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 [Quête] - C'est haut un dromadaire

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Dürdane Bēkara
~ Eversha ~ Niveau I ~

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◈ Parchemins usagés : 190
◈ YinYanisé(e) le : 09/01/2022
◈ Activité : Boulangère [Rang I]
Dürdane Bēkara
Mer 16 Mar 2022, 01:18

Partenaire : Solo
Intrigue/Objectif : Après un bon repas Dürdane et Erkan doivent apprendre à monter un dromadaire dans le désert. Loin de tout, c'est l'occasion pour Dürdane de ressentir pour la première fois sa magie.


– Aaah, j'en peux plus des cours ! râla Dürdane en s'asseyant à l'une des tables rondes de la cantine des Appelés.

C’était l'heure du repas pour les jeunes faisant leur Askeri et cette pause semblait bien méritée pour la jeune fille qui continua à se plaindre :

– Qu'est ce que j'en ai à faire de savoir comment déplacer mes troupes dans telle ou telle situation ? Je ne veux pas m'engager !

Si sa retenue ne l'en avait pas empêchée, elle se serait effondrée sur la table en se prenant la tête entre les mains. Les cours de la matinée avaient été particulièrement éprouvants pour elle et un bourdonnement faisait douloureusement résonner son crâne.

– Allez Dane, ce n'est pas si terrible pourtant d'apprendre tout ça, ça a même un côté marrant, je trouve ! s'exclama son ami en s'asseyant à son tour.

– Erkan, tu trouves absolument tout marrant, tu n'es pas une référence ! grogna Dürdane en lui lançant un regard blasé.

– Que t'arrive-t-il, mon amie ? As-tu déjà perdu toute la fougue et l'entrain qui t'habitais en Première année ? demanda Erkan avec emphase, comme ça lui arrivait régulièrement.

– Honnêtement, je ne me rappelle pas avoir un jour eu cette fougue et cet entrain, comme tu dis... déclara Dürdane, parfaitement consciente de son indolence chronique.

Ce qu'elle aimait, elle, c’était contempler les choses, pas les vivre avec intensité. Qu'est-ce que les gens ne comprenaient pas dans « une vie simple » ? Tout ce qu'elle voulait c’était avoir de quoi manger à sa faim, un toit au dessus de la tête et c’était à peu près tout en fait. Si elle voulait un mari c’était surtout pour rester dans la norme et ne pas se faire remarquer en sortant du rang. Alors oui bien sûr, au début de son Askeri elle était contente d'apprendre à défendre sa patrie. Mais cela s’était vite tari lorsqu'il avait fallu fournir autant d'effort pour apprendre des choses par cœur qui ne lui serviraient probablement jamais. Elle fit part de sa réflexion à son ami qui la réprimanda gentiment :

– C'est sûr que si tu ne comprends pas ce que tu apprends et que tu te contentes du par cœur, tu ne pourras pas progresser. Tu veux que je demande à ma famille un coup de main pour mieux t'expliquer ?

Dürdane se crispa légèrement.

– Non, non, ça ira...

Quand Erkan parlait de l'Askeri et de sa famille il sous-entendait en fait qu'il allait demander de l'aide à Gülen Jāmanī, sa mère, et Dürdane avait quelques difficultés avec elle. La mère d'Erkan ne l’appréciait guère, elle le lui avait déjà signalé plusieurs fois lorsque son fils n’était pas présent ou qu'il n’écoutait pas. En cause, la médiocrité de Dürdane et son manque d'effort. C’était une femme froide et intransigeante alors moins Dürdane la voyait, mieux elles se portaient toutes les deux.

– Tu sais, je veux juste reprendre la boulangerie de mon père. Je ne vois pas en quoi je pourrai y appliquer une tactique militaire quelconque, alors autant me concentrer sur des choses plus utiles, continua la jeune fille.

– Hum...

Ce fut la seule réponse d'Erkan, déjà plongé dans ses pensées. Cela étonna vaguement Dürdane, peu habituée au silence de son ami mais elle ne s'en formalisa pas et se concentra sur la nourriture devant elle. Il s'agissait d'un tajine de chèvre préparé par les Cinquièmes années. Chaque jour, la classe qui préparait les repas changeait. C’était bien un des rares cours que Dürdane appréciait et elle avait hâte que ce soit au tour des Deuxièmes années, sa classe, de le faire.

– Je me demande ce qu'on aura comme cours cet après-midi, s'interrogea à voix haute la jeune fille après quelques bouchées, rien de trop fatiguant j’espère...

Elle s'attendait à une pique bien sentie de son ami comme quoi elle vivait dans ses rêves, ou quelque chose du même acabit mais rien ne vint. Un peu perturbée par cette absence de réponse inhabituelle, elle continua néanmoins :

– Du tir à l'arc ça serait bien, c'est assez reposant dans la concentration que ça demande, je trouve.

De nouveau aucune réponse d'Erkan. Il n'avait presque pas touché à sa nourriture et ses yeux étaient perdus dans le vague.

– Eh ! Erkan, ça va ? Tu m’inquiètes à ne rien dire depuis tout à l'heure ! J'ai l'impression d’être toi à déblatérer toute seule...

Elle allait lui secouer le bras pour le faire sortir de sa transe lorsqu'il reprit vie subitement.

– J'ai trouvé ! « Connais ton ennemi » ; ça veut dire que tu dois trouver les bonnes farines pour tes différents pains, ou encore le bon dosage de miel pour tes pâtisseries. « Prépare toi à combattre » ; c'est pour te dire de réunir tous tes ingrédients avant de commencer tes préparations, pour être sûr de tout avoir. « Évalue le terrain » ; est-ce qu'il fait froid ? Est-ce qu'il fait chaud ? Est-ce qu'il fait orageux ? Il me semble que cela influe sur les préparations de tes pains, non ? Tu vois, les principes de la stratégie militaire peuvent s'appliquer à tout !

Erkan rayonnait, triomphant, tandis que Dürdane n'en revenait pas qu'il ait cherché pendant tout ce temps des applications concrètes, juste pour lui monter qu'elle avait tort. Il ne lâchait vraiment jamais l'affaire !

– D'accord, d'accord, tu gagnes encore une fois, dit-elle en levant les mains en signe de défaite mais avec un sourire sur le visage, je me pencherai peut-être davantage sur la théorie militaire à partir de maintenant.

Post I – 936 mots
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Dürdane Bēkara
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Dürdane Bēkara
Mar 22 Mar 2022, 00:19


Comme à son habitude Dürdane n'avait pratiquement pas touché au plat commun posé devant elle et Erkan. Même si elle appréciait ce qu'elle mangeait son estomac n'en supportait jamais plus que quelques bouchées, alors son ami s’était fait une joie de tout finir. Ils étaient seuls à leur table, la cantine des Appelés était assez grande pour qu'ils se permettent ce luxe. Vivre en communauté était parfois épuisant pour la jeune fille alors elle appréciait d'autant plus cette heure de pause avec Erkan pour seule compagnie.

– Allez ! Allons voir ce que nous réserve notre cours de l’après-midi ! annonça le jeune garçon une fois qu'ils eurent fini leur repas.

Dürdane acquiesça puis se coupa un gros morceau de khobz [pain rond] qu'elle fourra dans sa sacoche de cours tandis qu'Erkan prenait le plat vide pour le débarrasser. La jeune fille connaissait son corps, elle savait donc qu'il lui faudrait de nouveau grignoter quelque chose au cours de l’après-midi afin de tenir jusqu'au repas du soir. C’était contraignant et cela embêtait Dürdane de sortir de la norme dans un domaine aussi important mais elle avait déjà essayé plusieurs fois de se gaver lors d'un repas pour tenir jusqu'au suivant, ou bien de ne rien grignoter entre ; sans succès dans les deux cas. Soit elle risquait de tout régurgiter, soit elle risquait de s’évanouir, ce qui, quoi qu'il arrive, ne manquait pas d’attirer l'attention sur elle. Elle avait donc fait le choix de s'adapter à son corps et préférait dorénavant prendre de quoi grignoter discrètement pendant l’après-midi.

Le trajet de la cantine à l'aire d’entraînement des Appelés ne fut pas long. Tous leurs quartiers étaient installés dans la même aile du vieux bâtiment qui avaient été réhabilité en caserne lors de la découverte de Qaixopia.

Juste avant de pénétrer dans la carrière, deux garçons de leur classe bousculèrent Erkan pour y entrer plus vite. Un troisième riait plus loin.

Onder et sa bande, encore eux... pensa Dürdane, contrariée de les voir.

Elle ne les appréciait pas car ils s'en prenaient systématiquement à Erkan, soit disant parce qu'il était privilégié et chouchouté par les professeurs puisque toute sa famille faisait partie de l'Āramī.

Erkan fut déstabilisé mais juste avant la chute il parvint à retrouver son équilibre.

– Bah alors, Beurk, tu tiens pas sur tes guibolles ? lança Onder depuis le terrain d’entraînement.

Il se croyait malin d'avoir trouvé ce surnom ridicule mais cela ne perturba pas le moins du monde Erkan qui lui répondit avec son plus grand sourire :

– Le sol n'est pas stable, en effet. Tu devrais faire attention toi aussi !

Son sourire et sa joie de vivre c’étaient ses armes, et même si parfois cela exaspérait Dürdane qu'il traite ses bourreaux avec autant de cordialité elle était très mal placée pour dire quoi que ce soit. De toute façon, qu'aurait-elle bien pu faire elle à sa place ?

– Pff, t'es vraiment débile... grommela Onder en se détournant, ses deux sbires sur les talons, donnant ainsi du crédit à la stratégie passive d'Erkan.

Un jour, la roue tourneraient et ils payeraient pour tout le mal qu'ils auront répandu autour d'eux. C'est ce qu'Erkan n’arrêtait pas de répéter à Dürdane mais elle ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter pour son ami.

– Je vais bien, ne t'en fais pas. Je suis plus fort qu'eux ! affirma Erkan en sentant le regard tracassé de son amie sur lui. Tu es si mignonne quand tu te soucies de moi ! Dommage que ce ne soit pas le cas tout le temps !

Dürdane allait rétorquer mais c'est à ce moment là que le Caporal Mokrani fit son entrée sur l'aire d’entraînement en hurlant :

– Allez la bleusaille, finit les piaillements, on se réunit près de moi !

En deux ans, les jeunes Appelés avaient commencés à intégrer les bases de la discipline – parfois dans les larmes et la douleur – ils obéirent donc tous immédiatement.

– Bien, on va commencer en douceur, faites moi trois tours de terrain au pas de course, on discutera ensuite ! reprit le Caporal.

Commencer en douceur qu'il disait ! Mais qui a eu cette idée folle de placer les cours physique après un repas souvent copieux, hein ?

Dürdane pestait intérieurement et maudissait cette personne quasiment tous les après-midi.

Elle se maintenait difficilement dans la moyenne basse des coureurs tandis que loin devant elle, Erkan était au coude à coude avec Onder. Ce dernier ne supportait vraiment pas qu'Erkan soit meilleur que lui.

La jeune fille n'en pouvait déjà plus avant même de commencer le troisième tour. L'air lui manquait et tout son corps surchauffait, mais il fallait tenir... Tenir... Respirer et ne penser à rien, juste... courir...

– Bien, maintenant que tout le monde est bien chaud nous allons pouvoir passer au vif du sujet ! annonça gaiement le Caporal Mokrani lorsque ses troupes eurent fini leur trois tours de terrain.

Ils étaient tous à bout de souffle, pliés en deux et dégoulinant de sueur mais ils n'eurent pas d'autre choix que d’écouter.

Post II – 843 mots
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Dürdane Bēkara
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Dürdane Bēkara
Jeu 31 Mar 2022, 00:10


Le Caporal Mokrani continua :

– Tout le monde a bien suivi les cours sur le désert, n'est-ce pas ? Puisqu'il est question de votre survie j'imagine que oui. Bien, j'ai donc l'honneur de vous annoncer qu'aujourd'hui vous allez réaliser votre première sortie en dehors de Qaixopia !

Habituellement silencieuse lors des explications de leur Caporal, l'assemblée de jeunes Appelés ne put réprimer à ce moment-là un murmure d’excitation. Leur Askeri venait de prendre un nouveau tournant, on les considérait à présent comme des grands, capables de sortir en dehors des murs épais de la ville, capables de faire face au danger de l’extérieur. Malgré son indolence, Dürdane ressentit tout comme les autres cette pointe d'exaltation et de fierté, et un léger sourire naquit sur ses lèvres.

– Alors bien sûr, nous n'allons pas vous lâcher ainsi dans le désert en vous demandant de vous débrouiller seuls... Bien que cette idée m'ait effleuré l'esprit, je ne vous le cache pas ! Mais il semblerait que cela vous soit déjà réservé pour votre quatrième année !

Le Caporal Mokrani parlait fort avec un accent chantant et cela se voyait qu'il était aussi proche de ses jeunes troupes que son grade le lui permettait. Néanmoins, Dürdane frissonna en entendant ses paroles. Elle n’était décidément pas pressée de passer aux entraînements supérieurs et la pointe d'excitation qui l'avait aiguillonnée quelques instant plus tôt venait de laisser place à un doute intense.

– Vous serez donc accompagnés pour cette sortie du plus fidèle et indispensable compagnon que l'on puisse avoir dans le désert : le dromadaire ! Suivez-moi les jeunes, il est temps d'aller rendre visite aux chameliers Bedri et Beren Idir.

La petite troupe de Deuxième année se mit en marche derrière leur Caporal référent dans un mouvement bien ordonné. Ils parcoururent ainsi le dédale de la caserne pendant quelques minutes avant d'arriver aux enclos des dromadaires de l'armée. Une trentaine de bêtes étaient déjà harnachées dans une carrière et deux personnes étaient en train d'en seller une dernière.

Bedri et Beren Idir étaient frère et sœur et semblaient coulés dans le même moule tant ils se ressemblaient ; deux masses imposantes aux cheveux noirs et à la peau bronze. Un seul de leur bras faisait la taille des cuisses de Dürdane et leurs visages étaient couturés de cicatrice, ce qui n'aida pas la jeune fille à se sentir rassurée.

C'est à peine s'ils grognèrent un bonjour lorsque le Caporal se présenta avec ses élèves, préférant se concentrer sur leur tache en cours.

– Les Idir font partie des meilleurs chameliers du Royaume, leur expliqua le Caporal Mokrani. Comme vous pouvez le voir, pour plus de facilités pour cette première séance, les dromadaires ont déjà été équipés. Mais rassurez-vous, vous apprendrez à le faire vous-même lors des prochains cours. Bien, je vais donc maintenant laisser la parole à Beren qui va vous expliquer comment monter dessus.

Après cette présentation succincte, la femme se posta devant les Appelés avec le dernier dromadaire sellé.

– C'est simple les mioches, il suffit de faire baraquer son dromadaire, ça veut dire qu'il doit s’accroupir, sinon vous n'arriverez jamais à grimper dessus.

La chamelière mangeait la moitié des mots, rendant ses paroles parfois difficiles à comprendre. Dürdane fit un effort pour se concentrer sur sa voix mais elle sentit le mal de crâne de nouveau poindre. L’après-midi allait être long.

Beren continua son exposé, leur expliquant à présent brièvement comment faire avancer et arrêter leur monture par différents mots et claquements de langue.

– Alors vu vos têtes d’ânes canés je vais m’arrêter là pour la théorie, grogna-t-elle finalement. Je veux un volontaire pour être le premier à essayer de monter.

Dürdane vit Onder s’élancer afin d’être choisi avant Erkan et ainsi pouvoir montrer à toute la classe son savoir-faire légendaire... Jaloux et prétentieux, cet être était vraiment insupportable, songea la jeune fille. Ce que lui ne s’aperçut pas en revanche, tout à sa précipitation qu'il était, fut qu'Erkan n'avait pas esquissé le moindre mouvement, le laissant ainsi gagner par forfait. Dürdane se demanda pourquoi, alors qu'Erkan aurait adoré pouvoir faire le pitre devant tout le monde en grimpant sur son dromadaire. Son ami ayant compris ses interrogations lui fit un clin d’œil avec un sourire avant de reporter son attention sur Onder.

Le garçon parvint parfaitement à mettre la bête à genoux, puis il mit son pied gauche dans l’étrier et bascula tout son poids dessus décollant son pied droit du sol dans l'optique d'enfourcher le dromadaire mais ce dernier ne lui en laissa pas le temps, il se releva immédiatement, déstabilisant Onder qui se retrouva alors les fesses dans le sable.

Toute la classe pouffa de rire tandis que le garçon se releva raide et l’œil assassin, il s’épousseta comme si de rien n’était, plein de colère de s’être fait avoir ainsi.

– Tu vois, il y a toujours un retour de bâton pour les mauvaises personnes, chuchota Erkan en souriant.

– Tu savais, n'est-ce pas ? lui demanda Dürdane, plus pour la forme que pour la réponse qu'elle connaissait déjà.

– Bien sûr, ma sœur m'avait déjà parlé de ce cours !

– Ouais, je savais bien que j'aurais dû vous parler de quelque chose d'important avant de vous laisser essayer...

Beren ne semblait pas le moins du monde désolé et même si son visage restait impassible Dürdane sentait que ça avait l'air d’être un bizutage classique qu'organisait la fratrie pour les jeunes Appelés.

– Après cette belle démonstration je ne peux que vous recommander d'attendre que mon frère ou moi venions vous tenir la longe avant de monter, reprit la femme.

Post III – 937 mots
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Dürdane Bēkara
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Dürdane Bēkara
Dim 03 Avr 2022, 02:14


Chaque Appelé se dirigea au hasard vers une des bêtes en attendant que les Idir viennent les aider.

Une fois de plus, Dürdane envia la joie de vivre et l’enthousiasme d'Erkan en le voyant sautiller d'impatience vers sa future monture tandis qu'elle ce n’était qu'un sentiment d'angoisse de plus en plus marqué qui l’étreignait à mesure qu'elle se rapprochait et qu'elle devait lever haut les yeux pour voir la tête de son dromadaire.

Comment je vais grimper et tenir là-dessus ? se demanda-t-elle affolée une fois aux pieds de l'animal et la tête penchée en arrière.

Néanmoins, elle n’eut pas le loisir de se le demander trop longtemps car à peine arriver à son côté le dromadaire essaya de lui pincer le bras plusieurs fois, Dürdane dû donc mettre toute sa concentration dans ses esquives et par miracle elle réussit à attraper la longe qui pendait du licol et à maintenir la tête de l'animal loin de son corps.

Il va être long ce cours... se répéta la jeune fille une nouvelle fois, déjà essoufflée.

– Bah alors, t'es pas très vivace toi on dirait ! entendit-t-elle à sa gauche.

Dürdane jeta un coup d'œil à son ami. À priori, sa chamelle n'avait toujours pas relevé la tête, se contentant de mâchonner des brins de foin devant-elle.

– Tu veux qu'on échange ? lança-t-elle avec espoir.

– Je te remercie mais si Isemli à choisi ainsi c'est qu'il y a sûrement une bonne raison !

– Oui forcément pour toi tout est un signe, mais tu pourrais penser à moi quand même... grommela Dürdane assez bas pour ne pas être entendu par son ami.

Elle reporta son attention sur son dromadaire mais sursauta en voyant l'imposante carrure de Bedri face à elle. Elle ne l'avait pas entendu arriver.

– À ton tour, fait baraquer ta bête, lui lança-t-il sans ambages.

Dürdane, toujours terrorisée à l'idée de grimper sur quelque chose d'aussi haut et mal à l'aise lorsqu'on la regardait, s’exécuta avec raideur. Lorsqu'elle mit son pied gauche dans l’étrier, elle cru voir l’œil de sa monture briller de menace. Elle se jeta avec empressement sur le pommeau afin de pouvoir se retenir si l'envie lui prenait de se redresser et de la faire tomber. Par chance, cela n'arriva pas.

– Va peut-être falloir penser à le faire se lever maintenant, grogna le chamelier, exaspéré par tant de lenteur.

– Ou... Oui, Srī Idir... bafouilla Dürdane.

Elle utilisa la technique que venait de leur enseigner Beren. Le dromadaire redressa ses pattes arrières en premier, la propulsant sans ménagement contre le pommeau de la selle, puis ce fut au tour des pattes avant et Dürdane bascula dans l'autre sens avec gaucherie.

La jeune fille entendit clairement Bedri soupirer avant de sentir la longe de son dromadaire tomber sur ses jambes, puis le chamelier s’éloigna vers un autre Appelé.

– Eh, Dane ! Tu sais qu'il vaut mieux ouvrir les yeux pour voir où tu vas, n'est-ce pas ? lui souffla Erkan qui venait lui aussi de monter sur sa monture.

En effet, Dürdane avait gardé les yeux clos durant toute la manœuvre et elle redoutait toujours de les ouvrir mais elle s'obligea à le faire. Grand mal lui en pris car elle vit à ce moment là qu'elle était juchée à plus de deux mètre de haut et à quel point le sol était loin d'elle. Elle referma donc immédiatement les yeux en se retenant de justesse de gémir.

– Bah alors, Dane, on a le vertige ?! s'amusa son ami.

– Tais-toi, grinça-t-elle, pas d'humeur à plaisanter.

Depuis le temps qu'ils se connaissaient Erkan savait quand il devait se faire discret et ce moment en faisait clairement parti. Dürdane lui en fut reconnaissante.

Ne regarde pas le sol... Ne regarde pas le sol...

Elle se répétait ces mots tel un mantra tout en se demandant comment pouvait vivre les gens grands en étant aussi loin de leurs pieds.

À chaque fois qu'elle ouvrait les yeux, elle avait l'impression que le sol se précipitait vers elle à grande vitesse. Elle se résolut donc à garder la tête en l'air le temps que cette sensation désagréable s'estompe. Mais elle n’était pas au bout de son calvaire car à peine stabilisée sur son dromadaire, il fallut le mettre en mouvement pour rejoindre la file indienne organisée par le Caporal Mokrani et sa démarche chaloupée ne lui fit aucun bien à l'estomac.

– Bien, je monte la vieille chamelle dominante, vos montures devraient la suivre naturellement, annonça le Caporal. Beren fermera la marche, essayez juste de ne pas tomber ! En avant la bleusaille !

Les jeunes Appelés sortirent donc de la carrière à la suite de leur Caporal. La chamelière n'avait cependant pas l'air ravi d’être là, vu le visage fermé qu'elle arborait. Néanmoins, Dürdane ne s'en soucia pas, focalisant toute son énergie à rester en selle. Elle avait les deux pieds posés sur le cou de l'animal, la rêne attachée au licol dans une main et un bâton recourbé dans l'autre, comme ce que leur avait expliqué Beren Idir. Mais tout son corps était crispé au point qu'elle n'arrivait pas à accompagner les mouvements du dromadaire. C’était donc extrêmement disgracieux et désagréable pour eux deux, et sa monture semblait le lui reprocher en se secouant régulièrement pour tenter de la déstabiliser et de la faire tomber.

Post IV – 893 mots
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Dürdane Bēkara
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Dürdane Bēkara
Lun 04 Avr 2022, 00:07


La colonne ainsi formée traversa une partie de la ville souterraine en direction des portes principales et partout où ils passaient les jeunes enfants s’arrêtaient de jouer pour les regarder en lançant des vivats joyeux et parfois même ils les accompagnaient en courant autour d'eux sur de petites distances tandis que les adultes les saluaient de la main.

C’était toujours un événement de voir les Appelés sortir de leur caserne car après tout ils étaient l'avenir de leur nation et Dürdane sentit le poids de cette responsabilité peser sur ses frêles épaules. Bien que noyée dans la colonne, la jeune fille eut l'impression que tous les regards la scrutaient elle, et cela la mit mal à l'aise. Elle tenta de se redresser, essayant d'avoir l'air digne mais sa monture en profita pour tenter de pincer un passant.

– Raah, sale bête ! grogna Dürdane en tirant fortement sur la rêne pour faire rentrer son dromadaire dans le rang.

Et pendant ce temps elle voyait Erkan, complètement décontracté, s'amuser et répondre aux acclamations par de grands signes, comme s'il était parfaitement dans son élément. Peut-être qu'un jour elle aussi elle y arriverait ? Songea-t-elle fugacement avant que cette pensée ne soit engloutie par ses angoisses.

Après un long moment – bien plus long que lorsqu'ils se déplaçaient à pied puisqu'il fallait faire des détours pour éviter les nombreux escaliers qui sillonnaient la ville de haut en bas – ils atteignirent la grande place devant l'immense porte à deux battants en pierre et en bois minutieusement ouvragés qui les protégeait de l’extérieur. Le Caporal Mokrani les fit s’arrêter sur le côté et les observa un instant. Il semblait fière d'eux, ça devait être quelque chose pour lui aussi d'amener ses troupes dans le désert pour la première fois, pensa Dürdane.

– Bien, je vois que personne n'est tombé ! On va donc pouvoir passer à la partie intéressante de ce cours.

Les soldats de la Garde en faction devant l'entrée répondirent au salut militaire du Caporal Mokrani puis ils se dépêchèrent d'actionner les mécanismes qui permettaient à la grande porte de se mouvoir. Un vent chaud aux effluves minérales les enveloppa alors.

En passant l’impressionnante porte, Dürdane se sentit toute petite, dominée par la majesté des lieux. Bien sûr, elle appréhendait sur ce qu'allait lui réserver le monde extérieur mais la pointe d'exaltation qui l'avait piqué au début de l’après-midi était revenue. Elle était fière de réaliser sa première sortie en dehors de Qaixopia et fière de faire son Askeri, elle était fière de faire partie de cette nation, de ce peuple, de cette race ; fière d’être Humaine. Certes, cette ville ne l'avait peut-être pas vu naître mais elle n'avait aucun souvenir de son arrivée lors de sa première année de vie et depuis, elle ne l'avait plus quittée, cela revenait donc au même pour Dürdane.

Et ce fut le désert.

D'abord un petit chemin rocailleux serpentant entre de hautes falaises, puis une chaleur écrasante lorsqu'ils en quittèrent l'ombre et arrivèrent dans le reg. Devant eux, des rochers sombres aux arrêtes tranchantes et des cailloux s’étendaient à perte de vue, la régularité du paysage était uniquement brisée par endroit par de petits buissons chétifs et rabougris. Un grand ciel bleu et sans nuage les surplombait. Dürdane réajusta son tagelmust [turban] sur son nez et sa bouche afin que l'air brûlant du désert ne lui assèche pas immédiatement la gorge. Elle appréciait avoir passé les heures les plus chaudes à manger et à se préparer dans la fraîcheur relative de Qaixopia. Malgré cela, la jeune fille ne tarda pas à transpirer abondamment sous ses habits.

Ils marchèrent ainsi en silence dans l'immensité du désert pendant une bonne heure. Les dromadaires, habitués, se suivaient sans que cela ne demande trop d'effort à leur cavalier, évitant d'eux même les cailloux traîtres et les creux du terrain. Puis le Caporal fit stopper ses élèves et les invita à boire – des outres en peaux de chèvres avaient été accrochées à leur selle avant le départ – avant de lancer :

– Bien, jusqu'à maintenant c’était facile, mais on va voir si vous avez compris comment diriger votre monture, seul ! Vous voyez cet acacia là bas, à 600 coudées [315 mètre] ? Eh bien, chacun votre tour vous allez y aller, en faire le tour et revenir. Ce n'est pas une épreuve de vitesse, allez y au pas vu que vos selles ne sont pas suffisamment sanglées pour la course. C'est compris ?

Il fit une pause le temps d'examiner ses troupes qui lui répondirent en chœur un « oui, Caporal ! ».

– Bien, Appelé Oukaci, dit-il en se tournant vers Onder, ta marquante participation de tout à l'heure te donne le droit de commencer cet exercice.

Au grand désespoir de Dürdane, Onder parvint cette fois-ci à correctement exécuter ce qui lui était demandé. Ce n’était pas forcément étonnant car malgré tout, il avait un bon niveau mais ça aurait tout de même fait du bien à la jeune fille de pouvoir rire encore un peu de lui.

Post V – 841 mots
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Dürdane Bēkara
Lun 04 Avr 2022, 00:25


Ce fut bientôt au tour d'Erkan, et cela dura un temps fou. Sa chamelle, lorsqu'elle n’était plus encadrée par le troupeau, avançait à un rythme extrêmement lent. Elle s’arrêta même un court moment pour grignoter quelques feuilles d'acacia sans qu'Erkan ne parvienne à la faire bouger.

Dürdane se demanda comment le prenait son ami, lui qui d'habitude s'illustrait dans quasiment tout ce qu'il entreprenait. Forcément, rajouter une composante animale faussait ses performances propres. Dirait-il toujours qu'Isemli avait bien fait de le guider vers cette vieille carne ?

Néanmoins, Dürdane s’inquiétait pour rien et elle le compris en voyant revenir Erkan avec son habituel grand sourire, fier de lui.

– Eh bien, je vous avais dit de ne pas forcer le pas mais là c’était sacrement lent, Appelé Jāmanī ! rugit le Caporal Mokrani.

– Je pense que cette belle bête a juste besoin d'un peu de temps pour s'habituer à moi, répondit Erkan sans se troubler.

– Parce que tu comptes la reprendre la prochaine fois ? lui demanda Dürdane, incrédule lorsqu'il eu rejoint le rang.

– Si je peux, oui, bien sûr ! Les résultats ne m’intéressent pas plus que ça, tout ce qui compte c'est le dépassement de soi, et mener cette chamelle est un vrai défi !

– Fayot... toussa Onder non loin d'eux.

– Et puis, si je ne me mets pas de handicap moi même, comment mes concurrents pourraient me battre ? rajouta Erkan avec un clin d’œil en direction de Dürdane.

Elle lui sourit faiblement avant que le Caporal Mokrani ne l'appelle. C’était à son tour.

Devant elle, l’immensité du désert s’étendait ; aride, rocailleux, inhospitalier.

Elle mit son dromadaire en marche mais celui-ci n'en fit une fois de plus qu'à sa tête, s’ébrouant de nouveau violemment et tirant sur la rêne. Elle dut lutter de toute ses maigres forces pour le faire avancer droit alors que lui ne voulait que faire demi-tour et rejoindre le reste du troupeau.

– T'es vraiment qu'une sale bête ! cracha Dürdane entre ses dents.

Alors qu'elle était quasiment arrivée à l'arbre, un poids immense s’abattit sur sa poitrine et elle en eu le souffle coupé. Les sons s’estompèrent autour d'elle, lui donnant l'impression de marcher dans du coton, et sa vision périphérique se brouilla, ne lui laissant contempler que l'infini et monotone désert près à l'avaler toute entière. La jeune fille haletait, paniquée par ce qui lui arrivait. Elle essaya de bouger sur sa selle, de se retourner pour voir ses camarades, mais le poids en elle l'en empêchait ce qui ne fit qu’accroître sa terreur.

Allait-elle disparaître corps et âme dans cette infinie étendue sans pouvoir rien y faire ?

Des pensées morbides tournoyaient dans sa tête à toute vitesse sans qu'elle ne puisse les contrôler. Puis tout prit fin subitement lorsque le poids dans sa poitrine faiblit. Elle s’aperçut alors qu'elle était à la moitié du chemin retour et qu'en face d'elle tout le monde la dévisageait avec perplexité. Elle se sentit rougir immédiatement et éprouva de nouveau un malaise. Mais celui-ci elle le connaissait bien, c’était la sensation de s’être inutilement donnée en spectacle...

Dürdane garda la tête basse en revenant se placer dans le rang, espérant que personne ne dise rien sur sa performance. Seul Erkan lui demanda discrètement si ça allait, elle ne put que hocher la tête faiblement. Ce n’était ni le moment, ni l'endroit pour en parler et les mots refusaient de toute façon de sortir de sa gorge sèche.

L’expérience l'avait ébranlée et elle la ressassa pendant tout le trajet de retour jusqu'à Qaixopia.

Que lui était-il arrivé ? Était-ce simplement une crise de panique dûe aux grands espaces ? Pourtant, le poids dans sa poitrine était particulier ; dense, lourd, elle l'avait sentit rampant, prês à s’écouler dans tout son corps...

En franchissant les portes de Qaixopia, Dürdane prit une profonde inspiration et s'enjoignit de ne plus y penser. Elle était en sécurité à présent, rien ne pouvait lui arriver à l’intérieur de la ville, n'est-ce pas ?

– Bien, les Idir vont vous aider à descendre et s'occuper de vos montures, repos la bleusaille ! vociféra le Caporal Mokrani une fois arrivé dans la carrière.

Dürdane se laissa tomber plus qu'elle ne descendit et une fois au sol ses jambes flageolantes manquèrent de céder, heureusement qu'Erkan était là pour la retenir.

– Quelle journée extraordinaire, tu ne trouves pas ? s'exclama-t-il tandis qu'ils se dirigeaient vers leurs quartiers.

– J'ai besoin de passer aux bains... furent les seules paroles que Dürdane lança en s’éloignant.

Post VI – 757 mots [Terminé]
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