Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez
 

 [Q] L'union blanche | Rajiv

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

~ Rehla ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 772
◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Ven 21 Mai 2021, 19:21


L'union blanche
Nymeria

Intrigue : Illustration du Mariage blanc : Une tribu méconnue a décidé que vous étiez à présent l'un des leurs. Elle vous a également marié avec Nymeria Vaughan/ Rajiv Oesman, répondant aux vœux d'un Dieu inconnu prénommé Amshloumkarhya. L'union est célébrée fréquemment et est très lucrative. Les instructions vous sont transmises par courrier. Vous devez être ensemble et faire ce que l'on vous dit. A la fin du rituel, des cadeaux et des vivres de qualité apparaissent et les quelques jours suivants sont remplis d'agréables surprises et d'une chance non négligeable. De petits hommes habillés de rouge et de vert apparaissent également pour vous aider et célébrer le couple.
Partenaire : Rajiv.  [Q] L'union blanche | Rajiv 53459132
TW ; C'est l'histoire d'un Luxurieux et d'une magicienne, et puis POUF ! Ca fait des chocapics.

Nymeria arpentait de long en large la pièce à vivre de la maisonnette. L'appréhension marquait ses traits et transpirait par tous ses pores. Elle triturait nerveusement ses mains, jouant avec les coutures des longs gants qui remontaient jusqu'à ses coudes ; les sourcils froncés, ses lèvres bougeant inconsciemment tandis qu'elle se répétait une fois de plus le discours qu'elle avait préparé. Du coin de l’œil, elle avisa une commode renfermant plusieurs bouteilles de liqueur. Pendant un instant, elle songea qu'il pourrait être une bonne idée de l'ouvrir et de se verser quelques verres avant l'arrivée de son partenaire. Cela lui permettrait sans doute de gagner un peu du courage dont elle manquait cruellement. Ce qu'elle avait à lui dire ne plairait sans doute pas à l'homme qui la rejoindrait ici dans peu de temps. Elle imaginait déjà le visage indigné et ennuyé - bien qu'elle n'ait pas la moindre idée de ce à quoi pouvait ressembler son partenaire, elle lui inventait des traits, tours à tours colériques et méchants ou bien doux et compréhensifs. Une fois qu'il l'eut écouté, cependant, elle craignait que son premier portrait prenne le dessus sur le second. Elle s'arrêta et fixa avec insistance le placard, pesta, puis reprit sa marche.

La magicienne ne comprenait toujours pas ce qui lui arrivait. Il y a de cela quelques jours, lorsqu'elle était rentrée de Vervallée après avoir découvert avec horreur avoir été la malheureuse gagnante de l'un des Cavaliers Noirs, elle avait trouvé sur son bureau une lettre à son attention. Elle ne l'avait pas lu tout de suite, trop bouleversée par la fève dissimulée dans sa part de galette. Lorsqu'enfin elle avait rassemblé le courage d'ouvrir la missive, son contenu l'avait laissé pantoise. Elle avait d'abord cru à une plaisanterie de mauvais goût. Elle avait donc ignoré le message et n'y avait plus repensé, jusqu'à ce matin-là, lorsque quelqu'un avait toqué à sa porte - il était chanceux : elle n'avait pas passé la nuit dans les Boyaux. Sa surprise avait été authentique lorsqu'elle s'était retrouvée face à des personnes de petite taille, vêtus de rouge et de vert, avec des bonnets au bout desquels tintaient une petite clochette. Lorsqu'ils s'étaient présentés comme les émissaires de Amshloumkarhya, la lettre lui était revenue en mémoire et, incrédule, elle n'avait su comment les repousser gentiment tandis qu'ils s'introduisaient dans la modeste chambre qu'elle louait. Malgré ses protestations, ses invités - si on pouvait les appeler ainsi - avaient insisté pour l'aider à se préparer. Il s'agissait de la première union entre les deux élus : elle devait s'apprêter convenablement, pour éblouir son époux. Nymeria avait rit nerveusement à cette déclaration, incrédule, mais en voyant la mine sérieuse sur les visages de ses interlocuteurs, elle avait compris qu'ils ne plaisaient pas. Pire : on ne lui laissait pas le choix. Elle était prisonnière dans sa propre demeure. La gorge nouée, la petite mage blanche s'était donc laissée faire : elle avait revêtit la longue robe blanche qu'avaient apportés les fidèles de l'Aether. On avait également dompté ses épaisses boucles brunes en un chignon paré de perles et de plumes. Puis, pour terminer, les préparateurs s'étaient attelés à la maquiller : une extravagance à laquelle elle ne s'adonnait jamais. Au moment des bijoux, on avait voulu lui retirer la gemme qui pendait à son cou. « C'est un cadeau. » avait protesté la fiancée et, à sa propre surprise, on avait accepté de le lui laisse porter. Lorsqu'ils en avaient eu fini d'elle, la magicienne s'était trouvée méconnaissable. Tant mieux : cela rendrait la tâche plus ardue pour son soi-disant promis, une fois qu'elle l'aurait abandonné à l'autel et qu'elle fuirait pour retrouver sa liberté.

Une fois prête, les intrus avaient envoyé magiquement la mariée dans un petit chalet du duché de Kirak, où on lui avait dit d'attendre son époux en devenir. Depuis lors, Nymeria n'avait pas cessé de bouger, ne tenant plus en place. Elle répétait en boucle le discours qu'elle avait inventé tandis qu'on tirait sur sa tignasse et recouvrait sa peau d'onguents. Cela lui donnait l'illusion de mieux contrôler la situation. Elle avait fait la liste de tous les arguments qui pourraient dissuader l'homme de participer à cette folie. Tout d'abord, elle était de pauvre naissance : elle ne possédait aucun titre, aucune parcelle de terre et aucune richesse de quelque nature que ce soit. Ensuite, son métier était très prenant et ne lui permettrait pas d'établir une vie de famille. Enfin, elle allait danser avec l'Empereur Noir, d'ici peu de temps. La date du Bal approchait à grand pas et chaque jour qui la rapprochait semblait faire couler sur elle une terreur paralysante. Elle avait longtemps songé à revendre la fève à quelqu'un d'aisé : elle avait reçu de nombreuses lettres en ce sens, lui proposant d'échanger l'objet en échange d'une importante somme d'argent, qui lui permettrait de vivre des jours heureux. Cependant, elle n'avait répondu à aucune de ces lettres : elle ne savait comment réagir. Danser avec l'Ultimage Noir la terrorisait : l'impression qu'il avait laissé sur elle, alors qu'ils ne s'étaient pas même adressé la parole, qu'ils ne s'étaient pas touchés, que le souverain n'avait pas même porté son attention sur elle... Rien que d'imaginer à son bras, elle avait l'impression de mourir. Mais elle craignait de décliner l'honneur : et si ces actes ruinaient les efforts de sa Reine, pour unir les deux nations ? Et si l'homme prenait cela comme un affront et décidait de l'exécuter ? Les rumeurs glaçantes qui couraient au sujet du Salvatore ne présageaient rien de bon. Elle ne devait surtout pas s'attirer ses foudres - bien évidemment, elle s'accordait plus de mérite qu'elle n'en possédait en réalité.

La Mage Bleue fut tirée de ses pensées en entendant la porte du chalet s'ouvrir, dans son dos. Aussitôt, elle se raidit. Pressant ses lèvres l'unes contre l'autre, elle inspira un grand coup et se décida à tourner les talons pour faire face à l'inconnu. Là, elle ouvrit la bouche pour réciter son discours d'une traite, sans être interrompue, ne laissant pas l'occasion à son partenaire de la devancer avec des paroles rassurante : elle avait fait son choix, elle ne voulait pas risquer de flancher devant l'insistance de son partenaire - l'idée qu'il eu put être forcé, tout comme elle, à cette union ne lui avait pas traversé l'esprit. Pourtant, les mots restèrent bloqués dans sa gorge et, finalement, elle hoqueta de surprise. Le visage effronté qui se tenait face à elle lui était bien trop familier.

Il s'agissait de Rajiv.

1129 mots
L'essence de Kinath:


Merci Kyra nastae

Avatar : NIXEU
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34452-babelda-tilluiel
Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4740
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Dim 23 Mai 2021, 22:18


L'union blanche

Tu te regardes une dernière fois dans le miroir, arquant un sourcil, sceptique. Ce genre de vêtements sur mesure, ce pouvait être classe, ce n'était pas très pratique. « Mêêêêh ! ». Tu te tournes vers l'Agnüff à tes pieds. « Tout pareil. » réponds-tu sans avoir la certitude d'être réellement sur la même longueur d'onde que l'animal. La vérité étant que tu es bien moins ennuyé par le vêtement que par la raison pour laquelle on te le fait porter. Un mariage. Il ne manquait plus que ça. Tu n'es pas un grand partisan de cette coutume. On ne parle pas de lien du mariage pour rien, et cette simple idée de lien t'arraches une grimace. Pourtant tu es convié — pour ne pas dire forcé — à rejoindre ta "fiancée" pour officialiser vos épousailles. La plaie. Au moins à dix reprises on essaya coiffer tes mèches en batailles. À chaque fois tu écartais d'un revers de main les petits bonshommes multitâches qui s'y tentaient. Tu acceptes déjà de faire un effort sur l'habillement pour une cérémonie que tu n'aimes pas, dont on ne te laissait pas le choix de la participation, et qui allait, en plus, se dérouler avec une personne dont tu ignores l'identité, c'est pas mal. Ce dernier détail ne te gènes que peu habituellement. Dans cette situation, si, un peu plus. Ne manquerait plus que ce soit un de ces pigeons coincés dans leurs Vertus. Tu exhales un souffle ennuyé à cette idée. En admettant que ce soit le cas, il serait de toute façon évident que le mariage serait refusé par les deux partis. Tu voyais mal un Ange accepter l'alliance marital avec un Déchu. Et puis, se serait compliqué pour la consommation. Ces petits lutins n'ont, certes, jamais évoqués cela dans la cérémonie. Mais par simple logique — et parce que c'est surtout le plus intéressant — tu l'y a automatiquement inclus. « Vous êtes prêt ? ». Tu te tournes à peine vers le lutin pour lui répondre qu'il disparu à ta vue.

Face à toi, un chalet. De taille modeste, il avait l'allure de ces maisonnettes illustrée dans les Contes de Faes. Les alentours étaient joliment décorés. À l'évidence, le mariage se tiendrait ici. Toutefois, si mariage il y avait, il se ferait en toute intimité car rien ne semblait être prévu pour quelconque invité. Dans un haussement d'épaule, tu avances vers le chalet d'où tu peux y entendre de l'agitation provenant de l'intérieur. Tu n'es pas le premier arrivé apparemment. Alors tu pousses la poignée, prêt à découvrir la fiancée. Un « Oh. » surprit t'échappe. Voilà qui était coquasse. À partir de cet instant tu ne fais même plus attention aux petits bonshommes encore présents.

Un large sourire étends tes lèvres comme tu refermes la porte en douceur derrière toi. C'est la malice qui se dessinait sur ton visage alors que c'est la première fois que vous vous retrouvez en tête à tête depuis quelques temps déjà. « Bonjour Nymeria. » la salues-tu gentiment en te rapprochant. « Ça fait longtemps. Depuis Boraür je crois ? » ajoutes-tu d'un air faussement innocent. Alors tu te penches sur elle, rapprochant ton visage à quelques centimètres du sien. « Ça n'est pas très correct la façon dont tu es partie tu sais. » lui souffles-tu, un index sous son menton, avant de reculer sans te détacher de son petit visage innocent, non sans lui donner une pichenette sur le nez au passage. Ton regard se pose sur le pendentif à son cou guidant l'œil curieux vers la ligne de ses seins mis en valeur par le corset sous sa robe. Un rictus glisse alors à la commissure de tes lèvres. Elle n'avait pas la moindre idée de ce que renfermait l'ambre. Possiblement ne le porterait-elle pas ainsi. Du bout des doigts tu te saisis de la gemme, effleurant un court instant sa peau, puis plonges ton regard dans celui de la Magicienne. « Je suis content, il te va bien. » commentes-tu avant de le relâcher, elle aussi par la même occasion. Tu jauges quelques secondes sa silhouette, bien différente de celle que tu lui connais. Il semblait y avoir moins d'épaisseurs que sur ses habituelles tenues de Magicienne. Semblait, seulement. Le jupon paraissait malgré tout bien volumineux. Tu étais tout de même admiratif de la façon dont ils avaient su dompter les boucles sauvages de la tendre Nymeria. Tu songeais toutefois qu'il serait amusant de décortiquer sa coiffe et retirer une à une les épingles retenant la masse de ses cheveux jusqu'à trouver celle qui ferait flancher la structure pour les laisser cascader sur ses épaules et... Tu le remarques seulement maintenant tandis que ton regard s'est enfin éloigné du visage de la petite Magicienne. Le miroir en retrait laissait paraître son dos à moitié nu. Tu abandonnes la glace et la vision qu'elle t'offrait pour reporter pleinement ton attention sur Nymeria. « Tu t'es bien pomponnée aujourd'hui, peut-être que ce n'était pas moi que tu attendais. ». Tu ne l'attendais pas non plus pour dire vrai. Ça n'était pas ça le plus important de toute façon. Tu saisis sa main pour la faire tourner sur elle-même et la réceptionner dos contre ton torse. « Tu as même changé de parfum. » ajoutes-tu avec amusement après une inspiration. Tu marques un temps, celui pour voir ses réactions. « En fait tu voulais me passer inaperçue, c'est ça ? » ajoutes-tu à son oreille, ironique, sachant pertinemment que non. Tu avais vu sa surprise à ton arrivée. Elle avait été toute aussi ignorante que toi sur celui qu'elle allait devoir épouser aujourd'hui, autrement dit, toi.
©gotheim pour epicode


Post I | Mots 946
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34243-kyra-lemingway-la-p
Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

~ Rehla ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 772
◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Lun 24 Mai 2021, 00:05


L'union blanche
Nymeria
Too good - Breath Carolina

Le visage du Déchu éveilla chez la magicienne des sensations contradictoires. L'élancement du cœur charmé, le serrement de la rancune ;  l'affolement de l'excitation et la brûlure de la colère. Elle ne savait pas ce qu'elle désirait le plus : embrasser ces lèvres recourbées en un sourire charmeur ou le faire disparaître d'une gifle rageuse. Nymeria vacillait entre ses émotions trop ambivalentes et se retrouva tétanisée dans une surprise béate, ses yeux sautant de la silhouette de l'homme, à celle du lutin qui l'accompagnait, avant de retourner vers son prétendant qui s'approchait d'elle. Elle en était sûre, désormais. Il devait s'agir d'une plaisanterie. Une blague de mauvais goût, sans doute orchestrée par le blond lui-même ! Non. Ça n'avait pas de sens : en l'apercevant, il avait eu l'air aussi surpris qu'elle. Et puis, elle doutait que le garçon s'embarrassa d'un tel stratagème. La situation lui paraissait toute fois grotesque : est ce qu'Oni avait décidé se moquer d'elle ?

Son prénom, dans la bouche de Rajiv, ramena la brune à la situation présente. La gorge nouée - elle se sentait presque plus nerveuse maintenant qu'elle connaissait l'identité de son futur époux - elle l'observa se rapprocher sans piper mot. Le souvenir de Boraür lui échauffa les joues - ou bien était-ce la proximité instaurée par son interlocuteur qui, déjà, la faisait trembler ? Pour ne pas perdre la face, elle fronça les sourcils et esquissa un pas en arrière, se frottant le bout du nez qu'il venait de toucher. « Si l'on doit parler de convenance, commençons par rappeler pourquoi je me suis retrouvée dans cette situation ! » répliqua-t-elle avec une pointe d'embarras. « Ou bien par votre façon de venir me voir, sans vraiment venir à ma rencontre ! » lui reprocha-t-elle, toujours contrariée par sa simple note glissée avec la part de galette empoisonnée qu'il lui avait offert. Une part d'elle-même le tenait responsable pour ses malheurs, mais sa raison objectait qu'il s'agissait-là d'une simple escapade pour soulager sa conscience, un besoin injuste de trouver un bouc-émissaire sur lequel déverser son mal-être. Ces remontrances ne semblèrent aucunement embarrasser le fautif qui, au lieu de se repentir, glissa ses doigts baladeurs sur le pendentif trônant au cou de la demoiselle. Cette dernière rougit de plus belle et regretta de ne pas l'avoir retiré, plus tôt. Avec une pointe de stupéfaction, la brune darda son regard sur le petit homme présent aux côtés de Rajiv. Était-ce là la raison pour laquelle on avait accepté qu'elle le porte ? Comment avaient-ils su ? La magicienne ouvrit la bouche pour répliquer quelque chose d'autre mais fut interrompue par le commentaire du visiteur. « Non, ce n'était pas pour vous. » répondit la brune d'un ton agacé. « Ce n'était pour personne ! » protesta-t-elle, sentant le besoin de se justifier. « Je ne me suis pas préparée, c'est eux - » Nymeria désigna leurs chaperons d'un signe de tête « - qui se sont occupés de ça ! » expliqua-t-elle en montrant sa robe d'un air dépité. Et voilà. Il la trouvait aussi ridicule que ce qu'elle avait imaginé, n'est ce pas ? Cette pensée provoqua un léger pincement dans sa poitrine et, bien qu'elle se trouva sotte de s'embarrasser de telles considérations, elle ne put que constater la contrariété qui l'étreignit. De nouveau, avant qu'elle ne puisse réagir, l'ailé fit voltiger ses préoccupations, la faisant tournoyer sur elle-même, ne l'arrêtant qu'une fois qu'elle fut plaquée contre lui. Le rapprochement de leurs corps fit tambouriner le palpitant de l'ingénue. Son cavalier maniait les taquineries avec autant d'habileté que leurs corps : à peine s'étaient-ils retrouvés qu'il lui faisait déjà tourner la tête. Elle ne savait pas si elle appréciait cela ou si ce comportement désinvolte l'horripilait. La remarque sur son parfum la fit hoqueter de surprise. « Non ! » assura-t-elle par principe, se demandant comment il pouvait bien être au courant de ce genre de détails.

« Non, je n'essayais pas de - » Nymeria fronça les sourcils. Il l'agaçait. C'en était trop pour ses nerfs sensibles. « Je ne voulais - rien du tout ! » pesta-t-elle, s'agitant pour s'extraire de l'étreinte du blond. Une fois libérée et qu'elle eut retrouvé son espace vital, elle le fixa d'un regard courroucé - c'était la seule arme qu'elle avait à sa disposition pour le tenir éloigné, le seul moyen de garder ses idées claires : lorsqu'il était tout près d'elle, elle avait l'impression de ne plus pouvoir raisonner. Elle prêtait trop attention au contact de ses mains sur ses hanches, de son torse contre son dos, son souffle se perdant sur sa nuque. Cela lui embrouillait l'esprit. A distance, elle reprenait un peu de contrôle sur elle-même. La mage bleue voulut répliquer une phrase qui lui couperait le sifflet mais rien ne vint. Elle grimaça, agacée, et lâcha finalement ce qu'elle avait le cœur, ayant pourtant parfaitement conscience de l'injustice dans laquelle elle le plaçait. « Est ce que ça vous amuse de me tourmenter ainsi après m'avoir envoyée dans les bras de l'Empereur Noir ? » Elle s'était presque étranglée en prononçant le titre du roi des sorciers, tant l'angoisse lui enserrait la gorge. « Est ce que vous trouvez ça drôle, de vous moquer de moi, maintenant ? » Elle était revenue vers lui et avait appuyé un doigt accusateur sur sa poitrine. « Et pourquoi être venu ici, hein ? » enchaîna-t-elle, martelant davantage son buste. Elle n'avait plus vraiment d'argument. Elle avait simplement l'envie d'extérioriser une colère qui ne lui était pas naturelle et qu'elle ne savait pas comment maîtriser. « Comptiez-vous vraiment vous marier à n'importe qui ?! Eh bien pas moi ! » Elle ne voulait pas se marier avec un inconnu. Rajiv n'était pas n'importe qui, bien sûr, mais le voir ici l'enrageait. Elle était médusée de le voir prendre part à un mariage - une institution censée le condamner à une fidélité qu'elle l'imaginait mal accepter. Mais surtout, elle était blessée de constater qu'il eut put s'attacher à la première venue - sans doute parce que cela aurait signifié ne pas l'avoir rien que pour elle, si elle n'avait pas été désignée comme l'heureuse élue. Elle n'avait aucun droit de réclamer son exclusivité, mais elle nourrissait à son encontre une possessivité jalouse. Ça, pourtant, elle se garda bien de le souligner, refoulant l'idée aussi loin que possible. « Espèce de - Espèce de Prince en pacotille ! » rugit-elle, comme s'il s'était agit de l'insulte la plus outrageante de l'univers. Lorsqu'elle darda de nouveau son regard sur le blond, ses yeux étaient embués d'une rage humide, difficilement contenue.

Le lutin, qui avait assisté à toute la scène, se racla la gorge, comme pour signifier sa présence. « Précisons qu'il ne s'agit pas de "n'importe qui". Vous êtes les élus du grand Amshloumkarhya. C'est par sa volonté que vous vous retrouvez réuni ici, pour honorer sa bénédiction. » déclara-t-il avant d'effectuer une révérence. Nymeria l'observa, à court de mots pendant quelques secondes, avant de se retourner vers Rajiv.

1243 mots


Merci Kyra nastae

Avatar : NIXEU
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34452-babelda-tilluiel
Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4740
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Lun 24 Mai 2021, 15:12


L'union blanche

Tu ne tins pas compte de sa remarque sur la petite surprise que tu lui eus fait vivre sur Boraür, le Jour d'Ësse'Aellun. Ce n'était pas comme si ça semblait lui avoir déplu non plus. En général ce n'est pas du plaisir que l'on offre lorsque l'on est mécontent d'une aventure vécue. De la même manière, tu laissas couler la critique sur l'interaction voulue absente à Vervallée lors de la Galette. Il ne s'agissait, d'une certaine façon, que d'un retour à l'envoyeur car elle semblait en avoir été bien frustrée. Elle avait dû ainsi ressentir un soupçon de cette impression qu'elle t'avait donnée en t'abandonnant ce jour-là et de cette façon à Boraür, bien que le sentiment ne soit évidemment pas identique. Toutefois, dans les deux situations, il s'agissait d'un rendez-vous manqué à un poil de chemise. Quelque chose d'absolument irritant. Le reste de ses objections, ce fut différent. L'insolence de votre séparation s'était mue en une gêne revêche. Chacune de tes questions ne récoltait qu'une réponse la contredisant totalement — donnant l'illusion que tes suppositions étaient plus que bancales. Tu t'y attendais un peu cependant, ce n'était pas la bonne réponse que tu cherchais par ton interrogatoire, mais bien à titiller sa fibre affective. Quoi que tu émis une seconde hypothèse à toutes ses négations dès lors qu'elle nia pour son parfum. Peut-être n'était-ce seulement que par simple esprit de contradiction. Ton sourire s'était élargi à cet instant tandis qu'une pensée traversa ton esprit. « Petite menteuse. ».

C'est lorsqu'elle insista pour t'échapper que tu la relâches enfin. Alors tu la fixes longuement, en silence. Elle avait une parole coincée dans la gorge qui avait bien du mal à sortir. Tu le voyais. Aussi, jusqu'à ce qu'enfin ses mots ne se libèrent avec violence et qu'elle ne finisse de s'en débarrasser, tu restes à la dévisager, muet et statique. L'entendre évoquer le Roi Noir efface ton sourire jusque là toujours présent. Que croyait-elle ? Bien sûr que tu aurais souhaité qu'elle ne reçoive jamais cette fève. Tu te souvenais de sa présence écrasante et terrifiante. Si la pauvre Magicienne avait déjà du mal à articuler devant toi, qu'en serait-il face à l'Écorcheur ? Sans un mouvement, du regard tu suis Nymeria s'approchant de toi. Sans un mot, tu la laisses finir à s'agacer contre son sort, contre ce mariage et contre toi. Puis elle conclu. Dans une inspiration, tu croises les bras, prêt à entamer ton plaidoyer. Toutefois, le lutin intervint avant toi pour ajouter son grain de sel. Des élus. Bah tiens. Ils apparaissent de nuls part les élus en ce moment. Chaque dieu a décidé d'avoir ses propres élus de sorte qu'on peut en croiser à tout les coins de rues maintenant. « Merci de la précision. » lui fis-tu tout de même avant de porter à nouveau ton attention sur Nymeria, un air insolent sur le visage. « Tu dois te tromper de personne. Ce n'est pas Prince en Pacotille. C'est Prince Charmant. ». Tu exhales un souffle rieur. Ce n'est pas comme ça qu'elle allait se calmer. Mais ça avait été bien trop tentant pour ne pas y répondre.

Finalement tu reprends un peu de sérieux. Tu n'en as pas l'habitude, pas avec elle. Mais quelques points méritaient d'être éclaircis. « Franchement, je sais pas où tu vois de la moquerie dans ce que je t'ai dis. Il va falloir que tu m'expliques. Et puis, sérieusement, t'y envoyer ? Je veux bien offrir une part de gâteau, mais fais pas comme si j'avais fais exprès d'y mettre la fève. Surtout que j'ai crû comprendre que beaucoup de monde cherchait à les racheter. Si t'a pas saisis l'occasion pour t'en débarrasser et échapper à l'Empereur Noir, j'y suis pour pas grand chose là. » ripostes-tu en levant les mains, te dédouanant d'une partie de son problème. « Et c'est bien beau de me critiquer. Mais je suis pas seul ici. Tu as peut-être pas l'envie de te marier à un inconnu. Il n'empêche que toi aussi tu es là. Tu étais même là avant moi. » lui fis-tu observer en tapotant son front de l'index, un éclat provoquant dans l'œil et un rictus identique à la commissure des lèvres. « Bien, la mise au point est faite ou mademoiselle a d'autres doléances à faire ? » ironises-tu en plongeant ton regard dans le sien. « Sinon on fait la paix ? De toi à moi je dirais qu'on est quitte. Surtout qu'une partie des reproches que tu me fais, je ne les mérite pas vraiment. » continues-tu avec le plus de sérieux que tu pouvais lui offrir malgré la futilité que tu apportais à ce détail. Ce ne serait pas la première fois que tu t'en prendrais des comme ça, alors autant prendre ça par-dessus l'épaule plutôt que d'en garder rancune. « Mais comme je suis gentil, je ne vais pas en tenir compte et dire que c'est sous le coup de l'émotion que tu t'es montrée si vilaine. » souffles-tu, rieur, tandis que tu t'étais penché sur elle et glissait rapidement ton index sur son nez avec un sourire taquin.  En même temps tu laissais la magie t'envahir comme te l'avais expliqué Kyra. Mais, au bout du compte, rien ne se passait.

Tu caches ton mécontentement en rejoignant une commode sur laquelle tu t'appuies. « Dis-moi, j'ai une question également. » reprends-tu en commençant à chiner dans les tiroirs que tu découvres pour ainsi dire vide. « Il aura vraiment fallu une fève et une absence pour que je devienne un inconnu ? » questionnes-tu en en posant tes mains de chaque côté du meuble, ton attention reportée sur la Mage. « Ou alors quand tu t'énerves, tu te mets à vouvoyer la personne ? ». Car ce fut là l'une des premières choses que ton esprit eut capté lors des répliques de Nymeria. "Vous". Et ça ne te plaisait pas. « C'est bien dommage en tout cas. J'espère que d'ici la fin de notre mariage tu auras changé d'avis. » ajoutes-tu avec un rictus malin, même si au fond de toi c'est un soupir qui s'échappait à l'évocation de la cérémonie. C'est bien plus de la taquinerie que la véritable envie de te lier ainsi à elle, surtout si ça se passait comme chez eux où l'alliance se concluait par l'obligation de fidélité des deux partis. Quel ennui. D'un côté, il n'y avait personne d'autres ici à part ces lutins, donc aurait-ce de grandes conséquences que de briser cette part du contrat ? « A moins que tu ne veuilles pas de ce mariage. » lâches-tu soudainement avec un air de défi. « Apparemment tu sembles bien décidée à ne pas consentir à la bénédiction du grand... ». Tu marques une hésitation et te tournes vers le lutin, les sourcils froncés. Devant ton air interrogatif il comprit immédiatement ce que tu attendais. « Amshloumkarhya. » - « Lui-même ! » répètes-tu en claquant des doigts en direction du chaperon plutôt que te tenter à répéter son nom que tu savais l'aurais écorché dix fois, tandis que tu reportes ton attention sur Nymeria. « Mais vous... » - « Shhh. » siffles-tu en tendant ton index devant le nain de jardin pour l'empêcher de continuer. Volonté divine ou non, c'est celle de Nymeria que tu veux connaître présentement. Il n'y a que deux réponses possible à ta questions et tu es curieux de savoir si son esprit contrarié te considérerait comme "n'importe qui", s'il se plongerait encore dans un esprit de contradiction, ou si elle serait juste incapable de se positionner sur quelques décisions que ce soit.
©gotheim pour epicode


Post II | Mots 1276
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34243-kyra-lemingway-la-p
Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

~ Rehla ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 772
◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Lun 24 Mai 2021, 17:22


L'union blanche
Nymeria


« Je ne suis pas vilaine... » lâcha la brune, sortant du mutisme dans lequel elle s'était plongée durant l'argumentaire de Rajiv. Le calme avec lequel il avait énoncé les faits s'était heurté à la colère de l'accusatrice et l'avait, sans qu'elle ne s'en rende compte, apaisé. Son empathie y était sans doute également pour quelque chose, mais elle ne la maîtrisait pas suffisamment pour en être certaine. Elle se sentait toujours contrariée mais, plutôt qu'énervée, elle se montrait désormais boudeuse. Elle ressentait encore l'envie de protester mais ne trouva pas quoi rétorquer. De mauvaise grâce, elle croisa les bras sur sa poitrine et tourna la tête, regardant de partout sauf sur celui contre lequel était portée sa rancune. « Désolée... » bougonna-t-elle tout bas, comme si l'excuse lui écorchait les lèvres. Il avait tout à fait raison. Elle le savait, mais le reconnaître l'agaçait. Car cela signifiait s'être emportée contre lui sans aucune raison valide, s'être montrée injuste et désagréable dans le seul but de se sentir mieux. En d'autres termes, elle avait voulu faire passer son propre bien être avant celui du Déchu. Une pointe de culpabilité venait agrémenter la désagréable sensation de mauvaise foi qui la grignotait à petit feu. La magicienne grimaça avant de soupirer. « J'ai terminé. » ronchonna-t-elle un peu plus fort, se rapprochant à petits pas vers le blond. « Et, pour information, je n'avais pas l'intention d'épouser n'importe qui. » déclara-t-elle nerveusement, glissant un regard vers le petit homme qui les observait avec insistance. Sa présence la mettait mal à l'aise. Depuis qu'il avait repris la parole, elle ressentait sa présence et se sentait épiée. Elle était incapable de déclarer vouloir annuler cette alliance devant lui. Peut-être était-ce pour le mieux, finalement : cela lui donnait un prétexte supplémentaire pour changer d'avis. Maintenant qu'elle avait vu qui était l'inconnu, elle se sentait plus encline à coopéré avec l'étrange AEther que le petit peuple servait.

La domestique vint chercher le pendentif atour de son cou pour jouer nerveusement avec, ses yeux suivant désormais Rajiv jusqu'à la commode qu'il s'était mis à inspecter. « Quelle question ? » demanda-t-elle, se raidissant soudainement. Allait-il lui demander des comptes, lui aussi ? C'aurait été naturel. Après la crise de colère qu'elle venait de lui faire, elle n'aurait eu d'autre choix que d'accepter ses remontrances à lui. Anxieuse, elle se mordilla la lèvre en attendant la question. En l'entendant, Nymeria écarquilla les yeux. Comme un aveux de culpabilité, elle baissa de nouveau le regard, sa moue se distordant sous son flot d'émotions. « J'étais fâchée... » finit-elle par avouer. Elle avait sciemment usé du vouvoiement pour s'éloigner émotionnellement du garçon. Elle regrettait sa sottise, désormais. Surtout lorsque l'ailé soulignait son indisposition à accepter les épousailles. L'affolement de son palpitant lui informa qu'elle regrettait sa fougue éphémère. Non, elle n'avait pas envie d'annuler le mariage. Pas lorsque sa compagnie entrait en jeu. Pas lorsqu'elle avait une telle chance de l'enchaîner à elle. Était-ce égoïste de sa part, d'agréer à cette alliance dans le simple espoir de le voir davantage ? Parce qu'elle craignait qu'il finisse par se lasser d'elle, si elle ne passait pas par ce stratagème ? Le rendrait-elle malheureux si elle s'imposait ainsi à lui ? En avait-elle seulement le droit ? Nymeria sentit une boule tomber dans son ventre, aussi lourde qu'une pierre. Elle scruta Rajiv dans les yeux, réfléchissant à ce qu'elle devait dire ou faire.

La jeune femme se tourna finalement vers le serviteur de la divinité au nom imprononçable et alla s'asseoir sur le fauteuil en face de là où il se tenait. « Ce mariage, en quoi consiste-t-il exactement ? » demanda-t-elle avec assurance. Ravit qu'elle ne réfute pas l'idée, le lutin se dépêcha de répondre. « C'est une simple cérémonie, ma Dame. » fit-il en indiquant un petit autel dans un coin de la pièce. « Une prière, en réalité, pour honorer le grand Amshloumkarhya. » « Et une fois mariés, en quoi cela nous engage-t-il ? » « Le vénérable Amshloumkarhya nécessite d'être honoré régulièrement. » « Honoré de quelle façon ? » demanda-t-elle, soucieuse. « Cela dépend. Les prêtres et prêtresses lisent les signes et, lorsqu'ils en prennent conscience, informent les couples de la façon dont notre protecteur souhaite être honoré. Ce peut-être une offrande en son nom, quelques prières ou bien quelques festivités en son honneur pour étendre son culte. » Nymeria acquiesça lentement, songeuse. « Et la dote ? » « Il n'y a pas de dote. » répliqua le lutin, comme si cette pratique se voulait tout à fait insultante. « Et en ce qui concerne la... » Sa voix flancha légèrement et la future épouse dû se racler la gorge. Elle se redressa dans un élan de fierté, luttant pour ne pas glisser un coup d’œil au Déchu, et demanda d'une voix presque claire : « La fidélité ? » « L'illustre Amshloumkarhya ne se préoccupe pas des considérations humaines. Tant que les deux partis l'honorent convenablement lorsqu'il en informe nos prêtres, les deux partis sont libres de faire comme bon leur semble. Bon nombre de ses croyants sont polygames. » expliqua l'émissaire d'une voix calme. « Poly-polygames ? » répéta la magicienne avant de lâcher un rire nerveux, sentant le rouge s'encrer sur ses joues. « Amshloumkarhya récompense généreusement ses fidèles. » insista l'homme, voyant que la brune était en train de réfléchir à la situation qu'il lui exposait. « Très bien. » trancha finalement la jeune femme.

La Vaughan se redressa et rejoignit Rajiv près du meuble contre lequel il s'était appuyé. Elle se planta face à lui, le cœur battant la chamade et les mains moites - elle les essuya discrètement sur le tissus de sa robe. Elle en connaissait si peu, à propos de lui. Et pourtant, elle avait l'impression de le connaître totalement, presque par cœur. En tout cas, elle en savait bien plus à son propos que l'inconnu auquel elle craignait de devoir se lier. C'était un bon début, non ? Et puis, s'il y avait une chose dont elle était absolument certaine, c'était de le désirer. Elle avait essayé de lutter, de nier l'impulsion qui le rapprochait de lui. Elle avait même essayé de s'intéresser à un autre garçon - un valet du palais royal - mais non : il n'y avait que ce blond insolent qui s'ancrait à elle de la sorte. Qui hantait ses pensées, même lorsqu'elle essayait de l'en chasser. « Je n'aime pas les couvertures qui grattent. » déclara-t-elle avec tout le sérieux du monde. « Je n'aime pas non plus lorsqu'il fait froid, et je suis de mauvaise humeur au réveil. J'adore les animaux et plus tard, je veux faire le tour du monde. » déclara-t-elle. Elle se sentit soudainement ridicule et se sentie forcée de justifier ses propos : « C'est le genre de chose qu'un époux devrait savoir. » expliqua-t-elle. Nymeria inspira profondément puis tendit sa main vers le blond. « Alors... On fait la paix ? » lui proposa-t-elle, comme un écho de sa taquinerie passée, esquissant un timide sourire.

1229 mots


Merci Kyra nastae

Avatar : NIXEU
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34452-babelda-tilluiel
Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4740
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Ven 18 Juin 2021, 19:10


L'union blanche

Il y eut quelques secondes de silence où ton regard restait ancré dans celui de la Magicienne. Quelques secondes où tu te doutais l'esprit de celle-ci en proie au doute. C'est lorsqu'elle se dirigea vers le lutin pour lui faire face que tu la détailles avec curiosité. Qu'avait-elle en tête à présent ? Cette fois tu l'ignorais. C'est ainsi que tu arques un sourcil à sa question. Son choix s'arrêterait donc en fonction des réponses du bonhomme. C'est avec attention que tu observes alors leur échange, t'amusant à offrir mentalement tes propres réponses, avis et commentaires aux différents questionnements de Nymeria et réponses du lutin. Une simple prière ? Dommage. Toi qui t'attendais à une conclusion plus intime, ça ne semblait pas être inclut dans le programme. L'engagement du mariage ? Par Kinath, quelle terrible expression. La dote. Un rictus se dessine sur tes lèvres. Heureusement qu'il n'y en avait pas. Ce n'est pas comme si tu avais grand chose à offrir. Quoi qu'elle devait être à peu prêt aussi riche que tu ne l'es. Ça n'aurait pas changé grand chose donc. Enfin tu te raidis à la question suivante, jusqu'à ce que le chaperon ne réponde. Tant mieux. De toute façon, un Aether n'aurait pas été assez idiot pour choisir comme Élu un Déchu, Luxurieux qui plus est, si ses mariages étaient contraints par des engagements de fidélité respectives. Aussi tu ne pus retenir un ricanement à la réaction de la Mage Blanche lorsqu'il lui annonça l'alignement sentimental de certains de leurs Élus, essayant vainement de te cacher en plaçant le poing devant ta bouche. Peut-être serait-il bon de le lui apprendre ce dont il s'agissait que la polygamie puisqu'elle semblait avoir du mal à appréhender le sujet. Une lueur lascive s'invite sur ton visage amusé tandis que tu imagines la Magicienne dans une situation qu'elle ne se figurerait possiblement jamais. Quoi qu'il en soit, s'il y a une chose que tu retins, c'est que tu apprécies ce dieu. Il semble ni trop chiant ni trop contrariant. Un mariage fait un peu à l'arrache, quelques prières de temps à autres, et c'est tout ? Sinon on peut vivre sa vie tranquillement comme si de rien n'était ? Ça te convient assez. Tu avais rapidement balayé Hel'dra de ta vie. Trop encombrante pour quelque chose qui t'intéressais franchement pas. Et certains sauront mieux que toi gérer son histoire. Amshou... Amoush... Amlou... Celui-ci, ça t'allait d'être son Élu.

Tu reprends plus ou moins ton sérieux lorsque Nymeria te rejoins pour se planter avec assurance devant toi. À nouveau tu arques un sourcil, curieux de savoir ce qu'elle allait te dire. Tu ne fus pas déçu. Ce n'était sûrement pas ce genre de réponse que tu attendais et probablement cela dû se lire sur ton visage. D'autant que, s'il s'agissait de révélations, étrangement tu t'en doutais, comme si quelque chose au fond de toi le savait déjà ce qu'elle aimait ou n'aimait pas. Et, bien qu'elle ne l'eût pas clairement énoncée, tu compris qu'il s'agît d'une adhésion à l'idée de se marier. En étais-tu content pour autant ? Tu pouvais apprécier cet Aether, comprendre que cette alliance ne te contraignait à pour ainsi dire rien, le simple mot de "mariage" était désagréable à l'oreille pour toi. Ses déclarations te firent toutefois sourire, aussi ton expression se mua en un air malin. « Est-ce que je dois y voir quelques sous-entendus à ce que la première chose que tu me dévoiles ait rapport, de prêt ou de loin, à la literie ? » répliques-tu en penchant légèrement la tête sur le côté, même si tu avais une idée de la façon dont rendre ses réveils plus agréables ou de faire en sorte de la réchauffer en toute intimité et simplicité. Même plus besoin de couette et en plus c'était faisable partout, en toute saison et tout lieu. Ce n'était peut-être pas ce qu'elle attendait comme réponse cependant, bien que l'idée défaire les agrafes de sa robe afin d'illustrer tes songes dans ce chalet, loin de tout et de tous, te démangeait grandement. T'es iris allèrent de son visage fin à sa main tendue, avant de revenir à son visage. « Bien sûr. ». réponds-tu à sa demande de pacification, sans te départir de ton expression malicieuse. Tu attrapes alors sa douce main, pour finalement tirer la Magicienne contre toi, la réceptionnant d'une main sur la hanche. « Dis-moi, est-ce que tu aimes la poésie ? J'imagine que c'est le genre de détails qu'une future épouse à le droit de connaître, que son futur mari aime ça, la poésie. » lui souffles-tu, à quelques centimètres, avant de la relâcher tandis que tu te sentais à deux doigts d'échanger vos places pour la plaquer contre cette commode et soulever son jupon sans ménagement. Autant faire les choses dans l'ordre. « Allons-y. On nous attends je crois. » ajoutes-tu en jetant un œil aux lutins tout en récupérant la main de Nymeria pour l'accompagner jusqu'au petit autel présidé par le bonhomme ayant répondu aux questions de la brunette. Du moins, croyais-tu que c'était celui-ci. Ils se ressemblaient tous. Celui-ci afficha un grand sourire de voir les deux Élus de son Aether s'être enfin mit d'accord et accepter ce dont pourquoi ils avaient été choisi. « En ce jour béni, nous sommes réunis pour unir sous la protection suprême du Grand Amshloumkarhya ses deux Élus représentants en ces terres, Dame Nymeria Vaughan ainsi que son fiancé, Sieur Rajiv Oesman. ». Tu te retins de rouler des yeux devant cette introduction pompeuse. Sieur. N'était-ce pas un peu exagéré ? Au final, ton esprit fini par errer en des contrées que tu avais esquivé jusqu'alors — moins depuis quelques minutes —  le temps au lutin de déblatérer son discours, revenant à l'instant présent lorsque l'un d'eux te rappel à l'ordre d'une tape sur la jambe. Après un regard sur ce dernier, tu te concentres à nouveau sur la cérémonie, accompagnant au moment opportun le lutin dans sa prière au Grand Amashtruc et à la promesse de l'honorer chaque fois qu'il le sera demandé, etc, etc. Puis il invita le duo à s'unir les mains. Enfin ça devenait intéressant. L'espérais-tu. « Si ma Dame veux bien ? » fis-tu avec exagération en tendant une main à Nymeria, attendant qu'elle te confie la sienne. À peine refermes-tu la paume dessus qu'un fin ruban de dentelles blanche apparu autour de vos mains entrelacés pour s'y nouer avant de disparaitre presqu'aussi rapidement. Dans un réflexe, tu lâches la Magicienne pour porter la main à hauteur de visage et la détailler. Il n'y avait rien. Aucune marque, aucune cicatrice. Qu'est-ce qu'il s'était passé exactement ? Tu étais incapable de le dire. Mais il s'était passé quelque chose sur ce court laps de temps où le tissu était apparu. Ça ne te plaisait pas. Fondamentalement, la seule idée du lien t'étais insupportable et un profond sentiment de rejet s'immisça en toi, oubliant alors tout ce qu'il se fût dit plus tôt. « Félicitation ! Vous voilà officiellement liés selon les préceptes d'Amshloumkarhya. » s'extasia l'un des lutins. « Liés ? ». Un frisson glisse sur ton échine en même temps que tu prononces ce mot. Pourtant une pensée traverse ton esprit. Voilà un mariage bien chaste. Même les Anges auraient pas fait mieux. « Même pas un "vous pouvez embrasser la mariée" ? C'est bien dommage. » déclares-tu avec une œillade sur la concernée. En vérité, c'était peut-être mieux. La distance maintenait son intégrité physique tranquille, pour l'instant. Tu ne garantissais pas que tes lèvres se limiteraient aux siennes si ça devait se faire, ou que ta main n'aille pas se perdre plus loin que sa hanche pour chercher ses cuisses sous la crinoline. « Qu'en penses-tu ? » lui demandes-tu malgré tout d'un appétit trop important pour totalement lutter. Tes mains venant chercher ses hanches, tes lèvres vinrent à la rencontre des siennes avec délice, ton petit monstre de Luxure intérieur satisfait mais en voulant toujours plus maintenant que tu avais cédé, et ne désirant plus que se trouver en elle et l'entendre crier à cause d'un tout autre sentiment que celui de la colère.

Tu te souviens soudainement qu'il y avait quelque chose dont tu voulais lui parler. Si ça ne pressait pas, un jour d'épousailles semblait tout à fait à propos. Ainsi tu te détaches de ses lippes en lui mordillant gentiment la lèvre inférieure, sans pour autant la lâcher. Une main remontant sa taille, tu plonges ta tête dans son cou et lui chuchote ces quelques mots. « Il y a autre chose que tu dois savoir en tant qu'épouse. On m'a nommé Roi de tout un Royaume, même si j'ai pas encore la moindre idée de comment ça marche ni à quoi il ressemble. » conclus-tu, rieur, avant de laisser glisser ta bouche sur sa nuque. Est-ce que ça voulait dire qu'elle en était devenue Reine par cette alliance ? Tu lui laissais le choix. Étrangement l'idée t'amusait.
©gotheim pour epicode


Post III | Mots 1504 (jeeee... n'ai aucune excuse, j'ai même pas cherché à le retenir XD /sbam)
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34243-kyra-lemingway-la-p
Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

~ Rehla ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 772
◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Sam 19 Juin 2021, 09:43


L'union blanche
Nymeria


Les yeux de la brune s'écarquillèrent de surprise lorsqu'elle entendit la question de son partenaire. Puis, presque instantanément, son visage se couvrit d'un air amusé, ses lèvres s'étirant en un sourire, puis elle lâcha un rire irrépressible - de ceux grâce auxquels l'anxiété s'évade, qui libèrent de l'appréhension et délivrent de tous les doutes. Le déchu était intenable - il s'autorisait toutes les plaisanteries là où elle se sentait obligée de s'enfermer dans des carcans de bienséance, selon une éducation stricte et répressive. C'était sans doute ce décalage qui le rendait si séduisant, si attirant aux yeux de la mage bleue. Il avait ce goût d'interdit, de liberté qu'elle recherchait malgré elle. Comme s'il avait la possibilité de lui donner des ailes pour s'échapper. Une bouffée d'air frais, en quelques sortes. Comme si, en sa présence, elle pouvait se passer des règles d'étiquette... Elle était encore loin de parvenir à franchir le pas, cependant, et malgré les répliques provocantes qui lui traversèrent l'esprit, la magicienne se contenta de tendra son bras plus en avant, un air amusé flânant toujours sur son visage. Lorsque enfin l'homme s'empara de sa main, la jeune femme lâcha un sourire soulagé, son expression suivant la détente de ses émotions. « Wouah ! » Emportée par la force de son futur époux, Nymeria se retrouva de nouveau plaquée contre le charmeur. Avec une intensité nouvelle, ses sens se mirent en éveil, comme pour capter la moindre sensation. Un picotement sur la nuque, une boule d'excitation rongeant son ventre, sa hanche électrisée à l'endroit où la main du Luxurieux s'était posée, son cœur semblant sur le point d'exploser. Qu'allait-il faire ? L'embrasser ? La plaquer contre le mur et lui ôter ses vêtements, comme elle l'avait lu dans certains romans conseillés par Elyanna ? Milles et unes idées lui traversèrent l'esprit, pourtant, elle ne s'attendit pas à la révélation du blond. La surprise marqua ses traits - mais ce n'était pas tant pour la teneur de ses propos qu'une part d'elle-même semblait déjà savoir, que pour le partage en lui-même. Elle ne s'était pas attendu qu'il l'imite de la sorte. Comme si elle ne savait plus se contrôler, la brune laissa un gloussement lui échapper. « Oui, j'aime ça. » répondit-elle d'une voix étranglée, sa gorge retenant difficilement d'autres rires. En fait, elle n'avait aucune difficulté à s'imaginer le blonde, l'esprit perdu entre les pages d'une recueil, contre une étagère... A croire qu'elle l'avait déjà vu en vrai, en train d'exécuter cette activité, et non plus seulement en rêve. « Oh ! Oui, tu as raison... » souffla l’écervelée, réalisant de nouveau que des spectateurs indiscrets les dévisageaient sans retenue. Que devaient-ils penser d'elle, l'ayant vu protester si farouchement à leur idée, et se jetant désormais dans les bras de leur élu... D'un coup d’œil dans leur direction, elle compris qu'ils étaient ravis de la situation, et cela l'embarrassa autant que ça l'agaça.

Une fois devant l'autel, le duo suivit les instructions du prêtre. Nymeria, les mains croisées devant elle, écoutait distraitement les paroles du religieux. Elle commençait à réaliser ce qu'elle était en train de faire. Elle était en train de se marier. Comme toute bonne Vaughan, la petite magicienne s'était imaginée fonder une famille nombreuse après avoir trouvé un mari qu'elle aimerait profondément. Rajiv était-il cet homme tant fantasmé dans sa jeunesse ? Accepterait-il d'avoir des enfants avec elle ? Leurs sentiments étaient-ils sincères l'un envers l'autre ? La mage blanche ne parvenait toujours pas à se décider sur ses propres affections. Elle craignait de découvrir de l'indifférence émaner du blond : cela illustrait-il un amour fort ou une simple passion passagère ? La domestique trépigna sur place. Elle n'avait jamais imaginé que son mariage se passerait de la sorte. Elle avait toujours cru que sa mère se tiendrait près d'elle, les yeux pleins de larmes d'émotions, prête à la serrée dans ses bras dès que l'union aurait été scellée. Elle s'était figuré une grande cérémonie, avec une longue célébration qui aurait durée toute la nuit, avec de la musique, de la danse, de la nourriture... Le petit chalet était beau, mais ce n'était pas le genre d'endroit où organiser un mariage - du moins, pas un mariage magicien. Et s'il refusait d'avoir des enfants, comment ferait-elle ? Elle mourrait de chagrin, si ce rêve-ci était brisé. L'autoriserait-il à se lier avec un magicien qui nourrirait les mêmes aspirations qu'elle ? Oui, sans aucun doute, il ne serait pas celui qui y verrait un inconvénient. La question était est ce qu'elle voudrait se trouver un second mari ? Cette union avait beau ne pas être officielle aux yeux de l'administration magicienne, ils s'apprêtaient tout de même à formuler leurs vœux devant un Æther. Ce n'était pas rien - pire, il s'agissait des choses qui transcendent la signature d'un simple contrat : cette promesse-ci serait inviolable. Quoi que. Le petit homme avait bien répondu que la divinité se moquait éperdument que ses fidèles trouvent d'autres conjoints. Cependant, est ce qu'un autre homme voudrait encore d'elle, s'il découvrait qu'elle était déjà unie à Rajiv ? Sans doute pas un bon Magicien, en tout cas.

La tête de Nymeria semblait presque fumer, tant ses pensées cogitaient sous sa caboche. Elle fut vite ramenée dans l'instant présent lorsque le prêtre leur demanda de joindre leurs mains devant lui. Nerveuse, le rouge aux joues, la Vaughan s'exécuta. Et comment devrait-elle se présenter, désormais ? Nymeria Oesman ? Cela sonnait étrange. La dentelle blanche s'enroula autour de leurs mains enlacées. Et qu'allait-il se passer, après ça ? Sa mère lui avait déjà expliquer comment un mariage se consommait. Oh par Yaveäth, elle n'était pas prête ! Elle ne saurait pas quoi faire ! Elle aurait du demander plus de conseils à Elyanna. Le ruban se retira presque aussitôt, laissant derrière lui un léger picotement dans les doigts de la jeune femme, qui se sentait fébrile. Elle observa le blond dévisager sa propre main, comme si on la lui avait amputé pour la remplacer par une seconde, une fausse. Regrettait-il déjà ? Nymeria sursauta à l'intervention de la petite dame. Oui, vive les mariés. Il n'y avait, dans cette pensée sarcastique, aucune pointe d'enthousiasme.

« Oh, tu sais, enfin, je, voilà... » balbutia l'épouse suite à la question du Déchu. Un baiser ? Oui, ça, elle devait admettre que l'idée n'était pas pour lui déplaire. Pas totalement, en tout cas. Aussi, lorsqu'il se rapprocha d'elle, elle fut heurtée par une vague de luxure - celle de son partenaire se répercutant en elle au travers de son empathie. Elle avait envie qu'il se jetasse sur elle et, à sa grande réjouissance, c'est ce qu'il fit. Le baiser avait un nouveau goût. Il n'avait rien à voir avec celui de leur première rencontre. Cette fois-ci, il était totalement consenti. Encore mieux, c'était un moment partagé. Elle répondait à son étreinte, l'appelait davantage à elle. Comme dans le rêve. songea-t-elle distraitement, tandis que ses envies grandissaient davantage et que, sans s'en rendre compte, son corps se pressait un peu plus contre celui de son époux, ses mains s'agrippant à la chemise blanche de l'homme pour le tirer plus à elle. Étrangement, elle ne se posait aucune question. Son instinct semblait lui dicter quoi faire, comme si elle avait déjà embrasser des dizaines d'autres lèvres - et elles l'avait fait, au travers du songe où elle avait partagé la vie de son concubin. Finalement, ce fut le Luxurieux qui mit fin à leur étreinte - ses dents sur la lèvre de la brune lui arrachèrent d'ailleurs un soupir d'aise qui l'embarrassa aussitôt : en brisant leur lien, il venait de faire éclater la bulle d'impudeur dans laquelle s'était plongée Nymeria. Soudainement, elle prit conscience de son cœur affolé, de la brûlure sur ses joues, de son souffle court, de l'étrange sensation dans son bas ventre. Sa gorge se noua. Ohmondieuqu'estcequejefais?

« Quoi ? » s'étrangla presque Nymeria en entendant la révélation du blond. Plaisantait-il encore ? Elle ne pouvait pas savoir : son visage collé contre son cou, elle ne parvenait pas à voir l'expression de son mari. Mon dieu, ce mot était si étrange : mari. « Qu'est ce que tu veux dire ? Comment ça, tout un royaume ? » questionna, incrédule, la brune. Presque à contre cœur, comme si cela était douloureux, la jeune femme plaça ses mains sur chaque épaule du brun et le força, doucement, à s'écarté d'elle. Une fois qu'ils retrouvèrent une distance convenable, elle le tira par la main jusqu'à ce qu'ils s'installent sur les fauteuils - là où elle avait déjà pris place pour interroger le lutin. « Je t'écoute. » dit-elle. Ce n'était pas une demande, mais un ordre, de ceux prononcés avec une intensité sans appel.

« Où est ce que je vous pose ça ? » demanda l'un des adorateurs de Amshloumkarhya. Il tenait dans ses bras un imposant tableau dans un cadre doré. La peinture arracha un hoquet de surprise à la mariée. La toile les représentaient, Rajiv et elle, lors de la cérémonie, leurs mains liées par la dentelle blanche. La vue lui arracha une grimace - on voyait clairement sa cicatrice, sur son visage. « Euh... » La brune fit courir son regard sur les autres partisans, qui venaient et repartaient dans le chalet. Ils s'activaient avec une telle discrétion qu'elle n'avait même pas remarqué leur allées-et-venues. Pourtant, ils avaient déjà apporté une tonne de choses. On avait enseveli la longue table en bois de la salle à manger sous différents plats ; ici et là, des bibelots avaient été laissés - des livres, des boites à bijoux, des vêtements repassés, des plantes, puis d'autres emballés. « Vous... Vous pouvez le laisser contre le mur, là-bas... » proposa la brune en désignant le mur contre lequel était installé l'autel. « Très bien. » Le lutin s'exécuta puis, sous le regard médusé de la Vaughan, le petit peuple quitta la pièce, refermant la porte derrière eux, laissant le couple en tête-à-tête. « Qu'est ce que c'est que tout ça ? » souffla la brune, sidérée devant la montagne de cadeaux. Puis les paroles du premier lutin lui revinrent en mémoire. « Amshloumkarhya récompense généreusement ses fidèles. » Il n'avait pas mentit. Curieuse, la brune se releva. Elle se dirigea non pas vers les présents mais vers la table à manger. Elle n'avait rien avalé depuis que ces drôles de personnages avaient débarqués chez elle. Elle mourrait de faim. Elle piocha dans une coupelle et avala un grain de raisin avant de s'emparer d'une pomme à la peau rosée. Elle croqua dedans, le goût sucré lui arrachant un sourire. Puis, elle se retourna et se rapprocha de l'ailé. Une fois à sa hauteur, elle attendit qu'il lui tende la main pour y déposer les cerises qu'elle avait prise pour lui. « Alors... longue vie au Roi, c'est ça ? » reprit-elle, toujours curieuse sur ce sujet également.
1894 mots


Merci Kyra nastae

Avatar : NIXEU
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34452-babelda-tilluiel
Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4740
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Mer 23 Juin 2021, 23:06


L'union blanche

C'est à peine si tu écoutes les interrogations de Nymeria qui suivirent tes révélations, ton esprit trop accaparé par bien autre chose que cet hypothétique Royaume. Une main agrippant son jupon pour y trouver une faille, la seconde rejoignant le dos de la Magicienne pour y défaire les agrafes retenant sa robe, elle ne te laisse cependant l'occasion de réaliser ni l'un, ni l'autre. Alors même que tu te satisfaisais de la façon dont elle avait répondu à ton baiser, tu ne pus réprimer une moue boudeuse et agacée lorsqu'elle décida de finalement te repousser. Les sourcils froncés, fixant l'air ahuri de la domestique, tu te fis ainsi une note importante à toi-même. La prochaine fois que tu devrais tenir un discours un temps soit peu surprenant, ce sera soit avant, soit après. C'est quand même con, alors même qu'elle semblait prête à écarter les cuisses pour toi et de façon tout à fait volontaire, que finalement elle se rétracte parce que tu avais placé le mauvais mot au mauvais moment et qu'elle semblait plus intéressée par ça que par l'action que vous aviez entreprit. C'est ainsi que vous vous retrouviez l'un en face de l'autre, chacun sur un canapé différent. Ça ne tiendrait qu'à toi, vous auriez partagé le même. Tu aurais très bien trouvé le moyen de lui expliquer la situation avec elle sur les genoux. Ça aurait même juste pu simplement attendre en fait. Après tout, c'est pas comme si tu y avais déjà mis les pieds là-bas. Encore récemment tu avais songé à leur rendre leur couronne. En plus, on ne pouvait pas dire que ces habilles de soirée c'était très pratique. Oh, pour sûr que c'est chic. Mais ça devient vite étroit.

Dans un soupir exaspéré — et désespéré — , tu enfonces ton menton dans la paume de ta main, accoudé à ta cuisse. Il se passe alors quelques secondes avant que tu ne daignes parler. « Pffff... C'est compliqué, je suis pas sûr de tout saisir non plus. Tu connais le Conte des Trois Royaumes j'imagine ? » commences-tu avec un emballement tout relatif. Tu voyais mal la rêveuse qu'était la Magicienne ne pas avoir ce conte populaire sur ses étagères. « En gros, c'est parce que j'ai... Participé, à sa création que j'y ai eu droit. À la fin on m'a filé une couronne en me disant que j'étais un Roi... ». Ta phrase resta en suspens. Déjà que tu avais volontairement omis à quel point tu avais été impliqué dans la conception de ce conte parce que même toi tu ne te serais pas cru tellement c'était fou, alors balancer que tu étais Roi du Monde des Contes. Tu te serais ris au nez et aurais parlé de fantaisies. Étrangement le message passait mieux tout à l'heure, lorsque tu t'apprêtais à la dénuder pour l'allonger sur la table. La conversation était passée trop sérieuse pour un sujet qui le paraissait si peu malgré lui. Peut-être y avait-il un peu de mauvaise volonté aussi. Après tout, papoter gentiment ne faisait plus vraiment partie de tes préoccupations actuelles.

L'un des lutins changea ton fil de pensée. Une intervention bienheureuse te permettant de ne pas apporter plus d'explications ou de justifications supplémentaire sur ce rôle de souverain supposé que tu étais sensé tenir. Ainsi, tu fixes le petit être échanger avec la Magicienne, l'immense toile qu'il portait à bout de bras te donnant une idée. Ton regard suivant le lutin qui s'éloignait, tu constates le remue-ménage qui avait lieu autour de vous. Finalement, la table n'était plus disponible semblait-il. Quoi qu'il y avait toujours moyen de se faire un peu de place. Un rictus vint prendre place à la commissure de tes lèvres en voyant la direction que Nymeria prit après s'être levée, à savoir, la table. Ainsi fis-tu de même puisque vous sembliez partager la même destination. Pas pour les mêmes raisons toutefois, et tu le comprends vite, surtout lorsqu'elle vint te retrouver. Voyant qu'elle attendait quelque chose — et il te semble évident que ce n'était pas la suite de ce à quoi elle avait mit un terme — il te faut quelques secondes pour comprendre ce qu'elle désirait et que tu ne lui tende la main qui reçût un petit monticule de cerises. Tu arques un sourcil puis lui offres un sourire. « Merci. ». Elle avait visée juste. Amusant. C'est ensuite la surprise qui marque tes traits à sa remarque. « Un Roi qui ignore à quoi ressemble ses terres ? Va savoir en fait le truc est pas plus grand qu'un îlets. » te moques-tu de toi même en enfournant une cerise. « Mais tu sais, c'est pas franchement simple à expliquer tout ça en fait. » continues-tu en prenant une serviette pour y recracher le noyau. Puis tu affiches un air malicieux, une lueur éclairant son regard. « A moins de venir à Avalon. Ce sera déjà plus facile pour comprendre je suis sûr. » ajoutes-tu pour conclure cette conversation. Et tenter la faire quitter ses terres Magiciennes également. N'était-elle pas celle qui voulait voyager ? Le fait étant que tu n'avais finalement pas grand chose à dire sur ce "Royaume" en l'état actuel des choses ; que ton esprit était obsédé par la peau nue de la Mage Blanche ; et que ces petites créatures avaient trouvés bon vous laisser en tête-à-tête alors même que tu ignores comment quitter les lieux.

Avalant une nouvelle cerise, tu t'avances à ton tour, passant ta main de libre sur la hanche opposée de Nymeria, la rapprochant ainsi de toi tout en l'invitant à te suivre à tes côtés. « Tu en veux une peut-être ? » lui demandes-tu en tendant la main pleine des cerises qu'elle t'avait apportée. « Il y a bien trop à manger pour deux ici. » commentes-tu faussement désolé une fois à proximité de la table. Car en fait c'était bien mieux pour ce qui te traversait l'esprit. « Dis-moi, ta copine elle t'as parlé de ce qu'était l'Ægeri ? » l'interroges-tu en te tournant vers elle, l'incitant à te faire face également. Le fait qu'elle puisse avoir une Luxurieuse comme amie devait être enrichissant pour la petite Mage. À croire qu'elle avait fait exprès. Une nouvelle curiosité s'éveilla soudain. À quel point parlaient-elles théories, techniques ou pratiques ? L'expérimentait-elle ? Dans quelles mesures ? Avec Elyanna ? « Le mieux ça reste que je te montre, rien ne vaut la pratique. » déclares-tu finalement avec espièglerie, une toute autre sorte de pratique te venant également à l'esprit. Espérais-tu y revenir plus tard. Aurais-tu une partie de ses réponses ainsi probablement ? C'est sur cette pensée que, reposant le tas de drupes sur la table, tu en gardes une unique que tu ouvres à l'aide d'un couteau. Juste assez pour en retirer le noyau. Mais pas trop non plus pour qu'elle conserve sa forme. Enfin, gardant le fruit quelques secondes en suspens entre le pouce et l'index comme ton regard vint chercher celui de Nymeria, tu le laisses s'échouer dans la ligne de ses seins, tout juste retenu par le beau tissu de sa robe. Le fruit roulant sur son épiderme, elle se parfumait du jus sucré de la cerise s'y étant glissé et, avant que la domestique ne réagisse, tu l'intimes de ne pas y toucher. « Après. » lui offris-tu pour unique explication avant de balayer la table du regard. Un nouveau sourire peint ton visage avant que tu ne la tire à ta suite par la main jusqu'à destination. « Ouvre la bouche et ferme les yeux. » lui ordonnes-tu avec un air mutin. En d'autres circonstances, peut-être aurais-tu également prononcé ces mots, pour tout autre chose cependant. Tu la fixes avec une moue insistante jusqu'à ce qu'elle s'effectue, alors seulement tu te penches sur la table pour y saisir un quartier de mandarine dont tu laisses un instant les effluves flatter ses narines. « C'est bon, tu peux croquer. » lui souffles-tu après t'être rapproché d'elle... Et avant avoir toi-même glissé le fruit entre tes dents. La saveur aromatisé de l'agrume mêlée à celle de ses lèvres surprises que tu vins trouver apportait une étonnante nouveauté. Tu étais soudain curieux de voir son corps réagir aux différentes saveurs que tu pourrais glisser dessus et tu t'imaginais sans mal faire rouler quelques framboises dans la cambrure de son dos ou les dévorer du bout de ses doigts comme un grand enfant. C'est ainsi que tu passes ta langue sur les lèvres de la douce Mage pour y recueillir les dernières gouttes du fruit juteux. Ta main, jusqu'alors dans la sienne, se fraye un chemin dans la chute de ses reins et rapproche son corps frêle du tiens. Alors tu descends de tes lèvres le cou de la Mage Blanche, goûtant les perle sirupeuse de la cerise égarée dans son décolleté. Sous tes nouveaux assauts, tu pouvais sentir les soubresauts de son petit cœur dans sa poitrine. Un sourire satisfait se glisse sur tes lèvres alors que tu rejoins la ligne de ses seins et vins lécher les dernières traces de jus et avant ramasser de la langue la cerise abandonnée. Enfin tu relèves le visage vers le sien et lui glisse, mutin, « C'est ça, Ægeri. Tu veux peut-être essayer à ton tour ? ».
©gotheim pour epicode


Post IV | Mots 1562
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34243-kyra-lemingway-la-p
Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

~ Rehla ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 772
◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Lun 22 Nov 2021, 18:04


L'union blanche
Nymeria


Nymeria posa les yeux sur la poignée de fruits rouges que lui tendait le déchu. Elle hésita une seconde avant de récupérer une cerise et de la manger. Un sourire se dessina sur ses lèvres. « Merci. » Elle n'avait pas réellement eu envie du fruit. Elle avait simplement été heureuse que le blond le lui propose. Elle ne devrait pas être étonnée, le partage était une conséquence naturelle du péché de la luxure. Il était à l'opposé de l'avarice. Là où les derniers désiraient garder farouchement pour eux, les adeptes de la sexualité aimaient à donner pour recevoir en retour, comme un échange de bons procédés. A moins que ce ne soit que pour le plaisir d'offrir et de contempler avec satisfaction le résultat de leurs générosité. « Tu as raison... » fit la magicienne en reportant son attention sur la table transformée en buffet. « Il y a à manger pour tout un régiment. » constata-t-elle. « Peut-être s'attendaient-ils à ce qu'on reçoive des invités ? » fit-elle. Inquiète, elle glissa un regard vers la porte qui resta clause : et si le petit peuple avait, une fois encore, pris les devant et avait décidé de convier des personnes qu'ils connaissaient à se joindre aux festivités ? Nerveuse, elle tendit l'oreille : aucun brouhaha ne trahissait la présence d'une foule quelconque susceptible de les déranger. Ils étaient de nouveau seuls. « Ou bien à ce qu'on reste ici pour plusieurs jours. » Pour le reste du mois, à en juger par les quantités. S'attendaient-ils à ce qu'ils passent des noces ensemble dans ce petit cabanon ? La mage bleue n'avait pas prévu d'activités - en fait, elle n'avait pas envisagé de s'attarder aussi longtemps. Cependant, elle ne doutait pas que Rajiv et elle trouveraient de quoi s'occupés s'ils désiraient rester dans les parages... Les réminiscences des songes qu'ils avaient partagés traversèrent ses pensées et elle frissonna. Fronçant les sourcils, elle secoua la tête pour retrouver ses esprits avant de croquer dans sa pomme.

« Le nom me semble familier mais... Je ne saurais plus dire ce que c'est exactement. » répondit la brune. La réplique qui suivit ne fut pas pour la rassurer. Passer à la pratique. Avec un luxurieux. La mage passait suffisamment de temps avec Elyanna pour savoir qu'expérimenter avec un pécheur pouvait vous emmener vers des travers que la bienséance désapprouvait. Il y a cinq minutes encore, elle avait laissé le blond s'aventurer sur son corps et, même si l'excitation avait alors étouffé toute trace de culpabilité, maintenant qu'elle s'était échappée à la prise du Déchu, elle n'était pas certaine que s'y replonger soit une idée raisonnable... Nerveuse, la prude vint triturer le pendentif que lui avait offert son partenaire. Et puis zut, était-ce si terrible que ça d'avoir envie qu'il la désire ? Était-ce indécent de le désirer en retour et de vouloir laisser libre cours à ces pulsions ? Après tout, ils venaient de se marier - ce n'était pas un mariage conventionnel, certes, mais cela restait un mariage malgré tout...  Pourquoi devait-elle s'embarrasser de ces tiraillements moraux qui la bridaient ?

Le regard de Rajiv se riva à celui de Nymeria. Cette dernière se mordilla de nouveau les lèvres et sentit son cœur s'accélérer dans sa poitrine. Son silence avait été pris pour une invitation et la brune se garda bien de protester tandis qu'il se rapprochait, fruit en main. Avec un hoquet de surprise, la magicienne sentit le jus couler sur sa poitrine, dévalant la courbe de ses seins. Elle laissa échapper un gloussement amusé tandis qu'elle contemplait le travail du blond. Des papillons tournoyaient dans son ventre - l'excitation la gagnait, et la curiosité la dévorait : qu'allait faire le Déchu ? Se retenant de continuer à rire telle une enfant, la brunette se laissa guider par le plus expérimenté. « Qu'est ce que tu vas faire ? » demanda néanmoins la jeune femme lorsque son partenaire lui intima de fermer les yeux. Pour toute réponse, elle n'eu droit qu'à son sourire mutin et son regard brûlant. Inspirant profondément - mais pas trop, pour ne pas déloger la cerise qui trônait fièrement sur son présentoir - la novice finit par obtempérer. Ne cherchant plus à lutter, elle mordit dans le fruit que son amant venait de placer entre ses lèvres. Le goût sucré éclata sur sa langue, glissa le long de son palais tandis que ses lèvres goûtaient à celles lui ayant délivré le présent. La néophyte frissonna tandis que les mains de l'explorateurs retrouvaient leur place sur son corps tout en déposant des baisers dans son cou. Fébrile, la magicienne se laissa faire, penchant la tête en arrière pour lui laisser libre accès, passant ses mains le long des bras qui la soutenaient, remontant jusqu'aux épaules, la nuque et, finalement, la tignasse qu'elle agrippa tendrement. Ses yeux, qui étaient restés clos jusque là, s'ouvrirent lorsqu'elle sentit le coquin descendre récolter le fruit qu'il avait abandonné plus tôt. La jouvencelle avait le souffle court, les joues rouges et les pensées en pagaille.


Nymeria répondit au sourire du provocateur. « Eh bien, je ne vois pas pourquoi tu serais le seul à pouvoir t'amuser. » rétorqua-t-elle, repoussant le coquin contre la table. Pourtant, elle ne chercha pas à rompre le contact physique qu'il avait instauré et elle l'y suivi, lui bloquant toute retraite - bien que le captif ne donna pas l'impression de chercher à s'échapper. Il y eut une seconde pendant laquelle la magicienne se surpris elle-même de son audace, mais elle se ressaisit vite et esquissa un sourire malicieux. Les mains tremblant légèrement, elle s'approcha du premier bouton de la chemise que portait son concubin. « Moi aussi j'ai besoin d'une toile pour dessiner. » fit-elle, ses doigts déboutonnant le premier cran. Puis le second, et le suivant. Ses yeux verts ne quittaient pas ceux du Luxurieux, ce qui rendait son entreprise un peu plus complexe. Malgré tout, elle sentait que si le contact se perdait, elle paniquerait. Étrangement, c'était en se concentrant sur son partenaire qu'elle se sentait le plus à l'aise. Une fois que la chemise fut totalement déboutonnée, la domestique en écarta les pans, dévoilant totalement le torse de son amant. Ses doigts en parcoururent la peau, d'abord timidement, puis avec plus de pression à mesure qu'ils descendaient, s'arrêtant juste au dessus de la ceinture. « Bien. » fit-elle, la voix légèrement frémissante. « A toi de fermer les yeux. » ordonna-t-elle dans un murmure. Elle attendit qu'il obéisse avant de se déplacer légèrement pour observer ce qui avait été disposé sur la table. Tandis qu'elle se décidait, ses mains continuaient à frôler distraitement la peau du tentateur, tantôt du bout des doigts, puis du bout des ongles. D'une main, elle attrapa ce dont elle aurait besoin puis se replaça face à l'homme. Elle se sentait nerveuse. Et si elle ne faisait pas les choses correctement ? Et si ça ne lui faisait aucun effet ? Et si les invités étaient arrivés en retard et débarquaient maintenant, alors qu'elle s'adonnait ouvertement à ce genre de jeux ? La timide soupira. Non. Elle ne devait pas se laisser intimider maintenant. Tenant sa coupe d'une main, la magicienne commença par déposer des baisers délicats à sa hauteur : les clavicules saillantes de son partenaire, ses épaules, la base de son cou. Puis elle se percha sur la pointe des pieds et atteignit son menton. Avant de s'attaquer à ses lèvres, elle prit une gorgée de son verre puis embrassa le déchu. Le cidre pétillait en bouche, au milieu de leurs langues. Le baiser continua plus longuement que nécessaire, celle l'ayant initié le prolongeant volontairement.

La curieuse se retira. C'était étrange. D'une certaine manière, elle avait l'impression de déjà avoir vécu ce moment. Ou plutôt, de déjà s'être retrouvée dans une situation similaire. Pourtant, son cœur affolé témoignait qu'elle ne s'était jamais engagée aussi loin dans une aventure.

Nymeria s'empara d'une cuillère pleine de pâte à tartiner au chocolat et à la noisette - elle l'avait reconnu à l'odeur. Avec le sourire et fixant effrontément son partenaire, la brune entreprit de laisser des traces de son passage sur son torse, dessinant des arabesques semblant aléatoires, mais se rapprochant progressivement et stratégiquement vers le pantalon du blond. Une fois qu'elle en eu laissé suffisamment pour sa convenance, la magicienne s'assura d'un geste de la main qu'aucune mèche de cheveux ne viendrait la déranger puis vint à son tour récolter ce qu'elle avait déposé sur son modèle. Comme lui, elle avait laissé balader ses mains sur son corps, remontant dans son dos, y imprimant parfois la marque de ses ongles. D'autres fois, elle s'attardait sur une zone pour jouer avec ses dents ou l'embrasser. Régulièrement, elle s'assurait de rétablir un contact visuel avec le déchu, autant pour constater ses réactions que pour s'assurer qu'elle était sur le bon chemin, attendant parfois ses encouragements avant de reprendre ses tendresses. Finalement, la joueuse se redressa, esquissant une moue mesquine. Elle brandit la cuillère qu'elle avait posée plus tôt. « Mmh, tu avais raison. » fit-elle avant de manger ce qu'il était resté sur la cuillère. « Rien ne vaut la pratique. » répéta-t-elle avant de se débarrasser du couvert.

1593 mots
Connaissance de l'autre : Votre personnage sait tout de la vie de Rajiv [Kyra]
L'essence de Kinath : Il s'agit d'une petite plume cristallisée dans un morceau d'ambre dont la gemme a été taillée pour être portée en bijoux. Emprunt de magie Déchue, le porteur de l'objet a tendance à exprimer des émotions contraires à celles qu'il manifeste habituellement avec une facilité déconcertante. On dit que, plus il est porté près du cœur, plus la magie de l'objet fait effet.


Merci Kyra nastae

Avatar : NIXEU
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34452-babelda-tilluiel
Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4740
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Jeu 25 Nov 2021, 17:59


L'union blanche

La réplique de la Magicienne ne te laissa pas de marbre, aussi tu t'abandonnes à sa loi et mener par elle, ta main revenant sur sa hanche tandis qu'elle te guidait au contact de la table dont tu pus entendre quelques verres s'agiter au choc de tes fesses contre le bois. À ce moment, un rictus lascif esquisse la commissure de tes lèvres, un même éclat éclairant tes prunelles, plus intense encore lorsque tu sens les doigts de la Mage s'agiter sur ta chemise. Un court instant ton regard dérive en cette direction avant retrouver les iris de ta vis-à-vis, un agréable frisson parcourant ton épiderme lorsque ses doigts venaient involontairement et par mégarde la caresser. Tu ne dis ni ne fais rien lorsque ta chemise fut totalement ouverte et ton torse offert en libre accès. Néanmoins tu ne la lâches pas des yeux, une étincelle de curiosité et d'envie y prenant rapidement naissance... Jusqu'à ce que ses mains ne descendent lentement vers ton bassin. Tu ne caches pas une moue déçue quand elle arrêta son geste si proche de ta virilité. C'était exagéré de sa part alors même que tu commençais à te sentir vraiment à l'étroit dans ton vêtement. L'ordre qu'elle te lances toutefois te fais un temps oublier cette contrariété. La tête penchée sur le côté, tu la fixes intrigué et finis par lui obéir non sans sourire largement et user des Artifices de Lucifer pour profiter plus encore de ses caresses. Tu commençais à devenir brûlant du désir et de son corps que tu pressais un peu plus de tes mains contre toi. Surtout, tu te faisais violence pour ne pas devancer ses actes et croquer chaque parcelle de son corps après avoir fait de la confetti de ses habits. Tu la sens finalement marquer une pause. Elle n'allait pas oser tout interrompre maintenant ? L'envie de rouvrir les paupières pour voir ce qu'il se passait te traverse l'esprit, cependant tes craintes s'estompèrent rapidement dès lors que ses lèvres vinrent à la rencontre de ta peau dénudée. Remontant vers ton visage, tu te penches sur elle pour venir à la rencontre de ses lippes et déguster le mélange de sa langue avec le sucre pétillant de la boisson. Tu en profites pour te coller un peu plus à elle, de sorte que les rebond de son cœur te sois perceptible à travers sa poitrine. D'une main que tu glisses dans la cambrure de son dos, la seconde remonte d'une caresse sa hanche, son bras, son épaule, son cou, jusque sa nuque et, lorsqu'elle décida mettre un terme à votre baiser, tu le prolonges malgré tout de quelques instants de tes dents mordillant le rose de ses lèvres et tes lèvres s'attardant sur le coin de sa bouche brûlante, jusqu'à ce qu'elle ne t'oblige à conclure en s'écartant de toi.

D'un œil fiévreux tu détailles la domestique. Elle était déjà allée trop loin pour reculer et s'arrêter là. Oh, bien sûr que ça ne te dérangeais pas, toi, d'appliquer ici ce curieux mais non pas moins agréable rêve. Tu étais moins sûr que elle ne regrette rien après ça. Allais-tu mettre fin à ce que vous aviez entrepris pour autant à cause de ça ? Rien n'était moins certain. Tu étais même persuadé que ces petits lutins, responsable de votre réunion, seraient ravis de constater la proximité de leurs "Élus". Un sourire mutin vint prendre place sur ton visage tandis que la cuillère descendait doucement sur ton torse, quelques frissons suivant le chemin qu'elle empruntait. Comme précédemment, elle s'arrêta juste avant les choses intéressantes, que ce soit pour le dessin comme pour sa langue les dévorant, le chocolat comme sa peau. À intervalle plus ou moins régulier un soupir satisfait échappait de tes lèvres, suivant les gestes et actions de la Magicienne. Finalement, tu accueilles son expression et ses mots d'un même air. « Tu sais, t'es pas obligée de t'arrêter si proche du but. » commentes-tu, taquin, la laissant deviner quel était ce but. Toutefois, à peine eus-tu conclu que tu l'attrapes sous les fesses pour la soulever et l'asseoir sur la table, bousculant sans ménagement ce qu'il s'y trouvait et risquait vous gêner. Tes mains s'affairent alors et habilement à retirer les lacets de sa robe tandis que tu te perdais à cueillir chaque parcelles de ses lèvres encore sucrées du chocolat qu'elle y avait portée, de son menton et de son cou, savourant le galbe de sa nuque et dévorant avec délice la fine peau de l'innocente. Tu avais totalement oublié l'Ægeri. Elle avait trop excitée tes sens et ce jeu n'était plus qu'une option dont tu pouvais te passer pour la suite. Faisant glisser son vêtement sur ses épaules, tes lippes descendirent vers sa poitrine encore protégée d'un tissu supplémentaire. À croire que ça se méritait les Magiciens tant ils avaient de couches. Dessinant de tes lèvres gourmandes les petites collines de son décolleté, tu délaisses ses hanches pour trouver les agrafes du corset qui tombe négligemment sur le bois de la table et pus enfin atteindre un trésor que tu enviais et rêvais depuis tant de temps. Enfin libérée de tout vêtements, tu vins perdre une main entre ses omoplates nues, une autre prenant appui sur la table et, te penchant sur elle avec un rire mutin, l'invites à s'allonger sur le plateau de bois. Là tu profites de ce nouveau repas, dessinant la courbe de ses seins du bout des lèvres, jouant avec ses tétons, et rejoignant son bas-ventre. Lentement tu fis glisser le tissu de sa robe le long de ses jambes. À ton bonheur, tu n'auras pas à affronter la protection d'une crinoline. Seulement un jupon qui ne t'empêcha pas remonter ses jambes pour en défaire les bas.[/color].
©gotheim pour epicode


Post V | Mots 968
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34243-kyra-lemingway-la-p
Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

~ Rehla ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 772
◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Sam 04 Déc 2021, 18:25


L'union blanche
Nymeria


Le sourire malicieux de la magicienne se raviva légèrement à la remarque du blond. Il en redemandait encore ? C'était bon signe. Du moins, c'est ce que lui répétait tout le temps Elyanna. Ca signifiat qu'elle ne s'était pas trop mal débrouillée. Les yeux rieurs de la plus-si-innocente magicienne descendirent en direction du but énoncé par son partenaire. Une bouffée de chaleur empourpra la prude et elle releva presque aussitôt son regard, comme si la vue, bien qu'agréable, était trop difficile à gérer pour son cœur fragile - qui s'affolait dangereusement dans sa poitrine. « Mmh... » fit-elle, cherchant désespérément une répartie au commentaire de Rajiv. Il ne faut pas abuser des bonnes choses ; on n'est qu'à l'entrée, pas au plat de résistance ; je préfère me faire manger toute crue. Aucune de ces réponses ne lui semblait convaincante - au contraire, elle se trouvait plutôt ridicule. Heureusement, elle n'eut pas à se torturer davantage l'esprit, le Luxurieux reprenant de nouveau les choses en mains. Un petit hoquet surpris et un rire plus tard, la domestique se retrouva soulevée sur la table. Elle se laissa entraînée par le blond et, a mesure qu'il la débarrassait de sa tenue de mariage, elle tenta de suivre son modèle, faisant tomber le veston et la chemise qu'elle avait déboutonné plus tôt. Ses gestes étaient plus maladroits, moins experts que ceux du blond, sans que cela ne parvienne à briser le rythme instauré par l'ailé. Entre deux baisers passionnés, la brune laissait parfois échapper des soupirs de désirs et de plaisirs qui l'embarrassaient, renforçant la teinte rosée de son visage - pourtant, ces expirations sensuelles semblaient enhardir l'exploration menée par Rajiv. C'était déstabilisant. Nymeria avait l'impression que le blond connaissait parfaitement son corps - encore mieux qu'elle-même -, qu'il savait comment lui arracher ces témoignages de bien-être, là où sa pudeur naturelle voulut qu'elle les retienne farouchement, se mure dans une expressivité presque inexistante. Elle n'avait jamais imaginé que de simples caresses et quelques baisers suffiraient à la mettre dans un tel état. Bien décidée à lui retourner la pareille, la magicienne se fit un peu plus entreprenante, s'aventurant jusqu'à son but. Sans oser toute fois lui retirer son pantalon, la timide commença à apprivoiser l'entre-jambe de son partenaire, en découvrant la taille, la forme.

La brunette s'allongea totalement sur la table, abandonnant presque à regret sa nouvelle activité. Pourtant, elle ne déplora pas longtemps sa docilité, le Déchu recommençant à s'amuser avec des zones stratégiques de son anatomie. Sans qu'elle ne s'en rende compte, la jeune femme se mettait à onduler sous les gestes du plus expérimenté, son corps réagissant au moindre effleurement, au moindre souffle sur l'épiderme, sa peau se recouvrant de frissons délicieux. Parfois, quelques élans de pudeur resurgissaient et la magicienne créait un nouveau contact avec le gourmand pour se rassurer - une mains dans les cheveux, les doigts qui se lient, les ongles qui dessinent les contours qu'ils trouvent.

Ce n'est pas un rêve. C'est vraiment en train de se passer. Nymeria avait déjà fantasmé, seule. Elle avait même rêvé de situations similaires, imaginant les coups de reins et les gémissements d'une danse endiablée. Pourtant, à cet instant, elle réalisait qu'elle n'avait jamais sérieusement songé à faire sa première fois de cette manière. Rien que l'endroit lui semblait incongru - mais pas moins excitant. Était-elle vraiment prête à s'abandonner à Rajiv ? On lui avait répété sans cesse que la première fois devait avoir une saveur particulière. Qu'elle recelait une pointe de magie qu'on ne retrouvait plus ensuite. C'était dissonant avec le discours d'Elyanna, qui lui avait répété à plusieurs reprises que la première expérience sexuelle était rarement satisfaisante. Elle admettait cependant que le faire avec quelqu'un de confiance rendait la chose plus simple. Faisait-elle confiance à Rajiv ? Le blond s'était comporté, à plusieurs reprises, comme un goujat, selon ses critères. Le souvenir de leur première rencontre lui laissait un arrière-gout amer. Cependant, il avait aussi su l'apaiser à chaque fois que ses craintes avaient menacées de la submergée, lui témoignant une douceur et une patience qu'elle n'aurait pas soupçonné au premier abord. Elle repensa à ce baiser, délicat, qu'il lui avait offert lors de leur première rencontre à Boraür. Oui. Il savait se montrer doux et attentionné, lorsqu'il le voulait. Il avait simplement besoin de prendre conscience de ses attentes. Et ça, il ne pouvait pas le deviner seul.

Tandis que la mage blanche frémissait sous l'assaut de baisers brûlants remontant ses cuisses, elle se figea soudainement. « Attends ! » s'essouffla-t-elle, apposant sa main telle une barrière sur son intimité. De son bras libre, elle se suréleva de sorte à pouvoir observer son partenaire. « Je... » Sa gorge se noua douloureusement, son ventre se tordit également. Son cœur s'affolait mais cela n'avait, cette fois-ci, rien d'agréable. « Je suis encore... » Les mots se bloquèrent dans sa gorge. Elle pressa ses lèvres l'une contre l'autre, comme si une part d'elle refusait de dire à voix haute ce que son cœur avait besoin d'expier. « Je veux dire, c'est la première fois que... » Avait-elle seulement besoin de le préciser ? Le Luxurieux en était parfaitement conscient - elle lui avait reproché de lui avoir volé son premier véritable baiser. Tremblant presque, Nymeria inspira profondément, fermant les yeux une seconde, comme pour ne pas avoir à affronter le regard courroucé de son amant. « Soit doux, d'accord ? » demanda-t-elle finalement d'une petite voix implorante, rouvrant les yeux pour observer la réaction de Rajiv.

La jeune femme libéra finalement la zone qu'elle avait dissimulé, retournant chercher la main du Déchu pour l'y placer au même endroit, l'invitant à reprendre ce qu'il avait commencé.
1000 mots


Merci Kyra nastae

Avatar : NIXEU
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34452-babelda-tilluiel
Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4740
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Jeu 09 Déc 2021, 18:52

Bonjour, ceci est le service de prévention des RP déviant. Nous avons oublié d'intervenir précédemment, mais, pour reprendre les mots de notre Luxurieux préféré "Ceci est un post de Luxurieux". Bonne lecture !


L'union blanche

Romance par lardacil

Echo | Al.Hy
Cette fois il n'y avait pas de résistance. Cette fois elle se donnait sans scrupules. Avec des hésitations, tu le sentais sous la pulpe de tes doigts. Mais pleine de volonté. Et de plaisir aussi. Puis, le déchirement de la foudre dans l'air. Le bruit cinglant du verre brisé. C'était un peu l'effet que son holà t'avais fait. "Attends". Un mot. Un seul. Deux syllabes, sept lettres. Deux voyelles et cinq consonnes. "Attends". Un mot si simple sortie d'une bouche encore innocente venant d'un esprit plus tant. Ou était-ce l'esprit qui se trouvait encore pur et ses lèvres bien moins. Aurait-elle réagi différemment sinon. "Attends". Mais attendre quoi ?! N'avais-tu pas déjà assez attendu comme ça ? Ne t'avait-elle pas déjà assez fait attendre comme ça ? Légèrement crispé et tout autant agacé par cette intervention malvenue, tu attendis pourtant, comme elle te l'avait pour ainsi dire ordonné, avec une impatience certaine cependant. Ce n'était pas comme si tu avais vraiment le choix de toute façon. Si tu outrepassais cette injonction, vous passeriez de relation consentie et plaisante à viol rude et désespéré. Et ça tu le désirais encore moins que d'attendre ce qu'elle voulait, là, le visage empourpré mais le regard inquiet. Car, ce qui était agréable à tirer du sexe, c'était le plaisir mutuel que chacun offrait et s'offrait. C'était la rencontre des âmes et la résonnance des corps en un instant intime partagé et un acte aussi voluptueux qu'il était beau. L'expression d'une union des chairs et des esprits partageant une idée et une envie commune et intense. L'être qui tremble du choc de cette étreinte, le cœur qui explose à la violence de cet hymen. De telles émotions, de telles sensations, étaient rarement présentes lors d'un viol. Et encore, rarement est un euphémisme. « Je... » répètes-tu d'une voix lente. À défaut d'autre chose, tu accompagnes la brune dans ce qu'elle tentait avec difficulté d'avouer, répétant chaque fois ses derniers mots. Peut-être que cela l'aiderait à cracher le morceau et que vous pourriez vite reprendre où elle vous avait arrêté. « Que. » finis-tu plus rapidement que précédemment, peut-être d'une manière un peu trop sèche, comme posant une conclusion à ce qu'elle essayait vainement de te dire. Ça n'était pas compliqué à deviner de toute façon. Toutefois, il était peut-être temps de s'inquiéter de ça. Après avoir franchi les trois-quarts des étapes, se trouver étendue nue sur cette table et son corps exprimant ce que sa raison tentait de refouler, douter pour le motif de ne l'avoir jamais fait était un peu tard. Et s'il lui prenait l'envie de s'arrêter là, il y avait fort à parier que tu allais bouder la magicienne et ses manies d'indécise ; la laisser jusqu'à ses premiers amours, puis ses premières expériences sexuelles, et enfin l'ennuyer à nouveau quand il n'était absolument pas temps et dans les pires moments. Probablement en présence de son époux même.

Finalement, ton être se détendit à la dernière remarque de Nymeria. Bah voilà. C'était pas si dur, si ? Cet aveu en tout cas. Car il y avait bien autre chose qui était dur ici. Tu ne réponds cependant pas, laissant ton corps contre le sien s'en charger. Aussi, comme tu te redresses vers son visage pour te nicher dans le cou de la prude, ta main suivi le rythme de tes pensées et remonta à son pubis. Puis, après un soupir de la Magicienne, tu lui souffles d'une voix chaude « Tu sais ce qu'on dit, il y a une première fois à tout. Le plus dur c'est de se jeter à l'eau. ». Ce qu'elle venait de faire. Un véritable saut dans le vide. Tu la détailles un instant. Puis, au plus délicatement, tu te lies à la commissure de ses lèvres et remonte dans une caresse de tes lippes la marque de son visage. Pendant un quart de seconde tu la sens se raidir à ce contact. Le second que tu maintenais avec elle entre ses cuisses eut l'effet inverse. Un sourire malicieux s'immisce sur ton visage. C'était bien mieux en vrai qu'en rêve, assurément. C'était d'ailleurs curieux comme ce petit brin de femme avait réussi à envahir autant ton esprit. Tu décides laisser ses lèvres tranquille et ne pas étouffer ses petits cris de souris, ravageant de tes baisers toute autre partie de son anatomie à portée. Alors tu finis de te déshabiller et te rapproches plus encore de son menu corps brûlant. Finalement tu n'avais pas eut tort. L'après-cérémonie était bien plus jouissive que la cérémonie elle-même.



Elle s'était assoupie. Toi aussi, certes. Tu avais rouvert les yeux avant la petite Magicienne cependant. Tu t'étais alors amusé à dessiner des arabesques en tout genre sur son petit corps endormi. Avec de la confiture, du miel ou de la crème fouettée, créant à terme une œuvre d'art à croquer. Tu avais essayé de mettre ses formes en avant dans ta création, dessinant le contour de ses seins de crème de chocolat, ponctuant ses tétons d'un coulis de framboise, et traçant un chemin vers son intimité par des traits au miel de chaque côté de son bassin, formant comme une flèche vers sa féminité n'invitant qu'à venir la butiner. Puis le tracé de ses lèvres satisfaites à la chantilly, la ligne de son cou frissonnant nappée de confiture de cerise, la courbe de ses hanches couvertes de caramel. Une fois terminée, tu avais observé ton œuvre avec fierté, te retenant de l'effacer immédiatement. Elle se mit à s'agiter doucement. Tu attrapes alors quelques framboises intactes sur la grande table et, toujours vêtu de ton simple appareil, t'accroupis à côté du canapé dans lequel tu l'avais installé — bien plus agréable que de s'étendre sur une table en bois après tout — pour te mettre à hauteur de son visage. « Garde les yeux fermés. Ne bouge pas. Et ne parle pas non plus. » murmures-tu en salutation. Puis, sur ses lèvres, tu y déposais une framboise. Entre les vallons de sa poitrine une seconde. Une troisième dans le creux de son nombril. La dernière juste au-dessus de sa féminité. Puis tu te redresses et t'installes de façon à pouvoir effectuer le chemin inverse de tes lèvres. Tu croquais chacune des baies avec gourmandise avant caresser son épiderme sucrée de ta langue pour finir à nettoyer ses lèvres de la crème dont elles étaient garnies, avec le doux espoir d'éveiller à nouveau son désir. Toi, tu avais déjà retrouvé cet appétit — il était insatiable — et tu l'aurais bien salué en vous remettant à votre dernière activité. Un sourire amusé et l'œil rieur, tu accapares ses iris enfin dévoilée sous ses paupières jusqu'à présent close. Ton esprit encore largement submergé par ta Luxure, tu finis par céder et commencer à effacer entièrement ton ouvrage sur sa peau. « Est-ce que ma petite femme a bien dormi ? » lui demandes-tu par à-coups entre deux coup de langue. Petite femme. C'était bien plus pour la taquiner que tu utilisais ce terme que pour la simple réalité des faits. C'était amusant de voir ses pommettes se roser de gêne.
©gotheim pour epicode


Post VI | Mots 1168
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34243-kyra-lemingway-la-p
Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

~ Rehla ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 772
◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Dim 30 Jan 2022, 20:30


L'union blanche
Nymeria


Se jeter à l'eau. Braver l'inconnu, s'élancer sans crainte vers un futur incertain. Tu étais ainsi, autrefois. Courageuse, téméraire, sans doute insouciante. Bien plus que maintenant, en tout cas. Dans l'enfance désinvolte, rien ne semblait pouvoir t'arrêter. Tu escaladais les barrières et les rochers, bondissait dans le lac profond sans avoir peur de t'y noyer, jetais des pierres à ceux qui osaient t'offenser. Icarus te poussait dans cet élan d'intrépidité, partageant ton aplomb pour l'aventure et l'exploration. Fillette, on t'avait laissé braver l'interdit, mettant cela sur le compte de la jeunesse. Puis tu avais grandi. On avait commencé à te sermonner, lorsque tu riais trop fort ou lorsque tu remontais tes jupons pour courir aussi vite que ton aîné. On t'avait demandé de te comporter comme une dame, de montrer l'exemple pour tes plus jeunes sœurs et d'apaiser tes cadets un peu trop turbulents. On n'avait pas totalement étouffé tes espoirs, te laissant rêver aux voyages qu'Icarus entreprendrait, te faisant miroité la possibilité d'y prendre part. Pourtant, on ne t'encourageait plus à prendre les devant. On attendait de toi de trouver un époux, un bon parti si possible. Ou bien un travail pour devenir indépendante - car après tout, si l'on ne te mettait pas la bague aux doigts pour alléger la charge de tes parents, il faudrait que tu leur facilites la vie par tes propres moyens. Et puis, finalement, ton aîné s'en était allé, et avec lui, tes chances de pouvoir explorer le monde. Tu refusais encore d'y croire, te berçant d'illusions où tu parviendrais à trouver suffisamment de courage pour t'en aller.

Te jeter à l'eau. Ca ne te venait plus naturellement. Et pourtant, en compagnie du blond, tu retrouvais de ce léger éclat de candeur et d'insouciance, de cette témérité qui te faisait désormais défaut. Aussi, lorsqu'il s'avança sur toi, tu ne reculas pas. Tu ne détournas pas le regard. Tu le laissas t'embrasser, profitant de ses lèvres autant que de ses mains qui avaient recommencé à s'activer sur ton corps. Les baisers sur ta joue, cependant, te tirèrent de ta zone de confort. Sans pouvoir t'en empêcher, tu sentis ton corps se raidir, ta respiration se bloquer. Ta cicatrice marquait disgracieusement ton visage. Elle était autant de remords et de culpabilité que de honte et de complexes. Le regard qu'avait posé le blond sur toi avait réussi, pendant un instant, à te faire oublier les traces sous ton œil. L'ignorer l'avait presque faite disparaître mais son action la rappelait de nouveau à toi. Pourtant, ton empathie se mêlant au désir brûlant du blond, tes pensées dérivaient rapidement vers le plaisir qu'il induisait en toi. Dans un gémissement, tu t'abandonnais à ses soins.



Les mèches dorées du Déchu tracèrent un filet de chatouilles sur ta silhouette immobile et, finalement, tu ne parvins plus à contenir ton rire. Tu ne l'empêchas pas de dévorer les délices qu'il avait déposé sur son corps, l'invitant plutôt à continuer sa dégustation, te cambrant de désir à son passage, ta main s'engouffrant dans sa chevelure que tu empoignas affectueusement avant de finir ton geste dans une caresse. Finalement, le blond remonta jusqu'à toi, accrochant ses prunelles aux tiennes. L'espace d'un instant, tu ressentis dans une vague qui t'engloutit l'étendue de son désir, de sa Luxure vorace, de l'envie qui le tiraille et le maintient en éveil. Son péché à lui n'avait rien à voir avec l'excitation qui t'émoustillait. Le temps de ce bref échange, tu eu l'impression d'être consumée, de brûler de l'intérieur. Puis, aussi subitement que la sensation t'avais submergé, elle s'éclipsa, te laissant face à tes propres envies. Tes propres tourments. Elles te paraissaient dérisoires, faces aux siennes. Ridicules, même. Tu aurais souhaité que cette différences ne fasse qu'attiser ton propre désir, ta fougue et ta curiosité ; mais force était de constater que le contraire se produisait : cette luxure irraisonnable te figeait sur place. Tu ne te sentais pas capable de combler ses attentes, de soulager ses besoins, de satisfaire son péché. La peur de mal faire te tétanisait et, au lieu de t'y essayer, quitte à te laisser guider par les conseils du concerné, tu préférais ne rien faire du tout, pour ne pas te heurter à la douleur de l'échec. L'ardeur de ses sentiments, néanmoins, ne pouvait être contenue. Et si tu n'étais pas disposée à y céder, tu savais, au fond de toi même, qu'il irait retrouver la compagnie de quelqu'un d'autre, plus disposé à s'y plier. L'image d'une amante imaginaire te remplaçant envahit ton esprit, et une jalousie vive, blessante, transperçante, vint lacérer ton cœur. Tu tentas de la contenir, en vain : plus tu luttais, plus elle s'ancrait autour de ton palpitant qui s'était mis à battre la chamade, tandis que ta cornée s'humidifiait. Tu te détestas aussitôt. N'avais-tu pas conscience, lorsque tu avais accepté l'offre du nain, que le blond ne t'appartiendrai pas ? Si. Le fidèle d'Amshloumkarhya l'avait dit on ne peut plus clairement : les couples n'étaient tenus à aucune fidélité aux yeux de la déité, plusieurs étaient mêmes polygames. Tu n'avais pas été suffisamment sotte au point de croire que la situation serait différente vous concernant. Et pourtant, tu avais accepté. Parce qu'une part de toi avait voulu te l'approprier. Avait eu envie de le faire tien. Tu avais pensé être capable de le partager, car le contraire aurait signifié l'enfermer dans une cage. L'idée même d'être responsable de ce sentiment t'étais douloureuse, et malgré cela, tu éprouvais l'envie d'empoigner son cœur, de le lui arracher pour être certaine qu'il ne l'offrirait à personne d'autre. Fébrile, tu fermas les yeux, plaçant ton avant bras sur tes paupières closes pour essayer de freiner le torrent de larme qui s'agglutinait derrière elles. Ton souffle s'écourta, ce qui aurait pu passer pour du plaisir, mais n'était en réalité que la manifestation de ta désolation.

La question de Rajiv te ramenas à l'instant présent. Tu inspiras profondément. Ne pas pleurer. Pas devant lui, en tout cas. Tu déglutis, avant de forcer un rire que tu voulais insouciant. Il s'érailla dans ta gorge et se termina en raclement que tu essayas de masquer dans une toux. « Eh bien, ce fut court. Je ne suis pas certaine d'avoir récupéré de nos... nos folies. » terminas-tu d'un air précipité, gênée. Qu'allait-il se passer à présent ? Allait-il se lasser de toi, maintenant qu'il avait réussi à te glisser dans ses draps - quoi que, pouvait-on considérer la couverture du canapé comme des draps ? Vos interactions se résumeraient-elles à ces rencontres surréalistes, se terminant en galipettes puis en larmes ? Les peurs que tu avais réussi à refouler refaisaient surface. Les cacher sous le tapis n'avait pas suffit pour les faire disparaître, et maintenant que tu rouvrais les yeux, elles tournoyaient autour de toi, tels des démons. Elles venaient gâcher le moment de délice et de complicité que vous aviez réussi à nouer.

« Je... Je crois que je ferais mieux d'aller me laver, maintenant. » parvins-tu à chuchoter. Tu n'osais pas parler à voix haute, de peur que les tremblements de ta voix ne trahissent tes peines. Le regard rivé au plafond, tu refusais de baisser les yeux sur ton partenaire.
1287 mots


Merci Kyra nastae

Avatar : NIXEU
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34452-babelda-tilluiel
Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4740
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Jeu 17 Fév 2022, 11:41


L'union blanche

Dans le parcours de sa peau, tu marquais une courte pause. Plus tu t'attardais sur son épiderme, plus un étrange sentiment d'angoisse venait se mêler à ta concupiscence. C'était aussi curieux que dérangeant. D'autant que tu perdais en entrain à cause de ça. Alors, lorsqu'elle mit un terme à votre session, tu ne l'empêches pas de quitter le canapé pour rejoindre la salle d'eau. En silence tu la fixes s'éloigner, et sans un mot tu l'observes refermer la porte sur elle. Tu tends l'oreille, mais tout ce qui te parvient c'est le bruit de l'eau qui coule. L'idée de te glisser sous le jet d'eau avec elle et y goûter sa peau sucrée humidifiée des perles d'eaux te chatouille l'esprit. Ce devait être comme croquer dans un fruit. Ou siroter une boisson sucrée. Pourtant, quoi que ce songe soit attrayant, tu n'en fis rien. Quelque chose te retenait. Toujours cette même angoisse qui s'était nouée à ta Luxure, mais pas que. C'était un méli-mélo de sentiments confus. Le doute, le chagrin, la peur. Toutes ces émotions trop négatives que tu t'évertuais à fuir car trop déprimantes pour un monde déjà pas facile. Il te fallut quelques minutes pour comprendre que ces émotions ne t'appartenaient pas. À cet instant, une boule d'amertume et d'agacement éjecta la volupté de tes tripes. Et quoi ? Toutes ses premières fois devaient-elles se conclure dans les larmes, la honte et le regret ? Où serait-ce uniquement avec toi ? Pour le baiser, encore ça, tu avais su comprendre. Mais tu ne l'avais ni vu, ni entendu, ni même senti se débattre et te repousser cette fois alors qu'elle savait ce que tu lui voulait en la déshabillant. Bien au contraire même. Elle t'avais parue tout à fait disposée à satisfaire ton appétit et, à l'évidence, assouvir le sien également. Alors quoi ? Était-ce parce qu'elle n'avait pas découvert la brûlure d'une libido dévorante et rassasiée, ou même inaugurée sa sexualité dans la suite de Luxe d'un palais merveilleux au bras de celui qui l'accompagnerait jusqu'à la mort et lui aurait donné une tripotée de bambins baveux et braillards ? Un nigaud de Magicien aussi niais qu'elle l'était sur le délice de l'érotisme partagé et la jouissance du sexe, des corps unis et de l'orgasme comme le bouquet final d'un feu d'artifice. La délectation d'en arriver là, de sentir son être comme se consumer de l'intérieur. Il était temps d'y penser. Ça faisait trop longtemps que tu le lui avait fait comprendre que tu voulais connaître ces sensations avec elle. Si elle voulait y échapper, elle n'avait qu'à t'échapper à toi.

Dans un sifflement mécontent tu te lèves du canapé et commences à fouiller les lieux à la recherche de tes affaires. Cette histoire t'avait coupée l'envie d'une récidive. Tu remets rapidement le pantalon ajusté et enfiles en vitesse la chemise sans même prendre la peine de reboutonner tes vêtements. Dans un même temps, les petits lutins avaient refaits leur apparition et s'activaient à nettoyer la pièce des restes de nourriture et de ce qui avait fini au sol et en bordel après avoir prit Nymeria. « Comment je fais pour rentrer ? » demandes-tu à l'un d'eux qui passait à proximité. Les bras chargés, il prit tout de même le temps de répondre. « Il suffit de le demander. Si c'est votre désir, on vous ramène immédiatement chez vous. » dit le bonhomme avec une voix nasillarde. Derrière la charge qu'il transportait, tu ne voyais plus que le bout de son chapeau pointu. C'est donc cela que tu fixas quelques secondes. Tu étais prêt à répondre que oui, c'est ce que tu voulais. La petite Magicienne semblait en avoir fini elle en tout cas et tu ne te voyais pas échanger ensuite avec elle de façon tout à fait conviviale, une tasse de thé fumante à la main et une assiette de petits gâteaux entre vous deux. Mais une petite voix chuchota à ton oreille que c'était une mauvaise idée. Tout d'abord, il était de mauvais ton de quitter quelqu'un fâché. Ça laissait toujours un âpre sentiment qui pesait lourd dans le ventre et dans la tête. Ensuite, et bien, pour l'action en elle-même. À Avalon, on ne se serait pas offusqué que tu agisses ainsi. Toi-même il t'était arrivé de te réveiller seul dans ton lit alors que tu y avais couché accompagné la veille. Cependant quelque chose te disais que Nymeria aurait interprétée la chose bien différemment. Plus encore présentement alors qu'elle avait littéralement fuit d'entre tes mains. Finalement tu pousses un soupir. Cette fille était décidément bien compliquée. Celui qui lui passerait la bague au doigt allait devoir faire preuve de patience et d'un fin doigté avec elle. « Pas de suite. » réponds-tu au bonhomme. Puis, dans un autre soupir, tu avances jusqu'à la porte de la salle d'eau. Là, tu y donnes trois coups, chacun séparé d'un silence marqué. Tu attends une réponse. Elle ne viendra pas. « Nymeria ? ». Tu laisses à nouveau un temps, puis exhales un souffle. Elle ne te simplifiait pas les choses. C'était même plus des pincettes qu'il fallait prendre avec elle mais un fil de soie. « Je sais que tu m'entends. Ça sert à rien de faire semblant que non. » essayes-tu d'ironiser. Tu t'affaisses au sol, le dos en appui contre la porte. Tu aurais préféré être de l'autre côté. Ce n'était pas agréable de communiquer de cette façon. Toutefois tu ne pouvais que songer qu'il sera plus simple de garder un semblant de sérieux ainsi. Ouvrir la porte pour la trouver nue, le corps brillant des perles humides qui léchaient avec langueur son épiderme, risquait de résulter en un réveil immédiat d'une Luxure qui s'était tut à la disparition de la Magicienne. Non. En fait ça n'avait rien d'un risque. C'était juste carrément certain. Cette seule image réussissait déjà à faire gonfler ta virilité, alors en condition réelle... Tu pris un instant pour te recentrer. « Tu sais que je pourrais plutôt mal le prendre ce que t'as fait là. » reprends-tu, moqueur. La vérité étant que tu l'avais déjà mal prit. « Peut-être si je savais pourquoi tu veux te cacher comme ça j'arrêterai de penser que tu veux plus me voir. » ajoutes-tu en levant les yeux vers la table pour ainsi dire vide maintenant. « Sauf si c'est exactement ce que tu veux. Tu sais, si j'ai pas été à la hauteur de tes attentes tu peux le dire aussi, j'essaierai de pas me contrarier. » rias-tu avant conclure, taquin. « À moins que tu ne veuilles simplement plus me voir parce que ça y est, ta passion est rassasiée. ». Il avait entendu quelque part que, pour qu'il y ait passion, il faut que l'union soit brutale, que l'un des corps soit très avide de ce dont il est privé et que l'autre en possède en très grande quantité. C'était exactement leur situation. Il doutait pourtant que cela suffise à combler cette avidité.
©gotheim pour epicode


Post VII | Mots 1137
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34243-kyra-lemingway-la-p
Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

~ Rehla ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 772
◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Ven 18 Fév 2022, 12:01


L'union blanche
Nymeria

Tu refermes la porte, un peu trop précipitamment peut-être pour que la situation paraisse anodine. Ton corps fébrile tremblant légèrement sous le coup de l'émotion, de la tension silencieuse et pourtant latente que tu avais installé, tu te plaques contre le panneau de bois pendant quelques secondes. Tes lèvres pressées l'une contre l'autre tentent de réprimer le sanglot qui menace d'éclater. Seule, dissimulée dans ta cachette improvisée, tu enfouis ton visage entre tes mains et te laisses glisser contre la porte, jusqu'à te retrouver au sol. Tes émotions vrilles, virevoltent en un tourbillon brouillon, trop vives et douloureuses pour que tu puisses réellement les discerner. La tristesse t'envahit, elle et ses milles déclinaisons. Tu ne peux que les subir, trop faible pour parvenir à les repousser. Finalement, la barrière cède et les larmes dévalent tes joues, ta respiration se fait haletante, tes mains et ton menton tremblent de façon incontrôlable. Pourtant, dans un élan de pudeur peut-être, ou par courtoisie pour ne pas blesser davantage les sentiments de ton partenaire, tu te confortes dans une agonie silencieuse, refusant de laisser entendre tes plaintes. Plusieurs longues secondes - ou peut-être minutes, tu ne sais pas - s'étirent, avant que ton cœur parvienne à se calmer un peu. Lorsqu'enfin le torrent de larme s’apaise, tu les effaces d'un revers de la main et te lèves, pour rejoindre la baignoire : tu tournes le robinet qui fait magiquement couler l'eau, puis te glisses à l'intérieur. La chaleur du bain semble te faire du bien. Tu t'y allonges, à mesure que l'eau rempli la vasque. Tu voudrais que l'eau t'engloutisse, qu'elle étouffe tes sentiments, ta peine et ton amertume, comme elle parvient à atténuer les sons de l'extérieur, tandis que tu t'immerges totalement sous l'eau. Là, comme protégée par cette aura apaisante, tu n'entends plus les allées-venues du blond, dans le salon. Tu échappes également à sa discussion avec le petit homme.

A bout de souffle, tu finis par remonter hors de l'eau, inspirant bruyamment cette première goulée d'air qui délivre tes poumons de leur brûlure. Te gardes les yeux clos pendant un instant, les mains cramponnées au rebord de la baignoire, la tête penchée en arrière. C'est étrange. Les sentiments restent présents, vivaces, douloureux et confus. Pourtant, une sorte d'engourdissement les masque. Comme s'ils débordaient de ton corps, comme s'ils étaient trop vifs pour que tu puisses les contenir entièrement, les apprécier dans toute leurs splendides douleurs. Tu as l'impression de ne pas réussir à les ressentir entièrement. C'est une sensation nouvelle, déstabilisante pour toi : ton empathie t'avait toujours infligé d'une conscience précise de tes sentiments et de ceux d’autrui ; ne pas parvenir à les éprouver profondément, à leur pleine envergure te laisse un goût d'inachevé en bouche. Et pourtant, en cet instant, tu ne peux que t'en réjouir, car tu n'es pas certaine d'être capable d’endurer cette peine dévorante. Distraitement, tu commences à frotter ta peau avec une éponge mousseuse.

Des coups sont portés à la porte. Ton palpitant s'élance puis se serre, l'angoisse te paralyse. Tu veux répondre. Les mots se coincent dans ta gorge. L'effort à fournir pour parler te semble insurmontable. Finalement, tu choisis la facilité, te mures dans le silence tout en enroulant tes bras autour de tes genoux. L'eau continues de s'écouler lentement de tes longs cheveux ondulés, plaqués contre ton corps. Ton nom, dans la bouche du Déchu, est autant une tendresse qu'une violence, et un sourire doux-amer déforme tes traits dans une grimace. Tes yeux s'affolent, tentent de trouver une autre échappatoire, un endroit où t'enfuir pour ne plus craindre de ressentir cette affection destructrice qu'il te fait éprouver. Finalement, tu soupires à son accusation. Oui. Il n'y avait pas de raison de prétendre. La confrontation devrait arriver, un jour où l'autre... Tu souhaites qu'elle n'arrive jamais, la repousser à plus tard, à jamais, prétendre qu'il n'y en a pas besoin. Pourtant, ta réaction est la preuve de cette nécessité. Alors, malgré cette envie de te replonger sous l'eau, tu te forces à te redresser. Tes gestes sont longs, lents. Tu attrapes une serviette et t'enroule dedans, comme dans une cape, serrant les coins entre tes mains et venant tapoter délicatement ton visage.

Les paroles de Rajiv s'ancrent dans ton palpitant comme des échardes. Le blesser. C'était précisément ce que tu avais essayé de ne pas faire. Tu ne voulais pas que ton égoïsme le contraigne. Le bride. Et pourtant, le résultat était le même. Quoi que. Était-ce réellement la même chose ? N'aurait-il pas été plus simple, ou en tout cas plus responsable de parler clairement de tes ressentis, de tes craintes ? D'avoir une discussion avec le principal concerné, plutôt que de te terrer dans ce mutisme destructeur ? Les non-dits ne sont-ils pas de simple pièges, prêts à exploser et ravager les êtres ? Oui. Tu aurais sans doute dû te confier. Tu lui faisait confiance. Et pourtant, tu craignais trop ses réponses pour oser braver tes doutes. Alors tu préfères le blesser sans oser l'affronter, sans avoir à contempler l'effet de ta lâcheté.

Tu t'actives, commençant à essuyer ton corps. Ne plus le voir. Oui, c'était peut-être ça, la solution. Prendre cette résolution, et t'y tenir. Car tu savais, au fond de toi, que chaque retrouvailles, quand bien même galvanisantes et palpitantes, se solderaient toujours par une déception et un chagrin. Finalement, peut-être n'était-ce pas Rajiv que tu désirais préserver, mais toi. Encore une fois, tu n'étais qu'égoïsme, tentant de te cacher sous le joug de la bienveillance. Pourtant, tu t'imagines dans ses bras. Tu imagines son odeur, son touché, la tendresse qu'il témoigne parfois, tu te vois sceller vos lèvres... Aussitôt, l'envie est submergée par la crainte : dès que l'étreinte serait brisée, l'insécurité resurgirait. Tu enfiles des vêtements qui, à ta propre surprise, t'attendent. Peut-être le petit peuple avait-il deviné que tu ne souhaiterait pas repartir en tenue de mariage.

Tu ouvres la porte, tandis que le blond termine sa dernière phrase. Il est assis à terre et, surprise, tu l'observes ainsi. « Ma passion... » répètes-tu, un sourire désolé s'étirant sur tes lèvres. Tu trembles légèrement. Le voir en vrai, face à toi, rend la situation trop réelle. Tu voudrais refermer la porte et nier la responsabilité qui t'incombe. Ta gorge se noue et, après une seconde d'hésitation, tu soupires avant de t'accroupir face à Rajiv. « Je... » commences-tu avant de froncer les sourcils, pinçant nerveusement tes lèvres. Vas-y, parles ! t'injectives-tu toi-même. Les paroles restent pourtant bloquées. Tu renifles, plus pour te donner contenance que par nécessité - quoi que tes cheveux humides détrempent déjà le haut de ta nouvelle tenue. « Je ne suis pas très douée pour parler. » confies-tu finalement. Il s'en était sans doute déjà aperçu. Tes yeux se baissent sur l'une de ses mains. L'envie de t'en emparer surgit. Il te semble que renouer un contact physique rendra la situation plus simple - comme si cette proximité superficielle était capable de rapprocher vos cœurs. Alors tu tends les doigts vers lui, venant timidement nouer ton index autour de son pouce. « Ce n'est pas toi... » reprends-tu, sans oser le regarder dans les yeux, préférant te concentrer sur vos mains. « Et tu étais... » Un rire nerveux te secoue. « Mes attentes ont été plus que comblées. » chuchotes-tu tout bas, comme si tu ne voulais pas que les lutins puissent t'entendre. Le rouge empourpre tes joues. « C'est plutôt le contraire, non ? » Ta gorge se noue. Tu te mors la lèvre inférieure avant de continuer. « Moi je... Je ne sais pas si je suis... assez. » Non. Un tic déforme ton visage avant de s'éclipser. La vérité. « Ou plutôt, je ne vois pas comment je pourrais l'être. » reformules-tu. « Je ne sais pas à quoi m'attendre, avec toi, et je crois que... que ça m'angoisse un peu et... » Tu déglutis. Ta main libre vient se poser sur tes genoux et tu y installes ton menton. « Je n'ai pas envie de juste être une autre fille, sauf que... » Tu penches ta tête d'un côté, refusant toujours obstinément de le regarder dans les yeux. « Je ne sais pas exactement ce qu'on est, l'un pour l'autre. » Y avait-il véritablement un mot, pour ça ? « Je t'apprécie et je ne veux pas qu'on arrête de se voir. » affirmes-tu, ton index se resserrant légèrement dans une pression tendre. Tu l'apprécies. Sans doute un peu plus que ça. Tu apprécies tes collègues, tes amis, tes voisins. Pourtant, ils ne te mettent pas dans cet état. « Mais je ne veux pas juste être une autre conquête. Si on continues alors... » Tu inspires profondément, à la recherche d'une inspiration pour formuler les envies qui te vrillent. « Est ce qu'on pourrait aussi être amis ? » Demander plus ne serait pas réaliste. Mais être amis, c'était déjà un début. Oui, une amitié, tu pourrais vivre avec. Peut-être qu'ainsi, ta tête ne tournerais plus telle une girouette.

1531 mots


Merci Kyra nastae

Avatar : NIXEU
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34452-babelda-tilluiel
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Q] L'union blanche | Rajiv

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

 Sujets similaires

-
» Le bisou magique | Rajiv
» Le Talisman magicien | Cadeau Rajiv
» [Q] - Le goût de la Luxure | Calanthe&Rajiv
» [Q] Le Prince Charmant (ne s'appelle pas Rajiv) | Solo
» [Quête] - Le Prince Charmant à la couronne d'Azur | Rajiv
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Est :: Mer du Feu Bleu :: Caelum-