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 [Quête] - Permission sans repos

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Dürdane Bēkara
~ Eversha ~ Niveau I ~

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◈ Parchemins usagés : 190
◈ YinYanisé(e) le : 09/01/2022
◈ Activité : Boulangère [Rang I]
Dürdane Bēkara
Ven 01 Juil 2022, 14:07


Erkan Jāmanī
[Humain] – Niveau I

Spécialités :
● Agilité : 4
● Force : 7
● Charisme : 5
● Intelligence : 8
● Anti-Magie : 6

Physique :
● Âge apparent : 15 ans
● Taille : 1m68

Particularité :
● Une courte tresse sur le côté droit du visage, un anneau dans l'oreille gauche

Métier :
● X

Partenaire : Solo [Erkan Jāmanī]
Objectif / Intrigue : Erkan profite de sa permission pour aller voir sa sœur et s’entraîner avec sa mère.


– On se voit demain, Erkan ? demanda Dürdane en prenant son sac.

– Ah, non, on ne peut pas demain, lui répondit le jeune garçon. Ma mère est en permission en même temps que nous et c'est assez rare donc elle veut en profiter pour voir ou j'en suis dans mon entraînement !

– Oh... Bon courage alors, marmonna son amie en affichant un visage crispé.

Erkan se doutait bien que les relations entre sa mère et son amie n’était pas toujours au beau fixe puisque Dürdane se renfrognait systématiquement lorsqu'il parlait de Gülen, mais il ne pouvait pas lui en vouloir car lui même avait conscience que sa mère pouvait paraître froide du fait de son maintien exemplaire en toutes circonstances. Après tout, c’était sûrement en partie grâce à cela qu'elle avait réussit à monter dans la hiérarchie militaire. Pour Erkan, Gülen Jāmanī était la première héroïne de l'Āramī qu'il avait suivis et adoré et c’était grâce à elle qu'il s’était passionné pour la compilation de données sur les figures importantes de Qaixopia. À ses yeux, malgré son seul grade de capitaine, elle faisait tout autant partie des personnalités éminentes du Royaume que Maximilien Eraël, Shapûr Esfan ou encore Mancinia Leenhardt.

– Ça ira ! On se retrouve lundi matin en cours.

Dürdane acquiesça et lui fit un petit signe de la main avant de sortir de la pièce commune. Elle allait sûrement directement retrouver son père chez lui et elle en profiterait pour l'aider à la boulangerie.

Oh ! Un jour je lui demanderais de me faire des baklawas [pâtisserie au miel et aux fruits secs], pensa Erkan en salivant d'avance. Bien sûr, ce sera uniquement dans le but de l'aider dans son apprentissage !

En constatant que le soleil illuminait encore fortement les miroirs au dehors de son baraquement, Erkan changea de chemin et se dirigea vers les quartiers des Appelés de Sixièmes années. Sa mère n'arriverait pas avant le soir, il devrait donc avoir le temps de passer voir sa sœur, İkbal, avant.

– Bah alors, Beurk, encore à traîner dans les couloirs ! T'es vraiment qu'un déchet inutile !

Ô douce et mélodieuse voix de Onder, toujours là au bon moment pour gâcher l'ambiance... songea Erkan avec irritation

– Je ne suis pas inutile puisque je tiens compagnie aux murs ! répondit-il aussitôt avec son grand sourire, bien qu'un peu plus crispé que d'habitude.

Il avait beau rassurer Dürdane, les piques incessantes de Onder commençait à sérieusement le fatiguer et cela se ressentait sur son moral mais il ne voulait pas inquiéter inutilement son amie. Qu'aurait-elle bien pu faire de toute façon à part se tourmenter à son sujet ?

– Mais dis-moi, qu'est-ce que toi tu fais ici ? reprit-il, essayant ainsi de déstabiliser son tourmenteur, je suis si important pour toi que tu me suis ?

– Je viens surtout voir quelles nouvelles bottes tu vas lécher ce coup ci pour gagner des points !

Ah, mon stratagème n'a pas fonctionné cette fois... songea Erkan contrarié.

Onder l'avait pris en horreur et avait commencé à le brimer dès le deuxième jour de leur première année d'Askeri, lorsque le Caporal Mokrani avait signifié – totalement innocemment et sans se douter des répercussions – avoir été sous les ordres de Gülen Jāmanī lors de ses propres années d'apprentissage et lui vouer une grande admiration. Onder, jeune garçon un peu niais qu'il était, s’était alors dit qu'Erkan aurait le droit à un traitement de faveur. Ça n'avait bien évidement jamais été le cas et c’était même l'effet inverse qui s’était produit. Le Caporal Mokrani étant davantage exigeant avec le fils de sa mentor qu’avec n'importe quel autre Appelé. Mais ça, Onder refusait de le voir.

– Tu veux que je te montre comment faire pour lécher des bottes ? Peut-être que comme ça pour une fois tu arriverais à me battre dans une discipline ! lança Erkan avec une joie feinte tout en faisant un clin d’œil à Onder.

S'il le voulait, ils pouvaient être deux à jouer aux idiots.

– Oh, mais c'est qu'il répond le petit protégé ? Tu feras moins le malin lors de notre prochain entraînement aux armes ! Maintenant, fait de la place, répliqua Onder en bousculant Erkan assez violemment.

Le jeune garçon fut projeté dans le mur et il regarda Onder s’éloigner tout en pestant intérieurement. Un jour, la roue tournerait, c'est ce qu'il n’arrêtait pas de répéter à Dürdane pour la rassurer mais cela ne voulait pas dire que ça ne serait pas lui qui donnerait l'impulsion nécessaire à ce mouvement. Un jour... Pour le moment, une bagarre ne résoudrait rien et lui ferait même perdre des points ce qui n’était absolument pas envisageable.

Erkan prit une grande inspiration et il essaya d'occulter Onder de ses pensées avant de reprendre sa route.

Il fallait monter dans les étages supérieurs du bâtiments des Appelés pour trouver les quartiers des Sixièmes années.

C'est vrai que sa sœur venait déjà d'entamer sa dernière année, cela voulait dire qu'à la fin de son Askeri elle recevrait ses armes qui symboliseraient son passage à l'âge adulte. Erkan avait tellement hâte d'y assister, ça devait être un moment particulièrement émouvant d’être enfin reconnu comme un être à part entière du Royaume de Qaixopia ! Et elle pourrait alors officiellement s'engager et ainsi perpétuer la tradition familiale, puis viendrait son tour à lui et à celui de son petit frère et ils rendraient ainsi leurs parents fiers et le nom des Jāmanī résonnera dans les quatre coins du Royaume !

– Oh bah tiens, Erkan, qu'est ce que tu fais ici ?! demanda soudainement İkbal en manquant de rentrer dans son petit frère.

Le jeune garçon, finalement perdu dans ses pensées pour échapper à celle de Onder, n'avait pas fait attention à la distance parcourue et il était arrivé à destination sans s'en rendre compte.

Alahan [grande sœur] ! lança joyeusement Erkan en revenant à la réalité. Eh bien, je me suis dit que cela faisait bien longtemps que je n'avais pas vu ma sœur préférée, donc me voilà ! Ne me dis pas que tu vois un inconvénient à cela ?

İkbal se mit à rire avant d’enchaîner :

– Je ne doute pas être ta sœur préférée puisque je suis la seule, mais n’oublie pas que l'inverse n'est pas forcément vrai !

Erkan regarda sa sœur avec un large sourire plaqué sur le visage. Il l'aimait tellement. C’était la seule personne de sa famille qui lui donnait autant de répondant en matière de facétie.

– Allez, suis-moi Sikehen [petit frère], je me dirigeais vers l’étude, tu m'aideras à réviser mes cours comme ça.

İkbal se remit en mouvement avec Erkan sur les talons lorsque celui-ci acquiesça.

– Alors, tu es en permission demain ? poursuivit-elle après un court temps de pause.

– Oui, et Māṁ [mère] aussi. C'est la première fois qu'on a notre permission ensemble depuis le début de cette année ! répondit joyeusement Erkan.

En comprenant ce que cela impliquait, la jeune fille s’arrêta soudainement. Elle se tourna vers son jeune frère pour le prendre dans les bras et lui souffler :

– Eh bien je suis heureuse que tu sois venue me voir avant ton décès alors...

– Rooh, tu exagères, İkbal ! s’esclaffa Erkan en repoussant sa sœur. Je ne suis pas mort lorsqu'elle a plusieurs fois observé mon niveau en Première année.

– Normal, ce n’était quasiment que de la théorie ! Elle est plus coulante sur cette année là mais je t'assure que là, tu vas morfler, crois en mon expérience ! Tu étais tout le temps fourré chez Dürdane donc tu n'as pas assisté à mes entraînements avec Māṁ, mais j'ai déjà vomi plusieurs fois pendant ses exercices tellement ils étaient intenses !

– Ahah, super... Tellement rassurant, merci grande sœur ! réagit Erkan avec un sourire crispé.

Ils finirent par arriver dans la grande salle d’étude des Sixième années. De nombreuses tables rondes y étaient disposées avec autour quelques studieux Appelés déjà au travail. Une large bibliothèque remplit d'ouvrages militaire couvrait l'un des murs, ce qui fit pousser une exclamation d’émerveillement à Erkan lorsqu'il l’aperçu. Forcément, lui en tant que Deuxième année n'avait pas accès à autant de livres épais et détaillés sur autant de sujets car leurs enseignants faisaient attention à leur fournir des bases compréhensibles et solides avant tout.

– Mais dis moi, Sikehen, est-ce que ça va vraiment toi ? demanda İkbal avec un regard scrutateur en s'installant à une table libre.

Erkan, surpris par cette soudaine interrogation bafouilla un oui qu'il ponctua avec son grand sourire habituel, espérant que cela ferait l'affaire mais sa sœur reprit alors :

– Tu me sembles pourtant plus éteint que d'habitude donc je m’inquiète un peu. Est-ce qu'il y a quelque chose dont tu voudrais me parler ?

Erkan n'en revenait pas, ils avaient beau ne plus se voir souvent depuis qu'ils avaient commencé leur Askeri, İkbal le connaissait encore si bien. Comment faisait-elle pour toujours savoir lorsqu'il était préoccupé alors qu'il érigeait des défenses impénétrables avec ses sourires ? Néanmoins, il ne souhaitait pas l’inquiéter davantage pour des broutilles d'adolescents, elle avait bien mieux à faire ! Il chassa donc une fois de plus Onder de ses pensées avant de lui répondre qu'il commençait simplement à appréhender son entraînement du lendemain avec leur mère. İkbal fit une moue dubitative, pas tout à fait convaincue mais avec tact elle ne rajouta rien, lui laissant la possibilité de lui parler, sans toutefois le forcer. Erkan ressentit un élan de gratitude envers sa sœur et sa bienveillance et il ne l'en apprécia que davantage.

Il passèrent ensuite un moment à bavarder à voix basse et Erkan fut bel et bien réquisitionné pour aider İkbal avec ses révisions de médecine. Il ne comprit absolument rien aux fiches de sa sœur – finalement, peut-être que leurs enseignants avaient raison de ne pas leur donner tous les livres possibles et imaginables d'un coup mais de les repartir par niveau ! – néanmoins, il avait hâte d'y être en se disant que la médecine serait sûrement un chouette cours à travailler.

Dürdane va tellement détester ça ! pensa-t-il en pouffant intérieurement en imaginant déjà les jérémiades de son amie.

Lorsqu'il fallut allumer davantage de lanternes pour y voir quelque chose dans la pièce Erkan se leva et prit congé.

– Vu l'heure Māṁ a dû arriver et je ne veux pas la faire attendre ! À bientôt, Alahan !

– Eh, Erkan, lança İkbal tandis que son petit frère était déjà à quelques pas de la table, si jamais tu as besoin de quelque chose tu n’hésites pas, hein. On n'est pas logé si loin !

Le jeune garçon se retourna vers sa sœur, un immense sourire barrant son visage et il lui dit d'une voix enjouée :

– J'en prends note mais pense d'abord à toi ! C'est bientôt la fin de ton Askeri et ton entrée dans le monde adulte !


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Dürdane Bēkara
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Dürdane Bēkara
Ven 01 Juil 2022, 14:51


Erkan Jāmanī
[Humain] – Niveau I

Spécialités :
● Agilité : 4
● Force : 7
● Charisme : 5
● Intelligence : 8
● Anti-Magie : 6

Physique :
● Âge apparent : 15 ans
● Taille : 1m68

Particularité :
● Une courte tresse sur le côté droit du visage, un anneau dans l'oreille gauche

Métier :
● X

Après avoir salué sa sœur Erkan se remit en chemin. Cette fois-ci il lui fallut marcher davantage et quitter les quartiers des Appelés pour se rendre dans ceux des officiers de la Phalange, là où sa mère résidait la majorité du temps. La famille Jāmanī possédait pourtant une maison dans la rue Doré, à une quinzaine de minutes à peine de la caserne mais sa mère ne rentrait que lorsqu'elle avait plusieurs jours de permission, préférant passer ses soirées et ses nuits avec ses soldats plutôt qu'avec ses enfants. Erkan ne lui en voulait pas, il comprenait qu'elle ai dû faire de nombreux sacrifices pour pouvoir poursuivre sa carrière militaire malgré ses trois enfants.

– Tu es en retard, Erkan.

Une voix dure et froide l'accueilli lorsqu'il pénétra dans le bâtiment.

Māṁ ! Figure toi que j’étais avec İkbal et que je n'ai pas vu le temps passer ! D'ailleurs, elle te sa...

– Erkan.

Gülen n'avait pas élevé la voix, elle n'en avait pas besoin pour se faire entendre et cela eu pour effet de couper net le flot de parole du jeune garçon. Il le savait pourtant que sa mère n'aimait pas lorsqu'il s’épanchait trop. Il se devait aussi de respecter son grade au sein de la caserne, question de discipline et de maintien professionnel, mais même s'il en comprenait la raison cela n’était pas naturel pour Erkan et il oubliait souvent cette règle. Il se faisait alors rappeler à l'ordre par un simple mot ou un regard noir.

– Pardon, Capitaine Jāmanī, prononça-il en regardant ses pieds, se sentant fautif d'avoir encore déçu sa mère.

– Je préfère ça.

Des murmures se firent entendre derrière eux, Gülen se retourna alors très lentement et les foudroya du regard.

– Si l'un d'entre vous a quelque chose à dire à propos de ma façon d'éduquer mon fils, qu'il ai au moins le courage de le faire en face. Sinon je vous invite à vous taire, siffla la mère d'Erkan en se moquant de savoir si ceux à qui elle s'adressait étaient ses égaux hiérarchique ou non.

Néanmoins, sa réputation n’était plus à faire. Personne ne voulait se mettre Gülen Jāmanī à dos, alors ils se turent et retournèrent vaquer à leurs occupations comme si de rien n’était.

– Bien, allons-y.

Le trajet se déroula dans un silence pesant. Erkan voulait parler, raconter ses journées à sa mère qu'il n'avait pas vu depuis longtemps mais il se doutait que cela ne serait pas bien accueilli alors il laissa les bruits de la ville emplir ses oreilles et calmer ses pensées.

Dādī [grand-mère] Ouna ! appela joyeusement Erkan, sa vivacité retrouvée, en passant le grand portail.

Il se précipita ensuite dans la maison, à la recherche de sa grand-mère, néanmoins, elle ne fut pas difficile à trouver. Elle s'affairait à préparer le repas du soir dans la cuisine.

– Oh, mon petit Erkan, te voilà ! Je t'ai préparé du taasbant [plat à base de boulettes de semoule et de viande d'agneau], je sais que tu adores ça, n'est-ce pas ? Tu es tout maigre comme ta mère, il faut te remplumer un peu ! Il ne te nourrisse pas à l'Āramī ?

– Ahah, je t'assure que si Dādī Ouna !

Sa grand-mère avait passé sa vie à s'occuper d'enfants et Erkan suspectait que sa passion fut de les engraisser. Elle ne s’arrêtait jamais de cuisiner et avait toujours une petite pâtisserie sous la main « en cas de coup de mou » comme elle aimait le dire.

Māṁ, arrête de gaver les gens, ordonna Gülen en entrant dans la cuisine à son tour.

L'ambiance changea instantanément, le sourire de Ouna disparut et elle prit un air sérieux pour annoncer que le repas serait servis dans vingt minutes. Erkan en profita pour s’éclipser discrètement et monta dans sa chambre qu'il partageait avec son petit frère Selim.

– Erkan ! On ne t'a jamais appris à frapper avant d'entrer ?! hurla Selim, surpris par la brusque apparition de son frère.

– Jusqu'à preuve du contraire, c'est aussi ma chambre ! retoqua joyeusement ce dernier en s'asseyant sur son lit.

– Plus depuis que tu as signé à l'Āramī !

– Quoi ? Mais je ne me suis pas engagé encore, c'est quoi cette excuse à deux sous ! s'exclama Erkan en faisant mine de vouloir frapper son petit frère.

Selim ne commencerait son Askeri que l'année suivante, en attendant il vivait avec leur grand-mère dans la maison familiale ce qui laissait l'occasion aux deux jeunes garçons de se voir régulièrement et d'entretenir leur amour fraternel.

– Au fait, Māṁ est arrivée aussi. Elle va m’entraîner demain !

Malgré la mise en garde d'İkbal, Erkan ne pouvait pas s’empêcher d’être joyeux à l'idée de passer du temps avec sa mère, ce qui n’était à priori pas partagé par tout le monde vu l'agitation soudaine de son petit frère.

– Quoi ? Māṁ est ici ? Et personne ne m'a prévenu ?! Oh, non, non, non !

Il tournait en rond et cherchait désespérément quelque chose dans toute la chambre en la retournant à moitié, tout en marmonnant qu'il n’était pas prêt et que ça aurait été bien qu'il soit mis au courant plus tôt.

– Ah ! La voilà ! s’écria-t-il brusquement en levant devant lui une tunique blanche élégamment brodée.

– Qu'est-ce que tu fais avec ta tunique d'apparat ? demanda Erkan perplexe. Tu ne veux tout de même pas la mettre maintenant ?! Eh, détend-toi, Sikehen, ce n'est pas un repas officiel ! reprit-il en comprenant enfin l'intention de son frère.

– Ah bon ? Parce que tu n'as pas l'impression que tout est officiel avec Māṁ ? cracha Selim.

– Oh, tu ne devineras jamais qui j'ai croisé sur les terrains d’entraînement l'autre jour ! lança Erkan, désireux de changer de conversation pour détendre l’atmosphère pesante qui s’était installée sur la fratrie.

Son petit frère joua le jeu, tout en continuant néanmoins à se vêtir de ses habits de cérémonie.

– Je ne sais pas, je dirais Maximilien Eraël vu ton état d'excitation.

– Franchement, je pense que j'aurais juste défailli si Maximilien Eraël m'avait adressé la parole et je ne serai plus là pour t'en parler ! Mais il s'agit d'une personnalité publique aussi.

Selim fit un geste d'impatience et pressa son grand frère de cracher le morceau, alors sans plus attendre Erkan lâcha :

– Avec Dürdane on a rencontré Shapûr Esfan, et même qu'il nous a donné des conseils sur nos parades !

Ce qu'il avait prédit avec son amie à la fin de cette journée mémorable s’avéra exacte, Selim n'en revenait pas et resta bouche bée devant la nouvelle.

– Ahah, tu te demandes sûrement comment on a fait pour qu'un héros de Qaixopia nous parle à nous pauvres Deuxièmes années et nous aide sur notre entraînement, n'est-ce pas ? Eh bin, nous aussi on se le demande ! Mais c’était tout de même fabuleux !

– J'imagine que Dürdane ne devait pas être du même avis que toi, par contre !

Depuis le temps qu'ils se côtoyaient toute sa famille connaissait Dürdane et son amour pour les rencontres imprévues et tout ce qui sortait de sa zone de confort. Erkan allait répondre mais il fut interrompu par la voix d'Ouna qui les appelait à table.

Le repas se déroula dans un silence étouffant. Seul le bruit des couverts et de la mastication résonnait dans la pièce. Erkan avait vu le regard dédaigneux qu'avait jeté Gülen à Selim lorsqu'elle l'avait vu descendre en tenue complète d’apparat, peigné et parfumé. Il avait essayé de prévenir son frère de ne pas trop en faire mais n'avait pas été écouté et maintenant leur mère était déçue et irritée et cela rejaillissait sur tout le monde.

Erkan n'y tenant plus, fini par céder à sa tendance naturelle et se mis à jacasser pour cacher son malaise.

– Vous savez que j'ai rencontré Shapûr Esfan ? C'est un homme merveilleux ! En toute honnêteté objective, bien sûr. C'est un héros qui a affronté les Vampires pour nous ! Et j'ai eu la chance qu'il daigne poser son regard sur moi ! Vous vous rendez compte ? Et il m'a même donné des conseils, et...

– Je sais. Tes « exploits » me sont bien parvenus, le coupa Gülen, acerbe.

Erkan, piqué au vif, se tut immédiatement et plongea misérablement la tête dans son bol pour se faire oublier. Il n'aimait vraiment pas décevoir sa mère et pourtant il avait déjà réussit à le faire deux fois en à peine deux heures de temps. Qu'est-ce que cela donnerait le lendemain ?

– Maintenant, fini de manger et va te coucher. Je t'attend dans la cours demain matin à cinq heure, reprit Gülen après avoir pris une cuillère de taasbant.

– Quoi ? Mais c'est encore plus tôt qu'à l'Askeri ! Ne put néanmoins s’empêcher de réagir Erkan.

– Je peux aussi avancer à quatre heures si tu préfères.

– Non, cinq heure ça ira...

Erkan alla donc se coucher tout de suite après le repas mais ne trouva pas le sommeil immédiatement. Il tournait et se retournait dans son lit sans parvenir à s'endormir. Finalement, il répugnait à se l'avouer mais il appréhendait peut-être un peu plus que prévu l’entraînement du lendemain et les réactions de sa mère. Plus tard, il entendit son frère entrer dans la chambre et se mettre lui aussi au lit en poussant un gros soupir. Puis sans s'en rendre compte, Erkan finit par s'endormir, bercé par ses angoisses.

Il était bien trop tôt lorsque sa grand-mère vint le secouer.

– Debout mon petit si tu ne veux pas subir les foudres de ta mère, lui murmura-t-elle gentiment.

Erkan, encore tout englué de sommeil remercia du fond du cœur sa grand-mère. Sans elle jamais il n'aurait réussi à se lever avant l'aurore et Gülen aurait sûrement été encore plus intransigeante avec lui.

Il s'habilla à la va vite dans le noir pour ne pas déranger son petit frère. Lui aussi aurait bientôt ce genre d’entraînement, en attendant il avait le droit de dormir ! Puis il passa dans la pièce principale afin de chiper un petit pain – préparer la veille par son infatigable grand-mère – et boire une gorgée d'eau, enfin, il conclut son réveil matinal en soufflant un grand coup avant de sortir dans la cour. Sa mère était déjà là et l'attendait de pied ferme.

– Bonjour Māṁ ! Bien dormi ? demanda Erkan avec sa bonne humeur habituelle même s'il n’était pas encore totalement réveillé et alerte.

– Erkan, nous sommes en entraînement, comporte toi comme il se doit.

Gülen venait de poser sèchement les bases. En effet, cela n'avait plus rien à voir avec les petits exercices qu'ils avaient fait en Première année, İkbal ne lui avait pas menti.

– On va s’échauffer en courant.

Ils passèrent le portail et parcoururent les rues de Qaixopia en petites foulées régulières. Si Erkan tenait assez aisément les trois tours de terrain habituellement demandé par leur Caporal, il fut mis en difficulté au bout de quinze minutes de courses. Tout en cherchant son souffle il aperçut du coin de l’œil le regard désapprobateur de sa mère. Il se força donc à se redresser et serra les dents en se disant que son mental était plus fort que son corps et qu'il allait réussir à tenir le rythme de sa mère. Mais ce ne fut pas le cas et au bout de dix minutes de plus il s’écroula dans la rue en haletant tandis que Gülen respirait avec aisance, comme si elle ne venait pas de trotter pendant presque une demie-heure.

– Lève-toi si tu ne veux pas avoir de crampe. Ton endurance est vraiment médiocre.

Son ton froid et sa façon factuelle de dire les choses affectèrent Erkan, lui qui ne recevait généralement que des éloges de la part de ses professeurs. Il se releva avec peine, ses jambes le faisaient atrocement souffrir à chaque fois qu'il posait un pied au sol. Il réussit néanmoins à se traîner jusqu'à leur demeure mais Gülen ne lui accorda aucun répit. Il eut tout juste le temps de se désaltérer avant de devoir soulever deux grosses pierres attachées à des cordes. Erkan grimaça de douleur à la fin de la première série de vingt levés.

Même à l'Askeri les entraînements ne sont pas aussi difficile ! pensa laborieusement le jeune garçon.

Il demanda grâce à la fin de la deuxième série tout en sachant pertinemment que sa mère ne manquerait pas d’être insatisfaite de ses résultats mais il n'en pouvait plus, ses bras tremblaient intensément sous l'effort.

Gülen lui accorda dix minutes de pause non sans avoir d'abord claquer la langue de mécontentement.

– Ne me déçois pas sur l’entraînement à l'épée, lui ordonna-t-elle en lui tendant une arme.

Le premier enchaînement commença à bon rythme. Gülen ne faisait rien à moitié et ce n’était pas son genre de ménager ses partenaires d'exercice, fussent ses propres enfants. Erkan suivait avec difficultés, déjà éprouvé physiquement par ce que sa mère appelait de l’échauffement. Plusieurs fois il vit la lame adverse de très près tout en se disant que s'il n'avait pas réussi à la parer il aurait eu bien plus mal que lors de l'incident avec Dürdane.

– C'est mou tout ça.

Gülen, impitoyable, poussait Erkan dans ses retranchements, le noyant sous des coups d'épées de plus en plus rapide. Le jeune garçon ne savait plus ce qu'il faisait, il était totalement perdu, agissant plus par instinct que par réflexion. Il fut même surpris lorsque les coups s’arrêtèrent, ne comprenant pas tout de suite ce qu'il se passait. Des points noirs avaient envahis sa vision et tout son corps n’était plus que douleur. Il tomba au sol tel une poupée de chiffon.

Alors qu'il essayait de s'en remettre Erkan se dit que les Appelés avaient finalement de la chance que sa mère soit montée en grade assez vite et qu'elle n'ai plus à charge leur entraînements, il y aurait eu de sacrée perte dans les rangs sinon. À commencer par Dürdane ! Il songea ensuite à Onder et s’énerva tout seul :

Je t'en foutrais des prétendues facilité, gros chameau ! Tu ne tiendrais même pas une heure en entraînement avec ma mère !

La voix de Gülen qui lui ordonnait de se relever et de se comporter avec plus de dignité vint interrompre ses pensées.

– J'ai vu ce que j'avais à voir, ton niveau est insuffisant. J'ose espérer que tu t’amélioreras avant notre prochain entraînement.

Encore sonné par les efforts et par les paroles de sa mère, Erkan s’éloigna sans rien dire. Alors qu'il était en train de se débarbouiller avec une serviette humide dans la pièce principale il entendit les intonations puissantes de son père dans la cour :

– Dis moi, Dilbar [chérie], tu ne penses pas que tu le pousses un peu trop ? Il s'agit de notre fils tout de même, pas d'un simple Appelé sous ton commandement.

Depuis quand était-il présent, se demanda le jeune garçon. Il ne l'avait absolument pas vu ni entendu arriver.

– Justement, il se doit d’être meilleur que la masse grouillante d'Appelé puisqu'il continuera dans cette voie, lui. Je veux qu'il exprime son plein potentiel.

Cette phrase qu'il entendit alors qu'il n’était pas censé le ranima. Cela voulait dire que sa mère croyait en lui et qu'avec les efforts nécessaires il parviendrait peut-être un jour à la contenter !


Post II – 2572 mots [Terminé]

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