De l'importance de mesurer les fessiers

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« Je me demande où est encore passé Lupètre… » demanda Sympan, à Adriæn et Læn, en marchant dans les couloirs. « Vraiment ? » articula le blanc, sur un ton faussement étonné. « Bah oui… Il ne veut plus rentrer des cours avec nous en ce moment… » « Il doit bien y avoir une raison. » se moqua l’Ondin. Cela dit, l’Ygdraë était toujours un peu lent à la détente avec le second degré. « J’aimerais bien savoir laquelle. » souffla le principal intéressé, d’un air consterné. Ça avait peut-être un rapport avec sa dernière étude en date : comparer les postérieurs des individus pour voir s’il y avait une différence notable entre les peuples. Il trouvait ça très utile, scientifiquement parlant. Il n’avait, d’ailleurs, jamais trouvé aucun papier là-dessus, ce qui reflétait un manque de sérieux crucial chez la communauté à laquelle il se disait appartenir ; et ce n’était pas celle des tarés. « Johan, est-ce que tu pourrais arrêter de bouder, s’il te plaît ? » « Me parle pas. » Sympan, qui marchait à la gauche d’Adriæn, se baissa légèrement pour voir le visage bougon du Magicien. « C’est pas grave d’avoir eu la pire note de la classe, tu sais. » dit-il, avec la voix d’une grand-mère parlant à un tout petit enfant, avant de ricaner. « Je vais te… ! » « Non non !! Adriæn ! Sauve-moi ! » « Même pas en rêve. » susurra la Sirène, alors que Sympan tournait autour de lui pour échapper à la claque inévitable de Læn. Heureusement, aucun des deux n’était très endurant et ils finirent par se lasser de ce petit jeu qui aurait pu très mal se terminer.

« Enfin, pour revenir à la conversation, Lupètre n’a pas dû aimer que tu le déshabilles en pleine nuit pour prendre les mensurations de ses fesses. » « Je ne vois pas pourquoi. C’est pour la science. » « J’espère que t’as pas fait ça avec moi, gros taré ! » Sympan offrit à Læn son plus beau sourire. Bien sûr que si, il l’avait fait. Il ne s’était rendu compte de rien. Il avait un sommeil affreusement profond. Il lui avait même mis des gâteaux apéritifs dans le nez sans qu’il ne se réveillât, une fois. Le seul sur lequel il n’avait pas réussi était celui-là même qui le regardait avec un sourire étrange, actuellement. Le soir où il avait voulu, la voix d’Adriæn avait retenti en un « N’essaye même pas. » Il était retourné se coucher. Cependant, dès cet instant, il avait su que quelque chose clochait avec la poiscaille. Depuis, il l’espionnait la nuit, en faisant semblant de dormir. Ce qu’il avait découvert - bien qu’il ne fût pas tout à fait certain de ce dont il s’agissait - valait son pesant de cacahuètes, d’après lui. Adriæn aimait bien se glisser quelques longues minutes sous les draps de Læn de temps en temps. Personne n’avait dû s’en rendre compte, sauf lui, évidemment.

« Ils vont revenir te voir, tes amis ? » demanda Læn, après avoir manqué de faire tomber son livre de cours et sa copie bardée de rouge. « Peut-être. Pourquoi ? Il y en a un qui t’intéresse ? » « Quoi ? » « En ami, je veux dire. Tekoa est avec moi. T’as pas le droit de me le prendre. Et Érasme et Dastan sont en couple. Ils se roulent de ces pelles… De quoi ramener la paix entre leurs deux races. » « Erk. » « La paix ne semble pas être au goût du jour. » dit Adriæn. Il était souvent d’humeur égale, ce qui agaçait Sympan. « Ce qui me fait remettre en question ta version de leur relation. » « T’es qu’un sale raciste, t’façon. » articula l’Ygdraë, en regardant l’Ondin avec un mou d’agacement. « Puis je ne m’inquiète pas trop que tu me voles Tekoa, Johannês : je sais que tu veux Lana. Elle te rappelle Adriæn, c’est pour ça. » Il ricana et entra dans la chambre qu’ils partageaient tous les trois avec Lupètre, avant de se faire frapper.

Là, et malgré l'obscurité relative, il vit, se stoppa et tendit les bras de chaque côté de son corps. Adriæn et Læn s’arrêtèrent et le dernier fit - cette fois - tomber son livre. « Qu’est-ce que… ? Qu’est-ce qu’une fille fait toute nue dans ton lit ? » demanda Adriæn, d’une voix qui, cette fois, avait un soupçon d’intonation. « Mais qu’est-ce que j’en sais, moi ? Oh ! Machine ! Tu fous quoi dans mon lit !? » lança-t-il, sans oser l’approcher pour autant. « Chut ! Elle dort. » susurra Sympan, avec un sourire étrangement psychotique sur les lèvres. Et, en effet, couchée sur le ventre, une jeune fille était en train de dormir là, ses cheveux châtains étalés sur son dos et les draps. La couverture ne la couvrait pas totalement. Elle était pâle. « Je te déconseille de mesurer son fessier. » articula Adriæn. En réalité, l’Ygdraë sentit comme un ordre de le faire dans le ton de sa voix. C’était très différent de la fois où il avait voulu étudier les fesses de Læn.

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De l'importance de mesurer les fessiers

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« Bon, j’en ai ma claque de cette meuf ! » lança Læn. « Quelqu’un la dégage ou je le fais ! Elle va salir mes draps ! » « Et comment elle ferait ça ? » « Elle est à poil ! Elle a peut-être même pas de culotte ! Elle va forcément baver sur mon oreiller ou je ne sais pas quoi faire avec sa mouille de fille. Puis, ça se trouve, elle a ses règles et mon matelas va être foutu ! » « Tu dis n’importe quoi. T’y connais rien en fille. » « Ah parce que toi oui ?! » demanda le Magicien, entre indignation et gêne cachée derrière sa colère. En vérité, à chaque fois que la question de la sexualité était évoquée, il se rappelait plusieurs rêves marquants. Il y avait celui avec la sœur d’Adriæn, bien sûr, celui qu’il aurait préféré oublier mais qui restait marqué dans sa mémoire. Et il y en avait un autre, avec une fille aux cheveux bleus qui l’avait chauffé tellement fort qu’il en avait eu une éjaculation nocturne. S’il la croisait dans la réalité, il allait lui tordre le cou à cette chaudasse. Bien sûr, même s'il savait que ce n’était qu’un rêve, il avait une drôle d’impression concernant une fille qu’il avait déjà croisé plusieurs fois : entre deux cours ou lors de la nocturne. « Taisez-vous. » dit Adriæn. « Oh ça va ! Pas la peine de jouer au chef hein ! » « Je suis bien obligé. Vous êtes pire que des enfants. Entre Sym qui n’arrête pas de te provoquer et toi qui cours droit dans ses provocations, je vais finir par ouvrir une garderie. » « Je cours pas ! Je pense juste que ce con a besoin qu’on le calme ! » « Gna gna gna » fit Sym, en tirant la langue au faux Magicien, avant de regarder l’Ondin. « Je vais la réveiller, c’est bon. »

Quelques secondes plus tard, le scientifique en herbe se tenait au-dessus de la belle endormie. Il lui trouvait quelque chose de magnétique. La pénombre conférait à sa peau une pâleur particulière. L’amour ne l’intéressait pas vraiment, ni même le sexe en lui-même. Ce qui faisait battre son cœur, c’était la connaissance et les expérimentations. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle il faisait croire à tout le monde qu’il était en couple avec Tekoa. Dans leur bande de quatre - cinq si l’on comptait Lucius - il fallait bien un peu de compétition. Et puis, il avait des desseins particuliers concernant ses camarades. Quant à Adriæn, Læn et Lupètre, il ne savait pas encore très bien quoi en faire. S’ils ralliaient le groupe de base, ça redessinerait sans aucun doute la totalité des relations. Læn s’entendrait bien avec Dastan et Tekoa. Adriæn, lui, semblait plutôt fait comme Érasme. Néanmoins, leurs deux peuples se détestaient, ce qui créerait inévitablement des frictions. Lucius, finalement, était l’intrus : la voix de la lumière dans un océan profond et sombre. Ils finiraient tous par se battre à un moment ou à un autre. Sympan avait déjà commencé son expérience à long terme, celle qui consistait à étudier le comportement de chacun en fonction de variables diverses qu’il ajusterait. Ce serait parfait.

L’Ygdraë se pencha sur elle et commença à renifler son dos, ses cheveux et son visage. Il ne sentit rien de particulier au premier examen. Elle n’avait pas l’air morte. Elle respirait, d’ailleurs. Son haleine était celle d’une personne qui avait passé une nuit entière de sommeil. Ça ne sentait pas très bon, en somme. Le jeune homme tira la langue et goûta la peau de sa joue. Elle ne se maquillait pas. Sa pâleur était donc naturelle. « BONSOIR ! » hurla-t-il à son oreille. Ils rentraient des cours, après une journée bien chargée. Elle avait dû sécher, même s’il ne comprenait pas comment elle avait pu atterrir ici. Derrière lui, Adriæn et Læn ne disaient rien, même si ça devait démanger le dernier de faire un commentaire désagréable, soit à Sympan, soit à elle. L’Ygdraë n’eut pas le temps de voir venir. Elle se réveilla en sursaut, se retourna et lui fit face, une expression sauvage clouée sur le visage. Le drap tomba jusqu’à sa taille et sa main vint se loger dans le cou du blond. « T’es qui ? » cracha-t-elle, comme un chat qui feule. Sa voix n’était pas très grave mais assez rocailleuse. Elle avait un grain particulier. Elle roulait les « r » aussi, mais ils ne s’en rendraient compte que plus tard. « Lâche-le. » intervint Adriæn, en lui attrapant la main. Ils avaient une force équivalente mais il réussit quand même à l’écarter. « Putain t’es vachement plate pour une gonzesse. » se moqua Læn, les bras croisés sur son torse. Il s’avança. « C’est mon lit, au cas où ! Alors bouge ton cul avant que je te le botte. J’ai pas que ça à foutre et je suis fatigué ! Je fais toujours la sieste après les cours ! » Sympan avait les yeux rivés sur le torse de la jeune fille. En effet, elle n’avait pas de poitrine, pas même un petit peu. Il sourit. « Il dort tout le temps mais c’est mieux. Enfin, moi, je le préfère quand il dort. Parfois il ronfle mais, au moins, il la ferme. » La main de Læn ne le rata pas cette fois. Il sentit l’impact derrière son crâne. « Aïeuh ! » « Ta gueule sinon je t’en colle une autre ! » « En fait, je suis tombé dans une chambre de comiques, c’est ça ? » murmura la jeune femme. « Qu’est-ce qu’elle dit ? » s’étrangla le faux Magicien. Il fut retenu par l’Ondin. « Et toi, tu es un homme. » constata Adriæn, le regard sur la faible bosse qui arquait les draps. « Ouais. Je remplace Lu… Lupin ? Quelque chose comme ça. » « Lupètre ! » s’exclama Sympan. « Oui, c’est ça, Lupètre. »

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Pieris s’adaptait bien à sa nouvelle collocation. Il ne faisait que croiser les trois autres puisqu’ils ne vivaient pas au même rythme. Lui allait le plus souvent aux cours de nuit. Parfois, il se rendait à des cours spéciaux la journée, en empruntant des couloirs sombres à l’intérieur desquels le soleil ne filtrait pas. Il allait à l’infirmerie, chercher des poches de sang qui lui permettait de tenir sans agresser personne, et passait parfois à la cafétaria, afin de « grignoter » entre deux cours. Les Vampires avaient, au fil du temps, développé tout un tas de produits dérivés à base de sang. Il les avalait goulument, que le sang fut solide, mou ou liquide. Il y avait même des glaces. Sympan en avait d’ailleurs mangé plusieurs, visiblement curieux de l’alimentation de son compagnon de chambre. Depuis, il s’était saisi d’un nouveau carnet et avait commencé à griffonner dedans des choses mystérieuses auxquelles Pieris n’avait pas encore accès.

Cette nuit-là, le Vampire n’ayant pas cours tout de suite, il avait trainé au lit plus que d’habitude. Il avait été obligé de changer de place, lorsque Johannês était revenu des cours. Pieris en ignorait la raison mais l’odeur du Magicien lui plaisait. Il n’était pas une vierge bénéfique mais il y avait quelque chose dans la fragrance qu’il dégageait qui lui donnait envie de le serrer contre lui et de nicher son nez dans son cou. Il voulait également le mordre, sa présence lui ouvrant l’appétit bien plus que celle des deux autres garçons. Lorsqu’il n’était pas là, il se blottissait dans ses draps et laissait son esprit imaginer son corps contre le sien et l’emprise qu’il pourrait potentiellement avoir sur le Magicien. Il n’était d’ailleurs pas sûr que Johannês fût Magicien. Il n’en avait pas le parfum. Toujours est-il qu’il se revoyait, dans sa vie précédente, à poser pour des peintres ou des artistes qui pouvaient, à l’aide de leur magie, capturer son image. Il aimait penser que le Taiji pût faire des scènes avec lui. Les adolescentes adoraient lorsque deux hommes se tenaient l’un à côté de l’autre, surtout lorsque l’un d’eux était efféminé. Il était certain qu’ils auraient pu faire battre bien des cœurs et mouiller bien des culottes tous les deux. Bien entendu, le désir sexuel était maintenant quelque chose qu’il n’éprouvait plus. Ses ardeurs se mesuraient davantage dans un autre acte : la morsure. Il y avait celle qui consistait à se nourrir et il y avait celle qu’il voulait pratiquer parce que l’idée même de mordre quelqu’un lui plaisait. Il voulait mordre Johannês pour cette dernière raison. L’imaginer lui conférait des frissons de plaisir et c’était ce qu’il faisait tous les matins, avant de s’endormir, et lorsqu’il se réveillait parfois en pleine journée, l’odorat bercé par les effluves du Mage Blanc.

Le Vampire, qui jusqu’ici était immobile dans la pénombre, fut attiré par un mouvement. Il tourna la tête silencieusement. Adriæn venait de se lever de son lit et se dirigeait à présent vers celui du Magicien qui alternait entre les ronronnements et les respirations bruyantes. Parfois, il ne faisait aucun bruit, tellement qu’il avait un jour pensé qu’il était mort. Le bleu avait le sommeil particulièrement lourd, tout le monde le disait en plaisantant et le Vampire ne pouvait que croire les deux autres. Dès qu’il se couchait, il s’endormait directement, et le lever du lit était un défi de tous les instants. Sympan lui avait raconté qu’ils avaient même réussi à l’habiller entièrement alors qu’il dormait et à le trainer dans le couloir. Là, il avait commencé à émerger. « Johannês ? » appela Adriæn, tout bas, avant de se pencher vers lui et de lui tapoter la joue droite. Aucune réponse ne fut apportée. Le Mage ne bougea même pas. Sa respiration resta régulière. Pieris, qui voyait parfaitement dans le noir du fait de sa condition, regardait ce qu’il se passait avec une forme de passivité, comme s’il n’était pas réellement dans la pièce. Les doigts de l’Ondin baissèrent doucement les draps du Magicien. Ils déboutonnèrent son haut de pyjama et écartèrent le tissu pour qu’il pût voir le torse du bleu. Là, le blanc amena sa main à son propre bassin, tout en l’approchant du visage de son ami. Pieris écarquilla les yeux lorsqu’il comprit ce qu’il faisait, dans le silence de la nuit. La respiration du Kælaria se fit plus dense et les mouvements de son bras plus rapides. Il se détourna au dernier moment, en poussant un râle presque inaudible. Il se baissa ensuite, pour essuyer ce qui était tombé par terre avec un mouchoir. Le Vampire pensa qu’il n’était visiblement pas le seul à aimer l’odeur de Johannês. Il se demanda si c’était un jeu entre eux, de venir se tripoter l’un l’autre pendant la nuit, puis se dit que ça ne le regardait pas.

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« Je me demandais… » commença Pieris. Ils n’étaient que tous les deux, avec Johannês. Ce dernier venait de rentrer dans leur chambre. Il devait sécher les cours. Il le faisait de temps en temps. « Ouais ? » demanda le bleu, en posant son sac sur sa chaise de bureau. C’était un bordel sans nom, si bien que le Vampire se doutait – sans les connaître – des résultats extraordinaires que devait avoir le Magicien en cours. Sur le plateau, des piles branlantes se levaient vers le ciel, composées de feuilles, de cahier, de romans, d’objets divers, comme ses gants de boxe et des rouleaux de parchemin. Pieris se disait souvent qu’au moindre tremblement de terre, même de force mineure, l’ensemble glisserait sur le côté et s’étalerait par terre dans un grand brouhaha. Il espérait que cet événement se déroulerait pendant la nuit, lorsqu’Adriæn serait occupé à faire ses petites affaires dans la pénombre. Il espérait surtout que ça réveillerait le Taiji. « Qu’est-ce qu’il y a entre Adriæn et toi ? » « Hein ? » fit son interlocuteur, en se tournant vers lui, comme s’il ne comprenait pas la question. « Vous avez l’air… proches. » « Ah ! Ouais, on se connait depuis qu’on est petits. » Il sortit des cahiers de son sac et les posa négligemment sur la pile à l’équilibre déjà douteux. « Je vois… » Pieris se dit que se connaître depuis l’enfance n’était pas une explication à ce que l’Ondin faisait. Parce qu’il avait, finalement, commencé à espionner dès qu’il le pouvait. De ce qu’il avait vu, le manège était toujours à sens unique. C’était toujours Adriæn qui se rendait proche du lit de Læn, soit pour se tripoter lui, soit pour tripoter l’endormi. Ce dernier réagissait parfois malgré son inconscience. L’Ondin ne se contentait pas de mettre les doigts. Il n’était cependant pas assez tordu pour tenter d’insérer quoi que ce fût dans la belle au bois dormant.

« Et… tu es attiré par les garçons ? » « Quoi ? » gronda-t-il soudainement. Sympan avait déjà averti Pieris que tout ce qui touchait les relations étaient comme tabou pour Johannês. Le Vampire ne comprenait pas pourquoi est-ce qu’il faisait tout un foin de ce qui était naturel mais, au fond, ça lui était égal. « Bah je ne sais pas… t’as pas de copine alors je me disais que, peut-être… » « Non. J’ai pas de copine parce que ça m’intéresse pas. » « Donc ça veut dire que t’aimes que les filles ? » « Mais t’es lourd à la fin. T’as un souci ? » fit-il, en s’approchant du Vampire. Il choppa le col de Pieris. Celui-ci essaya de reculer mais n’y parvint pas. Les effluves de son sang lui chatouillèrent les narines. « Non non, c’est juste par… curiosité. En admettant que tu doives te marier, tu préférerais que ce soit avec une fille ou un garçon ? » Le Magicien fronça les sourcils. « Mais tu veux quoi à la fin ? T’es attiré par moi ? C’est ça ? » fit-il, en le relâchant, comme si l’idée même lui avait brûlé la peau. « Je suis un Vampire. » « Et alors ? » « Je n’ai pas de désir sexuel. Par contre… c’est vrai que j’aimerais boire ton sang. » dit-il, avant de lui montrer ses dents et de terminer sa démonstration par un baiser dans le vide. « … Erk. » émit le Mage, avant de le lâcher.

Pieris replaça correctement son haut. Il avait eu l’habitude de faire des mimiques pour contenter ses fans. Parfois, dans les bains de foule, certaines adolescentes étaient même arrivées à l’atteindre et à tirer sur ses vêtements, comme si elles désiraient se l’approprier tout entier. Se faire bousculer n’était donc pas une première. Ce qui l’étonnait, en revanche, c’est qu’il lui semblait qu’il n’y avait rien d’officiel entre Adriæn et Johannês. Soit le dernier mentait très bien, soit le premier abusait le Magicien. « Juste un peu ? » le pria Pieris. « Pourquoi est-ce que je te donnerais mon sang ? » « Pour tester. Certains aiment bien. » « Non. » Le Suceur de Sang grimaça.

« Et sinon… rien à voir mais j’ai un projet. » « Lequel ? » demanda le bleu, visiblement ravi de changer de sujet. « J’aimerais qu’on devienne modèles tous les deux. On pourrait monter une association d’élèves et porter les vêtements fabriqués par le club de tricot… » Son interlocuteur le regarda et se mit à rire. « N’impoooorte quoi ! » Il s’approcha de nouveau et, si Pieris craignit qu’il le prît de nouveau par le col, il lui offrit, au contraire, une accolade amicale. « Allez, je dois y aller. » « Déjà ? » « J’ai boxe. » « Penses-y quand même… » « Ouais c’est ça. »

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