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 [Secret Santa pour Eiko] Les jouets de Romarin

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Jil
~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~

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◈ Parchemins usagés : 495
◈ YinYanisé(e) le : 23/07/2014
◈ Activité : Prof de Botanique, Puff-Puff Gueurle (Équipe C), Patronne de la Tendre Miche
Jil
Dim 25 Déc 2022, 18:51

— « C’est pour une enfant, je rappelle. »
— « Je sais. »
— « Non parce que je voudrais pas que tu… »
— « Je sais. »

Jil se pinça les lèvres, fébrile. Le regard braqué sur les mains puissantes et caleuses du faiseur de jouets, elle observait l’objet naitre comme on assiste aux premiers pas d’un agneau. Ses doigts manipulaient le bois avec une minutie et une stabilité qu’elle se savait incapable d’atteindre. Il ne tremblait jamais ; et même lorsqu’il manipulait des outils qui aurait pu, d’un simple tressautement, ruiner le travail de plusieurs heures, il semblait plus calme que jamais. L’atelier était plongé dans le silence ; à l’exception, en fond, du murmure lointain de la foule qui faisait son marché, et, à la fenêtre, du vent côtier qui portait le cri des mouettes. Aussi lorsque le ciseau mordait dans le bois, son bruit emplissait la pièce, et lorsqu’un morceau de bouleau un peu fin grinçait sous la pression du pouce, on n’entendait plus que lui. Alors que l’institutrice laissait échapper un autre glapissement étouffé, Romarin soupira, en posant l’ébauche sur son établi.

— « Jil. Je t’aime. Mais j’ai besoin d’espace. »
— « Non non, j’arrête je te jure, je fais plus rien ! »
— « De toute façon, j’en ai pour encore… »
— « Rien ! Je bouge plus ! Je dis rien ! Zip, nada, zer ! »

Elle mima un trait sur ses lèvres, croisa les bras, hocha de la tête. L’artisan l’observa un instant par-dessus ses binocles, et se tourna de nouveau vers son travail. Elle et Romarin, ils se connaissaient depuis longtemps, maintenant, assez pour qu’elle sache où se trouvaient exactement les limites de sa patience – et même si elle flirtait avec le danger, il avait encore des réserves de calme. Son sang-froid, il l’avait acquis en travaillant pendant plusieurs siècles dans la cité des plaisirs, à réaliser des jouets et des accessoires en tout genre, généralement pour satisfaire les plaisirs de la chair, mais également – comme c’était le cas ce jour-là – pour satisfaire les attentes des plus jeunes. Derrière lui, plusieurs étagères étaient alourdies de marionnettes, de casse-têtes complexes, et de tout un étal d’objets phalliques. Jil, comme bien d’autres Déchues, Déchus, et curieux à travers le monde avant elle, avait fait usage à plus d’une reprise de ce genre de fantaisies. Ils étaient extrêmement populaires comme jouets de voyage, compagnons de tables de chevet, et étaient même parfois au centre de soirées à thèmes. Pour autant, Romarin était loin d’être le seul au monde à s’être consacré à cet art délicat – et c’était même un talent qui n’était pas réservé qu’au peuple Déchu, même s’il n’était correctement reconnu et apprécié qu’à Avalon. Mais c’était en revanche l’un des rares qui avait décidé d’y consacrer leur existence et leur savoir-faire, jusqu’à incorporer magie et enchantements dans son travail. Ses produits n’étaient pas seulement appréciés, ils étaient recherchés, et la marque caractéristique de son atelier – un sabot de Wëltpuff au milieu d’une couronne – était également une marque de prestige.

À l’occasion du Fessetival, Jun et l’institutrice s’était entretenus au sujet de nombreux sujets. Mariage, Wëltpuffs, mycologie et orbitèle – mais aussi et surtout de la jeune Eiko, et de son adoption. De fil en aiguille, la question d’un cadeau d’Ësse’Aellun arriva sur la table, et il n’en fallu pas plus pour que Jil se sente extrêmement investie dans le sujet. Une semaine plus tard, elle prenait rendez-vous chez Romarin, et après quelques verres, une quantité déraisonnable de biscuits et une longue soirée, ils ébauchaient le plan du présent parfait. Ou, pour être exact, le célèbre fabriquant s’efforça de saisir quelques idées à la volée dans le fourbi inextricable et inextinguible que débita l’hyperactive rousse, ce qui n’était pas une mince affaire.

— « Bon. Je pense que c’est déjà une bonne ébauche, ça te plait ? »

Jil lui jeta un coup d’œil, en se mordant les lèvres, les yeux brillants.

— « Tu peux parler. »
— « ELLE EST SI BELLE. Elle est adorable, ces petites patounes – elle a l’air toute douce, je peux ?.. »
— « Vas-y, si ça te résiste pas c’est que j’ai mal fait mon job. »

Dans ses mains, la poupée articulée était moelleuse et juste assez lourde pour donner une sensation satisfaisante de qualité et de robustesse. C’était une licorne de la taille d’un chat, principalement blanche, rose et bleue ; les membres rembourrés avec de la laine, et une corne rigide en cuir. Sa crinière et sa queue, dans un fil de nacre opalescent, qu’elle fit glisser entre ses doigts. Avec un sourire en coin, Romarin ajouta :

— « Il me reste quelques détails à faire, quelques points de couture. Et l’enchantement. Comme on avait dit. »
— « C’est trop bien ! Et genre, elle pourrait voler ? Ou chanter ? »
— « Non. »
— « Je demande, je demande. »
— « Je sais, c’est la troisième fois. »
— « Elle peut déjà grandir et servir de monture, tu sais que ça va déjà coûter un bras ? »
— « Ah non mais c’est déjà bien, très bien ! Elle est parfaite, merci Roro ! »

Elle posa un baiser sur sa joue avec un grand sourire et un regard de biche. Il lui jeta un coup d’œil, pas dupe une seconde, alors qu’elle posait délicatement la licorne sur l’établi en s’approchant de lui.

— « Ça va quand même couter un bras. »
— « Alors on a qu’à dire que c’est un bonus ! »

Quelques jours plus tard, finie et empaquetée, la peluche était livrée par un courtier Déchu, avec une courte lettre :

« Bonjour Eiko ! Moi, c’est Jil. Tu ne me connais pas mais j’espère qu’un jour, on pourra se rencontrer ! C’est ton papa qui m’a parlé de toi : c’est un très bon copain à moi, et il m’a dit que tu étais la plus incroyable des petites filles. Alors ça m’a donné envie de te faire un cadeau, et un cadeau qui soit digne d’une reine ! Bon. Moi, j’aime bien les choses mignonnes, et je crois que c’est quelque chose qu’on a en commun. Donc j’ai fait faire quelque chose de mignon, et qui ne serait qu’à toi. Donc c’est la SEULE AU MONDE ! Tu peux lui donner le nom que tu veux, et quand tu seras un peu plus grande, tu pourras aussi la monter, parce que OUI, tiens toi bien, elle est aussi MAGIQUE. Les instructions sont incluses avec la lettre, parce que j’ai essayé de les écrire moi-même mais j’arrêtais de faire des ratures. C’est mon ami Romarin qui s’en est occupé, et il te souhaite, comme moi, un très joyeux Ësse’Aellun ! J’espère à bientôt, profite bien de ton cadeau et continue d’être géniale. Signé : Jil. »

Résumé et mots :


[Secret Santa pour Eiko] Les jouets de Romarin 3TFZNQ
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