il y a deux Reines des Morues

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Læn s’installa. Il laissa ses fesses glisser jusqu’au rebord de l'assise et appuya son dos sur le dossier. Avachi, il fixa la chaise vide devant lui, un air de défi sur le visage. « Il me le paiera ce sale… ! » fit-il, entre ses dents, sans terminer sa phrase. Sympan les avait plumés à un jeu de sa création. Seul Pieris avait gagné, ce qui expliquait qu’il avait pu s’abstenir de participer à l’événement. Adriæn et lui, cependant, avaient dû accompagner l’Ygdralfar dans son expérience. Il avait autant envie d’être là que de se faire bouffer le cul par des piranhas. Quelques minutes plus tard, il prendrait néanmoins conscience que, finalement, les piranhas avaient beaucoup en commun avec son premier rencarts, Lana, et que les deux situations risquaient de fusionner de façon désagréable. En effet, les deux espèces étaient moches, puaient le poisson et avaient des crocs acérés. Cependant, à la différence de la Sirène, les piranhas ne le faisaient pas bander de façon quasi systématique. Aussi, lorsqu’il la vit, il fit un arrêt très clair sur image. Un souffle exaspéré sortit ensuite de son nez et une grimace se forma sur son visage. « Super… » laissa-t-il échapper, hautement contrarié. « Laisse-moi deviner ? T’en as marre d’être seule comme une morue pas fraiche et t’essayes de te trouver un mec ? J’pensais que les Sirènes n’aimaient pas les Bipèdes. » En formulant sa réplique, il commença réellement à se demander ce qu’elle fichait là. C’était étrange. Elle lui paraissait trop orgueilleuse et possessive pour s’abaisser à ce genre d’exercice. Se cherchait-elle vraiment un mec ? Quel genre de mec ? « À moins que tu te cherches un esclave ? » Il se redressa un peu sur sa chaise, afin de regagner une ascendance en termes de taille. Il avait tendance à transposer sa relation désastreuse avec Susannah sur Lana. Elles le mettaient toutes les deux dans le même état, un état qu’il n’aimait pas du tout. Lorsque son corps réagissait sans prévenir, que son bas-ventre se tendait sans raison, il avait du mal à le supporter. Il ne comprenait pas ce qui n’allait pas chez lui. Le caractère des Sirènes le débectait alors ça l’agaçait d’éprouver du désir pour ces gros thons. « En tout cas, t’emballes pas. Je suis ici uniquement parce que j’ai perdu à un jeu contre Sym. J’ai pas l’intention de me prêter à toutes ces conneries… Franchement… » Il s’arrêta et lâcha : « Ah ouais, au fait... Adriæn aussi il participe. Je ne sais pas si tu sais. »

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il y a deux Reines des Morues

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Læn fronça les sourcils. Ce thon commençait sérieusement à lui pomper l’air, tellement qu’il pensa que les choses auraient été bien plus simples si elle avait réellement été un laideron. Il détestait ses manières, la façon dont elle avait de lisser ses vêtements et de porter des bijoux précieux. Elle se prenait pour quoi ? Une poupée de porcelaine ? Si tel était le cas, il allait se faire une joie de la briser. Il pensa brièvement à la façon dont il pourrait faire disparaître cet air suffisant de son visage mais se retint d’aller trop loin. S’il la frappait, il aurait probablement des ennuis avec Adriæn. Quoi que… « Tu sais tout toi. » fit-il, entre ses dents, en essayant de réfréner toutes les pulsions qui montaient en lui. Il n’y avait pas que de la colère et c’était bien le problème.

Pour se changer les idées, il prit le verre de… jus de pomme ? qui se trouvait devant lui et but. Entre deux gorgées, Lana évoqua son prétendu amour pour Adriæn. Le faux Magicien garda le liquide dans sa bouche, sur le cul. Il avala et une grimace d’agacement déforma sa bouche. Si ce n’avait pas été elle en face de lui, il aurait pu s’étouffer avec le liquide, trop surpris pour rester impassible. Cependant, avec elle, il s’attendait à tout, et surtout au pire. « T’es vraiment un grosse folle dingue. » lui répondit-il, en haussant le ton. « D’ailleurs, tu me les brises avec ton frère. À croire que c’est toi qui es amoureuse de lui à force ! » Il aurait pu lui balancer que c’était, en tout cas, ce que tout le monde disait mais il n’y pensa pas. « Adriæn par-ci, Adriæn par-là… Tu vas couper le cordon, oui ou merde ? » C'était lui qui en avait parlé le premier mais sa mauvaise foi ne l'avait jamais étouffé jusqu'ici. En réalité, il ne savait pas exactement pourquoi ça l’irritait. Était-ce parce qu’il n’appréciait pas qu’elle parlât toujours de son frère, ou était-ce pour l’insinuation qu’elle avait faite ? Il n’avait pas besoin de prouver son orientation sexuelle. Déjà, il n’aimait pas les hommes et, ensuite, il n’avait absolument pas l’intention de faire quoi que ce fût avec des harpies dans le genre de Lana. Peut-être que son érection était en partie la raison de sa colère. « Tu sais quoi ? » finit-il par dire, en relevant les yeux vers elle. « Tu devrais aller voir ailleurs si j’y suis, avant que je te vide le contenu de mon verre sur la gueule. » Cette pimbêche avait le chic pour le faire sortir de ses gonds. Sirènes ou Sorcières, c’était exactement les mêmes : toutes des pétasses.

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