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 [Q] - Les bagues | Adam

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 09 Jan 2020, 23:55



Les bagues

Partenaire : Adam
Objectif : Apprendre à appréhender les bagues raciales.


« Non. » Je me rappelais parfaitement de mon refus initial. C’était juste après le bal des douze cycles lunaires. Entre les événements qui s’y étaient déroulés, j’avais observé minutieusement le Déchu et décrété que sa maîtrise des danses de salon laissait à désirer. Il savait danser, certes. Il était même plutôt bon pour un étranger à la race mais « plutôt » ne me suffisait pas. J’avais donc décidé qu’il apprendrait avec moi. Adam ne refusait presque jamais rien. Les nouvelles expériences lui plaisaient, même lorsqu’elles étaient douloureuses. Il savait pourtant dire non ou négocier. Même si ça ne me plaisait pas de me l’avouer, je me laissais convaincre plus qu’en temps normal par le Luxurieux. Ce n’était pas à cause du sexe. C’était à cause de tout ce qu’il représentait pour moi. Il me connaissait et, malgré tout, il ne se détournait jamais. Il avait beau se défendre d’être masochiste et me répéter qu’il en avait marre d’être attaché, c’en était presque risible tant il était évident qu’il l’était à s’entêter avec moi. Je craignais de lui apporter des ennuis mortels et de le voir se faner à mes côtés. Il encaissait. Il savait que je tuais, que je torturais. Il savait aussi ce que je m’apprêtais à faire. Pourtant, jamais il n’avait essayé jusqu’ici de me dénoncer ou de me stopper dans mes actes. Quoi qu’il en soit, alors que j’étais certain, à l’époque, qu’il accepterait des leçons de danse sans rechigner, il avait paru songeur et avait fini par me déclarer qu’il était d’accord mais que je devais aussi apprendre un autre type de danse avec lui. Ma réponse avait été immédiate lorsqu’il avait commencé à m’expliquer. « Non. » Non, je n’allais pas danser sur de la musique sensuelle. Non, je n’allais pas danser tout en ôtant mes vêtements. Non, je n’allais pas remuer mes hanches comme une fille de joie. Cette activité me paraissait curieusement féminine et terriblement embarrassante venant d’un homme. Ridicule me paraissait être le seul mot à pouvoir convenir. Il n’avait pas lâché l’affaire. Il était d’accord mais à condition que cela soit du donnant-donnant. Je m’étais entêté de mon côté aussi mais les imperfections de ses mouvements de valse ne cessaient de me hanter. Lorsque je finis par accepter le marché, ces petits-riens étaient devenus de véritables obsessions. Je le revoyais encore et encore se tromper légèrement dans la mesure et j’en grinçais des dents au moins une fois par jour.

Suite à cela, nous nous étions vus régulièrement. Nous avions des problèmes opposés. Lui manquait de rigueur pour maîtriser des danses si codées. Moi je manquais de lâcher-prise. Je ne me laissais que rarement aller et cette activité, qui consistait avant tout à se détendre et à sombrer dans une sensualité qui me débectait, me déplaisait. Je préférais le sexe lorsqu’il était plus violent, lorsque je dominais et lorsque je n’avais pas à ressentir quoi que ce fût si ce n’était la maîtrise que j’exerçais sur l’autre. C’était le problème. Lui, ça l’ennuyait. Moi, je ne savais pas à côté de quoi je passais à rester fermé à mes propres sens. Petit à petit, il avait joué une carte que je n’aurais jamais envisagée venant de lui : Laëth. Qu’allais-je faire si je réussissais à l’épouser ? La fesser sauvagement en me passant de préliminaires ? Ce ne serait pas vivable. Si je voulais que tout se passe bien, je devais apprendre l’érotisme. Quoi de mieux qu’une danse lascive ? Au début, j’avais fait comme d’habitude : pratiquer des heures en quête de perfection, mes mouvements contrôlés avec une précision chirurgicale. Ça ne lui avait pas plu. Ce n’était pas le but. Le but était que j’arrête de réfléchir, que j’abandonne l’idée de performance. Il y avait deux objectifs en réalité : le premier était qu’il me désire, forcément, mais il rejoignait le deuxième. Je devais désirer, me trouver désirable et le désirer lui. Je devais oublier le reste. Oublier le ridicule, oublier des considérations plus raisonnables. Il fallait que je réussisse à ne plus penser à rien pour me plonger tout entier dans ce que mes sens me dictaient lorsque la musique résonnait. J’y parvenais lorsque je jouais du piano. C’était différent mais cette expérience me fit comprendre l’idée. Le voir danser, lui, d’autant plus. Il se fichait complètement de tout. Ça l’amusait de balader sa main sur moi en rythme, de descendre puis remonter. Ça l’amusait de balancer doucement son corps tout en se déshabillant et en me fixant comme si j’étais le centre de son univers. L’indécence se lisait tellement facilement dans ses yeux que ma respiration en devenait archaïque rien qu'en l'observant.

Au fur et à mesure de mes progrès, le sexe devint différent. Je ne m’entêtais plus autant. Je ne désirais plus tout maîtriser. Je ne calculais plus le moindre mouvement, la moindre suite logique. Je ne pensais plus à ce que je devais accomplir en tant qu'Elias ou en tant que Kaahl. Je frissonnais davantage. Ses caresses devinrent plus intenses sans qu’il n’ait besoin de décupler mes sens par magie. Il le faisait toujours de temps en temps mais son simple contact provoquait des réactions dans l’entièreté de mon corps. Il ne devait pas être le seul à avoir remarqué la différence. J’étais devenu plus réceptif, plus joueur et plus sensible. Je ne pensais plus qu’à moi et je ne me servais plus non plus de la sexualité comme un exutoire. Je gardais mes défauts en dehors, bien entendu, mais dans ce domaine en particulier, j’avais fait d’énormes avancées.

Depuis quelques temps, nous n’arrivions à nous rejoindre que très rarement. J’étais le plus occupé de nous deux mais il avait dû voyager et il s’était également engagé davantage dans l’intérêt de son peuple, à croire qu’il cherchât réellement à me mettre à genoux devant lui. Nos occasions de passer des moments d’intimité s’étaient réduites et nous allions à l’essentiel : le sexe. Il y avait eu cette fois très particulière où j’étais venu chez lui sans prévenir, à bout. Là encore, sa réaction avait fait ressurgir le spectre du masochisme dans mon esprit. Il était trop patient. Il était trop bon. Ça m’agaçait au fond. Cet homme et sa liberté de mœurs m’irritaient. Je ne disais rien, je n’y arrivais pas. Il me rendait muet tant il acceptait tout venant de moi et tant j’avais besoin de lui pour ne pas sombrer parfois. Lux in Tenebris était mordante et mortelle. Mon physique se dégradait, mon psychisme se fragmentait, fatigué et malade. Pourtant, j’avais fini par trouver une solution. Je n’aurais jamais cru la trouver au cœur de Boraür. J’avais demandé à plusieurs espions d’enquêter, de me fournir un artefact, peu importe quoi, qui pouvait transformer les individus en Déchu. Je voulais muer. Je devais muer sinon j’allais mourir. J’avais fini par mettre la main sur une bague qui possédait ce pouvoir. Il y en avait deux en réalité, la deuxième étant l’objet de notre rendez-vous de ce soir, à l’intérieur de la maison de poupées. Si quelqu’un nous observait, depuis le temps, il devait se demander ce que nous trafiquions à nous retrouver dans une salle pour mieux disparaître de la circulation après avoir inséré la clef dans la serrure du jouet. Rien de ce qui se passait à l’intérieur n’était visible. Il se passait beaucoup de choses.

À force, nous avions fait dupliquer la clef et c’était pour cette raison que j’étais déjà dans le salon à l’attendre. J’avais fait dresser la table par le serviteur et avais posé le coffret à bijou à côté de son assiette. Je voulais lui offrir et passer du temps avec lui avant d’être de nouveau occupé. Une pause, pour nous, avant que je n’aille massacrer les Démons pour récupérer la Terre Blanche. J’avais accompli d’autres choses cruelles depuis la dernière fois que nous nous étions vus. Il devait être au courant. Nous n’allions très probablement pas en parler. Je devais réfléchir à un moyen de passer plus de temps avec lui sans que le temps en dehors de notre environnement à nous ne s’écoule.

Lorsqu’il arriva, je souris. Je claquai des doigts. Le serviteur faisait tout pour me contenter et, cette fois, il s’était dépassé. Une musique lascive résonna et la musique se tamisa. Je fixai mon amant. « Assieds-toi. » lui ordonnai-je. S’il ne m’obéissait pas, je le clouerai à sa chaise. S’il savait me prendre par les sentiments, j’étais le meilleur au jeu de la magie. Je me rappelai de ce qu’il m’avait dit, un jour : rien n’est ridicule sexuellement si tu le fais dans une optique de jeu. C’était vrai la majorité du temps. Je le scrutai un moment avant de passer ma langue sur mes lèvres. Je souris, déjà désireux de le rejoindre. J’allais le faire languir un peu. J’allais m’amuser avec ses nerfs, caresser ma peau lentement devant lui et le regarder comme il l’avait fait si souvent. Il était le centre de mon univers et j’allais tellement lui faire plaisir ce soir que ça le hanterait pendant des jours. Mes doigts rejoignirent le nœud de ma cravate que je desserrai avant de m’en défaire d’un mouvement négligé. Je ne l’étais pas mais j’avais passé un cap : ma magie s’occupait de plier mes affaires. Je ne m’en occupais donc plus. J’avais trop l’habitude de l’utiliser. Le sort se déclenchait seul, me laissant une pleine liberté de mouvements. Je m’approchai de lui. Ma main passa sur ses épaules et se perdit dans ses cheveux lorsque je fus derrière lui. Je me penchai, mordant la peau de son cou après y avoir laissé la marque d’un souffle chaud. Mes mains se rejoignirent sur le haut de sa chemise que je déboutonnai en prenant mon temps, descendant petit à petit jusqu’à arriver à sa ceinture. Je remontai et le contournai pour m’asseoir sur ses genoux, à cheval. Je fis glisser le tissu sur ses épaules avant de l’embrasser, ma langue caressant la sienne avec une avidité que j’avais du mal à contenir. Je m’écartai un peu. Je n’avais pas fini mon numéro mais je voulais lui donner un léger aperçu de ce qui l’attendait. Si j’avais pu lui faire l’amour rien qu’en le regardant, je ne l’aurais pas regardé différemment à cet instant. Je voulais avoir toute son attention. Je laissai quelques secondes s’écouler avant de murmurer distinctement une phrase qui, j’en étais sûr, suffirait à avoir raison de lui, une phrase décidée, une phrase en je … tellement … que …

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J'ai pas résisté. Interdiction de répondre avant le niveau IV  [Q] - Les bagues | Adam 2289842337
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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Mar 28 Avr 2020, 12:44

    J’insérai la clef dans la serrure du jouet. Le maléfice me transporta à l’intérieur. Je maintenais le col de ma veste d’une main, celle-ci posée sur mon épaule, d’un air nonchalant. Chemise noire, pantalon noir, seules la blondeur de mes cheveux et la blancheur de ma peau ressortaient dans toute cette obscurité.

    J’étais tourmenté par ce que je faisais depuis quelques temps. Moralement. Ce qui était rare. Envisager d’envoyer des enfants de Réprouvés chez les Anges pour en savoir plus sur l’Agbara et les instances plus secrètes me dérangeait. J’avais conscience qu’il s’agissait d’espionnage, dans un but bénéfique qui plus est, mais être lié à ça ne me plaisait pas. Je me demandais comment Kaahl faisait, pour toujours jouer et rester debout malgré tout. Enfin, debout, pas quand il était avec moi. Cette pensée fit naître un sourire satisfait et joueur sur mes lèvres. J’avais envie de le voir à quatre pattes devant moi et j’étais à peu près certain de réussir à l’y convaincre. Ensuite, je devrais partir pour Stenfek et nous n’allions pas nous voir pendant un temps plutôt long en fonction de la durée de la mission.

    Peu de temps après mon arrivée, la lumière se tamisa. Généralement, c’était soit bon signe, soit mauvais signe. Puisque nous n’étions que deux à avoir les clefs, je pressentis mon contentement à venir. Je finis par l’apercevoir et posai ma veste sur un meuble. Mon bas-ventre réagit immédiatement. Il n’avait pas besoin de grand-chose pour m’exciter, pas après toutes les fois où nous l’avions fait. Il y avait une autre raison : je l’aimais, lui et le sang qu’il avait sur les mains, lui et ses soubresauts de violence, lui et ses interdictions. Ses mauvais côtés ne me plaisaient pas nécessairement mais je n’y pouvais rien. C’était arrivé, sans que je ne le veuille vraiment. Ça ne changeait pas grand-chose à mon quotidien, je pensais juste à lui quand il n’était pas là et, même si je préférais ne pas y songer, il avait une certaine ascendance sur moi. Il m’avait rendu ponctuel et je m'étais améliorer dans l'exécution des danses de salon. J’avais accepté parce que c’était aussi pratique pour draguer. Je souris. Je le titillais souvent avec ça.

    Je m’assis quand il le demanda. La tension en moi augmenta rapidement. Ses caresses et ses baisers me firent frissonner et je dus diminuer un peu mon touché pour éviter de lui sauter dessus. Mes doigts se resserrèrent sur les accoudoirs du fauteuil alors que je luttais contre moi-même pour lui permettre de continuer ce qu’il faisait. J’avais envie de lui. Maintenant. Je regardai sa main descendre le long de mon torse avec la patience d’un loup devant un morceau de viande. Qu’il la descende jusqu'au bout et qu’on en finisse. Il la remonta. Pourquoi est-ce que je lui avais appris à faire ça, déjà ? Je pensai rapidement que j’aurais mieux fait de le laisser croupir dans ses comportements d’homme torturé, ça aurait évité que je le sois à mon tour.

    - « Je vois. »

    J’avais répondu avec une voix basse. Sur mes genoux, il devait faire face à mon regard, de plus en plus concentré sur les formes de son corps et certains détails qui, si je ne les voyais pas à cause de sa chemise, se faisaient ressentir quand même. Je saisis son pantalon au niveau de la ceinture et l’attirai un peu plus. Mon autre main se posa sur sa cuisse et remonta sur le tissu lisse de son haut. J’en avais marre de cette mise en scène. S’il voulait repartir, il allait devoir se battre.

    Mes doigts finirent par se rejoindre sur les boutons de sa chemise. Le fait qu’il déteste froisser ses affaires donnait déjà au sexe une dimension particulière en temps normal. J’étais obligé d’y aller dans les règles de l’art, bouton par bouton. J’avais eu le malheur, une fois, de déchirer un vêtement et ça s’était soldé par l’arrêt total de nos ébats et par une énorme frustration de mon côté que j’avais dû faire disparaître tout seul.

    - « Pourquoi toute cette mise en scène ? T’as l’intention de me demander en mariage ? Je te préviens, la réponse sera non. »

    Je ne me marierai jamais, surtout pas à lui. Ça lui donnerait un prétexte pour exiger ma fidélité. Celle-ci, je ne pouvais pas la lui donner. Fidèle en amour, peut-être, mais certainement pas sexuellement. Je caressai les courbes de son torse une fois que j’y eus accès.

    - « Dans dix secondes, je relâche le contrôle que je maintiens sur moi-même. Une dernière volonté peut-être ? »

    Je souris, insolent et malin. C’est moi qui allais tellement le… que…

    759 mots (Interd… Je comprends pas, désolé  [Q] - Les bagues | Adam 517323 )


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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 07 Mai 2020, 10:00


Je n’aimais pas recevoir des réponses négatives, même si elles concernaient des questions que je n’aurais jamais posé en temps normal. Je savais que le mariage entre nous n’était pas envisageable. Les Sorciers n’admettaient pas les relations maritales qui ne menaient pas à la conception d’héritiers. Tout était calculé. La descendance devait perdurer et, de préférence, connaître une élévation sociale significative. Les couples homosexuels ne se mariaient pas et, puisque je n’en avais jamais vu, devaient éviter de mentionner ce détail en public. Ce n’était pas le cas chez les Magiciens, beaucoup plus ouverts sur la question. La descendance était aussi importante mais le bonheur individuel l’était davantage. Si je l’avais souhaité, nous aurions pu nous marier ainsi. Je ne le désirais pas. Même si les Mages Blancs et les Déchus entretenaient des relations pacifiées et des alliances dans beaucoup de domaines, Adam n’était pas l’idée personnifiée de la pureté. J’avais besoin que Kaahl demeure intouchable. Si mon identité magicienne se mariait à un Luxurieux, aucun doute : les commères ne cesseraient jamais d’agiter leurs lèvres. Il existait d’autres raisons pour lesquelles je préférais que notre relation reste entre nous, bien plus problématiques que ma simple réputation. « Tant pis. Tu ne sais pas ce que tu rates. » murmurai-je, tout en appréciant la caresse de ses mains sur moi. Je me penchai un peu sur lui. « Devant mon mari, je me serais peut-être agenouillé. » Il n’était pas le seul à avoir l’apanage du sourire insolent. Aussi, je me relevai, tout en tentant de cacher mon impatience. « D’ailleurs, tu n’es toujours pas Roi à ce que je vois. » J’étais certain qu’il savait très bien où est-ce que je voulais en venir au juste. Je n’attendais que ça, qu’il relâche son contrôle. Mon regard se fit impitoyable. Mes lèvres s’entrouvrirent et je murmurai distinctement quelques mots, mes dernières volontés. « À genoux. »

Je sortais tout juste du bain. Je ne portais presque rien. Les mains dans les cheveux, posées sur une serviette, j’étais en train de frictionner le tout pour chasser l’eau. Mes yeux se posèrent sur les fesses du Déchu. Si je n’étais pas spécialement pudique pour un Sorcier, lui battait des records. Je souris. À chaque fois que je le regardais, mes idées n’étaient plus très claires. Des envies de décadence m’agrippaient. Mon corps, pourtant, ne pouvait plus suivre les désirs de mon esprit. J’étais fatigué et la chaleur de l’eau n’avait pas amélioré ma condition. Je m’approchai pourtant et laissai courir mes doigts sur le galbe de l’une de ses fesses avant de les remonter dans son dos. Mes lèvres se collèrent à son épaule et je finis par l’enlacer. Après un baiser, je décalai ma bouche de sa peau. « Si je voulais que nous nous voyions, c’est pour t’annoncer que j’ai trouvé un artefact qui devrait me rendre un corps normal et, accessoirement, faire de moi un Déchu. » Je le contournai et posai mes avant-bras sur ses épaules. « J’espère donc que tu ne comptais pas te débarrasser de moi rapidement parce que tu risques de m’avoir sur le dos un certain temps. » Au début de notre relation, j’avais pensé qu’il serait aisé pour moi d’y mettre un terme rapidement. Finalement, ce n’était pas le cas. Je le soupçonnais d’ailleurs d’être bien moins attaché que je l’étais. J’avais besoin de lui. J’enchainai. « Si j’ai demandé à mes hommes de trouver un objet semblable à celui qu’ils m’ont ramené, je ne m’attendais pas à ce qu’ils en trouvent un autre, similaire. Les deux étaient ensemble. Ce sont des bagues. » Mes doigts jouaient dans ses cheveux. « La mienne me transformera en Déchu. C’est pour cette raison que je voulais que tu sois là. Tu sauras ce qu’il faut faire si jamais la Luxure me saisit. » Mon regard descendit sur ses lèvres. Je devais me raisonner. Il y avait plus important à faire que de passer des heures à se caresser en attendant que lui comme moi retrouvâmes pleine vigueur. Il était plus rapide que moi à ce jeu-là. « La tienne, ce sera la surprise. Comme mes hommes ne la cherchaient pas spécifiquement, ils ne connaissent pas ses effets. Tu pourrais être transformé en… Fae. » Un éclat malin venait de s'installer dans mes prunelles. « Il suffit de la retirer pour que les effets disparaissent. » précisai-je, tout en me dirigeant vers la table, la serviette sur les épaules. « Qui commence ? » demandai-je en attrapant les deux boites à bijoux.

743 mots
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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Lun 18 Mai 2020, 19:49

    - « Tu finiras bien par t’agenouiller un jour. Je t’aurai à l’usure. »

    J’étais têtu dans mon genre. Il l’était peut-être plus que moi mais si j’avais dû étudier à Basphel, nul doute que j’aurais été un membre de l’Étain. Je pouvais contourner les situations périlleuses et je tirais mon compte de ses comportements et ordres. Ça me plaisait de m’agenouiller devant lui et, derrière l’apparente domination dont il aimait se parer, je savais qu’il devenait vite fébrile sous mes coups de langue.

    Je me levai à mon tour et le regardai sans bouger. Je laissai ma magie se déliter, sentant les effets du désir gonfler mon pantalon. Je souris, l’attrapant par le sien pour l’amener à moi et l’embrassai passionnément. Mon souffle fut vite chaotique, autant que mes mains qui s’occupaient de baisser ce qui devait l’être. J’aurais pu lui dire de me redemander encore une fois de m’agenouiller, comme une supplique, mais ne le fis pas : ce qui glissait sous mes doigts me comblait déjà. Finalement, après avoir mordillé son cou, je finis par m’exécuter et par me mettre à genoux.

    -

    Nu au milieu de la pièce, j’étais en train de boire de l’eau lorsque je sentis une caresse sur mes fesses. Je souris, sans me retourner et fermai un instant les yeux. Sa peau était légèrement plus fraîche que la mienne et le parcours de ses doigts me donna envie de recommencer à le tripoter. Je l’écoutai et retrouvai la vue à la nouvelle. C’était une bonne nouvelle, pour moi du moins. Je n’étais pas certain que le monde remercierait la faculté de mon peuple à muer.

    - « C’est pas sur le dos que je préfère t’avoir mais je m’en contenterai. »

    Toujours ce sourire insolent, et mes mains qui avaient profité de sa proximité pour le toucher de nouveau. Elles caressèrent sa taille, son dos et son torse presque sans mon consentement. Elles faisaient toujours leur vie et se frayaient même des chemins défendus vers des zones plus fatiguées. Je n’allais pas le quitter avant qu’on ait recommencé.

    - « Je vois. C’est fascinant. »

    Je me moquais un peu de sa façon de parler, avec tellement de sérieux. J’aimais l’enquiquiner. Je savais qu’il était important et qu’il avait beaucoup de choses en tête et je l’admirais pour ça mais ne pouvais pas m’empêcher de l’embêter. L’entendre gémir sous mes coups de reins et le savoir être en perte totale de contrôle grâce aux Artifices de Lucifer me faisait envisager le terrible Elias Salvatore d’une manière particulière. Puisqu’il se donnait entièrement, je savais aussi qu’il me faisait confiance.

    Je ressentis sans mal le désir en lui, à sa façon de me regarder. Il se décala néanmoins, tenant visiblement à cette histoire de bague là où j’avais juste envie de me glisser entre les draps avec lui pour le caresser jusqu’à l’endormissement. J’aimais bien faire ça, après qu’il se soit lavé pour la millième fois et lorsque je n’étais pas déjà en train de ronfler quand il revenait dans la pièce. Son corps était souvent plus frais que le mien. Ça me donnait une bonne raison de le coller, même s’il finissait par se dégager de mes étreintes pour aller travailler. Pour éviter ça, il me suffisait d’abuser des Artifices de Lucifer. Une fois il était tombé comme une souche et avait dormi plus de huit heures d’affilé. J’avais pu l’admirer tranquillement tout en le caressant. J’en avais aussi profité pour me glisser entre ses cuisses pour le réveiller en douceur et m’étais pris un coup de genou assassin qui m’avait valu une ecchymose aux couleurs étonnantes pendant plusieurs jours. S’il avait utilisé la magie, il aurait très certainement pu me tuer. J’aimais vivre dangereusement, il n’y avait que ça pour expliquer mes bêtises.

    - « Moi. »

    Ma main attrapa la boite qu’il tenait, non sans le caresser au passage.

    - « Je ne sais pas ce que j’aimerais devenir. Je suis bien en Déchu. J’ai jamais voulu changer de race. »

    Je ne pensais pas aux conséquences d’un tel changement. D’aussi loin que je me souvenais, j’avais toujours vécu avec mon Péché. Je n’avais aucune idée à quel point il impactait mon caractère ou pas. Si cela se trouvait, j’étais obsédé par le sexe de base.

    Je lui fis signe de me suivre jusqu’à la chambre. Je me jetai sur le lit et l’invitai à mes côtés.

    - « Ce n’est pas tant pour moi que pour toi. J’ai très peu de doutes sur le Péché que tu auras et il vaut mieux qu’il n’y ait pas grand-chose de fragile aux alentours… »

    Je roulai sur le dos et sortis la bague de son coffret. Je la fis tourner quelques fois entre mes doigts, avant de l’enfiler dans un rire qui ne se termina pas. Le choc fut tellement brutal que je perdis purement et simplement connaissance.

    806 mots


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Kaahl Paiberym
Mar 19 Mai 2020, 20:11


Je souris devant sa décision. Je m’en doutais. Il était toujours partant pour se lancer dans des histoires tordues. Je l’observai, assez pour savoir qu’il ne mesurait pas les conséquences éventuelles. Peut-être que la Bague était la jumelle de l’autre. Il n’y aurait alors aucun changement chez lui. Je redoutais pourtant l’instant où il la mettrait, même s’il s’agissait d’un cadeau de ma part. Je savais, pour en utiliser souvent, que ce genre d’artefact ne s’employait pas sans contrecoups. La tension dans ma poitrine était réelle, là où il ne devait se poser aucune question existentielle. Son Péché allait être balayé. Il constituait une bonne partie de sa personnalité. Sa vie entière tournait autour de ce dernier, jusqu’à sa façon de me sauter dessus. Serait-il moins porté sur la chose ? Aurait-il encore envie de moi ? Je serrai les dents, hésitant à lui reprendre le bijou. Peut-être serait-il préférable de le faire et de simplement dîner ensemble. Nous pourrions ensuite continuer ce que nous avions commencé plus tôt. J’avais envie de sentir sa peau contre la mienne, encore, et de perdre mon nez dans son cou et dans ses cheveux. J’adorais son odeur.

« Eversha lapin, ça t’irait bien. » dis-je tranquillement, moqueur, tout en le suivant dans la chambre. Je m’installai sur le lit, avec plus de retenu que lui. Les draps n’étaient pas défaits. Ce n’était pas là que nous l’avions fait précédemment. Lorsqu’il se mit sur le dos, je posai ma tête contre lui et me mis à fixer, à mon tour, la bague qui roulait entre ses doigts. Un instant, j’eus envie de refermer ma main sur la sienne, pour qu’il l’oubliât. Ce n’était pas une si bonne idée. Il n’en avait pas besoin. Il était très bien comme il était. Elle ne lui servirait à rien. J’avais envie de lui faire l’amour mais devais rester raisonnable. La passion des débuts s’éteindrait forcément dans les mois à venir. Bientôt, je n’aurais plus à me forcer pour retourner travailler. Je me le répétais depuis bien trop longtemps pour que ce fût réellement le cas. Je ne lui disais pas à quel point j’avais envie de rester contre lui. Je me contentais d’un silence pensif et finissais toujours par me relever, me laver, m’habiller et continuer mon office. J’étais le Prince Noir. Je ne pouvais pas me permettre de passer mes nuits à profiter de sa peau. Je trouvais du temps comme je le pouvais mais si je m’étais écouté, j’aurais jeté toutes mes obligations à la poubelle volontiers, à son seul profit.

Ma volonté de rester avec lui s’effrita néanmoins brutalement. Je sentis mon souffle se couper. Mon cœur rata un battement et une violente nausée me prit. Quelques tremblements s’invitèrent un temps. Il me fallut un effort considérable pour ne pas m’évanouir à mon tour. Je n’avais pas envisagé cette possibilité et là avait été une erreur du jugement particulièrement stupide. Mes doigts s’étaient serrés sur les draps, crispés par la baisse drastique de magie que je venais de subir. Mes mâchoires maintenues l’une contre l’autre, je laissai échapper un son de mécontentement. C’était désagréable. Je transpirais. Avec une préparation suffisante, j’arrivais plus ou moins à résister mais le Ma’Ahid venait de me prendre par surprise. J’eus un haut le cœur. Je devais être d’une blancheur absolue. Mes articulations étaient contractées et je n’arrivais plus à bouger. Ma respiration changea subitement de débit. Presque inexistante un temps, mes poumons durent se rendre à l’évidence : si je n’inspirais pas, j’allais mourir. Douloureusement et bruyamment, l’air s’invita de nouveau dans ma trachée, suffisamment pour me redonner quelques couleurs et faire disparaître les picotements au bout de mes doigts. La possibilité d’un évanouissement s’éloigna. Je sentais la magie en moi, demeurer encore, plus faible mais toujours existante. Si je n’avais fondamentalement rien de plus que les autres peuples magiques contre les Humains, chose qui changerait totalement dans le futur à cause des sentiments de mon frère à leur égard, cette aspiration de magie restait problématique.

Mes yeux se posèrent sur Adam. Je pris davantage conscience de son état lorsque le mien me permit de réfléchir de nouveau. Loin d’être stabilisé pour autant, l’inquiétude prit le pas sur mon malaise. Je me penchai vers lui et fis glisser rapidement la bague vers le bout de son doigt pour la lui ôter. Une chaleur agréable m’engloba de nouveau mais la sensation fut minimisée face à la situation. Je vérifiai qu’il respirât toujours et développai ma magie pour être certain qu’il récupérât rapidement. Quand il ouvrit les yeux, je soupirai de soulagement. Quel crétin ! Ce Déchu allait me tuer à force, entre son mode de vie libéré et sa propension à me heurter de toutes les façons possibles et imaginables. « J’ai faim. » dis-je un peu trop sévèrement pour que mon trouble ne se sentît pas.

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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Jeu 28 Mai 2020, 12:18

    Je clignai plusieurs fois des yeux. Je me sentais nauséeux. Mon regard glissa doucement sur Kaahl. Je restai immobile un instant avant qu’un large sourire n’apparaisse sur mon visage. Je ne dis rien mais je n’en pensais pas moins. Il s’était inquiété. Ça se voyait, malgré le ton de sa déclaration. Justement même, celui-ci était un indice. Je pensai rapidement que je commençais à trop bien le connaître. Je me demandais s’il laissait des gens le voir vraiment. Il me cachait certaines choses mais, dans l’ensemble, je me doutais qu’il ne jouait pas. Je l’espérais.

    - « Alors allons manger. »

    Je pris la Bague dans ma main. Ce qu’il venait de se passer me paraissait flou. En y réfléchissant un peu, je pouvais néanmoins faire quelques hypothèses. J’avais senti ma tension chuter, ma magie être aspirée et puis… plus rien, le noir total. Peut-être qu’il s’agissait là d’un artefact qui me permettait de devenir Humain ? Je le demanderais à Kaahl plus tard. Si c’était le cas, ce n’était pas plus mal. Ça me donnait un avantage contre lui. Si jamais il se mettait en danger inutilement ou qu’il essayait de me tuer, je pourrais l’arrêter, à condition de ne pas m’évanouir de nouveau.

    -

    Une fois dans la salle à manger, je m’installai autour de la table. J’avais faim, moi aussi, comme si l’utilisation de la Bague m’avait vidé de toute mon énergie. Je remerciai le domestique lorsqu’il vint apporter les plats et commençai à manger avec appétit, tout en songeant au moment où ce serait son tour d’essayer l’objet. J’appréhendais peut-être, tout en me disant que s’il devenait ce que je pensais, il ne serait pas bien difficile à maîtriser. Il ne songerait sans doute pas à se servir de sa magie. Les Colériques et la réflexion n’étaient pas compatibles au début.

    - « Je vais aller à Lumnaar’Yuvon bientôt. »

    Les relations avec cette région en particulier étaient toujours compliquées. Je le savais déjà avant de m’engager dans ce projet. Ce n’était pas vraiment la question que je voulais aborder pourtant. À Stenfek, les choses s’étaient bien passées mais ça ne me convenait pas.

    - « Sincèrement, je pense que ce n’est pas pour moi. J’ai quelques… Je ne me sens pas de contribuer à envoyer de jeunes Anges essayer de trouver les mystères de l’Agbara. C’est vraiment comme les conduire à l’échafaud. S’ils se font prendre, ils y seront envoyés et on ne sait pas quels sévices ils y subiront. Je n’ai pas envie d’être responsable de ça. »

    C’était le problème. Avoir des responsabilités supposait répondre de ces dernières. Si, de base, j’avais commencé ma montée hiérarchique sur un trait d’humour, j’en mesurais maintenant les conséquences. Je n’avais pas eu envie de rester toute ma vie à Basphel. J’avais eu envie d’évoluer et Kaahl n’y était pour rien, ou presque. C’était juste cette colère que j’avais ressenti, cette impuissance face à un Roi… Ça m’avait fait réfléchir et, justement, réfléchir n’était pas mon fort. Je savais des choses, je pouvais les voir mais je n’avais pas envie d’ouvrir les yeux. Le déni était bien plus rassurant. Si je ne voyais pas la misère, c’était comme si elle n’existait pas. Seulement, je savais aussi que si je continuais ainsi, le poids de ma charge finirait par m'écraser et je serais alors plongé corps et âme dans cette misère, à devoir la constater au quotidien.

    - « Tu aurais un conseil ? Je sais que tu fais des choses qui ne te plaisent pas parfois, souvent même. »

    Je n’étais pas comme lui. Je ne pouvais pas juste serrer les dents et le faire quand même. Tout en moi se révoltait contre les contraintes éventuelles que je pourrais m’infliger.

    -

    Lorsque nous eûmes terminé de manger, je pris de nouveau le chemin de la chambre. C’était mieux de tenter l’expérience là. Je me positionnai entre lui et le lit, ce dernier dos à moi. Je bougeai lentement mes articulations, sachant pertinemment qu’il ne faudrait pas que je me rate et que ce serait sans doute compliqué de lui faire face, surtout à ce qu’il risquait de dire. La Colère, parfois, comportait quelques vérités. Pourtant, elle n’était pas celle-ci. J’avais trop vécu entouré de Corvus pour le prendre pour moi. C’était néanmoins toujours difficile d’entendre des critiques virulentes de la part de quelqu’un comme lui. Nous étions trop proches.

    - « Bon vas-y. Je pense que ton Péché sera la Colère. Si je me trompe… je me clonerai pour te satisfaire. »

    Je n’allais pas me tromper. C’était évident qu’il était Colérique. La frustration qu’il accumulait était bien trop énorme. La Luxure, non. La Gourmandise, non. L’Avarice, peut-être, et encore. L’Envie n’aurait pas été dénuée de fondements non plus. L’Orgueil… Il avait des défauts mais pas celui-ci, c’était même le contraire. Il courait après une perfection qu’il ne pensait pas maîtriser. La Paresse, certainement pas.  

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 30 Mai 2020, 21:29


Ma mâchoire s’arrêta de fonctionner une seconde lorsqu’il me parla de Lumnaar’Yuvon. Je finis tout de même par vider ma bouche et pris la serviette pour me l’essuyer. Je mangeais proprement mais c’était devenu une habitude de le faire avant de parler. « Lumnaar’Yuvon ? » répétai-je, une question purement rhétorique. J’avais parfaitement entendu. Je n’aimais pas spécialement cette idée. Se rendre chez les Réprouvés était déjà périlleux en temps normal. Bien sûr, les diplomates obtenaient des autorisations qui leur permettaient de se rendre sur certains territoires en toute sécurité, et encore, l’homme qui m’avait élevé en avait fait les frais. Il était mort en mission. Cependant, il y avait une très grande différence entre Stenfek et Lumnaar’Yuvon. Si la capitale était ouverte et relativement accueillante avec les étrangers, ce n’était certainement pas le cas de la campagne que représentait Bouton d’Or. Certes, les diplomates pouvaient s’y rendre mais ils n’étaient pas forcément traités correctement. Les Sorciers avaient abandonné depuis longtemps Bouton d’Or. L’Histoire n’était pas propice à l’échange, même si le temps aurait dû contribuer à panser les blessures. Néanmoins, la race étant éternelle, il semblait qu’un Réprouvé n’oubliât jamais. Quoi qu’il en soit, le fait qu’il se rendît à Lumnaar’Yuvon ne me plaisait pas. J’avais quelques espions là-bas mais ils étaient rares. Tromper la vigilance des Bipolaires était chose complexe. Il fallait un type particulier d’homme et de femme. Tel Damérus qui vivait depuis longtemps chez les Humains et ne s’écartait que très rarement de son office, les espions envoyés chez les Réprouvés ne pouvaient jamais revenir, jamais communiquer avec l’extérieur, sauf s’ils en recevaient l’ordre ou qu’une situation particulièrement préoccupante pour les Sorciers se produisait. Ils étaient condamnés à vivre comme un Réprouvé, à en adopter le comportement et, bien sûr, la plupart d’entre eux avait un artefact ou une formation complète qui avait pris plusieurs vies. Certains y étaient même placés dès l’enfance, ceux qui possédaient l’Éternité du Phoenix et la capacité étonnante de maîtriser ce don parfaitement. Les meilleurs espions se trouvaient toujours chez les peuples difficiles.

Je l’écoutai. « Je vois. » répondis-je tranquillement. Je bus une gorgée d’eau, m’essuyai la bouche et me mis à le regarder. « Lorsque j’étais enfant, Zachary m’a dit qu’il y avait deux types de personnes : celles qui décident et celles qui ne décident pas. Il faut comprendre qu’il n’est pas question ici de domination mais plutôt d’action et de passivité. Ne pas décider ne veut pas dire être soumis à ceux qui décident. Simplement, lorsque c’est toi qui décides, tu as le choix, le choix d’agir selon ta conscience pour atteindre tes objectifs. Un roi aura beau avoir tous les conseillers du monde, ceux-ci pourront tous être contre une idée, il pourra quand même l’adopter, en son âme et conscience. Vient ensuite l’étape de la responsabilité, la jauge. D’un côté, il y a les bénéfices qu’une action pourrait amener et de l’autre les risques et les sacrifices à effectuer. » Je posai mes coudes sur la table. « Lorsque tu ne décides pas, tu n’as pas à te préoccuper de tout ceci. Ça ne veut pas dire que ça n’existe pas pour autant. Quelque part, ne pas décider, c’est une forme de lâcheté. Ta seule marge de manœuvre dans ce cas est de commenter les actions des autres. Les critiques les plus virulentes viennent souvent d’individus qui ne décident de rien et qui, au lieu de s’engager à décider, enfin, se complaisent dans la plainte. Ne pas décider, simplement se laisser porter, peut être avantageux, c'est vrai. C’est une sécurité qu’une personne qui décide n’a pas, celle de ne jamais être perçu comme responsable. » Je souris. Oui, je parlais de lui. « Actuellement, tu ne décides pas. Tu as, certes, choisi de contribuer à aider ton peuple mais tu n’es pas en mesure de prendre des décisions collectives pour celui-ci. Tu peux déjà choisir de quitter cette mission si elle ne te plaît pas, c’est une décision qui serait sage si elle te tourmente. Pourtant, ça n’arrêtera pas les choses pour autant, Adam. Oui, toi, tu seras sans doute soulagé de ne plus envoyer directement ces Anges s’enquérir de ce qu’il en est de l’Agbara mais ils iront quand même, parce que tu n’as aucun poids. Par ton choix de te retirer, tu lieras le destin d’un autre à cette opération et tu le condamneras à de probables remords s’il arrive quelque chose à ces Anges. Tu ne ferais que te décharger du problème, sans l'anéantir. » Je me levai et me dirigeai vers lui. Je passai un doigt sous son menton, lentement mais fermement. « Si tu veux vraiment que cette opération cesse, si tu veux effacer les injustices et mener ton peuple là où tu as envie qu’il soit, et je ne dis pas que ta vision des choses pour ta race est la meilleure, tu sais ce que tu dois faire. » J’avais moi-même ma vision des choses pour les Sorciers. Je voulais la porter. Je voulais ces responsabilités, celles de condamner des hommes dans un chemin que je pensais meilleur que les autres. J’avais peut-être tort mais je pensais avoir raison.

« Mon conseil, c’est simplement de t’interroger. Est-ce que tu veux décider uniquement de ta vie ? Est-ce que tu veux décider de façon plus globale ? Et si oui, qu’est-ce qui est le mieux pour ton peuple ? Quels sont les avantages d’envoyer ces Anges enquêter sur l’Agbara ? N’y a-t-il pas un autre moyen de le faire ? Quels sont les risques ? Es-tu prêt à les courir pour les avantages que cette mission pourrait procurer ? Si tu es prêt à ça, il faut aussi que tu acceptes d'être en première ligne, aussi difficile que cela puisse être. » Je le lâchai. « Aussi, il faut que tu comprennes que les actions des autres ne dépendent pas de toi. Si ces Anges acceptent de s’engager, ils le font en connaissance de cause. Ils ont le choix, ils sont libres, contrairement aux esclaves. Et encore, ces derniers ont toujours le choix de vivre ou de mourir. » J'avais toujours trouvé la position de Zachary intéressante, du moins, elle l’était si la notion de Destin n’entrait pas dans l’équation. Malheureusement, elle y entrait et, finalement, personne n’avait réellement le choix. Je préférais croire que si, afin de m’éviter la dépression. « Mais je pensais que tu le savais. Après tout, tu couches avec un homme marié et tu ne culpabilises pas de le détourner de sa femme. » Je passai ma langue sur mes lèvres et souris. « Et lorsque je fais des choses qui ne me plaisent pas, je les fais parce que le résultat que j'envisage en vaut la peine, pas par amour de la douleur. »

Lorsque nous regagnâmes la chambre, je l’observai se positionner. Avec un peu de réflexion, j’envisageai déjà ce qu’il comptait faire. « J’espère que tu te trompes. Les Colériques me fatiguent. » C’était vrai. Je les trouvais énervants, à gesticuler dans le vide. Leur corps virevoltait sans aucune logique et ils perdaient une énergie précieuse à essayer de remplir le néant. Malheureusement, il s’avéra qu’il avait parfaitement analysé mon cas. Une fois la Bague à mon doigt, je sentis une poussée de rage me saisir. J’eus envie de hurler, de frapper, de faire des choses idiotes mais qui me semblèrent nécessaires. Ma pensée n’alla pas plus loin. Je voulais juste m’agacer et cette simple constatation m’agaça d’autant plus. « Quoi ? » demandai-je, soudainement mécontent. « Pourquoi tu me regardes comme ça ? T’as un problème ? » Je ne souriais plus du tout. Qu’est-ce qu’il avait, putain ? « Tu me compares à l'une de tes conquêtes, c’est ça ? Tu crois que je te vois pas ? Connard ! » La possessivité était bien plus douloureuse et difficile à vivre. J’avais envie de le défigurer, juste pour faire passer l’envie à d’autres de vouloir le baiser. J’avais envie de le frapper, juste parce qu’il m’énervait ! Sourcils froncés et sans réfléchir davantage, je m’élançai vers lui, bien décidé à lui en coller une.

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Adam Pendragon
Dim 31 Mai 2020, 12:15

    Je fixai la rage dans ses yeux. J’avais vu juste mais aucun sourire suffisant ne vint habiller mes lèvres. En colère, il était effrayant. Je frissonnai. Ses arguments n’en étaient pas. Ses questions n’en étaient pas non plus. Je connaissais ce Péché. Il ne m’était pas familier mais j’avais été le spectateur silencieux de bien des scènes et des drames qu’il avait provoqués. Seule la faiblesse des Corvus les empêchait de tuer des gens régulièrement. Pourtant, ça arrivait et ils finissaient en prison. Le mentor jouait un rôle capital. Lui, n’en avait pas.

    En le regardant, j’espérai qu’il ne la remettrait pas sans moi. Il n’avait pas la faiblesse d’un Corvus. Il pourrait faire des choses qu’il regretterait. J’avais toujours vu les Sorciers comme des manipulateurs qui faisaient le mal pour le mal et, peut-être, ricanaient une fois leurs mauvais coups mis à exécution. J’avais été un peu con car la réalité était bien plus complexe que ça. Il y avait ce continuum. Le marqueur n’était pas toujours stable. Il y avait des degrés.

    Je ne répondis rien. Il n’y avait rien à répondre face à la Colère. Elle n’était pas logique. Elle n’était pas maîtrisable par les mots. Répondre n’aurait fait qu’attiser les flammes. Dépenser mon énergie à essayer de le raisonner aurait été idiot. Il fallait juste que je me prépare à ce qui allait forcément arriver. Il allait vouloir me frapper, parce que c’était ce que faisaient les Colériques après avoir répandu leur venin verbal. C’était mon rôle, à présent, de faire tampon.

    Je n’étais pas un combattant mais, avec le temps, j’avais développé une technique, une botte secrète, que j’avais appelé « Dévier un mari jaloux ». C’est ce que j’utiliserais. Les Colériques, comme les maris jaloux, ne contrôlaient pas leur force. Ils n’étaient pas dans la retenue. Ils donnaient tout ce qu’ils avaient. C’était aussi une force lorsqu’ils arrivaient à maîtriser leur Péché, de détourner la Colère pour la rendre productive.

    Je me décalai sur le côté, tout en attrapant son poignet lancé à pleine vitesse. Je n’essayai pas de le stopper. Au contraire, je l’accompagnai, continuant son mouvement en veillant à pivoter en même temps pour le jeter sur le lit. En tordant sa main, je déployai mes ailes pour plus d’agilité et le clouai au lit avec le poids de mon propre corps. Cette fois, je fis preuve de plus de force. Mes doigts se refermèrent fermement sur le bas de ses avant-bras et je vins les plaquer sur le matelas, au-dessus de sa tête.

    - « Ta gueule. »

    Je le fixai.

    - « Ferme la et baise-moi. »

    -

    J’étais assis sur le lit, ce qu’il en restait du moins. La tête de lit avait volé en éclats. Le bois qui la constituait précédemment était par terre, cassé en trois morceaux. Les draps étaient par terre aussi. La chambre était sens dessus dessous. Le mobilier avait souffert avant que je ne réussisse à lui retirer la bague. J’avais aussi subi. Il n’avait pas été facilement maîtrisable, même sans utiliser sa magie. Heureusement qu’il ne l’avait pas fait d’ailleurs. Il m’aurait été malaisé de répliquer. Physiquement, c’était plus facile, surtout que j’avais pu utiliser mes pouvoirs pour le contenir.

    Finalement, sans compter le mobilier, le bilan de tout ceci était le suivant : il dormait dans une position improbable, j’avais un œil au beurre noir, plusieurs griffures recouvraient mon torse et mon dos et le sexe avait été à la fois violent et bon.

    Je ramenai l’une de mes jambes vers mon torse, le dos appuyé contre le mur directement. J’entourai mon genou de mon bras pour le bloquer là. Je réfléchissais à ce qu’il m’avait dit plus tôt, à table. Je n’étais pas sûr de vouloir prendre des décisions, exactement pour les raisons qu’il avait énoncées : c’était plus facile de suivre simplement le mouvement sans jamais se questionner sur rien. Il suffisait juste de vivre. Je ne critiquais pas les puissants mais ne surveillais pas non plus ce qu’ils faisaient, plus tourné vers moi et mes désirs immédiats. Ça tendait à changer mais je n’étais pas sûr d’être capable de me conduire comme lui, de porter le fardeau du pouvoir. Il y avait le risque que mes mauvaises décisions conduisent des Déchus droit dans le mur.

    Je tournai les yeux vers Kaahl. Je l’observai un moment avant de passer mes doigts doucement dans ses cheveux. Il n’était pas dénué d’ecchymoses lui non plus. J’avais dû faire preuve d’un peu de fermeté, moi aussi. Sinon, il m’aurait réellement défoncé dans tous les sens du terme. Je souris. Il était mieux en Sorcier même si une partie de moi était heureuse qu’il puisse partager le poids des Péchés avec moi. Il verrait, plus qu’un poids, sa Colère deviendrait vite une libération. J’en était convaincu.

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