Saurez-vous apprécier la splendeur et la majesté des massives chaînes de montagnes aux pics glacés qui bordent les plaines et s’élèvent en maîtresses de la région ? Parviendrez-vous à dompter ses malices pour vous frayer un chemin sûr parmi ses roches sombres ? Dœrelda charme autant qu’elle impressionne. Seulement, veillez à ne pas endormir votre vigilance, car les Montagnes sont cruelles et se complaisent dans un climat d’hostilité. Sous une palette de teintes froides et mélancolique, le tableau se peint sous des touches de clarté, lorsque les rayons timides du soleil parviennent à percer les nuages et l’éternelle brume qui noie les sommets. Inhospitalières et sauvages par nature, elles offrent un cadre de vie rude et éprouvant qui ne convient guère à la quiétude requise par les familles et les rêveurs. Pourtant, elles savent confier leurs secrets aux personnes qui les méritent, laissant entrevoir des havres merveilleux, des forêts blanches et des champs de fleurs pâles. Dœrelda, ou Les Insoumises selon les traductions du vieux valærian, baigne dans un constant vent gelé, qui par caprice peut devenir tempête et violence. Rares sont les Cités et les villages qui peuvent s’ériger dans une région aussi indomptée et qui fera de son mieux pour le rester. Contrée la plus désertique du Continent, elle n’en demeure pas moins infestée d’une vie monstrueuse et carnassière. Ses bêtes sont des créatures avides de chair, traqueuses dans l’âme. Sa végétation est d’une résistance surprenante, capable de s’alimenter par tout ce qu’elle trouve. Une chose est sûre, vous n’êtes pas la bienvenue.

Sous une fine pellicule de givre aux prismes délicats, les regards avisés discerneront le sombre, le noir et l’argenté des roches de Dœrelda, scintillant sous la glace comme une trainée de poudre étoilée  ; une couleur surprenante qui jamais ne put être expliquée. Nombreux furent les chercheurs qui s’essayèrent à des découvertes dans les régions glaciales des Montagnes. Entre les pentes escarpées et les pièges des plaines et des plateaux qui se nichent entre deux sommets, la marche n’est guère aisée. Les températures sont aussi basses qu’elles sont hautes à Disima. Des vents froids balayent continuellement le tapis de flocons et d’ailleurs, la neige tombe souvent et en abondance. Les frontières sont nébuleuses et même les bêtes chutent dans les trous que la mousse blanche dissimulait, comme dans un trait de fourberie. Si Dœrelda n’a guère vocation à être surpeuplée, elle regorge pourtant de secrets, de mystères et de trésors qu’elle garde jalousement et ne consent à céder aux plus acharnés. Des passages et des tunnels - dont on ne saurait avec précision la provenance, naturelle, magique ou humaine – serpentent dans les tréfonds, ouvrent des voies à d’immenses cavernes aux dessins célestes, mènent tout droit dans la gueule d’une magnifique fleur carnivore qui renfermera ses mâchoires humides sur votre carcasse offerte. N’oubliez jamais que l’élégance de Dœrelda n’est qu’un leurre à ses vices.

En des temps immémoriaux, les peuples cherchaient à s’emparer des richesses de Dœrelda, préférant creuser ses sous-sols plutôt que de risquer de s’attaquer à ses pics. Ce qui ne fut à l’origine qu’une extraction de matière première prit une tournure aussi étonnante que déroutante face aux découvertes. Le réseau qui parcourent les sous-sols de Dœrelda est impressionnant, immense, vertigineux. Les chemins étroits mènent à des caves gigantesques, les pentes peuvent donner sur des trous tellement profonds que l’on ne peut estimer la distance. Les températures sont plus clémentes même si l’atmosphère reste froide et mordante. Aux côtés de filons précieux, des cristaux aux propriétés inconnues s’érigent et scintillent, se déclinent en teintes pâles et douces. La magie les imprègne et leur extraction paraît impossible. Nulle lame, nul sort et même les forces les plus inquiétantes ne semblent faire chanceler ses verres exquis qui attisent bien des envies. Ils forment un décor somptueux qui illuminent subtilement les passages et les grottes souterrains. Des voyageurs intrépides – par dizaine et plus encore – ont choisi de s’engouffrer dans le dédale pour échapper au tempêtes et au froid des Montagnes, seule façon de survivre une nuit en ces terres hostiles. Toutefois, ils furent confrontés à bien d’autres maux. Les galeries sont des labyrinthes et elles se ressemblent toutes. Surtout, craignez les Monstres qui se cachent dans la pénombre et ont fait de votre chair.

Vestiges d’une civilisation oubliée ou étrangeté de la nature et de sa puissance, il existe un passage à Dœrelda, creusé à même la roche. Plusieurs arches à moitié délabrées s’élèvent, la pierre gravée de symboles énigmatiques que même les Elfes ne sauraient traduire. Un calme imperturbable règne en ces lieux, une quiétude rassurante. Le vent siffle doucement, balaie les flocons qui jonchent le sol, le givre qui recouvrent l’ouvrage. Le chemin est particulièrement utilisé par les caravanes qui transportent marchandises ou voyageurs, pour être l’une des rares routes plus ou moins sûres des Montagnes et assez larges pour permettre une avancée tranquille. Cependant, le col de Lastrarésa est loin d’être aussi paisible qu’il n’y paraît. Personne n’est capable de dire avec certitude quelle est sa longueur car certains le traversent en plusieurs dizaines de minutes tandis que d’autres passent des jours voire des semaines à tenter d’en voir le bout.

Informations

Qui peut fouler le territoire ? : Toutes les races des Terres du Yin et du Yang peuvent fouler les terres de Dœrelda. Cependant, les territoires de Tælora sont réputés pour leur extrême dangerosité et ils sont peu à s'aventurer en ces lieux.

Niveaux de dangerosité :

■■■■■■■□□□ : Les Montagnes sont hostiles. Le paysage est aussi merveilleux que dangereux pour les voyageurs imprudents, qui risquent à chaque instant de croiser le chemin d'une des créatures rachitiques et carnassières de la région, ou d'une plante immense et meurtrière. Le vent est constant, glacé. Une bonne préparation est nécessaire pour affronter Dœrelda.

Saisons :

Tashal : Durant cette saison, la neige tombe continuellement, plus ou moins en abondance. Il n'est pas rare d'essuyer une tempête.

Bansyl : Il s'agit de la saison calme. La neige arrête de tomber et les tempêtes se font rares. Le vent souffle moins fort, mais les températures chutent. La nuit est particulièrement difficile à vivre.

Virfar : Il s'agit de la saison des tempêtes de neige. Cette période est la plus éprouvante et la plus compliquée à vivre. Les températures sont basses et les vents, très violents. La neige n'arrête jamais de tomber et il est très difficile de retrouver son chemin.

Imlen : C'est la période des avalanches. Il s'agit aussi du moment où le climat est le moins froid. Quelques tempêtes sont à déplorer et il peut parfois neiger plutôt fort.