Un jour de permission

Ven 14 Jan 2022, 18:31

Partenaire : Shapûr Esfan [Mancinia Leenhardt]

– Dane, ma chérie, ton ami Erkan est à la porte, est-ce que je le fais entrer ? demanda Müjdat, le père de Dürdane en pénétrant dans sa petite chambre.

Pour toute réponse seul un grognement étouffé sorti de sous les draps.

– Tu as encore fais un cauchemar, ma Petite Perle ? s'enquit-il immédiatement en s'asseyant sur le lit de sa fille.

Cette dernière hocha tristement la tête en se redressant, toujours à moitié cachée par les couvertures. Müjdat la prit alors dans ses bras et la berça pendant un long moment tout en lui murmurant des paroles réconfortantes. Dürdane, perdue dans les brumes de l'angoisse dans lesquels son cauchemar l'avait plongée réussi tout de même à penser qu'elle avait de la chance d'avoir un père comme Müjdat qui la réconfortait malgré ses quatorze ans passés. Il ne l'a traitait jamais de bébé ou de pleurnicheuse et il la soutenait toujours.

Après ce temps de consolation, Müjdat repris :

– Allez ma fille, sort avec ton ami, ça te fera du bien. En plus, les miroirs reflètent un grand soleil aujourd'hui !

– Papa, on est dans le désert, il y a quasiment toujours un grand soleil ! coassa Dürdane en esquissant un sourire. Peux-tu dire à Erkan que je me prépare et que je le rejoins ?

L'homme acquiesça et sorti de la pièce, laissant Dürdane seule avec ses pensées. Ses cauchemars étaient de plus en plus oppressants et de plus en plus nombreux ces derniers temps et elle ne savait pas quoi faire pour les atténuer, c’était vraiment fatiguant. Elle finit tout de même par se secouer pour revenir au monde réel. Elle se frotta le visage et s'habilla rapidement puis prit une tranche de pain dans la cuisine et sortie dans la rue tandis que son père lui souhaitait de passer une bonne journée. La luminosité l'aveugla un instant.

– Eh beh, vu tes cernes je ne vais pas demander si tu as passé une bonne nuit ! lança un Erkan toujours aussi joyeux que d'habitude.

Dürdane grommela. Elle adorait son ami mais parfois sa bonne humeur était épuisante.

– Je sais ce qui te ferait du bien : une bonne séance d’entraînement ! Rien de mieux que de taper sur des mannequins pour évacuer toutes ses angoisses.

– Erkan, on est en permission et toi tu veux quand même aller sur les airs d’entraînements de la caserne ? Qu'est-ce qui ne va pas bien chez toi !? ronchonna la petite fille.

– Allez, s'il-te-plaît ! Après on ira manger un kefta chez moi !

Il lui sourit malicieusement car il savait que c’était son plat préféré et qu'elle avait toujours du mal à y résister. De mauvaise grâce Dürdane finit par accepter la proposition d'Erkan et c'est ainsi qu'ils se retrouvèrent tous les deux sur un des terrains d’entraînement ouvert à tous, épée et bouclier en main.

– Ça m’énerve ! Je n'arrive pas à faire cette parade, pesta Dürdane entre ses dents après plusieurs exercices.

Elle marcha d'un pas raide vers le bord du terrain pour boire et se reposer. Ce fut le seul signe qu'elle montra de son irritation. Depuis toute petite elle n'aimait pas attirer l'attention plus que nécessaire et d’après elle laisser libre cours à ses émotions en public était le meilleur moyen de se faire remarquer. De ce fait, elle intériorisait toujours tout.

– C'est pas grave, on va faire une pause ! s'exclama Erkan en la rejoignant.

Post I - 577 mots

Jeu 20 Jan 2022, 23:17

Illustration - Xavier Thomas

Un Jour de Permission

Ce terrain était toujours gorgé de volonté de s'entraîner. De s'améliorer avec un sérieux exemplaire, à tout simplement échanger des passes entre amis, il n'y avait qu'un souhait. D'un conseil à l'autre, les Humains tendaient à devenir meilleur, tentant de combler l'absence de magie par une maîtrise des armes en mesure d'égaler celle des Réprouvés. Cela dit, Shapûr ne pouvait s'empêcher de ricaner au souvenir d'un Magicien s'étant tout simplement mis à vomir devant eux en ressentant le Ma'Ahid percutant de Mancinia, qui avait tout simplement aspirée toute son énergie en quelques pas. Ce n'était pas étonnant que les Démons avaient vus en eux des cibles à abattre ...

— Hé, Shapûr, t'étais au Siège, non ? T'as vu les Sorciers causer des problèmes ?
— Nan.

Il n'avait pas daigné tourné la tête, seulement concentré sur la conversation. Dès leur retour sur le Continent, tout le monde avait eu vent de la nouvelle concernant les tensions entre les Réprouvés et les Mages Noirs, cette haine immuable qui ne demandait qu'à s'embraser depuis longtemps semblait avoir trouvé le chemin adéquat. Au détail près que les Sorciers avaient reconnu l'accident

— Faut être idiot pour croire que ce n'est que ce qu'ils prétendent.
— Tu crois ? ... Quand même.

Depuis la montée d'Elias Salvatore sur le Trône Noir, les choses devenaient ... curieuses. Ce changement, après des siècles de domination de Lord avait engendré des surprises. Désireux de cumuler les alliances, ce dernier avait même épousé certaines concurrentes de la Coupe des Nations, Lancinia avait été sur sa liste, mais cette dernière avait décliné. Il avait néanmoins suggéré le début d'une entende. Ce qui intéressait les Humains, c'était de récupérer les esclaves de leur sang qui trimaient sous leurs ordres infects, mais jamais les Mages Noirs ne cèderaient. La lueur d'espoir, c'était le lien imprévu que Mancinia avait noué avec le Chancelier Merlfide ... celui qui traînait au réputation aussi sale que tous les autres, mais qui avait composé une putain de symphonie pour une Humaine. Aetheri. C'était pas tous les siècles qu'on entendait ça ...

— T'es bien songeur, se moqua-t-il. Tu as séduit une belle Chevalière repentante pour y penser comme ça ?
— Jamais, trancha-t-il. Je suis pas aller les combattre pour me prostituer ensuite.
— Et la petite nouvelle de la maison de passes ? T'as dit qu'elle était bien.
— J'y suis pas encore retourné ...

Il avait l'air vraiment déçu en prenant conscience de ce fait. L'Humain relâchait un soupir, toutes ces saletés de politique, il n'y comprenait rien. Il était surtout fait pour suivre les ordres et donner des conseils à ceux qui en avaient besoin, mais diriger et mener son monde à la baguette ? Pouah, non merci. Son regard se perdait sur la silhouette d'une adolescente se confrontant à son partenaire. On y ressentait l'apprentissage du Service Militaire, assez mous et répétitifs, la vitesse venait avec les habitudes, les techniques par les entraînements divers se déroulant avec des adversaires plus expérimentés. Ce n'était ni précis, mais loin d'être bâclé pour autant et, quand ils prirent une pause, l'Issemsith ne pu s'empêcher de dire ;

— Même quand c'est une parade, tu dois penser au coup et non pas seulement au contre.

Il marquât une pause.

— Les parades doivent être franches, au point que même si tu commet une erreur devant l'adversaire, tu puises transformer ton attaque en contre.

Post I - 560 mots

Art by Chrissabug

Meuh:

Lun 24 Jan 2022, 02:54

Sur le bord du terrain d’entraînement Dürdane entendit non loin d'elle quelqu'un parler de parades franches et de contres ce qui l'intrigua car c’était exactement l'exercice qu'elle n'arrivait pas à faire, elle ne pensait pas pourtant avoir autant attiré l'attention. Elle se retourna rapidement pour apercevoir un homme grand et imposant d'une trentaine d'années mais elle n’était pas sûr qu'il s'adressa à elle.

– Tu crois qu'il nous parlait ? chuchota la jeune fille à son ami en reportant son regard sur Erkan.

Le jeune homme, qui n'avait pas fait attention aux conversations alentours, lança donc un œil interrogatif derrière Dürdane avant de soudainement faire un bruit de souris suraiguë.

– Oh mes Ætheri, tu ne l'as pas reconnu ? C'est Shapûr Esfan !

Dürdane, interloquée, regarda son ami ; ce nom ne lui disait vraiment rien. Erkan le vit tout de suite à sa figure et lui lança dans un soupir exaspéré :

– Il serait peut-être temps que tu t’intéresses à la politique de ton pays, non !

Mais il reprit bien vite son ton habituel empreint de bonne humeur et expliqua donc pour Dürdane que Shapûr Esfan avait marqué les esprits – sauf le sien étriqué – car il avait participé à la Coupe des Nations chez les Vampires et qu'il en était revenu vivant et en un seul morceau, ce qui était un sacré exploit quand on connaissait ces saletés de Vampires vils et déloyaux.

– Eh bien, je ne pensais pas que quelqu'un pouvait remplacer Maximilien Eraël dans ton cœur ! railla Dürdane.

– Quoi ?! Personne ne peut remplacer Maximilien Eraël ! C'est le Saraprasata dā Mārūthala, le Gardien du Désert tout de même, il a fait tellement de choses jusqu'à maintenant et je suis sûr qu'il ne s’arrêtera pas là. En plus de ça, il appartient à l'armée, cet homme est tellement fabuleux !

Erkan était surexcité, comme à son habitude à chaque fois qu'il parlait de Maximilien Eraël, mais ce n’était guère étonnant avec une famille s'illustrant dans l'armée il n'avait que des références militaires autour de lui. Néanmoins, Dürdane savait que le rêve secret de son ami n’était pas simplement de faire une carrière militaire comme ses parents, lui ce qu'il voulait c’était surtout être reconnu et être utile à sa patrie, il avait vraiment ça dans le sang. Tandis que Dürdane n'aspirait qu'à exercer son futur métier une fois son Askeri terminé sans se compliquer la vie et sans se mettre en avant. L'excellence n’était pas pour elle, cela demandait trop d'implication et trop de travail.

– Ça va, j'ai compris, sourit Dürdane, est-ce que tu veux t'y remettre ou on a gagné le droit d'aller enfin manger ?

– Non, toujours pas car il reste une question en suspens.

– Oh non, Erkan revi... lança Dürdane prise d'un mauvais pressentiment, mais il était déjà trop tard, le jeune homme marchait d'un pas décidé vers Shapûr Esfan.

Pourquoi es-tu aussi téméraire Erkan ! Pourquoi tu m'attires toujours des ennuis ? Nous ne sommes que de jeunes Appelés, il va t'envoyer paître sans ménagement et il aura bien raison, pensa la jeune fille en tournant le dos à la scène. Le rouge lui montant déjà aux joues.

– Bonjour Srī Esfan, avec mon amie nous avons entendus vos conseils sur les parades et nous nous demandions si c’était bien à nous que vous vous adressiez ? Si c'est le cas, nous voudrions vous remercier, nous allons essayer d'appliquer cela à notre prochain entraînement ! Néanmoins, si vous avez le temps et l'envie, nous accepterions tout autre conseil de votre part, Isemssith, cela nous aiderait grandement !

Post II - 605 mots

Mer 26 Jan 2022, 01:50

Illustration - Xavier Thomas

Un Jour de Permission

– Je remarque que tu attires tous les gosses des environs.
– Le comble pour un homme qui ne veut pas devenir père.
– Ta gueule.

Sa dernière phrase avait été ponctuée avec un sourire, en se retournant vers les deux compères en train de s'amuser aux innocents. Il y avait néanmoins une part de vérité dans leurs propos, Lullu était devenu un membre éminant de l'Āramī et n'avait cessé d'être l'insolent qu'il avait été lors de leur rencontre, sans mentionner les deux aînés de son amie, qui lui tournait autour comme des abeilles attirées par du miel, autant dire qu'il avait la cote ! Ce n'était pas pour autant que l'Humain appréciait tous ces chiards, non. Il avait beau être observé de travers, cela ne lui causait aucun trouble, là où il était presque considéré comme une hérésie de ne pas engendrer d'héritiers. Pour lui, cependant, ce n'était pas autant une pression sociale que celle reposant sur les épaules de Mancinia, ses Erūsīn s'éternisaient et, à dire vrai, elle et Neah ne semblaient avoir réaliser aucune des cérémonies importantes au cour de leur relation. Celle du Lien ? Ils ne l'avaient pas accomplis avec la Guerre. Leur Nikâh Erūsīn ? Eh bien, dans le même état. C'en était même curieux que l'Ange n'eut pas, au moins, réalisée la version angélique, surtout que compte tenu de leur situation respective, ce n'était pas quelque chose qu'ils ignoraient. Qu'est-ce qu'ils manigançaient ?

— Tu devrais devenir Instructeur.

Shapûr eu un rire franc devant la remarque, avant de se rendre compte que son partenaire ne plaisantait pas. Ça avait été un cheveu sur la soupe qui lui avait tout de même coupé le sifflet.

— ... T'es sérieux ?
— Je rappelle tout de même à Monsieur Shapûr qu'il a entraîné l'Iskandar en personne !

Une seule bataille sous ses ordres l'avait propulsée au rang de Matasif, cette folle ... Qui grimpait sous les toits, défiant l'aisance des ailes des Démons, assaillie de leurs armes, pour esquiver un piège, sans déconner ?

— Mancinia était un monstre avant de me connaître.
— J'ai beau la regarder, elle me parait toujours bien gaulée, hé hé.
— Oh, moi tu en dis ce que tu veux, dit Shapûr en haussant les épaules. Je ne suis pas responsable si Neah vient te fracasser la gueule, par contre.

Il y eu un petit effet glacé dont l'homme ressenti une certaine fierté. Le Capitaine était connu pour être un véritable fléau sur les champs de bataille, tranchant avec son humeur chaleureuse et son ouverture pour s'intégrer au sein des leurs, étant largement accepté parmi la population. Les Écuyers de l'Aurore portaient bien leur nom. Shapûr se retournait ensuite vers l'émission de la voix qui s'adressait à lui.

– Oui, à qui d'autre ? demanda-t-il en haussait un sourcil, amusé.

À ce moment-là, l'Issemsith Esfan senti les deux regards dans son dos, clairement souriant jusqu'aux oreilles. Il n'avait pas besoin de voir pour le savoir et se retint de pousser le plus immense soupir qu'il n'eu jamais eu.

– Je vous écoute, les mioches, qu'est-ce que vous voulez savoir ?

Post II - 510 mots

Art by Chrissabug

Meuh:

Sam 29 Jan 2022, 00:26

Erkan Jāmanī

[Humain] – Niveau I

Spécialités :
● Agilité : 4
● Force : 7
● Charisme : 5
● Intelligence : 8
● Anti-Magie : 6

Physique :
● Âge apparent : 15 ans
● Taille : 1m68

Particularité :
● Une courte tresse sur le côté droit du visage, un anneau dans l'oreille gauche

Métier :
● X

En entendant les paroles de Shapûr Esfan, Erkan tourna la tête pour regarder tout autour de lui. En effet Dürdane et lui étaient les seuls Appelés sur ce terrain d’entraînement, les seuls donc susceptible de recevoir des conseils sur une parade aussi basique. Tous les autres Humains n’étaient présent que pour se maintenir en forme, ou faire quelques passes entre amis. Erkan se sentit soudainement un peu bête d'avoir posé une telle question, néanmoins cela fut relégué au second plan dans son esprit lorsque ses yeux se posèrent sur Dürdane qui lui tournait ostensiblement le dos, elle devait être rouge pivoine comme à son habitude dès qu'il faisait quelque chose qui sortait un tant soit peu de l'ordinaire. Un léger sourire fleurit sur son visage, il aimait bien la voir comme ça. Embêter son amie pour essayer de la faire sortir de sa zone de confort était une grande passion pour lui depuis qu'il la connaissait.

Toutefois, son sourire disparut instantanément lorsque Shapûr Esfan reprit la parole pour lui demander ce qu'ils voulaient savoir. Erkan n’était absolument pas prêt à cette réponse, il avait aborder l'homme avec une confiance totalement feinte et cela se sentit lorsqu'il répondit :

– Heu... Ah... Eh bien... Non, mais si vous avez d'autres choses plus importantes à faire on comprendra, ne vous en faites pas...

Cependant, il ne pouvait pas décemment laisser passer sa chance de pouvoir parler à l'une de ses idoles.

– En fait si, c’était comment chez les Vampires ? Je me renseigne beaucoup sur votre vie – enfin, pas que la votre je vous rassure, mais sur celle de tous les héros de Qaixopia – et la version officielle qui parle de cette Épreuve est assez succincte, c'est très frustrant ! Comment avez vous réussi à survivre dans la forêt de Myngrimu ? Il paraît qu'elle est peuplée de bête sauvages et dangereuses, en plus des Vampires bien sûr, vous en avez croisé ? Et d'ailleurs, il est dit nul part comment vous avez été choisi pour participer à cette épreuve ! Aah, j'aimerais tellement être comme vous plus tard et comme Maximilien Eraël, faire des choses aussi intéressantes que vous, vous pensez que c'est possible ?

Une fois lancé Erkan se s’arrêtait plus, il piaillait à tout va des questions sans queue ni tête, autant parce que les réponses l’intéressait que pour cacher son trouble face à Shapûr Esfan.

– Oh, et si vous pouviez m'expliquer comment on passe de la parade en haut à droite à celle en bas à gauche, on se mélange tout le temps avec Dürdane !

C’était tout de même là le sujet d'origine, Erkan l'avait presque oublié.

Oh non, la honte, je suis ridicule ! Que va dire ma mère quand elle saura que j'ai importuné l'Isemssith Shapûr Esfan ? Elle va me tuer, c'est certain ! pensa douloureusement Erkan.

Sa mère lui répétait sans cesse de ne pas ennuyer les gens avec ses divagations mais bien sur Erkan n’écoutait pas et c'est ainsi qu'il se retrouvait régulièrement dans ce genre de situation inconfortable. Le jeune garçon se demandait ce que Shapûr Esfan allait bien pouvoir penser de lui et si ce dernier avait la capacité de bloquer sa future ascension dans la hiérarchie militaire. Toutes ces pensées tournaient à toute vitesse dans l'esprit d'Erkan et son trouble commençait à se voir ; des perles de sueur commençaient à naître au niveau de ses tempes alors Erkan fit la seule chose qu'il savait faire naturellement dans ces cas là : il adressa un grand sourire à Shapûr Esfan.

C'est alors qu'il entendit une toute petite voix près de lui.

– Srī Esfan, veuillez nous excuser, nous ne voulions pas vous déranger. Vient Erkan... souffla Dürdane en lui prenant le bras et en le tirant vers elle.

Elle regardait ses pieds, gênée et n'osant pas lever les yeux sur Shapûr Esfan mais cela attendrit Erkan car son amie avait pris sur elle pour venir lui sauver la mise. Il la remercia intérieurement tout en notant dans un coin de sa tête de la charrier sur ça plus tard.

Post III – 684 mots

Lun 31 Jan 2022, 17:13

Illustration - Xavier Thomas

Un Jour de Permission

Si le gamin avait eu l'idée de venir le voir, c'était sans doute parce que la gamine était timide. Ou tout simplement plus réfléchie ? C'était compliqué. Shapûr ne connaissait aucune femme détenant cette prédisposition de manière étendue, elles faisaient semblant et n'avaient aucune hésitation à aller dans le tas dès que l'occasion se présentait. Eux, les hommes, ils y allaient, puis ils réfléchissaient. La preuve ! L'Humain écarquillait cependant les yeux quand le mioche se mis à réellement entrer dans la brèche qu'il avait créée. Woah ... Il parle autant que Mancinia, c'est impressionnant ! Non, mais. Depuis quand il était un héros ? Ce n'était pas comme s'il ressemblait à Neah. Comment ça il se renseignait sur sa vie ? Plus il avançait dans ses explications, plus il s'embrouillait et Shapûr ne savait plus vraiment s'il trouvait la situation amusante ou terrifiante. Fort heureusement pour lui, son amie vint à son secours, mais l'Issemsith n'avait pas l'intention de les laisser partir comme ça.

— Je n'ai pas dit que vous me dérangiez.

Shapûr prit son arme d'entraînement en main pour mettre son plat sur son épaule. Il s'agissait d'une très large épée de bois, bien plus lourde et réaliste que celles des Appelés.

— Dürdane, hein ?

Il se tourna légèrement vers le garçon.

— Et toi, c'est Erkan, donc.

Il aimait bien faire tourner les autres en bourriques.

— Ne vous approchez jamais de ces Suceurs de Sang ou de leurs territoires, ils vous arracheraient la carotide avec les dents en moins de deux secondes ...

Honnêtement, il ne se souvenait plus que vaguement de ce qu'il s'était produit là-bas, conséquence de l'empoisonnement dont certains compétiteurs avaient été victime. L'Issemsith avait été berné et les Vampires s'étaient servi d'un pantin ressemblant à Lancinia, une ressemblance troublante auquel il avait cru, tant l'Humaine ressemblait à sa cousine. L'une ou l'autre, amoindrie et avec des réactions abracadabrantes qui avaient manquées de les ... de le faire tuer. L'Épreuve des Vampires ne garantissait en rien la survie de ses participants, c'était la raison de son départ volontaire. Avec son expérience chez les Corvus, il avait su anticiper une Chasse.

— J'étais la Proie, autant penser comme un Chasseur. Penser comme votre ennemi, il vous surprendra moins. Et comme il vous sous-estime, c'est lui qui se retrouve comme un con.

Théoriquement. S'il n'avait pas eu la malchance de croiser une créature haute et ténébreuse, l'Humain avait eu tout le loisir de goûté à leur flore empoisonnée et, même en se retenant de manger ou de boire, l'air était viciée de mauvaises choses contre lesquelles son Ma'Ahid n'avait su le prémunir.

— ... J'ai été volontaire pour y aller. Nous ne sommes pas contraints à participer à ces Épreuves, c'est surtout une question d'honneur. Ils doivent se sentir mal ces connards que l'Humain ait survécu !

Peut-être en était-ce la raison de son succès ? Avoir survécus à une meute de Suceurs assoiffés ? C'était ce qui séduisait. Et pour devenir quelqu'un, en ce moment, il semble falloir séduire ses ennemis.

— J'suis pas un bon exemple de réussite, si vous vous faire votre trou ... Il faut penser à la race.

Ça marchait plutôt bien, en ce qui le concerne. C'était parce qu'il avait envie de voir jusqu'où irait Mancinia que son regard se tournait plus vers la collectivité que son seul plaisir, puisque pour la suivre, mieux valait être à son niveau. Plus ou moins.

— Et qu'est-ce que vous ne comprenez pas avec cette passe ? demanda-t-il pour couper l'atmosphère gênante qui s'était installée. Où le plat de votre arme doit se situer ?

Post III - 600 mots

Art by Chrissabug

Meuh:

Mar 08 Fév 2022, 16:40

Pourquoi ai-je fait ça moi aussi... pensa Dürdane en prenant le bras de son ami et en le tirant vers elle. Erkan, tu déteins trop sur moi !

Elle n'en revenait pas de sa propre audace, néanmoins, elle n'osait tout de même pas regarder l'homme imposant en face d'elle. Elle allait réussir à faire un pas en arrière avec Erkan pour se dégager de ce guêpier lorsque Shapûr Esfan leur dit qu'ils ne le dérangeaient pas. Dürdane était stupéfaite par cette annonce et en jetant un coup d’œil à son ami elle pu s’apercevoir que lui aussi. Elle vit un mélange d’étonnement et d'admiration passer sur son visage, et la jeune fille était presque sûr alors que l'Isemssith venait de marquer un nouveau point dans la hiérarchie des héros d'Erkan. Cependant, lorsque Shapûr Esfan prononça son nom Dürdane arrêta de fixer le sol pour lever un regard irrité sur son ami. Elle lui demanda alors dans un murmure comment cet homme pouvait déjà être au courant alors qu'elle ne s’était même pas présentée et en guise de représailles elle pinça son bras, qu'elle tenait toujours entre les siens.

Dürdane n'aimait pas que des inconnus puisse l'appeler par son prénom sans qu'elle ne se soit présentée elle même, et en vérité elle n'aimait pas se présenter car elle considérait déjà cela comme un acte d’intimité avec la personne. Moins de gens savait qui elle était, mieux elle se portait. Malheureusement, Erkan n’était pas de son avis et il tentait toujours de la mettre mal à l'aise, soit disant pour l'aider ! Même si pour l'instant il essayait surtout de se dégager discrètement de ses pincements sans couiner car il tentait de garder un air sérieux face à Shapûr Esfan. Une fois satisfaite de sa punition, Dürdane le lâcha avec un petit sourire en coin. Pendant ce temps l'homme avait continué à parler et elle entendit bientôt Erkan marmonner à côté d'elle :

– Penser comme un chasseur... Comme mon ennemi...

Il reprenait les mots de l'Isemssith tout en hochant la tête à chaque phrase en signe d'assentiment, comme s'il prenait des notes mentales de tout ce qui sortait de la bouche de Shapûr Esfan. Dürdane savait qu'il regrettait sûrement de ne pas avoir son carnet et son crayon pour noter tout cela.

– Volontaire ?! s'exclama soudainement Erkan en la faisant presque sursauter lorsque Shapûr s'interrompit. Moi aussi un jour je serai volontaire pour ce genre d’épreuve ! Mais d'ailleurs, au niveau des relations diplomatiques, ça n'a pas été mal vu que les Vampires tentent de tuer les participants de leur jeu ? Ahah, en tout cas merci car grâce à vous on leur a montré que les Humains savent se défendre ! Oh, et c'est comment en dehors de Qaixopia ?

Dürdane donna un coup de coude sans grande discrétion dans les côtes de son ami avant de lui souffler tout bas :

– Rappelle-toi de ce que te dis ta mère...

Elle espérait ainsi lui remettre les idées en place afin qu'il arrête de bavasser mais cela ne marcha qu'à moitié.

– Oh, oui tu as raison ! Mais, Isemssith Esfan, vous êtes un exemple pour moi ! Et pour beaucoup d'autres enfants Humains aussi, j'en suis sûr !

Le visage de son ami s’éclaira d'un grand sourire lorsqu'il prononça ces mots. Dürdane savait qu'il pensait réellement ce qu'il disait, c’était l'un des avantages de sa spontanéité. Et malgré le pétrin dans lequel il les avait fourré elle était contente qu'il ait pu rencontrer l'une de ses références.

– Oui en effet, c'est ce que nous ne comprenons pas, hein Dürdane ? Et aussi comment on doit tourner notre main lorsqu'on change de posture de parade. Je vais aller chercher nos épées pour essayer !

Sur ces mots Erkan partit en direction de l'endroit où ils avaient laissé leurs affaires et Dürdane se raidit immédiatement. Elle était seul avec un inconnu. Que faire dans ces cas là ? Il fallait parler, entretenir la conversation, non ? Mais Dürdane savait qu'elle n'en était pas capable. Toute à ses réflexions sur les conventions sociales, elle se tortillait sur ses pieds, mal à l'aise. La curiosité la poussa malgré tout à vouloir jeter un œil sur l'homme en face d'elle mais la différence de taille entre eux était telle qu'elle dut lever la tête. Lorsqu'elle croisa ses yeux la panique l'envahit et elle se concentra de nouveau sur le sol, rouge comme une pivoine.

Post IV – 742 mots

Dim 20 Mar 2022, 22:20

Illustration - Xavier Thomas

Un Jour de Permission

La complicité des jeunes avait toujours quelque chose de mignon, à cet âge. Avant que les perceptions ne changent. Aux yeux des adultes, ils devaient sûrement être vus comme un couple potentiel, mais qui sait ? Lui-même n'était pas marié et n'avait pas engendre d'héritier. Aux yeux des siens, il n'était qu'un cas désespéré et sans avenir. Mancinia était dans la même ligne de mire, elle n'était épargnée qu'avec ses fiançailles, mais la pression devait certainement être présente. Qu'attendait-elle avec son Ange, exactement ? C'était une énigme. Devant les questions, l'Humaine demeurait souriante et passive. Ils prévoyaient un truc, c'était sûr. Comme piqué par ses déclarations, l'adolescent manquât de s'étrangler devant son volontariat chez les Suceurs de Sang. Il avait l'air sacrément motivé, mais tous ses muscles allaient devoir être entraîné durement.

— On savait dans quoi on s'engageait.

Oh, oui. C'était la raison. Ils auraient pu n'envoyer personne, comme cela aurait pu être fait avec les Sorciers ou les Démons, en déclarant forfait ... Mais aucun Humain ne voulait admettre que la race était faible. Lancinia avait commis un acte atroce contre une esclave Humaine chez les Mages Noirs. Elle se serait sacrifiée à épouser l'Empereur Noir si cela avait servi la Cause. Ils savaient qu'ils pouvaient mourir, mais trembler de peur dans la nuit ; c'était terminé. La Reine Scylla oeuvrait dans ce sens et depuis quelques années, Shapûr avait réellement l'impression de faire partie de quelque chose. Il n'était pas souvent d'accord, puisqu'ils méprisaient les races magiques dans leur globalité en dehors de quelques individus, mais chacun réalisait des efforts de son côté ... Il devait aussi en faire.

— Bien sûr qu'on sait les mettre au sol, lâcha-t-il.

Plus ou moins. Être tolérant ne voulait pas dire se retrouver être stupide. Quant aux accords diplomatiques ... Quels accords diplomatiques ? Depuis leurs conquêtes au début de l'ère, les Vampires s'étaient retrouvé à être assez discrets, presque invisibles. Prévoyaient-ils de causer du tort à leurs voisins ? Craignaient-ils les Sorciers ? Avaient-ils juste envie de leur petite vie tranquille ? Personne ne le savait vraiment et lui, à dire vrai, il s'en contrecarrait. Chacun chez soi et les vaches seraient bien gardées.

— C'est sympathique d'aller au loin des murs ou de voir du monde, mais on a intérêt à y être préparé.

Ou ils seraient massacrés. L'Humain avait du mal à voir la bienveillance, qu'il estimait toujours quelque peu faussée, son vécu l'ayant conduit à penser ainsi. Shapûr se souvenait de la vie dure qu'il avait eue à leur âge, de cette époque où il ne connaissait pas Utopia et où ils vivaient en nomade avant que sa soeur et son enfant ne meurent. Même le Magicien qui s'était occupé de lui avait fait le strict nécessaire avant de le renvoyer sur les routes. Voir des adolescents qui ne connaissaient pas cette vie de douleurs n'était pas plus mal. Perdu dans ses pensées, l'Humain eut un grand rire en écoutant qu'il était un modèle pour les jeunes. Pendant quelques minutes.

— Nan ... Oh, Atheri, ah ah ... ! Les personnes admirables ici sont sûrement l'Iskandar et l'Obstiné.

Il avait du mal à voir Maximilien Eraël au même niveau que Mancinia. Il se démarquait très clairement en tant que Soldat et avait participé à des combats aussi difficiles que l'Imprévisible, qui se trouvait désormais sur d'autres fronts. Chacun avait ses forces et ses faiblesses, nul ne doute qu'ils étaient mis en concurrence au sein de la Noblesse, mais à son humble avis, ils seraient du genre à faire alliance et à rouler sur tout le monde. Son seul handicap, à Eraël, c'était ses ailes ... Mais bon, c'était pas totalement sa faute.

— J'ai bien ris ...

Il se retint de lâcher une insulte alors qu'il reprenait son souffle. Ça valait une heure d'entraînement, au moins !

— Faisons ça.

Le jeune disparu rapidement, le laissant seul avec son ami dans un silence presque gênant.

— Il ne faut pas stresser comme ça, ça ne fait rien de demander des conseils. C'est mieux que de s'faire botter l'cul.

Post IV - 675 mots

Art by Chrissabug

Meuh:

Mer 20 Avr 2022, 01:19

Erkan Jāmanī

[Humain] – Niveau I

Fiche de personnage

Spécialités :
● Agilité : 4
● Force : 7
● Charisme : 5
● Intelligence : 8
● Anti-Magie : 6

Physique :
● Âge apparent : 15 ans
● Taille : 1m68

Particularité :
● Une courte tresse sur le côté droit du visage, un anneau dans l'oreille gauche

Métier :
● X

Erkan regarda médusé Shapûr Esfan rire à gorge déployée devant eux. Pour une fois qu'il voulait être sérieux ! À croire que sa mère avait bien raison de le traiter de pitre... Mais il ne s'en offusqua pas, il aimait faire rire les gens, c’était un fait. C'est bien comme ça qu'il était devenue ami avec Dürdane, après tout.

Une pensée un peu folle lui traversa alors l'esprit :

Peut-être que si je le fais rire encore, je pourrai le revoir ?

Mais elle fut bien vite balayée par la réalité.

Non, non, non ! pensa-t-il en secouant la tête. Si je veux qu'on se souvienne de moi c'est pour ma bravoure et mon dévouement envers notre peuple ! Si en même temps je peux apporter de la joie, ce sera un plus appréciable mais je ne dois pas continuer à me ridiculiser juste pour être reconnu et aimé !

Son cheminement intérieur transparaissait sur sa frimousse hâlée et une fois satisfait de ses intentions il hocha la tête et partit en direction de leurs épées d’entraînement. Il savait pertinemment qu'il laissait Dürdane seule dans une position inconfortable, et il sourit malicieusement à cette pensée. Oh ! Il savait qu'il le paierait à un moment ou à un autre. Elle avait beau avoir l'air effacée et calme, pour qui la connaissait réellement elle avait son petit caractère, preuve étant les pincements de son bras tout à l'heure !

– Je vous remercie pour le temps que vous prenez à nous donner des conseils Srī Esfan... Mais personnellement, je ne souhaite pas sortir de Qaixopia, ni rejoindre l'Āramī, j’éviterais ainsi de grands risques... répondit Dürdane d'une toute petite voix en continuant à regarder le sol en se balançant d'un pied à l'autre.

Erkan perçu à peine ses paroles en revenant vers eux chargé de matériel. Il se demanda si Shapûr Esfan l'avait même entendue.

Peut-être que si elle s’entraînait au Kaivehi [théâtre dansé Humain] elle arriverait davantage à s'imposer et à faire porter sa voix ? se demanda Erkan, toujours désireux d'aider son amie à progresser.

Il nota l'idée dans un coin de sa tête pour l’étudier plus tard. Pour le moment c’était l’entraînement aux armes qui primait.

Il tendit son épée à Dürdane qui la pris en lui lançant un regard noir. Ah ! C’était maintenant qu'il allait payer.

Ils se lancèrent dans un enchaînement codifié d'attaques et de ripostes avec celle, spécifique, qui leur posait soucis. Les frappes de Dürdane étaient assez lourdes, elle cherchait à mettre son adversaire en difficulté sans comprendre que c’était l'effet inverse qui se produisait. Cela se sentait qu'elle fatiguait et qu'elle était énervée.

Les jeunes Appelés s’arrêtèrent un instant pour reprendre leur souffle et Erkan regarda Shapûr plein d'espoir ; avaient-ils mieux fait ? Avant de reprendre l’enchaînement en inversant les rôles.

Néanmoins, Dürdane, exténuée, prit un mauvais appui et Erkan la vit basculer l'épée en avant. Son corps se mit instinctivement en mouvement sans qu'il n'ai le temps de réfléchir. Il ne chercha pas a éviter la lame qui s’abattit sur ses côtes, se précipitant simplement vers son amie pour la retenir.

– Oh, non... non ! gémit la jeune fille, presque au bord des larmes. Je suis désolé, Erkan, je ne voulais pas te faire mal !

Erkan se dit qu'elle devait vraiment être épuisée pour se laisser aller ainsi à tant d’émotion en public.

– Eh, Dane, ça va, je suis en vie ! Nos armes ne sont pas affûtées, je te rappelle, et mon plastron me protège, il sert à ça justement !

Erkan se doutait bien qu'il allait tout de même avoir un joli bleu pendant quelques jours mais c’était le métier qui rentrait comme le disait si bien leur Caporal.

– Isemssith Esfan, commença Erkan en se tournant vers l'homme qui les supervisait, j'ai promis à Dürdane qu'elle aurait le droit à un bon kefta si elle m'accompagnait sur le terrain d’entraînement aujourd'hui. Je crois qu'il est donc temps de respecter mes engagements ! J'aurais adoré écouter vos conseils toute la journée mais le ventre avant tout. Et vous avez sûrement de meilleurs choses à faire !

La jeune fille leur tournait à présent le dos, occupée à rassembler ses affaires avec des gestes brusques. Erkan l'imaginait aisément rouge de honte et de colère et cette fois-ci, il ne s'en amusa pas, conscient qu'elle avait trébuché trop loin de sa zone de confort et qu'elle risquait d’ériger de nouvelles barrières en revenant. Il espérait que le bon repas à venir lui remonterait un peu le moral tandis qu'il essayait de détourner l'attention de Shapûr Esfan pour laisser respirer son amie.

– En tout cas, Isemssith Esfan, reprit-il, je voulais vous remercier grandement pour tous ces conseils et pour le temps que vous avez accordé à deux Appelés encore insignifiants ! Grâce à vous, je me rapproche de mon objectif !

– Merci, Srī Esfan, murmura Dürdane en regardant ses pieds, encore plus mal à l'aise qu'au début de la séance.

Puis les deux jeunes s’éloignèrent.

– Aah, j'aimerais tellement pouvoir le revoir ! souffla Erkan, encore tout excité par cette rencontre impromptue. Lorsque je vais raconter ça à Selim il n'en reviendra pas !

Post V – 864 mots

Mer 20 Avr 2022, 17:11

Illustration - Xavier Thomas

Un Jour de Permission

— C'est tout aussi honorable.

Lui aussi n'avait pas élevé la voix. La nécessité d'avoir une armée était primordiale pour les Humains, autant pour assurer la défense du plus grands nombre, mais également de se garantir une protection individuelle. Mais que serait un pays sans tout ce qui gravite autour du bien-être de ses citoyens ? Que feraient-ils sans leurs agriculteurs, leurs artisans, leurs médecins ou leurs marchands ? Comment assurerait-il leur vision sur la scène internationale sans talents ni diplomates ? Il n'y avait aucun mal à s'orienter dans une autre branche et l'Humain comprenait que la jeune génération qui ne désirait pas le combat. Ce n'était pas une habitude, une crainte, mais ils étaient Humains et être sous une constante menace faisait partie de leur existence. Si des noms comme Maximilien ou Mancinia résonnaient dans les races alliées, cela valait pour les races ennemies. Les Suceurs, les Mages Noirs et ces connards de Cornus. Ils ne pouvaient être certains de rien, la Paix pouvait dominer pendant cent ans, mais quelque chose pourrait, effectivement, se produire. La Guerre des Dieux avait été imprévisible, les assauts répétés des Démons l'avait été tout autant. Qui aurait cru que l'Ordre d'Hébé était si corrompu, au point de martyriser la population qu'ils avaient sauvée ? Qui pensait que les Réprouvés n'allaient pas partir se faire la peau des Sorciers ? ... Il voyait Erkan revenir avec ses armes et le conduisit sur l'aire d'entraînement, à l'écart de quelques autres entraînés.

— Ce que nous essayons vous enseigner, c'est de vous donner l'opportunité de ne rien lâcher si quelque chose devait arriver. Je vous montre ce qui ne va pas avec votre méthode, vous allez voir le changement presque aussitôt.

Dans leurs enchaînements d'attaques, de parades et de défenses, il put partager quelques règles et habitudes, en essayant de les adapter à leurs corps d'adolescents, qui ne réagissaient pas de la même manière. Ni même énergie, ni même puissance, évidemment. Tout cela viendrait avec l'entraînement et l'expérience, mais dans le cas de Dürdane, sa férocité hélaient les frappes lourdes, qui eut pour conséquence de l'éreinté au fur et à mesure de l'échange. Dans un véritable combat, c'était le meilleur moyen de mourir, surtout lorsque l'ennemi était plus nombreux. Shapûr ne disait rien, en expérimentant, elle comprendrait. À moins d'être idiote, mais là-dessus, il doutait quand même. Lorsqu'ils échangeaient pour reproduire l'exact opposé de ce qu'ils avaient vus chez leur adversaire improvisé, cela fût trop pour la jeune fille, qui manquât son coup en prenant le risque de blesser son partenaire. Presque, vu que Erkan la rassurait rapidement.

— Y'a des leçons à retenir, voyez. On n's'épuise pas stupidement à l'entraînement, ça ne s'finira jamais vite, mais ta vie sur un champ de bataille, oui. La seconde, c'est quand se précipitant, on blesse les autres, ou soi-même.

Ce n'était pas pour rien que devant la fougue de la jeunesse, on avait privilégié les armes émoussés. Les Anges étaient plus posés, mais leur service militaire volontaire débutait souvent aux alentours de seize ans. Dans un éclat de questionnement, l'Humain se demandait ce que vaudraient les Recrues de la Nith-Haiah devant les leurs.

— C'est sûr qu'il faut garder son énergie dans les muscles, conclu-t-il. Et toi, fais lui raquer son argent.

Il eut un clin d'oeil complice. S'il avait de meilleurs choses à faire, peut-être pas. Mancinia n'avait pas l'air de pouvoir se libérer, aujourd'hui.

— N'hésitez pas à revenir, conclu-t-il. Il y a toujours quelqu'un pour vous mener la vie dure ici !

Lorsque les deux garnements s'éloignèrent, il poussa un soupir. Long. Avant de se retourner vers ses comparses.

— ... Quoi ?

Ils eurent des mouvements de tête en signe de négation, mais l'Humain avait très bien compris où ils voulaient en venir et ne manquait pas de se renfrogner, prêt à les invectiver, avant qu'une présence imposante ne se manifeste à quelques mètres d'eux.

— Je suis en retard, dit la voix féminine.

Portant une main vers l'arrière de son cou, elle n'était nullement décontenancée par le poids de sa lance, dont les attributions métalliques alourdissaient pourtant l'ensemble. Mancinia Leenhardt, lancière de son état, venait d'apparaître avec un sourire solaire.

— Quelqu'un veut se battre avec moi ?
— Non, merci, sans façon.
— Oui, je, hem ...

Il n'y avait qu'un seul homme, conscient qu'il aurait du mal à lutter contre la guerrière, mais qui ne manquerait pas d'y aller avec entrain.

— Ramène-toi, Imprévisible, déclara Shapûr en tapant son poing refermé sur le plat de son autre main. Je vais te refaire le portrait.

Post V - 750 mots | Merci pour le RP !

Art by Chrissabug

Meuh:

Un jour de permission

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