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 [Q.] Celle qui ouvrit les Yeux [Pv Miles]

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Élise Iranor
~ Orisha ~ Niveau I ~

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◈ Parchemins usagés : 88
◈ YinYanisé(e) le : 05/06/2021
◈ Âme(s) Soeur(s) : Sur un chemin confus et illusoire
◈ Activité : Étudiante en Médecine
Élise Iranor
Mar 08 Juin 2021, 02:45


Illustration - Karla Ortega
Partenaire - Miles Köerta
Intrigue - Élise s'éveille au sein du Voile Blanc. Elle n'a plus la moindre magie, elle est dépourvue de souvenirs et réagit surtout à l'instinct. Dans cet endroit où la moindre erreur est synonyme de trépas, elle aura la chance d'être retrouvée par des Marcheurs passant non loin ...


Celle qui ouvrit les Yeux


Aujourd'hui, tu as ouvert les yeux.

Ton corps n'esquissais aucun mouvement, engourdi, autant par ce qui s'apparentait à un coma que par la morsure glacée de sur quoi tu étais allongée. Devant tes yeux, un ciel clair, teinté de gris, avec des particules blanchâtres, virevoltantes, dansant au rythme d'un vent calme. Tu sens quelques mèches de cheveux se soulever, avant de retomber sur ta peau. Ça te chatouillais. Tu lèves ton bras, ta main vint gratter ton derme, essayant de revenir à toi, dans une sensation de faiblesse douloureuse. Ton dos n'est pas à l'aise, reposant là. Tu roules sur le côté, avant de prendre appuis sur tes membres et de te redresser. Tu chancèles, ta tête tourne et tu manques de tomber, alors que ton dos heurte un appuis, évitant une blessure. C'est quelque chose d'assez élancé vers les hauteurs, avec quelques petites ... branches ? ... Des mots, des couleurs et des sensations aux sonorités limpides résonnent dans ton esprit, comme s'il essayait de se remettre d'un heurt relativement violent, à son rythme.

Un ... Arbre.

Tu respires calmement, te retournant brièvement, apposant ta main. Tu touchais l'écorce, tu imaginais la sève s'écoulant dans son tronc, ainsi que ses longues racines puisant le nécessaire dans cette terre rocailleuse. Curieusement, quelques cases manquantes quant à l'utilité de cette chose se remettaient en place. Tu voyais bien que ce dernier était cassant, rugueux, posé dans cet endroit hostile, luttant contre les éléments. Serais-tu comme lui ? Qui éta ... ? Une vive douleur. Tes paupières se rabattent devant tes yeux, essayant de calmer la sensation désagréable. Tu cesses de respirer durant quelques secondes, avant de t'accorder de grandes respirations pour laisser la situation s'apaiser. Reprenant contenance, tu essaies de marcher, un pas après l'autre. C'est déroutant, tu ne vois pas le sol et tes appuis sont instables, tu ne sais pas si tu vas tomber à la moindre tentative. Tu es prudente. Tes pieds s'enfoncent en douceur dans cette vaste étendue blanche, que tu crois être de la neige, avec des chaussures et une tenue qui ne sont pas adaptées. Tu commences à ressentir le mordant de la température, comme si tes terminaisons nerveuses s'étaient remises en marche à l'instant même où tu réalises être en talons, dans un ensemble étroit, laissant tes bras à l'air libre, au milieu de nulle part. Où devais-tu te rendre ? Non. Ne pas te mettre à repenser à avant. C'était douloureux.

Nage droit devant toi ... Nage droit devant toi ...

Tes paroles sonnaient comme une mélodie dont la voix portait au loin.

Post I - 430 mots


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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Mar 08 Juin 2021, 23:18



L’élève était devenu un maître. Sa position et sa concentration étaient adéquates, tandis que la tension qu’il exerçait sur la corde de son arc ne laissait place à aucune hésitation, aucun tremblement. Il visait sa proie comme l’on s’entendait d'un chasseur émérite. S’échangeant un sourire complice, Asche et moi, nous nous retournâmes en direction de mon fils, qui prenait son temps pour s’assurer de son tir. À mes pieds, Henos balançait vivement sa queue dans toutes les directions, pour une fois silencieux et attentif à ce qui se déroulait sous nos yeux, alors que, non loin de son maître, Lake observait avec un calme plus marqué chacun des gestes de l’adolescent.

Kaine prit une première inspiration, la relâcha tranquillement; en attrapa une seconde avec plus de profondeur, puis tira sa flèche. Cette dernière fusa entre ses doigts comme un prédateur atteignant sa vitesse de pointe. Elle traça son chemin au cœur de la poussière givrée qui tourbillonnait dans l'air, perçant le froid et le mince rideau de feuilles qui avait servit à camoufler la présence de son tireur. Elle poursuivit sa course dans un bruit discret, léger, à peine perceptible, tant son sifflement se perdait à travers les sons du Voile Blanc. Et enfin, brutalement, violemment, sa pointe en pierre rencontra la cible désirée, pénétrant au cœur de sa robe blanche, forçant son entrée dans sa chair, transperçant les organes de son système, se figeant dès lors qu’elle se confronta à plus solide qu'elle. Et la bête, dans un soubresaut gémissant, douloureux, incontrôlable et nerveux, finit par s’effondrer sur la couche de neige, expirant son dernier souffle. Dans sa fourrure et sous son poids, le blanc se maculait d'un rouge vif et poisseux. À cette vue, Kaine baissa son arme; Asche hocha de la tête, visiblement fier de son jeune apprenti; tandis que je souriais de toutes mes dents, la soudaine esquisse de mes lèvres tordant mes cicatrices dans une moue plus hideuse qu’elle n’en était joyeuse.

« Tu l’as eu! » M’écriais-je en tapant le dos de Kaine à grandes claques d’enthousiasme, le jeune homme se renversant soudainement au contact spontané.

Malgré tout, il parvint à reprendre son équilibre, un petit gloussement secouant ses lèvres. Asche, qui nous avait devancé de quelques mètres, s’était rapproché du lièvre pour étudier son état. La flèche avait été tirée avec force et précision, perforant avec une netteté glaciale la carotide du petit mammifère. En constatant cela, le géant aux cheveux roux nous fit signe que c’était dans la poche, son pouce se redressant, victorieux, vers le ciel. Reposant son arc contre son dos, Kaine courut jusqu’à sa nouvelle prise.

« Wow… J’ai jamais fait un tir aussi précis de toute ma vie, s'extasia-t-il.

- Impressionné? » Sourit le titan en croisant l'étincelle dans les yeux du jeune Köerta, qui acquiesça vivement, enchanté.

À ce moment-là, nous aurions dû joindre nos mains et honorer les Dieux pour cette nourriture; respecter l’animal dans son trépas, mais avant de pouvoir commencer la prière, je perçus soudainement un mouvement, tournant brusquement la tête, assez rapidement pour voir Henos filer derrière un buisson. À la fuite de son cadet, Lake partit elle aussi à ses trousses, comme pour le rattraper.

« C’est une putain d’blague! HENOS! REVIENS ICI! »

Mais les loups avaient déjà disparu dans le décor.

« Vraiment… Je vais les ramener. Je vous retrouverai rapidement. »

Et sans attendre leur approbation, je filais à mon tour au cœur de l’hiver.



Courant à perte d’haleine pour échapper au loup d’ébène, le Pilium tenta de feinter son poursuivant en slalomant entre le tronc des arbres. En vain. L’odorat du chien le suivait à la trace. De la nourriture au creux des joues, le petit animal essaya un nouveau stratagème, prenant un virage serré, se propulsant, dans un bond précipité, au-dessus d’un monticule de neige. Si la créature s’attendait à atterrir de l’autre côté, sur une surface froide et douce, enneigée, il ne put refouler le couinement de surprise qui s’arracha à ses babines lorsqu’il rencontra, de plein fouet, le corps frigorifié d’une enfant au milieu du Voile Blanc.


693 mots | Post I




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Élise Iranor
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Élise Iranor
Jeu 17 Juin 2021, 20:17


Illustration - Karla Ortega

Celle qui ouvrit les Yeux


Comme si tu n'étais pas assez désorienté dans l'inconnu, tu avais vraiment du mal à progresser sur cette étendue neigeuse, où plus tu avançais, plus tes muscles semblaient avoir du mal. Tu considérais cela comme normal, mais tu savais aussi que quelque chose n'allait pas vraiment. C'était assez dur à exprimer. Au bout de quelques mètres, tu t'arrêtes, essoufflée. Tes membres ne semblaient pas avoir envie de t'obéir, secoués d'un événement qui ne te revenait pas en mémoire. Est-ce que tu avais subis quelque chose de grave ? Tu inspectais machinalement certains de tes signes vitaux, sans vraiment saisir le sens de tes gestes. Tes doigts étaient assez endoloris sous l'effet du climat et rester debout au milieu de nulle part était le meilleur moyen de geler sur place, mais tout cela, tu ne le mesurais pas. La fatigue semblait recouvrir tes épaules d'un voile écrasant. Tu avais vraiment froid.

Oh.

C'était ta seule réaction lorsqu'une boule blanche te sautât dessus, par inadvertance, sans doute. Elle n'avait pas meilleure expression que la tienne. Tu tends les bras, voulant la réceptionner pour lui éviter une blessure, mais tombes à la reverse sous son poids, atterrissant sur ton postérieur en soulevant de la neige sur les côtés. Vous vous dévisagiez brièvement.

Tu es mignon.

Oui, tu te moques de ta situation, autant que de ta voix qui semble avoir du mal à articuler. Tu ressens la chaleur émanant de cette créature que tu ne peux t'empêcher de trouver mignonne. Tu n'étais d'ailleurs pas certaine qu'il eut envie d'être câliner, mais la stupéfaction le clouait dans tes bras.

Tu es tout chaud ! Tu veux bien rester quelques secondes ? Je ...

Soudainement, tu ressens un vide. Il est abyssal. C'est comme s'il te manquait un élément très important, en dehors de ta mémoire et de ta condition physique, mais tu ne parviens pas à savoir quoi, évidemment. Est-ce à cause de ta tête douloureuse au point que cet incident te remémore des instants de vide ? Est-ce autre chose ? Tu n'en es pas certaine. Tu étais vraiment fatiguée.

Je ...

Tu redresses la tête. Tes iris croisèrent ceux d'un autre être, inspirant le respect par sa seule présence, agitant de crainte l'être blanc dans tes bras, que tu enserrais un peu plus, comme pour le protéger, ou le rassurer, voire les deux en même temps.

Ira.

Ce n'en était pas un, mais tu ne voyais pas la différence. C'était imprécis et tu ne reconnaissais pas la crainte que tu aurais dû avoir en sa présence. Tu te redresses difficilement et tu marches vers lui. Le chemin semble être dégagé dans cette direction ...

Post II - 442 mots


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◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Mar 29 Juin 2021, 06:51



Les trois animaux étaient dans mon champ de vision, alors que j’accélérais entre les monticules de neige pour me frayer un chemin et les rejoindre rapidement. Cependant, quelques secondes avant que je ne parvienne à leur hauteur, je remarquais leur arrêt soudain non loin d’un amas de neige, me propulsant dans un dernier bond pour les rattraper définitivement, les dents serrées. Cette énième fuite de la part de Henos me rappelait qu’il me faudrait sérieusement l’amener auprès du comportementaliste animalier de la Confrérie, Monsieur Aldarion Borghild, pour que celui-ci m’aide à corriger cette mauvaise habitude de mon Limier. Toutefois, la réflexion ne s’éternisa entre mes deux oreilles, puisqu’à l’instant d’atterrir à la position des animaux, je me paralysais également, mes pupilles figées dans le rouge sanglant de mon regard.

« Eh! »

Une fille? Mais qu’est-ce qu’elle fiche ici? Me questionnais-je en étudiant l’adolescente qui se tenait à quelques mètres à peine de là. Elle tremblait de la tête jusqu’aux pieds, tenant de peine et de misère le Pilium qui semblait vouloir s’enfuir. Son pas la traînait péniblement sur la couche de neige, dans notre direction. Instinctivement, je me décalais de sorte à me poster entre les chiens et elle. En parallèle, mes narines se dilatèrent pour capter son odeur. Cependant, dès la première inspiration, mes sourcils se froncèrent brusquement, le vermillon de mes iris s’ancrant de nouveau sur son visage.

« … Qu’est-ce que tu fais dans le coin? »

Et aussi peu vêtue pour le climat du Voile Blanc, ne pus-je m’empêcher de faire remarquer en coulant une œillade sur sa silhouette et ses vêtements. Elle se croit où, cette sotte? D’ailleurs, qu’est-ce qu’elle portait? Je n’avais jamais vu d’habits de ce genre auparavant. Elle portait une tenue d’un style étranger, qui me rappelait pourtant vaguement le style sorcier… L’impact de ce constat, même s’il parvint à m’hérisser les poils, s’atténua en reposant mon attention sur ses prunelles, sur la disparité de coloris de ses iris : je voyais des yeux d’Orishas au milieu de ce visage.

« Tu m’écoutes? »

Est-ce qu’elle s'est perdue? Elle le semblait en tout cas. Je voulus esquisser un premier pas vers elle, afin d’avoir une quelconque réaction, mais c’est au même instant que je remarquais l’éclat qui brillait dans ses yeux. Je la dévisageais un instant, observant l’intérieur de mes mains du même fait. Ah… À force d’être entouré par les mêmes personnes à longueur de journée, j’en oubliais quelques fois mon apparence. Puis, sa présence ne m’inspirait aucune hostilité ou agressivité. Les impressions que j’avais à son endroit s’accordait simplement à ce que j’avais sous les yeux : une jeune femme affaiblie et vulnérable, transie par l’incommodité du froid du Voile. Et mes instincts couplés d'Orisha et de Traqueur ne me trompaient que très rarement. Respirant une bouffée d’air, je m’obligeais à abaisser mes défenses, cherchant à rassurer l'enfant devant moi.

« Tu sais quel animal est le moins lourd de la mer? »

La jeune fille me fixait, confuse, alors que je l’encourageais à me fournir quelques réponses.

« La palourde! Maintenant, tu sais, dis-je en lui adressant un sourire. J'suis désolé pour mon apparence, mais n'ais pas peur, d'accord? Je veux juste t'aider et savoir ce que tu fais ici. »

En guise de bonne foi, mes mains s'activèrent promptement pour retirer le manteau de fourrure qui reposait sur mes épaules. Et d'un geste, je le tendis vers la jeune fille, incitant Henos à se rapprocher également. Cependant, le Pilium, qui se trouvait encore dans ses bras, s’agita de plus belle. Aussitôt, je reculais le chien.

« Tu t'es perdue? Es-tu toute seule? D’où viens-tu? C’est pas à tous les jours qu’on voit des personnes de ton genre dans ce désert enneigé… Et si tu veux te réchauffer, je te conseille de porter ce manteau ou de t’accrocher à Henos, le chien noir. Il saura te garder au chaud. »

En attendant que je comprenne un peu mieux ta situation.


662 mots | Post II

Henos peut utiliser le pouvoir :
- La Fièvre de Shaana : pouvoir permettant d’augmenter la chaleur corporelle de l’animal au point où celui-ci peut faire fondre des métaux, brûler la peau, etc. par simple contact physique.





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Élise Iranor
Mer 07 Juil 2021, 20:47


Illustration - Karla Ortega

Celle qui ouvrit les Yeux


Tu sursautes en entendant une voix qui t'interpelle, surgissant brutalement entre tes deux oreilles, tandis que tu restais obnubilé par ce que tu croyais être un Ira. Tu ne stoppes pas ta marche avant quelques mètres, n'ayant pas vraiment conscience que tu n'es plus seule. Ton esprit est lent, tu es complètement perdue devant ce qu'il se passe. C'était trop d'un seul coup. Demeurant muette sous sa première question, enserrant d'autant plus la créature, sans pour autant lui causer du mal, par automatisme que par crainte, tu relèves les yeux et scrutes ses iris rougeoyants. Ça te rappelait vaguement quelque chose, mais tu ne t'y attardes pas, baissant les yeux, craignant de sentir le mal revenir broyer ta tête. Tu ne comprenais pas ce qu'il te voulait. Tu ne comprenais pas, tout simplement, pourquoi tu aurais dû trouver son apparence problématique. Il avait l'air d'être aussi normalement constitué que toi, mais tu essayais vraiment de faire des efforts de compréhension.

C'est parce qu'elle ... n'est pas lourde ... dans l'eau ?

Tu papillonnes des yeux, dans le léger silence qui s'ensuit. Tu as l'impression que ton humour est autant perdu que le reste. Et comme réponse à toutes ses interrogations, tu ne peux émettre qu'une seule phrase, balayant ce moment quelque peu embêtant.

Je ne sais pas.

Tu ne sais rien. Qui tu étais, ce que tu faisais dans cet endroit. C'était tout autant sombre que confus, même si quelques petites choses te revenaient, instinctivement. Ton corps, lui, n'oubliait pas, malgré ton esprit défaillant. Tu hésites devant le manteau tendu dans ta direction, sans avoir vraiment conscience de ton mauvais état, mais écoutant tout de même l'instinct qui te murmurait de le prendre, pour le mettre sur tes épaules. C'était grand, vachement chaud aussi, mais ça te faisais du bien, te redonnant quelques couleurs.

Merci.

Tu réfléchis, un peu, avant de te retourner vers ses compagnons.

Merci aussi.

Tu te retournes ensuite à moitié.

Je me suis réveillée là, dis-tu en pointant dans la direction d'où tu venais, à peine à trois cents mètres. Je ... Je ne sais pas pourquoi.

Tu essaies de te remémorer et aussitôt, une douleur vive et intolérable te vrille le crâne. Tu portes une main à ton front.

J'ai mal à la tête.

Comme si ce n'était pas assez évident. Tu serres les dents et puis, tu poses les mots sur ce que tu ressens.

Je ne me souviens de rien.

Quelque chose avait massacré ta mémoire, mais tu ignorais la Vérité. Une chute accidentelle, quelqu'un de malveillant qui t'avais voulu du tort, ou peut-être toi-même ? ... Tes pensées n'étaient-elles pas idiotes ? Si tu étais tombée, tu aurais été blessée. Il y aurait du sang au sol et sur toi-même pour en attester. Si quelqu'un t'avais causer du tort, il t'aurait conduit ici et aurait laissé des traces physiques, voire magiques s'il avait tenté de t'expédier dans cet endroit isolé. Et si c'était toi-même, tu ne te serais pas raté. Ça, tu en étais certaine.

Post III - 510 mots


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Miles Köerta
Jeu 08 Juil 2021, 15:49



Est-ce que j’avais manqué le mémo? Ou l’avais-je brûlé par mégarde, un soir, en revigorant les flammes du foyer? Parce qu’en quelques semaines seulement, c’était la deuxième personne que je retrouvais ainsi, « tombée » ou réveillée dans un endroit complètement insolite, au milieu de nulle part, comme descendue des cieux par l’action divine. Toutefois, au contraire de la Bleue que j’avais récupéré au quartier général de la Confrérie des Corbeaux, cette jeune fille était dans un état complètement différent. Me redressant légèrement pour observer la direction qu’elle m’indiquait, j’analysais les parages grâce à mes sens affûtés, cherchant des odeurs, des traces – n’importe quoi – qui pourraient m’aider à savoir d’où elle venait exactement. Mais rien. Même sur elle, il n’y avait rien : son odeur était aussi vague que son expression, aussi vierge et pâle, d’où la méfiance qui s’était immédiatement éveillée en moi en la voyant errer de la sorte tout près de mes chiens. Néanmoins, sa personne n’était pas la seule à être complètement « intacte ». Aucune empreinte, à l’exception des siennes, étaient visibles, et ce, quand bien même il s’était véritablement mis à neiger il y a de cela quelques heures à peine; aucune odeur sur ses vêtements ou sur les arbres environnants pouvaient me confirmer la présence d’un tier; aucun relent de sang m’indiquait qu’elle avait été agressée ou blessée… Netsche (rien).

En reportant mon regard sur les épaules de l’enfant, je ne pouvais m’empêcher de comparer sa situation à celle de Latone. Et la trouver complètement irréelle. Elle ne pouvait avoir atterri dans les montagnes depuis longtemps après tout, puisque, dans ce scénario, je n’aurais pas croisé une fille frigorifiée, se consolant du peu de chaleur qu’elle obtiendrait du Pilium qu’elle enserrait. Au contraire, ce serait un cadavre étendu sur la couche de neige, pupilles gelées, lèvres bleuies et gercées par le froid et le givre, sur lequel je serais tombé. Il ne fallait pas sous-estimer l’hiver au cœur du Voile Blanc : il était aussi rude qu’insidieux. Cependant, l’éclat de suspicion qui masquait discrètement mon faciès s’évanouit dès l’instant où le visage de l’adolescente se tordit de douleur. Je me rapprochais prudemment de sa personne, portant une main à son épaule.

« Eh… Ne force pas, d’accord? Lui conseillais-je d’une voix tranquille. C’est peut-être en raison du choc et du froid. »

Je le supposais. C’était la première fois que je devais m’occuper d’un tel cas. Elle ne se souvient de rien? De vraiment, vraiment rien? Je déglutis, fermant les yeux un instant tout en échappant un soupir.

« Ton histoire a l’air complètement folle, j’vais pas te le cacher, lui avouais-je en me massant la nuque, braquant néanmoins un regard bienveillant dans sa direction. Mais je peux savoir que tu ne mens pas. Je portais alors mes mires dans la direction de Ciel-Ouvert. Et le plus important, c’est de te trouver un endroit pour te réchauffer. On peut pas te laisser dehors dans ces vêtements. Tu vas geler sur place. »

Pouvait-elle marcher? Ce serait plus rapide si je la transportais, songeais-je aussitôt. Mais il me fallait d’abord prendre contact avec Asche et Kaine, leur expliquer la situation. Ils devaient encore se trouver à l’endroit où le lièvre avait été tué, attendant mon retour et celui des chiens.

« Penses-tu pouvoir marcher? J’ai des compagnons qui m’attendent dans les environs. Nous étions en train de chasser quand ce bonhomme (je tournais mon doigts vers la truffe de Henos) a préféré prendre la poudre d’escampette pour courir après le Pilium que tu tiens dans tes bras. »

Cette fois, mon menton pointa le petit animal. Comptait-elle le lâcher à un moment?

« Je peux également te transporter. Je ne te cache pas que ça serait beaucoup plus rapide de cette façon, mais je ne veux pas t’imposer quoi que ce soit. »

Je lui tendis ma main, attendant ainsi qu’elle accepte ou non mon invitation.


651 mots | Post III




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Élise Iranor
Ven 09 Juil 2021, 01:40


Illustration - Karla Ortega

Celle qui ouvrit les Yeux


Vrillant sous tes tentatives, ton crâne est douloureux. Tu essaies de ne plus te concentrer sur ce qui était, mais sur ce qui est. Cet homme, les animaux autour de vous, toi-même ... Cela ne sert à rien de tergiverser plus longuement sur la question de ta mémoire. Tu la sentais vide, sombre, au point de voir la situation de manière imagée, comme si un verrou avait été apposé sur une muraille et dont tu aurais perdu la clé. Ou que quelqu'un te l'avait dérobée peut-être ? ​Est-ce que cela avait une quelconque importance maintenant ? Cette douleur s'apaiserait naturellement, si tu ne cherchais pas à la provoquer. Cette sensation désagréable de tourner en rond commence à égratigné tout ton être. Comment était-ce possible d'être autant dans le vide ? Tu te sens soudainement ... Frustrée ? Où était-ce simplement un éreintement dû à ta situation ? Tu n'eu néanmoins rien qui trahissait ton trouble, car ton corps ne réagissait pas aussi prestement que ton esprit. Tu secouais néanmoins la tête, ton regard allant dans en direction de ton interlocuteur. Non, tu ne mentais pas. Pourquoi le ferais-tu ?

Ah ... Oui. J'ai un peu froid.

C'était un euphémisme, tu n'en avais simplement pas conscience tant la morsure glaciale te trompais, dévorant ta chaleur morceaux par morceaux. Ton corps n'étais pas en mesure de réaliser une réponse défensive satisfaisante. Porter un manteau ralentirait les dégâts, mais vous ne pouviez pas rester là. Est-ce qu'il y avait vraiment un endroit où s'abriter dans les environs ? Tu n'avais rien vu de tel pour l'instant et cela pouvait être loin. Il y avait trop d'informations. Ce n'était pas tant la personne qui t'aidais, mais ton esprit qui remettait de l'ordre qui te faisais tourner la tête. Tu cherchais à comprendre, la prudence et la logique se remettant en place progressivement, mais sans traité les choses prioritaires. Évidemment que tu sais marcher, sinon, tu ne serais pas debout ! Cela t'arraches un sourire idiot, mais ce n'était pas le fond de la question posée.

Donc, toi, tu es un Pilium, hum.

Tu le regardais dans les yeux, il te regardait dans les tiens.

Je peux le garder ? demanda-tu.

C'était si soudain, presque à la manière d'un enfant qui désirait conserver l'animal qu'il venait de rencontrer et le domestiqué. En réponse, le Pilium se remit à s'agiter, comme s'il avait compris que tu ne le laisserais pas repartir, même s'il restait sage dans tes bras. Tu eu un petit rire.

Je plaisantais !

Pourquoi conserverais-tu un être chez toi contre son avis ? Un chez toi que tu n'as pas, vu que tu ne t'en souviens plus. Tu te penches doucement et lui rends sa liberté, avant de lever tes mains et de saisir les mèches blanches, ou grises, qui te passais sur les côtés. Sans t'en rendre compte de suite, tu tires sur tes cheveux, avant de te redressée. Tu n'avais pas remarquée qu'ils étaient longs. Puis, soudain, la réalisation. Tu te rends bien compte que si quelques mètres t'épuises autant, marcher plus longuement allait simplement ... Tu allais vraiment t'évanouir. Et même si tu voulais paraître puissante et menaçante pour t'éviter les ennuis, clairement, tu ne l'étais pas et tu ne voyais pas en quoi ce serait utile, là, tout de suite ... Tu devais t'en remettre à la bonté d'autrui, c'est tout.

D'accord.

Et tu pris sa main, sans hésitation, avec un large sourire. Qu'est-ce que tu craignais, après tout ?

Post IV - 580 mots


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Miles Köerta
Dim 11 Juil 2021, 23:24



L’un de mes sourcils s’était soulevé à la requête de la jeune fille. Pourtant, au rire léger qu’elle échappa, je me permis d’esquisser un sourire, voyant qu’elle ouvrait ses bras pour libérer la petite bête de son embarras. Le Pilium sauta immédiatement hors de son étreinte, regardant à peine derrière lui pour filer entre les courbes enneigées qui parsemaient le bois environnant. Et si mon sourire persista sur la commissure de mes lèvres, il en fût légèrement altéré à l’instant où je m’étais penché au-dessus du jeune loup, l’arrêtant d’un geste pour qu’il ne s’échappe pas de nouveau au cœur du boisé. Cette fois, mes lèvres tremblaient légèrement sous l’assurance d’une menace silencieuse.

« Tu restes là, bonhomme. »

Évidemment, le chien ne comprit pas un seul des mots qui venait de sortir de ma bouche, sa queue agissant comme un fouet, balayant l’air avec une vigueur frénétique. Pourtant, il saisit mes intentions, comprenant qu’il ne lui fallait pas bouger d’un seul poil pour l’instant. Surtout que l’intonation de ma voix avait été aussi acérée qu’autoritaire. Dans tous les cas, Henos restait sur place, tranquille, tandis que je reportais toute mon attention sur la jeune fille. Lorsqu’elle accepta mon offre, j’acquiesçais d’un signe du menton.

« Très bien. »

Je me permis d’ajuster mon manteau au niveau de son buste afin de m’assurer qu’elle soit correctement emmitouflée. Poursuivant mon inspection, je rabattis la capuche du vêtement sur sa tête, dégageant légèrement le pan de celui-ci tout en me penchant à la hauteur de ses yeux. À ce niveau, je lui échangeais un sourire. Je ressemblais à un papa qui habillait son enfant avant que celui-ci parte pour l’école. J'avais toujours fait cela lorsque Kaine et Toesia étaient plus petits et me demandaient de les aider ; à l’époque, c’était un peu notre routine du matin.

« Confortable? »

Puis, je la guidais aussitôt dans le creux de mes bras, enroulant l’un des siens sur mes épaules avant de m’incliner plus encore. Dans cette position, je posais l’une de mes mains contre son dos, glissant mon second bras dans le creux de ses genoux. L’enserrant de sorte à que le manteau lui serve de coupe-vent, je lui jetais finalement un regard en biais, soulevant mon pouce pour lui indiquer que nous étions parés.

« Accroche-toi », lui conseillais-je, me rapprochant d’un arbre.

Au fond de ma bouche, un sifflement retentit, les truffes de Lake et de Henos se redressant soudain dans notre direction. En même temps, je recouvris l’une de mes mains de Métal, marquant le tronc de l’arbre d’un sigle particulier. Satisfait, je souris et, sans perdre plus de temps, je bandais mes muscles, m’élançant aussitôt sur le tracé de nos vieilles empreintes. Mes premiers pas incitèrent les chiens-loups à s’engager dans le sillage de ma course, cette dernière étant puissante, rapide et prompte. Sans difficulté, je réussissais à tenir le rythme des canidés qui nous encadraient, et si cela ne tenait qu’à moi, je sais que j’aurais pu aller plus vite, encore plus vite. Cependant, la distance qui nous séparait de mon ami et de mon fils n’était pas importante au point que j’eusse été dans l’obligation de maintenir ma véritable vitesse de pointe. Puis, j’avais les chiens à ne pas perdre de vue, des arbres à marquer pour indiquer notre chemin, ainsi qu’une jeune fille qu’il ne me fallait pas brusquer trop violemment.

Lorsque nous arrivâmes à notre point de rencontre, Kaine et Asche étaient assis face à face sur des billots de bois. Ils levèrent les yeux à notre approche, leur corps répondant naturellement par le même mouvement.

« Qu’est-ce qui t’as pris autant de… temps… Mon fils pris soudainement conscience de la présence de l’amnésique dans mes bras, fronçant des sourcils. C’est qui ça?

- Elle est frigorifiée, constata Asche en s’avançant de quelques pas, détaillant l’adolescente de haut, son arbalète à l’épaule. Où l’as-tu trouvé?

- Je sais que vous voulez la version longue, mais vous devrez vous contentez de la version courte pour le moment. Je crains qu’elle choppe une saloperie avec le temps. »

Le brun et le rouquin se regardèrent du coin de l’œil, ne cherchant pas à me retenir plus que nécessaire à l’urgence de mon inflexion.

« Tu l’amènes à la maison?

- Oui.

- Tu seras bien plus rapide sans nous », confirma l’ancien soldat.

J’opinais du chef, les deux Orishas s’apprêtant à plier bagage pour rentrer, mais je les arrêtais immédiatement. Ils pouvaient continuer de chasser s’ils le désiraient. J’avais la situation bien en main et une fois à Ciel-Ouvert, je pourrais avertir les sentinelles de cet étrange événement pour qu’elles y envoient une patrouille de reconnaissance. S’ils hésitèrent, Asche et Kaine choisirent finalement de rester dans les bois, se disant qu’ils pourraient accompagner les Marcheurs jusqu’à l’endroit où j’avais récupéré la jeune fille; les marques que j’avais laissé le long de notre parcours les aideraient grandement.

Abandonnant mes compagnons, je baissais finalement les yeux sur le visage de l’enfant, la repositionnant dans mes bras.

« Comment tu te sens? Lui posais-je calmement, essayant de la garder éveillée. On arrivera bientôt chez moi. Là-bas, tu pourras te réchauffer au coin d’un bon feu et avec un super chocolat chaud fait maison, déclarais-je avec le sourire pour lui indiquer que son supplice se terminerait sous peu. Tu… Est-ce que tu as une idée de ce qu’est Ciel-Ouvert? »

Je me doutais un peu de sa réponse, mais je tentais néanmoins le coup. Peut-être qu’entendre certains noms communs, certains noms de lieu émergeraient des souvenirs dans son subconscient. Nous n’avons rien à perdre, pensais-je en attendant sa réponse.

Et sur ces propos, je me propulsais de nouveau au cœur du Voile Blanc. Direction? La Cité des Chansons.


957 mots | Post IV

Miles utilise les pouvoirs suivants :
- Création du Métal
- Contrôle du Métal





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Élise Iranor
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Élise Iranor
Mar 07 Sep 2021, 23:00


Illustration - Karla Ortega

Celle qui ouvrit les Yeux


Tu étais touchée de voir avec quelle gentillesse il s'occupait de toi, alors même qu'il ne te connaissais pas. Tu te laissais faire sans bouger, pour ne pas le déranger. Tu inclinais la tête, presque gêné devant son large sourire, lorsqu'il te demandait si tout allait bien. N'avais-tu pas l'impression d'être un bébé dans les bras de son Père ? Peut-être était-ce une impression d'être ... ailleurs ? ... Aïe. Assez de questions. Tu choisis d'écouter, tout simplement, c'était vraiment quelque chose de bien plus simple de se laisser porter que de chercher des réponses. Tu te demandais brièvement si tu n'étais pas lourde, mais vu la déconcertante facilité avec laquelle ton sauveur improvisé te saisi, tu en déduisis que non. Spontanément, tu avais clos tes yeux, avec la désagréable sensation que l'air percutait tes narines et que le vent glacé s'engouffrait dans tes poumons, comme s'il tentait de te traverser. Durant ce trajet, tu avais conscience qu'ouvrir la bouche pouvait être dangereux et, curieusement, tu n'avais aucune crainte comme si c'était ... une habitude ? Tu oses mêmes entrouvrir tes paupières pour regarder les environs. C'était si ... Tu tournes tes yeux plissés à cause du vent sur le côté, espérant le voir s'amoindrir. Tu croises brièvement son regard mordoré, comme si le temps s'était suspendu durant quelques secondes et il disparait aussi vite que le clignement de tes yeux. Était-ce une illusion due à la vitesse ?

Tu ne le sauras jamais.

Tu jettes un regard en arrière malgré tout, comme si l'illusion allait prendre vie et te donner des réponses. Ce n'était qu'un fol Espoir. Ton coeur se serre, sans que tu ne saches pourquoi. Très vite, tout cela est balayé lorsque vous vous retrouviez devant deux autres hommes, un autre grand et un petit, qui se demandait d'ailleurs qui tu étais en te regardant en biais.

Je ne sais pas.

Tu avais l'impression qu'ils te regardaient tous, maintenant que tu avais répondu honnêtement. Quelle drôle d'impression, tu en fronçais même les sourcils. Ils étaient bizarres, ceux-là. Ils étaient différents, avec leur peau toute lisse. Tu regardais le ciel, en attendant, tandis qu'ils parlaient, comme si tu attendais un signe quelconque, mais cela ne durait pas et, bien vous, vous repreniez la route. Comment tu te sentais ?

Mieux, confessais-tu.

Même si la chaleur du vêtement te donnais soudainement envie de dormir.

Je ne connais pas, non.

Tu pensais que c'était certainement un moyen de dire que c'était une cité à ciel ouvert, mais tu préférais ne pas dire de bêtises. Dans ces montagnes, était-ce creuser à même la roche ? Est-ce qu'on pouvait graver dans la roche ? Doucement, il te reposais. Tu avais curieusement les jambes endolories, avant d'être entraînée dans une demeure toute charmante. Il y avait comme un petit chantier aussi, à l'image de celui que tu avais dans la tête, c'était rigolo. Une autre personne, une fille cette fois, se précipitait vers vous, avant de s'interrompre dans son élan, ne pouvant que demander la même question que tout le monde. Qui étais-tu ? Tu haussais les épaules, relevant tes mains, les paumes retournées vers le haut pour signifier que, toi-même, tu ne savais même pas qui tu étais ...

Post V - 537 mots


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Miles Köerta
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Miles Köerta
Jeu 09 Sep 2021, 16:47



À Rosalie, nous passâmes à toute vitesse le tunnel qui séparait l’extérieur du Voile Blanc à la Cité des Chansons. Je distinguais son regard, qui se perdait à la surface des murs, le reflet des cristaux glissant dans le creux de la pierre. Est-ce que les couleurs la fascinaient? Est-ce que l’envie de laisser sa marque la rendait curieuse, d’où l’éclat dans ses yeux? J’aurais apprécié m’arrêter pour lui laisser l’opportunité d’inscrire son message, comme plusieurs avant elle l’avaient fait dans leur sillage, mais nous n’avions pas le luxe de nous arrêter. Puis avec sa mémoire, en l’absence de son identité, saurait-elle seulement quoi marquer dans cette pierre? Sans nom, sans souvenirs, savait-elle ce qu’elle souhaiterait laisser derrière? Tout au long de notre course, même pendant ma discussion avec les premières sentinelles de la Marche Terne, l’interrogation flottait entre mes deux oreilles.

« Dans tous les cas, je serais chez moi si vous avez d’autres questions. »

Et j’étais reparti sans perdre plus de temps, sautant et m’élançant à travers Ciel-Ouvert jusqu’à distinguer le toit de ma chaumière au milieu des bois et des flocons de neige. Doucement, j’amorçais notre descente, déverrouillant la porte d’entrée afin d’abandonner le froid de l’hiver de l’autre côté du battant. En même temp, je la reposais sur ses pieds. À l’intérieur comme à l’extérieur, nous pouvions facilement noter la présence du bois et des outils qui avaient été rassemblés dans le secteur; un véritable chantier.

« Désolé pour ce foutoir. On est en plein travaux pour agrandir la maison. »

Sans me soucier de mes bottes, je traversais l’entrée, traçant mon chemin jusqu’au salon pour lui présenter l’une des divans.

« Assis-toi ici. Je vais partir le feu.

- Padrÿe! T’es rentré! »

Je levais les yeux, distinguant la coiffe de Toesia Eses, qui descendait trois par trois les escaliers menant vers le rez-de-chaussée.

« Coucou äm nilsal aksoloök! (ma petite guerrière!) »

- Regarde ce que j’ai attrapé dans la cour arrière! C’était l’une de ces espèces d’insectes qui s’étaient adaptées au froid mordant du Voile Blanc, un papillon aux ailes duveteuses et aux poils crème. On a une invitée? Qui c’est? »

J’hochais de la tête, m’occupant du foyer. Rempli de curiosité, le regard de Toto dévisagea la jeune femme de la tête jusqu’aux pieds, jusqu’à ce que son visage s’illumine d’un grand sourire.

« Bonjour! Moi, c’est Toesia et toi? »

Mais l’inconnue haussa simplement des épaules, au grand étonnement de la petite fille.

« Elle a perdu la mémoire, lui annonçais-je en me relevant, les flammes du foyer s’éveillant tranquillement.

- Quoi? C’est vrai? Et tu ne te souviens vraiment de rien? L’enfant la contempla, cette fois-ci, un peu tristement. Et t-tu n’es pas effrayée? Moi, j’aurais les chocottes… »

De ne plus se rappeler de ses parents, de son stupide grand frère, de Dærion, de ses amis, de ses rêves et ambitions… Et pourtant, à ses yeux, l’adolescente paraissait extrêmement calme. Mais l’était-elle réellement? Je revins auprès des deux jeunes filles, des couvertures plein les bras ainsi que quelques vêtements.

« Il va falloir qu’on change tes habits, lui dis-je en lui présentant un chandail et un pantalon. Ils sont peut-être un peu trop grands pour toi, mais au moins, ils sont secs et chauds. Suis-moi. »

Toto reconnut les vêtements de Kaine. Délaissant les couvertures sur l’un des divans, je guidais l’amnésique jusqu’à la chambre que nous réservions pour les invités et qui, en date de ce jour, était inoccupée.

« Quand tu auras terminé, tu pourras retourner au salon, te réchauffer. En attendant… Est-ce que tu préfères le chocolat chaud ou le lait au miel? »


613 mots | Post V




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Élise Iranor
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Élise Iranor
Mar 05 Oct 2021, 17:00


Illustration - Karla Ortega

Celle qui ouvrit les Yeux


Ton regard se posait un peu partout, partagé entre la curiosité et une certaine gêne d'être si peu discrète. C'était dur de dissimuler ton honnêteté, dans ton état. Tu reconnaissais certains objets du quotidien, d'autres t'étaient étrangers. Un chantier, pour agrandir la demeure, oui, tu voyais plus ou moins l'idée. D'ailleurs, tu trouvais tout plein de choses curieuses. Par exemple, tu avais vaguement l'impression de comprendre la langue dans laquelle ils parlaient. Est-ce que c'était la tienne ? Pourtant, c'en était une tout autre que vous maniez. C'était un peu confus au niveau linguistique ... Tu avais perdu la mémoire, certes, mais certaines choses demeuraient : tu savais parler, tu savais marcher, tu comprenais ce qu'on te disais, tu reconnaissais certaines choses, même si tout t'émerveillais assez ... c'était mieux que d'être une adulte à l'état de bébé, pas vrai ? Tu regardais la trouvaille de la petite fille, en retrait. C'était beau, les papillons. Et les loups. Tu devais vraiment bien aimé ces deux espèces, à moins que ce ne soit que parce que c'était la première fois que tu les voyaient ? Ou pas ? Oui, il y avait vraiment des choses confuses. Ce serait peut-être plus clair à l'avenir, en attendant, tu acquiesçais, suivant les directives.

J'espère que je n'attirerais pas de problèmes.

Dans un sens, tu étais désolée, de les déranger ainsi. Tu n'avais rien fait, mais personne ne pouvait être sûr de rien, pas même toi. Tu souris néanmoins, parce que tu avais confiance. En la regardant de plus près, tu remarquais que Toesia avait des yeux de couleurs différentes, un regard ... vairon. Oui, c'est ça ! Ça lui allait vraiment bien. D'ailleurs, ce n'était pas la première fois que tu le voyais, c'était peut-être courant, par ici. Tu ne mesurais pas en avoir aussi. Pas encore.

Maintenant que tu le dis ...

Tu croisais les bras, donnant l'impression de réfléchir, mais tes réflexions n'allaient pas bien loin. La vérité était que tu ne ressentais rien, parce que tu ne savais pas ce que tu devais ressentir. C'était comme si tout était normal, en dehors d'être maladroite et perdue.

Je pense que ça va. Je suis tombée sur de gentilles personnes !

Et la mémoire te reviendrais. Peut-être ? Dans tous les cas, tu n'avais pas le choix, il allait bien falloir vivre cette nouvelle vie. Tu le remerciais d'un signe de tête pour les vêtements, être aidée à ce point là quand même ... Tu le suivais dans la chambre, qui te paraissais être d'un luxe incroyable. Tu en avais presque des étoiles dans les yeux.

Tu essayais surtout de décrire mnésiquement ce que pouvait être du chocolat, du lait et du miel. Tu en avais une vague idée d'apparence, mais pas de goût.

Je ne sais pas, dis-tu en secouant la tête, avant de sourire. Je laisse Toesia choisir !

C'était la meilleure solution, à tes yeux et puis, peut-être que vous pourriez ... devenir amies, non ? Quand Miles ressortit, tu regardais brièvement les vêtements dans tes mains, avant de les poser sur le lit, mais en te redressant pour déboutonner ta tenue, tu vis un reflet et tu te tournais vers lui, manquant de t'étrangler sous la surprise. Tu regardais dans ce petit miroir, stupéfaite, en te demandant qui c'était, avant de comprendre. C'était toi. Tu clignais plusieurs fois des paupières, avant d'en prendre conscience et de te rapprocher pour mieux t'observer. Tu analysais ton visage sous tous les angles, remarquant désormais tes cheveux blancs, tirant sur le gris, ainsi que tes yeux bicolores, à toi aussi. Le bleu avait une teinte clair qui te ravissait, mais tu n'aimais pas vraiment le vert, d'une clarté maladive. Et là, au milieu de visage, il y avait quelque chose. Sur ton front. Tu ne le ressentais pas, n'y avait pas prit garde auparavant. C'était comme une pierre incrustée dans tes chairs, blanche, presque invisible si on ne regardais pas de près, tu la touchais prudemment du bout de tes doigts, mais ton instinct te disais de ne rien tenter à son encontre. L'idée même te faisait peur, alors tu te reculais. Près du miroir, un roman était posé là. L'Impérieux Destin du Docteur ...

Élise.

Tu n'étais pas tellement étonnée de savoir lire, après tout, tu devais avoir une vie, auparavant et il te restait des bribes de celle-ci, que tu le veilles ou non. Curieusement, tu te remémorais également d'Enos en cet instant précis, de son pelage sombre. Il te rappelait vraiment quelque chose, tu fermais les yeux, sachant que trop chercher allait te faire mal, mais tu tentais, tu avais le mot sur la langue ... Tu l'avais dit.

Ira ... nor.

Tu ouvris les yeux.

Je suis Élise Iranor.

Ça me paraissait bien. Je ne connaissais pas mon véritable nom, autant m'en attribuer un, même si ce n'était que temporaire. D'un hochement de la tête, résolue, je me changeai par mécanisme. Ce n'était pas quelque chose qui m'était étranger non plus. Je nageais un peu dans cette nouvelle tenue, mais elle me portait chaud et loin de moi l'idée de me plaindre. J'avais de la chance dans ... mon malheur ? Je sortais de la chambre pour rejoindre mes hôtes. Au moins, ma mémoire immédiate n'était pas défaillante.

Me revoilà !

Post VI - 882 mots | L'Impérieux Destin du Docteur Élise


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Miles Köerta
Mer 06 Oct 2021, 03:42



« Elle… veut que je choisisse pour elle? »

J’acquiesçais d’un signe de tête, posant sur le comptoir les différents ingrédients à la préparation des boissons, ainsi que la petite casserole dans laquelle je les chaufferai et les mixerai avant distribution.

« Alors? Qu’est-ce tu voudrais lui faire goûter? Du chocolat chaud? Du lait au miel? Ou du thé peut-être? »

L’enfant se mit à réfléchir intensément. Si elle connaissait parfaitement ses goûts, son palais ayant quelques faiblesses à l’assaut du sucre qui fondait sur sa langue, elle craignît néanmoins que ceux-ci ne plussent et déçoivent l’amnésique en finalité. Après tout, ce n’était pas tout le monde qui avait la dent aussi sucrée qu’elle. Toto était tout un spécimen dans ce domaine, pouvant engloutir gâteau sur gâteau sans ressentir le moindre mal de ventre, là où moi et son frère nous nous lassions après un morceau.

« Moi, j’aime beaucoup le chocolat chaud, mais je sais pas pour elle… Elle a l’air d’une fille qui apprécie plus le thé vert que le chocolat chaud. T’sais, un peu comme les personnes qui ressemblent à des Sophie plutôt qu’à des Veronica. »

Je laissais courir un rire dans le fond de ma gorge, pivotant sur moi-même pour lui faire volte-face.

« Mais, à ton avis, le chocolat chaud reste un choix sûr, pas vrai? »

Elle affirma cela sans hésiter une seconde, des étoiles brillant soudainement dans le voile céleste que représentait ses prunelles. Bien entendu, qu’elle était certaine que le chocolat chaud soit une valeur sûre. C’était la meilleure boisson chaude de tous les temps, meilleure que le thé, le café et tout le reste.

« Et le tien encore plus que tous les autres! » Déclara-t-elle fièrement.

Sa langue ne s’ennuierait jamais de la saveur délicieuse que marquait le mixte savoureux du lait, du chocolat, de la cannelle et de la guimauve dans sa bouche. Puis, le réconfort qui enveloppait tout son corps à chaque gorgé était une impression tout bonnement divine. Plus je la regardais, plus je ne pouvais m’empêcher de sourire. Même si je ne me trouvais pas dans sa tête, je trouvais cela terrifiant d’être en mesure de connaître ses pensées rien qu’en analysant ainsi ses expressions faciales.

« Donnons-lui du chocolat chaud dans ce cas. Qui sait? Peut-être qu’elle va en tomber follement amoureuse, elle aussi. »

La petite Orisha exprima sa joie en un grand sourire, quémandant aussitôt une tasse, elle aussi. Tout pour ma petite guerrière, lui promis-je en ébouriffant sa tignasse toute décoiffée.

« Va ranger ton papillon dans ta collection et n’oublie pas de te laver les mains. Je vais m’occuper de vos boissons.

- D’accord! Merci Pa’! »

Sans demander son reste, la fillette s’éclipsa du rez-de-chaussée pour rejoindre le premier étage, au bout des escaliers. De là, je m’occupais des chocolats chauds promis, soulevant légèrement la tête lorsque j’entendis la porte de la chambre des invités s’ouvrir. Puis finalement, la voix de notre invité m’interpella.

« Ah super! Je termine vos tasses dans un instant. Sans me retourner, je l’invitais à s’installer sur le divan où j’avais rassemblé les couvertures. Aimerais-tu avoir autre chose? Nous avons pas mal de nourritures, si jamais tu as faim. Dans le même temps, Toesia Eses réapparut au rez-de-chaussée, des livres et des jeux plein les bras. Qu’est-ce que c’est que tout ça, Toto? »

Je quittais la cuisine avec les deux tasses de chocolat chaud en main, voyant ma petite furie déposer devant la jeune adolescente sa montagne de bouquins.

« J’veux l’aider à se rappeler! Puisqu’elle ne se souvient de rien, peut-être que les illustrations dans ces livres l’aideront à reconnaître certains visages, certains endroits aussi! »

À mon tour, je déposais l’un des verres entre les mains de l’inconnue, lui demandant si les vêtements lui convenaient, avant de déposer la tasse de ma fille non loin d’elle. Finalement, je m’installais également, tendant mes doigts vers un premier bouquin, que je feuilletais distraitement.

« Ce n’est peut-être pas une bonne idée, Toto. Elle doit se reposer. Ça a été une sacrée journée. »

Je me tournais vers la principale concernée, attendant de connaître son opinion sur la question. Dans tous les cas…

« Tu peux rester ici le temps qu’il te faudra. Tu pourras dormir dans la chambre dans laquelle tu t’es changée, lui indiquais-je en pointant la porte en question. Et nous essayerons de comprendre ce qui s’est passé avec l’aide de la Marche. »


743 mots | Post VI




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Élise Iranor
Mar 04 Jan 2022, 01:50


Illustration - Karla Ortega

Celle qui ouvrit les Yeux


Je me sentais curieusement sereine, maintenant. J'étais consciente que ce n'était pas un sentiment normal, n'ayant aucune raison de l'être avec le chaos total régnant dans mon esprit. J'aurai certainement dû être paniquée, trembler de crainte dans cette chambre, à ne me souvenir de rien À peine quelques mots, sensations ou habitudes, mais j'avais aussi l'impression d'être ... à ma place. C'était compliqué. Comme si je devais être ici, maintenant. Qu'avec des efforts, tout retournerait à sa place le moment voulu. Cette manière de vouloir me dégager d'un sentier sombre et nébuleux pour m'engager dans un chemin plus sécurisé me semblait être plus cohérent. Je devais absolument me concentrer sur le réel qu'était devenu mon présent et non plus sur la confusion générale qu'était mon passé. Si j'étais dans cet état, c'est qu'il devait y avoir une raison, n'est-ce pas ? Je tentais encore de me souvenir de la dernière chose que j'avais vu, mais rien. Du noir. Je ne devais pas creuser dans cette mélasse, où je m'y noierais de douleur. Je prenais une longue inspiration, me retournant vers l'ouverture pour retourner vers la salle principale. Je sentais une douce odeur me chatouiller les narines, quelque chose de nouveau et d'incroyablement familier. C'était un sentiment curieux. Je devrais sans doute m'habituer à l'expérimenter de plus en plus cette sensation à l'avenir ; le corps se souvenait, là où l'esprit n'était qu'amnésie.

Je cherchais Toesia du regard, mais elle ne semblait plus présente. Ce constat laissait poindre une touche de tristesse, mais je n'en soufflais mot, m'occupant de suivre les directives proposées en m'installant tranquillement, tout en prenant une couverture pour recouvrir mes jambes. Je n'avais pas l'impression d'avoir un quelconque problème, mais elles me paraissaient glacées depuis que j'avais changée de tenue. Je sentais les picotements sur mon derme et la chaleur qui le grignotait, presque brûlante. Je ne ressentais plus, comme engourdie, n'ayant pas la sensation d'avoir faim ,mais je n'avais pas eu le temps de formuler ma réponse en voyant Toesia poser des livres devant nous. Je m'étais tues d'étonnement, demeurant très touché de la gentillesse dont elle faisait preuve, tout en prenant le verre chaud, qui électrisait mes mains.

Oui, tout va bien, merci beaucoup ! souris-je. On peut regarder un peu, si tu veux.

Ce serait mentir de dire que je n'étais pas curieuse de tout ce dont je ne me souvenais pas. Peut-être ... un déclic ? C'était tout à fait possible, n'est-ce pas ? Je soufflais sur ma boisson, avant de boire prudemment une gorgée qui m'arrachait un frisson, laissant son goût m'exploser les papilles.

Cette boisson est incroyable ! Qu'est-ce que vous mettez dedans ?

J'avais l'impression d'avoir des étoiles dans les yeux en le demandant. Je crois qu'une sorte de pression invisible se relâchais, me rendant très sensible ces dernières minutes. Je maintenais la tasse entre mes deux mains, la reposant avec prudence sur mes genoux.

Merci, c'est vraiment très gentil à vous de prendre soin de moi ...

En attendant d'avoir des réponses sur qui j'étais et sur ma condition avant tout cela, je devais rester ici. Je n'avais pas les moyens d'être exigeante en disant que tout allait bien et que je me débrouillerais ; ce n'était pas le cas. Laisser les choses se dérouler et venir vers moi me semblait être la meilleure solution à l'heure actuelle. Je n'avais pas le choix.

Mais, heu ... C'est quoi la Marche ? demanda-je en grattant ma joue avec mon ongle, embarrassée. ... Même ce nom ne m'évoque rien. Ce sont les habitants de Ciel-Ouvert ?

Je me sentais idiote de poser une question de cet ordre, uniquement parce qu'il l'avait mentionné lors de notre rencontre. J'ignorai également tout ce la Cité et ma vision quant à ce qu'elle était était limité.

Je ne me souviens de rien, mais ! En voyant Henos ... cela m'a évoqué quelque chose, « Iranor » ... C'est peut-être mon nom ?

Pourquoi son nom plus que la dénomination d'un endroit ? Je ne savais pas. L'instinct. À défaut de mieux, peut-être que cela pourrait évoquer quelque chose, sait-on jamais. Je me calais ensuite d'autant mieux en regardant Toesia, retrouvant mon sourire.

Qu'est-ce que tu dissimules d'incroyable là-dedans ?

Je me sentais prête pour l'aventure.

Post VII - 710 mots


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◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Mar 04 Jan 2022, 21:51



Même si elle nous assurait qu’elle allait bien, je me demandais s’il s’agissait de la vérité ou plutôt d’une tromperie qu’elle faisait croire à son propre esprit. Elle avait été retrouvée au beau milieu du Voile Blanc, amnésique et frigorifiée, sans manteau, ni chaussure, ni vêtements adaptés à l’hiver perpétuel de la région. N’avait-elle vraiment pas faim? Se sentait-elle véritablement bien? J’avais beau me questionner, le fait est que mes sens, dans tous les cas, ne titillaient à aucune duperie potentielle de sa part. C’est pourquoi, après la libération d’un soupir, je finis par les laisser faire, elle et Toto, croisant brièvement le petit sourire victorieux de ma fille, comme pour me faire comprendre qu’elle avait eu raison d’apporter tous ces livres. J’étirais mon bras dans sa direction pour lui ébouriffer les cheveux, effaçant ce rictus insolent de ma vision.

« Un chef ne dévoile jamais ses secrets », fis-je en posant mon index sur mes lèvres.

Même Toto n’aurait pu l’aider à élucider le mystère, puisqu’elle n’était jamais véritablement restée auprès de moi pour voir de ses propres yeux les étapes de la préparation. Elle faisait sa commande et repartait à ses besognes et ses jeux, revenant au cœur de la cuisine soit quand la boisson était prête à être servie, soit parce qu’elle voulait que j’y ajoute quelques fantaisies, comme des guimauves ou de la crème chantilly.

« Aucun problème. Et tu peux me tutoyer, tu sais? Je lui adressais un sourire, soulevant un sourcil à son interrogation. Pas besoin d’être gênée de demander! Toto approuva d’un signe de tête. Oui et non. La Marche Terne – je raccourcis souvent par « la Marche » – est une organisation de Ciel-Ouvert et si une bonne partie des habitants de la ville font bel et bien partie du groupe, ce n’est pas tout le monde qui travaille pour elle. »

Prenant une pose pensive, je réfléchis à la meilleure manière de lui expliquer, avant de porter mon attention sur les bouquins, que je me mis à fouiller. L’un d’entre eux devait sûrement avoir une carte des… Ah! Voilà. Je dépliais la carte des mers et des continents, entourant tout le globe d’un signe du doigt.

« Si la Marche représente les forces militaires de Ciel-Ouvert, ses activités s’étendent pourtant à travers toutes les Terres de Sympan. Nous… »

Je marquais une courte pause en prenant conscience de mon inclusion. Même si j’avais périodiquement aidé le groupe pour certaines missions, je ne faisais techniquement pas partie de celui-ci. J’aidais au mieux de mes capacités et selon le temps que je pouvais leur accorder.

« Les Marcheurs – les membres de la Marche, rectifiais-je, défendent les injustices à travers le monde. Ils éliminent les rebelles, libèrent les victimes de leurs chaînes et enferment les anciens criminels et geôliers pour qu’ils puissent goûter à leur propre médecine. Notre prison, Verillon, sert à arracher la Liberté de ceux qui, autrefois, l’ont eux-mêmes enlevé à autrui. Je lui indiquais que nous l’avions croisé en nous dirigeant jusqu’à la maison, puisque la prison séparait le Bas du Haut-Quartier de la Cité des Chansons. La Marche sert la Justice en somme et ne recule devant rien pour la faire connaître là où elle a été négligée.

- Pour résumé : ce sont les meilleurs! »

L’intervention de Toesia tira un sourire à mes lèvres.

« C’est pas très objectif.

- Pas besoin que ça le soit, mentionna-t-elle avec fierté, les mains sur les hanches. Parce que c’est la pure vérité! Emballée, la petite Orisha se tourna vers l’amnésique. Un jour, moi aussi, je serai une Marcheuse et je défendrai la Justice pour le bien de l’humanité! »

Caressant sa tignasse avec attention, je reportais l’écarlate de mes iris sur le minois de notre invitée.

« Quoi qu’il en soit, les Marcheurs nous aideront et nous trouverons peut-être la raison à cette étrange amnésie… Une fois de plus, ma fille acquiesça, plus que certaine que la Marche Terne saurait trouver toutes les réponses à nos questions. Ah oui? Henos t'as rappelé quelque chose? »

Iranor… Toto et moi échangeâmes un regard en biais, l’interrogation valsant devant nos yeux. Nous n’avions aucune idée de ce que cela pouvait être.

« Désolé, ça ne me dis absolument rien.

- Moi non plus. La petite fit pourtant travailler ses méninges, intensément. Il s’agit peut-être du nom de ton chien, puisqu'Henos t'as fait pensé à ça?

- Est-ce que ça t’as évoqué d’autres trucs? »

Il semblerait que non.

« Ne désespérons pas! S’écria Toesia en levant son poing vers le ciel. Nous avons, effectivement, plein de livres pour faire travailler cette mémoire. Tout d’abord, elle porta son index sur la carte que j’avais précédemment déplié. Est-ce que le nom de l’un de ces endroits te dit quelque chose? »

Toto était prête à décortiquer chaque livre sur cette table, décrypter chaque illustration dans ces livres, lui expliquer chaque concept – au meilleur de ses connaissances – pour accomplir sa mission de la journée. Pendant que les jeunes filles feuilletaient les bouquins, Dærion fit brièvement son apparition, émergeant du sous-sol en construction pour constater de la présence de notre invitée. Je lui expliquais la situation, le majordome s’introduisant ensuite auprès de la jeune femme.

« Si tu as besoin de quoi que ce soit et que je ne suis pas présent, tu peux toujours demander à Dærion de t’aider. Retournant à la cuisine, je revins quelques minutes après, une assiette de biscuits entre les mains : Tenez, grignotez un peu. Je vais préparer quelque chose à manger avant que Kaine revienne à la maison. »


929 mots | Post VII

Notes : Pour l'ensemble des cartes des continents et des Mers, c'est ICI





[Q.] Celle qui ouvrit les Yeux [Pv Miles] Signat16
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Élise Iranor
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Élise Iranor
Jeu 20 Jan 2022, 23:20


Illustration - Karla Ortega

Celle qui ouvrit les Yeux


J'écoutais attentivement les déclarations que l'on me donnait, mais elles-mêmes ne m'évoquaient rien. J'avais du mal à visualiser les choses, ayant un manque de repères éloquent. Je ne m'imaginais que les montagnes, vastes au-delà de l'imaginable et cette Cité, en son centre, comme unique lieu de vie. Ce n'était pas le cas, mais tout me semblait simplement ... vide. Cette carte, détaillée, m'aidait à voir la grandeur de ces terres, ils semblaient y avoir tellement d'endroits divers et variés que j'en avais le tournis.

Les Terres de Sympan ont l'air tellement vastes !

Ma voix était un mélange d'admiration et de crainte. Est-ce que je venais de quelque part par-là ? Est-ce que j'allais passer tout le restant de ma vie à chercher d'où je venais ? Je secouais la tête, mes longs cheveux suivaient le mouvement.

Rien ... c'est comme une page blanche.

Je me sentais presque désolée de les mettre autant dans l'embarras et de ne pas me souvenir de quelque chose, malgré les efforts déployés. Médecine. Mon esprit s'était étourdi à ce mot. Ce qu'évoquait Miles était avant tout un revers de situation, mais ce mot résonnait très nettement dans son esprit, plus que tout autre. J'avais l'impression qu'au travers de lui, tout était à sa place. Curieux.

Je suis d'accord avec Toesia. Les méchants, hop hop !

Je mimais un embrochement digne de ce nom, avant de sourire d'un air malicieux en la regardant.

On peut dire que tu marcheras sur les vilains, alors ?

Mon humour était un peu nul, mais je saurai prendre le temps de le perfectionner. J'avais le mince espoir que ce nom leur dise quelque chose, mais rien. Dommage, mais cet indice pourrait éventuellement servir à l'avenir et l'enthousiasme de Toesia m'en convainquit d'autant plus.

Peut-être, dis-je en mettant un doigt contre ma bouche dans une réflexion très poussée. À défaut ... Je n'ai qu'à dire que c'est mon nom de famille. Si quelqu'un l'entends et sait ce que sait, ou sais qui je suis, il me reconnaitrait plus rapidement. Je crois ...

Je n'en étais pas pleinement convaincue, mais c'était sans doute mieux que rien.

Ah ! m'exclamai-je en tapant dans mes mains. J'ai vu un ouvrage dans la chambre, avec le prénom Élise. Élise Iranor, ça sonne bien non ? Le temps de retrouver le bon !

L'affaire entendue, nous repartîmes à la recherche de contrées plus spécifiques. Je parcourais des yeux de nombreux noms. Des Capitales aux grandes Cités, en passant vers quelques villages connus, notamment dans les environs des Montagnes de l'Edelweiss Enneigée, où nous étions, mais mes réponses, à chaque instant, s'avéraient négatives. Progressivement, mon esprit dérivait. Quelque chose de médical, hum ? Je me demandais si l'on pouvait obtenir des plantes médicinales, même rarissime, qui puissent soigner l'amnésie. Peut-être que Toesia avait ça dans un de ses ouvrages, je devrais lui demander plus tard si rien ne m'évoquât quoi que ce fût. Je ne sais même plus combien de temps nous passions dessus, tant cela m'amusait, ce ne fût que ma rencontre avec Daerion qui nous interrompis dans notre élan tandis que je mangeais un biscuit avec prudence pour ne pas salir les pages.

Vous agrandissez parce que vous allez avoir d'autres enfants ?

Je n'allais évidemment pas en profiter pour rester les bras croisés, je trouverais le moyen de me rendre utile.



Atchoû !

Évidemment ... J'étais tombé malade dès le lendemain. Je m'étais réveillée au milieu de la nuit avec une quinte de toux qui avait manqué de m'étrangler, tant ma respiration était chaotique et une migraine qui faisait tourner ma tête au point de me donner la sensation de faire un malaise dans le lit, allongée. Mon nez n'arrêtait pas de couler et j'éternuais toutes les cinq secondes ; c'était infernal.

Promis. Je vais me remettre.

Je reconnaissais à peine ma voix.

Atchoû ! fût ma conclusion.

Post VIII - 650 mots


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[Q.] Celle qui ouvrit les Yeux [Pv Miles]

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