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Jingle Bells 2.

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Alors que nous venions tout juste d’expédier l’échiquier destiné à Babelda. Une nouvelle lettre parvint jusqu'à notre manoir. « Nous sommes désolés. Il y a eu un échange de dossier dans la livraison. Voici la personne à qui vous devez envoyer un cadeau cette année. Bellada Ward. » lis-je à haute voix à côté de mon créateur. « Non, non, non ! NON ! » hurlai-je en défilant les photos et informations de cette grand-mère qui risquait de ne pas avoir de cadeau cette année. En même temps, avec deux prénoms si proches l’un de l’autre… L’erreur restait envisageable et je ne pouvais en vouloir aux organisateurs de ce Secret Santa. Une chose était sûre. Impossible que je laissasse cette mamie sans rien sous le sapin alors qu’elle allait surement gâter toute sa grande famille de cadeau en tout genre. Quel monstre serais-je si je me contentais de ce premier présent. D’ailleurs est-ce que ce dernier allait atteindre Babelda ? Ou bien sera-t-il perdu à tout jamais dans un service de livraison défaillant ? Mes yeux se tournèrent timidement vers mon père qui soupira. « Très bien. On va le faire ce deuxième cadeau. On retourne à l’atelier. » J’enfilai mes chaussures et je le suivis de nouveau jusqu'à la scierie. Plusieurs idées vinrent à moi, mais celle qui retint mon attention était celle d’un fauteuil à bascule. Cependant, ce siège soulevait un problème de taille. « Comment va-t-elle faire pour le monter en étant seule ? Puis ce serait dommage qu’elle puisse l’utiliser uniquement chez elle. Si elle est amenée à aller voir sa famille, ce serait génial qu’elle puisse le ramener, tu ne penses pas ? » « J’ai ma petite idée. On va utiliser du bois d’Iroko. C’est un bois rare exotique que j’ai réussi à me procurer en rendant service à un ami. C’est un bois enchanté, robuste et très léger. Puis ça va me permettre de créer quelque chose que je voulais essayer depuis longtemps. » « C’est marrant, pile ce qu’il nous faut. On dirait presque que ce bois et cette idée sont apparus grâce à notre panique. » dis-je avant de pouffer de rire.

À peine eus-je le temps de mettre mes gants que mon créateur commença la découpe du dossier et de l’assise du fauteuil. Cependant, il ne les fixait pas en y enfonçant des vis. Il se contentait simplement de couper certains endroits comme des embouts de puzzle. « Pourquoi ne le montes-tu pas tout de suite ? » demandai-je, impatient de voir le résultat. « Je vais enchanter chaque étape afin qu’il se monte tout seul. Tu vas voir. Tiens, passe-moi la lime. » Sa réponse m’emplit d’excitation. Il était en train de fabriquer le meilleur fauteuil à bascule possible et je ne pouvais me détacher de ce spectacle. Toutefois, face à sa demande, je m’exécutai et je décrochai mes yeux de ses mains travailleuses qui découpaient dans le bois un arc de cercle nécessaire au bon fonctionnement du processus de bascule. Une fois les pieds terminés, il ne manquait plus que les accoudoirs pour terminer en partie le cadeau. Et alors que mon créateur s’attelait à la tâche, plutôt que de ne rien faire, je préférai anticiper le besoin futur en cirage. J’optai pour une cire à base de miel d’abeille et revins rapidement vers Niklaus avec la préparation et deux pinceaux.  « Oh super. J’allais justement te demander d’aller en chercher. » dit-il en attrapant le pot et un pinceau. Je copiai ses gestes minutieusement et tâchais de ne pas mettre une trop grosse couche de pâte. J’étais un artiste qui rendait brillante une des pièces maitresses de mon père et cela me rendait heureux. J’enlevais avec ma manche les surplus, je soufflai sur les parties qui mettaient longtemps à sécher. Je voulais que ce présent fût parfait. Mais pour ça, il fallait vraiment le rendre spécial.  « Et si on l’enchantait ? » demandai-je en caressant le dossier. « T’as une idée ? » « Et si… Quand elle se pose dedans… et qu’elle se balance… Et si ses sens devenaient plus aiguisés ? Du genre… comme les nôtres ? » Mon père tourna la tête brusquement dans ma direction et sourit. Il m’enlaça. « C’est une excellente idée ! Bien mieux qu’une pomme de pin pour le coup ! »

Une fois de plus, je dus attendre dans ma chambre qu’il terminât les deux enchantements. Lorsqu’il eut franchi le seuil de ma porte, je le vis avec un petit fauteuil de quinze centimètres de haut dans les mains. Sur le coup, mon visage se figea, car ça n’était pas ce qui était prévu. « Alors, je n’ai pas réussi à ce qu’il se construise tout seul. Du coup, j'ai copié l’idée de mes mannequins en le rapetissant. J’ai préféré éviter de la faire verser du sang pour l’agrandir donc j’ai opté pour une petite phrase qu’elle risque d’adorer dire… » m’expliqua-t-il. Niklaus, avant de me dire la phrase, rigola d’une manière peu rassurante, mais presque communicative. Il s’approcha et chuchota à mon oreille. Je rigolai à mon tour. « C’est parfait. » déclarai-je en essuyant mes paupières humides. Je pris une grande inspiration. « Je suis une petite fouine prête à tout écouter. » répétai-je avant de rigoler de nouveau devant le siège qui gonflait. « Et pour le rendre de nouveau minuscule ? » « Séance potins terminée. » Le cadeau redevint petit. Il l'emporta avec lui et donna à un de ses employés la mission de le ramener à Bellada.

Le cadeau !:

Code:

[b]Fauteuil de petite fouine :[/b] Un fauteuil à bascule de quinze centimètres qui gonfle jusqu'à atteindre une taille normale lorsqu'un individu prononce la phrase : « Je suis une petite fouine prête à tout écouter. »
Pour lui rendre sa taille miniature, il suffit de dire : « Séance potins terminée. »
Ce fauteuil a la particularité de décupler efficacement l'ouïe, l'odorat et la vue de la personne qui se balance à l'intérieur. Selon l'intelligence de l'utilisateur, les informations seront plus ou moins difficiles à traiter.