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 [Q] - Entrez dans la danse

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Jeu 05 Aoû 2021, 12:54


Crédit : Tango Evelynn
Rp précédent | Un jeu d’enfant

Objectif || Nausicaä doit se rendre à un cours particulier – et surtout accéléré – de danse pour le bal de Lagherta.




Entrez dans la danse
Demeure Familiale Noldrasi | Innasgardh




Il avança avec élégance et s’arrêta au milieu de la salle, s’immobilisa quelques secondes, pour se concentrer, sa main chaude et ferme sur la taille de la sulfureuse Alfare. Une provocation, une annonce d’attaque, que sa compagne accepta avec allégresse pour se lancer dans cette complexe partition des pieds, qui murmuraient des passions interdites aux planches. La danseuse tournoya sur elle-même, il ne sembla avoir de secret que ses jambes ne puissent déchiffrer, notamment grâce à la main savante de son cavalier. « Un Voleo je vous prie. » Et Vàna, les yeux fermaient, eu une conscience absolue de cette jambe, svelte et sensuelle, que dénudait la fente de sa robe corail. De ce pied qui tourna en l’air, un instant à peine, avec élégance, pour de nouveau le poser adroitement sur le plancher. Elle n’accorda pas un seul regard à son partenaire, mais elle le sentait, son torse viril contre sa poitrine généreuse, la tenant fermement, pour la centrer, lui donner l’équilibre parfait pour assumer le moindre de ses mouvements, tout comme cet instant, appuyé sur un seul pied, le giro complet tel qu’il lui indiqua sur le rythme de ses pas et des notes mélodieuses. Ils étaient incroyablement beaux, obnubilé par leur duo hypnotique. Plus rien ne paraissait compter, à leur yeux, plus rien ne semblait réel et puis, soudainement... « Oh ? Te voici. Ne m’en tiens pas rigueur, mais puisque tu n’étais pas ponctuel, je n’ai pu résister à l'envie de parfaire mon apprentissage. » D’un battement de cils charmeur, elle se détacha de son partenaire pour pouvoir plus librement réajuster sa robe, avant de passer sa délicate main dans ses longs cheveux d’ébène pour vaguement démêler ses mèches entremêlées par les précédentes cabrioles. Malgré l’interruption de leur pas de danse, l’homme ne semblait vouloir laisser partir l’Alfare si facilement et lui murmura : « Vous dansez merveilleusement. » Ses mirettes insolentes, faites de rubis, fixèrent intensément son interlocuteur qui s’était subitement rapproché d’elle – comme pour la saisir une fois encore – avant de lui offrir un doux sourire éclatant. « Pourquoi évoquer l’évidence ? » Quelle peste arrogante. Vàna elle-même aurait bien du mal à désavouer cette vérité cinglante. Elle était une femme faite d’orgueil et de suffisance, qui se complaisait dans les regards affamés des hommes qui avaient le malheur de croiser son chemin et qui ne pouvaient s’empêcher de la déshabiller des yeux. Parfois, pour s’amuser, elle jouait les prudes, à contredire les compliments et à forcer ses joues de se colorer de roses. Si cela pouvait faire plaisir à ses messieurs et les résoudre à lui accorder leurs biens les plus précieux, elle pouvait bien feindre cette brève comédie, mais mieux valait ne pas se laisser leurrer : elle adorait être adulée et ne ressentait pas la moindre gêne, pas la plus petite once de remords, à user et abuser de ses charmes et de son sourire pour parvenir à ses fins. Le paraître était primordial, dans le monde enchanté et cruel de la cantatrice. « Je vous remercie de m’avoir accordé cette danse. A présent, si vous voulez bien m’excuser. » L’enseignante acquiesça, en dévisageant Nausicaä de toute sa longueur. « Malheureusement. » La concerner leva les yeux au ciel face à ce blâme injustifié. La leçon débutait merveilleusement bien. Pire encore, Vàna ne pouvait se contenter de simplement passer à ses côtés, sans faire preuve d’une petite mesquinerie. Pour une raison mystérieuse, sa sombre chevelure fouetta accidentellement le minois de Nausicaä, tandis qu’elle faisait mine de simplement vouloir les recoiffer, encore. « Oups. » Bah voyons. Un jour, elle lui couperait sa crinière. Probablement dans son sommeil même.

Nul doute que déjà, elle regretta amèrement de s’être présenté à ce cours qui ce voulait être obligatoire. Sa pédagogue n’était visiblement pas dès plus patiente et son partenaire semblait être complétement envoûté, perdu ; sous le charme de sa belle-sœur. « Bien. Commençons. Votre retard nous met dans l’embarras, nous n’avons plus beaucoup de temps à vous consacrer. Savez-vous déjà valser ? » – « Bien entendu. » – « Alors, qu’attendez-vous ? » D’un geste de la main, elle ordonna l’exécution de leur enchaînement, bien que son disciple fût quelque peu dissipé, probablement encore perdu dans des pensées idylliques et chimériques insipides. Néanmoins, lorsqu’il plaça sa main sur sa taille ce fut au tour de Nausicaä d’être noyé dans un flot d’incertitude. Non qu’il fût déplaisant à regarder – loin de là – mais elle était loin d’être une femme tactile, facilement approchable et la sensation d’être touché par un inconnu ne plaisait guère à sa chaire, qui, en une fraction de seconde, crispa tous ses membres. Bien. Dans ces circonstances, il lui serait plus qu’aisé de danser naturellement.

« Une toupie à quatre pointes, contrôlées par deux personnes et qui accomplissent un cycle complet sur six temps. » Ça n’avait pourtant rien d’alambiqué ! Il fut un temps, où elle était une cavalière enviable et particulièrement agréable, mais au jour d’aujourd’hui, son talent fut oublié dans les limbes du temps. Durant les premiers pas, l’adolescente eut quelque difficulté à suivre le rythme de la mélodie et surtout, les pas de son associé, mais heureusement, après quelques vingtaines de tournoiements sur eux-mêmes, elle parvenue enfin à reproduire les mouvements de leurs corps, tout en s’imbriquant parfaitement à ses pieds – ses membres n’ayant pas entièrement oublié ses gestes répétés du passer. À présent, voilà plusieurs minutes qu’ils dansaient, silencieusement et contre toute attente, cette exécution de mouvement réitéré commencer par amuser l'Alfare, voire même, de la satisfaire. Dans ce flot d’animation d’allégresse elle se permit sans scrupule de clore brièvement les paupières, lors d’une énième ronde, s’accordant un court instant de quiétude. Des images lui revinrent alors, comme le souvenir tendre d’une ancienne ritournelle. Dans un sourire, la flamme de ses souvenirs l’envahir, de ses jours heureux, de ses instants d’innocence. De cette époque où chaque soir était synonymie de réjouissance, de soirée dansante et autres activités mondaines, où les hommes faisaient la révérence pour la courtiser, sous le regard haïssant de son père et des éloges étoffer que se plaisaient à proférer sa mère à l'encontre des invitées. Qui aurait pu croire que les admonestations de cette dernière « Tiens-toi droite ! Marche la tête haute ! » eurent fini par porter leurs fruits et que, finalement, tous ses cours passées, sur l'éthique et les convenances, ne furent pas entièrement négligées. Elle ne pouvait le nier, à défaut d’avoir été aimée, elle fut merveilleusement bien dressée et éduquée. Jamais elle n'aurait pu s'imaginer penser ça un jour, mais comme Istgardh pouvait lui manquer. « Soit. La musique s’évanouit lorsque sa canne frappa le sol. C’est loin d’être irréprochable, mais pour vous, ce sera amplement suffisant. À présent, que savez-vous du Tango ? » Si elle ne pouvait manifestement pas prouver sa valeur en tant que danseuse, elle espérait au moins pouvoir justifier sa présence en ce lieu et démontrer qu’elle détenait un potentiel certain dans ce domaine – où tout du moins, qu’elle n’était pas entièrement bonne à jeter. « Elle représente une danse de couple, avec ses propres codes, plutôt d’improvisation, parfois complexe et… sensuel. » – « Cortes, quebradas, beleos… Ces Figures sont exigeantes et demandent des mois, voire des années de pratique pour être réalisées avec finesse. » Précisa l’homme, sous l’approuvassions de son ainée. « Dans votre cas, nous ne pouvons qu’espérer que vous ne marcherait pas régulièrement sur les pieds de votre partenaire. Mais j’ose espérer parvenir à vous infuser un semblant de Tango dans votre démarche, pour éviter une allure trop grotesque dans vos enchainements. » Décidément, quelle femme délicieuse.  

Une mélodie raisonna à nouveau dans l’ensemble de la pièce, aux tonalités de bandonéon, plus vif et par moments, plus strident, dû aux instruments à cordes. Cet air était une anomalie pour ses oreilles, un son que jamais auparavant, elle n’eut entendu – sauf peut-être, une vague ressemblance, lors de la démonstration que ce fut un plaisir de réaliser Vàna il y a peu. C’est seulement à cet instant, que Nausicaä comprit que les chansons exécutées émanées de son enseignante, un talent inné pour le contrôle de la musique, de toute évidence, qui métamorphosa en un instant l'ambiance de la pièce, la rendant quelque peu plus électrique et pesante à son sens. « Concentrez-vous et regardez-moi. » Il marcha autour d’elle, fier comme un paon. D’abord le buste, puis le genou, pour conclure sa démarche par le mouvement de son pied. Marquant le rythme, suggérant sans nul doute à sa partenaire de manière subtile et élégante la marche et les figures désirées. Finalement, elle n’avait qu’à écouter ses mouvements, se laisser guider, en lui accordant une confiance absolue. Hélas, elle n’y parvenait pas. Son orgueil ne souhaitant laisser un homme prendre l'entièreté du contrôle et son corps contestant cette proximité intimiste, ainsi, cette danse séductrice se muta peu à peu en un combat muet et acharné. « Le tango réside entre un pas et un autre, là où s’entendent les silences et où chantent les muses. » – « Me voilà bien avancée. » Grommela-t-elle en fixant les mouvements de leurs pieds. « Je vois, il soupira, Voyons. Pour faire plus primitif… Vous faites une bien piètre séductrice. Ce ne sont pas les animations de mes pieds que vous devez sonder, mais mon regard. » Vexée et outrée, elle obtempéra tout de même et releva ses yeux vers les siens, ce qui se solda par un bruit plaintif et un pied écrasé. Non, décidément et irréfutablement, elle n’y parvenait pas. Pourtant, son partenaire de danse se refusait de la laisser respirer, abrogeant tous ses mouvements de rejet. Elle voulait s’échapper. Il voulait la séquestrer. Son sang ne fit qu'un tour, tandis qu’une migraine musicale lui bourrina le crâne. « Assez ! » Sa voix stridente avait sonné le glas de la mélodie, rendant perplexes tous aussi bien son partenaire de danse que sa tutrice. À vrai dire, elle s'était même surprise elle-même, ne s’attendant pas à tant de violence dans le timbre de sa voix. « Je… Cette danse n’est pas faîte pour moi. Son exécution est un mystère et n’a pas l’ombre d’un sens. » – « Que cherchez-vous ? Il n’y a pas d’énigme dans ses pas. » Le jeune homme s’approcha à nouveau d’elle, souriant, il déposa sereinement sa main dans le creux de son dos. « J’aime danser dans les bras de certaines femmes et avec d’autres, je tombe amoureux, parfois qu’un bref instant. » Il la fit tourner. « Quant à vous, vous n’êtes touché par aucune de ses grâces. » Élégante manière de lui indiquer qu’il n’appréciait pas sa compagnie, mais que seule l’obligation lui imposait un tel choix. « Sans doute que vous n’êtes pas à la hauteur de votre réputation. » Il haussa un sourcil, la contemplant d’un air amusé. « Je ne suis qu’une novice dans cet art, d’où votre présence à mes côtés. N’est-ce pas à vous de m’enseigner cette démarche, pas à pas ? Plutôt que de me jeter à corps perdu dans un enchaînement de figure dont je ne perçois aucunement l’aboutissement. » – « Il est vrai. Hélas, je n’ai pas une vie entière à vous consacrer et j’eus espéré que vous auriez le même talent inné que votre ainée. » Elle lui jeta un regard noir, retenant sa main de toute gifle inutile. « Cependant, cette danse n’a nullement besoin de théorie. C’est en la pratiquant que l’on perçoit ses subtilités. » – « Mais pour vous, cet effort semble nécessaire. » Son associé lui accorda un regard interrogateur, quelque peu désabusé par sa proposition. « Très chère, je ne suis pas si cruel. Si cela peut vous éviter un énième pressage de chaussures sur vos orteils… » – « Hum. Soit. Débutons par des bases élémentaires, nous aurions tout le loisir de divaguer en parallèle. » Enfin, le cours allait réellement pouvoir commencer.


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Jeu 19 Aoû 2021, 08:40


Crédit : Tango Evelynn

Revoyant hâtivement les pas de base, il saisit ensuite les mains de Nausicaä pour commencer à lui apprendre le « même pas à pas contre corps ». « L’esprit du Tango est une caresse et une gifle, mais qui ne sont pas simultanées. Ainsi, nous y retournons. » Surprise, elle délaissa enfin sa mauvaise habitude de fixer les mouvements de leurs pieds pour regarder son partenaire, ne comprenant pas où il voulait en venir. « Pour quelle raison ? » – « C’est la solitude qui conduit les danseurs. Ils ne peuvent y nouer une relation, car se laisser aller, c’est affronter la perte. Les hommes y vont pour exercer leur pouvoir, que ce soit lors de tango endiablé ou de valse affectueuse. Qu’importent les prétentions, le pouvoir appartient aux hommes, que les autres reconnaissent aisément comme étant de grands danseurs. » – « Et quant aux femmes, quels sont donc leurs rôles, leurs ambitions ? » – « La consolation. Mais celles-ci ne consolent pas ; elles ne font qu’offrir un moment de chaleur humaine, un instant onirique merveilleux pour les yeux. Il remarqua que le regard de son élève s’assombrit, mais ne lui laissa pas l’occasion de protester et poursuivit son explication. Dès qu’ils passent la porte, abandonnent les planches, les hommes, comme les femmes, se retrouvent à nouveau sans rien et ils partent avec leur douleur. Et c’est là qu’est la dépendance. » Alors, c’était ça. Elle n’était vouée qu’à devenir une parure, un vulgaire butin, pour permettre aux hommes de fasciner leur monde. Dans cette danse exotique, elle ne serait que le reflet d’un fantasme, un objet de convoitise faisant saliver son monde, pour unique récompense, un soupçon de réconfort. « C’est d’un ridicule. » pesta-t-elle entre ses dents, furieuse. « Ainsi soit-il. Elle fit claquer l’embout de sa canne contre le parquet, créant une résonance dés plus déplaisantes, C’est ce que représente la véritable Danse. Un art que les simples d’esprit ne peuvent comprendre, alors cessait donc d’essayer d’y réfléchir et exécutez-vous plutôt. » – « Sans façon. » La notion de séduction lui échapper complétement, elle était bien trop obstinée et encrée dans ses idéaux pour comprendre cet enseignement. Le charme, le désir, l’amour… Que des anomalies à son sens, dont elle se refusa de succomber et essentiellement, d'apprendre. « Je ne suis pas un pantin que l’on fait virevolter à sa guise pour créer des passions éphémères. » murmura-t-elle en se détachant de son partenaire, sans ménagement, pour lui tourner le dos. « Que faites-vous ? Le cours n’est pas terminé. » Peut lui importer. Elle voulait juste partir et c’est ce qu’elle fit, en claquant la porte derrière elle sans prononcer une justification ou une excuse.

Elle demeura ensuite immobile dans le hall d'entrée, pendant plus de cinq minutes, pour se donner encore le temps de réfléchir à ce qu'elle allait faire, partagée entre l'envie de revenir en arrière, reprendre son apprentissage en présentant ses plus plates excuses et le souhait de s'enfuir, le plus vite possible, loin de Drosera. La lassitude l’avait envahie ; étouffer par ces responsabilités et plus globalement, par cette vie. Cependant, le choix ne lui fut nullement permis, puisqu’une ombre enveloppa soudainement son attente. « Q-… » Il déposa son index sur ses lèvres pour lui demander silencieusement de se taire, puis il la saisit par la taille et l'enlaça de telle sorte que son buste reposât entièrement contre le sien. Bien entendu, elle tenta de le repousser, dans un premier temps, en vain. L'homme qui l'avait rejointe engagea sa jambe en avant pour la faire reculer et initia une série de petits pas et d'enlacements. Ainsi débuter leur parade nuptiale, sans qu’elle ne puisse protester. Les deux corps dansaient sans musique, mais qu’importe, ils n'en avaient pas besoin. Étonnamment, Nausicaä finit par se laisser prendre au jeu, suivant docilement les mouvements de son partenaire qui ne sembla pas se décider sur quel style de danse l’entraîner, passant de la valse au tango, à d’autres exécutions qui lui paraissait improbable, voler à d’autres dénominations. Elle ne put s’empêcher de se demander s’il ne cherchait pas simplement à tester ses limites en tant que danseuse, cependant, c’était sans importance, car à cet instant elle était désespérément perdue, hypnotiser, ses prunelles étant pendu au regard clair de l’homme qui la faisait tourner, le souffle couper et le cœur paniquer. Elle ne connaissait que trop bien ce sentiment à son encontre. Pour son plus grand malheur.

Perpétuellement, il en était ainsi avec lui : rien que sa vision lui faisait sortir les griffes, mais dès lors qu’il prenait la peine de la considérer, elle se résignait à faire preuve de patte de velours. Cette situation l'a désespérée, étant impuissante face à ce flot de sentiment antinomique. Pire, lors de cet enchaînement tendre et sensuel, elle se surprise à vouloir déposer ses lèvres contre les siennes, bien heureusement, son arrogance suffit à gifler ses désirs d’idylle. « Finalement, tu n’es pas aussi désespérante que l’avait déclaré Vàna. Avec encore de l’entraînement, tu pourrais étonnamment devenir une cavalière convenable. » Elle ne pouvait le nier, Sylas avait un don pour la faire passer du chaud au froid. « Dommage que je ne puisse pas en dire autant de toi. » Il ria à gorge déployée, face à se grossier mensonge, avant de la serrer plus fortement contre lui. Pourquoi diable son cœur s’emballait-il face à cet arrogant amuseur pour fêtards éméchés ? Il n’était qu’un bon à rien. Un troubadour coureur de jupons. Un psychopathe sous des traits charmeurs. Irréfutablement, cet homme était détestable et nullement acceptable. Il n’était qu’à ses yeux, un fiançait superflu, lui permettant de conserver son confort de vie. Alors, au nom de Dothasi, pourquoi se sentait-elle si fébrile à son contact ? Un raclement de gorge la fit sortir de ses songes, surprenant les deux danseurs. « Oh. Où sont donc passées mes manières, veuillez m’excuser. » Les corps se détachèrent, mais le désir qui lui parcourait demeura lié et pour cette passion inopinée, elle se détesta profondément. « Voici la belle Éowyn Bertiaslie, la grande victorieuse de mon épreuve et qui, par conséquent, me fera l’immense honneur d’être ma cavalière lors du bal. » Il la saisit par la main, avant d’embrasser furtivement cette dernière. « Et peut-être plus. » Lui susurra-t-il à l’oreille, gaie comme un pinson. Elle gloussa, visiblement ravie par cette supposition, à l’inverse de Nausicaä qui serra douloureusement ses poings. Elle resongea à leur conversation matinale : « Et si lors des festivités je tombais éperdument amoureux ? » Non. À son sens, cela ne pouvait se produire, mais maintenant qu’elle faisait face à son accompagnatrice, le doute était permis. Il n’aurait été que médisant d’affirmer que la nouvelle venue ne fut pas bénite par Velouria, sa beauté étant indéniable. Un joli brin de femme, possédant une chevelure digne de celle de la Dame des Abysses. Pour compléter le tableau, elle pouvait admirer un visage finement ciselé ainsi qu’un corps svelte, en compagnie de formes tout à fait séduisantes. Sans parler de sa voix, douce et cristalline, qui trahissait des années d’entraînement vocal et qui était un délice pour les oreilles. « Veuillez-m’excuser, mais je crains que votre nom ne m’ait échappé. » Elle ne sut si Sylas voulu prendre la peine de la présenter – surtout sous quelle désignation – mais Nausicaä préférât prendre les devants quant aux présentations. « Qu’importe. Je ne comptais pas vous déranger davantage, alors si vous le permettez. » Sans un regard, elle quitta le hall d’un pas pressé, ne voulant attendre de découvrir la suite des évènements. Elle se moquait follement d’avoir pu paraître grossière ou étrange. Il fallait simplement qu’elle s’enfuît, une fois encore, pour à nouveau canaliser sa colère soudaine, chassant de son esprit son désir illogique de mettre un terme à l’existence d’Éowyn.

▲▼▲

« Te serais-tu prise de passion à contempler ma porte ? » Sa voix volontairement forte pénétra bien haut-delà des murs, malgré son intonation cynique, elle n’en resta pas moins douce – une tonalité de bienveillance qui était d’une rareté indéniable. Pourtant, l’adolescente eu un instant de recul. Nerveuse et pensive, elle hésita encore sur son agissement prochain, n’étant pas certaine de la finalité de la chose et craignant bien plus qu’un simple refus. Au final, la porte ne montra aucun signe de mouvement. « Nausicaä ? » Une note d'impatience fit comprendre à l'Alfare qu'elle se devait de prendre une décision et ceux dans les plus brefs délais. Prenant son peu de courage en mains, elle finit par saisir la poignée ronde, la tourna et entra dans la grande pièce qui n'était autre que le bureau de Deldùwath. Toujours en quête des mots qu'elle prononcerait à son bienfaiteur, elle se contenta pour l’heure de laisser ses grands yeux céruléens se perdre une nouvelle fois dans le décor qui s'offrait à elle. Le maître de ces lieux était inlassablement assis à sa place, dans un grand fauteuil en velours rouge. Comme toujours, aucune pile de paperasses et d'ouvrages ne chercher l'équilibre sur son bureau, chaque élément avait sa place et rien n'était laissé au hasard, jamais. Plongé dans un dossier quelconque, il avait les yeux rivés sur ses papiers méticuleusement classés et ranger. Écrivant parfois quelques mots sur un papier graver d'arabesque, de son écriture appliquée et soigneuse, il semblait avoir oublié la présence de l’intrue. Elle l'observa donc en silence, patientant. Tout son corps n'était que rigidité, elle ne songea nullement à bouger – cette ambiance pesante et professionnelle allait sans aucun doute lui briser ses membres, tant la tension était immense et peu commun. « Puis-je savoir que me vaut ta visite ? » Ses yeux d'un bleu dragée avaient finalement abandonné ses documents, préférant pour l'heure, contemplés celle qui fût jadis sa promise. « Comme toujours, tu sembles préoccupée. » Et comme toujours, elle allait pleurnicher dans ses bras. Il n’en dit rien, mais elle savait pertinemment qu’il n’en pensa pas moins. « À vrai dire… » Doucement, elle se mordit la lèvre inférieure. Son esprit esquissa mille et une précautions qu'elle se devait de prendre avant de prononcer sa pensée, malheureusement, sous l'impact de l’émotion elle n'eut guère les moyens de formuler de subtiles phrases aux élégantes formulations pour dissimuler son caprice. À contre cœur, elle exprima communément cette envie qui la ronger depuis plusieurs jours : « Je ne désire plus me rendre au Bal. » Cette déclaration ne parut pas le surprendre, encore moins l’affecter. Il s’avéra plutôt désintéressé par le choix du sujet abordé, préférant retourner à ses documents. « Pour quelle raison je te prie ? » Cette question, pourtant anodine, la prit de court. Pourquoi ? Pour mille et une raisons et pour aucune à la fois. Comment poser des mots sur ce magma d’incompréhension que représenter ses idées ? Elle ne pouvait qu’espérer que Deldùwath détenait suffisamment du temps à perdre, à attendre et à entendre les justifications injustifiées d’une enfant perdue et capricieuse.


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