Le bonhomme de pain d'épice

☙ Kelly Clarkson - Underneath the Tree

En dépit des apparences, Astriid prenait son apprentissage très au sérieux. Faire des chocolats était à la portée de tout le monde, mais elle ne se satisferait pas d'une qualité modeste. Elle voulait que ses chocolats deviennent uniques et que des clients du monde entier se déplacent pour visiter sa boutique ou dépensent des sommes astronomiques pour s'offrir une commande livrée à domicile.

Alors oui, le Fessetival ne rimait pas avec travail, mais l'Elfe ne pouvait pas manquer cette chance de profiter d'un cours particulier avec l'artisan renommé qui animait l'atelier de confection de pain d'épice. Il s'était déplacé spécialement pour l'évènement des Ailes Noires et Laurier, son mentor, lui avait dit combien il était important de se nourrir à plusieurs sources si elle voulait un jour devenir elle aussi une maîtresse chocolatière renommée. Avoir plusieurs cordes à son arc, avait-il explicité en la poussant à se former sur des pratiques annexes à celles de la confection de sucreries au cacao.

« Merci d'accepter de m'accorder du temps. » Fit humblement la rouquine après avoir refermé la porte du chalet derrière elle pour ne pas laisser le froid pénétrer dans la cuisine. Un bandeau retenait en arrière ses cheveux attachés en un chignon lâche et elle était déjà vêtue de son plus beau tablier, celui sur lequel un caneton faisait " Coin ! " en direction d'une tulipe.

Après avoir produit plusieurs dizaines de pains d'épice pour le Fessetival dans la journée, une forte fragrande de cannelle embaumait l'air de la pièce. C'était un arôme au pouvoir réconfortant qui, combiné au chocolat, deviendrait une petite merveille qui saurait améliorer la journée de n'importe qui y croquerait. Après avoir fait un tour de l'atelier, l'Ygdraë se frotta les mains. « Allons-y. »

Quelques bruits de casserole plus tard, une rivière de fèves de cacao furent mises sur le feu pour fondre sous la caresse des flammes. Pendant ce temps, Astriid saupoudrait son plan de travail de farine et préparait les ingrédients pour les avoir à portée de main, comme Laurier lui avait appris et elle se rengorgea de fierté en observant l'artisan acquiescer son approbation en silence.

L'objectif était simple, confectionner un petit bonhomme en pain d'épice qu'elle décorerait à son goût. L'activité était aussi ludique qu'enrichissante et elle suivit avec attention les conseils de l'homme pour modeler la pâte. Quelques minutes plus tard, elle sortait le moule du four et tâcha de le dégager de sa gangue d'argile en poussant de petits cris quand elle se brûlait le bout des doigts sur le biscuit encore palpitant de chaleur.

Peu après, Astriid passa à l'habillage. Avec le plat d'une lame, elle tartina le bonhomme d'une épaisse couche chocolatée pour cacher sa nudité d'un charmant pantalon qui serait plus tard agrémenté d'une praline rose en guise de bouton. Pour le haut, du colorant avait été mélangé au chocolat pour lui faire prendre une teinte vert tendre. A l'aide d'un pinceau minuscule, elle peignit un tournesol sur le haut du gilet avant d'y ajouter des rochers en chocolat pour les deux gros boutons, un pour le torse, un pour le ventre. Enfin, et non le moins important, Astriid prit un soin étudié pour offrir au bonhomme un visage joyeux. Il machouillait un brin d'herbe et ses joues étaient rouges comme des pêches.

« Je reviens dans cinq minutes, Astriid, le temps de délivrer un colis au stand d'à côté. » Focalisée sur sa tâche, celle-ci ne répondit pas et alla fouiller sur les étagères le petit truc en plus qui rendrait son œuvre parfaite. Elle tomba sur un pot en terre cuite fermé par un bouchon en liège. En l'ouvrant, elle y découvrit une poudre scintillant légèrement. Ses yeux s'illuminèrent et sans réfléchir davantage, elle revint sur le plan de travail et saupoudra le bonhomme de pain d'épice de l'étrange poudre brillante. Quand elle revint après avoir remit le pot à sa place, ce fut pour constater l'absence du bonhomme. Sans doute si elle était allée à la fenêtre ou aurait ouvert la porte de l'atelier, elle aurait vu le petit bonhomme se frayer vaillamment un chemin dans la neige, son brin d'herbe pliant sous la bise glacée, mais l'Ygdraë se contenta de soupirer et de recommencer les étapes, convaincue que le deuxième essai serait couronné de succès.

753 mots

Joyeux Noël Herman

Le bonhomme de pain d'épice : Animé par de la poussière de Fae, ce petit biscuit de quinze centimètres a le pouvoir de devenir un géant de plusieurs mètres avec une force de frappe de 30. De nature plutôt placide et simplette, il n'a cependant rien de belliqueux, hormis quand Herman sera menacé. Sinon, en temps normal, il aime entretenir des conversations avec les fleurs qu'il croise sur son chemin et a la phobie de ceux qui auraient l'intention de le manger. En cela, il trouve en Herman un véritable ami puisqu'il ne le mangera jamais et il lui voue une loyauté sans faille.

Code:

[b]Le bonhomme de pain d'épice[/b] : Animé par de la poussière de Fae, ce petit biscuit de quinze centimètres a le pouvoir de devenir un géant de plusieurs mètres avec une force de frappe de 30. De nature plutôt placide et simplette, il n'a cependant rien de belliqueux, hormis quand Herman sera menacé. Sinon, en temps normal, il aime entretenir des conversations avec les fleurs qu'il croise sur son chemin et a la phobie de ceux qui auraient l'intention de le manger. En cela, il trouve en Herman un véritable ami puisqu'il ne le mangera jamais et il lui voue une loyauté sans faille.