La retraite
Vulpina

Intrigue ; Vulpina participe à la guerre des crocs mais ses plans ne se dérouleront pas comme prévu et elle devra abandonner le combat, un autre danger la menaçant.
RP lié ; La guerre des crocs - partie III

« Anne-Lise Vaughan, c'est ton nouveau prénom ? » Vulpina, qui était installée à son bureau pour prendre connaissance des derniers rapports rédigés par les hommes sous son commandement, esquissa un rictus contrarié. Elle n'eut pas besoin de lever la tête pour reconnaître la voix enfantine qui s'était élevée à l'autre bout de sa tente. Après une profonde inspiration, elle releva cependant la tête, ne prenant pas la peine de masquer son agacement sous un masque courtois comme elle le faisait habituellement. La petite connaissait parfaitement sa véritable identité. Elle ne serait pas dupée par sa fausse identité de magicienne : il ne servait alors à rien de prétendre être agréable. « Ilana. » fit la Vipère d'un ton glacial. Elle croisa les mains devant elle, sur les parchemins qu'elle étudiait précédemment. « Que me vaut le plaisir de ta présence ? » Sa venue tombait à un moment délicat. Si la sorcière s'était habituée à ses visites impromptues et agaçantes à Pabamiel, elle avait espéré que cela cesserait le temps de sa participation à la Guerre des Crocs. Elle avait visiblement eu tort. Au moins, elle pouvait se réjouir que la fillette ne se soit pas incrustée plus tôt. « Maman me manquait, alors je me suis dit que je viendrai te rendre visite. » « Et comment m'as tu retrouvé ici ? » L'enfant fit la grimace, hésitant un instant, avant de se décider à répondre. « Eh bien, je le sens, c'est tout... Je sais toujours où tu te trouves. » La mine de Vulpina se renfrogna. Sa soi-disant fille venait de confirmer ses doutes. Et cela n'était pas pour lui plaire. Ça n'arrivait pas souvent, mais elle avait espéré se tromper. « Je savais que tu étais très occupée, alors je ne suis pas revenue plus tôt. Mais... aujourd'hui, tu maman me manquait vraiment beaucoup alors... » Elle ne termina pas sa phrase, baissant plutôt les yeux vers ses souliers propres. Elle avait une apparence immaculée, qui dénotait au milieu de cet environnement de guerre où la crasse et la fatigue régnaient. Le moral des troupes n'aidait pas à rendre l'air plus respirable, bien au contraire. La mage noire aurait donné n'importe quoi pour profiter d'un bain quotidien - à la place, elle était cantonnée au même traitement que ses troupes : une douche glacée deux jours par semaine, lorsqu'elle était chanceuse. « Tu sais où nous nous trouvons ? » Ilana acquiesça lentement. « Sur le territoire des Vampires. » « Effectivement. » confirma la Raagus. « Tu sais donc qu'il est dangereux de venir ici. Les buveurs de sang raffolent du sang des enfants et de celui des anges... Avec tes deux grandes ailes, ils pourraient bien te prendre pour l'une d'entre eux... Crois moi, s'ils te voient ainsi, tu leur ferais perdre la tête. » s'amusa la mage noir. L'idée d'être enfin débarrassée de cette gamine n'était pont déplaisante. « Ils sont un peu sur les crocs. » laissa-t-elle échappé avec une pointe d'amusement. Le portail qu'elle avait mis en place parvenait à combler cette faille mais ça, la gamine ne pouvait pas le savoir. Du moins, c'est ce qu'elle supposait. « Ne t'en fais pas. Ils ne peuvent pas me faire de mal. » rassura l'enfant, se rapprochant lentement du bureau où était installée la capitaine. « Mais si ça te rassure, je peux ranger mes ailes. » Et, comme elle le disait, les deux appendices duveteuses se rétractèrent dans le dos de la magicienne, comme s'il ne s'était agit de rien. Vulpina fronça les yeux. Cet enfant possédait une dextérité déconcertante. Elle cachait bien sa puissance, derrière son air innocent.

« Tu ne m'as pas répondu, tout à l'heure. » reprocha la gamine, serrant sa peluche contre sa poitrine dans un geste réconfortant. « Tu as changé de prénom ? J'ai entendu des gens t'appeler différemmeent. » Depuis quand exactement la gamine était-elle arrivée ? « Oui. » « Pourquoi ? » « Pour te faire parler. » rétorqua l'adulte d'un air agacé, replongeant son attention dans ses papiers. Cette réponse sembla contrarier la petite, dont la mine s'était fait boudeuse. « Tu comptes restes ici longtemps ? Je n'ai pas besoin d'un pot de fleur pour me faire décoration. Tu peux retourner voir ton père, ou ta grand-mère, qu'importe. Du moment que tu n'es pas dans mes pattes. » Ilana soupira, avant de poser ses bras sur le bureau, y couchant la tête pour essayer de capter le regard anthracite de la fausse magicienne. « Tu sais, ma maman, je l'aime beaucoup. Alors... Il ne faut pas que tu m'en veuilles, d'accord ? » « Quoi, comment ça ? T'en vouloir pour quoi ? » Vulpina releva la tête, soucieuse. Ilana s'était volatilisée.

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Vulpina

« Vous en voulez aussi ? » demanda le Vampire avec un rictus amusé. Anne-Lise Vaughan posa son regard ocre sur la coupe carmine que tenait son interlocuteur. Si elle se trouva incommodée par la proposition ou répugnée à l'idée de devoir partager la boisson de son hôte, elle n'en montra rien. Au contraire, elle se fendit d'un sourire affable tandis qu'elle reportait son attention sur le buveur de sang. Vulpina avait trop longuement côtoyé le Dementiae pour que cela ne l'offusque sincèrement. « Sans façon, merci. » déclina-t-elle poliment. Le commandant haussa les épaules, l'air de trouver dommage un tel refus. « Vous ne savez pas ce que vous ratez. » souligna-t-il tout en prenant une première gorgée. « Un cru remarquable. » La bouteille avait été estampillée du nom des Anges qui avaient été saignés pour obtenir ce breuvage. « Je crains ne pas partager votre attrait pour le sang. Mais voyons le bon côté de la situation : c'en fera davantage pour vous et vos hommes. » Mensonge. Seuls les hauts gradés pouvaient encore bénéficier d'un apport aussi qualitatif. S'il n'était pas de première fraicheur, directement extrait du corps de leurs proies, ce sang-là restait malgré tout plus appréciable que celui que les soldats devaient sucer des vermines qui leur arrivaient quotidiennement. « Oui, c'est une façon de voir les choses. » répéta l'homme, lorgnant sur la femme qui se tenait en face de lui avec un regard prédateur. Il en aurait bien fait son prochain quatre-heure, s'il n'avait pas reçu l'interdiction de planter ses crocs dans leurs alliés. Si madame Vaughan n'était pas une Ange, les magiciennes avaient toujours trouvé grâce à ses yeux. Contrairement aux Vertueux, elles se laissaient aisément charmer, se prêtant au jeu de séduction avec une facilité rafraîchissante. C'était cette phase de conquête qui excitait le commandant. Embouteiller le Sang lui faisait perdre toute sa valeur : il aimait que ses repas se jettent à ses pieds, le supplie de se repaître d'eux.

« Bien. Dans ce cas, vous pouvez commencer votre rapport. » La fausse magicienne se râcla la gorge et jeta un dernier coup d'œil à ses notes. « La stabilisation du portail est un succès. Les convois depuis Myngrimu sont opérationnels depuis plusieurs jours. Vous trouverez le registre des importations dans les documents que je vous ai fourni. » Le noble feuilleta distraitement les parchemins énoncés. « Les ressources matérielles et humaines sont désormais assurées de façon pérenne, malgré les blocus Evershas. » La mage posa son talon sur une araignée qui passait près de sa bottine. « Nous continuons à essayer de les percer malgré tout, pour ne pas soulever d'interrogation et de suspicion dans le camp ennemi de part notre inaction. » Tant qu'on les croiraient coincés et démunis, les Vampires pourraient continuer à faire grandir leur force de frappe dans l'ombre, sans que les Hommes-Bêtes ne se doutent de quoi que ce soit. Cela leur donnerai un avantage non négligeable. Ils frapperaient fort, lorsqu'on les penserai abattus et prêts à abdiquer. « Mes hommes continuent de sécuriser le ravitaillement par de nouveaux chemins mais plusieurs de leurs réseaux ont été détruits... Le camp adverse semble posséder des ressources dangereuses... » Tous avaient désormais entendu parler des monstruosités que ces sauvages avaient engendré... Des créatures particulièrement dérangeantes pour leurs affaires. « Mes hommes continuent de former les recrues sans connaissance militaire. L'entrainement semble productif, leur progrès est encourageant. » « Ces monstres... » coupa le Vampire, balayant d'un revers de la main la question du renforcement martial de leurs alliés. « Nous devons trouver une façon de nous en débarrasser. Les meutes Eversha sont suffisamment complexes à gérer comme ça. Nous n'avons pas besoin, en plus, de devoir nous occuper ces immondices. Prenez plus d'hommes si vous en avez besoin, mais débarrassez m'en. » Anne-Lise vacilla imperceptiblement. L'ordre ne semblait pas lui plaire mais elle garda son ressenti pour elle-même. « Bien. » fit-elle. Elle n'avait pas d'autres choix.

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« Capitaine Vaughan. » La sorcière releva le regard sur la silhouette qui venait d'entrer dans sa tente. « Nous avons un problème. » annonça Steven, la mine grave. Vulpina mordilla l'ongle qu'elle avait coincé entre ses dents. Elle n'avait pas besoin de mauvaises nouvelles maintenant. « Qu'y a-t-il ? » « Nous n'avons plus de nouvelles de l'un de nos avant-poste depuis plusieurs jours maintenant. L'équipe de relève se prépare pour y aller plus tôt que prévu. Je souhaiterai me joindre à eux pour évaluer la situation. » La femme soupira. « Allez-y. Mais je veux un rapport détaillé dès votre arrivée. » concéda-t-elle, la fatigue creusant ses traits.

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Vulpina

Vulpina plaqua sa main contre son nez et sa bouche, essayant de masquer la puanteur qui venait de la prendre à la gorge, lui piquer le nez et les yeux. Elle retint un haut le cœur. Un sourire amer se greffa sur le faciès du Borja tandis que ses yeux lançaient des éclairs en direction de la femme qui le commandait. « Ne détournez pas les yeux, comtesse Vaughan. C’est le résultat de la guerre. » La sorcière n’avait pas fait mine de tourner la tête. Elle était habituée à ces images morbides, pour la simple et bonne raison qu’elle avait été l’autrice de nombre d’entre elles – quoi qu’elles ne fussent pas toutes aussi violentes que celle-ci. Néanmoins, la cartomancienne ne s’attardait jamais sur la scène du crime – elle emportait avec elle quelques trophées de ses meurtres pour revivre la scène comme elle l’avait vécu, s’arrêtant au stade où elle s'était arrêtée. Elle laissait l'étape de décomposition aux nécromanciens et aux bouchers. « C’est surtout mon argent qui part en fumée. » pesta la capitaine d’un air glacial. Une tension palpable s’installa entre les deux commandants. L’un ne supportait pas d’être sous les ordres d’une femme qu’il considérait comme incapable, et la concernée n’appréciait guère l’insubordination latente de son sous-fifre.

La créature, qui était restée discrète jusqu’ici, s’avança au milieu de la scène. Elle laissa courir son regard sur les cadavres des mercenaires. Son masque, qui la rendait anonyme, cachait également ses réactions et ses émotions – si l’on put considérer qu’elle était encore capable d’en éprouver. Elle s’était transformée en machine de guerre, insensible au carnage et à la désolation. Elle avait une mission, une tâche à accomplir, et c’était tout ce qui la préoccupait. La maîtresse des poisons s’approcha de l’un des hommes à terre et s’accroupi devant lui. Elle commença à examiner ce qu’il restait de lui, palpant des parties de son corps, reniflant ici et là. « Du poison. » confirma-t-elle sobrement en se redressant. Elle tourna sur elle-même, comme à la recherche de quelque chose. Vulpina ne sembla pas s’en préoccuper. Elle avait la mine sombre de ceux qui aspirent à la vengeance. « Comment ont-ils été empoisonnés ?! » Jade s’approcha d’une cagette dans laquelle elle fouilla. Puis sans demander son reste, elle sortit de la tente pour continuer son inspection du campement. Anne-Lise et Steven la suivirent. L’analyste sembla s’intéresser à une flaque désormais sèche, qui s’était mélangée à la boue du marécage. « De la façon la plus élémentaire qui soit… La nourriture. Leur plat a été empoisonné. La plante utilisée est originaire des marais. » La fausse magicienne fit volte-face pour confronter le chef des soldats. « Un espion ? »  demanda-t-elle. C’était presque un ordre. Elle avait besoin de réponses. « Ca me parait improbable. Mes hommes se connaissent tous. Ils auraient dû s'apercevoir de la présence d'un espion. Mais... J'imagine que tout est possible, malgré tout. Je n’en sais rien. » avoua-t-il, la mine sombre. « Manque-t-il l’un de vos hommes ? » « Non, le compte est bon. » « Et ils ont tous été identifiés ? » « Oui. » La brune croisa les bras sur sa poitrine, pensive. Se pouvait-il que l’un de leurs hommes ait été retenu en otage tandis qu’un ennemi prenait sa place ? Une fois son méfait accompli, il n’aurait eu qu’à replacer la dépouille de son pion. « Y a-t-il un homme dont l’état de décomposition ne concorde pas avec les autres ? Ou une mort différente ? » « Pas à première vue. Je demanderai à ce que l’on s’en assure de façon certaine. » « Ça ne servira à rien. Vous ne trouverez rien. » prédit Jane. Sous le regard pressant des commandants, la créature vampirique continua son explication. « La nourriture a été contaminée directement. Les aliments qui venait d’une nouvelle cargaison. » « Comment ? » La buveuse de sang haussa les épaules. « Peut-être les Evershas ont-ils intercepté la marchandise sans que vos hommes ne s’en rendent compte. Peut-être ont-ils saboté les provisions avant de les laisser volontairement fuiter, cadeau mortel pour ceux qui les recevraient. » « Attendez… » murmura le Borja. « Gressal ! » aboya-t-il. « Le rapport d’il y a trois semaines. » L’homme de main s’exécuta et lui présenta le parchemin demandé. Le chef le consulta rapidement, agité. « Là ! » fit-il, presque triomphalement. « Une attaque ennemie. Plusieurs de nos hommes ont péri mais ce n’était rien d’alarmant. Une attaque kamikaze pour leur dérober une livraison… » « Ca a dû être à ce moment-là. » confirma Vulpina en pressant ses doigts sur ses paupières closes. La perte de ses hommes l’horripilait. Elle ne rechignait jamais à sacrifier un pion lorsque la stratégie le demandait, mais elle détestait les gaspiller inutilement, lorsque son adversaire le lui dérobait par la force.

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Vulpina

Dolorès releva le regard sur la fillette. « Tu es sûre que ça va, mamie ? » demanda Ilana d’un air inquiet. La Mère esquissa un sourire morne. Non, elle n’allait pas bien. Elle était à bout de force. Cela se voyait. Son physique s’était dégradé : son corps émacié, son teint pâle, les gros cernes témoignant de ses insomnies. Ces derniers mois avaient été éprouvants. Elle avait essayé de cacher son éreintement, notamment auprès de ses descendants, de faire bonne figure lors de ses apparitions au sein des évènements publics de sa famille – apparitions qui s’étaient faites de plus en plus rares. Pourtant, les tracas qui la rongeaient avait fini par se répercuter sur son apparence. Les échecs s’étaient faits de plus en plus pesants. La certitude d’être espionnée n’avait pas arrangé sa situation – pourtant, elle s’était débarrassée de tous ceux qui présentaient le moindre doute. Elle ne parvenait pas à s’expliquer ses défaites à répétition. Comment Vulpina parvenait à avoir un coup d’avance à chaque fois. « Ne t’en fais pas, ma petite. »

La Nadhiv baissa le regard sur le pentacle qui avait été tracé au sol. Elle s’avança au centre avant de sortir une fiole contenant un liquide épais et noirâtre. Elle lorgna dessus quelques secondes, comme si elle craignait d’en boire le contenu, avant de se décider à passer à l’action. A peine les premières gouttes eurent-elles passé ses lèvres que la Mère fut prise d’une violente toux. Pourtant, elle se força à terminer le contenu de la fiole, s’étouffant presque. Le marquage au sol s’illumina, des lueurs tour à tour bleues et blanches éclairant la pièce obscure où la magicienne s’était installée pour lancer son sortilège. Finalement, après plusieurs longues minutes où Dolorès s’était mise à hurler de douleur et à se tenir le ventre, le calme revint, subitement, comme si les derniers instants ne s’étaient jamais produits ou n’avaient été qu’une comédie réaliste. Le souffle court, la mage redressa la tête. Elle observa ses mains, légèrement fébrile. « Enfin… » murmura-t-elle, tandis qu’une lueur inquiétante commençait à luire dans son regard. « Ilana. Retourne auprès de ton père. » ordonna la matriarche. Elle ne savait pas ce qui pourrait se passer ensuite, et elle ne voulait pas que la fillette soit témoin de ce qui risquait de se produire.

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« Qu’est ce que… » Vulpina s’immobilisa. Son corps se raidit, son souffle s’accéléra légèrement, imperceptiblement, mais suffisamment pour que la mage noir comprenne que quelque chose clochait. Elle fixa sa main gauche, tremblant légèrement. La douleur fut si vive, si soudaine que le cri n’eut pas le temps de quitter ses lèvres. L’alliée s’écroula à terre, tenant contre elle son bras, tel un membre blessé. La brûlure s’était faite incandescente. Sur sa main et son avant-bras, des cloques s’étaient mises à apparaitre. Finalement, un cri rageur parvint à percer la barrière de ses lèvres pincées. Affolée, la sorcière releva la tête, observant son environnement. Elle avisa une cruche sur son bureau, qu’elle fit voler jusqu’à elle à l’aide de sa télékinésie. Elle en versa le contenu là où la douleur était la plus vive. Cela sembla calmer légèrement la torture. Haletante, la commandante observa avec aberration les mots se former sur sa chaire : je te tiens. La nausée submergea la femme et elle se pencha en avant, avant d’être prise de convulsion violentes – elle régurgita ce qu’elle avait dans l’estomac.

Vulpina resta à terres pendant plusieurs secondes, fiévreuse, presque tétanisée. Que venait-il de se passer ? Elle tentait de ne pas se laisser engloutir par la panique qui menaçait de prendre le contrôle de sa raison. Lorsque la douleur s’était fait ressentir, la Mage avait craint une attaque des Evershas. Avaient-ils finalement décidé de les prendre de court et de passer à l’action ? Mais en voyant la menace se graver dans sa peau, la brune avait évincé cette théorie. Je te tiens. C’était un message personnel, directement dirigé contre elle. Anne-Lise Vaughan n’était nullement concernée par cette guerre de territoire – du moins, pas en temps qu’individu. Ces mots étaient destinés à Vulpina, pas à sa fausse identité.

La Raagus laissa un râle colérique lui échapper tandis qu’elle abattit son poing droit sur le sol. La menace faisait effet sur sa cible, bien plus que la concernée ne voulait bien l’admettre. Pourtant, elle ne pouvait nier la torpeur qui l’étreignait en cet instant. Quelqu’un avait trouvé le moyen de la blesser à distance. C’était, de loin, le plus gros progrès que ses ennemis avaient réussi depuis le début de sa fuite… Restait encore à trouver lequel de ses némésis avait réussi à exécuter ce tour. Non. Le plus pressant n’était pas de comprendre qui était à l’origine de cette mise en scène. Le plus urgent était de décamper de là. Elle ne savait pas si on l’avait retrouvé – la plaie ne signifiait pas forcément que l’auteur avait localisé sa proie – mais elle ne souhaitait pas prendre le moindre risque. Elle devait déguerpir, et vite.

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Steven entra dans la tente de commandement. « Capitaine Vau… ghan… » Le nom mourut sur ses lèvres. La tente était déserte. L’endroit était en désordre – des éléments avaient été récupérés à la hâte, comme pour indiqué que quelqu’un avait fouillé l’endroit.

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