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 [Ère des Prophéties] - Lorsque les Royautés se multiplieront...

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2365
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Sam 11 Déc 2021, 19:03

[Ère des Prophéties] - Lorsque les Royautés se multiplieront...  - Page 2 Fznv
Lorsque les Royautés se multiplieront...
Eméliana & Astriid



Assise sur la proue du navire, les mollets nus d'Astriid s'agitaient mollement au dessus des flots céruléens, effleurés par intermittence par les gouttelettes salées des vagues s'écrasant sur la coque boisée. Ses yeux perdus au loin, elle s'efforçait de patienter pour le moment où la fine ligne de l'horizon se briserait sur la silhouette de l'île. De son île. Leur île, se corrigea-t-elle mentalement. L'Ygdraë demeurait dubitative, s'attendant à moitié à ce que le contenu de la lettre ait été rédigé par un petit malin souhaitant lui faire une petite farce, peut-être la même personne s'amusant à lui envoyer des colis anonymes sur la Princesse Noire. Mais le doute subsistait et elle avait pris la mer. Trop d'événements inexplicables avaient édenté le cours de son voyage pour ignorer les termes de la lettre, même quand ces derniers la désignaient comme étant la Souveraine de Qorus, petite île perdue au milieu d'un archipel, même quand ils nommaient également Eméliana Salvatore tête couronnée de cette même île. Plus que la perspective de la royauté, pour laquelle Astriid n'avait nul goût, c'était ce nom qui avait brûlé ses rétines lorsqu'elle l'avait lu et qui dansait encore devant ses yeux. Encore elle. Loin d'en ressentir de l'agacement, c'était sa curiosité qui était piquée, c'était tout son être qui ne pouvait résister à cet élan de revoir la princesse de glace.
Une présence se dressa dans son dos. «J'ai parlé avec l'équipage, on ne devrait pas tarder à arriver.» Astriid acquiesça pour signifier qu'elle l'avait entendu avant de se tourner vers Daràdir. Légèrement plus grand qu'elle, l'Ildra aux traits réservés l'observait avec inquiétude. Elle savait les pensées qui flottaient silencieusement entre eux. Il s'en était ouvert à elle la nuit dernière. Il prenait la lettre très au sérieux et avait été contre la volonté de la rousse de visiter Qorus. Mais lorsqu'à la suite d'une intense querelle entre Raïm et l'Eskët, Raïm s'était buté et, au comble de l'exaspération, avait déclaré qu'elle ne serait plus sous sa protection si elle persistait dans cette voie, il avait préféré suivre l'Eskët pour ne pas la laisser affronter seule l'inconnu. Tout aussi têtue, Astriid avait réservé une place sur un bateau dans l'heure qui avait suivi. «Ça va bien se passer. Tu n'as pas à t'inquiéter, je pense avoir connu pire. Je suis super forte maintenant, regarde !» Et elle plia son bras pour faire ressortir un biceps invisible. Cela ne fit pas sourire l'Ildra et Astriid soupira. «Je te promets d'accepter qu'on rentre au plus vite si jamais c'est trop dangereux, d'accord ?»

Un peu plus tard, le navire buta doucement contre le ponton en bois et des exclamations enthousiastes se firent entendre depuis le quai où une petite foule s'était massée. Les Ygdraës échangèrent un regard interloqué puis, sans perdre davantage de temps, Astriid descendit vivement l'échelle pour faire face à deux femmes. Elle les salua d'un sourire radieux. «Bonjour ! Il ne fallait pas vous déranger pour nous accueillir !» Les deux femmes se fendirent d'une profonde révérence qui cloua le bec de la rousse. L'une d'elle, une brune à la peau basanée et dont les prunelles d'obsidienne luisaient au fond d'orbites enfoncées, prit la parole. «Votre Majesté, bienvenue à Qorus. C'est un devoir et un honneur de vous accueillir. Votre arrivée et celle de sa Majesté Eméliana Salvatore étaient très attendues. Je suis Siobhán Oonasis, à votre service.» Astriid cligna des yeux très vite et réprima un gloussement nerveux qui montait dans sa gorge. «Alors c'est vrai ? Mince alors, si j'avais su...» Et l'Ygdraë passa ses doigts dans ses boucles emmêlées par le vent marin tout en paniquant intérieurement. S'était-elle seulement lavée le visage en se levant ? Sa robe en coton crème n'était-elle pas trop modeste ?
Le visage des deux femmes se figea soudain en un masque glacial en fixant un point derrière elle. «Oui ?» Daràdir, qui venait de rejoindre Astriid, ralentit et esquissa un sourire interrogateur. Le dos droit, une des femmes finit par déclarer du bout des lèvres en évitant le regard de l'Elfe. «Votre Majesté, nous ne pouvons accepter que votre compagnon vous suive.» «Pardon ?» La question avait été posée sans animosité mais Siobhán baissa les yeux, apparemment en proie à un dilemme intérieur. Finalement, elle inspira et articula lentement. «Votre Majesté, aucun homme n'est accepté sur notre île. C'est un précepte que nous honorons depuis toujours.» Les paupières closes, elle plaça ses bras en croix sur sa poitrine, les paumes sur ses clavicules et se balança d'avant en arrière sous l'oeil choqué des Elfes. «Aucun mâle ne foulera cette terre sainte.» Clama-t-elle d'une voix forte tandis que sa compagne acquiesçai avec force, les poings serrés le long de son corps. Sur les quais, un mélange de voix s'élevait, pareil à un grondement sourd. «Tels sont les mots de notre Déesse. Votre Majesté, il doit partir avant que nous n'attirions sur Qorus la colère de notre Mère.» «Je... Non !» Eperdue, Astriid attrapa le bras de Daràdir comme s'il allait disparaître dans un ruban de fumée. «Non !» Répéta-t-elle plus fort et Siobhán posa un regard désolé mais ferme sur l'Eskët. Doucement, l'Ildra se détacha de la poigne de sa protégée. «Je vais rejoindre Raïm et les autres et demander à Solenn de venir prendre ma place. Va, elles ne te feront pas de mal, tu ne crains rien. Nous risquons d'envenimer les choses si je reste.» «Mais !» Protesta Astriid avant qu'il ne la fasse taire d'un doigt sur la bouche. «Ce ne sera pas long. Promets-moi juste d'être prudente. Je me méfie davantage de cette Princesse Noire que de tout ce qu'il pourrait se cacher sur cette île.» Silencieusement, elle hocha la tête, pas certaine de pouvoir suivre cette dernière recommandation.
Refoulant la boule d'angoisse dans le creux de son ventre en le voyant s'éloigner sur le navire, Astriid se tourna vers les deux conseillères. Plus sereines depuis le départ de Daràdir, elles s'inclinèrent à nouveau et Siobhán lui indiqua de la suivre, l'autre femme choisissant de rester pour attendre la venue de l'autre Souveraine. Par delà le quai, une épaisse forêt se dressait, ses feuilles d'or, d'ocre et de grenat dissimulant à l'Elfe le reste de l'île.

1114 mots
Le particularité de Qorus est qu'elle n'est habitée que par des femmes.



[Ère des Prophéties] - Lorsque les Royautés se multiplieront...  - Page 2 Aoyv
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Typhon Gargantua
~ Eversha ~ Niveau V ~

~ Eversha ~ Niveau V ~
◈ Parchemins usagés : 913
◈ YinYanisé(e) le : 09/01/2019
◈ Activité : Chasseur [Rang III] & cuisinier [Rang III]
Typhon Gargantua
Dim 12 Déc 2021, 19:52



Un sentiment de désespoir régnait sur le navire qui guidait la meute eversha jusqu’à sa mystérieuse destination : l’île de Sylmoé dans l’archipel de Maggie. La lettre d’invitation affirmait que Typhon deviendrait roi, une sorte de chef selon toute vraisemblance, d’une des îles de l’archipel. Normalement, un vulgaire bout de papier n’aurait pas pu sauver Typhon des manigances du Grand Totem Rakel, le dirigeant de l’Antre des marais et le frère de la Déesse-Totem Ava, mais la puissance magique de cette lettre dépassait l’entendement. Une seule entité connue des Evershas aurait pu disposer d’une telle énergie, Phœbe. Et bien que la déesse de la lune et de la nature ne semblât pas impliquée dans cette affaire, le fait qu’une entité qui lui était égale, voire supérieure, s’intéresse à Typhon fut sans équivoque sur la décision de Rakel. Ce dernier se débarrassa sans hésitation de son nouveau pantin et de tous ceux qui l’entouraient.

Après avoir été exilée du Rocher au Clair de Lune pour mener la Guerre des Crocs, la meute de Gargantua se retrouvait maintenant exilée de l’Antre des marais. Considérant que l’Antre des marais était déjà une terre d’exile pour les Evershas, c’était dire la gravité de la situation. Si Typhon avait perdu la faveur de Phœbe, alors lui et ses proches étaient bannis à vie de toutes les terres evershas, présentes et futures. Leur seule chance de retour était de prouver, sans l’ombre d’un doute, que l’intérêt divin que recevait Typhon se faisait avec l’accord de la déesse de la lune et de la nature. En d’autres mots, il devait recevoir la bénédiction de la Déesse-Totem en personne. Après un double exile, c’est l’intervention personnelle de Phœbe qui était nécessaire simplement pour rencontrer Ava.

Les chances d’un jour revoir les terres ancestrales evershas étaient bien mince…

***

Le début de la traversée vers l’archipel de Maggie se passa en silence. Plusieurs étaient encore sous le choc des événements qui se déroulaient à une vitesse folle. Pour redonner un semblant de direction à sa meute, Typhon convoqua un conseil de meute. Bien qu’exilé, le chef avait toujours la responsabilité de veiller au bien-être de sa meute. S’il voulait éviter que ses membres quittent la meute et se dispersent, il fallait impérativement gérer la rancœur qui s’était accumulée contre deux des membres qui avaient trahis Typhon au profit du Grand Totem Rakel, Gaïa, la mère d’Échidna, et Ladon, le guérisseur de la meute et ancien conseiller de Typhon.

Typhon pris place le premier dans la cale du navire, le seul espace assez spacieux pour accueillir toute la meute en un seul endroit, sans risque de perturber le travail des marins qui avait le contrôle du bateau. Bien que la meute ne comptât plus que neuf membres, ils dépassaient presque tous les deux mètres et leur poids combiné dépassait la tonne. S’il fallait que les esprits s’échauffent ou que certains se transforment, les marins de tailles ordinaires n’auraient pas fait le poids et auraient pu être blessés ou projetés par-dessus bord.

Le chef de meute avait récemment pris du poids avec tous les tributs en nourriture qu’il recevait. C’était l’idée de Gaïa, qui avait reçu de Rakel la mission de couvrir d’infamie la meute de Gargantua. Ainsi, les survivants de la guerre devaient apporter une bonne part de leurs prises aux géants de la meute de Gargantua qui s’en empiffraient. Se faisant, une animosité grandissante prenait place entre les héros qui avaient reconquis Durienrisda contre l’envahisseur vampire et le peuple qui peinait à se remettre d’innombrables morts de la guerre. Si le chef de meute résista au contrôle mental qu’exerçait Gaïa contre le reste de sa meute, la représentante de Rakel contrôlait tout de même Typhon grâce à l’autorité du Grand Totem et des otages. Par chance, la lettre d’invitation permit à la meute de Gargantua de se dépêtrer de ce mauvais pas sans devoir confronter le Grand Totem, qui aurait plongé l’Antre des marais dans une guerre civile.

L’excès de corpulence de Typhon mettait à mal ses vêtements qui peinaient à le contenir. Ses formes débordaient disgracieusement partout où elles le pouvaient, alors que des lambeaux et du rafistolage tenaient tant bien que mal le tout en place. Cela dit, l’Augure eversha n’était qu’un peu trop corpulent à son goût. Quelques semaines, tout au plus, d’un régime plus adapté suffiraient à lui faire retrouver un poids plus confortable. Il faut dire que la tenue du guerrier avait été conçue dans le cadre de la guerre et qu’il n’avait tout simplement pas eu le temps de renouveler sa garde-robe avec les manigances de Gaïa. En temps de conflit, Typhon maigrissait pour stimuler l’agressivité de son Totem du tigre. À l’inverse, en temps de paix, il engraissait pour être plus pacifique. Quoiqu’il en fût, la situation vestimentaire du reste de la meute n’était guère mieux.

À la suite de Typhon, son épouse, Échidna, prit place à la gauche de son chef. À l’inverse du chef de meute, Échidna était tombée entièrement sous le contrôle de Gaïa. Malgré le lien mère-fille, Échidna était à l’origine de la transformation de sa mère en monstre hessha. L’épouse du chef subit plusieurs malédictions en représailles, ce qui avait fait d’elle une cannibale insatiable dont l’infamie s’était répandue aux quatre coins de l’Antre des marais. En soi, cette réputation n’était pas étrangère à la concernée. Cette dernière avait précédemment passé de nombreuses années à écumer l’Antre des marais pour capturer et dévorer les priants de Phœbe avant de rencontrer Typhon. À l’instar de son époux, Échidna avait gagné en corpulence depuis l’arrivée de Gaïa dans la meute. Et tout comme Typhon, Échidna n’avait fait guère plus que de retrouver son poids habituel. Car bien qu’elle ne soit pas du Totem du tigre, en tant que sang-mêlé Eversha-Sorcière, Échidna se comportait comme une lionne, plutôt qu’une chatte. Et depuis son gigantisme, la chatte avait surpassé la lionne.

À la suite d’Échidna, le seul Eversha normal de la meute prit place à la droite de Typhon. Il n’était ni un géant ni engraissé, alors il paraissait minuscule en comparaison avec les deux chefs de la meute. Pourtant, Lolong n’était ni petit ni faible. Son corps portait les traces de nombreux combats, démontrant son expérience et sa robustesse. La plus impressionnante de ses cicatrices, dessinaient une gigantesque mâchoire qui s’était refermée sur sa poitrine, acquise lors du duel qui l’opposa avec l’actuel chef de meute. Depuis cette défaite, Lolong s’était avéré un allié fidèle et fiable lors de la Guerre des Crocs. C’est ultimement sa capacité à faire profil bas et à éviter d’attirer l’attention qui lui permit de passer au travers des épreuves sur son chemin. Évidemment, un couple de géants-obèses aussi charismatiques, forts et puissants, éclipsait majorité des Evershas, mais Lolong avait pourtant tenu Typhon en respect pendant plusieurs jours avant sa défaite définitive. Et encore, il fallut au chef de meute la puissance de la pleine lune pour surpasser son rival. Lolong était toutefois si discret que nul ne réussissait à évaluer au premier regard la force réelle de cette force de la nature.

Une fois les trois meneurs de la meute installés, les quatre membres géants encore dans les bonnes grâces de Typhon prirent place sans ordre particulier. Renart et Herméline avaient passé la majorité de leur temps comme des otages, alors ils avaient échappé à l’engraissement de la meute. Malgré tout, ils se retrouvèrent sous une abondance telle que les deux renards arrondirent leur silhouette malgré eux. Ils se trouvaient toujours dans les limites de leur poids santé, mais des rondeurs ici et là témoignaient qu’ils n’étaient pas étrangers à la gourmandise. Les jumeaux Mivago et Rohk, au contraire, durent compenser la résistance mentale de Typhon et le traitement de faveur d’Échidna et furent gavés à outrance. Avec les soins et les manipulations de Ladon, l’associé de Gaïa dans la meute de Gargantua, le frère et la sœur gagnèrent une vingtaine de kilos en un temps record. C’est eux qui souffrirent le plus des manigances de Gaïa, car de Totems de faucon, leur surpoids avait un impact direct sur leur capacité à voler.

C’est une fois les sept membres de confiance installés en cercle que les deux membres condamnables furent invités à prendre place au centre. Ladon était désormais le géant le plus mince de la meute, alors que Gaïa était un monstre difforme composé du corps d’une araignée géante, le buste et les bras d’une femme, la tête d’un serpent cobra et la queue d’un scorpion. En soi, seul Ladon avait réellement trahi la meute. Gaïa faisant partie de la meute de Rakel, elle était plutôt une ambassadrice qu’une membre. Cela dit, elle avait été formellement acceptée par Typhon, qui croyait alors, à tort, avoir réussi à s’entendre avec la Hessha. Ils se retrouvaient maintenant tous les deux privés de la protection du Grand Totem et avec nulle part où aller.
« Cette meute a été fondée lorsque moi, Échidna et Renart, avons vaincu le monstre Gargantua et apporté sa chair pour nourrir les premiers membres pendant la Saison des Neiges, annonça Typhon. Hier, le monstre Gaïa et le traître Ladon ont cherché à conduire cette meute à sa perte. Aujourd’hui, ils cherchent à nous joindre. Que chacun manifeste son choix : dévorer ou vivre en compagnie de ceux qui vous ont offensé. Je donne la parole aux membres les plus récents en premier. »

L’un après l’autre, les membres de la meute préférèrent vivre avec Gaïa et Ladon plutôt que de les dévorer. Malgré le ressentiment de plusieurs à l’égard de Gaïa, en particulier, aucun ne souhaitait obtenir rétribution au point de tuer. En dépit du passé, l’avenir semblait fourmilier d’obstacles à franchir. Gaïa n’avait que Typhon comme rival dans la meute, et encore, elle lui était probablement supérieure, alors que Ladon était l’unique guérisseur du groupe. Chacun jugeait donc que leur chances de survies étaient plus grande avec Gaïa et Ladon que sans. La confiance prendrait du temps à se rebâtir, mais un Eversha prioriserait toujours sa survie à la rancœur.

***

Une fois l’acceptation de réintégrer Gaïa et Ladon dans la meute, il était temps pour les Evershas de laisser le passé derrière eux et de se concentrer sur l’avenir. Ils accostèrent sur une île qu’ils ne connaissaient pas dépourvue de toute magie. Ils n’avaient donc aucun de leurs avantages raciaux sur la faune ni la capacité de prendre la forme de leur Totem. C’était un coup dur pour les changeurs de forme, mais la meute n’était pas prise au dépourvu pour autant. Qui plus est, sitôt débarquer, le roi de l’île et son entourage furent accueillis par le comité d’accueil de ses sujets.

Typhon avait encore du mal à comprendre les nuances de sa position, mais quand on l’escorta devant ses sujets rassemblés en foule, le chef de meute fut stupéfait. En tant que commandant eversha de la Guerre des Crocs, Typhon avait gérer des milliers de combattants, mais jamais directement. Sa plus grande réunion n’avait pas dépassé la centaine d’individus. Et encore, c’était quand Rakel est venu en personne pour organiser officieusement la dernière bataille de la guerre. Autrement, il n’avait rarement plus d’une dizaine de chefs à la fois. Voilà aujourd’hui que plusieurs centaines d’individus se tenaient en contrebas de la colline où tous pouvaient admirer leur roi.

Une seule fois dans la vie du tigre, avait-il était à la tête d’un si grand nombre de serviteurs et ce fut dans un rêve magique partagé avec son épouse. Cette dernière eut d’ailleurs tôt fait d’arriver à la même réalisation.
« Essai de ne pas dévorer le monde cette fois, lui murmura Échidna en référence à la méthode employée pour se sortir du rêve et revenir dans la réalité. »

1938 mots

Résumé : Typhon et sa meute s'établissent sur l'île de Sylmoé, dans l'archipel de Maggie après avoir reçu une lettre qui reconnaissait le chef de meute comme le « roi » de l'île. Cette invitation fortuite permettait à Typhon et aux survivants de sa meute d'échapper aux manigances du Grand Totem Rakel. Ce n'était pas la vie souhaitée au Rocher au Clair de Lune parmi les élus de la Déesse-Totem, mais c'était toujours mieux qu'une vie misérable à l'Antre des marais.

Particularités : Une végétation très dense et une faune particulièrement abondante.
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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4026
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Dim 12 Déc 2021, 21:04



Lorsque les Royautés


se multiplieront...


Mon corps reposait sur la toile d’un hamac, suspendu au-dessus du pont du navire qui m’amenait vers Noroé. Ce qu’il se passait autour de moi me semblait bien lointain. Les étoiles qui étincelaient dans les cieux se reflétaient dans mes yeux. Les éternels mouvements d’énergie entre les points scintillants me questionnaient. La carte du ciel avait changé. Ça me paraissait au-moins aussi incroyable que le fait que des personnes eussent pu faire de moi un Roi. Roi de quoi ? Je n’en avais pas l’étoffe. J’évoluais, proche des Dragons, en essayant de suivre les différents entraînements. Je me rendais compte que, malgré mes efforts, j’avais beaucoup de chemin à parcourir avant d’arriver à connaître tout de ces créatures que j’affectionnais plus que tout. J’étais déjà tellement reconnaissant de ma position au sein de l’Empire, tellement reconnaissant d’y être. Ma vie, pourtant, n’était pas si facile. J’aurais cru être heureux du simple fait de réaliser mon rêve mais, malgré ce bonheur bien réel, d’autres ombres finissaient toujours par ternir le tableau du magnifique paysage de mon existence. En grandissant, bien trop vite, je m’étais rendu compte que le monde n’était pas si beau et que mes proches pouvaient être amenés à me faire souffrir. Le gouffre entre mon père et moi que je sentais dans mon cœur ne me semblait pas pouvoir être comblé. Il était parti. Il avait été absent. Je lui en avais voulu. Et lorsque j’avais appris sa capture et les tortures qu’il avait subies, pendant qu’un psychopathe essayait de se faire passer pour lui, une chose en moi s’était comme brisée. Je l’avais détesté de ne pas être là, sans jamais m’interroger sur le pourquoi. Je l’avais haï en voyant la tristesse de Laëth, sans jamais chercher à le défendre. Et, à présent, je le fuyais. Je fuyais parce que je me sentais faible, parce que je culpabilisais de ces émotions invasives et mauvaises qui m’avaient broyé le cœur. Lorsque je me regardais dans la glace, j’avais l’impression de voir les yeux bleus d’Érasme étouffer les quelques notes de vert qui se promenaient entre le céruléen des miens. Je ne valais pas mieux que lui, parce que j’avais tourné le dos à l’homme qui m’avait élevé et inculqué toutes les valeurs qui faisaient de moi l’homme que j’étais, à présent. Je m’en voulais. Je m’en voulais tellement. Ce gouffre, jamais je ne pourrais le combler seul. Alors mon regard se perdait dans ce ciel qui semblait vouloir me fournir du réconfort. L’énergie, entre les étoiles, allaient quelque part. Elle ne se perdait pas, ne stagnait pas. Moi, je manquais de courage et je flottais au-dessus du vide de mon impuissance.

Je sautai du bateau une fois qu’il eut accosté. Mes pieds nus gouttèrent à la fraicheur de la mer. Sur la plage, des individus étaient là pour m’accueillir. J’avais l’impression qu’ils étaient heureux de me voir, malgré mes cheveux décoiffés et le petit dragon orange, pas plus gros qu’une tasse, qui était accroché à mon haut. Archibald ne pouvait par parler ici mais cela ne semblait pas le déranger. Mon pantalon, relevé jusqu’à mes genoux, me donnait une allure d’aventurier, d’après moi. Je respirai l’air et souris, comme si la bonne humeur ambiante était communicative. Puis, quand je fus prêt, je m’avançai vers tous ces visages inconnus. Je tendis une main, puis une autre, et encore une autre. Ma paume gauche appuyait de temps en temps sur l’épaule d’un villageois. « Nous sommes contents de vous voir enfin, mon Roi. » disaient certains. « Roi Lucius, c’est un honneur de vous rencontrer. » disaient d’autres. Je répondais toujours. « Tout le plaisir est pour moi. » « Merci, c’est gentil. » « Vous savez, je suis encore novice. J’aimerais réellement que vous m’expliquiez tout ce que vous savez à propos de cette île. » « Noroé, c’est beau comme nom, au moins aussi beau que cet endroit. » Car, oui, Noroé était un territoire vaste aux reflets bleus et argentés et aux hauts plateaux. La nature semblait y régner bien plus que les hommes et les femmes. Mon cœur, malgré lui, s’attacha tout de suite à ce lieu. Je passai des heures à faire le tour de chacun de mes soi-disant sujets. J’avais toujours du mal à le croire mais, malgré tout, je me prêtai au jeu. Je les écoutai parler d’eux, de leur maison, des travaux qu’ils avaient réalisés et de leurs projets d’avenir. Archibald devint vite une attraction, bien que les enfants les plus courageux n’osent pas le toucher. Ils se contentèrent de le regarder, de le pointer du doigt, de se pencher et d’essayer de communiquer avec lui.

Le lendemain, lorsque l’on me réveilla, ce fut pour m’annoncer la venue de l’autre Roi : Alcide. Était-ce l’Alcide que je connaissais ? Il n’y avait qu’une seule façon de vérifier : partir à sa rencontre.

Je fendis la foule jusqu’au navire de celui qui régnerait ici à mes côtés. Lorsque je le vis s’avancer vers la plage, mon cœur sauta dans ma poitrine. « Alcide ! » criai-je, en courant vers lui. L’eau entra de nouveau en contact avec mes pieds. Je me penchai vers lui. « Tu te souviens de moi ? C’est moi ! » Je vérifiais toujours, maintenant. J’avais tellement grandi que les personnes que je n’avais pas vues depuis longtemps avaient tendance à ne pas me reconnaître. « Lucius Paiberym ! Tu sais, on a fait de la luge ensemble au moins cent fois ! » On n’avait pas fait que de la luge. On avait joué à un milliard de jeux, lorsque j’étais encore enfant. En y repensant, peut-être que certaines de nos activités étaient  un peu… Hum. Des jeux d'enfants. Je me râclai la gorge. Lui, en tout cas, il n’avait pas changé. « Tu veux monter sur mes épaules pour visiter l’île ? » demandai-je, sans être certain de pouvoir le porter très longtemps. « Il paraît qu’il y a un volcan ici ! Par contre, il n'y a pas de magie. »

982 mots
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Kaahl Paiberym
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◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Lun 13 Déc 2021, 10:54



Lorsque les Royauté

se multiplieront...


Mon visage resta trois secondes de marbre. Un sourire en coin finit néanmoins par s’y former, lentement. Mon regard plongé dans le sien, je penchai la tête sur le côté avec insolence. « Qui êtes-vous ? » demandai-je. Ce n’était pas drôle en soi mais je n’avais pas encore la force d’affronter le sujet avec sérieux. Je lui avais parlé de ce qu’il s’était passé avec Laëth mais j’avais omis les autres fois, celles qui avaient succédé à ma rencontre avec l’Ange. Quand je me réveillais, incapable de savoir ce que j’avais fait la veille pendant dix minutes. Lorsque, en réfléchissant aux individus que j’avais rencontrés, je ne parvenais plus à me rappeler des traits de leur visage. Je craignais que ce fût une conséquence de mon état physique. Peut-être n’y avait-il pas que mon corps qui avait fini en charpie ? Peut-être mon esprit en avait-il souffert ? Ou peut-être n’avait-ce rien à voir. Je commençais à être âgé. Ce n’était pas naturel chez un Mage. Je ne pouvais pas écarter cette hypothèse, bien que de nombreuses autres s’entassassent dans mon cerveau, plus ou moins effrayantes. Pour le moment, je ne l’avais pas encore oublié, lui. Mais pour combien de temps ? Et si ça se produisait, je serais peut-être moins tolérant à l’égard d’un homme inconnu proche de moi qu’à celui d’une femme. On ne m’avait pas éduqué à me rapprocher des hommes, pas comme ça. J’avais donc décidé de noter tout ce qui était important dans un carnet et de glisser dans ma chaussure la façon de l’ouvrir, tout en espérant que la Mue résoudrait le problème. Tant que je restais chez les Magiciens, en partant du principe que je n’oubliasse pas être un espion, les conséquences seraient minimes. Je risquais le trouble de mes proches. Je n’aimais pas cette idée mais elle était plus acceptable que celle de me faire assassiner chez les Sorciers. Je ne me faisais pas confiance. Les artefacts rendaient les intérêts qui se battaient à l’intérieur de moi instables.

Je pris un air impérieux, avant d’utiliser ma magie pour faire ce qu’il demandait. Maintenir mon corps en dehors d’une chaise n’était pas si aisé mais j’y parvenais. Je pouvais créer l’illusion de me tenir debout ou de marcher. Ce n’était qu’une question d’habileté dans l’utilisation de ma magie. Je m’étais entraîné. « Content ? » demandai-je, tout en usant de télékinésie pour l’attirer davantage à moi. Avec son Ma’Ahid, mon pouvoir était bien plus limité, mais loin d’être faible. « Maintenant… » commençai-je, en défaisant sa ceinture. « Il va falloir penser à le devenir pour de vrai. » continuai-je, en baissant son pantalon. Je regardai ce qu’il y avait devant moi et souris. Je levai les yeux vers lui, un soupçon d'espièglerie dans mon expression. « Je vois que ça a l’air de te plaire de me voir à genoux devant toi, en effet. »

________________________________________

Je le regardais cuisiner, tout en signant quelques documents importants. Je n’aimais pas déléguer certaines choses. Je mandatais quelques avocats, parfois, pour me représenter lors de mes absences et signer à ma place. Néanmoins, je ne faisais pas confiance aux Sorciers sur le long terme. Les intérêts de chacun pouvaient varier et rares étaient les Mages qui ne pouvaient pas se faire acheter. Je vérifiais donc systématiquement à qui je donnais mandat. Je savais que Cyrius veillait mais l’homme était, lui-aussi, très instable. Il me manquait. Sa musique me manquait. Toujours est-il que nous procédions par l’intermédiaire d’un artefact qui permettait de me donner accès à un coffre où reposaient les documents que je devais signer. Plus j’attendais, plus la pile grossissait.

« Hum ? » Je regroupai les feuilles et les rangeai lorsqu'il apporta l'omelette. Je l’écoutai et finis par le fixer. Je pouvais nier mais je n’en avais pas envie. « Je ne désirais pas que ça se produise dans la réalité. Je n’ai pas provoqué le rêve mais, puisque nous y étions et que je pouvais le contrôler légèrement, je me suis dit que si tu l’avais inconsciemment, tu n’aurais plus envie d’elle consciemment. » Ce qui n’avait visiblement pas fonctionné, même si leur relation n’avait jamais été calme et apaisée. « C’était idiot. Surtout que tu n’as pas attendu que je t’y autorise pour la prendre en rêve. » déclarai-je, en coupant mon omelette. « Je sais que vous couchez ensemble. » Parce que, depuis le Monde des Rêves, en tant que Génie, j’avais accès à chaque rêve. Il fallait simplement trouver les bons.

Je matérialisai le Miroir et le posai sur la table, entre nous deux. Je savais que ça l’exciterait. C’était comme un conditionnement. À force de regarder Laëth en couchant, bien que nous le faisions de moins en moins, l’Ange était forcément devenu un fantasme et une cause d’excitation. J’avais voulu la préserver de lui tout en la lui jetant en pâture. Je soupirai et demandai. « Montre-moi Laëth. »

________________________________________

Je souris et cessai d’écrire. « Et je suis sûr qu’elle n’est pas la seule à imaginer ça. » répondis-je, en plaçant ma joue dans la paume de ma main. Mon idée n’était pas dénuée d’inconnues. Plus j’y songeais, plus elle me paraissait devoir échouer. Je n’étais pas en mesure de savoir exactement quoi faire dans le cas où Laëth finirait par connaître la date exacte du début de ma relation avec le Déchu. Elle datait d’avant la nôtre, la nôtre véritable. Parce que, au début, je ne m’étais rapproché d’elle que par desseins. C’était un sujet complexe et j’avais tant de choses à penser que mes histoires de couple me paraissaient presque dérisoires par rapport au reste. Ou, plutôt, elles devaient l’être. Je ne pouvais être en mesure de gouverner tout un peuple si la seule chose que m’obnubilait était ma vie affective. J’avais pris cette décision de jouer le rapprochement avec Adam et je verrais où celle-ci nous mènerait. À l’effondrement peut-être. Je savais que tout ce qui devait compter pour moi, en tant qu’Empereur Noir, était de contrôler le flot de paroles qui serait à même de sortir des lèvres de Laëth dans les cas m'étant les plus défavorables. Essaierait-elle de me vendre si elle se rendait compte de la profondeur de ma trahison ? Je me demandais également ce qu’elle penserait du comportement d’Adam envers elle, si elle venait à savoir. Ses manières bougonnes auraient, enfin, une explication. « Elle pourrait peut-être y arriver. » lui dis-je, tout en constatant que le navire venait de s’immobiliser.

1069 mots

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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Lun 13 Déc 2021, 20:57


Illustration - Shirlero

Lorsque les Royautés se Multiplieront


Il y a un instant, Idril Katzuta se tenait dans la salle d'amusement, en compagnie de son Jumeau, qui devait certainement s'être retourné, surprit de ne pas constater sa présence. Où aurait pu donc passer sa soeur, incapable de se mouvoir par elle-même ? L'Humaine aux ailes immaculées avait senti une douce chaleur dans son dos et en dessous de ses bras, avant d'être englobée dans un halo de lumière. À peu de choses près, cela ne l'avait pas inquiété, car cela lui rappelait lorsque son papa la prenait dans ses bras. Ça n'avait même pas duré une minute. Dans sa petite robe bleue, rehaussant la couleur de ses yeux, elle se trouvait désormais assise sur le sol, au milieu d'une étendue d'herbe, au-dessus d'une petite colline surplombant un village où l'activité battait son plein.

Beuwah !

Elle tendit le bras, essayant de saisir entre ses doigts la lumière qui devenait de plus en plus diffuse, avant de s'évanouir entièrement. À partir d'aujourd'hui, aux yeux d'Idril et des habitants de cet endroit, leur Dieu Protecteur serait « Beuwah » ...

Petite Reine.

Idril clignait des yeux, relevant ensuite ses mires vers l'homme se tenant devant elle. Il était très haut, avec des cheveux grisonnants, des yeux sombres comme de l'obsidienne et il portait, à ses yeux d'enfant, une armure brillante constellée de symboles variées. Jamais la demoiselle n'avait vu quelque chose de similaire et, pourtant, l'Humaine n'avait aucune crainte devant cet inconnu, redressant même le menton en signe de protestation.

Je ne suis pas petite !
Non, évidemment.

Il mis ensuite un genou au sol, se trouvant ainsi dans une position plus basse que celle se tenant sur son trône de bois, main sur la poitrine.

Je me nomme Midas, Petite Reine.

Il la scrutait, curieux de connaître le nom de sa Souveraine, mais celle-ci ne semblait pas daigner le lui transmettre. En vérité, Idril n'avait pas encore l'habitude des bonnes manières enseignées par sa mère et, vivant dans un endroit relativement luxueux, où était presque accompli chacun de ses caprices, pourquoi s'embêter ? Midas ne semblait pas en prendre ombrage.

Pouvez-vous vous lever ?
Non.

Ce n'était pas une marque d'arrogance ou de méchanceté, Idril ne pouvait réellement pas marcher. Elle savait se tenir debout, ou mouvoir ses jambes, mais elle ne voulait pas avancer. C'était ainsi. Pourquoi ? Parce qu'elle n'avait pas envie de s'épuiser inutilement, lorsque les bras de Momo, de Roro, de sa maman ou de son papa n'attendaient que ses câlins, voyons !

Il semblerait que vous soyez exigeante.

Il n'y avait nul sourire sur son visage strict, marqué par les ans, mais cela ne le dérangeait pas outre mesure, au contraire, Midas était un homme appréciant la discipline.

Et visiblement, la Créature censée vous amenée à nous à tenue parole, Petite Reine.

Idril clignait de nouveau des yeux en l'observant.

Tu veux dire Beuwah ?
Beuwah ?
Beuwah.

Il y eu quelques instants d'un silence profond. L'homme ne savait pas s'il s'agissait de la vérité ou tout simplement d'une méprise, dans tous les cas, jusqu'à ce que la vérité soit rétablie, l'Homme de la Lumière serait Beuwah.

Puisque vous ne voulez pas vous lever, Petite Reine. Permettez-moi de vous prendre dans mes bras et de vous montrer votre Royaume, ainsi qu'à ses habitants.

Sans marquer la moindre appréhension, l'Humaine levait ses bras dans l'attende qui ne la tienne dans les siens. Midas eu un moment d'hésitation, notamment en raison de la présence des ailes immaculées dans le dos de sa Souveraine. Ce n'était qu'une enfant et il devait veiller sur son éducation, pour le bien de tous, mais ses particularités propres le laissait perplexe. Serait-il à la hauteur ? Seul l'avenir lui dirait. Assise sur l'avant-bras gauche de son Conseiller, qu'elle ne connaissait pas vraiment comme tel, Idril observait également les alentours d'un air curieux, levant une de ses mains à la recherche du moyen d'attraper les nuages. Ils semblaient plus bas que ce dont elle avait été habituée dans les différents territoires qu'elle avait connus jusqu'à présent. Ils descendaient ensemble cette colline, arrivant vers l'entrée du village où se trouvaient des masures en bois. Plusieurs dizaine de personnes portaient la même armure que Midas, avec les symboles apposés dessus en moins. Ils étaient tous de jeunes adultes, avec des yeux clairs et des cheveux colorés, tout l'inverse du vieil homme qui détonnait dans l'ambiance chaleureuse se dégageant de cet endroit. Une jeune femme, aux longs cheveux noirs tressés, redressait son regard vers lui. Vers eux.

Midas, qui est-ce ?
Il s'agit de notre Petite Reine.

Cette dernière laissait tomber le tissu tenu dans ses mains avant de s'incliner devant Idril, ainsi que tout ceux qui étaient à porté de sa voix et qui l'avait entendu. En quelques minutes, ils étaient tous au courant.

Pourquoi ils sont comme ça ? demanda Idril, étonnée. Ils ont mal ?
Non, Petite Reine, c'est une marque de respect.
Pourquoi ?
Parce que vous êtes la Reine de notre île.

Idril ne comprenait pas vraiment ce que ça impliquait, ni ce que ça voulait dire. C'était sa maman, la Reine ! C'est ce que son papa disait souvent, elle l'entendait quand ils se parlaient  à voix base en se donnant des bisous. Est-ce qu'elle était comme sa maman, alors ? Une sorte de sentiment mêlant le bonheur et une immense fierté pulsait dans son corps.

Chouette ! s'exclama-t-elle. Je vais bien m'amuser !

Oui, elle ne serait pas aussi avenante sur des points cruciaux que ses parents, pas avant quelques années du moins, mais ce n'était pas le plus important en cet instant. Ils étaient tous heureux de la voir arrivée, après des années d'attende. Surtout qu'elle s'avérait être mignonne et avait des choses plumeuses dans son dos, démontrant son futur destin exceptionnel !

Avez-vous envie de quelque chose ?
Huuuuum, oui ! J'ai faim !
Dans ce cas, ils vont vous préparer à manger.

Il inclinait la tête en direction de ses camarades et ils se redressèrent, abandonnant presque leurs tâches pour se consacrer uniquement à la préparation de son repas tandis que l'homme à l'armure d'or lui faisait visiter les environs, l'occupant ainsi pour éviter son mécontentement.

Ooooh, c'est tout plein de brillants !
Il s'agit du Fleuve Pactole.

Midas prit de son temps en essayant de lui expliquer des concepts bien trop complexes pour son âge, mais Idril aimait écouter sa voix qui était loin d'être monotone. Surtout concernant la récupération de l'or au creux de la rivière dans un but de conception des objets. Elle semblait aimer ce matériau, mais le Conseiller ignorait que c'était à cause des talents de la mère de sa Souveraine. Ils retournaient ensuite au village, où elle dégustait des spécialités au coco, des mets dont elle avait l'habitude. Seulement, ces quelques heures l'avaient épuisée.

Midoû ...
Oui ?
Fatiguée.

En passant une de ses petites mains sur ses yeux, Idril bâillait en même temps. Elle essayait de se caler convenablement contre Midas, même son armure ne la dérangeait pas.

Reposez-vous, Petite Reine.

À son éveil, Idril serait retournée de l'endroit d'où elle venait sans que personne ne remarque quoi que ce soit.

Ainsi était la volonté de Beuwah.

Idril - 1200 mots | Les habitants ont tous un corps qui semble recouvert d'or, comme une amure


[Ère des Prophéties] - Lorsque les Royautés se multiplieront...  - Page 2 Chriss10
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Kaahl Paiberym
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Mar 14 Déc 2021, 08:52



Lorsque les Royautés

se multiplieront...


« Je ne t’ai pas demandé de m’accompagner. » Mon regard alla heurter les yeux du Prince Noir. « Surtout dans ton état de délabrement. » ajoutai-je. Il puait l’alcool à plein nez. Pourtant, depuis la veille, il avait dessoûlé, ce qui ne manquait pas de m’inquiéter. Érasme devenait, de plus en plus, un problème.

Comme s’il venait de lire dans mes pensées, il se leva et me rejoignit. Son corps presque collé au mien, il me rendit mon regard. Dans ses yeux, le mal riait. « Je m’inquiète pour toi, c’est tout. » susurra-t-il, proche de mon oreille. Je savais qu’il mentait. Il cherchait à me marquer, à me posséder. Il voulait être la figure masculine au-dessus de la mienne. En un mot : faire de moi sa chienne. Et il en était hors de question. À force de vivre avec Réta, j’avais fini par comprendre à quels jeux pervers ils s’adonnaient tous les deux. Si j’aurais pu considérer ce qui me servait de sœur comme une victime, j’avais compris rapidement que la folie de la Sorcière la conduisait à apprécier ce qu’Érasme lui introduisait entre les cuisses. Elle m’avait avoué qu’elle criait exprès, pour qu’il continuât. Lorsqu’elle cessait, il se lassait. « Moi aussi, tu sais. » lui répondis-je, avec une expression faussement tourmentée. « Cette relation avec ce Réprouvé… » commençai-je. « … c’est très mauvais pour ton image. » Un rictus déforma ses lèvres. Il était mauvais pour cacher ses émotions et ce qui tourmentait son cœur. « Nous sommes un groupe, Eméliana. Je ne choisis pas les membres de ce groupe. » répondit-il, d’une façon sèche qui m’indiqua clairement qu’il essayait de se défendre. Néanmoins, son argumentaire ne valait pas. Je devais être prudente dans ma réponse. Je me savais plus stratège que lui, mais sa croissance lui avait donné un corps d’homme. Il n’était pas aussi robuste que certains, mais une gifle de sa part me collerait au sol, vu notre différence de corpulence. « Je me questionne, c’est tout. D’un point de vue extérieur, tu sembles attacher beaucoup d’importance à ce roux. » « C’est que tu es aveugle alors, ma pauvre. » lâcha-t-il, en s’approchant encore. Je sentis son inspiration et son souffle tout proche de mon cou. « J’aime ton parfum, Eméliana. » « Merci. » répondis-je simplement, en me détournant de lui.

Je repris contenance en me déplaçant dans la cabine du navire. Mes doigts parcoururent les bibelots. « Au demeurant, tu ne devrais pas agresser sexuellement Réta. Si elle perd sa virginité, et à mon avis c’est déjà le cas, elle aura du mal à trouver un mari. » Il se mit à rire. « Il suffira de la tuer à nouveau. » « Certes. Mais ton comportement n’est pas digne d’un Prince. Les esclaves, si tu veux. Les domestiques, c’est douteux mais pourquoi pas. Tes sœurs, non. Tu devrais apprendre à t’arrêter avant d’avoir des problèmes avec ton père. Il a fait écorcher des hommes pour moins que ça. Est-ce que tu penses qu’il hésiterait avec toi ? Après tout, je suis son élève. Il est bien plus proche de moi que de toi. À ton avis, lequel de nous deux préfère-t-il ? » Un sourire mauvais et hautain apparut sur mes lèvres. Cette fois, je le regardai bien en face. « Surtout que tu n’es pas de sang royal. » Contrairement à moi qui, au bout du compte, était la seule vraie héritière de cette lignée, avec la prostituée de service. Avant qu’il ne réagisse, je glissai une dernière réplique. « Ne force pas ta chance, Érasme. Réta ne dit peut-être rien mais ce ne sera pas mon cas. Je sais ce que tu veux. Et c’est non. Si tu t’obstines, je serai obligée d’en parler à l’Empereur. »

Il y eut un silence, puis j’entendis ses articulations craquer. Il marcha jusqu’au meuble qui contenait les bouteilles, en prit une, deux verres et tira sur le bouchon. Le bruit caractéristique s’éleva, puis le champagne commença à pétiller dans les deux coupes. Il s’approcha de moi et me tendit l’une d’elle. Ce genre d’agissements ne lui ressemblait pas. Il me fixa avec un sourire que je lus sans aucune difficulté. Il disait : tu ne perds rien pour attendre. Cependant, il ne fut pas suivi d’actes ou de paroles en rapport avec le sujet précédent. « J’ai hâte de voir l’île que tu vas gouverner. » J’inspirai, le plus discrètement possible. Jusqu’ici, mon cœur avait tambouriné dans ma poitrine. Je sentais que je pouvais m’apaiser, à présent. À moins que ce ne fût un piège ? Jamais je ne pourrais dormir en sa présence. Je le savais tordu, plus que je ne pouvais l’être. Plus que la plupart des Mages Noirs de notre entourage. Sa pensée était mauvaise, tellement que je m’étonnais qu’il ne fût pas un Enfant d’Ethelba.

Lorsque nous accostâmes enfin, je me présentai à mes sujets. La présence du Sorcier à mes côtés m’avait empêché de penser à ce qui m’attendait durant tout le trajet. Essayer de contenir ses pulsions malsaines n’était pas chose aisée. Je n’avais donc pensé à Astriid que par intermittence, lorsqu’il me laissait en paix ou dormait. Ces moments étaient rares. Plus d’une fois j’avais cru qu’il allait tenter de m’embrasser, ou pire. Finalement, il n’avait pas osé. Je réussissais encore à le maintenir à l’écart mais je sentais que l’écart entre nous se creusait. Je ne devais pourtant rien en laisser paraître. Aucune faiblesse ne devait transpirer devant mes sujets. « Majesté ! C’est un honneur de vous accueillir. La Reine Astriid est arrivée il y a pe… » Il y eut un silence. « Qui est-ce ? » demanda la femme. « Mon frère, Érasme Salvatore. » « Je suis le Roi de Charmyë. » dit-il. « Je suis marié à sa Reine. » Dont il n’avait pas souhaité décliner l’identité. « Nous sommes navrées mais les hommes ne peuvent pas fouler le territoire de Qorus. Si vous désirez vous faire représenter sur notre île, vous devrez demander à votre Reine de venir. » Érasme cligna des yeux. « Pardon ? » « Tu as parfaitement entendu. » claquai-je, en me redressant, un sourire victorieux aux lèvres. Enfin, j’allais me débarrasser de ce furoncle. « À présent, mon cher frère, remonte sur le navire et repars sur ton île. » Ma jubilation était trop grande pour qu’il ne la vît pas. Un éclair de haine passa dans ses yeux. Sa main empoigna la gorge de la femme. D’autres vinrent l’aider pour repousser l’envahisseur. Elles étaient plus nombreuses que lui. Je ne restai pas. En m’éloignant, néanmoins, je l’entendis proférer des menaces et annoncer la guerre. Qu’il vînt, j’allais lui régler son compte. Et, à présent, j’allais enfin faire la connaissance de cette Ygdraë.

1133 mots

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Eiko
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Mer 15 Déc 2021, 22:16


Image par Douglas Murakami.
Lorsque les Royautés se multiplieront...
Bae


Bae déplia la lettre qu’il avait reçu il y a plusieurs semaines pour la lire une nouvelle fois. Il l’avait tant manipulée que le parchemin en était devenu froissé, les plis se fragilisant un peu plus à chaque fois. Il en connaissait désormais le contenu par cœur, comme une poésie apprise dans sa jeunesse et dont les vers se serraient cristallisés à jamais dans sa mémoire. Les lettres légèrement arrondies, l’encre bleue utilisée pour rédiger le message, tout lui semblait désormais familier. Malgré cela, le contenu de la missive paraissait toujours aussi improbable à son destinataire. Il ne pouvait s’empêcher de vérifier qu’il n’avait pas rêvé, que la missive lui était bien adressée. Une part de lui s’attendait même à constater que le contenu avait changé pendant la nuit, ou bien qu’il eût mal compris ce qu’on y avait expliqué. Pourtant non. L’exposé était clair, précis, il ne laissait aucune place à l’incertitude. C’était bien lui, Bae Yamada, qui avait été désigné comme souverain de l’île de Byssë. Lui et Natsumura. L’idée lui paraissait incongrue. Qui serait assez sot pour l’imaginer à la tête d’un gouvernement ? Il était loin d’avoir les compétences et les connaissances requises pour une mission de cette ampleur. Il était encore plus loin d’avoir les épaules pour gérer tous les tracas incombant à ce rôle. L’idée qu’il ne fut pas seul à porter ce fardeau ne l’apaisait guère. La Hanatsu était un personnage plutôt effacé, il se complaisait dans l’idée de satisfaire les besoins d’autrui, de créer le beau et l’enchantement, sans pour autant être sur le devant de la scène. Il n’était pas le soliste que tous observaient, mais un membre parmi l’orchestre, il faisait partie d’un tout.

Le blond fit courir ses perles azurées sur les lignes. Les mots s’imprimaient sur ses rétines sans parvenir à s’implanter logiquement dans ses pensées. Chaque lecture se soldait par un froncement de sourcil, un mal de ventre et une migraine causée par l’appréhension. Finalement, les mains légèrement tremblantes, il soupira avant de ranger la lettre dans un pan de son kimono, relevant le regard sur l’impressionnante montagne qui s’élevait, au loin. « Voici donc Byssë… » murmura-t-il avant de pencher la tête en arrière, ses yeux glissant vers le ciel qui plongeait progressivement vers une teinte mauve ou plus sombre. Les étoiles scintillaient timidement au-dessus de la mer d'Ostëra. Pendant un instant, Bae chercha, en vain, à retrouver les constellations qu’il avait tant contemplé à Maëlith, dans son enfance. L’idée que le ciel ne soit plus le même que là-bas l’inquiétait, bien qu’il fût loin de réaliser l’importance de ce bouleversement céleste. Il avait l’impression de perdre pied, que le temps lui filait entre les doigts sans qu’il ne puisse rien y faire : son embarcation glissait irrémédiablement vers l’île, l’entrainant de force vers un destin qu’il n’était pas certain de pouvoir accomplir.




« Bienvenu sur Byssë, votre Altesse. Nous attendions votre arrivé avec impatience. » s’exclama une jeune femme à la silhouette fluette et au teint de voix enjoué avant d’effectuer une prosternation exagérée. Bae esquissa un pas en arrière, ne sachant quel comportement adopter. Il regretta de ne pas avoir la présence rassurante d’Akiko pour le guider, ou bien l’insouciance d’Eiko – la situation avait paru naturelle à la petite fille, là où l’adolescent s’était enfermé dans des complexes et des angoisses. « Je… Merci de m’accueillir parmi vous. » fit le blond, avant de s’incliner également pour saluer l’autochtone. Le futur souverain se redressa, presque à contre cœur. Il sentit le regard de la foule qui était venu l’accueillir peser sur lui, mettant ses nerfs à rude épreuve. Les visages tournés vers lui étaient tous admiratifs ou curieux, bienveillants et souriants. Pourtant, cela ne le mettait pas plus à l’aise. Pour ne pas se laisser submerger, il essaya de se concentrer sur des points de détail – sur les étranges tenues des habitants, ou sur la marque bleue qu’ils portaient tous sur le visage : des arabesques bleutées qui n’étaient pas sans rappeler l’encre utilisée sur sa lettre.

Au milieu de cette foule d’étrangers, Natsumura ressortait tel un phare. Elle était soigneusement présentée, ses longs cheveux argentés peignés et sa tenue impeccablement repassée. Le souvenir de leurs retrouvailles lors du thé organisé par la Marquise Leenhardt lui arracha un sourire. Ca ne faisait pas si longtemps et, pourtant, cet évènement lui paraissait dater d’une éternité. « Bonjour, Natsumura. » fit le blond en se rapprochant de sa camarade. Sa présence l’apaisa légèrement et le nerveux décida de diriger toute son attention sur elle. « Comment vas-tu ? » fit-il en enlaçant son amie pour la saluer. Ce simple geste, qu’ils avaient effectué des milliers de fois lorsqu’ils avaient grandi ensemble à Maëlith, lui sembla étrange, ici. Epouse royale. Le duo amical se trouvait soudainement propulsé au rôle de fiancés. La perte de ses repères les plus élémentaires déstabilisait au plus haut point l’éphèbe. Il se racla la gorge, comme pour chasser son mal-être. « Ca fait longtemps que tu es arrivée sur l’île ? » questionna-t-il, relevant le regard vers le paysage derrière la blonde. La nature semblait omniprésente. Ici, pas de port ni de cité côtière. Le garçon fronça les sourcils. « D’où venez-vous ? Il n’y a pas de ville, ici. Où habites-tu depuis ton arrivée ? » La jeune femme qui avait accueilli le roi et qui était restée en retrait le temps des retrouvailles se rapprocha du duo. « Nous vivons dans un petit village, un peu plus au sud de l’île. » expliqua-t-elle. « Mais lorsque notre sentinelle nous a rapporté avoir aperçu votre navire, nous n’avons pas pu résister à l’envie de vous rejoindre ici. » « Oh. D’accord. » fit Bae, esquissant un sourire timide. Il se tourna vers les habitants qui patientaient calmement autour d’eux. « Merci d’avoir fait le déplacement… » remercia-t-il, faute de quoi savoir dire d’autre. « Où sont vos affaires ? Nous allons les récupérer et les rapporter à votre tente. » s’empressa l’hôte. Bae grimaça. Il avait apporté avec lui une lourde malle pour transporter ses tenues et ses effets personnels – son Hurdy-Gurdy, notamment. Ne sachant pas à quoi s’attendre, l’Orine s’était équipé pour tous les climats possibles. Bien sûr, lorsqu’il avait préparé ses bagages, il n’avait pas songé à la manière dont il les transporterait. Il était donc rassuré d’entendre que quelqu’un l’y aiderai mais il culpabilisait à l’idée de forcer quelqu’un de s’en charger à sa place.

« Nous avons beaucoup de chance. Vous arrivez pile à temps pour l'Andonaïa. La célébration commencera quelques jours seulement. après votre couronnement » l’informa la jeune femme. « L’Andonaïa ? » répéta Bae en se retourna vers Natsumura, un air interrogateur sur le visage. « Oui. La célébration en l’honneur de la grande Andora. » lui répondit cependant l’indigène.

1122 mots



[Ère des Prophéties] - Lorsque les Royautés se multiplieront...  - Page 2 B6vi

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Andrea
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Andrea
Jeu 16 Déc 2021, 13:58

[Ère des Prophéties] - Lorsque les Royautés se multiplieront...  - Page 2 Y54j
Lorsque les Royautés se multiplieront...
Bae & Natsumura



Les lamentations de Natsumura glissaient sur l'océan. Recroquevillée à l'arrière du navire, la danseuse cachait son visage derrière le masque de ses cheveux, ses bras cerclant ses genoux remontés. Un matelot, inquiet, s'approcha de la jeune fille gémissant sourdement. «Enfin, il ne faut pas réagir ainsi. Les gars et moi, on aimerait bien aussi recevoir un jour une lettre nous annonçant qu'on devenait Roi !» Il éclata de rire en frottant ses joues recouvertes d'une barbe de plusieurs jours. «Faut pas vous inquiéter comme ça Mam'zelle, on vous ramène chez vous si ça vous rend si malheureuse.» La tête toujours courbée sur elle-même, elle répondit d'une petite voix. «Ce n'est pas ça.» Interloqué, le marin se gratta la tempe. Il voulut se tourner pour cracher dans la mer avant de se souvenir devant qui il se trouvait. «Mais alors qu'est-ce qui vous chagrine tant ?» «Je suis hideuse ! Affreuse !» Eclata soudainement l'Orine en relevant brusquement des yeux larmoyants vers lui. Le bonhomme eut un léger mouvement de recul devant le tableau. Habituellement dépourvue du moindre défaut, sa peau était présentement parsemée d'une multitude de boutons rouges cerclés de blanc. «Je veux mourir !» Dramatisa-t-elle ce qui arracha un sourire au matelot. «Allons allons, on n'en arrivera peut-être pas à cette extrémité. Ce sont des choses qui arrivent. Ça va s'arranger, vous verrez.» Elle eut l'air peu convaincue mais cessa de renifler. «Ah bon ? Comment ? Avez-vous jamais vu d'Orine moche ?» «Non.» Admit-il sans se départir d'un sourire amusé. «Moi non plus !» «Mais vous êtes belle. Et vous pouvez arranger ça avec une de vos euh crème ou trucs.» Il savait qu'elle en avait puisqu'il avait lui-même transporté le lourd coffret et qu'elle l'avait presque fait trébucher en se collant dans ses pattes en lui répétant ô combien ses produits étaient fragiles et précieux et qu'il ne fallait surtout surtout pas qu'il fasse tomber le coffret. Satisfait, il constata qu'elle avait cessé de gémir pour réfléchir. «Bien, je vous laisse, on ne devrait pas tarder à arriver et je vais me faire fouetter par le second s'il me voie à bailler aux corneilles avec vous.»

Un peu plus tard, Natsumura ressortit de sa cabine après s'être changée avec la tenue qu'elle avait spécialement préparée pour l'occasion. C'était un ensemble qu'elle avait porté lors d'un spectacle de danse à Maëlith, tissé par les mains adroites de ses congénères et qu'elle portait pour les grands événements. Si elle était Reine, elle ne pouvait se présenter vêtue de son simple kimono blanc qu'elle portait habituellement. Son visage défiguré était presque revenu à la normale, disparaissant sous une couche importante de crème teinte. Elle jeta un regard inquiet vers le ciel limpide, craignant que son maquillage de sauvetage ne résiste à la chaleur. Mais il n'était plus l'heure de s'occuper de son apparence car le bateau venait de s'immobiliser. Un petit groupe d'autochtones s'était réuni sur la plage et l'aida à quitter la barque qui l'avait menée au terme de son voyage. Gênée par les marques de respect à son égard, Natsumura s'inclinait à chaque fois qu'ils s'inclinaient, ce qui en surprit plus d'un, jusqu'à ce qu'un homme aux traits plissés par les années se détache jusqu'à elle. «Bienvenue sur Byssë, votre Majesté.»

Natsumura couvait Bae d'un regard tendre. Son arrivée avait libéré la jeune fille de la pointe d'angoisse qu'elle avait éprouvé en arrivant sur l'île. Elle s'était sentie bien vite dépassée par les événements et voir un visage connu l'avait rassurée. Par bien des aspects, il lui rappelait Andrea et en cela, elle se sentait confortable à ses côtés. Accrochée familièrement à son bras, ils suivirent la délégation d'accueil tandis que la Hanatsu rapportait à son ami tout ce qu'elle avait appris. «J'ai beaucoup discuté avec Lhaurünn en attendant que tu arrives et cette île est fascinante ! Une bonne partie des habitants passe leurs journées à récolter une sorte de substance déposée par les lucioles la nuit sur la montagne. C'est grâce à ça qu'ils préparent la texture bleue qu'on voit sur leurs visages ! Je crois que c'est très sacré pour eux, pour prier et honorer leur Déesse.» Le dénommé Lhaurünn s'avança à leurs côtés. Ses longs cheveux d'un noir brillant descendaient dans son dos et des dessins complexes marquaient son visage à la peau basanée. «C'est exact. Andora est la Déesse du Lac et forme ainsi le cœur précieux de Byssë. Ses filles, les Andorelles se nourrissent chaque jour de sa force vitale pour alimenter l'île.» Toute excitée, Natsumura frappa à plusieurs reprises l'épaule de Bae en trépignant presque. «C'est un peu comme si l'île était vivante !» Le conseiller sourit, son cœur déjà gagné par l'émerveillement de la danseuse. «Elle l'est et nous pouvons en remercier Andora pour cela. C'est pourquoi nous célébrons sa grâce avec l'Andonaïa. En tant que souverains, vous aurez un rôle important alors nous sommes heureux de votre arrivée. Nous vous expliquerons tout en temps voulu mais nous devons tout d'abord terminer les préparatifs pour votre mariage et de votre couronnement.» «Alors nous allons réellement nous marier ? Ça ne te dérange pas Bae ?» Elle se pencha pour chuchoter dans son oreille. «Ce n'est que pour l'île, je ne crois pas que ce mariage soit valable ailleurs. Ça n'aura qu'à être notre secret.» Elle se redressa, les joues rosies par la marche autant que par les perspectives grisantes qui s'offraient à eux. «Nous devrions en profiter. Ce n'est pas tous les jours qu'une Orine peut obtenir un tel rang. Ma foi, je n'en aurai même pas rêvé dans mes rêves les plus fous !» C'était la vérité, comme toute Hanatsu, ses pensées et ses espoirs se portaient davantage sur le lien qu'elle formerait un jour avec son Aisuru qu'avec des projets personnels d'une telle envergure. Elle songea qu'Andrea n'aurait pas aimé une telle liberté. Que ce soit par des liens matériels ou sentimentaux, son frère ne s'épanouissait qu'en dépendant des autres, il n'était pas taillé pour un tel rôle.

1082 mots
Le particularité de Byssë sont les rivières souterraines, vénérées par les habitants comme étant les déités mineures, les Andorelles. Elles parcourent toute l'île en traversant des grottes en cristal.



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Jeu 30 Déc 2021, 23:03



[Ère des Prophéties] - Lorsque les Royautés se multiplieront...  - Page 2 Heki

Lorsque les Royautés se multiplieront...


« Bon, elle arrive quand ? »

J’étais plongé dans un bassin de trois mètres carrés. J’avais été heureux de constater l’existence de ce dernier mais ma joie avait nettement diminué lorsqu’aucune transformation n’avait opérée. En temps normal, j’évitais la mer et l’océan. Ma mère, bien qu’inconnue, était peut-être une folle dingue qui n’attendait qu’une occasion pour me « noyer ». Je n’étais pas certain de pouvoir mourir ainsi mais c’était quand même plus sympa à penser que le fait de mourir mâché par un requin ou je ne savais quel bête étrange. À ce propos, je ne comprenais toujours pas pourquoi les gens craignaient les requins et préféraient les dauphins. Devant la diversité de l’océan, les mêmes animaux revenaient inlassablement en boucle dans la bouche de mes camarades. Je ne savais pas si c’était amusant ou désespérant.

« Nous ne savons pas, mon Roi. »

Je fis la moue, en tenant dans mes doigts un semblant de couronne. Je la fis rouler plusieurs fois sur le sol, devant le regard surpris du domestique, et la posai pour profiter de mon bain. Pour une fois que je pouvais rester sous forme humaine, je n’allais pas me priver.

Je remarquai que mon sexe avait tendance à flotter. Je ne l’avais jamais vu, plongé sous l’eau. C’était assez… inattendu. Même mes jambes paraissaient bizarres, à bien y regarder. Mes pieds… Bon, c’étaient des pieds. Qu’ils soient à la surface ou dans l’eau, ça restait étrange. C’était comme si cinq petits champignons avaient décidé de pousser là. Je n’étais d’ailleurs pas au bout de mes surprises parce que je ne connaissais pas non plus le processus naturel chez les autres espèces qui voulait que la peau se flétrissent, après un contact prolongé avec de l’eau.

Je me mis à barboter dans le bassin et essayai de nager en battant des pieds d’abord, puis en imitant une grenouille. Qu’ils étaient ridicules, ces Bipèdes, à se contorsionner de cette façon. La brasse n’avait rien d’élégant, ce qui ne m’empêchai pas d’essayer à mon tour. Pas élégant et pas pratique. La totale. Je compris donc ceux qui préféraient couler plutôt que d'être vus à faire ces mouvements bizarroïdes.

« C’est quoi son nom ?
— Puisqu’elle ignore le vôtre, c’est sans doute plus équitable que vous ne sachiez pas le sien.
— Mais enfin ! Je vais régner avec elle. Il faut bien que je sache.
— Le mieux serait que vous l’épousiez même. »

Je me mis à rire. Épouser. C’était un mot de vieux. Il n’y avait que les vieux qui se mariaient. Je n’avais pas l’âge pour, d’après moi. Je devais d’abord finir mes études. Mon manque de culture m’empêchait de voir que de nombreux jeunes gens étaient mariés lors de l’adolescence, voire de l’enfance. Les mariages arrangés existaient. Dans mon cas, ce n’était pas ma mère qui allait organiser quoi que ce soit. Il aurait fallu qu’elle me connaisse déjà. Ensuite, un mâle ne valait pas grand-chose sur le marché du mariage. Puisque je ne savais pas faire des bébés, je ne devais pas être un reproducteur de premier choix. C’était ça, chez les Ondins. Mes muscles inexistants n’allaient pas faire la différence. Quant à mon père, ce n'était pas un modèle de mariage. C'était plus le genre d'homme à détruire celui des autres.

« Je ne crois pas que ce soit une bonne idée.
— Bien sûr que si. En grandissant, vous pourrez fonder une famille. »

Je le regardai et souris.

« Je ne veux pas d’enfants. Mes parents sont nuls. Je n’ai pas envie que mon gosse ressente la même chose par rapport à moi. Puis j’ai pas demandé d’exister. Si j’avais pu choisir, pas sûr que j’aurais voulu.
— Ne dîtes pas ce genre de choses, mon Roi.
— Je m’appelle Ikar.
— Roi Ikar. »

Je soupirai, pris ma respiration et disparus sous l’eau. J’avais l’impression que dire « Juste Ikar » à ce type ne m’amènerait rien. Il continuerait à me donner du titre en veux-tu en voilà. Après, je n’avais pas à me plaindre. Être Roi, ce n’était pas donné à tout le monde. Mes projets, avant de recevoir la lettre et de constater que le ciel avait totalement changé, se résumaient en finir mon exposé de biologie et à lancer quelques rumeurs sur des étudiants plus âgés. Rien de bien fou. Maintenant, j’étais Roi, j’allais avoir une Reine, et ce serait peut-être bien.

« Si je ne peux pas savoir son nom alors… elle est comment ?
— Je ne sais pas.
— Mais vous ne savez rien ! »

Je l’avais lancé comme ça, d’une voix plus capricieuse que véritablement agacée. Cette fille était un vrai mystère. J’allais le percer ! Dès qu’elle arriverait, j’irais la voir.

Lorsque sa venue fut annoncée, j’étais déjà habillé. J’avais décidé de ne pas paraître trop mal fagoté, des fois que ce soit une vieille femme acariâtre qui me reprocherait mon accoutrement à coup de baguettes en bois. Je n’en avais jamais vu, de baguettes en bois pour frapper les enfants, mais je pouvais les imaginer sans problème.

Vêtu d’un ensemble bleu nuit, je me dirigeai vers le bateau de la Reine. Ma future femme, d’après les domestiques. N’importe quoi, ceux-là. Le truc, c’est que ça aurait pu être n’importe qui, même ma future amoureuse. N’importe qui. Il y avait des millions d’individus dans le monde. Alors quand mes yeux remontèrent le long de la silhouette de Susannah et se posèrent sur ses cheveux bleus, l’étrange sentiment d’avoir été roulé m’enserra l’estomac.

« Ah. C’est toi. »

Je haussai les épaules.

« Je m’attendais à… quelqu’un d’autre. »

Quelqu’un d’inconnu, qui n’était pas dans la même école que moi. On aurait pu faire le voyage ensemble en plus. Ça m’aurait évité de poireauter.

933 mots
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Ven 31 Déc 2021, 09:16



Unknown

Lorsque les royautés se multiplieront...

Evénement | Alcide & Lucius



« Noroé, j’arrive ! En avant pour l’aventure ! » s’exclama Alcide, surexcité, debout sur la proue et son épée de bois tendue devant lui. Ses éclats de rire s’envolèrent, portés par la brise marine. Il courut en sens inverse, sautillant sur le pont jusqu’à la poupe. Là, il adressa au port de grands signes d’adieu. « Au revoir ! Au revoiiir ! » Sa joie de vivre était contagieuse : l’équipage tout entier souriait de voir ce jeune garçon pareil à un lionceau surexcité. Sa crinière blonde bondissait d’un point à l’autre du bateau. L’alizé soufflait sa propre allégresse entre ses mèches : Alcide ressemblait à un enfant sauvage, un petit prince abandonné en mer, encore drapé de ses atours royaux, mais l’âme libérée par les vents contraires et les grondements de la mer. Prince, il l’était ; roi, même. Il se dirigeait désormais vers une île dont il ignorait tout, sinon le nom. La lettre lui avait procuré une drôle de sensation, bien vite dissipée. Il ne s’imaginait pas roi ; roi de quoi ? Il avait froncé le nez, avant d’accepter l’idée. Cette missive avait appelé en écho ses souvenirs de Boraür : là-bas aussi, la magie intervenait sans que l’on eût manifesté l’envie de la voir s’exercer. Là-bas aussi, il se produisait des événements similaires, toujours nimbés de bienveillance et de convivialité. Dès qu’il avait établi le lien, sa réticence s’était envolée.

Roi. Il voulait être chevalier, mais après tout, pourquoi pas. De surcroît, à Basphel, on lui avait dit que le monde n’avait plus besoin de chevaliers ; car ils étaient en vérité des malfrats qui profitaient de la bonté et de l’innocence des gens pour les maltraiter. En repensant à cela, le visage du Magicien s’assombrit quelque peu. On ne lui avait pas communiqué cela pour le blesser ou le peiner – de toute façon, il ne percevait toujours pas la mesquinerie dont les autres pouvaient faire preuve –, pourtant, elle avait laissé en lui une empreinte douloureuse. Il se rappelait avoir secoué la tête et rétorqué : « Le monde aura toujours besoin de chevaliers, parce qu’il y aura toujours des monstres à combattre et des gens à défendre ! Moi, je serai chevalier, et je ne serai pas un malfrat ! Ce n’est pas parce que certains le sont que je le serai aussi ! Ça ne veut rien dire ! » Et il avait filé dehors. Il avait eu envie de pleurer, comme quand il cassait l’un de ses jouets ou renversait son chocolat chaud. Seulement, à Boraür, la magie de l’île réparait tous les torts et apaisait tous les tourments : alors, avant qu’une seule larme n’osât glisser hors de ses yeux, le jouet retrouvait ses fonctions et le chocolat retournait dans le bol. À Basphel, cette magie-là n’existait pas. Il ne s’en souvenait pas nettement : le souvenir était flou, comme dilué dans un verre d’eau. Mais il lui semblait bien que cette fois-ci, il avait pleuré.

Lorsque Noroé fut en vue, Alcide ne quitta plus la proue. Il fixait cet horizon de bleu et d’argent, le cœur palpitant. Et quand, enfin, la coque du navire mordit délicatement la rive, le jeune Magicien se précipita vers la rambarde d’accès, que deux marins finissaient à peine d’installer. Il la dévala à toute allure, jusqu’à sauter dans l’eau pour courir au plus près de la berge. Ses pieds nus goûtèrent au sable moelleux et ses chevilles à la caresse des vagues. Devant lui, une foule d’individus l’observait. Cela tempéra son excitation. Il les regarda, impressionné, et se demanda ce qu’il devait dire ou faire. Que faisaient les Rois devant leur peuple ? Ils devaient le saluer, comme n’importe qui. « Bonjour. » fit-il en levant une main intimidée. Avant qu’il ne s’avançât, on l’interpella. Le blond tourna la tête et vit qu’un grand brun se dirigeait vers lui, tout sourire. Bien qu’il ne lui fût pas étranger, il se sentait fort embarrassé de ne pas parvenir à retrouver son identité. « Oh ! » s’exclama-t-il enfin. « Lucius ! » Un large sourire éclaira ses traits. Alors comme ça, il allait gouverner avec Lucius ? Il se souvenait très bien de ses jeux avec le petit Paiberym – qui n’était plus si petit, désormais. De la luge, oui, mais aussi des cache-cache, des chats, des chasses aux trésors, des jeux d’aventure, des puzzles, des jeux de société, et d’autres divertissements, comme des bains pris ensemble, que les prémices de pudeur propres à son âge rendaient gênants. Il préféra mettre ces souvenirs-ci de côté, apparemment comme son ami.

Alcide sourit encore : c’était comme si rien n’avait pu entamer la joie qu’il éprouvait à cet instant. Il appréciait beaucoup Lucius. Quand les enfants Paiberym avaient emménagé sur Boraür, il avait été très heureux d’avoir de nouveaux compagnons de jeux. « Un volcan ! Ça a l’air trop beau, ici ! » s’enthousiasma-t-il. « Mais pas de magie… Enfin, c’est pas très grave. Je suis pas très bon en magie, alors c’est un peu comme si je vivais sans. » Pour cela, il avait vraiment hâte de rentrer à Boraür. « Tu peux te baisser, que je puisse grimper, s’il te plaît ? T’es drôlement grand, maintenant ! » Lui aussi, un jour, grandirait. « T’as demandé à Boraür de te faire grandir ? Quand je lui demande de me faire devenir grand et fort, elle ne veut jamais… » Il eut une moue pincée, avant que son visage ne s’éclaire à nouveau. Il venait de réaliser quelque chose. « Mais si je vais sur tes épaules, ça va pas gêner ton… » Il approcha son visage de l’animal orange. « Oh mais c’est vraiment un dragon ! » s’émerveilla l’enfant. « Comment il s’appelle ? »



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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Ven 31 Déc 2021, 12:49

[Ère des Prophéties] - Lorsque les Royautés se multiplieront...  - Page 2 4yi9
Image par Inconnu - Læn (mais son prénom officiel c'est Johannês)
Lorsque les Royautés se multiplieront...



Læn se réveilla lorsque les rayons du soleil passèrent par l’embrasure de la porte. Avant, il dormait toujours nu. Pourtant, depuis qu’il était à Basphel, il avait pris l’habitude de mettre un caleçon. Ce n’était pas la seule raison mais il ne comprenait pas spécialement le reste. Si son éjaculation nocturne l’avait aidé à prendre cette décision, il restait que depuis un certain temps, il se sentait étrange le matin. C’était une sensation floue, plutôt désagréable mais pas douloureuse. Il devait faire des rêves problématiques. Ou peut-être qu’il n’aurait pas dû boire ce que Sympan lui avait donné. Il avait promis qu’il s’agissait d’un jus du fruit de son cru. Le « de son cru » aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Les Ætheri seuls pouvaient savoir ce que Sympan manigançait dans la cuisine de Basphel.

Le faux Magicien finit par se redresser, en emportant avec lui son oreiller. Il avait quelques comportements enfantins, comme serrer son oreiller plus que nécessaire et le trimballer avec lui le temps de se réveiller totalement. Le poing serré contre un côté de l’objet, il se dirigea vers la porte tout en se frottant les cheveux avec sa main libre. Le soleil l’éblouit quelques secondes, avant que son regard ne percute le dos d’Adriæn. L’Ondin était habillé. Læn le trouvait élégant mais jamais il n’aurait aimé avoir son style de coincé. Lui, il aimait les vêtements amples, avec des trous de préférence. Ce n’était pas rare de le trouver en pantalon extralarge, avec un haut simple et un gilet qu’Adriæn qualifiait volontiers de « grand-mère ». Le Magicien s’en fichait. L’autre ressemblait à un Magicien de l'aristocratie. Il était bien trop propre sur lui et changeait de vêtements tous les jours. Læn, lui, pouvait garder les mêmes fringues pendant quatre jours sans que ça ne le dérangeât outre mesure. Du moment que ça ne puait pas le phoque, il ne voyait pas le problème. Et puis, il s’habillait pour lui, par pour plaire à tata Micheline. Si on le trouvait dégueulasse, tant mieux. Il n’aurait pas à se farcir des discussions chiantes à mourir ou la présence de personnes qui, elles, pour le coup, puaient du cul.

« On est arrivé ? » demanda-t-il, en se grattant la fesse gauche. « Oui. Et le peuple nous attend. » déclara Adriæn, en faisant un signe de la tête vers les individus qui se trouvaient sur la plage. Læn les regarda et s’avança, torse nu, avec son oreiller. Pourtant, ce qui aurait pu le faire rire traça un soupçon de sérieux sur son visage. Il fut pris d’une étrange impression de déjà-vu. Dans d’autres circonstances, dans un autre temps, quelque part, au fond de ses gènes identiques à ceux d’un autre, il ressentit le frisson de la Royauté. Ce frisson fut comme un écho et, lui pourtant si bavard, fut réduit au silence. C’était comme se voir lui-même en haut de l’ancienne prison de Nementa Corum à fixer le peuple, beaucoup plus bas, les yeux tournés vers lui. Le frisson portait avec lui le poids des responsabilités et la lourdeur de la tâche. Plus les secondes s’égrainaient, plus il était convaincu de ne pas vouloir être Roi. Ce n’était pas pour lui. Il était bien trop sanguin, bien trop têtu. Il ne voulait pas être enfermé dans un cadre. Ce qu’il aimait, c’était sa liberté. Il détestait les chaînes, quelles qu’elles fussent. Il était déjà étonné d’être ami avec Adriæn depuis si longtemps et que le lien eût perduré pendant des années, lui qui avait tendance à ne pas s’attacher aux autres ou, du moins, à les rejeter.

« Ne reste pas planter là. » articula Adriæn. Læn était trop occupé à se sentir « autre » qu’il n’avait même pas perçu le regard de la Sirène sur lui. Il tourna les yeux vers le jeune homme et constata qu’il le fixait d’une façon différente de d’habitude. « Quoi ? » « Rien. T’avais l’air pensif. » « Bah ouais. On se retrouve au milieu de nulle part, à devoir jouer les Rois pour une bande de péquenauds ! Si t’es pas pensif toi-même, c’est que t’es un sacré con. » Il n’aima pas trop le sourire qui apparut sur les lèvres du blanc. « Tu as peur ? » « Quoi ? » se renfrogna-t-il. « Je n’ai pas peur ! Je te dis juste que j’ai pas envie d’être Roi ! » « Pourquoi ? » « Mais j’en sais rien ! Lâche-moi la grappe ! » conclut-il la conversation, en tournant les talons. « Elle est où la putain de passerelle qui permet de descendre ? » cria-t-il à qui l’entendrait. « Johan ? » « Quoi encore ? » « T’es à moitié nu. » « Bah et alors ? C’est bon là ! Tout le monde est foutu pareil ! Qu’on me foute la paix, merde ! Et puis, je suis le Roi et je déclare que tout le monde vivra torse nu à partir de maintenant ! » Adriæn se mit à rire et s’avança pour actionner le mécanisme qui abaissait la passerelle. Il retira son haut et le lança sur la tête de Læn. « Content ? » demanda-t-il. « Quoi content ? » Il aimait beaucoup le mot « quoi. ». « J’obéis à ta première règle. » « Bah encore heureux ! Sinon à quoi ça sert que je sois Roi, si tu ne m’obéis pas ! » « Hum. Est-ce que ça veut dire que tu obéiras à toutes mes règles ? » « Si elles sont pas connes, pourquoi pas. » « Oui ou non ? » Il y eut un silence. Le faux Magicien se demanda ce qu’il lui prenait, tout à coup. « Bah… Ouais. Ouais, ça parait logique si je veux que tu m’obéisses. » L’Ondin sourit. « C’est tout ce que je voulais savoir. » murmura-t-il, en descendant du navire. Læn resta immobile, les bras ballants, un temps, avant de lui courir après. « Attends ! J’espère que t’as pas des idées tordues ! Je fais pas la vaisselle, j'te préviens ! »

1022 mots


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