C'est ici que naquit Devaraj

Partenaire : Daé
Objectif : Haruki va former Daé et Séléna sur quelques grands préceptes de la race.

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Musique

Séléna suivait Haruki parmi les herbes hautes. Leur couleur, rouge, était particulière à l’endroit. Les Plaines Rouges de Lua Eyael. L’homme finit par s’asseoir, ses longs cheveux blancs frôlant alors le sol. Il sourit à son élève avant que ses yeux ne se portent vers une bâtisse qui se trouvait à une bonne centaine de mètres. Ils se situaient dans une zone agricole. Plus loin, des bêtes broutaient tranquillement. « C’est là-bas que Devaraj a été conçu. » lâcha-t-il, comme si l’information n’avait aucune importance. Elle en avait tellement. « Devaraj… » murmura la blonde, comme si elle avait du mal à se rappeler de qui il s’agissait. Entre son enlèvement par une secte étrange, son rapt par la Dame Rouge et Jun qui était venu la récupérer ensuite – sans parler des derniers événements – sa vie n’était qu’un chaos qu’elle peinait à remettre en ordre. « Le Roi des Chamans. » « Oui… Oui. » finit-elle par dire, distraite. Elle passa ses doigts dans l’herbe, sans remarquer la mine embêtée du Maître du Temps. « Séléna… » dit-il. « Hum ? » « Vous devriez arrêter de penser à Alaster et vous concentrer sur l’enseignement que j’essaye de vous donner. » « L’école est faite pour ça, non ? » demanda-t-elle. Il grinça des dents. Il l’aimait, vraiment, mais elle n’en manquait pas une. Il soupira. Il était un Ange et devait faire œuvre de tempérance, même s’il se fichait bien, dans les faits, d’une potentielle déchéance. Il n’était pourtant pas de ceux qui péchaient. Le Destin ne le poussait pas dans cette voie. « Devaraj est l’un des enfants de Jun et d’Edelwyn. » Ce fut à ce moment qu’elle comprit. « … » Sa bouche venait de s’ouvrir sur du vide. « Quand a-t-il été conçu ? » « L’Ère du Chaos du Cristal. » « Mais… » Haruki sourit, sans rien ajouter. « Et les autres ? » demanda-t-elle. Il ne répondit pas davantage. Au lieu de quoi, il traça une sorte d’arbre généalogique, particulièrement complexe. « Luci et sa femme. Leurs quatre enfants. Sur les quatre, l’une est l’Oracle du Chaos et l’autre est l’Oracle de Yaveäth ou… plutôt, un moment de son existence l’est. » « Je ne comprends pas. » murmura Séléna. « Vous saurez en temps et en heure. Lorsque vous serez prête, en plus de nos petits voyages dans le passé, vous serez amenée à officier chez les Sorciers. Il ne faudra pas vous étonner de certaines réactions. » « Réactions ? » Il sourit. Elle commençait à comprendre qu’il adorait la tenir en haleine, initier des discussions sans lui en dire trop. Elle soupira devant son manque de clarté. Il ne lui répondrait pas et elle en avait conscience. Il lui demandait d’être attentive mais quand elle le devenait, c’était lui qui s’enfonçait dans des non-dits qui ouvraient bien trop de possibilités pour qu’elle puisse deviner ce qu’il lui cachait au juste.

Haruki se pencha un peu en arrière, paumes dans l’herbe. « Qu’attendons-nous ? » « Hum… Quelqu’un. » « J’espère que ce n’est pas Jun. » dit-elle. Leur dernière rencontre n’avait pas été tendre. « Non. » En réalité, il n’en savait rien. Ce n’était pas Jun qu’il attendait mais les Ætheri pouvaient apparaître comme bon leur semblait. Puisque son père s’était mis en tête de le côtoyer plus fréquemment et qu’il était souvent avec Séléna, il n’avait plus aucune peine à le retrouver. De toute façon, Jun se montrait particulièrement efficace pour deviner la position de ceux qui échappaient normalement à la vision des Dieux. « Nous attendons un Rehla, comme toi. » Le Maître du Temps sourit. « Il ne devrait pas tarder. » En réalité, il savait très précisément à quel moment le jeune homme arriverait. Il connaissait déjà son prénom. Il évitait de trop regarder le futur, afin d’entretenir une conversation normale. Son statut était compliqué pour tout ce qui touchait au social. Il savait des choses qu’il ne pouvait pas divulguer. Il avait déjà vécu mille fois le moment où la Petite Chose, dans sa robe blanche agrémentée de fraises, lui avouait qu’elle était amoureuse de lui. Leur premier baiser, il s’en rappelait parfaitement, quand bien même il n’avait pas encore eu lieu dans le présent. « Vous avez une feuille dans les cheveux depuis trois bonnes heures. » lui dit-il enfin. Il s’approcha et lui ôta. C’était comme ça que ça devait se passer. « Oh euh… Merci. » murmura-t-elle en le regardant, un peu gênée. Son maître avait une aura plutôt impressionnante. Il respirait la bonté mais c’était normal, pour un Ange.

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