveau le contrôle et que le rêve se transformait en cauchemar ?

Non, non, ne pense pas à ça ! Concentre toi sur du positif ! se rabroua Dürdane en imaginant à la place que le sol gris devenait plus brun et sableux pour ressembler ainsi davantage à son désert adoré.

Le changement de couleur et d'aspect s’opéra sans grande difficulté tout autour de la jeune fille et elle s’esclaffa devant ce spectacle magnifique.

– Passons au ciel, maintenant ! J'aimerais qu'il soit davantage bleu avec un grand soleil brillant ! Ou alors, reprit-elle sans laisser le temps au monde de s'adapter, rose-orangé comme au crépuscule.

Pour s'aider, Dürdane se remémorait les différents paysages qu'elle avait traversé avec Erkan lors de leur voyage et toute à sa jubilation d'arriver à créer des choses sans que celles-ci ne meurent en moins de dix secondes, l’adolescente ne s’aperçut pas qu'un individu venait de pénétrer dans son Royaume.

Post I – 765 mots

Notes : Dürdane a utilisé la Sphère Raciale qui la transforme en Vampire.

Sam 01 Juil 2023, 17:00

C'était là ça ?

Styvan était recroquevillé sur le sol, niché dans une corbeille pour chien posé sur le côté de l’énorme lit de la chambre trois-cents quatre. Pour beaucoup, cette situation aurait été dégradante, mais lui se sentait comme un gamin à qui l'on avait laissé la maison familiale durant toute une soirée. Pourquoi n'était-il pas dans son petit cachot douillet ? Parfois, les clients de l’hôtel exigeaient un service de chambre particulier et les esclaves devaient rester avec eux pendant le nombre de nuits souhaitées. Mais, par chance, celui qui avait loué les services du vampire avait trop forcé sur la bonbonne et ce déchet s'était endormi en s'affalant sur le matelas avant même de pouvoir en tirer parti. Ce pochard était dans un tel état qu'il ne sentirait même pas un coup de talon aiguille dans les bourses. Le Zvyar en avait donc profité pour lui soutirer discrètement un peu de sang à la source, veillant à mordre un endroit que cet ivrogne ne remarquerait pas à son réveil : le cul. Après des jours et des jours de captivité, il goûtait enfin à la liberté et au repos. Ce fut alors avec joie et naïveté qu’il profita de cette opportunité. Après s'être prélassé dans un bain réconfortant, balayant par la même occasion toute trace de saleté et apaisant légèrement les sévices infligés à son corps, il s'enveloppa dans un peignoir en laine feutrée avant de retourner dans la chambre. Tandis qu'il s'apprêtait à se glisser de nouveau dans sa couche de fortune, son regard fut attiré par un éclat brillant provenant d'un objet posé sur la valise du client. Méfiant, mais curieux, il ne put s'empêcher de s’en approcher. Comment avait-il fait pour rater un objet aussi atypique tout au long de la soirée ? C'était une sphère d'apparence si particulière, rappelant étrangement la pleine lune qui éclairait le ciel étoilé de Sceptelinôst. En tout cas, l’artefact brillait tout autant que cette dernière. Conscient que cet éclat aveuglant risquait de réveiller son client, le blondinet s’inquiéta, car il ne voulait pas prendre le risque de gâcher cette belle soirée. Il s'empressa donc de la saisir, mais à peine eut-il eu le temps de le faire que cette dernière glissa habilement entre ses doigts fins pour se faufiler à l’intérieur de sa cage thoracique. Il prit peur et recula de trois pas, risquant de trébucher sur la valise de l’endormi. Quel genre de sorcellerie était-ce ? Allait-il mourir à cause de sa curiosité ? Pourquoi n'entendait-il plus la respiration du mec derrière lui ? Pourquoi ne sentait-il plus la sueur de ce gros dégueulasse ? Pourquoi ne voyait-il plus dans l’obscurité ? Il s’écroula de fatigue contre le parquet avant d’obtenir les réponses à ses questions.

À son réveil, il se retrouva, vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon, dans un décor qui lui semblait étrangement familier, sans pour autant connaître la raison de cette accoutumance. Ça ne ressemblait à rien de ce qu’il avait pu voir jusqu’ici. Les vampires n’allaient jamais dans les déserts, c’était beaucoup trop dangereux. Dommage d’ailleurs, car il avait toujours trouvé les décors et l'ambiance de ces régions fascinantes et il avait toujours eu espoir de pouvoir s’y rendre un jour. Il ne fut pas déçu par la réalité du terrain. Le crépuscule arrangeait le ciel à l’aide de teintes orangées et violettes, créant un spectacle apaisant pour les yeux et l’esprit. Tel un sol doré, le sable s’étendait à perte de vue, attirant irrésistiblement le vampire vers l’horizon. Alors qu’il prenait plaisir à regarder ce magnifique panorama, il vit une silhouette se crayonner à travers les vagues de chaleur que le vent transportait. Une nouvelle fois, bien curieux, il s’accroupit et opta pour une approche discrète. Qui sait ce qui l’attendait. À mesure qu'il s'approchait, et même s'il ne la voyait que de dos, cette carrure lui semblait de plus en plus familière. Il était pourtant persuadé de ne jamais l’avoir rencontré. Qui était cette fille avec une couronne sur la tête ? De peur qu’elle ne se retourne, il chercha un endroit où se cacher et c’est alors qu’un palmier apparut sous ses yeux. Il voulut se dissimuler derrière son tronc afin d’observer la rousse qui se tenait à quelques dizaines de mètres de lui, mais il se rata et dégringola le long d’une dune. Il hurla de surprise, finissant sa chute dans un point d’eau. Il but la tasse et ne se soucia pas une seconde du reflet de sa personne qui gisait à la surface. « Mais bordel. Depuis quand c’est là tous ces trucs ?! Et, pourquoi j’ai l’impression d’être déjà venu ?! » ronchonna-t-il en replaçant sa tignasse humide en arrière. Il enleva sa chemise afin de l'essorer puis, il regarda vers le haut de la dune qu'il venait tout juste de débouler. Il pointa du doigt la personne à son sommet et gueula : « Eh toi ! Où est-ce que je suis ?! » Son nez saignait à cause de son carambolage, mais il ne s'en inquiéta pas plus que cela. Il l'essuya à l'aide de son haut trempé puis le jeta sur le bas-côté. Il commença à remonter la dune en tapant des pieds. Bien déterminé à en savoir plus sur cet endroit.

lui aussi a utilisé une sphère raciale qui le transforme en petit humain.

Post 1. 932 Mots

Ven 07 Juil 2023, 00:38

Alors qu'elle s’était perdue dans la contemplation de son Royaume, Dürdane sursauta au grand fracas qu'elle entendit soudainement derrière elle. Elle se retourna vivement mais n'eut que le temps de voir une forme indistincte dégringoler de la dune de sable, un amas flou de bras et de jambes humanoïdes. La jeune fille s'approcha alors avec prudence du bord glissant et jeta un coup d’œil en contrebas. En plissant les yeux elle parvint à distinguer une silhouette qui lui semblait être menue et de petite taille mais la perspective des distances pouvaient potentiellement l'induire en erreur alors Dürdane resta sur ses gardes, méfiante, au cas où sa dernière expérience se reproduise et qu'il lui faille de nouveau fuir un monstre sanguinaire.

Qu'est-ce que... bredouilla la jeune fille en constatant que la tignasse blonde que l'inconnu venait de remettre en place lui rappelait vaguement quelque chose, mais elle s’aperçut surtout qu'il montait vers elle l'air passablement énervé.

Le jeune homme était trop loin pour que Dürdane puisse comprendre distinctement ses paroles mais elle ressentait au plus profond de son corps les vibrations de ses pas lourds dans le sable et percevait malgré tout un grommellement confus. D'ailleurs, ce n’était pas le seul son que Dürdane distinguait, elle avait l'impression que ses oreilles bourdonnaient de stimulations sans pour autant arriver à se fixer sur une seule.

– Toi ? Styvan Khanis ! hurla brusquement Dürdane en reconnaissant enfin la silhouette qui était à présent à mi-chemin de la dune. Qu'est-ce que tu fais encore ici, sale monstre ? Tu peux pas aller pourrir le rêve de quelqu'un d'autre pour une fois !

Et prise d'une impulsivité qu'elle ne se connaissait pas, Dürdane se précipita à la rencontre de cette entité cauchemardesque, bien décidée cette fois-ci à ne pas se laisser envahir par la peur. La rage bouillonnait en elle. C’était une émotion que la jeune fille n'avait pas l'habitude de ressentir, et encore moins de laisser libre cours mais elle se permettait de nombreuses choses inédites dans son Royaume fantasmagorique. Emportée par l’élan de sa course, le corps de Dürdane vint percuter de plein fouet celui de Styvan et ils dégringolèrent tous les deux la pente de façon totalement incontrôlée. Dans leur roulé-boulé chaotique, la jeune fille se débattit et des coups plurent de partout, aussi bien sur elle que sur l'autre individu.

Lorsque leur descente frénétique s’arrêta enfin au bord du point d'eau, Dürdane, le visage déformé par la haine, était à califourchon sur Styvan et armait sa main pour le frapper. Ses lèvres dévoilaient – sans qu'elle ne s'en rende encore compte – des crocs larges et saillants. Néanmoins, la jeune fille fut soudainement prise d'un vertige et son attaque se termina sur le sol à un centimètre de l'oreille de son adversaire, puis elle s’écroula sur le côté. Dürdane se ressaisit aussi vite que possible et mû par son instinct de survie elle s’éloigna à reculons à moitié en rampant dans le sable tout en bégayant :

– Ne... ne t'approche pas, fou... foutue abomination !

Cependant, la jeune fille s’arrêta en plein mouvement et huma l'air, les narines frémissantes.

– C'est quoi cette odeur, marmonna-t-elle pour elle même avant d'avoir un nouveau vertige.

Malheureusement, la jeune fille n'avait pas le loisir de s’arrêter pour rechercher la cause de son trouble car elle avait un problème bien plus urgent à régler en face d'elle.

– Qu'est-ce que tu me veux encore, Vampire ? Ça ne t'a pas suffit de me balancer dans le vide la dernière fois, tu es revenu pour me saigner c'est ça ? Mais je te préviens, si tu fais le moindre mouvement, je te crame ! Je maîtrise le soleil ici !

La voix de Dürdane tremblotait, toutefois elle essayait d'avoir l'air sûr d'elle, et pour appuyer ses dires elle fit briller le soleil très fort un court instant. Elle vit alors des volutes de fumées s’élever de sa peau blafarde et l'intense douleur qui traversa l’intégralité de son corps la fit hurler puis la laissa pantelante en refluant.

– Pourquoi je suis toujours en plein cauchemar ici... grommela la jeune fille en se recroquevillant sur elle-même sans plus se soucier de l'individu devant elle. Je veux juste me réveiller... A'zar, pourquoi vous ne me laissez pas avoir une nuit tranquille ? Juste une seule, sans monstre ni course-poursuite...

Post II – 723 mots

Dim 16 Juil 2023, 22:38

Sorcière !

La colère lui faisait souvent croire qu’il était imposant, cependant son charisme le trahissait et rares eurent été les fois où ses crises de nerfs avaient effrayé son adversaire. Cette fois-ci ne dérogeait pas à la règle et il le remarqua lorsqu’il vit la rousse fuser dans sa direction en hurlant son prénom. Il comprit néanmoins rapidement qu’elle avait l’air d’avoir perdu le contrôle de sa course et qu’elle se précipitait sur lui sans pouvoir ralentir. Pris de panique, il tenta désespérément de faire demi-tour afin d’éviter qu’elle ne s’écrase contre lui. Malheureusement, ses pieds s'enfoncèrent dans ces grains de sable capricieux et ces derniers l'empêchèrent de se déplacer avec la rapidité dont il avait besoin pour l’esquiver. Leur collision fut inévitable et Styvan se retrouva le souffle coupé par le choc. Leur impact les projeta en arrière, et alors qu'ils dévalaient la dune, Styvan ressentit des coups au ventre et des griffures sur les bras. Sans hésiter, il tira les cheveux de la jeune femme, enfonça un doigt dans sa narine et un autre dans son œil. Pourquoi en était-il arrivé là ? À cause d'elle, il avait dû riposter et, même si ses accès de colère passés l'avaient poussé à avoir des comportements déplacés envers certains roux, il n'aimait pas se battre. D’ailleurs, pourquoi cette femme l’attaquait ? D'accord, il avait été un peu brusque dans sa façon de l'aborder, mais cela ne justifiait pas une telle réaction. À la fin de leur roulé-boulé, le garçon se retrouva allongé dans le sable chaud au pied de la dune. Et, alors que le paniqué pensait avoir perdu l'usage de ses jambes dans sa chute, il ouvrit les yeux et se rendit compte que la jeune femme inconnue était assise sur lui, l'empêchant totalement de se mouvoir. Elle avait l'air prête à le cogner, et même si ses biceps peu inquiétant ne semblaient pas d'une force excessive, il savait qu'il devait se méfier quand une inconnue cherchait à lui en décrocher une dans la mâchoire. Son regard se détourna tout de même du poing menaçant de la rousse afin de se fixer sur une anomalie qui avait accaparé toute son attention. Elle avait des canines ? Cette image fut si surprenante qu'il en oublia qu'il était sur le point de s'en prendre une. Cela expliquait tout. Alors, c'était ça la raison de sa colère ? Elle s'était sentie menacée par la présence d'un autre vampire ? Elle devait être bien plus puissante que lui pour avoir ressenti ce qu'il était de si loin, car lui-même n'avait rien remarqué avec son odorat. D’ailleurs, il ne sentait plus rien depuis son arrivée. Même pas le parfum de son assaillante. Malgré toutes ces étrangetés, il était content d'être en compagnie d'une semblable puisque cela faisait longtemps qu'il n'avait pas croisé quelqu'un comme lui. Il grimaça en voyant le bras de la rousse se balancer dans sa direction, mais après avoir fermé les yeux, il entendit le bruit de l’impact, mais il ne ressentit rien. Il tourna la tête et vit le poing de l'inconnue planté dans le sable, à quelques centimètres de son oreille. Il rit nerveusement tout en restant allongé sur le sol. « La vache ! J'ai vraiment cru que t’allais me cogner. Tu n'es pas si... » Il fut interrompu par des injures, puis se releva.

« Eh bah tiens abomination et puis quoi encore. Dalemir ou autre, c'est pareil. Tu dois avoir le même âge physique que moi. » marmonna-t-il à demi-mot. Il avança légèrement en direction de la rousse et avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, elle recommença avec des histoires abracadabrantes de meurtre sur une falaise et de contrôle du soleil. Dans le doute, il leva les yeux et le ciel lui offrait un spectacle inquiétant, la boule de plasma commençait à pointer le bout de son nez. Il hurla en se recroquevillant sur lui-même de peur de finir en chipolata grillée, mais il ne ressentit aucune souffrance. En revanche, la suicidaire avait bel et bien crié de douleur. Styvan, de nature empathique, se précipita vers elle tout en maintenant une distance de sécurité. Sa magie devait être puissante pour contrôler le temps et il préférait s’en méfier. « Écoute-moi. Je ne t'ai jamais vue auparavant. Tu dois te tromper de personne », dit-il avant de se rendre compte qu'elle était perdue dans ses pensées. Il s'approcha encore davantage, plein de confiance, et décida de lui parler dans leur langue. « Øh. Hvordan har du det ? Du behøver ikke være bange. » Il s'agenouilla en face de l'inconnue. « C’est quoi ton prénom ? » demanda-t-il en souriant, avant de se rappeler brusquement qu'elle connaissait déjà le sien. Il recula de quelques mètres avant de tomber sur le sol. « Comment sais-tu qui je suis ? » demanda-t-il en continuant de reculer, toujours assis, en s'aidant de ses mains. Il essuya à nouveau son nez avec son avant-bras. Le sang continuait de couler abondamment, et les griffures sur son bras lui faisaient un mal de chien. Son corps était différent, il le sentait, et sa vieille pote l’angoisse commençait à s'emparer de lui. Son visage passa rapidement de la joie à la peur et sans s'en rendre compte, il continuait de reculer. Elle avait l'air dangereuse malgré son visage inoffensif. Elle connaissait son nom, elle contrôlait le temps, et depuis qu'il était près d'elle, son corps n'était plus le même. Peut-être l'avait-elle maudit ? Peut-etre était-elle une cliente de cet hôtel ? Des gouttes de sueur glissèrent le long de son visage. Pourquoi se sentait-il piégé ? Son cœur commençait à s'emballer. À force de reculer, sa main s'enfonça dans la source et lorsqu’il voulut se laver le visage afin de reprendre ses esprits, il hurla : « Re… Re… REFLET ! JE VOIS MON REFLET ! » il se retourna puis reprit : « Qu’est ce que tu m’as fait ? Monstre ! » Il remonta la dune en courant dans le but de fuir cette sorcière vampirique.

Post II. 1049 Mots

Ven 28 Juil 2023, 19:27

Petit à petit, la douleur cuisante qu'avait ressenti Dürdane finit par s'estomper et la jeune fille pu reprendre contact avec la réalité. C'est ainsi qu'elle vit le monstrueux Styvan Khanis ramper le plus loin possible d'elle, un air affolé plaqué sur le visage. Néanmoins, Dürdane n'eut pas le temps de s'interroger sur cette panique injustifiée car autre chose venait de happer son esprit : une tache carmin s’écoulant très lentement le long de l'avant-bras du garçon. Dès que ses yeux s'en rendirent compte, ce fut au tour de ses narines de se dilater et de faire pénétrer dans le nez de la jeune fille une odeur ferreuse. L'eau lui monta instantanément à la bouche et Dürdane saliva abondamment en faisant un pas vers cette source d'envie.

L’envoûtement prit soudainement fin lorsque Styvan déguerpit loin de sa vue en hurlant.

– Mais qu'est-ce qui se passe encore, bon sang ! fulmina la jeune fille en revenant à elle. Bon sang... Sang...

Ses pensées s’arrêtèrent sur ce mot qu'elle répéta en boucle pendant qu'une soif étrange l’étreignait. Afin de la calmer, Dürdane s'agenouilla au bord de l'oasis et plongea ses mains en coupe dans l'eau. Cependant, le goût infecte qui se déposa sur sa langue en la buvant la lui fit recracher immédiatement en une multitude de gouttelettes qui vinrent troubler la surface du lac. C'est à ce moment-là que Dürdane s’aperçut d'un nouveau problème...

En regardant l'eau, la jeune fille pouvait voir le reflet du palmier au dessus d'elle, ainsi que les nuages blancs qui traversaient le ciel orangé, mais elle ne voyait pas son reflet à elle.

– Qu... quoi ? bredouilla-t-elle en sentant la panique l'envahir.

Dürdane, effrayée, se plaqua alors les mains sur le visage afin de vérifier son état. Elle sentait bien sous ses doigts ses pommettes, ses sourcils épais, son front, ses grandes oreilles sous ses cheveux, sa mâchoire... mais impossible de les voir dans l'eau. Impossible également de voir ses mains, ou le reste de son corps.

– STYVAN KHANIS ! hurla-t-elle tout en tapant le sable de ses poings, laissant ainsi libre cours à sa rage.

Pour la jeune fille, il était évident que tout était de la faute de l’être cauchemardesque envoyé par A'zar. Il lui avait forcément fait quelque chose avec sa magie vampirique afin de plonger son esprit dans la confusion. L'Æther des Cauchemars devait vraiment se régaler avec les siens...

– Respire, ce n'est qu'un mauvais rêve, ça va passer... tenta de se calmer Dürdane, mais la petite voix de ses angoisses prit à son tour la parole pour lui demander « et si ? ».

Et si elle restait ainsi sans reflet même à son réveil ? Car après tout dans ce Royaume Dürdane avait l’impression de se trouver à la frontière entre le rêve et la réalité...

– Oh non non non ! Ça ne va pas se passer comme ça ! Je ne te laisserai pas me voler mon reflet, sale monstre ! grogna Dürdane en se relevant.

La jeune fille, prise d'une subite détermination se mit donc en chasse du jeune Vampire bien qu'il lui inspira dégoût, haine et peur.

La première étape fut facile puisque Dürdane suivit simplement les traces de pas que Styvan avait laissé derrière lui dans le sable fin des dunes. Malheureusement, il fut un moment où le vent se leva, emportant avec lui tous les grains indiquant la voie.

– Raah, mais où est-ce qu'il a bien pu aller ce saligaud ! s’énerva Dürdane au milieu de son désert artificiel.

Néanmoins, une bourrasque s’engouffra dans sa bouche et elle toussota du sable.

Bien sûr, il ne manquait qu'une tempête de sable pour parfaire mon humeur... s’exaspéra Dürdane en enroulant son tagelmust [turban] autour du nez et de la bouche. Comment je vais le retrouver moi maintenant ?

La jeune fille prit alors une profonde inspiration, tentant ainsi de se calmer. Il fallait qu'elle ait les idées claires pour réfléchir convenablement au problème qui se présentait à elle. C'est à ce moment-là que la même odeur ferreuse qu'un peu plus tôt s'infiltra dans ses narines, lui faisant de nouveau tourner la tête. Sans s'en rendre compte, Dürdane fit un pas, puis un autre dans la direction d'où semblait provenir l'odeur. La jeune fille – qui n’était plus qu'alors une vague conscience recluse dans son esprit – constatait misérablement que son corps ne lui répondait plus. Ses pieds avançaient tout seul, et de plus en plus vite tandis qu'un fin sillage écarlate se dessinait en transparence devant elle. Elle n'avait plus qu'à le suivre pour arriver à ce qui l'enivrait à ce point.

C'est ainsi que, dans un état second, Dürdane arriva dans le dos de Styvan tandis que la tempête de sable ne faiblissait pas.

Post III – 790 mots

Sam 05 Aoû 2023, 00:08

Guess who's back Dudu ?

Son cœur battant la chamade, le hurlement de la sorcière vampirique avait accentué ses craintes et il était fermement convaincu qu’il devait garder une distance de sécurité avec cette femme. Une distance de pas grand-chose, disons, un rayon d’environ quarante kilomètres autour de lui, juste pour être sûr qu’elle ne pourrait plus lui jouer de mauvais tours. Ce foutu cri avait gelé son sang, il était digne d'une antagoniste cruelle dans une pièce de théâtre de renommée. Et alors même que l’écho qui résonnait à l’intérieur de son crâne s'estompait et que son corps s'enfonçait plus profondément dans le désert, chaque poil de son corps restait dressé. Elle avait donc troqué ses canines contre des poils tout droit. Elle avait transformé un petit vampire au sommet de la chaîne alimentaire en un porc-épic sans défense. D'ailleurs… Comment avait-elle pu accomplir cela en si peu de temps ? Redonner son humanité à un suceur de sang, l'ancien Zvyar n'aurait même pas pensé que cela puisse être possible. Il arrêta rapidement de réfléchir pour se reconcentrer sur sa fuite.

Son visage couvert de sueur, chaque pas qu'il faisait, chaque grain de sable balancé par ses pieds frappant le sol, le rapprochait un peu plus de la tranquillité qu'il recherchait. Une fois qu’il se fut retourné, il se rendit compte qu'il était désormais seul. La sorcière avait disparu, du moins pour le moment. « Qu'est-ce que je peux faire ? Je suis en train de crever de chaud au milieu de ce foutu désert », marmonna-t-il pour lui-même. Il donna un coup de pied agacé dans le sable, mais le vent décida de lui jouer un tour en lui envoyant ses propres grains dans les yeux. Il grogna, se frottant les paupières avec précipitation pour les débarrasser de ce foutu sable irritant. « Super Styvan, maintenant, tu vois plus rien », maugréa-t-il en continuant à se frotter les yeux. Alors qu'il essayait de se débarrasser du sable, les éléments s'emballèrent et le vent mélangé au sable lui fouettaient la peau. Il encaissa durant de longues minutes ce supplice avant de se relever. « Ça suffit ! », cria-t-il de toutes ses forces.

La tempête s'était étonnamment apaisée. Cependant, au lieu d'être heureux, l'adolescent, qui s'était retourné, était envahi par la peur. Elle était de retour pour lui jouer de mauvais tours. Cette maudite sorcière se tenait juste devant lui. « Laisse-moi tran… » Sa phrase s'interrompit lorsqu'il réalisa que la vampire ne le regardait même pas dans les yeux. Quand le garçon suivit son regard, il découvrit une tache de sang le long de son avant-bras. Il comprit immédiatement qu'il était en encore plus grand danger que prévu. Alors, elle l'avait retrouvé grâce à l'odeur du sang qu'il émettait ? Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ? « Ok… Je connais ce regard. Tu dois être transformée depuis peu. Je comprends mieux. Écoute-moi. Concentre-toi sur ma voix », dit-il en avançant prudemment ses mains vers l'avant. Il recula lentement, tout en essayant de calmer la bête en face de lui, mais l’écart ne se creusait pas. « Calme-toi Styvan... Tu dois trouver une solution. Tu connais cet endroit. Tu le connais, mais d’où ? », pensa-t-il à haute voix avant de se trouver le cul sur le sol. Alors que ses secondes étaient comptées, l'adolescent eut une vision d’un sol qui se déchirait sous ses pieds. Pourquoi avait-il des souvenirs de quelque chose qu’il n’avait jamais vécu ? Il frappa le sol. « Laisse-moi !! » hurla-t-il en regardant l’inconnue droit dans les yeux.

Tandis qu'une tension électrique flottait dans l'air, une brusque secousse ébranla le sol. Un rugissement sourd résonna, faisant danser les grains de sable. L'adolescent et la vampire se regardèrent, surpris par cette perturbation inattendue. Une fissure se forma dans le sol entre eux et le garçon ne se fit pas prier pour se réfugier de l’autre côté de cette crevasse. Il prit une grande inspiration afin de vider son sac. « Pourquoi j’ai l’impression que ce n'est pas la première fois que je viens là ?! Pourquoi j’ai l’impression de te connaître ? Qu’est-ce que t’as fait ? Rends-moi mes pouvoi… Attention derrière toi ! » hurla-t-il en pointant du doigt une sorte d’arbre humanoïde qui rampait dans la direction de la vampire. Mais le monstre sylvestre ne s’intéressa guère à la suceuse de sang et sauta au-dessus du précipice, afin d’attaquer le blondinet. Styvan roula sur le côté et esquiva in extremis la première attaque.

Post III. 801 Mots

Mar 05 Sep 2023, 01:05

Dürdane songeait au goût exquis que devait avoir le sang de Styvan qui continuait à s’écouler à petites gouttes de son avant-bras et elle se léchait les babines d'avance. Néanmoins, la posture calmante de l’adolescent et son flot continu de paroles permirent peu à peu à la jeune fille de sortir de sa torpeur, juste à temps pour sentir le sol trembler sous ses pieds et éviter de justesse la chute dans la crevasse qui venait de se former.

– Oh non, pas encore... soupira Dürdane, agacée par le fait que son Royaume ne lui obéissait pas si bien que cela.

Il se moque de moi ? Comme s'il ne se souvenait pas d'avoir mit le bazar ici, songea la jeune fille en écoutant ensuite avec perplexité les questionnements du jeune Vampire de l'autre côté de la fissure.

– Tu te... commença-t-elle avec dans l'idée de lui lancer une remarque acerbe mais son attention fut happée par le doigt tendu et le hurlement du garçon.

Dürdane se maudit pendant la fraction de seconde qui lui suffit pour se retourner de s’être ainsi faite avoir par une ruse aussi minable mais elle s’aperçut qu'il y avait effectivement quelque chose qui fonçait droit sur elle, une sorte d'arbre humanoïde décharné et assez inquiétante. Le bond sur le côté de la jeune fille pour l'esquiver fut totalement inutile car l’être difforme semblait n'en avoir qu’après Styvan. Il ne ralenti même pas aux abords du précipice et sauta par dessus sans effort, engageant alors le combat avec l'adolescent. C'est à ce moment que Dürdane envisagea de s'esquiver discrètement pendant que ces deux monstres étaient occupé à se taper dessus et ne lui accordaient plus le moindre intérêt, jusqu'à ce qu'elle se rappelle, qu'actuellement, c’était elle qui poursuivait Styvan pour avoir des réponses.

Avant d'avoir pu envisager le moindre plan, des grognements gutturaux se firent entendre au loin et c'est avec une frayeur non dissimulée que Dürdane se retourna, craignant déjà ce qu'elle allait voir derrière elle.

– Oh non, pas encore... répéta-t-elle cette fois-ci avec une voix blanche.

En effet, trois chiens aux contours fantomatiques venaient d’apparaître au détour d'une dune, et même si elle ne le voyait pas encore, Dürdane savait qu'ils avaient de la bave plein les crocs et que leur seule envie était de la dévorer vivante.

Sans plus réfléchir, la jeune fille sauta à son tour par dessus la brèche et sans ralentir sa course, attrapa Styvan par le bras, lui évitant ainsi l'attaque d'une branche meurtrière.

– Cours ! lui intima-t-elle. Et ne te retourne pas !

Il était peu aisé pour l'adolescente de projeter son imagination pour modeler son Royaume pendant sa cavalcade effrénée mais une fois arrêtée, les poumons en feu et les mains sur les genoux pour tenter de reprendre son souffle, Dürdane se représenta un mur de pierre assez haut qui les encerclait sur plusieurs mètres, elle et Styvan. Une fois que la muraille fut érigée, la jeune fille se précipita sur le Vampire et l'attrapa par le col pour lui hurler dessus tout en le secouant comme un prunier :

– Bon, ça suffit les coquecigrues, arrête de faire comme si tu ne me connaissait pas ! T'es un être maléfique à la solde d'A'zar, c'est ça ? À chaque fois que tu te pointes ici ça devient un capharnaüm sans nom !

La jeune fille ne se doutait pas être capable d'un tel volume sonore – elle qui était toujours si discrète habituellement – mais elle s’était laissée aller à la colère et avec elle c’était perdu son credo de ne pas attirer l'attention. De plus, cela l’empêchait de se rendre compte qu'elle prenait d’énormes risque à houspiller ainsi un monstrueux Vampire – bien que depuis le début de l'entretien les canines de Styvan lui semblaient étrangement raccourcies.

Brusquement, une pensée frappa l'adolescente et elle lâcha son vis-à-vis pour toucher ses propres dents qui lui apparurent alors longues et acérées.

– Tu m'as... tu m'as transformée en Vampire ? murmura Dürdane d'une voix faible, les bras ballants, tandis que tous les éléments se mettaient en place dans son esprit.

Sa transe face au sang de Styvan, sa sensibilité au soleil, sa perception des odeurs, l'absence de son reflet, et à présent, ses crocs.

– Non. Non, ce n'est pas possible... C'est un cauchemar. Juste un cauchemar. Je vais me réveiller en sursaut dans mon lit dans quelques minutes à peine et je serai redevenue Humaine... Il n'y a pas d'autre explication, n'est-ce pas ? Tu n'as pas pu me transformer comme ça, en si peu de temps. Tu n'as pas pu, hein ?

La jeune fille ne savait pas ce qu'elle espérait en cherchant ainsi du réconfort chez son ennemi mais ses yeux larmoyants le suppliaient de dire quelque chose.

La colère avait laissé place à une profonde détresse.

Post IV – 806 mots

Sam 30 Sep 2023, 23:30

Viens on discute un peu ?

À peine eut-il le temps d’esquiver la première attaque qu’une deuxième tentative de griffure frôla son mollet droit. L’adolescent n’arrivait pas à trouver une ouverture afin de se relever tant la créature se montrait déterminée à l’idée de lui arracher un membre ou deux. Les esquives et les attaques de l’adolescent se montraient nettement moins efficaces. Il avait beau lutter de toutes ses forces, l’animal ne sourcillait pas et poursuivait ses assauts intempestifs. « Mais tu vas me lâcher, saleté de clébard en bois ! » aboya-t-il fébrilement en envoyant un coup de pied hasardeux dans ce qui semblait s’apparenter à un museau. L’impact fut suffisamment efficace pour arracher un peu de l’écorce de la bestiole. Styvan y vit l’opportunité dont il rêvait tant et se releva fissa tandis que l’animal, de nouveau en position d’attaque, grognait de rage. Un rapide coup d’œil autour de lui afin d’analyser son environnement lui fit comprendre la position délicate dans laquelle il se trouvait. Il y avait du sable à perte de vue et seule cette foutue brèche inattendue apportait un peu de relief à ce panorama aride. Il ne pouvait fuir, il allait devoir essayer de se battre. Alors qu’il se tenait prêt à en décocher une dans la gueule de ce monstre qui lui barrait la route, il sentit son bras se faire alpaguer. Son corps se fit emmener sans mal dans la course frénétique de l’inconnue et sans réfléchir, ses gambettes suivirent le rythme que cette femme imposait. Après de longues minutes, ils se retrouvèrent enfin en sécurité. L'adolescent reprit son souffle et se tourna vers l'inconnue « Mer… » il se fit interrompre par la vision de gigantesques falaises les encerclant. Comment étaient-elles arrivées là ?

Secoué dans tous les sens par l’inconnue qui tenait fermement son col, l’adolescent qui avait vu son teint de peau d’antan réapparaître, redevint brusquement aussi pâlot que son assaillante. « Coquecigrue ?! Capharnaüm ?! Tu ne veux pas parler comme tous le monde ?! Je ne comprend rien à ce que tu racontes ! Puis c’est qui ce gars, ha…sard ?! Az…air ? Non… Azahir ? Enfin bref ! De qui tu parles ?! » gueula-t-il à l’aide de la même puissance avec laquelle cette rouquine lui avait pulvérisé les tympans. Il fit disparaitre d’un revers de main les plis que la poigne de la jeune femme avait dessiné sur son haut. Elle a un vrai problème celle-là… pensa-t-il une fois que cette dernière l’eut relâché. Le garçon en avait croisé des cinglés sur le continent dévasté, mais alors elle, c’était le pompon. Depuis le début, elle lui déblatérait des inepties sans s’arrêter une seule seconde et il commençait à être fatigué de l’entendre geindre. Lorsque cette dernière le soupçonna de l’avoir transformé, il ne put s’empêcher de se claquer les cuisses afin d’exprimer son agacement. Comment un être doté d’un cerveau oxygéné pouvait être autant à côté de la plaque ? Il fit les cents pas sur place en entamant un monologue, oubliant totalement le danger qu’elle représentait pour lui quelques minutes plus tôt. « Et voilà, tu recommences à m’accuser pour rien. Ok, j’ai surement fait pareil en pensant que tu étais une sorcière vampirique mais sérieusement ? Le méchant vampire qui transforme les gens sans raison ? Tu n'avais pas mieux comme accusation ? » Il s’arrêta devant elle et reprit sa marche. « Est-ce que tu as le souvenir de moi qui te donne mon sang pendant que t’es en train d’agoniser ? Tu dois être nulle en histoire des races ma cocotte. On ne transforme pas les gens en les regardant ! » Il soupira. « Puis, tu peux même pas imaginer la charge que c’est d’avoir un enfant vampire. En plus, je ne suis même plus l’un des vôtres. Comment tu veux que je t’ai transformé ? Regarde ! » expliqua-t-il en pointant ses canines de l’index. « Je ne sais pas comment ça se fait que tu ne te souviennes pas de ta transformation, mais moi non plus, je ne sais pas pourquoi je ne suis plus un vampire. Autrement dit, on est dans la même pétrin. Toi et moi ! Pas toi CONTRE moi. » Il s’arrêta de déambuler devant elle et la regarda fixement dans les yeux. « Écoute-moi… par pitié. Je ne te veux pas de mal. Je ne te connais pas. Tu comprends ça ? Je ne.. te.. connais.. pas ! » articula-t-il devant son visage avec le ton agaçant d’un enfant capricieux.

« Écoute, on n'est pas obligé de devenir copains. Je veux juste rentrer chez moi… » sa poire se figea soudainement devant le visage de l’inconnue. Qu’était-il en train de dire ? De quel chez lui parlait-il ? Cet hôtel ? Sérieusement ? Non. Il ne voulait pas rentrer chez lui. Il ne voulait pas retrouver cette vie médiocre. Peut-être qu’ici personne ne pourrait le retrouver ? « Qu’est-ce que je raconte moi ? Je veux pas retourner dans cet enfer. », il contempla son reflet à l’intérieur des pupilles de son interlocutrice pendant de longues secondes et toucha son propre visage. « Non, je veux pas. Je suis bien ici. » Il reprit ses esprits. « Excuse-moi ? Comment tu t’appelles ? Où est-ce qu’on est ? »

Post IV. 885 Mots

Mar 28 Nov 2023, 14:22

Dürdane, perdue dans les affres de sa détresse, avait laissé le Vampire – qui, à priori, ne l’était plus tant que ça – faire son long monologue et tandis qu'il jacassait, il se déplaçait de long en large sur une fine bande de sable, soulevant alors un nuage de poussière. Par habitude, la jeune fille releva son tagelmust [turban] sur son nez tout en essayant de comprendre et d'assimiler les paroles de cet étrange énergumène, mais son cerveau surchauffé par la colère et la peur le lui empêchait.

– Attends, quoi ? hoqueta la jeune fille avec un temps de retard à l’évocation de la Sorcière Vampirique. Et puis quoi encore ? Bientôt tu me traiteras de Démone aussi, histoire d'avoir le parfait combo maléfique ?

Soudainement lasse, Dürdane invoqua un épais tapis tissé aux nombreuses formes géométriques et un coussin rond et bas bariolé de couleur sur lequel elle s'affala.

Est-ce qu'on peut boire et manger dans un rêve ? se demanda-t-elle tout à coup avec l'envie d'un Kumlu Çay [infusion sucrée à base de sauge]. Contre toute attente, une table basse ovale et un plateau en argent, sur lequel reposait une théière et des verres, apparurent devant-elle. C'est au moment où elle se servit son infusion fumante avec un soupir d'aise que la jeune fille se rendit compte que la politesse du Désert aurait peut-être du l'obliger à proposer un siège et une boisson à Styvan. S'ensuivit alors une lutte acharnée dans son esprit pour savoir si oui ou non elle céderait à cette injonction. Ce furent finalement les arguments de son père – maître en la matière d'hospitalité et de générosité – qui l’emportèrent bien qu'elle-même soit révulsée à l'idée d'accueillir un étranger sur son tapis. Elle fit néanmoins apparaître un nouveau coussin et invita d'un geste sec de la main Styvan à s'y asseoir.

S'il veut du thé, il n'aura qu'à se servir, par contre, se dit-elle mesquinement. Sa tolérance avait des limites.

– Bon, reprenons depuis le début, déclara la jeune fille qui avait à présent l'esprit plus clair et désirait des réponses. Je m'appelle Dürdane (comme à son habitude, la jeune fille ne donna pas son nom de famille, peu désireuse qu'on puisse la retrouver facilement ou que la réputation de son père ne soit entachée) et tu es ici dans mon Royaume, que je contrôle. En théorie, rajouta-t-elle tout bas pour cracher sa frustration. On est à la frontière entre le rêve et la réalité (c'est du moins ce qu'elle avait cru comprendre mais elle estimait que son ennemi n'avait pas à connaître ses doutes) et toi, Styvan Khanis, tu es déjà venu une fois ici avant aujourd'hui. Alors maintenant c'est bon, on peut passer à mes questions ?!

Dürdane ponctua la fin de sa phrase hargneuse par une gorgée de thé. Malheureusement, elle avait oubliée sa nouvelle condition de Vampire et le sens du goût qui y était affilié et recracha immédiatement sa boisson en un geyser de gouttelettes sucrées qui se répandirent sur la petite table et à ses pieds.

– Beurk ! pesta-t-elle en s'essuyant la bouche. J'ai l'impression d'avoir avalé de la cendre... Comment vous faites pour le supporter ? (il y eu une pause d'une seconde avant que Dürdane ne se rende compte de ce qu'elle venait de dire) Non. Non, je ne veux pas savoir... Dis-moi plutôt ce que tu es et ce que tu fais ici, parce qu'au début, j'ai cru que tu n’étais que le fruit de mon imagination. Mais sérieusement, comment j'aurais pu concevoir un être aussi ignare que toi ? Tu ne connais même pas A'zar, l'Æther des Cauchemars ! Et puis Styvan Khanis, c'est quoi ce nom ?

Dürdane déversait sans vergogne toute sa haine sur le garçon en face d'elle, maigre compensation trouvait-elle pour tout ce qui lui arrivait depuis qu'il avait surgi dans son monde.

– À ta première visite tu étais un Vampire et tu m'as poursuivi jusqu'à me faire tomber dans le vide, révéla succinctement la jeune fille en omettant certains détails. Et là, tu es un... Un quoi au juste ? Sorcier ? Magicien ? Humain ? Raah, il faudrait vraiment ces badges raciaux ! s’énerva-t-elle avant de balayer sa phrase d'un geste. Et à chaque fois que tu apparais, mon Royaume se transforme en cauchemar ! C’était quoi d'ailleurs ce tronc d'arbre rampant qui t'a attaqué ? Bref, qui es-tu ? Pourquoi j'ai l'impression que tu parles comme une personne réelle qui vient du vrai monde ? Pourquoi tu ne te souviens pas de ta première visite ? Et pourquoi je suis devenue une répugnante Vampire dès que je t'ai vu ?!

Post V – 766 mots

Jeu 28 Déc 2023, 15:17

Finalement, c'était une mauvaise idée.

L’invitation de la main de la “vampire”, bien que loin d’être amicale, avait eu le mérite de faire redescendre un tant soit peu la pression de l’adolescent. Il ne refusa pas son hospitalité et s’assit sur le coussin, son arrière-train posé délicatement dans le creux de ses talons. Il approcha craintivement sa main de la théière et se servit une tasse bien chaude de ce liquide agréable pour les narines. Il voulut, pendant quelques secondes, essayer de faire comme dans les livres qu’il avait lu plus jeune : certaines cultures espaçaient de plus en plus l’écart entre la théière et la tasse tout en versant le thé afin de libérer davantage de saveur. Mais il se ravisa, préférant ne pas prendre le risque de transformer le désert en océan infusé à la sauge. Il prit une gorgée et écouta attentivement son interlocutrice. De toute manière, c'était tout ce qu’il pouvait faire. Dürdane la magicienne du monde des rêves, et puis quoi encore… Enfin, ça expliquerait quand même beaucoup de chose… Donc, je serais déjà venu ici ? pensa le blondinet lorsque la rouquine eut terminé d’expliquer la nature de cet endroit. L’ancien vampire reprit une gorgée, mais recracha de surprise en voyant la jeune femme se transformer en geyser humain. Il tenta de dissimuler son sourire moqueur en fuyant ses yeux vert émeraude. Il se reconcentra sur la discussion, fixant la table, le visage crispé par une envie de rire envahissante. Les dernières phrases du monologue de la rousse avaient légèrement agacé le blondinet qui ne cacha pas sa colère derrière un sourire hypocrite. Il prit une grande inspiration.

- Monstruosité, ignare. Tu ne me connais même pas, mais tu me détestes. C’est vraiment moi l’ignare autour de cette table madame la fontaine de thé à la sauge ? Tu ne dois pas avoir beaucoup d’amis avec ce genre de caractère. (il pouvait enfin se permettre de dire ce genre de chose puisque ça ne le concernait plus, maintenant, il avait deux amis : Andrea et Helsinki.) Puis, Khanis c’est le nom de ma créatrice et tu as surement dû lire dans tes petits bouquins qu’on ne manque pas de respect aux créateurs, ce sont comme nos parents. Tu aimerais que je me moque de tes parents ? D’ailleurs ton prénom n’est pas mieux que le mien, il est…. tout aussi bizarre.

Il soupira et posa son coude sur la table afin de reposer sa lourde tête dans sa paume de main. Il regarde de nouveau Dürdane dans les yeux.

- Excuse-moi de t’avoir insulté de sorcière maléfique si c’est ça que tu me reproches. Excuse-moi d’être venu dans ton rêve. Excuse-moi si je ne comprends rien à ce que tu me racontes. Je vais au moins faire l’effort de me présenter pour te montrer ma bonne volonté. Je m’appelle bien Styvan Khanis, et j’ai pas toujours été un monstre, je suis né magicien. Ma créatrice m’a transformé alors que j’étais sur le point de mourir. Oui, je suis un méchant vampire qui suce tout ce qui bouge, bouuuuuuh attention le monstre va t’attaquer. se moqua-t-il. Enfin là je sais pas ce que je suis. Surement humain ? Je sais pas, c'est à toi de me renifler pour me dire. Chaque race dégage une odeur particulière tu sais. J’ai aucune idée de ce qu’était ce tronc, j’habitais dans une forêt, peut-être que je l’ai invoqué sans le vouloir ? Cela voudrait dire que j’ai une influence sur ce monde ? s’interrogea-t-il en se grattant le front.

Il se leva et écarta ses bras en arrière afin d’effacer la douleur de ses lombaires.

- C’est quand même pas pratique d’être humain, j’avais oublié ce genre de douleur. Enfin bref… si t’as l’impression que je viens du monde réel, c'est sûrement parce que je viens du monde réel ? Tiens vu que tu es si intelligente. Il montra de l’index son torse afin de lui présenter la marque des Mayfair. Tu dois connaitre ça non ? La marque des esclaves. C’est bien une preuve que je suis pas de ton monde imaginaire. Qui imaginerait un vulgaire esclave pour hanter ses rêves ? Tu veux d’autres preuves ou ça ira ? Sinon, si ça te fait plaisir, je peux te raconter la première fois que j’ai vidé un sanglier ? Non ? T’es sûre ? Bon, je pense avoir suffisamment collaboré surtout que je ne te connais pas et que je te dois rien. Merci pour le thé, il était délicieux. Mais j'ai aucun intérêt à rester avec une personne qui m'insulte. C’est pas ma faute si tu gères mal ton monde. Bref, j’aimerais bien avoir une chemise avant de partir. Je l’ai jeté vers l’oasis juste avant que tu me poursuives comme une folle. Après, je te laisse tranquille, je partirai dans mon coin. Je vois bien que ma présence te dérange. Je trouverais bien un moyen de rentrer. Ou alors, je retournerai dans le vrai monde à ton réveil. C’est comme ça que ça fonctionne, non ?

Post V. 874 Mots

Dim 03 Mar 2024, 22:46

Le sang de Dürdane se remit à bouillir dans ses veines lorsque le Vampire-qui-ne-l’était-plus-tant-que-ça se permit de se moquer d'elle parce qu'elle avait recraché tout son thé au goût de cendre.

Je suis sûre qu'il ferait moins le malin avec un scorpion dans son verre... songea fugacement la jeune fille avant de hoqueter, piquée au vif par sa remarque suivante.

– J'ai de nombreux amis, figure-toi ! (Dürdane était parfaitement consciente d'enjoliver la situation puisque concrètement, en dehors de son père, il n'y avait bien qu'Erkan qui lui témoignait affection et tendresse malgré ses humeurs parfois difficiles. Mais ça, Styvan n'avait pas à le savoir.) Bien plus qu'un Vampire comme toi, je parie !

C’était puéril comme réaction, évidemment, néanmoins cela fit du bien aux nerfs de la jeune fille qui pu de nouveau écouter les explications du garçon jusqu'à ce qu'il parle de sa transformation. Elle ne put alors pas s’empêcher d'intervenir derechef :

– Mais si tu étais un Magicien, comment as-tu pu accepter de devenir une immonde bête qui boit du sang ? Tu aurais dû préférer mourir pour l'honneur de ta race plutôt que d'accepter cette vie misérable !

Dürdane laissait parler ses convictions et ses idéaux avec fougue mais une pensée l'effleura un instant, la faisant douter : serait-elle capable elle d'abandonner la vie aussi facilement si ce choix se présentait à elle ? Un frisson d'horreur la parcouru et elle préféra se reconcentrer sur la conversation.

– Vous pouvez faire ça vous ? s’étonna-t-elle avec un hoquet de surprise en manquant de faire tomber son verre de thé qu'elle tenait toujours en mains.

Connaître la race des gens rien qu'en les reniflant, ça c'est pratique !

La jeune fille, à cause d'une curiosité malsaine, voulut tenter immédiatement l’expérience. Elle inspira donc le plus discrètement possible, estimant que si Styvan la voyait tester une capacité vampirique elle n'aurait pas fini d'en entendre parler. Néanmoins, la quantité astronomique d'odeurs que son nez capta percuta de plein fouet son cerveau qui n’était pas habitué à cette surcharge d'informations et Dürdane s’écroula alors la tête dans les mains en gémissant.

– Rêve pas... T'as pas le moindre pouvoir ici... grogna la jeune fille, toujours disgracieusement affalée sur la petite table.

Styvan eut le temps de conclure son monologue avant que Dürdane ne parvienne à se remettre totalement de son test odorant raté. Toutefois, ses paroles avaient réussies à pénétrer l'esprit embrumé de la jeune fille ce qui lui rappela une vieille comptine que son père lui chantait lorsqu'elle était enfant et sans réellement s'en rendre compte Dürdane l'entonna à son tour en Alikir en se redressant.

Mon enfant, ne t’éloigne pas de moi
Ou ces vilains Démons viendront pour toi.
Mon enfant, le Désert te protège
De ces Vampires sacrilèges.
Mon enfant, n'oublie pas
Ces Sorciers ne souhaitent que le trépas.
Ces races à la malfaisance sans limite
brûleront à notre zénith.
Unis contre eux, les Humains glorieux
Vaincront et ils trépasseront !

De qui un Vampire peut-il bien être l'esclave ? se demanda Dürdane qui avait toujours cru que les trois races citées dans la comptine étaient forcément alliées pour s'en prendre aux Humains.

Puis, avec un délais de réponse bien trop grand, Dürdane s'insurgea :

– Je gère parfaitement bien mon monde ! Regarde, voilà ! (d'un geste de la main la jeune fille matérialisa un darâa [longue tunique ample et flottante pourvue de manches pouvant être repliées] en coton léger teinté de bleu ciel et de bleu marine dont les broderies d'or rehaussaient l’esthétisme.) Et maintenant tu as raison, déguerpis ! Et que je ne te revoie jamais plus hanter mon Royaume !

Dürdane voulu alors ponctuer sa phrase en jetant d'un geste calculé la longue tunique sur le coussin qu'occupait précédemment Styvan, malheureusement cela ne se passa pas comme prévu et l'habit atterrit en boule sur le tapis. Rouge de honte face à ce nouvel échec, la jeune fille tourna immédiatement les talons et s'enfuit d'un pas rapide vers les hautes murailles qu'elle avait précédemment dressée.

– Saleté de Vampire, grommelait Dürdane tout en avançant dans le sable de son désert à présent plongé dans la nuit, je suis sûre qu'il ment. Tous les Vampires mentent de toute façon, c'est bien connu ! Il doit très bien se rappeler de sa première visite mais il veut juste me pousser à bout en prétendant le contraire ! Si je le recroise, je lui fait la peau !

Une fois de plus irritée par cette présence indésirée dans son Royaume, Dürdane décida d’abattre violemment le mur de pierre qui les protégeait pour se défouler. Cela provoqua alors une pluie de petits cailloux et de la poussière s’éleva, brouillant les perceptions visuelles de la jeune fille qui crut entrevoir des formes gigantesques de monstres les attendant derrière le rempart.

– Oups... marmonna Dürdane lorsque le désordre causé par la démolition s'estompa et qu'elle pu y voir plus clair.

D'une pensée, l'adolescente demanda alors à son Royaume d’ériger de nouveau de hautes murailles à la place exacte de celles qu'elle venait de détruire, puis elle fit demi-tour calmement et s'en retourna vers son tapis de bivouac, comme si de rien n’était.

Si je ne les vois pas, ils n'existent pas... se répétait-t-elle en tentant de chasser la vision d'horreur de ces dizaines de scorpions hauts d'au moins six mètres qui les encerclaient.

Post VI – 883 mots

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