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 [A] - Jouvence - Partie II

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Latone
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Latone
Jeu 28 Jan 2021, 15:31

[A] - Jouvence - Partie II Banniz54

Partenaire : Solo
Intrigue/Objectif : Pour satisfaire son contact du Spectre de la Dame, Pendrake rassemble les ingrédients de la potion de Jouvence. Le tout dernier lui posera pas mal de complications.

~~~


" En résumé, nous avons tous les ingrédients nécessaires pour la potion de Jouvence… Sauf un. "

D’une oreille attentive, les Réprouvés de Lumnaar’Yuvon assimilèrent les informations énumérées par leur boss. Conscient de leur manque de jugeote, Pendrake prit bien la peine d’éviter des écarts de vocabulaire et se fit violence pour aller à l’essentiel. Le Hrafninn aimait s’entendre parler, c’était plus fort que lui. Et si c’était aussi le cas pour les membres de son gang, il préférait qu’ils comprennent ses dires, avant tout. Avec eux, il ne cherchait aucune admiration, seulement du concret, de l’efficacité. Grâce aux instructions du Verrachia, il allait enfin pouvoir les mettre à contribution et les tester.

" Est-ce que quelqu’un sait où on pourrait se procurer un extrait de Smurin ? "

Il se pencha au-dessus de la table, les mains posées à même le bois. Son salon peinait à accueillir toute la bande de brutes ; ils s’entassaient comme si on s’apprêtait à les enfermer dans une toute petite boîte. Ses yeux balayèrent l’ensemble, cherchant à leur tirer quelques fragments d’audace.

" Je suis en train de parler à des benêts de Lumnaar’Yuvon et il y en a aucun qui serait capable de me dire où pousse cette plante ? "

" Aaah, c’est une plante ! " Que les Zaahin m’emportent.

" Oh, Kinbok (Chef), je réfléchissais… Je crois que j’ai quelque chose. "
Il avait une lueur dans le regard, Pendrake pouvait sûrement en tirer quelque chose.

" C’est bien, ça t’a pris moins de temps que d’habitude. " On se foutit de sa gueule à gorge déployée, un vrai bon public.

" Alors, je ne sais pas d’où provient le Smurin mais les Dotta, si, car ils importent des plantes et celle-ci faisait parti de leurs stocks. " Ce criminel agissait comme veilleur et surveillait les transactions de leurs ennemis.

" Les Dotta… Pendrake se massa la barbiche. Ce gang était spécialisé dans l’import en masse pour la revente aux pirates et marchands. On les trouvait alors, forcément, du côté du port. Les affirmations de son acolyte concordaient. Il se redressa. Très bien messieurs, préparons-nous à cambrioler les Dotta. "

" Quoi ?! Cambrioler ?! On ne peut pas juste y aller avec nos haches ?! "

" Tyrfing, utilise ta tête ! Si on se fait déjà trop remarqué, on se fera annihiler par un autre gang qui nous préférera morts plutôt que voisins indésirables. Quant à un autre extrême, il est hors de question d’acheter leur extrait. Alors, on va se servir nous-mêmes.
Il leva l’index. Et en profiter pour récolter quelques informations croustillantes à leur sujet. "

La toute première opération de grande envergure des Hrafninn… Sans trop pouvoir l’expliquer avec sérénité, Pendrake n’avait pas hâte du tout.

~~~

Les Dotta ne représentaient qu’un infime amas de la pègre portuaire. Leur nom ne résonnait que récemment, de la bouche des curieux voyageurs maritimes. Lorsqu’ils leur manquaient un « étrange » type de marchandise, ils finissaient irrémédiablement par appeler les Dotta à l’aide. Quant à leur origine, rien de plus simple : le premier Dotta venait d’Avalon et invitât ses compatriotes à venir faire commerce ici-même. Les Déchus faisaient partis des peuples les plus à même de s’acclimater au climat rude et barbare de Sceptelinôst, d’autant plus avec leurs compagnons Réprouvés. Il suffisait de repenser aux liens – très étroits – qu’entretenait leur Dovahkiin avec le Dædalus ; et voilà, l’alchimie se créait. Au sein de la Cité des Vices, Ailes Noires comme Bipolaires entretenaient leurs péchés dans une complaisance macabre. Tout le monde aimait les Déchus ; sauf les Anges, mais on s’en foutait. Pour cette fois, Pendrake se décida de mettre à mal cette entente implicite. Pourquoi ? Car les Dotta gardaient tout pour eux. On leur incombait d’ailleurs quelques massacres ici et là, dont ils niaient en bloc leur implication. À force de faire l’autruche, on finit forcément par s’étouffer.

Cette métaphore, point anodine, illustrait à la perfection la stratégie des Hrafninn. La récolte d’informations leur permit de monter un plan d’infiltration dans la tanière des Dotta. Sceptelinôst étant une ville en bord de mer, traquer un gang du port revenait à chercher une aiguille dans une botte de foin. Les Réprouvés de Bouton d’Or adoraient cette expression, tiens. Quoi qu’il en soit, le repère de ce groupuscule ne tarda pas à être localiser. Quant à s’y immiscer, rien de plus simple : un système de tunnels souterrains, ayant servi autrefois pour des opérations de contrebande, serpentait tout le territoire du port, peut-être même jusqu’aux hauteurs de la cité. Il fallait croire que les Dotta s’en servaient à leur tour.

Présentement, Pendrake et ses acolytes se trouvaient dans le sous-sol d’un quidam qui n’avait vraiment pas de chance d’habiter ici. Ligoté et interrogé dans les règles de l’art, le propriétaire finit par cracher qu’il entendait, effectivement, des allers-venus de l’autre côté des murs de sa cave. En se tenant au plan de la cité, il se pourrait bien que ce malheureux partageait les fameux tunnels en guise de voisinage. Depuis que la cité était plongée dans le noir, les Hrafninn s’efforçaient d’y creuser un trou. Le fracas des outils métalliques contre la pierre donnait le tournis au chef de la bande.


" Où ça en est ? " Demanda-t-il en revenant sur les lieux, avec tout le matériel nécessaire pour la suite de la mission.

" Nous avons réussi à nous glisser dans le tunnel. Deux gars à nous on fait les éclaireurs et l’un d’eux a trouvé où se planque les Dotta. Ils sont en train de creuser. Tyrfing mima un geste de silence. Le plus discrètement possible. " C’étaient les mots de Pendrake qu’il répétait avec fierté.

Satisfait de leur avancée, le Choucas enjoignit ses affiliés à s’habiller de noir et de masquer le plus possible leur visage. En plus des tenues, les sacs apportés contenaient des armes, juste au cas où. De toute manière, ils auront besoin des besaces vides pour rapporter un maximum de Smurin. Quant au propriétaire, ils n’avaient d’autres choix que de le tuer. Il était témoin de beaucoup trop d’informations. Les Hrafninn n’auront qu’à récupérer la demeure pour sécuriser leur emprise sur l’entrée des souterrains.

Parés, Pendrake ouvrit la marche en s’engouffrant dans le réseau sous la cité. La puanteur et les rongeurs pestilents lui firent bien comprendre que les passages ne se régularisaient point par ici. Lorsqu’ils rejoignirent leur acolyte, ce dernier expliqua qu’ils passaient par une brèche camouflée par des lianes naturelles. De l’autre côté, on se confrontait à une sorte de structure en bois, mais sans poignée. Le Hrafninn supposa que les Dotta avaient instauré un système pour seulement sortir de leur planque et pas y entrer d’ici. Ce qui, en soi, était plutôt bien réfléchi. Pendrake usa de son don de Lever les Mystères pour vérifier que personne les attendait de l’autre côté. La voie libre, il donna son feu vert pour défoncer cette armoire ou ce meuble qui leur barrait la route. Heureusement qu’il pouvait compter sur la force et l’entraide de ses criminels pour l’effort.

Sa botte évita de craqueler davantage le bois meurtri et il passa l’entièreté de son corps à travers la brèche. Les Dotta firent l’erreur de ne pas placer de garde ici, ce qui relevait sans doute de leur confiance : ils s’imaginaient être les seuls à utiliser les entrailles de Sceptelinôst durant longtemps. Ou étaient-ils juste des amateurs. Avec quelques hommes, Pendrake monta des escaliers menant à une plus grande salle. Ils se trouvaient sur une sorte de terrasse ; en contrebas, des Déchus semblaient évaluer de la marchandise et annotaient les comptes. Il prit conscience du trajet de l’un des Dotta, qui acheminait une partie de leurs stocks vers un autre endroit.


" Allons-y à trois. Chuchota-t-il. Les autres, attendez notre signal. " Il valait mieux tisser un chemin tout tracé vers leur objectif avant de rameuter toute la troupe.

Tyrfing et leur informateur demeurèrent sur les pas du Hrafninn. Ils longèrent la terrasse jusqu’à déboucher dans un couloir. L’intérieur commençait à être plus décoré et propre. Pendrake se doutait qu’ils pourraient se rapprocher de l’entrepôt. Quelques portes leur barraient la route, ils les franchirent avec prudence. De l’autre côté de l’une d’elle, un garde. Tyrfing eût une idée et proposa de l’appliquer avant de l’expliquer à Pendrake, ce qui provoqua un vif stress chez ce dernier. Le jeune homme joua de la poignée pour attirer le Dotta jusqu’à la porte ; une fois assez proche, il l’ouvrit dans un fracas si remarquable que le garde ne fit pas long feu. Le sourire ravi de Tyrfing n’aida pas à calmer Pendrake sur-le-champ : celui-ci cousit sa bouche de sorte de trahir aucun son. Le silence continua de flotter. Aucune alerte n’avait été sonnée. D’un geste de la main, le Kinbok félicita son acolyte pour l’audace. Parfois, la solution la plus simple était la meilleure.

Après avoir caché le corps, le trio poursuivit sa route jusqu’à une autre pièce plus vaste. S’ils souhaitaient continuer, ils devaient la traverser. Toutefois, un Déchu y passait du temps. L’armurier, à priori, car la salle était gorgée de lames. Pendrake repensa aux contestations de Tyrfing et finit par se convaincre que la voie de la hache pouvait être la réponse. De toute manière, il fallait bien sécuriser la voie entre l’objectif et leur point de départ. Alors, sans dire un mot, le Hrafninn s’approcha à pas de velours jusqu’au Dotta et l’étouffa avec son lacet étrangleur. Il se fera réprimander pour avoir fait un gros dodo ; simuler un "accident" sanglant serait être coton. Une nouvelle fois, on déposa le corps dans un coin à l’abri des regards et ils avancèrent.

Enfin, l’entrée de l’entrepôt leur tendit les bras. Verrouillée. Pour des Réprouvés, il suffisait d’un coup sec sur le mécanisme pour se croire à la maison. Pendrake réprima un sifflement impressionné en constatant la quantité incroyable de contrebande. Néanmoins, leur sens du classement était à revoir. Les Anges Démoniaques firent au moins trois fois le tour de la pièce pour localiser le Smurin, sans succès. Au bout d’un moment, ils durent même se planquer derrière des colis pour échapper à la vigilance d’un Dotta qui passait par là. Pendrake feuilleta des documents sur un bureau et ne trouva aucune mention de la fameuse plante, pas même dans de précédentes ou futures transactions.


" Ce n’est pas normal… Marmonna-t-il en commençant à se défouler "gentiment" sur les notes. On dirait qu’ils n’ont même pas de végétaux… Ça ne parle que de vêtements de luxe, des armes… " Y aurait-il d’autres salles à fouiller ?

" Oh… Sur le qui vive, le Choucas se retourna aussitôt. Il n’aimait pas du tout quand son camarade prononçait ce mot. Cela voulait dire… Je me disais bien que c’était bizarre. Pardon Kinbok, je me suis trompé : ce n’est pas les Dotta qui ont le Smurin. "


1901 mots ~




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Dim 31 Jan 2021, 16:12

[A] - Jouvence - Partie II Banniz65



D'une démarche assurée, la Saitāna pénétra dans leur tanière. Un climat braisé l'attendait. Entre tortures et délectations, les trois "bonnes" amies se complaisaient dans les péchés les plus voraces. Elles n'étaient guère puissantes mais ne cherchaient pas spécialement à l'être davantage. Elles vivaient et survivaient. Kadlin passa une main dans ses cheveux, son corps entièrement nu. En Enfer, les règles ne s'appliquaient pas comme à Sceptelinôst. L'ambiance de la cité lui plaisait, mais c'était définitivement un passage éphémère de son existence ; surtout que cet imbécile de Margrave Emaurri s'était fait dézinguer par les Hrafninn. Sans nul doute le plus grand revirement de sa fausse identité.

" Oh, Kadlin. Shey avait cette voix mélodieuse insupportable, elle avait au moins le mérite de ne pas être aussi arrogante que Norcadès. Tu as fini de te faire prendre le cul par ces macaques ? "

La nouvelle arrivante s'assit sur un ersatz de trône, une excroissance naturelle des souterrains démoniaques. Shey lévitait la tête à l'envers, ses yeux de merlan frit dardaient Kadlin avec une intensité dérangeante ; pour quiconque n'y étant point habitué. En tout cas, oui, la Démone s'en était tapée des queues de Réprouvé. Sauf une en particulier…

" Ils ont le mérite de ne pas s'en lasser. " Une aubaine pour une succube.

Sa voix était grave et détonait totalement avec sa physionomie féminine et tentatrice. Quand on connaissait la véritable nature de Kadlin, cela en devenait surprenant. Norcadès se détourna du miroir, sa longue chevelure impeccable. Les Démones n'avaient guère besoin d'échanger un regard pour savoir que de nouvelles informations seraient transmises. Une nouvelle avancée pour le trio "solidaire".


" Vous ne devinerez jamais qui j'ai croisé là-bas. " Shey adorait jouer et énuméra une liste de personnalités dans le vent.

" Crache le morceau. " Au contraire de Norcadès qui détestait tourner autour du pot.

La veuve balança sa tête en arrière, ses yeux – enfin, ce que l'on supposait deviner sous cette apparence – se plantèrent vers des cieux inexistants. Elle était absolument fière de sa trouvaille et ne tardera pas à mettre ces deux chipies dans sa poche.


" Aodh Baran. "

La Saitāna à la crinière rose papillonna des paupières à répétition. Celle aux iris injectées de sang se pinçait les lèvres. Ce n'était pas une blague. Et c'était incommensurablement inespéré. Forcément, leur mutuel silence laissait entendre des explications.

" Il se fait passer pour un Réprouvé à Sceptelinôst. Pendrake Hrafninn. " Norcadès se leva.

" Tu es sûre que c'est lui ? " En vérité, Kadlin y réfléchissait encore.

" Ils ont strictement le même visage, la même voix. Les Bipolaires ne sont pas doués pour dissimuler leur vrai visage, vous savez. " Sur ce point, on pouvait la croire.

" Qu'est-ce qu'il fait là-bas ? "

" Justement… Elle se tourna en leur direction. Je me suis dit qu'on pourrait aller lui poser la question ? "

Et si ce n'était pas lui, elles n'auront qu'à le déchiqueter.

~~~

Une sacrée migraine. Rien de tel pour contrer ces maux de tête que de boire, encore et encore. Affalé sur le fauteuil de sa chambre, Pendrake se pinçait l'arête du nez, son autre main occupée à faire tournoyer son vin le plus rapidement possible. Et mieux : sans en renverser une goutte par terre. Toutes ces dernières heures sonnaient comme une catastrophe. Depuis les Dotta, il sentait que tous les Zaahin voulaient lui en faire baver. Absolument tous. Si ce n'étaient pas eux, ce seront ses gars qui auront sa peau. Si toujours pas eux, n'importe quel membre de la pègre lui en collera une en travers de la carotide. Enfin, si cela ne suffisait pas, l'autre sosie à la tête d'une armée de cornus pourrait en finir avec lui. Une fin logique, une triste destinée pour un Réprouvé qui n'avait, pour le moins du monde, rien demandé.

En cette soirée dépressive, le Hrafninn voulait juste laisser tomber cette histoire de potion. Quelques péquenauds du Spectre en seront déçus, mais tant pis. Gein'Draakul se passera de ses services de Drem, au sujet des nuisibles. Avec un tel niveau d'incompétence, il était hors de question de poursuivre une telle entreprise. Pour l'heure, il souhaitait s'évader. Trouver une échappatoire à sa situation et se creuser une planque pour l'éternité. Le temps que les Anges ou les Démons accomplissent leur devoir et s'emparent de la tête de l'usurpateur. Ce serait une telle libération qu'il en renaîtrait. Ce serait si beau…

Deux coups toquèrent à sa porte. Le Kinbok avait formellement interdit à quiconque de le déranger, surtout Tyrfing qui avait la fâcheuse tendance à se mêler de ce qu'il ne le regardait pas. Après un tel échec, il ne pouvait plus voir un seul de ces incapables de Lumnaar'Yuvon en portrait. Impassible, Pendrake ignora tout bonnement l'intrus et demeura si hermétique qu'il fut aisé, pour cette personne, de simplement ouvrir la porte et rentrer. Une œillade en biais et le Choucas notait enfin que c'était nul autre que Kadlin. Tiens donc, il l'avait oubliée celle-là.


" Je m'en tartine le fion de ce que t'as à me dire. " Il était sincère.

Elle referma la porte derrière elle, sans le quitter des yeux. Elle avait toujours l'air d'être énervée, une vraie Réprouvée.


" Vous me cassez tellement les couilles que vous allez finir par me creuser un vagin. "

" Cette mission était un fiasco.
Elle pouvait se le permettre : elle n'y était même pas présente. Kar n'est pas revenu ? " Oh ce nom… il lui hérissait le poil.

" Kar ? HAHAHA ! KAAAR ! Il jeta son verre dans un coin, nique le parquet. C'est lui qui m'avait dit que c'étaient les Dotta ! HAAA ! Il se releva en trombe. Il s'est rappelé au dernier moment qu'il s'était trompé ! Il s'arrêta net. Je l'ai pardonné bien sûr… Puis je l'ai tué. On l'a laissé là avec Tyrfing, on a simulé une bagarre qui a mal tourné en lui collant un autre cadavre sur les miches. Avec un peu, beaucoup, de chance, les Dotta penseront que tout ceci n'était qu'un cambriolage foireux ! Il se plaça à quelques centimètres de la rouquine, une aura démoniaque au fond des prunelles. Fiasco. C'est le mot. " Siffla-t-il, tel un serpent.

Kadlin n'en put plus. Elle était curieuse de ce Pendrake depuis leur drôle de rencontre. Il était forcément une anomalie pour elle. Pour elles, plutôt. Puisqu'il semblait s'entêter, la "Réprouvée" se sentit pousser des ailes de l'audace.


" Seigneur… Pouvons-nous arrêter cette mascarade ? "

Ça, ce n'est pas la voix de Kadlin.
Ses émotions inhibées par l'alcool, le Hrafninn parut insensible à ce qu'elle venait de faire. Mais en réalité, les échos de sa voix torpillaient son âme avec véhémence. Ce qui venait de franchir les lèvres de cette femme, c'était une voix d'homme. Et pire, un timbre caverneux propre aux engeances de l'Enfer. La main de la Démone se cala sur l'épaule du Choucas, cherchant presque à l'attirer. Quitte à en crever, autant que ce fut de la main du Bhūta Rāja.

" N'êtes-vous pas las d'imiter ces ignares ? Elle planta ses yeux dans les siens, son souffle était si brûlant. Entre nous, nous pouvons… nous relâcher. "

" Si vous pouviez la tuer, mon Roi… "
Cette suggestion sortit d'un coin de la pièce.

Depuis l'ombre, deux autres femmes se présentèrent. Leur nature loin d'être anodine. Visiblement restreinte par ses camarades, la… ou le… ? Bref, Kadlin recula et se colla contre l'armoire adjacente. Il ne savait pas par quel miracle ces intruses pouvaient le prendre pour Aodh, mais il était clair qu'elles se faisaient salement dupées. Ce n'était pas la première fois qu'il se faisait confondre en public. Il se rappelait cette femme à Pabamiel, entre autres. À croire que cette situation se réitéra encore, et encore. Jusqu'à que quelqu'un découvrira le pot aux roses.


" Vous êtes des Démones. " Cette vérité criarde leur donnait un aspect presque effrayant.

Les succubes esquissèrent quelques mouvements prudents, ne cherchant absolument pas les foudres du Souverain. Ce dernier – pas couronné pour un sou – rongea son frein pour ne pas se faire griller. Dire que Kadlin était en réalité une saleté de cornus… Depuis le début ! Celle aux cheveux roses lui inspirait une forte méfiance étant donné son apparente passivité. Quant à la dernière, Pendrake s'attarda longuement sur elle pour une bonne raison : il la connaissait. Aussi charmante qu'à leur dernière rencontre, aussi sublime que dans ses souvenirs juvéniles. Norcadès… La belle Ondine transformée à une Démone. C'était un véritable cauchemar.


" Mon Roi, pardonnez notre audace, mais nous souhaitons nous mettre à votre service. Kadlin… – la brune se tourna en sa direction – a eu la langue bien pendue et nous a confié votre présence en ces lieux. D'où notre visite. "

Docilement, le trio entama une révérence et ne la brisa pas tant que la voix de Baran ne leur intimait pas. Outre le fait qu'il se méfiait de toutes, Pendrake avait du mal à avaler le discours de Norcadès. Elle ne se rappelle pas de moi… ? Il avait certes grandi et vieilli depuis, mais… Il était, quand même, son meurtrier. Son visage devrait être imprimé dans son esprit, d'autant plus son nom.

" Hmm. Avait-il vraiment d'autres alternatives ? Levez-vous et présentez-vous. "

Les créatures obtempérèrent et se placèrent de sorte à se trouver, toutes les trois, dans son champ visuel. À moins qu'il ne fût point assez fûté, il ne discernait aucune entourloupe dans leurs regards ou leurs dires.


" Norcadès Murilina. " Il connaissait ce nom par cœur.

" Shey Brugos. " Sa voix était douce, envoûtante.

" Kadlin… Hakon. " La Emaurri n'était donc plus.

" Je ne te connaissais pas cette voix, Kadlin. " Celle-ci rit, aussi virile que n'importe quel Réprouvé.

" Je cache bien des secrets. Une lueur malicieuse brilla dans ses yeux. Ne vous inquiétez surtout pas, j'ai tout ce que vous désirez… " Dit-elle en glissant sa main vers son propre entrejambe. Charmant. Tyrfing ne lui avait pas évoqué ça, peut-être s'était-il fait berné ?

" Je n'aime pas les secrets. La Démone cessa son manège, Norcadès lui lançait un regard sous-entendant une satisfaction. À mon service… Répéta-t-il en allant se servir un autre verre ; au moins, il n'aurait pas trop à les regarder. Il contrôla autant que possible le tremblement de sa main. Sauf que vous vous présentez à Pendrake Hrafninn. Il fit à nouveau tournoyer le vin. Il faudra assumer ce choix. " Il ne se laissera pas faire.

" … Si sa Seigneurie nous expliquait ses intentions en ces terres, nous pourrions trouver un arrangement. " Elle était têtue, il la reconnaissait bien. Les deux autres Démones semblaient profiter de son leadership.

" Kadlin a déjà toutes les informations nécessaires. Il se retourna et les darda. Débarrasser Sceptelinôst de la vermine étrangère. Le marché de la pègre est saturé et cela ne me plait pas. Il but une bonne gorgée. La Cité des Vices, il serait dommage de la voir brûler à petit feu. Le Circus Brothel, cela vous dit quelque chose ? Les succubes démontrèrent un certain manque de culture. Nous devons instiller la vilénie chez les Réprouvés afin de les faire sombrer dans nos rangs. Renforcer leur emprise sur la cité et rafler tous les avantages dans l'ombre. Il se tourna vers la fenêtre ; leur vue le débectait. C'est pourquoi j'ai endossé ce rôle. Pendrake, le Drem qui aliénera leur Ange intérieur. " Il but. Le discours leur plaisait.

" Notre Roi veut donc tisser une toile d'araignée. Il la fixa. Sachez que notre mode opératoire est tout autant similaire. Nous sommes des vipères tapies dans les ténèbres. Vous pourriez nous utiliser à votre convenance… "

Il fit mine de réfléchir en se massant la barbiche. En réalité, c'était tout vu. De base, il aurait fait en sorte de les abattre. Mais son groupe manquait de main d'œuvre et il ne se sentait pas encore capable d'éliminer – une seconde fois – sa muse d'antan. Il ignorait encore leur puissance, elles pourraient détruire le gang d'un claquement de doigts…

" Les Réprouvés ne sont même pas capables de vous procurer cette plante. Ils ont eu de la chance que n'ayez pas décidé de tous les brûler une fois la supercherie dévoilée. "

" Alors que nous, nous pourrons vous la donner dès ce soir. "
Il pencha la tête sur le côté, intrigué.

" Vous insinuez être à ce point efficaces ? " Norcadès sourit, très fière.

" Nous le sommes plus que ces brutes. S'ils échouent, nous rattraperons leurs erreurs. Si l'urgence se présente, nous serons à vos côtés. Vous avez tout à gagner à nous accepter dans ce "gang". Rien ne nous fera plus plaisir que de vous combler et de conquérir Sceptelinôst. "

La proposition d'Aria lui revint en tête. Ces mots tentateurs mais si dangereux. Peu à peu, le Choucas comprenait la hiérarchie des Vils : les plus faibles dépendaient des plus forts et cherchaient constamment à se faire tirer vers le haut. D'où leur entêtement à son égard, quitte à être massacrées sur-le-champ pour un mot ou un geste de travers. S'il jouait finement ses cartes… Aodh pourrait lui apporter beaucoup plus qu'un malheur constant.

" Alors… prouvez-le. "

Quelques heures à peine suffirent pour obtenir l'ultime ingrédient, grâce à un habile jeu de mensonge. Une tâche propre aux adeptes de l'Œil. La descente aux Enfers démarrait.

Nutaar'Kra.


2292 mots ~



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