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 [Quête ouverte] - Tu sais, mon fils, le Néant est pire que la Mort...

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Sam 24 Oct 2020, 13:47


Image par Julia Zhdanova. Merci Alvinette !
Tu sais, mon fils, le Néant est pire que la Mort...


Intrigue : C'est une journée qui se passe durant la saison des feuilles colorées sur les Terres du Lac Bleu. Avant la saison froide, de nombreuses familles font des balades dans la forêt ou à côté des cours d'eau afin de profiter du spectacle et se dégourdir les jambes. Les enfants s'y retrouvent, jouent, ramassent des choses, cherchent les traces des animaux et c'est aussi l'occasion pour les plus grands de se prendre au jeu. Parfois, malgré la fraîcheur, on pique-nique. Bref, ce sont les derniers instants avant la saison des neiges et tout le monde en profite. Vous pouvez ramasser des champignons aussi et comme ça on fera une omelette collective *O* /sbaf Malgré le titre et le début, c'est un rp plutôt style "mignon" xD
Public visé : Les personnages qui vivent sur les Terres du Lac Bleu où ceux qui sont de passage.
Format de quête : Vous pouvez choisir le format que vous préférez (donc 1800 mots seul, 720 ou 400 si vous avez envie de rp à deux - en sachant que vous êtes susceptibles de croiser d'autres personnages si vous choisissez ce format ^^). Il n'y a pas de règles de tour, vous faites un peu votre vie. Votre personnage peut très bien être dans les bois tout seul et ne croiser personne si ça vous fait plaisir xD Ou alors vous pouvez le mêler aux autres. Arrangez-vous entre vous quoi 8D


Jun était assis sur un rocher plane, en compagnie de son fils. Il l’avait amené là après l’avoir croisé dans les bois. Le silence était un mode de communication comme un autre. Il avait fonctionné en l’espèce puisqu’un simple geste de la tête avait suffi à provoquer le mouvement. Ils avaient marché entre les troncs d’arbre espacés du bois dans lequel ils se trouvaient, jusqu’à une assise satisfaisante. Parfois, les enfants montaient sur les rochers et jouaient à sauter de l’un à l’autre, pendant que les parents les plus consciencieux s’inquiétaient de savoir si le support était stable ou non ; assez stable pour réceptionner l’audace et les rires. S’il avait profité de l’occasion pour faire sortir certains de ses enfants, notamment ceux qui vivaient normalement à Boraür, il n’avait pas spécialement le cœur à rire.

Jun appuya ses mains en arrière, sur la roche, et leva les yeux vers le ciel. Le soleil filtrait ici et là entre les feuilles des arbres colorées, pour venir créer des cercles sur le sol. Il se méfiait de ce phénomène. À la suite de la conversation qu’il avait eu avec son frère, lui-aussi avait créé, notamment les Paifë, des créatures qui naissaient de cette façon et qui restaient sous cette forme, jusqu’à leur mort où elles prenaient feu. Elles étaient, ainsi, à l’origine de plusieurs incendies inexpliquées. « Ne t’inquiète pas pour tes enfants, ils sont entre de bonnes mains. » La plupart était les siens aussi. Il avait conscience de ne pas être un père très présent. Il préférait observer ce qu’il créait, même si, en quelques occasions, il tentait des expériences, comme Boraür.

Le regard de l’Æther prétendument Magicien remonta vers les troncs d’arbre. Les enfants étaient sans doute en train de ramasser des marrons et des glands et de s’extasier devant la couleur des feuilles. Certains devaient même en ramasser à-même le sol, des jolies, pour commencer un herbier ou, simplement, en dessiner les nervures par superposition avec une feuille. D’autres jouaient peut-être à des jeux d’aventure, en s’autoproclamant explorateurs ou Eversha ours. Quelques samares tombaient des érables sous l’effet du vent. Jun les aimait pour leur mouvement. Il sourit tristement. Il savait que Kaahl savait. Il n’aurait pu l’ignorer. Le lien qui l’unissait à son frère avait dû lui faire ressentir les derniers instants de celui-ci, des émotions sans doute vives et désagréables, avant un grand vide. Le vide était pire que la mort. L’absence faisait mal. Ceux qui restaient en étaient les premières victimes. « Il ne pourra pas te rendre visite comme les autres Esprits. » finit-il par dire, en tournant les yeux vers son fils. Oui, le Néant était pire que la Mort. Il enlevait pour toujours, à jamais. Tout ce qui avait composé l’individu disparaissait sans que nulle trace ne pussent être retrouvée. L’Esprit ne flottait pas sur les Terres. Il ne vivait pas dans l’Au-Delà. Il ne pouvait pas rencontrer un Chaman et devenir son Hozro. Il n’y avait rien. Que les souvenirs que Raanu entretenait. Les souvenirs n’étaient pas si fiables. Ils s’estompaient avec le temps, comme si ce dernier aimait aspirer l’essence même des êtres. Le Temps.

Le silence reprit son cours, imperturbable. Les minutes passèrent. Jun regardait le balai des feuilles, inlassablement. Au loin, il était possible d’entendre les échos de quelques voix. Elles appartenaient à des personnes qui n’avaient aucune idée de ce qu’il se tramait actuellement, ici. Devait-il leur en vouloir de ne pas partager sa peine ? Le malheur touche tout le monde, à un moment ou à un autre, mais pas de la même manière, pas en même temps. Là où certains rient, d’autres pleurent. Là où certains voient le monde comme magnifique et fécond, d’autres ont l’impression que leur univers s’effondre, s’écroule et que nul rayon de soleil, jamais, ne pourra plus les réchauffer.

Finalement, il se releva. Le vent caressa sa peau et fit virevolter le kimono qu’il portait. Il se tourna pour faire face à Kaahl. « Malgré les millénaires, il y a des lois qui ont toujours été respectées. Peu importe le temps que cela prend, l’aube finit toujours par succéder à la nuit. » Sur ses lèvres naquit l’espoir. Il n’ajouta rien de plus, préférant mettre fin à cet instant qui n’appartenait qu’à eux. Ils se croiseraient sans doute dans la forêt, plus tard, mais ils n’évoqueraient pas le sujet. Le corps de Jun disparut au profit de centaines d’Hybsa qui partirent découvrir les bois et déposer leurs paillettes dorées sur la végétation. La nuit qui suivrait ne serait pas sombre : elle brillerait de mille feux, en hommage à celui que l’on surnommait parfois Boucles d’Or.

776 mots
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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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Kaahl Paiberym
Lun 26 Oct 2020, 12:53



Je sais


Le silence n’existe pas dans les bois. Alors que mon regard se perdait peu à peu entre les feuilles, les oiseaux chantaient une ode qui semblait être celle de la liberté et du bonheur. Si nous ne parlions pas, la nature le faisait à notre place, insouciante quant à notre douleur, insouciante quant au fait que j’aurais pu l’anéantir. Je n’en avais pourtant pas envie. J’aimais sa beauté et ses cycles. J’étais simplement meurtri et triste, sur une pente entre la rage et l’impuissance. Je ne savais pas quoi faire de tout ceci, comment canaliser les émotions qui gonflaient dans ma poitrine. Je pouvais être fort. Je pouvais avaler ma peine et garder la tête haute. Les légendes populaires voulaient qu’un Sorcier fût incapable de pleurer par amour, que ses larmes ne fussent que le reflet de la destruction et de la noirceur de son cœur. L’étiquette souhaitait qu’un Roi jamais ne s’abaissât à un comportement aussi enfantin. J’emmerdais pourtant les fictions qu’ils avaient tous construites, leurs croyances erronées et l’imbécilité qui, elle, semblait être la véritable souveraine de bien des cultures.

Lorsque je tournai les yeux vers mon père, sa silhouette me parut floue. Je serrai les dents. Son visage était triste. « Je sais. » répondis-je, avant de détourner le regard. Je le savais déjà parce que j’avais vécu la malédiction de Devaraj. Je connaissais sa punition, bien qu’il pût la considérer comme une bénédiction et la souhaiter parfois. Néanmoins, le dire à voix haute me déchira le cœur. C’était l’affirmer, rendre concrète l’impossibilité de le revoir un jour. Les mots ont un poids, une valeur. Prononcer c’est créer la réalité. J’en mesurais toute la lourdeur à présent. Le Fumeur Macabre ne pourrait pas venir me tourmenter avec des connaissances nouvelles, qu’il aurait apprises en tant qu’Esprit, en me les imposant grâce à ses insupportables phrases à rallonge. J’en aurais eu envie, pourtant. J’avais envie eu de cette relation, de l’accepter comme étant mon frère et de me comporter avec lui comme tel. J’aurais souhaité me tenir ainsi avec, comme nous nous tenions à présent, Jun et moi, à admirer l’insondable entre les troncs et les feuilles aux multiples couleurs. Nous aurions pu voler des instants à notre royauté pour nous retrouver et déguster une tarte aux fruits rouges, ensemble. Il m’aurait parlé de ses problèmes avec les Dieux et je lui aurais confié absolument tout ce qu’il me serait passé par la tête. Je l’aurais haï parfois, aimé d’autres fois. Malheureusement, mes expectatives venaient de partie en poussières, pour de bon. C’en était atroce, bien plus que le jour où les sentiments qui avaient affligé mon frère m’avaient fait tomber à genoux. C’était un adieu qui tordait mes entrailles. C’était comme ressentir la présence de quelqu’un d’autre, au point d’accepter celle-ci comme faisant partie de soi, et, soudain, sans aucune raison ou explication, n’éprouver qu’un vide abyssal, une absence. Je ne me sentais plus entier. Je m'en retrouvais démuni et faible. J'endurais la colère qui bouillait en moi, une colère nourrie par l’injustice et le ressentiment.

Je finis par ramener mes jambes contre moi et par entourer mes genoux de mes bras. J’enfouis le bas de mon visage dans mes avant-bras, ne laissant dépasser que le haut de ma tête. Mes yeux brillaient d’une lueur que je n’arrivais pas à canaliser. J’aurais pu couper court à ce qui m’étouffait mais je n’en avais pas la volonté. Une fois cet instant remisé au passé, je ne pleurerais plus.

J’observai mon père, me demandant d’un même temps s’il prononçait ces mots plus pour lui ou pour moi. Je comprenais la métaphore. J’espérais simplement que l’aube ne serait pas pire que la nuit. Dans mon cas, j’en doutais. Un jour, je guérirais de la perte que je venais de subir mais je savais qu’il y en aurait des dizaines d’autres, à commencer par mes propres enfants. Le temps n’est pas clément avec tout le monde. Il emporte les êtres chers vers la vieillesse et la mort inéluctablement. Parfois, l’absurdité de l’existence me paralysait. À quoi bon aimer si l’amour, un jour, finit par partir ? À quoi bon construire si le temps finit toujours par détruire ? À quoi bon vivre si c’est pour mourir ou disparaître dans le Néant ? À quoi bon continuer d’espérer ? À quoi bon se battre si tout est déjà écrit ?

Je me redressai lorsque Jun disparut au profit de créatures à la magie lumineuse. Je les contemplai un temps en silence avant de me lever moi-même. Je me retournai et fixai le rocher sur lequel nous étions assis précédemment. Si je sentais la fureur de Lux in Tenebris battre mes tempes, je l’ignorai. Fermement campé sur mes positions, je ne lui laissai aucune marge de manœuvre, arrivant à la museler pour la première fois depuis longtemps. La Magie Bleue m’entoura à sa place et cibla la roche qui muta et suivit les volontés de mon esprit. Je créai une sculpture qui s’effriterait forcément sous la course indomptable du temps mais qui aurait sans doute le mérite d’exister durant des siècles si personne ne venait la détruire.

Lorsque je quittai l’endroit, deux enfants faits de roche riaient en courant, main dans la main, entourés de toutes les personnes à qui tenaient Devaraj. Ces deux enfants auraient pu être nous, dans une vie où nous aurions grandi ensemble.

À toi, aux folies dont tu seras la raison.

887 mots
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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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Priam et Laëth
Mer 28 Oct 2020, 12:01




Vous n’êtes pas seuls

Priam, Laëth, Alcide, Hélène & co


RP précédents : à compléter.


Les cœurs meurtris demeurent parfois dans l’indifférence. Elle jette sur eux un drapé d’invisibilité. Les plus grands chaos internes sombrent dans le néant sensoriel d’autrui, là où la détresse s’agenouille et où le silence l’achève. Les souffrances ne sont peut-être pas toutes faites pour être sues, comme si elles s’amusaient mieux de leurs tortures secrètes et vicieuses que de puissants éclats de violence. Elles se fondent dans le quotidien, se faufilent entre la joie et les rires telle une ombre entre les rayons du soleil. Elles créent la solitude, et ce sentiment qui peut tout détruire : celui d’être aussi incompris que démuni. Le temps gomme les plaies ; mais qui oublie le visage d’une personne aimée ? Qui oublie les plus beaux et les plus terribles souvenirs ? Qui oublie le réconfort d’un lien solidifié par les années, la complicité et l’amitié ? Qui oublie que sans l’autre, rien ne sera plus jamais pareil ? La mémoire est une plaie ouverte que la moindre réminiscence avive comme cent brasiers.



« Laëth ! » Alcide quitta immédiatement son « coin à marrons » et courut vers l’Ange. Il ne l’avait pas vue depuis qu’elle était venue à Boraür et qu’ils étaient allés chez Kaahl. Cela lui semblait être une éternité. Un large sourire étalé sur la figure, il se jeta contre ses jambes pour l’enlacer. « Je savais pas que tu serais là ! Trop bien ! » Il releva la tête pour voir le reflet de sa surprise et de son enthousiasme sur le faciès de l’Ailée. Elle se pencha pour mieux l’enlacer et déposer un baiser sur sa joue. « Je suis ravie de te voir aussi, Alcide. Qu’est-ce que tu fais là ? » - « C’est papa qui nous a invités ici ! C’est rare qu’on sorte de Boraür, mais quand ça arrive, c’est toujours trop chouette. » Ses yeux pétillaient de malice et de curiosité. « Enfin, je suis jamais sorti, mais c’est ce que les autres m’ont dit ! » Il semblait trépigner d’impatience. Elle savait qu’il voulait devenir un grand chevalier, et sans nul doute que ces expéditions en dehors de l’île magique devaient le faire rêver de ces récits baignés d’exploits et de sauvetages. « Et toi pourquoi t’es là ? Tu m’as même pas dit au revoir, la dernière fois… » Le cœur de l’Immaculée se serra. « Je suis désolée, je ne voulais pas te blesser… On était pressés, avec Kaahl, et on n’a pas pris le temps de vous trouver pour vous dire au revoir. » - « Hum… C’est pas grave, mais la prochaine fois, dis au revoir, sinon je le dirai à Nounou Bonbon et elle te sermonnera. » Pas sérieux pour deux sous, le gamin éclata de rire. La gouvernante était d’une bienveillance sans bornes. Dès qu’elle reprenait les enfants, elle le faisait avec toute la gentillesse du monde. Cela ne l’empêchait pas d’être ferme et écoutée, au contraire. « Houla, non, surtout pas ! » sourit Laëth.

« Laëth ? » Elle se redressa et se retourna. Priam la rejoignait, les deux chevaux en main. Il avait emmené Yuvon et Nyellë jusqu’à la rivière afin qu’ils pussent s’abreuver, tandis qu’elle était chargée de trouver quelques champignons pour le repas du soir. Les trois êtres posaient des yeux curieux sur le petit garçon. « Alcide, je te présente mon frère, Priam. Priam, voici Alcide, un ami de Boraür. » Le Magicien détailla l’Ange avec moins d’assurance qu’il n’en avait aux côtés de sa sœur. Il était imposant. Pas de la même façon que son père ou que Kaahl, loin de là. Non, il avait surtout l’air moins avenant, plus froid et sec, comme le vent qui soufflait parfois depuis le haut des montagnes. Toutefois, quand il s’avança avec un sourire, le visage de l’enfant se détendit. Il lui présenta sa main. « Bonjour Priam, enchanté ! » Le fils de Réprouvés la saisit et la serra doucement. « Ravi de te rencontrer, Alcide. » Le blondinet sourit, puis pivota vers Laëth. « Moi aussi, je vais vous présenter ma famille ! Tu connais déjà Ida, mais j’ai plein d’autres frères et sœurs, et puis tu verras papa, comme ça. » Il sourit, attrapa les mains de la fratrie, et les entraîna à sa suite. Les deux chevaux suivirent sans broncher, leurs rênes dans une seule paume de Priam.

« Coucou tout le monde ! Coucou papa ! » Ils étaient arrivés aux abords d’une petite clairière cernée par les marronniers. Plusieurs enfants relevèrent la tête pour observer les nouveaux venus. « Je vous présente Laëth et Priam ! » Les deux Anges fixaient un point, devant eux. Un point avec une tête brune, des yeux noisette, et qui portait trop souvent un sourire taquin. « C’est ton papa ? » - « Oui ! » Le petit garçon lâcha les mains du frère et de la sœur et courut vers son parent pour sauter dans ses bras. Il ne le voyait pas souvent. Chaque moment passé à ses côtés était précieux.



Message I – 845 mots

Résumé : Alcide rencontre Laëth et Priam. Il les emmène voir sa famille (les enfants de Boraür et Jun). J'introduirai Hélène après <3




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 01 Nov 2020, 16:24



Sur la trace du dragon


Ida & Worr'Eph - « Arrête Worr’Eph ! » « Non ! Si tu es une vraie combattante, tu dois te battre jusqu’au bout ! » Je fronçai les sourcils quelques secondes. « D’accord ! Tu l’auras voulu ! » finis-je par déclarer, en renforçant ma poigne sur la branche de bois que je tenais. Nous les avions ramassées au préalable. Nous avions choisi du bois mort pour ne pas endommager la nature. Mon pied gauche s’avança et je frappai dans « l’épée » du Réprouvé. « Je vais t’avoir ! Suppôt du Monarque Démoniaque ! » Worr’Eph fit la grimace, visiblement très peu ravi d’être comparé à un Démon. Je ris, contente d’avoir réussi à le déstabiliser. Alors que je pensais l’emporter en le touchant, le Bipolaire ouvrit ses ailes rougeoyantes et se propulsa en arrière. Un sourire insolent apparut sur son visage. « T’es qu’une mauviette, Ida ! Tu ne tiendrais pas cinq minutes sur un champ de bataille ! Alors que moi j’ai des muscles et je suis fort ! » « T’es fort comme de la guimauve surtout ! Puis c’est de la triche ! » « N’importe quoi ! C’est pas de ma faute si t’as pas d’ailes ! » Je plissai les yeux. Il fallait absolument que je le touchasse. C’était une question d’honneur pour une chevalière de l’Ordre d’Hébé ! « Rira bien qui rira le dernier ! » lui dis-je, en courant pour l’atteindre. Nous échangeâmes quelques coups, avant que son « épée » ne cédât. La moitié de la branche alla s’écraser plus loin. « J’ai gagné ! » déclarai-je, en regardant vers Lucius qui semblait concentré, plus loin, en compagnie de Cendre.

Lucius & Cendre - « Tu crois que c’est une trace de dragon ? » me demanda le garçon. Je souris et fis mine de réfléchir. « Je pense que… » Une fois que le suspens fut à son comble, je finis par me décider à répondre. « Je pense qu'il n'y a qu'un moyen d'en être sûrs ! Et si nous suivions les traces pour vérifier notre théorie ? » « C’est vrai ? » « Oui ! Mais attends cinq secondes, il faut que je rattrape Rosalie. C’est qu’elle va vite sur ses quatre pattes ! » dis-je, en me détournant pour constater la véracité de mes propos. L’enfant marchait déjà mais elle adorait se déplacer à quatre pattes. Je me rendis près d’elle. Elle était occupée à regarder les feuilles qui jonchaient le sol. La lumière du soleil traversait la cime des arbres et magnifiait les couleurs que l’on pouvait y observer. Le rouge n’en était que plus intense et se mariait parfaitement avec le vert et le jaune d’autres reines des hauteurs, tombées des arbres avec le vent. Je m’arrêtai un instant, afin de contempler les alentours. L’air faisait virevolter les feuilles, qui se détachaient en un bruit discret. Elles tournoyaient ensuite avec grâce, jusqu’à atteindre le sol où elles se posaient délicatement pour finir leur vie. « Je suis tellement contente d’être ici ! » déclarai-je à celle qui était surnommée Rose. Elle leva ses grands yeux vers moi. Ses petits doigts étaient serrés autour de quelques feuilles. Je remarquai que ses vêtements avaient été salis. Le Baron Paiberym ne serait pas ravi. « En rentrant, on lavera tout ça ! » lui dis-je. « Ni vu ni connu ! Papa n’y verra que du feu. » Je la pris dans mes bras. « En attendant, on va partir sur les traces du dragon avec Lucius ! Ça te dit ? »

Pauline, Ilias, Justinien, Dolcidée, Sjar, Asîlah & Hélène - « Allez, Ilias, viens ! » Je souris à Pauline en l’entendant. La grand-mère essayait de faire marcher Ilias. Il avait un peu de retard, sans doute parce qu’il était d’un naturel timide. Justinien, lui, gambadait plus loin, en se cassant la figure tous les cinq pas tant il était pressé d’aller vite et loin. Ses envies dépassaient ses capacités. « Qu’est-ce que vous faites ? » demanda la vieille femme. « Lucius, Rosalie et moi sommes sur la piste d’un dragon ! » « J’espère que vous le trouverez alors ! » « Oui on va le trouver, Mamie Pauline ! » assura Lucius, déjà pleinement convaincu. Au pied d’un chêne, Sjar, Asîlah et Hélène étaient couchés. L’un dormait et les deux autres regardaient la cime de l’arbre, en écoutant l’histoire que leur racontait Dolcidée, la deuxième nourrice.

Alors que nous nous éloignions un peu, toujours sur notre piste, je vis passer une tignasse rousse, suivie par celle, blanche, de Worr’Eph. « Ida ! » « T’es vilain ! Je vais le dire à mon papa ! » déclara la concernée, en chouinant à moitié et en courant toujours. Je ris. Les deux s’entendaient bien, au-delà de leurs chamailleries.

« Papa ! Papa ! Worr’Eph il m’a tapée ! » « C’est même pas vrai ! » fit le garçon, en détournant les yeux de Jun. Il était de mauvaise foi mais, surtout, il n’aimait pas lorsqu’Ida pleurait à cause de lui. Il s’était laissé emporter, parce qu’il n’aimait pas perdre. Son attention fut toutefois attirée vers Laëth. Il lui semblait l’avoir déjà vue.

844 mots
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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Lun 02 Nov 2020, 23:07


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Les Faes ça naît aussi dans les noix !



Maggie regardait son père avec un grand sourire. Jun le lui rendit. « Tu es prête ? » demanda-t-il. « Oui ! » répondit l’enfant, des étoiles plein les yeux. « Alors c’est parti ! » La magie se réveilla dans la forêt. Le sol fut parcouru d’un énorme courant d’air qui balaya les feuilles et les réunit en une montagne brune. La petite fille se mit à rire, avant de courir se jeter dedans, les bras tendus de chaque côté de son petit corps. Sa robe blanche à froufrous lui donnait un air un peu gauche, surtout avec ses deux mollets qui ressortaient de chaque côté, habillés de bottes rouges qui la protégeaient des flaques d’eau. Mathilde était en train de poser pour l’une de ses sœurs, plus loin. Elle avait une corpulence qui l’empêchait de se mouvoir vite. À Boraür, Jun ne craignait pas les regards insistants des hommes. L’île était sans danger et le respect était une valeur essentielle. Ici, c’était différent. L’innocence de la Magicienne lui vaudrait quelques déconvenues si elle restait sans surveillance. Heureusement, il avait un radar à prétendants trop collants et se ferait une joie de refroidir leurs ardeurs ; ou de les refroidir tout court. Il sourit. « Papa ! Je pense que je suis sur une piste intéressante ! » Il avait préparé un jeu grandeur nature pour Madeleine. Il fallait qu’elle retrouvât la noix magique. Il s’agissait en réalité d’une nouvelle forme de Fae qu’il avait créée peu de temps auparavant. Comme il avait aimé façonner les Hybsa, il en avait profité pour étendre son élan créatif. Il y avait à présent les Faes qui naissaient dans les fleurs et celles qui naissaient dans les noix. Plus sauvages que leurs comparses, elles n’étaient pas forcément pourvues d’ailes, ce qui rendait la disamare magique d’autant plus utile. Elles n’avaient aucun lien avec le Monde des Contes ou avec les Élus. Elles étaient des sortes d’esprits de la forêt, gardiennes de celle-ci, au même titre que les Lesoviks. Plus revêches et guerrières que leurs semblables, elles n’en possédaient pas moins un rôle mystique : celui de créer des légendes et de les faire perdurer. Elles érigeraient plusieurs petits temples, en pierres, pour célébrer les traditions. « J’ai confiance. » répondit-il, après avoir observé la rousse quelques secondes. Elle tenait un carnet et un crayon dans ses mains. Le haut de ce dernier était collé à ses lèvres et elle réfléchissait, les sourcils froncés. Elle prenait toujours des notes pour résoudre ses enquêtes, bien que celles-ci fussent souvent sans aucune complexité et parfois de sa pure invention, afin de divertir ses frères et sœurs.

Alors qu’il allait demander à Margarèthe – l’apprentie peintre – si elle s’en sortait, son attention fut détournée par l’arrivée d’Alcide. Ses yeux allèrent se ficher dans ceux de Laëth quelques secondes. Il détourna pourtant le regard, pour se concentrer sur l’enfant qui courait vers lui. Lorsqu’il fut à portée de main, il l’attrapa sous les aisselles et pivota sur lui-même, afin de le faire voler dans les airs. Il baissa et leva les bras en simultanée afin de créer des altitudes différentes et des sensations nouvelles et, finalement, finit par le reposer par terre. Madeleine, elle, détaillait Priam et Laëth. Elle avait lu dans un livre qu’il fallait faire attention au moindre détail dès que l’on rencontrait des inconnus. Les habits, la façon de se tenir, de se coiffer, étaient autant d’indices précieux. « Oh des chevaux ! Ils sont tellement beaux ! » s’exclama Mathilde, une main sur la gorge et un grand sourire sur les lèvres. Elle adorait les animaux. « Tu t’es fait de nouveaux amis ? » demanda Jun à Alcide. « Tu sais que Laëth est une grande guerrière ? Tu devrais lui demander de te former un peu à l’épée. Elle pourrait t’apprendre, comme tu veux être chevalier. » Il lui fit un clin d’œil avant de s’avancer davantage vers le frère et la sœur. « C’est amusant comme le monde est petit. À croire que le Destin aime nous voir ensemble. » Il rit, sans doute trop taquin au goût de Priam. « Il y a un autre brun dans cette forêt d’ailleurs. » releva-t-il. Comme il regardait surtout Laëth jusqu’ici, il se tourna vers son frère. « J’ai cru apercevoir Aliénor Vaughan aussi. Je crois que c’est une amie à vous, non ? » Le ton du mot « amie » avait été légèrement accentué. Plus loin, Maggie se rapprocha d’Alcide. « Pssst ! Tu les as connus commeeeennnnt ? » demanda-t-elle, les mains dans le dos, le corps en rotation.

Ce fut à ce moment là qu'Ida arriva, suivie de près par Worr'Eph. Jun sourit devant les larmes de la rouquine. « Viens me faire un câlin magique ! »

757 mots
[Quête ouverte] - Tu sais, mon fils, le Néant est pire que la Mort...  6hif[Quête ouverte] - Tu sais, mon fils, le Néant est pire que la Mort...  Uonz[Quête ouverte] - Tu sais, mon fils, le Néant est pire que la Mort...  8esa
Mathilde - Madeleine - Magie

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Aliénor Vaughan
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Aliénor Vaughan
Mer 04 Nov 2020, 16:00



L'amour est enfant de bohème o/



« Regarde, Aliénor ! » Isabeault venait de tirer sur la manche du gilet de sa sœur avec mouvement brusque qui la fit sursauter. « Hum ? » « C’est pas le Baron Paiberym, là-bas, de dos ? » Aliénor se pencha un peu sur le côté, pour essayer de percevoir son visage. Ses cheveux avaient la même couleur mais elle ne s’y connaissait pas vraiment au niveau des mensurations de celui-ci. « Ses fesses sont… » La Magicienne soupira devant la légèreté de sa sœur. Même en ayant accouché et en étant promise à un homme qui ressemblait à s’y méprendre à un vieil ouvrage poussiéreux, elle n’avait pas du tout compris la leçon. Pire : elle se vantait parce que l’homme en question avait un rang nobiliaire supérieur au sien. Elle courait les garçons comme un chat court après les souris. Lhéasse, non loin, écoutait la conversation, appuyé contre un arbre, un livre de biologie à la main. Il leva brièvement les yeux au ciel, surtout après les commentaires d’Ambroisine et Carmen qui se trouvaient là également. « Je croquerais bien dedans. » dit la plus jeune, en pouffant. « Si je ne préférais pas les femmes, j’avoue que… » « Mais arrêtez, voyons ! Il va nous entendre ! » s’insurgea l’Épouse Maudite. « C’est vrai que ton mari ne doit pas avoir les mêmes. Elles doivent être flasques, les siennes ! » « Tu parles, il est maigre comme la mort ! » Isabeault, qui détestait que l’on parlât du rang supérieur au sien de sa sœur, coupa court à la conversation. « Faites ce que vous voulez mais, moi, je ne compte pas le laisser filer. » « Laisse tomber, tu n’arriveras pas à croquer ses fesses. » lâcha Ambroisine, avant de reporter son attention sur Aliénor. « Et, toi, détends-toi un peu. Tu étais plus coquine à une époque. C’est quoi qui te chagrine ? C’est de ne pas pouvoir jouer à saute-mouton avec Priam ? » « Quoi mais… Mais non ! Je ! » déclara la concernée, en rougissant violemment. « T’as vu comment elle s’insurge ? Moi je dis… Il y a anguille sous roche ! » « Tant qu’il n’y a pas anguille autre part. » maugréa Lhéasse depuis son arbre, en observant les jeunes femmes avec l’air de quelqu’un qui les trouvait toutes plus puériles les unes que les autres. « Allez viens, Aliénor ! On va juste dire bonjour ! » « Non mais je… » Carmen lui prit la main. « Tu ne veux pas dire bonjour ? Quelle malpolie ! » « Puis on ne va pas le laisser avec Isabeault. Elle est partie devant et si on n’arrive pas très vite, elle va essayer de lui sauter dans les bras. » « Ou pire… Elle serait bien capable d’essayer de le violer. Il n’est pas encore marié, pour rappel. » « Exactement ! C’est d’utilité publique ! »

Isabeault était en train de réfléchir à l’approche parfaite. Elle allait faire semblant de se prendre les pieds dans une racine et lui tomber dans les bras. En la voyant rougir, il tomberait forcément amoureux d’elle. La seule chose qui l’embêtait était son titre nobiliaire. Néanmoins, il était prometteur et gagnerait peut-être du gallon dans les prochaines années. Puis il avait d’autres atouts à ses yeux, moins avouables, en plus d'être riche et célèbre.

Alors qu’elle s’apprêtait à mettre son plan – qu’elle trouvait parfait – à exécution, elle sentit une main saisir la sienne. Elle n’était pas la seule à échafauder des stratégies et il n’avait fallu que quelques secondes et un regard pour que Carmen et Ambroisine élaborassent le leur. « Baron Paiberym ! Bonjour ! » s’écria Carmen en tirant Isabeault sur le côté. Ambroisine, elle, fit semblant de se casser la figure afin de pousser violemment Aliénor vers lui. Celle-ci, déstabilisée, chercha à se rattraper. Elle fit un pas, puis deux et, finalement, le poids de son corps bascula vers l’avant. Ses mains se resserrèrent sur le vêtement de Kaahl et sa tête rencontra le ventre de l’homme. Lhéasse, lui, se redressa. Ses yeux coururent sur la silhouette du Baron. Aliénor, rouge comme une pivoine, se fondit en excuses. Ses sœurs – à l’exception d’Isabeault qui boudait de ne pas avoir réussi son coup – éclatèrent de rire. « Pardonnez notre sœur, elle est un peu tête en l’air ! » « C’est surtout toi qui l’as poussée ! Vilaine ! Je t’ai vue ! » fit Carmen, avec une voix enfantine. Les deux auraient pu être un duo de comique. « C’est qu’elle n’était pas d’accord pour dire que le galbe de vos fesses était à croquer. » « Han ! Pas devant lui ! » « Mais pourquoi ? Je suis sûre qu’il est très heureux de recevoir un tel compliment. N’est-ce pas Baron ? » Elles s'esclaffèrent encore, toutes les deux, alors qu’Aliénor essayait de se redresser sans perdre son chapeau. « Pa… Pardon. » « Ce qui est drôle c’est qu’elle risque de rougir à votre contact pendant au moins dix ans maintenant ! » « Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle à ça. » fit Isabeault, en croisant les bras sur sa poitrine.




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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Jeu 05 Nov 2020, 14:50


La Fabuleuse Aventure de la Chevalière aux Lions

Adossée à un épais chêne, emmitouflée dans un épais manteau et une toute aussi épaisse écharpe de laine, Louisa posait un œil amusée sur le combat acharnée que s'offraient Ida et Worr'Eph. Le jeune Réprouvé ne faisait certes pas partie de la fratrie, néanmoins il s'y était intégré tout comme. Les jambes repliées, une mine entre les doigts, la Magicienne retranscrivait dans un carnet la joute à laquelle elle était spectatrice, chacun des mots prononcés par les enfants étant rendus plus épique une fois couchés sur le papier. "La Dame abaissa son épée pour s'adresser d'un air suppliant à son adversaire. « Il suffit ! Ce combat ne mène à rien ! Tu es perdu ! ». Pourtant c'était elle qui était mise à mal par le Vil. Son souffle était cours. Ses muscles endoloris. Le sang maculait son armure flanqué d'un lion rugissant et ses longs cheveux flamboyant tressés n'avaient pas été épargné. « Ce sont là des paroles de lâches Lisa ! » cracha le Démon, le torse bombé et ses larges ailes incarnat déployées.". Louisa marqua un temps, tapotant ses lèvres du bout de sa mine. « Hum... ». Elle leva à nouveau son regard vers les deux enfants qui continuaient leur jeu sans se douter de quoi que ce soit. Elle ratura les quelques derniers mots et reprit "... le torse bombé. Sur ces mots, il déploya ses larges ailes incarnat, marque du sang qu'il eût versé tout le long de sa vie. « Tu es seul Röthew ! Quoi que tu fasses, aucune victoire ne t'attends à l'arrivée ! » répondit valeureusement la Chevalière en se remettant en garde. Elle prit une profonde inspiration et, dans un cri porteur de force, assena une vive attaque à celui qui fût Général des armées Démoniaque, à présent annihilées. ". La Magicienne puisait évidemment également dans ce qu'elle entendait. En l'occurrence, la quasi-disparition de la race des Vils. " Le Démon, surprit par cet élan héroïque, para sans réelle difficulté l'attaque à la dernière seconde dans une grimace agacée. « Tu es... ".

«
Qu'est-ce que tu faaaaaaais ? ». Louisa ouvrit de grands yeux surpris comme elle ferma vivement son carnet avant que le curieux n'ai le temps d'y jeter un regard indiscret. « Rien ! » répondit-elle trop rapidement, le rouge aux joues, en tournant le visage vers la bouille ronde de Nathanïel qui s'agrippait à ses épaules pour passer une tête par-dessus. Celui-ci la dévisagea alors longuement. Très longuement. Trop longuement. « Tu mens ! T'es toute rouge ! » déclara-t-il soudainement en s'écartant et la pointant du doigt. « Hum. Mais non. C'est à cause du froid. » fit-elle en se tapotant les joues de ses mains comme excuse. Car si elle aimait écrire, elle n'osait pas montrer ses fictions. Pas même à ses frères et ses sœurs. Elle en faisait son jardin intime et gare à celui qui oserait y pénétrer. Quoi qu'il en soit, l'intervention du Déchu manqua briser ce secret malgré elle et lui fit louper par la même occasion la fin du duel des héros. Tant pis, elle devrait improviser la fin de son histoire. « Et toi ? Qu'est-ce que tu fais ? » demanda-t-elle finalement en retour afin de détourner la conversation, sachant pertinemment que l'Orgueilleux ne se priverait pas un instant de parler de sa journée. Aussi un large sourire illumina son visage à l'instant même où elle lui posa cette question. « J'ai récupéré des tas de feuilles et me suis amusée à sauter dedans comme dans les poufs à la maison ! C'était drôle ! Même que j'en ai trouvé une trop joli ! Regarde ! » commença-t-il en tendant la feuille en question, dorée et nervurée de cuivre. Elle était belle en effet. « Ceci explique cela. » fit la Magicienne amusée en détaillant la tenue souillée du garçonnet par son activité. « Quoi ? » répliqua Nathanïel soudain contrarié. « Rien. Et c'est tout ? » - « Non, bien sûr ! » répondit l'enfant, outré. « J'ai commencé à récupérer des champignons. Même que j'en avais récupéré un gros comme çaaaaa ! » ajouta-t-il en écartant les bras pour illustrer la taille du mycète. A l'en croire il devait bien faire un bon mètre sur un. Un monstre en somme. Un rire échappa donc à sa sœur comme elle le laissa continuer en silence. « Mais à un moment je me suis éloigné, y avait un écureuil il était tout mignon, je voulais l'attraper pour en faire mon animal de compagnie, bon j'ai pas réussi mais je réessaierais et j'y arriverai ! ». Il marqua un temps. « Euh... » fit-il donc en interrogeant sa sœur du regard. « A un moment tu t'es éloigné. » - « Ah ! Oui ! Et on m'a volé mon panier ! Et mes champignons ! Mon gros champignons à moi ! » - « Roooh. Celui qui a fait ça est un vilain. » - « Oui. » fit-il en croisant les bras d'un air boudeur. La Magicienne se releva et tendit la main à son petit frère. « Viens. On va essayer de retrouver ce voleur. Oh ! Je sais ! Madeleine est forte en énigme ! On va lui demander de nous aider ! » - « Oh oui ! » fit le Déchu, ravi de cette attention qu'on lui portât tout à coup, comme il attrapait la main de son aînée.

Retrouvant leurs sœurs, Louisa constata qu'une bonne partie de la famille était réunie. Elle leur fit de grands signes de mains tandis que Nathanïel lâchait la sienne pour courir rejoindre sa sœur. Aurait-il été Gourmand probablement aurait-il réagit de la même manière. « Maaaaaadeleine ! » commença-t-il avec les larmes au bord des yeux. Car si Louisa se rêvait écrivaine sans oser le montrer, lui s'improvisait comédien sans le moindre scrupule dès lors que ça l'arrangeait. « Dis ! Tu peux nous aider à trouver le vilain qui m'a volé mon gros champignon ? » demanda-t-il, suppliant et les yeux brillants, accroché à sa jambe.
©gotheim pour epicode


1015 mots
Louisa observe de loin le combat entre Ida et Worr'Eph avant d'être embêtée par Nathanïel. Il lui raconte ses malheurs et ils vont chercher Madeleine pour les aider <3
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 08 Nov 2020, 15:48



Sous un arbre


Mon regard, jusqu’ici posé sur l’infini de mes pensées moroses, se porta sur la jeune femme qui avait attiré mon attention. Je soupirai imperceptiblement. Je n’avais pas envie. Je me retournai pourtant, afin de lui faire face. Je déduisis de la présence d’Aliénor Vaughan qu’il s’agissait de ses sœurs. Elles se ressemblaient toutes, hormis la blonde qui avait pris de l’avance, du fait de sa couleur de cheveux claire. Néanmoins, de visage, il était possible de deviner aisément leur lien familial.

Lorsque le drame se déclara, je me penchai en avant afin de rattraper la Comtesse. Ses sœurs ne l’épargnaient pas de plaisanteries douteuses et je devinai sans peine le fond de leurs pensées. Peut-être devrais-je leur donner raison et faire en sorte que ma femme commençât à m’aimer, sous mes traits magiciens ? Nous n’étions officiellement pas encore mariés. Elle devait encore signer le contrat mais, dans son cas, ce ne serait que pure formalité. Il n’y aurait aucune discussion véritable, étant donné que son sort avait été scellé bien avant ma prise de pouvoir. « Est-ce que vous allez bien ? » lui demandai-je, en la redressant, profitant du quiproquo pour lui faire goûter au confort de mes bras quelques secondes, l’air de rien, avant de m’éloigner. Elle n’était pas aussi insignifiante que la plupart de mes futures épouses. Je la détaillai avec un sourire bienveillant, avant que mes prunelles ne rejoignissent celles de Lhéasse, plus loin. Je levai les mains de chaque côté de ma tête, pour lui signaler que je ne comptais pas m’approcher d’elle plus que nécessaire avant de reporter mon attention sur celle qui captait mon regard plus que les trois autres. Une rapide analyse du langage corporel de ces dernières m’avait appris que la blonde nourrissait une jalousie presque maladive pour l’Épouse Maudite. Les deux autres étaient coquines et complices. Aliénor et Isabeault ne s’entendaient visiblement pas. Si je voulais nourrir le malaise entre elles, il me suffirait d’en préférer une à l’autre. La blonde m’intéressa, non pour sa plastique mais pour les émotions qui bouillonnaient en elle. Je me demandai ce qu’il suffirait de faire pour la transformer en Sorcière. Avec un doigté précis, j’étais quasi-certain d’y parvenir. Je ne voyais pourtant pas d’objectif à la manœuvre, pour l’instant du moins. Chacun de mes combats devait me servir, même si j’étais parfois tenté de me battre dans l’ultime objectif de faire souffrir l’autre. Je me l’étais interdit car ces agissements sans but ne seraient pas dans mes intérêts. Ils étaient, en plus de ça, risqués.

Le compliment sur mes fesses me sortit de mes pensées. « Je ne pensais pas qu’elles pouvaient susciter autant d’intérêt. » plaisantai-je. « Néanmoins, vous ne devriez pas parler ainsi aux hommes que vous croisez. Vos paroles pourraient être mal interprétées. » Je regardai Aliénor un instant. « Ni pousser la Comtesse sur autrui. Son garde du corps ne semble pas apprécier et ce n’est pas n’importe quel Sorcier. » J’avais l’impression d’être un vieillard, à prodiguer conseil avisé sur conseils avisé. Kaahl devait être sérieux. Pour jouer correctement mon rôle, je ne pouvais laisser la légèreté enrober la situation. J’aurais aimé qu’Isabeault s’en prît violemment à Aliénor et rire avec les deux autres en espérant secrètement qu’elles finiraient par se faire poignarder par quelqu’un de trop susceptible pour apprécier ce genre de plaisanterie, mais je devais être prévenant. La perte que j’avais subie ne m’aidait pas forcément à l’être. Je regardai Aliénor un instant. Elle était au centre de beaucoup de choses. De ma relation avec Priam dépendrait sans doute ma relation avec elle. Je n’avais pas l’intention de la forcer à faire quoi que ce fût avec moi mais je me savais en capacité de biaiser son jugement. Restait que si je la touchais et que Laëth finissait par le savoir, ma situation se détériorerait. Elle possédait une forme de protection sans s’en apercevoir. J’avais pourtant envie de la voir trembler et soumise. Je voulais la rencontrer à Amestris et j’allais arranger ça dès que je retournerais sur le territoire des Sorciers. « Excusez-moi. » finis-je par dire, en inclinant doucement la tête.

Comme je souhaitais discuter avec Lhéasse, je me dirigeai vers lui. J’avisai le tronc d’arbre et m’appuyai à mon tour sur ce dernier. La semelle de l’une de mes chaussures rencontra l'écorce lorsque je pliai ma jambe. « Bonjour. » dis-je. « Je voulais être certain que vous n’ayez pas mal interprété mon geste vis-à-vis de la Comtesse. Je me voyais mal la laisser tomber au sol. » Je me tus. « Félicitations pour votre prise de fonctions. C’est étonnant que vous restiez obligé de garder Aliénor. J’espère qu’elle ne vous cause pas trop de tracas, elle ou ses sœurs. Elles semblent toutes assez espiègles. » Je jetai un œil sur son ouvrage. « Vous étudiez la biologie ? » Je levai les yeux vers les feuilles qui virevoltaient encore entre les branches. J’aurais pu demeurer immobile, ici, de nombreuses heures. Si je faisais la conversation avec Lhéasse, c’est que je savais qu’elle pourrait se tarir rapidement, contrairement à celle qui aurait pu continuer avec les filles du Comte et de la Comtesse Vaughan. Lui et moi n’avions rien en commun. Il était un Sorcier. J’étais un Magicien. Il me répondrait sans doute par politesse puis se replongerait dans son livre. Le silence nous entourerait enfin et ça m’irait parfaitement.

891 mots
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mer 11 Nov 2020, 19:32




Secrets

Priam, Laëth, Alcide, Hélène & co



Lorsque les yeux de l’Æther s’ancrèrent aux siens, l’Immaculée fut simplement incapable de se détourner. Son père. Fort bien. L’information n’était pas aisée à digérer, surtout parce qu’elle ne s’attendait pas à croiser Jun ici. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, il avait orchestré sa rencontre avec Oriane. Elle lui en avait voulu, puis sa rancœur s’était dissipée, comme si elle n’avait jamais existé. En le voyant ce jour-là, faire voler son fils entre ses bras comme il avait pu le faire avec elle, elle se souvenait qu’il avait pris soin d’elle, à un moment de son existence où tout lui semblait n’avoir aucun fondement. Il avait apporté un peu de joie là où on avait eu de cesse de semer le chaos et le désespoir. Priam ne le savait pas. Il ignorait tout de la relation qu’elle avait nouée avec l’ancien Mage Noir.

L’Ange pinça les lèvres et tourna la tête vers celle qui venait de prendre la parole. C’était une jeune femme plantureuse, dont les traits du visage annonçaient la douceur. Priam eut un sourire, un peu crispé. Il était fier de ses bêtes : le compliment le touchait sincèrement. En revanche, la présence de Jun Taiji, et l’éventualité qu’il fût entouré de ses enfants, échauffait ses nerfs. Le souvenir qu’il avait laissé dans les cœurs réprouvés ne suscitait que la rancœur et la violence. Qu’il se prétendît Magicien n’y changeait rien. « Merci. » répondit-il à la brune, sans pour autant lui proposer de s’approcher. « Vous pouvez les caresser. Ils s’appellent Yuvon et Nyellë. » Surpris, il se tourna vers sa sœur. La dernière fois qu’ils avaient parlé de Jun, elle lui avait dit qu’il l’avait téléportée chez Kaahl, et… Une étincelle crépita dans son esprit. Il dévisagea l’homme. Ils se ressemblaient. C’était absurde, mais ils se ressemblaient.

Alcide rigolait encore lorsque son père le reposa. Il adorait quand il le faisait voler de cette façon. Ça lui faisait des chatouilles dans le ventre. « Oui, elle m’a dit ! Et trop bonne idée, papa ! » Puis, se tournant vers l’Ailée : « C’est vrai, tu ferais ça ? » Il n’avait pas pensé à cette possibilité. Laëth le regarda, leva les yeux vers son père, puis les reposa sur lui. Il souriait, enthousiaste rien qu’à l’idée de se voir dispenser des leçons d’escrime. « Oui, avec plaisir. » Elle lui rendit son sourire, ce qui ne fit qu’agrandir le sien. Il suivit l’adulte lorsqu’il s’avança vers les deux autres. C’était amusant parce que la brune n’avait pas l’air très à l’aise. Il faisait un peu la même tête quand il venait de commettre une bêtise et qu’il était pris sur le fait : joues rougies, regard fuyant, doigts enroulés autour d’un morceau de tissu. En l’occurrence, elle les avait entourés des crins du cheval gris et jouait nerveusement avec ceux-ci. « Oui. Vous, votre fils… » Inutile de préciser duquel elle parlait. « Je vais finir par croire que votre famille me suit à la trace. » Ce qui n’était pas entièrement faux, eu égard aux activités d’espionnage de Kaahl. Elle esquissa un sourire gêné, avant qu’une lueur surprise ne vînt baigner ses yeux verts. Elle n’eut aucun doute sur le fait qu’il parlait du Mage. « Ah oui ? J’espère que je le croiserai, alors. Vous sauriez par où il est allé ? »

Priam assistait à l’échange sans commenter. Il étudiait les mimiques de sa cadette et l’attitude de Jun avec un œil suspicieux. Il n’aimait pas du tout la proximité qui avait l’air d’exister entre eux. S’il n’avait aucune certitude quant à la nature de leur relation, il était sûr qu’ils étaient bien plus que des inconnus. Laëth ne lui avait pas tout dit. Encore. Et ce constat, comme la fois précédente, le désolait. Il lui donnait le sentiment insupportable qu’elle s’éloignait volontairement, ou qu’elle était soumise à des limites qui l’empêchaient de lui raconter ce qu’ils se seraient dit en temps normal. Cela alimenta sans aucun doute l’œillade noire qu’il releva vers l’ancien Empereur Noir. « Une amie, oui. » Comment aurait-il pu savoir que… Le Fessetival. Forcément. Aliénor comme lui commençaient à jouir d’une réputation certaine, et les commères s’étaient probablement fait une joie de colporter leur rapprochement physique au beau milieu de la cité des Déchus, et peut-être même la façon dont il avait voulu la défendre face à Ârès. Il soupira.

Au même moment, deux gamins débarquèrent en criant. La fillette pleurait. Il se tourna vers la Belegad. « On y va, Laëth ? » demanda-t-il alors qu’elle saluait les deux nouveaux arrivants, qu’elle connaissait déjà. « Oh non, restez ! Laëth, t’as pas le droit de partir tout de suite ! S’il te plaîîît ! » - « Je… » - « Parce que Laëth, la dernière fois que je l’ai vue, elle est partie sans dire au revoir ! » dit-il en se tournant vers Maggie. « Je l’ai rencontrée à Boraür, et on a fait plein de luge ensemble. Puis un jour, on est allés chez Gustine. Elle a… » Il s’arrêta et baissa la voix, comme s’il lui confiait un secret : « Elle est amoureuse du Baron Paiberym ! Du coup ils ont fait des… tu sais, quoi… » Il grimaça, apparemment aussi dégoûté qu’il l’avait été à l’époque, puis reprit d’une voix plus forte : « Et après, elle a disparu sans dire au revoir. C’est pas grave mais c’est pas très poli. » Laëth se gratta la nuque. « Aujourd’hui, je l’ai croisée par hasard, et y’avait Priam avec elle. » Un large sourire se peignit sur le faciès de l’enfant tandis qu’il désignait théâtralement le frère de son amie. « Et les deux chevaux ! » ajouta-t-il.

L’Aile d’Acier se tourna vers son aîné. « Vas-y si tu veux. Moi, je vais rester un peu. Ça fait longtemps que je n’ai pas vu Alcide, et effectivement, je suis un peu partie comme une voleuse, la dernière fois. » Il pinça les lèvres, visiblement insatisfait. Elle le perçut : elle savait qu’ils reparleraient de cette rencontre inattendue. Elle le comprenait. Il y avait des choses qu’elle avait préférées ne pas dire : elle devrait payer le prix du secret. « D’accord. Tu me dis quand on se rejoint, alors. Je te laisse Yuvon. » Il plaça les rênes entre ses doigts, puis s’écarta. Il mit le pied à l’étrier et se hissa sur le dos de Nyellë. « À tout à l’heure. Bonne journée, tout le monde, et peut-être à bientôt ! » lança-t-il en s’éloignant. Il n’espérait pas recroiser de sitôt celui qui avait été Empereur Noir. Laëth regarda sa silhouette s’éloigner, puis reporta son attention sur Jun et les enfants.



Hélène regardait Dolcidée avec attention. Parfois, elle poussait un petit cri enjoué ou tendait les bras vers elle, selon l’intonation qu’elle empruntait. L’histoire était celle d’une Princesse prête à tout pour défendre sa famille et ses terres. Pour cela, elle livrait bataille contre des ogres et forgeait des alliances avec plusieurs des royaumes voisins. C’était simplifié et romancé pour que cela plût aux enfants. Toutefois, il était précisé que le conte s’inspirait de faits réels. La fille de Väaramar ne comprenait pas grand-chose. Elle se laissait bercer par les vibrations de la voix de la nourrice et s’amusait de ses mimiques.



Message II – 1223 mots

Résumé : Priam, Laëth & Alcide sont avec Jun et compagnie. Priam s'en va (il est donc abordable). Hélène écoute l'histoire racontée par Dolcidée.




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Aliénor Vaughan
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Aliénor Vaughan
Lun 16 Nov 2020, 17:30



Oupsi la la la



Les deux coquines se regardèrent et gloussèrent. L’aura du Baron Paiberym ne les laissait pas indifférentes mais l’une trouvait que son côté autoritaire le rendait encore plus craquant, et l’autre se laissait volontiers prendre au jeu de la première. « Nous sommes désolées. Vous avez raison. » Les excuses étaient pourtant sincères. Il avait soulevé un point important : Lhéasse. Elles aimaient jouer mais elles avaient tout de même conscience qu’il était maléfique. Le Chien de Garde de la Comtesse, comme elles aimaient à l’appeler quand il n’était pas là. « Pourtant, je suis sûre que l’Archimage Taiji sait que vous ne ferez rien à notre sœur ! » Aliénor, elle, était demeurée muette comme une tombe, surtout après les derniers commentaires d’Ambroisine et de Carment Effectivement, ses joues étaient cramoisies. Les bras du Baron lui avaient fait un instant penser à ceux de Priam et son esprit avait vagabondé vers des fantaisies qu’elle ne raconterait jamais à personne. « Bonne journée. » murmura-t-elle, la gorge sèche, lorsqu’il s’excusa. « Allez viens, Aliénor, on va continuer notre balade ! » Isabeault soupira, agacée.

Lhéasse, lui, releva la tête lorsqu’il vit s’approcher le Magicien. « Bonjour. » répondit-il. « J’ai interprété pour ce dont il s’agissait. Les sœurs de la Comtesse Vaughan sont de vraies chipies, oui. Je m’excuse du dérangement. » continua l’Archimage. Il aurait pu se confier sur le fait que sa tâche était parfois délicate mais il n’en fit rien. Surveiller une jeune femme paraissait risible à beaucoup mais il n’y avait pas qu’elle qui était en jeu. Elle représentait la paix. Elle était énormément menacée et il devait préserver la tranquillité de son existence, faire en sorte qu’elle ne vît pas les essais d’assassinat sur sa personne. Elle était naïve de croire n’être la cible d’aucun fou. « Merci. J’imagine que vous deviendrez un Chancelier un jour, vous aussi. » Il sourit. Ça lui semblait probable. Il connaissait Kaahl de réputation et avait eu l’occasion de l’observer parfois. Ses récentes prises de position, son entrée dans l’armée et sa relation avec Laëth Belegad lui étaient connues. Il s’intéressait à lui de temps en temps, comme à tous les Magiciens et Sorciers qui montraient certains signes. À le côtoyer de plus près, puisqu’ils n’étaient qu’à quelques centimètres l’un de l’autre, il ressentait une force qu’il n’avait jamais perçu auparavant. « C’est d’ailleurs étonnant que vous ne le soyez pas déjà. » susurra-t-il, avant de reporter son attention sur son livre. « J’aime m’instruire sur tous les sujets. » En temps normal, il aurait coupé court à la conversation mais quelque chose le poussa à continuer. « Et vous ? À quoi occupez-vous votre temps libre ? J’ai entendu dire que vous aviez sauvé Cyrius Windsor sur Lagherta. Qu’est-ce qui vous a poussé à le faire ? » Le Sorcier contempla le profil de Kaahl.

« Aliénor… » « Oui ? » « Ferme les yeux. » « Quoi ? Non, vous n’allez pas enncooooore m’entraîner dans l’un de vos tours ! Je suis certaine que vous avez mis le Baron Paiberym mal à l’aise en plus. » Malgré le refus, l'ambiance s'était nettement améliorée. Lhéasse ne les avait même pas suivies. « Oh allez, fais pas ta chochotte. Ce n’est qu’un homme, il n’allait pas te manger au beau milieu de la forêt. » « D’ailleurs… Raconte ! » « Raconter quoi ? » « Ferme les yeux on a dit ! » « Oui bon… » La Magicienne s’exécuta. « Raconte comment c’est, d’être dans les bras de Kaahl ? » « C’est… comme dans les bras de n’importe qui j’imagine. Puis je n’ai pas eu le temps d’être vraiment dans ses bras. Il m’aidait juste à me relever. Il n'est pas comme vous, lui. Ce que vous pouvez être embêtantes quand même ! » Malgré elle, les sentiments négatifs de l'Ange à l'égard du Magicien jouaient. Elle était partagée. Elle ne disait pas la vérité. Le Baron l'émoustillait malgré elle et, d'un même temps, elle avait envie de le frapper. « Je dirais même plus qu’embêtantes. » ronchonna Isabeault. « Je suis sûre que t'as aimé, même si tu préfères les bras de Priam. » « Quoi ? Mais… » Ambroisine guidait sa sœur. Carmen, elle, avait fait un signe silencieux au cavalier pour qu’il arrêta son cheval sans faire de bruit. « Personnellement, j’adore le style de Kaahl. Douce a même dit que s’il voulait lui mettre une fessée, elle accepterait sans condition. » Carment gloussa. « Mais Priam est quand même plus fougueux, tu ne trouves pas ? » Elle avait le spécimen sous le nez. « Plus sauvage, pour un Ange. » « C’est parce qu’il a été élevé chez les Réprouvés. » précisa Aliénor. « Tu es chiante Aliénor ! Tu pourrais quand même nous donner des détails. Vous vous êtes vus plusieurs fois non ? Ce n’est pas comme si l’Empereur Noir se baladait au milieu de la forêt pour te punir de trouver un homme séduisant. » « Puis nous sommes tes sœurs, on gardera tout ça secret ! » « C’est surtout n’importe quoi. » soupira Isabeault, sans pour autant intervenir. « Allez, dans l’hypothèse où tu n’appartenais pas déjà à l’Ultimage des Ténèbres… » « Vous m’embêtez ! » déclara Aliénor. « Mais ce ne sont que des paroles entre sœurs. Je t’ai bien dit que les fesses du Baron Paiberym étaient à croquer, ce n’est pas pour ça qu’il va se passer quoi que ce soit entre lui et moi. » « C’est certain. Il ne voudrait pas de toi. » trancha Isabeault, d’une voix désagréable et hautaine. « Bon… Peut-être que… Mais je ne sais pas trop. C’est euh… compliqué. Mais oui, il est… séduisant. Ses fesses sont à croquer. Pas que ses fesses. » finit-elle par avouer, dans un rire espiègle. « Ah ! Je savais bien que t’avais envie qu’il te bisouille dans une grange. » « Bon, c’est pas tout ça mais on doit partir ! Toi tu restes là ! N’ouvre surtout pas les yeux pour l'instant ! » Les deux complices gloussèrent et s’éloignèrent. « Ouais. N’ouvre pas les yeux. Ce serait gênant. » conclut Isabeault en suivant les deux autres. « Gênant ? »

957 mots



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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Jeu 19 Nov 2020, 19:14




Malaise

Priam & Hélène



Une brume. Visible, présente, insaisissable. Qui jette sur le monde un voile. Un voile pour masquer les détails ou parfois même les évidences. Une opacité qui crée des secrets. Un drapé sur la vérité, qui n’en laisse voir que les contours. Laëth se confondait avec elle. Cette pensée lui raclait l’âme comme une lame arrache la peau. Il avait toujours pensé être le plus secret des deux. Il parlait moins. Ses émotions débordaient rarement. Plus le temps passait, plus il se rendait compte que sa cadette lui cachait bien des choses. Entre eux, l’intimité existait. D’une façon qui leur était propre et que d’autres n’auraient peut-être pas comprise, mais elle existait. Ils ne voulaient pas tout savoir de l’un ou de l’autre ; ils se laissaient la place de vivre et de respirer. Néanmoins, que sa sœur s’entendît avec l’homme qui avait brûlé Lumnaar’Yuvon… Cela faisait partie des éléments qu’il aurait aimé qu’elle lui communiquât. Il avait conscience que leur conversation à ce sujet n’aurait rien eu d’aisée. Il détestait ce Jun Taiji de malheur, et il aurait dû en être de même pour elle. Bien que les événements se fussent passés bien avant leur naissance, la rancœur des Réprouvés avait persisté et nourri l’imaginaire de générations et de générations d’entre eux. Et Zel’Eph existait toujours. Sourire à Jun faisait à Priam l’effet de trahir le Zaahin. Il frémit.

Tandis qu’il ruminait ces pensées, il avançait à travers la forêt. Le pas de Nyellë était cadencé. Sous ses sabots, les branches, les feuilles mortes, les glands et les châtaignes craquaient. Il observait les groupes de personnes, dont la plupart profitait de l’instant sans se soucier des mêmes questions que lui. Il aurait dû les écarter aussi, il le savait. Mais elles l’agaçaient. Il inspira et activa doucement le Sanctuaire d’Ahena. La sérénité coula en lui comme un baume sur une plaie. Il ne faisait que repousser le problème. Ce n’était pas grave, puisque de toute façon, il s’y confronterait en temps et en heure.

Alors qu’il venait d’apercevoir une nourrice entourée de plusieurs bébés, dont certains étaient ailés, et que ses pensées se dirigeaient naturellement vers le Baron Paiberym – il avait adopté plusieurs des enfants de Väaramar –, une série de voix familières lui parvint. Justement, elles parlaient de l’Honorable. Cela ne l’étonna guère, car les sœurs d’Aliénor nourrissaient quelques fantasmes au sujet des grands noms magiciens – et que le Taiji l’avait averti de sa présence, ce qui laissait supposer qu’elle était accompagnée de sa famille, et de l’éternel Lhéasse. Cependant, lorsqu’il vit leurs silhouettes se découper entre les arbres, il se raidit. La Magicienne était avec elles et, les paupières closes, se laissait guider. Isabeault avait l’air énervée. Ambroisine et Carmen présentaient de larges sourires enjoués. Dès qu’elles le virent, l’une d’elles lui intima de s’arrêter. Le cavalier hésita. Il aurait pu faire semblant de ne pas les avoir vues. Non. Trop tard. Il freina sa monture, à quelques mètres des jeunes femmes.

En entendant la suite de leurs propos, qui lui parvenaient avec une clarté regrettable, il songea qu’il aurait mieux fait de fuir sous leur nez, au mépris de toutes les convenances. Il le savait, pourtant. Il avait expérimenté leurs taquineries, durant ce rêve. Il les connaissait aussi bien que la Fille au Chapeau. Il aurait pu s’infiltrer dans leur famille et, avec des efforts, s’y adapter parfaitement. Ça avait un côté effrayant. Pourtant, ensemble, au Bal du Cygne Bleu, ils avaient apprivoisé ce savoir, sans trop paniquer. Peut-être parce qu’ils n’avaient pas grand-chose à cacher. Il y avait bien l’excursion d’Aliénor en Enfer ; et les révélations qu’Erza avait faites à Priam. En dehors de cela, leurs vies n’étaient clairsemées que des petites hontes du quotidien. Ce serait de moins en moins vrai, cependant.

Face aux babillages des sœurs de la Comtesse, l’Ange avait un sourcil arqué. Il voyait très bien où elles désiraient mener la conversation, et jusqu’où elles comptaient guider la brune. Il aurait sans doute pu intervenir, mais la situation le plongeait dans un tel malaise qu’il n’y songea qu’a posteriori. Il secoua la tête pour marquer sa désapprobation. Pourtant, les coins de ses lèvres se crispaient lentement, comme si un sourire réprimé souhaitait s’y former. Il éclata brutalement à la réponse d’Aliénor. Il aurait détesté être à sa place. Même si le comportement de ses sœurs ne visait pas à lui nuire péniblement, il recelait une part d’injustice. S’il partait, ce serait sans doute moins « gênant » pour la Mage. Et pour lui, éventuellement.

Aussi, dès que la fratrie s’éloigna, il intima à Nyellë de s’éclipser. Les pieds cimentés au sol, celui-ci ne bougea pas. L’Immaculé serra les dents et les jambes. Rien. Pire, l’équidé, qui s’était jusqu’alors tenu silencieux, exhala un long soupir. Il tendit l’encolure et attrapa entre ses lèvres le chapeau de la jeune femme. Il le souleva et se mit à hocher vigoureusement la tête, faisant danser le couvre-chef. « Nyellë ! » gronda Priam en se mettant debout sur ses étriers et en se penchant pour tenter de saisir l’objet. Après une tentative vaine, il se rassit, et demanda au cheval de ramener son nez vers lui pour reprendre le chapeau – étrangement, il coopéra à merveille. Lorsqu’il releva les yeux, il croisa le regard d’Aliénor. Un silence passa, puis il souffla : « Bonjour. » Nouveau silence. « Tes sœurs sont aussi taquines qu’en rêve. » Il s’arrêta. C’était bizarre, non ? Oui. C’était bizarre. « Pas que je rêve de tes sœurs, hein, mais, tu sais, avec le rêve, le rêve. » Il se tut parce qu’il avait l’impression que c’était pire. Il se racla la gorge et massa sa nuque de sa main libre. « Enfin… » Il déglutit et préféra changer de sujet. « Tu devrais leur dire de faire attention à ce qu’elles disent. Je ne suis pas certain que ma sœur leur propose de croquer les fesses du Baron, si elle les entend parler de ça. » Heureusement, parce que ce serait vraiment dérangeant. La scène qui se dessina dans son esprit le dégoûta, et il secoua la tête. « Pardon. Elles m’ont pris au dépourvu, moi aussi. Je ne m’attendais pas à entendre… tout ça. » Même s’il le savait déjà, plus ou moins. L’attirance qu’Aliénor éprouvait pour lui était peut-être moins claire à l’époque de leur songe commun, et encore. Ils avaient fini par vouloir concevoir un premier enfant. Il la considéra un instant, tout en chassant ses pensées parasites, puis demanda : « Tu vas bien ? Mieux ? » La dernière fois qu’ils s’étaient vus, c’était au Fessetival, avec Ârès. Il tenait toujours son chapeau, trop troublé pour penser à le lui rendre.



Message III – 1117 mots

Résumé : Priam est avec Aliénor. C'est la gênance.




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Lun 23 Nov 2020, 16:31



Sur la trace de Priam


Dolcidée, Asîlah, Sjar, Hélène, Justinien, Ilias et Pauline - « (…) L’homme, jaloux de l’amour que son aimée portait à un autre, se promit de se venger de l’affront. Il ne pouvait tolérer une telle atteinte à son honneur ! Alors, il provoqua l’autre homme en duel, bien décidé à en découdre pour récupérer les égards de la belle. Pourtant, avant que le duel ne commençât, la Reine aux longs cheveux apparut. Elle fixa les deux hommes avec une certaine froideur qui suffit à leur serrer le cœur. Elle s’exprima ainsi : « Pour qui vous prenez-vous, mécréants, à ainsi penser que mon amour ira au vainqueur ? L’amour ne s’achète pas. » Elle se tourna vers le provocateur. « Croyez-vous réellement que si vous arrivez à le tuer, alors je serai à vous ? Me considérez-vous comme un trophée ? » Puis, elle fit face à son amant. « Et vous ? Pourquoi avez-vous accepté pareilles sornettes ? » Ses sourcils étaient froncés. « Me serais-je trompée à votre sujet ? Je le crains, car cette mascarade m’oblige à reconsidérer mes vœux. Je ne suis ni un prix ni une possession. Je ne vous suis pas acquise. Je suis libre et le je le resterai car aucun de vous deux ne mérite mon amour. » La Reine tourna alors les talons, laissant là les deux hommes. » Je relevai la tête de mes notes. J’avais décidé de lire un morceau de l’histoire que j’avais écrite pour mon cours de littérature aux enfants, afin de vérifier que tout sonnât correctement. Peut-être y avait-il quelques tournures à améliorer. Je souris en observant les bébés. Ils me privaient tous les trois de ma magie et ça n’avait pas été évident au début, même si mon pouvoir n’était pas si élevé. Les vertiges m’avaient déstabilisée. « Qu’est-ce que tu regardes, Asîlah ? » demandai-je à l’enfant qui fixait la cime de l’arbre avec un intérêt plus flagrant que les deux autres. Durant le récit, je l’avais vue tendre sa main à plusieurs reprises vers le ciel. Je soupirai d’aise. La température était idéale. Si je n’avais pas eu à les surveiller, peut-être me serais-je laissé aller à m’assoupir.

« Oh ! » fit Pauline, me faisant relever la tête. Ilias et Justinien ne semblèrent pas concernés par la surprise de la vieille Magicienne. « Ne serait-ce pas Priam Belegad là-bas ? Avec son cheval ? » Je levai les yeux pour mieux observer. « Si, je crois bien. » dis-je, dans un murmure. Cendre m’avait parlé de lui. Elle voulait à tout prix le rencontrer. Il était bien bâti, c’est vrai. « Quel bel homme ! » « Pauline, voyons. » « Avec son cheval, on dirait un prince charmant. Franchement… si j’avais encore ton âge, je lui courrais après ! » « Non. Je suis intéressée par quelqu’un d’autre. » Mon employeur. Cependant, à mieux y réfléchir, je rêvais que deux hommes se battissent pour moi. « Qui donc ? » me demanda la grand-mère. Elle le savait très bien. Elle me taquinait. « C’es… C’est personnel. » « Je vois je vois. En attendant, tu ne veux pas lui courir après pour moi ? Afin de lui porter un message ? » Sa voix était douce et espiègle. Elle avait une idée derrière la tête. « Je… Mais je dois surveiller les enfants. » « Je vais les surveiller pour toi. » Elle s’approcha et fit apparaître un parchemin d’un claquement de doigt, ainsi que quelques biscuits à la cannelle dans une petit sachet. « Tu lui donneras ces gâteaux et… Plume ! » appela-t-elle, en tapant dans ses mains. Une plume magique apparut et commença à écrire ce que la vieillarde avait dans la tête. Elle ferma la feuille en deux et m’interdit de regarder le contenu. « C’est bon, tu peux y aller. J’ai tellement hâte ! » pouffa-t-elle, en mettant sa main devant ses lèvres, dans un geste qui aurait pu passer pour pudique s’il ne cachait pas un visage aux traits polissons.

Je me levai et courus après l’Ange. Une fois que je l’eus rattrapé, j’hésitai. Il était en train de discuter avec Aliénor Vaughan. Je m’avançai néanmoins. L’idée était simple : j’allais lui remettre la lettre et partir. « Excusez-moi… L’on m’a demandé de vous remettre ceci… » Je tendis les mains jusqu’au brun, rougissant sous l’effet de son aura. Pauline n’avait pas tort, il était bel homme. « Comtesse. » dis-je, en m’inclinant légèrement. Je n’en savais rien mais la sœur de Gustine venait d’inviter Priam à un goûter, à Boraür. Bien sûr, elle allait y convier aussi toutes les grands-mères Magiciennes qu’elle connaissait, ses amies, celles qui aimaient raconter des cancans et les écouter. Il se retrouverait donc seul, entouré de ces dernières. Un vrai défi. « Je… Je vous laisse. » bredouillai-je, une fois que je fus sûre qu’il eût bien pris possession de l’objet. Je partis.

Worr'Eph et Ida - Je me jetai dans les bras de mon papa. « Même qu’il est pas gentil ! » Worr’Eph leva les yeux au ciel. « C’est pas vrai ! Seulement, quand on se bat, on se bat ! Y a pas de place pour les chochottes ! » « Tais-toi ! » lançai-je, en faisant une moue boudeuse, les yeux encore pleins de larmes. « Tu viendra m’aider à ramasser des marrons, papa ? » demandai-je à Jun, d'une voix beaucoup plus douce. Le Réprouvé, lui, s’était dirigé vers Maggie et Alcide. Il écouta avec intérêt tout ce qui se dit, avant de reporter son attention vers Laëth. Il l’avait déjà vue aussi. Il souffla vers le haut, pour faire bouger ses cheveux, d’un air désinvolte. « De toute façon, les Anges, c’est tous des bébés. » « Même pas vrai ! » m’insurgeai-je, en quittant les bras de mon père. « C’est toi le bébé ! » « Je suis pas un bébé ! » « Siiiiiii ! Hein Laëth que c’est un bébé ? » Je m’arrêtai un moment. « Comment tu connais mon papa d’ailleurs ? Tu es venue chez nous à Boraür ? T’as visité la maison ? T’as vu Nounou Bonbon ? » « Arrête de lui poser toutes ces questions, t'es chiante ! » dit le Réprouvé, avant d’en poser une lui-même. « Pourquoi il s’en va le monsieur ? Il nous aime pas ? Moi je lui casse les genoux s’il est pas content ! » dit-il, en gonflant son torse.


1074 mots
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Aliénor Vaughan
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Aliénor Vaughan
Mar 01 Déc 2020, 03:13



Hé hé hé



Aliénor attendit, en se demandant ce que complotaient ses sœurs au juste. Elle était certaine qu’elles allaient revenir, en lui faisant une farce. Elle était si loin du compte. La scène se déroula en trois étapes. D’abord, son chapeau lui fut ôté. « Hé ! » s’exclama-t-elle. Son cri fut en partie couvert par la voix d’un homme. La Magicienne aurait pu la reconnaître entre mille. Elle l’avait trop entendue, durant ce rêve. C’était comme si cette tonalité faisant partie d’elle. Ce qu’elle avait vu la troublait encore. Ensuite, elle retrouva la vue, lorsqu’elle décida – malgré les recommandations de ses sœurs – d’ouvrir les yeux. Enfin, son cœur s’emballa, lorsque sa vision lui confirma ce que son ouïe avait au préalable déduit. Elle ne comprit pas, au début, avant de se souvenir des échanges qui avaient eu lieu avec ses sœurs. Le bonjour de Priam reçut pour toute réponse sa mine déconfite. Ses joues étaient à présent rosées et il paraissait claire qu’elle ne savait plus où se mettre au juste. « Ah… Euh… » Oui oui, assume maintenant. « Mes sœurs ? » Qu’était-il en train de dire ? Elle en avait oublié le reste, jusqu’à ce qu’il précisât ses propos. Elle détourna les yeux, par gêne peut-être, mais surtout dans l’espoir de retrouver les chipies qui lui avaient fait un coup pareil. Si elle essaya de se convaincre que ces dernières étaient en train de ricaner derrière un arbre, dans l’attente de pouvoir sortir, il s’avéra qu’elle avait tort. Aucune trace. « Hum. » fit-elle, en remettant sa tenue en place, pour gagner du temps et retrouver un semblant de contenance. La vérité c’est qu’il lui donnait chaud et qu’elle avait l’impression de s’embourber à chaque fois qu’il était présent. Ses pensées voguaient entre plusieurs considérations, dont son mariage avec l’Empereur Noir, la présence de Lhéasse et les abdominaux de Priam. Ce qu’elle aurait pu lui dire mourait trop souvent dans sa gorge, par peur qu’il lui arrivât quelque chose. Elle essayait de se rassurer en se disant qu’il commençait à être important, trop pour qu’on cherchât à l’assassiner dans une ruelle sombre. L’acte ne resterait pas impuni, elle en était certaine. « Oui je vais bien. » Autant que d’habitude. Elle commençait à savoir encaisser les coups durs. Au Fessetival, elle n’était pas dans son état normal. En y repensant, a posteriori, elle avait eu du mal à se positionner. C’était comme si tout ça s’était produit en rêve. Elle avait néanmoins gardé une trace. Il devait l’avoir, lui-aussi. La deuxième qu’elle possédait était plus honteuse. Le concerné n’avait pas essayé de l’embrasser lorsqu’ils s’étaient vus, plus tôt. Pourtant, avoir son prénom tatoué sur le bras devait lui déplaire, à moins qu’il n’eût trouvé un moyen de s’en défaire ? « Et toi ? »

Après un instant de réflexion, la Magicienne s’avança vers Nyellë. Elle chercha une prise. L’expérience de Priam lui était précieuse. Sa robe, néanmoins, restait un problème. Elle hésita avant de la soulever mais finit par s'y résoudre, en essayant d’attacher les tissus d’une façon plus ou moins convaincante. « Est-ce que tu pourrais m’aider, s’il te plaît ? » demanda-t-elle, en tentant l’ascension. Elle réussit à passer ses deux jambes de chaque côté du cheval. Elle tournait le dos à Priam. Elle caressa l’encolure de Nyellë en se penchant en avant. Ses cuisses étaient découvertes et elle espérait que personne ne les verrait ainsi. Avec Priam, c’était différent. Il les avait vues à de nombreuses reprises, même si ça restait gênant d’y penser. « C’est bien. » murmura-t-elle à l’animal, avant de se redresser. Elle ne tourna pas la tête. « Mes sœurs sont… Enfin, tu les connais. Après… je ne mentais pas. » Lorsqu’elle avait dit que ses fesses étaient à croquer. « Priam… Il faut que je fasse quelque chose. » Elle se recula un peu. Son bras remonta et ses doigts vinrent se mêler aux cheveux de l’Ange. Elle pivota et chercha son contact. Elle était rouge mais continua ce qu’elle voulait entreprendre. Ses lèvres cherchèrent les siennes, lentement, comme si elle essayait de lui laisser une possibilité de fuite. Elle doutait d’être très douée pour embrasser. Elle n’avait pas pratiqué souvent. Là encore, il semblait avoir plus d’expériences qu’elle. Aliénor pensa vaguement qu’elle devrait peut-être lui parler de l’autre prénom qui était gravé sur son bras. Est-ce que Laëth chercherait à la tuer si son amant respectait ses engagements du Fessetival ? Et est-ce que Priam serait fâché qu’elle ait misé sur le Baron ? Pour l’instant, à vrai dire, elle préférait penser à autre chose. Si Lhéasse les voyait, elle expliquerait la situation. Oh, bien sûr, elle ne dirait pas qu’elle avait actuellement des papillons dans le ventre, que Priam lui faisait envie, au moins mille fois plus que l’Empereur Noir, et qu’elle avait l’impression d’être malade tellement elle avait chaud. Elle dirait simplement que c’était le seul moyen de voir le prénom de l’Ange disparaître de son bras. Parce que, ce qui était sûr, c’est que le stratagème qu’avait essayé de mettre en place le Chancelier des Ténèbres – d’embrasser et d’être embrassé à sa place – n’avait absolument pas fonctionné. Peut-être était-ce à cause des Déchus d’ailleurs ? Peut-être avaient-ils eu légèrement pitié d’elle.

863 mots
Priam intégrera Dolcidé nastae



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Jun Taiji
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Jun Taiji
Jeu 03 Déc 2020, 12:10


Image par Julia Zhdanova. Merci Alvinette !
Gros câlin <3



La jeune femme se redressa un peu. Elle était déjà sur une piste très intéressante mais ne pouvait ignorer son petit frère. Son instinct de détective en herbe s’éveilla lorsqu’il parla de vol. Il y avait un coupable ! Et là où il y avait un coupable, elle, Madeleine Taiji se devait de le dénicher pour le punir ! Elle allait enquêter et retrouver le gros champignon de Nathanïel. Elle se baissa, afin d’être à sa hauteur. « D’accord, je vais t’aider ! Et ensuite, est-ce que tu voudras bien m’aider à trouver ce que je cherche ? Papa a caché une noix magique dans les bois. Tu le connais, si on la trouve, ça fera forcément un effet. » Jun aimait construire des activités de A à Z pour ses enfants. Généralement, le final valait le coup. « On a l’habitude de voir ça à la maison mais je suis sûre que ce sera bien ici aussi. » C’était quelque chose, d’être hors de Boraür. Il n’y avait pas l’aide habituelle. Puis elle avait découvert qu’elle pouvait faire de la magie par elle-même. Jun les avait prévenus de ce phénomène. « Alors, dis-moi : À quoi il ressemble ton champignon ? Où l’as-tu vu pour la dernière fois ? As-tu une idée d’une personne qui pourrait être suspecte ? » Elle lui fit un sourire encourageant, afin d’apaiser sa peine au maximum et de le faire parler sans crainte. C’est ce que devaient faire les vrais détectives !

Jun réceptionna Ida dans ses bras. La relation entre le Réprouvé et la Magicienne était vraiment trop chou. Ils étaient presque toujours ensemble et il voyait déjà les signes d’autres choses. Worr’Eph s’intéressait à Ida sans vouloir se l’avouer. Elle, était agacée par son comportement mais ne cessait de vouloir le voir. « Oui, si tu veux. Dès que j’aurai fini de discuter. Peut-être même que je te couvrirai de marrons ! » Parce qu’il avait les capacités de le faire. Peut-être ne serait-ce pas particulièrement opportun de mettre une enfant au milieu d’une montagne de marron ? Il verrait bien. Au pire, elle pleurerait et il lui ferait un câlin pour la réconforter, en lui disant qu’elle était la Reine des marrons ! « On fait ça dès que j’ai fini de discuter ? » questionna-t-il. Il la lâcha après un bisou sur la joue et se redressa.

À l’invitation, Mathilde se leva de sa chaise improvisée, lentement. Ses gestes étaient toujours à la fois lents et délicats. Ses rondeurs l’empêchaient d’être rapide. Cela tombait bien puisqu’elle aimait prendre son temps, afin de profiter au mieux de la vie. Là où elle ne bougeait pas, Madeleine faisait mille mouvements. « Merci, c’est vraiment gentil. » dit-elle, en s’approchant de l’un des chevaux. « Bonjour toi. » murmura-t-elle tout bas, comme si elle cherchait à entrer en lien avec l’animal et à le rassurer. Jun sourit en regardant sa fille, avant d’encourager Alcide du regard et de remonter les yeux vers Laëth. « Peut-être est-ce le cas ? » questionna-t-il. Il ne la suivait pas à la trace, lui, mais beaucoup de ses enfants aimaient visiblement sa compagnie. « Je le sais mais je ne suis pas sûr d’avoir envie de vous le dire. Vous repartiriez et on ne pourrait pas discuter. » Il était terrible parfois, terriblement taquin et agaçant. Aussi, il se contenta de sourire à Priam, avec l’air de quelqu’un qui ne croit pas un seul instant aux propos de son interlocuteur ; une sorte de sourire entendue, faussement complice, qui dut bien agacer le brun. « Ah oui ? » commenta Maggie. « Ce n’est pas très gentil ça. » ajouta Jun. Toujours plus. Surtout qu’il n’était pas le mieux placé pour parler d’absence, de disparition et de toutes les activités qu’il se plaisait à pratiquer et qui mettaient clairement tout le monde dans l’embarras.

Une fois que Priam fut parti, un large sourire apparut sur le visage de Jun. Il s’avança vers la jeune femme, plus que ce que son frère aurait pu supporter mais en gardant une distance raisonnable pour des amis. « Il est grognon, Priam. C’est amusant, on dirait presque que vous êtes de la même famille. » Il rit. Un éclat d’espièglerie passa dans son regard. C’était toujours le signe précurseur d’une bêtise à venir. « Les enfants ? » appela-t-il. « Il se trouve que Laëth est triste que son frère soit parti. Je propose donc qu’on lui fasse tous un gros câlin pour lui remonter le moral. » « Ouais ! » s’exclama soudainement Maggie, toujours partante pour faire des poutous. Elle courut entourer les jambes de l’Ange de ses petits bras et déposa un bisou où elle put. Jun réduisit la distance qui les séparait et entoura ses bras autour d’elle. Il fut bientôt rejoint par trop de monde pour qu’il pût se dégager de l’étreinte. C’était chaud et doux. Il rit de nouveau, ses lèvres proches de l'oreille de Laëth, content du bazar qu’il venait de créer. « J’espère que la discussion ne sera pas trop houleuse. » y murmura-t-il. « Vous devriez faire attention à votre frère. Il sait que vous lui cachez des choses et il en est blessé. D’un autre côté, si vous lui disiez que vous me faîtes des câlins, je ne suis pas sûr qu’il apprécierait. Encore pire pour les bisous. » Il la laissa réfléchir deux secondes à sa dernière phrase avant de lui déposer un baiser sur la joue. « Kaahl est parti par là-bas. » confia-t-il, en essayant de pointer une direction du doigt. Maggie était un peu écrabouillée entre tout le monde mais ça ne la dérangeait pas, tellement le tout transpirait d’amour. « J’ai perdu un fils récemment. Il a perdu un frère. Je crois qu’il aurait besoin d’un câlin, lui aussi. » Il finit par se reculer un peu pour hisser la gamine entre eux. « Fais un bisou magique à Laëth, Maggie. » « Ouais ! Trop bien ! Moi z’adore faire des bisous mazique ! » déclara-t-elle, en se jetant sur la joue de l’Ange. Son baiser était un peu mouillé mais plein d’entrain et de bienveillance. Elle éclata de rire. « T’es trop zolie. » dit-elle. « Ah ? Toi aussi tu as remarqué ? » rétorqua Jun, avant de rire de nouveau. Il fallait qu’il arrêtât. « Toi aussi t’es jolie, ma puce. »

1055 mots
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Mathilde - Madeleine - Magie

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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Priam et Laëth
Jeu 10 Déc 2020, 10:42




Le frère inconnu

Priam, Laëth, Alcide, Hélène & co



Laëth sourit. Les enfants ne s’embarrassaient de rien. « Je ne sais pas... il boude souvent ? Il paraît que ça passe son temps à bouder, un bébé. » C’était ce que Priam lui disait, autrefois, dès qu’elle croisait les bras en pinçant les lèvres et en lui jetant un regard noir. « Ton papa ? » Elle n’eut pas le temps de continuer, ce qui était plutôt une bonne chose. Elle aurait dû inventer une rencontre ou édulcorer la véritable version, parce que raconter à des enfants que leur père était venu se coller à elle alors qu’ils étaient nus au milieu d’un labyrinthe enneigé et qu’elle était déjà au contact d’un autre de ses fils ne lui semblait pas être adéquat. « Non, il est juste de mauvaise humeur, mais ne lui casse pas les genoux, s’il te plaît. Il peut être utile quand il n’est pas ronchon. Et je ne suis jamais allée chez vous, non. Votre père ne m’a jamais invitée. » Elle sourit, taquine. Elle devait avoir répondu à peu près à tout. « Moi, je t’invite quand tu veux ! » s’exclama Alcide avant d’entourer les jambes de l’Ange de ses bras. Elle passa une main dans ses cheveux. « Merci, c’est gentil. » Il releva la tête vers elle et lui offrit un grand sourire. « Et je suis sûr que papa veut bien t’inviter, puisqu’il veut pas que tu partes. » Visiblement, il l’aimait bien, et aux yeux du Magicien, c’était une excellente nouvelle. Au refus de l’Æther de lui indiquer où se trouvait Kaahl, Laëth avait esquissé une moue, sans trop savoir par quelle émotion elle était motivée.

Alors qu’Alcide se détachait d’elle, elle releva la tête pour constater que Jun se trouvait presque juste sous son nez. Elle plissa les yeux, puis lui rendit son sourire teinté d’espièglerie. « C’est notre manière de réagir aux gens agaçants. Il a réagi de la même façon avec Kaahl, quand il l’a rencontré. » On y trouverait presque un air de famille, aussi. Étonnant. Elle s’apprêtait à continuer lorsqu’elle capta cette lueur annonciatrice de bien des problèmes. En moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, Laëth se retrouva entourée d’enfants, comme un cadeau emballé de papier coloré. Les bras de Jun se refermèrent à leur tour autour d’elle. Le cœur de l’Ange palpita, incertain, confus, gêné peut-être. Pourtant, un sentiment plus clair s’y invita rapidement : la culpabilité. « Je crois que je commence à avoir l’habitude des discussions houleuses… » Et elle ne se référait pas seulement à celles qu’elle pouvait avoir avec Priam. C’était aussi vrai pour Kaahl, par exemple. En fait, c’était souvent de cette façon que leurs retrouvailles s’entamaient. Parfois, elle avait l’impression qu’ils étaient deux bêtes sauvages qui devaient sans cesse se réapprivoiser. Ou peut-être était-ce juste elle, qui avait toujours un grief contre le Mage ? Il fallait dire qu’il paraissait se donner un mal fou pour lui accorder des occasions de s’énerver. Elle aurait aussi pu s’agacer contre Jun, parce que la dernière fois qu’ils s’étaient vus, il l’avait poussé dans les bras d’une Déchue. Toutefois, si elle lui en avait voulu un temps, sa rancœur s’était évaporée, presque comme si elle n’avait jamais été.

« Hein ? » L’Immaculée redressa vivement la tête, parfaitement troublée par les propos du Dieu, et encore plus par le baiser qui piqua sa joue – plus encore que le froid. Elle n’eut toutefois pas le temps de s’attarder sur les extravagances de son interlocuteur. Déjà, il changeait de sujet. C’était toujours comme ça, avec lui. Il allait plus vite que la musique, comme s’il pensait, parlait, respirait, vivait plus rapidement que tout le monde. Quand elle repensait au rêve qu’elle avait fait à son sujet, elle comprenait que c’était la vérité. Les Ætheri n’existaient pas de la même façon que les mortels. Leur réalité ne connaissait pas les règles basiques du temps et de l’espace. L’Aile d’Acier cligna des yeux et tenta de se contorsionner pour voir la direction qu’il lui indiquait. Avec autant d’enfants autour des jambes et des bras, c’était digne d’un numéro d’équilibriste périlleux.

C’était une belle journée, et les belles journées ont, dans les esprits, l’apanage des jours sans encombre. Comme si les mauvaises nouvelles n’avaient pas le droit d’exister sous le soleil. Pourtant, une goutte de compassion tomba dans l’œil de l’Ange. Son cœur se serra de peine. En silence, elle glissa ses bras autour de Jun et l’enlaça tendrement. Elle le lâcha dès qu’il fit mine de se détacher, décidée à trouver un mot réconfortant ou à essayer de prêter l’oreille à la douleur qui devait l’étreindre. Elle ignorait ce que cela faisait de perdre un enfant, et elle espérait ne jamais avoir à le savoir. « Je suis désolée… » Maggie se jeta contre elle pour l’embrasser. L’Ange sourit, d’un sourire sincère mais teinté de la tristesse que lui avait apportée la déclaration d’Ezechyel. Elle rit un peu, surprise par la remarque de la petite fille. Puis, le trouble fit trembler ses prunelles, et le rouge gagna ses joues. Il la draguait ? Oui ? Non ? Y était-elle sensible ? Non. Si ? C’était un Dieu ; pouvait-on ne pas y être sensible ? Nutaar’kra. Elle aurait préféré ne jamais s’être posé la question. Être en compagnie de Jun, c’était passer par cent cinquante émotions en moins de deux minutes, sans être certain qu’elles fussent légitimes tant il était peu sérieux. Être Laëth, c’était devoir ressentir chacune d’entre elles avec une intensité parfois insupportable, et quand même essayer de garder la face. Ça faisait une sacrée paire.

Désireuse de se ressaisir, l’Aile Blanche se racla la gorge et recula d’un pas. Elle se concentra sur l’annonce du décès d’un de ses fils et réfléchit rapidement. Kaahl ne lui avait parlé que d’un seul de ses frères de sang. Il avait plusieurs fois évoqué les Paiberym, qui semblaient lui causer bien des soucis, mais jamais il ne s’était étendu sur sa véritable famille. Elle avait toujours cru qu’il vivait plutôt détaché d’eux, sans lien affectif particulier, comme c’était le cas avec son père. Quant à Devaraj, elle ignorait l’exacte nature de leur lien. Ils avaient participé au Génocide démoniaque et récupéré les Momies qui avaient servi à celui-ci, mais elle n’en savait pas plus. Et combien de chances y avait-il pour qu’il fût celui dont Jun parlait ? C’était invraisemblable. Même si le peuple dont il était roi demeurait méconnu, il était un personnage réputé. Sa mort n’aurait quand même pas pu passer inaperçue. En se rendant compte de la question qu’elle allait devoir poser, elle rougit et paniqua un peu. « Je suis désolée pour votre perte. Enfin, je… » Elle se gratta la nuque. « Kaahl ne m’a parlé que d’un seul de ses frères, de ce côté-ci de sa famille, et je doute que ce soit de lui que vous parliez – Devaraj – parce qu’il me semble que ça se saurait, s’il était mort… alors je crois que je ne sais pas de qui vous parlez. Mais on peut en parler si vous voulez » Malaise. « Vous avez été là quand ça n’allait pas pour moi, alors… » Elle se tut et le regarda. « Ou on peut ne pas en parler du tout. Comme tu veux. Comme vous voulez. » Elle grimaça. Alcide rigola. « T’es toute rouge, on dirait le nez du Cerfeuil Rudolph ! »



Message III – 1239 mots

Résumé : Laëth et Alcide sont avec Jun, Ida et compagnie.




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