Partenaire : Alaster & Adam
Intrigue/Objectif : Léto convoque les époux restants de feu Devaraj pour discuter de leur place sur l'Île Maudite. Sujets à propos sexuels probablement à venir.

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" Dasäha'lhm'Melerdi. "

La discrétion du rideau contrasta avec la voix puissante de la Hǫfðingi. Ils s'étaient réunis dans les appartements des époux, du moins veufs du précédent Hǫfðingi. Leur cas ne remonta réellement dans les pensées de la Sùlfr qu'après avoir enduré la disparition de son ami et de sa plus pure liaison à Miles. Oh, bien évidemment que des Draugr tels qu'Aylimr ou Raya ont tenté de lui rappeler que Blanche continuait de veiller sur eux depuis son temple… Ce qui ne pouvait signifier qu'une seule chose : Léto devait contribuer à la mission divine. Tu ne m'as pas laissée que des cadeaux, éternel Fou. S'était-elle surprise à songer en souriant comme une gamine. D'un autre côté, ces élus possédaient de manière légitime une place à Zaowa. Blanche ne risquerait pas d'apprécier que la Sùlfr s'en débarrassât. D'ailleurs, les Humaines n'étaient plus sur l'Île, ainsi que l'Ygdraë. Pour Circë, elle pouvait aller et venir selon son bon vouloir. En compagnie d'un des Déchus, il y avait une autre élue, mais disons que Léto n'avait guère bien suivie l'histoire. Quoi qu'il en soit, dans l'équation, il ne restait donc que deux veufs.

Les deux Déchus. Luxure et Paresse. Adam Pendragon et Alaster Dah Numen. Durant quelques secondes, Léto resta plantée sur place, dos à la sortie. Sa main joua ses cheveux cendrés, sans quitter des yeux les fameux hommes qui attendaient leur sort ; façon de parler. Sa peau était dénuée de peinture, en grande partie dévoilée par sa tenue composée d'un pagne et d'un haut sans manche. De multiples bracelets colorés aux bras et aux chevilles tintaient sa gestuelle d'une mélodie métallique. Son enveloppe vierge de pigments n'était guère anodine : c'étaient eux qui allaient définir sur quel pied elle devrait danser en leur compagnie. Au-delà d'être des Ailes d'Ébène, ces personnes faisaient à présent parti de leur quotidien sur l'Île Maudite. Ils connaissaient leurs coutumes, leurs mœurs, leurs secrets. Ils étaient accoutumés à leur magie et à leur sensibilité à la dimension spectrale. Ils faisaient parti d'une tribu et avaient été acceptés par Zaowa. Un Chaman, plus qu'autrui, savait qu'il ne fallait pas se fier uniquement à sa vue : ces Déchus seraient des Médiateurs à ses yeux. Malgré tout, leurs racines lui seront tout autant utiles.

" N'hésitez pas à me signaler si vous n'êtes pas à votre aise. On leur avait apporté des sucreries et apéritifs, ainsi que de l'eau et de la bière Ashï. Ils ne devraient, en théorie, manquer de rien. Notre discussion sera longue. " Elle l'avait dit sur un ton enthousiaste, car Léto adorait parler. Beaucoup.

Elle passa à côté du Déchu de la Paresse. Dormait-il ? Ce ne serait pas étonnant. Quoi qu'il en soit, elle se doutait qu'Alaster risquait de se lasser très vite. Léto essaiera donc d'aller droit au but afin d'être sûre que le message sera bien passé. Ce qui, en soi, n'était pas synonyme de réussite. Ceci mis à part, le Dah Numen ne semblait pas quelqu'un de foncièrement dangereux, mais sa taille et ses capacités intéressaient la Hǫfðingi. D'autant plus que, au même titre que son comparse, il possédait une certaine influence dans la société Déchue. Elle ignorait fichtrement ce que Devaraj avait réussi à tirer de lui, mais ce n'était guère un problème de partir de zéro.

Puis sa silhouette colossale dépassa le Déchu de la Luxure. Celui-là serait plus délicat à gérer, car les Esprits chuchotent beaucoup de faits à son sujet. Il serait parfait pour féconder des Chamanes étant donné son péché, à voir à quel point il compte s'impliquer et s'il avait des projets annexes. Elle se demandait s'il avait officié en tant que professeur auprès de sa fille, Prune, lorsque celle-ci entama son cursus à Basphel. De toute manière, lui aussi possédait quelques notables atouts. Parmi les élus d'origine, ils faisaient partie des plus remarquables. Le fait qu'ils furent tous les Déchus arrangeaient ses affaires. Oh, et discuter avec un représentant de la Luxure risquait d'être croustillant ; elle n'en avait jamais eu l'occasion auparavant, et Raoni avait tendance à ne pas se diversifier.

" Merci de vous être libérés pour cette entrevue. La Chamane prit place en face d'eux, sur un fauteuil gorgé de coussins on ne peut plus confortables. Elle déposa une petite palette qu'elle avait en main sur l'accoudoir. Son sourire illumina son visage. Et je tiens à m'excuser de vous avoir délaissés aussi longtemps, mais… Elle haussa les épaules. Le temps est une notion ingérable sur notre île. "

Ils y étaient peut-être habitués à force. Au moins étaient-ils restés et manifestaient leurs intérêts vis-à-vis de la nouvelle Hǫfðingi. Sa main soutint sa tête, tandis qu'elle les darda à intervalles réguliers.

" Votre époux étant disparu, nous pourrions penser que vous n'avez plus aucune légitimité à rester entre nos murs. Elle marqua une pause, elle les laissait volontiers réagir. Mais ce n'est pas le cas : vous êtes avant tout les Élus de Blanche. Ce n'est pas dans mon intention de vous démettre de vos fonctions. D'une part, ce n'est pas mon genre, d'autre part, j'ai besoin de vous. Elle se redressa un brin plus. Vous connaissez déjà votre devoir. Votre présence sur notre île démontre votre envie de vous impliquer. Du moins, j'ai confiance en cette idée. Elle se pencha en avant pour chiper un biscuit. J'ai une proposition. Afin de maintenir votre rôle aux yeux de mon peuple et votre place au palais, je vous invite à rejoindre mon harem royal. Je serai, en quelque sorte, votre substitut à votre époux originel. Rien ne changera pour vous, à part que vous aurez maintenant affaire à moi. " Son sourire s'agrandit.

Elle dévora son biscuit, afin qu'ils pussent réfléchir à cette offre. Tant qu'elle était présente, ils pouvaient bien accepter ou refuser d'emblée, ou alors y réfléchir davantage. Pourtant, son instinct lui chuchotait que les réponses arriveront bien vite. Peut-être moins rapidement pour l'un que pour l'autre, mais soit.

" En ce qui concerne vos obligations à mon égard… Puisqu'il fallait bien y arriver. Son regard se posa ailleurs, mimant une réflexion. Pas grand-chose. Elle retourna sur eux. Vous devez être au courant de mon récent mariage. Je suis plutôt disposée à m'occuper de mon mari quand il est là. Elle s'empara d'un verre pour la fameuse bière. Il n'est pas un Chaman et point un résident à temps complet. Ainsi, en son absence, je requiers davantage les membres du harem. Mais dans votre cas, je ne vous oblige à rien. Vous pouvez conserver ce rôle de manière honorifique et vaquer à vos occupations ; ou alors, vous avez le choix de prendre part au harem. Ses yeux se plissèrent, malicieuse. Disons que, honnêtement, je ne compte pas organiser de nouveaux mariages avec vous. C'est beaucoup plus simple comme ça. Elle porta le verre à ses lèvres. Tant que vous remplissez vos devoirs, nul ne nous en tiendra rigueur. Elle but une brève gorgée. Alaster et Adam. Vous ne me connaissez pas et je ne vous connais pas tant que ça. C'est le moment ou jamais de poser les bases. Je suis tout ouïe vis-à-vis de vos projets parmi les Chamans, étant donné que nous allons à présent travailler ensemble. "

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Je vous laisse gérer qui poste après qui ♪

Bien que son attention fût tout ouverte aux deux partis, le regard dissemblable de la Hǫfðingi se focalisa bien plus sur le Paresseux, et ce sans retenue. Ce devait être en soi un réflexe, pour elle : les pécheurs de son acabit s'exprimaient bien plus par leur gestuelle que par leur parole. Il lui suffisait tout bonnement de son acquiescement pour pouvoir passer à la suite. Ravie, Léto s'affaissa un peu plus sur son siège. Même si cette réunion relevait du devoir, d'autant plus divin, elle comptait faire en sorte de tourner la situation vers un semblant d'accalmie. Pour une Hǫfðingi, ces moments de paix se raréfiaient et continueront de disparaître de son agenda. Piquée à vif, Léto ne douta guère de l'implication du dénommé Adam durant cette fameuse pause. Il était question d'être franc des deux côtés, alors elle ne se gêna pas pour lui décrire son nouveau lieu de travail.

" Des hommes, des femmes. Et d'autres. Des curiosités qui lui taperont dans l'œil, après tout les Chamans pouvaient s'accoupler avec des Evershas, tant que la part humanoïde prédominait assez. De tout horizon. Vous savez, il y a un Humain que je voudrais faire entrer dans mon harem, afin de prendre l'hérésie à-bras-le-corps. Ainsi que la Dovahkiin, Erza Stark. Il y aurait un clone de cette dernière à Amestris, liée à l'Empereur Noir. Cette histoire de château interdiiit lui avait donné envie de faire chauffer du maïs. Mais bon, je ne crois pas que le partage fasse parti des qualités de mon collègue. Contrairement à vous. Dit-elle en le désignant avec un sourire malicieux. Oh, il y avait cet Ondin aussi, qui se déguisait en femme. Cela lui allait bien. Mais trop jeune. Étant donné son androgynie naturelle, elle ne pouvait qu'apprécier ses semblables. Bref ! C'est un harem en pleine croissance. Avec vous deux, cela nous fera trois hommes et deux femmes, sans compter mon mari. De par ce pacte, vous n'êtes plus mariés. Un fin sourire éclaira son faciès. Vous êtes libres d'épouser quelqu'un d'autre. "

Maintenant qu'elle avait suffisamment fait travailler l'imagination du Luxurieux, la Reine sirota sa Ashï comme s'il provenait d'un grand cru. Chacun à leur manière, les Déchus allèrent droit au but. Des Weltpüffs, cela devrait intéresser Delawam, il saurait où les troupeaux pourront le mieux s'épanouir sur cette île apocalyptique. Les recoins tranquilles se multipliaient au fur et à mesure, mais la faune et la flore prédominantes seraient un calvaire pour les pauvres duveteux. D'un signe clair pour le Paresseux, elle approuva son projet. Quant au Pendragon, Léto apprécia sa vision globale de leur alliance. La blonde tenait à renforcer ce lien qu'elle jugeait profitable sur le long terme. Elle se souvenait de sa propre initiative à Avalon : lors d'une époque lointaine où elle n'était qu'une jeune Chamane, avec son immense malle garnie de produits locaux. Ce qui démarrait par l'économie devrait évoluer vers le culturel. Les Déchus lui faisaient une bonne impression, à l'instar des Ygdraë. En ce sens, la proposition d'Adam la fit se redresser et remit au goût du jour son professionnalisme, après avoir bien ri sur sa sulfureuse déclaration vis-à-vis de Dah Numen.

" Lors de mon mariage, j'ai déclaré que nous nous recroquevillons sur nous-mêmes depuis trop longtemps. Elle leva l'index. Sans parler d'amour, cette union avec mon Orisha encourage mes semblables à s'ouvrir au monde. Devaraj avait ses raisons de fermer nos frontières, mais je ne les partage pas. Elle posa sa main sur l'accoudoir, son attention toujours braquée sur eux. Il serait intéressant d'introduire une poignée de Chamans sur vos terres, et pas seulement des Aylimr. Raoni et Delawam devraient y voir un certain intérêt. Oh, vous étiez au Fessetival ? Plusieurs de vos stands ont attisé ma curiosité. Et vous auriez fait un chouette modèle pour mes tableaux. Vous aussi, Alaster, vous avez un don pour poser. " Oui : de un, elle était totalement sérieuse, de deux, elle s'était éloignée du sujet en un rien de temps.

Consciente de s'être égarée, la Sùlfr se désaltéra une nouvelle fois. Même les Souverains qu'elle rencontrât devaient être habitués, tant elle dénotait de son véritable rang. C'était ainsi d'être l'élue des Ætheri, ils s'en bidonnaient. Et le plus idiots baissaient alors leur garde.

" Mon harem est ouvert à ceux qui veulent leur propre harem. Un semblant de défi, ça lui plaisait. Cela vous intéresse, Alaster, de faire plaisir à Adam ? Cette question n'était point anodine, tant un sujet important persistait en ses réflexions. N'oubliez pas votre statut pour autant. Les Déchus touchés par la Luxure seront parfaits pour nous faire plein de petits Chamans. Mais vous deux, plus que tout autres, vous êtes primordiaux. Elle se pencha en avant, le bois craquela sous son poids. Vous possédez la grâce de Blanche, c'est par votre intermédiaire que notre peuple sera purifié. Vous devez avoir bien conscience que ce n'est pas moi-même qui vous en donne l'ordre, bien que je serai intransigeante sur votre motivation. Je ne doute pas de votre efficacité, Adam, mais j'émets quelques réserves à votre sujet. Ponctua-t-elle en se tournant vers Alaster. Votre nature ne vous rend pas bien actif pour ce projet, et je peux le comprendre. Même si les deux personnalités s'avéraient horriblement éloignées. Je crois quand même en vous, Blanche vous a choisi. Il ne manquait plus qu'à régler ce souci de motivation. Est-ce qu'il y a un moyen de vous "aider" ? Face à son silence sûrement réfléchi, elle joignit les mains en avant. Puisqu'il fallait bien rentrer les deux pieds dans le plat, elle jeta une œillade vers Adam, il devait avoir des idées pour remédier à ce problème. Elle initia un premier lancé à Alaster : Ressentiriez-vous des effets si je couchais avec Adam, là, maintenant, tout en m'accrochant à vous ? " Léto imaginait qu'une influence extérieure pourrait le provoquer, notamment via un homme et, ou, une femme.

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Léto exécrait le silence. Surtout depuis la malédiction des Échos ; celle-ci se manifestait aux pires moments possibles, comme pour la rabaisser davantage vers les ténèbres de l'oubli. Elle relativisa pourtant assez vite : Alaster était un Paresseux et le restera toute sa vie. C'était un défi compliqué, mais pas moins stimulant. Au contraire, Adam s'impliquait dans la conversation et cherchait à se donner corps et âme à la cause. Sans lui, la Sùlfr n'aurait probablement pas fait long feu. Quoique, elle était capable de palabrer durant des heures, même sans un retour auquel se raccrocher ; aurait-ce apporter un quelconque résultat ? Point sûr.

" Hum. " Fit-elle écho au Dah Numen. Bon.

Les anecdotes de Pendragon l'amusaient. Elle ne pouvait que se rabattre sur elles afin de garder un semblant d'entrain pour la réunion. Ses doigts firent tourner la palette qu'elle avait ramenée. Elle avait eu quelques idées quant à son utilité, mais elle n'arrivait pas encore à se décider. Elle ouvrit la petite boîte, dévoilant quelques nuances de sa production personnelle. Toutes les teintes symboliques répondaient présentes.

" Quelle est votre couleur préférée ? " Elle s'adressait aux deux, sans être explicite.

En quelques mots, la Sùlfr cernait de mieux en mieux ces Déchus. Elle pourrait peindre leur quotidien en un claquement de doigts. Elle ne s'attendait néanmoins pas à un détail aussi croustillant sur la vie d'Adam ; elle espérait qu'Alaster lui révélerait d'aussi grandioses histoires. On pouvait imaginer n'importe quoi, comme, soyons fous, qu'il élevait les Weltpüffs avec Ezechyel ! Ce serait quand même dingue comme récit.

" Vous savez, une Ange faisait parti des épouses de Devaraj. Tout est possible. Elle lui sourit, réfléchissant tout de même sérieusement à la question. Les états d'âme de Lardon lui revinrent. Ayez beaucoup de patience et accompagnez-la dans une activité qu'elle adore. Elle haussa le regard. Si elle est votre Gardienne, je vous conseillerai de rester naturel. Vous verrez bien si le lien reste solide. Elle pencha la tête sur le côté, observant sa propre main dénuée de bague. À ce propos, si d'aventure vous me croisez sous forme angélique, vous pourriez me rendre un service et me dévergonder le plus possible ? " Entre les Chamans et les Réprouvés de Gona'Halv, l'Ange devrait vite s'acclimater à son trépidant destin.

Adam semblait bien apprécier l'évolution de son harem et de ses projets. Cela la fit sourire, c'était un être singulier. Elle se demandait comment ils se seraient entendu si leurs pas s'étaient croisés plus tôt. Avec une position de Reine, la plupart des configurations partaient à vau-l'eau. Alaster ne réagissait pas beaucoup plus, mais elle avait de quoi contre-attaquer.

" Comment comptez-vous parler de moi à Elias ? Vous vous contenterez de dire que nous sommes de bons amis ? Toutes les personnes ne réagissaient pas à l'identique ; Miles songeait de plus en plus à l'attacher. Parlez de moi autant que vous voudrez. Même si je ne suis plus très certaine de quémander un clone, sachant que vous avez non seulement danser avec Erza en robe à crinoline et qu'en plus, vous avez pu la toucher. Sur le coup, elle pouvait admettre sa jalousie. Ce château d'épouses, par contre… Il faut croire que l'Empereur Noir et mon prédécesseur avaient plusieurs points communs sur la question. Vous croyez que j'étais complètement à côté de la plaque en épousant uniquement mon amoureux ? Il devait y avoir une mode de mettre sa Main en jeu. Hmm… Ou alors… Un harem d'époux, d'épouses… de Souverains… Ses yeux s'écarquillèrent. Un harem de Souverains. Une pause et une dose de jovialité assaillit son visage. Mais oui ! C'est ce qu'il faut ! Comme ça, les ententes seront cordiales et les alliances bien resserrées, et je pourrai me coller aux abdos d'Erza ! Elle leva les yeux au plafond, comme illuminée. C'est la Conciliation ! Puis se racla la gorge, plus neutre et professionnelle. Parfait, faisons cela : évoquez ce potentiel harem lors de votre prochaine visite à Amestris et rapportez-moi sa réaction. Avant de rajouter plus bas : J'ai hâte. "

La blonde se demandait si son ami Hǫfðingi fut tout aussi foufou avec ses époux. Ou si c'était, finalement, un trait commun des élus de se montrer si instable. Nīḍalu n'avait point aidé dans le processus ; et cela ne se terminerait pas de sitôt.

Attentive aux explications du Luxurieux, Léto fut comme conquise. Elle ne connaissait que trop peu les Déchus. Elle aimait bien Avalon mais n'y passait que trop rarement. Quant aux Ailes Noires, ses premières altercations avec elles furent si néfastes. Durant longtemps – alors qu'elle n'était qu'une jeune Orisha en quête de liberté – elle s'était convaincue que les Déchus n'étaient que des êtres mauvais, comme si le passif entre les deux peuples entachait ses opinions. Encore aujourd'hui, elle se souvenait de cet abordage provoqué par les Pécheurs et sa noyade évitée de justesse. Aujourd'hui, la Souriante n'arriverait même pas à imaginer Adam ou Alaster lui faire du mal.

" Utilisez votre magie sur Alaster d'abord, je veux savoir ce qui lui fait effet. Avant toute initiative, elle leva la main et offrit un regard complice au Paresseux. Si et seulement si Alaster est d'accord. "

Elle n'avait clairement pas oublié son devoir. Elle n'était pas non plus certaine de se contenter d'une jouissance sans contact. Adam était fébrile à l'idée de provoquer du plaisir et de trouver le sien, elle était loin d'être aveugle ; puis, il était honnête. Il lui était rare de pouvoir discuter de ce genre de sujet avec un étranger, d'autant plus un Déchu de la Luxure. La Chamane souhaitait profiter de cette occasion pour mettre à plat ce qui lui traversait l'esprit. Elle trouvait l'occasion adéquate pendant que l'un s'occupait de l'autre.

" Êtes-vous vraiment des hommes ? Demanda-t-elle, soudaine, de but en blanc. Les vôtres pratiquent une "Mue", qui pourrait changer votre apparence. Elle était curieuse à ce sujet. Cela doit être grisant d'expérimenter un tel changement… Elle n'avait connu que le travestissement ; et finalement, que ce que son corps féminin pouvait offrir. L'idéal pour elle serait de découvrir les autres rituels sexuels, un peu à l'instar du Baiser des Vampires qui se détachait des standards. Vous voulez un secret ? Il m'arrive, sans pouvoir le contrôler, de me transformer en homme et d'agir comme si c'était naturel. Ça part au bout d'un moment, mais ça peut rester longtemps. Elle aimerait tant voir leur réaction. Je préfère vous prévenir, si jamais vous vous retrouvez à côtoyer un Roi. " Puis, à part avec Milesette, elle ne se souvenait pas d'avoir couché en tant que mâle.

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