Le Deal du moment : -50%
-50% Chaise gaming Alpha Omega Players Forseti – ...
Voir le deal
99.99 €

Partagez
 

 [Quête ouverte] - Tu sais, mon fils, le Néant est pire que la Mort...

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage
Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3428
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Ven 11 Déc 2020, 11:11




Le baiser

Priam & Hélène



Il acquiesça. « Ça va. » Sans surprise, la Magicienne avait l’air encore plus embarrassée que lui. C’était parfaitement compréhensible. À sa place, son malaise aurait été sans borne. Même si ça n’aurait guère duré longtemps, il en aurait voulu à sa sœur de lui avoir tendu un tel piège. Aliénor aurait pu vouloir faire de même, et s’enfuir en courant. Pourtant, elle s’approcha du cheval et tenta de se hisser sur son dos. Surpris mais loin d’être dérangé par son initiative, l’Ange l’aida à grimper sur l’animal. Heureusement qu’il était moins fou qu’au début, sinon, ils auraient pu effectuer un superbe vol plané dans une flaque de boue.

Quelques mèches tombaient gracieusement dans le cou de la jeune femme. Le souffle de l’Immaculé se brisait contre sa nuque et venait les y faire danser. Leur nouvelle proximité lui rappela deux choses : leur première rencontre, qui avait vu se dérouler plus ou moins la même scène, et leur étreinte, dans le rêve. Il eut envie de glisser ses mains entre les cuisses de la brune et d’essayer de susciter le même plaisir que celui qu’il avait oniriquement provoqué. Il résista à cette tentation, sans savoir si elle était due à une passion simplement charnelle ou si des flammes réchauffaient son cœur. C’était extrêmement flou, depuis le rêve. Sa seule certitude était qu’il désirait qu’il ne lui arrivât aucun mal.

Son aveu lui arracha un sourire. « Je suppose que c’est bon à savoir. » la taquina-t-il. « Quoi donc ? Lancer mon cheval au galop ? » Il plaisantait ; cependant, il ne sourit plus du tout lorsque les doigts d’Aliénor se perdirent dans ses cheveux et que son visage s’approcha du sien. Instinctivement, il ferma les yeux, puis passa un bras sur le ventre de la jeune femme, pour la tenir contre lui. Ses lèvres étaient chaudes. Elle avait la maladresse des premiers baisers, de ceux qu’il avait pu échanger au fond d’une grange, sur un tas de foin ou à l’ombre de la ramure d’un arbre. Cela lui rappela sa candeur, son innocence, et le fait qu’elles allaient être sacrifiées en vertu de projets politiques. Un jour, elle devrait peut-être embrasser l’Empereur Noir, sentir ses mains sur elle, et l’accueillir entre ses jambes. Ces pensées le révoltaient et déclenchaient chez lui une farouche volonté de protection. Il aurait pu talonner Nyellë, lui faire prendre la voie des airs, et s’enfuir avec elle. Pas longtemps, sans doute, mais au moins un peu. Peut-être que Laëth avait raison et qu’il l’aimait. C’était trop compliqué. C’était impossible.

Un picotement parcourut son bras. Dès qu’il rompit l’étreinte avec la Magicienne, il remonta sa manche. « Ah, oui. J’avais oublié. » sourit-il, peut-être un peu tristement, comme s’il envisageait que ce baiser n’eût pu être que motivé par l’effacement du tatouage éphémère. Le nom d’Aliénor avait disparu. Il ne restait que celui de Solheim, l’homme qui lui avait livré un colis au beau milieu du Fessetival. Son autre bras portait le patronyme de Léto. Il n’avait pas encore osé le toucher dans le but de la rejoindre. Il remit le tissu de son vêtement par-dessus sa peau. « Je dois aussi embrasser Léto Sùlfr. Tu as qui, sur ton autre bras, toi ? » Le cheval s’était mis à marcher doucement.



Le poids des ailes gênait Hélène. Elle ne pouvait pas se mouvoir comme elle l’aurait voulu, et c’était source de frustration. Elle aurait voulu pouvoir poursuivre les adultes, imiter Justinien ou Ilias, et s’asseoir pour jouer et regarder autre chose que le bleu froid du ciel et la cime rougeoyante des arbres. Tout cela, elle ne pouvait le faire que grâce à l’aide d’autres personnes. Elle leur était reconnaissante, mais elle aurait aussi souhaité qu’ils la soutinssent plus souvent. Si elle avait peu conscience du monde dans son entièreté, elle sentait qu’elle était limitée au sein d’un univers empli de possibilités. Heureusement, la voix de Dolcidée l’apaisait. L’exclamation de surprise de Pauline lui arrachait un hoquet et dissipa tout son assoupissement. La petite fille tourna ses yeux bleus vers elle. Elle observa les deux femmes puis, face à la joie non dissimulée de la plus âgée, babilla gaiement, les prunelles étincelantes.



Priam releva les yeux et aperçut une jeune femme – une Magicienne, à n’en point douter. Ses iris glissèrent sur le sachet – des biscuits à la cannelle – et la lettre qu’elle tenait. Une lueur de curiosité imprégna sa rétine. L’Ange n’eut pas l’air le moins du monde gêné par le fait que la Comtesse Vaughan était assise sur son cheval, à califourchon devant lui, les cuisses découvertes. Il était un Ange : il fallait bien que leur réputation servît à quelque chose. Il tendit la main. « Merci, mademoiselle. » Dès qu’elle fût partie, il déplia le papier. Les sourcils haussés, il annonça. « C’est une invitation à un goûter, à Boraür. Tu connais une certaine Pauline ? » demanda-t-il à la Magicienne, avant de se redresser. La silhouette de la messagère se détachait encore entre les arbres. Un sourire amusé étira ses lèvres. En temps normal, il aurait probablement ignoré le message. Être avec Aliénor le rendait peut-être plus ouvert d’esprit, et plus taquin. Il aimait bien quand elle devenait toute rouge et qu’elle se mettait à buter sur chaque mot. « On devrait peut-être la suivre. » Il indiqua à Nyellë de prendre la même direction que la jeune femme. « Tu veux un gâteau ? » Tandis qu’il guidait l’équidé d’une main, l’autre lui servit à présenter le sachet à la Fille au Chapeau.



Message IV – 926 mots

Résumé : Priam est avec Aliénor. Il reçoit l'invitation de Pauline via Dolcidée et décide de suivre cette dernière.




[Quête ouverte] - Tu sais, mon fils, le Néant est pire que la Mort...  - Page 2 1628 :


[Quête ouverte] - Tu sais, mon fils, le Néant est pire que la Mort...  - Page 2 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34615-priam-belegad-aux-i
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 3705
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Mer 06 Jan 2021, 12:19



Les câlins c'est pour les neuneus


Je souris. « Ce n’est rien. » Il aurait été fâcheux que je fusse contaminé par une quelconque maladie pour avoir effectué un rapprochement avec ma propre femme. « Peut-être. Si l’Impératrice Blanche m’en juge digne. » Mes yeux se levèrent vers la cime de l’arbre. Les feuilles y dansaient toujours, certaines se détachant parfois, emportées vers le sol sur lequel elles seraient vouées à moisir. Mon regard rejoignit le Mage à son commentaire. « Je suis peut-être un Archimage caché. » plaisantai-je. L’Eorane, à l’instar du Kamtiel, était secret. « C’est un intérêt que nous partageons dans ce cas, même si la connaissance n’est pas toujours l’amie du bien-être. » Je souris d’un air entendu. Il avait dû le remarquer, lui-aussi. Si je l’avais choisi, c’était essentiellement pour trois raisons : son impressionnant bagage académique et culturel, sa position ouverte vis-à-vis des Magiciens et sa clairvoyance. « J’ai différentes activités que je crains de devoir réfréner davantage à l’avenir. L’armée va me prendre du temps. » Jusqu’ici, les temps n’avaient pas été favorables à mon évolution au sein de cette dernière. En prenant des responsabilités, je n’avais plus autant de marge de manœuvre que par le passé. La royauté d'un peuple demandait une précision et un travail considérables. Je craignais de ne plus avoir la possibilité d’accompagner mes enfants chercher des champignons dans les bois à l’avenir. Je redoutais que les problèmes s’accumulassent. Je n’avais pas tort.

Quand il parla de Cyrius, je souris. « La musique fait partie de ces activités. C’est une passion que le Duc Windsor et moi-même partageons. Il aurait été dommage que son génie meure avec lui. Ses excentricités me le rendent agréable à côtoyer et, puisque nous essayons de bâtir une alliance durable entre nos deux peuples, ne pas le sauver aurait été aussi cruel que néfaste à celle-ci. » Je fixai Lhéasse un instant, avant de continuer. « En tant qu’Archimage en charge des relations diplomatiques entre les Sorciers et les Magiciens, j’espère que vous pourrez travailler de concert avec l’Ashiril pour permettre à nos deux races d’enfin s’entendre. Si je puis me permettre une réflexion, néanmoins, il me semble que l’état actuel de la Terre Blanche pourrait venir compromettre quelques avancées. » Je lui souris. « Savez-vous ce que l’Empereur Noir désire faire de cette île ? Je ne suis pas à votre place mais il me semble avoir perçu, par le biais de la Coupe des Nations, que le Grand Chaos désirait bien plus des alliances que des guerres. Rendre le territoire aux Anges pourrait permettre d’entretenir une diplomatie et une économie saines avec les Ailes Blanches. » C’était certain. « En tout cas, Lagherta me semble être un territoire prometteur. Si les rumeurs sont exactes sur l’ouverture de l’île aux Magiciens, et en fonction de mes activités à ce moment-là, je demanderai sans doute à y être affecté. » Parler était un moyen idéal pour me changer les idées.

Après quelques temps passé en sa compagnie, je décollai mon dos du tronc de l’arbre. « Nous devrions rejoindre les autres. J'ai laissé mes enfants et vous votre protégée. On ne sait jamais quel loup se cache entre les buissons. » plaisantai-je, tout en l’invitant à me suivre.

Lorsqu’il me vit, Worr’Eph se dirigea vers moi. « Papa ! Laëth elle est méchante ! Elle a dit que je suis un bébé et ils ont fait un gros câlin de fillettes ! » Mes yeux remontèrent vers l’attroupement. Ma langue vint se coincer entre mes dents, à la recherche d’une explication logique à la scène. Ida se dégagea. « Mais tais-toi ! Les câlins ça donne du courage ! » « Les câlins c’est pour les neuneus ! » rectifia le Réprouvé. « Moi j’ai pas besoin de câlins ! Je suis grand et fort ! » L’Ange n’était plus contre mon père mais la position de leurs corps me laissait penser qu’elle l’avait été, plus tôt. Ce n’était pas la première fois mais je n’avais jamais envisagé qu’ils pussent entretenir une quelconque relation véritable. Je savais qu’ils se connaissaient. Elle n’avait eu de cesse de me poser des questions à son sujet. Il apparaissait dans sa vie mais, jusqu’ici, j’avais songé qu’il ne le faisait que pour la pousser un peu plus dans mes bras. Je finis par sourire en direction de la jeune femme, plaçant mes interrogations volontairement de côté. « Bonjour. » murmurai-je en m’avançant jusqu’à sa silhouette. « Je ne savais pas que tu aimais jouer dans la forêt. » Une fois devant elle, je me penchai pour l’embrasser furtivement, ce qui nous valut plusieurs commentaires de la part des enfants qui nous entouraient. En me détachant de ses lèvres, je me tournai vers Jun, dans l’intention de lui murmurer quelques mots. Je fus néanmoins interrompu par l’arrivée de Dolcidée, suivie de près par un cheval et ses cavaliers. Je fis un signe de la tête en direction de Priam avant de chercher Pauline des yeux. « Je vais rentrer mais vous pouvez rester encore un peu ici avec les enfants. Ne tardez pas trop cependant, le soleil se couche vite dans les bois. » Je m’assurai de l’état de la situation et réceptionnai Sjar et Rosalie qui semblaient fatigués. Avant de me téléporter, je me penchai vers Laëth. « On se voit plus tard. » susurrai-je. Je saluai le reste des protagonistes et m’éclipsai. La rancœur de Devaraj gonflait mon cœur d’un élan colérique que je savais illogique. Le doute taraudait mon esprit alors que rien de concret ne pouvait me guider vers les conclusions que je tirais d’une situation dont je n’avais, en plus, pas été témoin. Il valait mieux ne pas y songer et faire taire les cris d’un frère qui, de toute façon, avait cessé d’exister.

938 mots

Je m’arrête là mais vous pouvez jouer les enfants si vous voulez [Quête ouverte] - Tu sais, mon fils, le Néant est pire que la Mort...  - Page 2 943930617

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-elia
Pulsar Verhoeven
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 733
◈ YinYanisé(e) le : 17/08/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : June Hautbourg | Magicienne | PNJ
◈ Activité : Organisateur de Soirées [Rang II]
Pulsar Verhoeven
Sam 09 Jan 2021, 13:20


Illustration - Mickie Camua
Tu sais, mon fils, le Néant
est pire que la Mort ...

Monika ?

La Magicienne relevait ses yeux vers sa mère, assise devant elle, le visage légèrement penché sur le côté, un sourire bienveillant aux lèvres. Elle lui avait posé une question dont la teneur avait été oubliée aussi vite. Ce moment lui permit de la voir plus clairement que précédemment, comme si un courant électrique avait éveillé sa conscience. Malgré toute son élégance, Ophélie Hautbourg portait le poids des ans, ainsi que des tracas qu'avait engendré son mariage, ainsi que sa déchéance au sein de la Dynastie. On ne pouvait pas tolérer la moindre impureté en son sein, pas vrai ? Ses cheveux tiraient désormais sur le gris et ses traits tirés trahissaient un harassement d'une vie de labeur. Une voie qu'elle avait empruntée pour veiller sur sa petite fille ...

Tu étais perdue dans tes pensées ? À quoi pensais-tu ? Quelque chose te tracasse ? C'est ton travail chez la Marquise ?

Un sourire étirait les traits de la Camériste, amusé. Sa mère était souvent inquiète à son propos, ayant du mal à laisser sa précieuse enfant voler de ses propres ailes.

Non, maman. La Marquise me traite très bien, je t'assure. Elle me considère maintenant comme une amie.
Oh, vraiment ? Tu es toujours si élogieuse à son propos ... mais si elle est méchante avec toi, j'irai lui tirer les oreilles !

Un petit éclat de rire émergea d'entre leurs lèvres. Assise à ses côtés, sur une nappe aux carreaux rouge et blanc, la Camériste avait revêtu une robe verte, ainsi qu'un chapeau couvrant ses cheveux, avec quelques rubans. C'était modeste, bien assez pour une personne de sa condition. Des collations se trouvaient devant elles, des sandwichs aux mignardises, alors qu'elles buvaient un thé à la menthe poivrée, au goût rafraichissant. Avec un sourire réconfortant, toutefois, sa mère reprit la parole.

Si tu as des soucis, n'hésite pas à me le dire. Je suis là pour toi, ma chérie.

Oui, alors elle prit une inspiration pour se donner du courage et se lancer.

Je ... Je me disais que maintenant que je gagnais bien ma vie que ... que je pouvais prendre soin de toi. Alors ... Pourquoi ne pas arrêter de travailler pour prendre du repos ?

Se mordant la lèvre inférieure, la Mage Blanche ne savait plus trop où regarder, de crainte que son empressement n'emporte sa mère, mais celle-ci se contentait de lui sourire affectueusement.

C'est vrai qu'il s'agit d'un travail compliqué et très prenant, admit-elle. Mais ... Je dois prendre sur moi pour l'instant.
Mais ... Pourquoi, maman ? Je peux te remettre une partie de mon salaire pour vivre, tu sais ?
Tu dois mettre de côté si tu veux obtenir un bien à toi, ou dans l'éventualité où tu dois te marier et que tu aurais des enfants, Monika.

Cette dernière mention était comme un coup de poing dans le ventre. Lorsque Monika avait eu cinq ans, les Hautbourg les avaient chassés de la Dynastie. S'ils ne pouvaient supprimés complètement le nom d'Ophélie, ils craignaient que, à terme, le Mal dans le sang de leur fille ne s'éveille et ils voulaient éviter une nouvelle déconvenue. Elles n'avaient presque rien eu, ayant des difficultés à admettre cette déchéance. Heureusement, la Magicienne conservait un bon lien avec June, qui était décrié par la Famille. Peut-être moins, depuis l'intervention de Mancinia. Vraiment ... Dès la naissance, le destin de celle-ci les accablait.

C'est temporaire, dans tous les cas, n'est-ce pas ?

Ce travail aurait dû l'être. Elle pensait travailler comme femme de chambre quelques mois, ou quelques années, mais elle était devenue la Camériste.

Mais si tu te plais chez la Marquise Leenhardt, qu'elle te traite bien et que tu as une bonne position, c'est sans doute le paiement de tous tes efforts, Monika.

Peut-être. En entretien, elle avait eu le droit d'être nommée Camériste. En général, pour une Marquise, sa suivante était une jeune noble issue d'une lignée ayant au moins le titre de Baron. L'Isemssith n'avait rien de tout ceci. Ni titre, ni éducation, ni rien, ce qui manquait cruellement à Mancinia. Pourtant, elles avaient appris ensemble et elle d'autant plus, vu qu'elle travaillait avec des Humains. Étonnamment, la perte de sa Magie ne la dérangeait pas outre mesure, c'était surtout une question d'habitude. Monika bu son thé sans rien dire, sa mère la complimentait et elle ne savait jamais quoi répondre dans ce cas-là.

J'ai cru voir la Baronne Patricia, dit-elle en changeant de sujet. Elle rayonnait de plaisir !
Oui, son aîné va certainement se marier sous peu à l'héritière du Comte Mesna.
... C'est incompréhensible, le fils de la Baronne n'est qu'un idiot doté d'un joli minois.
C'est pour cette raison qu'il plaît à la future Comtesse ! rit sa mère.
Aaah, je comprends mieux.

Il est vrai que Sirmione Mesna n'était du genre à ne pas vouloir se laisser dominer, peu importe le domaine et son mariage n'en ferait certainement partie. La Marquise était similaire, mais ... elle évoluait en communion avec le Capitaine Katzuta. C'était un couple tellement adorable qu'il inspirait les Conteurs et, les jeunes Magiciens, friands, avaient tendance à bien plus apprécier Mancinia au travers de son Amour envers lui qu'autre chose. Même s'il y avait quelques histoires parallèles affreuses ou amusantes, que cette dernière se plaisait à lire pour s'en moquer ... et ne pas avoir de mauvaises surprises.

Il y aussi eu le mariage récent de Mademoiselle Isabeault Vaughan.
Ce n'est pas encore tout à fait officiel, mais j'ai entendu dire, oui ... Surtout qu'elle est enceinte. Un mariage s'avérait sûrement nécessaire.

Pour avoir déjà écouté des dizaines d'histoires au sujet de cette fameuse Isabeault Vaughan, Monika pouvait bien dire que jamais elle ne s'entendrait avec ce type de personne. Trop superficielle, trop exubérante et trop extravertie pour la petite Magicienne qu'elle était. Ce n'était d'ailleurs pas difficile de l'imaginer avoir eu recourt à la débauche sur un balcon, au cours d'un Bal, à l'abri des regards. Des rumeurs disaient même qu'elle avait eu une liaison avec le Prince de Caelum, mais cela n'en donnait que plus d'absurdité à ses propos ... Ce dernier était en pleine mer pour les expéditions angéliques, qui arrivaient, doucement, à terme. Mancinia était anxieuse de savoir où serait stationné son compagnon lorsque les changements seraient opérés, mais ils étaient prêts pour un long éloignement si cela s'avérait nécessaire. Ils étaient si courageux ...

... Il est vrai que tu as souffert de l'absence d'une présence masculine à nos côtés.
Oh, non, mère, ne dites pas cela !

Sa dernière remarque ne s'adressait pas spécialement à l'encontre de sa mère. Elle, elle avait tout réalisé dans les règles et les reproches des siens n'y changeraient rien. Comment aurait-elle pu savoir ? Comment aurait-elle pu l'empêcher ? Certaines Magiciennes avaient le don de pointer le défaut des autres pour les rabaisser. Et c'était ce qu'elle faisait, mais ... Hum. Les pensées ne valaient pas les mots et pour avoir vu le revers envers Mancinia, autant dire qu'elle garderait sa langue dans sa poche. La situation était apaisée, mais les choses étaient tendues pour une raison qu'elle ignorait. Monika, quant à elle, essayait de se montrer digne d'être aux côtés de la Marquise. Parce que bien qu'elle eut découvert la vérité sur son Père, elle ne l'avait pas renvoyée. Tout le monde savait à quel point les Humains méprisaient les Sorciers, mais elle n'avait pas eu envie d'être évitée, ni d'avoir un regard écoeuré, comme celui des autres

As-tu prévu de retourner à Avalon prochainement ? Tu as eu l'honneur de recevoir l'invitation de la Vincide en personne, n'est-ce pas ?
Oui, en effet. Je vais sans doute prendre un congé pour m'améliorer en cuisine ! C'est vraiment une opportunité en or et ...
Ne serais-ce pas la Fougueuse ?

Monika eu un sursaut à cet entende. C'était le surnom donné par la Marquise, usé de temps à autre par June ou quelques amies, mais l'entendre ainsi, au milieu de nulle part, la perturbait grandement. En se retournant, elle reconnut la Baronne Leasley, accompagnée de son petit-fils, d'à peine quatre ans, qui se réfugiait dans ses jambes devant les deux étrangères. Après de brèves salutations polies, sa mère l'invitât à venir s'asseoir auprès d'elles tout en gardant un oeil sur le garçon, qui jouait plus loin.

Comment allez-vous depuis votre participation à la Coupe des Nations ? Cette compétition n'a pas dû être simple, cette année !
Si je n'étais pas capable de surmonter cette Épreuve, comment pourrais-je soutenir la Marquise Leenhardt dans son travail ?

Elles détestaient toutes les discours et les actions inappropriés par les aristocrates, Monika n'avait pas intérêt à se plaindre. Surtout que Leasley ne savait pas tenir sa langue et les rumeurs se rependraient rapidement.

Comment va-t-elle d'ailleurs ? Prépare-t-elle son mariage ?
Non, madame. Elle est présentement occupée, ainsi que le Capitaine Katzuta, en raison de la situation des Ailes Blanches. Ils ont choisis de reporter la cérémonie à une date ultérieure pour se consacrer à l'aide aux malades et à leur protection.
Que c'est admirable de leur part ! Et dire qu'ils s'aiment autant ... C'est beau la jeunesse !

Monika avait eu des directives. Si on lui posait des questions, ainsi devait-elle répondre, mais évidemment, ce report était avant tout parce que l'un et l'autre avait des objectifs à remplir. Ils avaient mis leur mariage sur un pari. Idiots ! La Marquise et le Capitaine étaient la cible actuelle de quelques rumeurs, notamment depuis leur voyage sur Boraür et la présence d'un bébé à leurs côtés depuis leur retour. Sif. Il s'agissait d'une Ygdraë, alors elle n'était la fille d'aucun des deux, même si ressemblance entre celle-ci et l'Aile Blanche était sommaire. Mancinia avait prévu de se rendre sur les territoires Ygdraëen, dans la mesure d'officialiser les choses, mais elle avait une charge de travail ... conséquente. Elles discutèrent une petite heure, d'abord sur l'Épreuve de la Coupe des Nations, où Monika détaillait Avalon, émerveillée avec sa composition, avec quelques écarts curieux sur l'Humaine. C'était inévitable. La curiosité et le besoin d'avoir des exclusivités étaient impressionnants. La Baronne prit ensuite congé pour rejoindre sa fille. Il est vrai que le temps avançait. Que faisait la Marquise maintenant ? Si elle avait octroyée sa journée aux domestiques pour passer du temps en Famille, elle avait aussi un examen un préparer au calme et un notaire l'avait convié, également. Décidément. Sa mère remit une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille.

Pourras-tu saluer la Marquise de ma part ? Je sais que c'est ...
C'est promis, Mère. J'espère que vous pourrez la rencontrer un jour, vous verrez que c'est une personne incroyable !

Ophélia eu un léger sourire devant la dévotion de sa fille envers la Marquise. C'était si adorable ...

1810 mots
Post Solo - merci nastae


◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38148-pulsar-verhoeven-le
Invité
Invité

avatar
Sam 16 Jan 2021, 21:38



Les marrons

Thème.

e4oj.jpg

Paresseusement allongée sur son lit, la jeune femme observait le plafond. Entre les planches vieilles, elle croyait distinguer des agrégats poussiéreux. Contrariée de leur présence, elle examinait la surface détériorée, confondant les aspérités de l’âge avec de vulgaires salissures. Comment pouvaient-ils vivre sous une pareille vétusté ? À tout moment, elle s’attendait à croiser le filet d’une toile d’araignée. Le tintement d’un carillon l’en prémunit. Impatiente de se remplir l’estomac, elle se releva à la hâte, et descendit quatre à quatre les marches de l’escalier. Sur le seuil de l’atelier, son meilleur ami se tenait immobile. Écarquillant les yeux devant son faciès gonflé, elle se précipita à ses côtés. « Joliel ? Que s'est-il passé ? » Une ecchymose abîmait son visage, et, comble de l’horreur, ses vêtements avaient été laminés par endroits. Une tâche violacée soulignait l’un de ses yeux. « Rien. » Horrifiée, elle le força à s’asseoir, et, maladroitement, se rendit à l’évier pour mouiller un morceau de tissu. Venait-il de tomber dans un guet-apens ? Les doigts tremblants, elle tapota la joue du brun, espérant vainement apaiser ses souffrances. Avant même qu’elle eut fini, il s’arracha à son assisse. « Viens avec moi. » La colère dans sa voix ne lui ressemblait pas. La gorge nouée, la blonde lui emboîta le pas. L’empêchant d’atteindre la porte, elle croisa les bras, prenant un air sévère. « Non. Tu ne bougeras pas d’ici. Tu as besoin de voir un médecin. » Silencieux face à sa tentative d’autorité, il la contempla un instant. D’un geste brusque, il la prit par la main pour quitter la boutique, les dents serrées. Il l’aurait volontiers prise contre la vitrine.

Leur arrivée au sein des Terres du Lac Bleu se déroula sans heurts. Réfugié dans le mutisme, le Luxurieux écrasait la main de son amie sans y prêter attention. Empruntant les sentiers aménagés par les Magiciens, il la guidait vers une forêt aux couleurs vigoureuses. De ses caresses fraîches, la bise annonçait les prémices de l’hiver. En proie à ses bas instincts, la blonde ne pipait mot, louchant désespérément sur des jeunes gens, non loin de là. Leur insouciance, leur complicité, leurs rires ; elle enviait tout. Ne pouvait-elle se joindre à eux, et goûter un peu à leur bonheur ? Ses scrupules à abandonner Joliel s’amenuisaient de minute en minute. Dénouant leurs phalanges, elle se sentait glisser vers un gouffre sans fond, désirant de tout son être la chute. L’insatisfaction lui crevait le cœur, balayant ses inquiétudes et ses questionnements. Il suffisait d’une pensée pour la faire basculer. Toutefois, un miracle se produisit. Alors que ses prunelles détaillaient avidement leurs interactions, et que ses pas se tournaient vers eux, l’orage éclata. Dissipant l’illusion, une dispute fit voler en éclats l’attrait de leur relation. Soulagée, la Déchue rattrapa son confident. Lorsqu’elle parvint à sa hauteur, elle aperçut une lueur malicieuse éclairer ses yeux. Avant que d’avoir eu le temps de l’interroger, elle le vit sauter dans un océan de couleurs. Éclatant de rire, il reparut entre les feuilles colorées, et l’invita à le rejoindre. Qu’il retrouvât sa bonne humeur la rassurait. Chassant les restes pourris de la convoitise, elle s’attaqua à son tour au monticule. L’instant avait le parfum de leur enfance.

Lorsqu’ils eurent suffisamment joué, et que l’empreinte de la boue eut maculé leurs tenues, ils reprirent leur promenade. L’esprit plus léger, ils engagèrent la conversation, parlant de tout et de rien. Les dernières rumeurs d’Avalon, les produits plébiscités des Halles, leurs tracas respectifs : les sujets ne manquaient pas. « Cela fait plusieurs semaines que je n’ai pas de nouvelles de Severus. Il est sans doute occupé avec de grosses commandes, alors je n’ose pas le déranger, mais je commence à m’inquiéter de son silence. » Ne pas lui donner de nouvelles sur une longue période lui ressemblait à n’en point douter. Cependant, une voix au fond d’elle murmurait que cette fois-ci, quelque chose se tramait. « À mon avis, tu devrais cesser de le considérer comme ton professeur, et te trouver un nouveau maître. En plus d’avoir un caractère épouvantable, il ne t’aide pas à progresser. Sans compter que je n’aime pas te savoir chez les Sorciers. » Attendrie par le protectionnisme que son meilleur ami manifestait, le pli soucieux de son front s’effaça. Il fallait avoir confiance. « Peut-être oui. Mais, tu sais, il n’a pas beaucoup de temps à consacrer à ses élèves. Ses clients lui en demandent beaucoup. Je ne pense pas qu’il m’ignore par méchanceté. » Joliel cessa de marcher. Son regard se posa sur les épaules de la Déchue, comme s’il eut voulu les secouer. Il ne voulait pas détromper son optimisme. « Je vais vraiment finir par t’interdire de sortir d’Avalon. » Qu’elle attribuât naturellement de bonnes intentions aux gens représentait un danger digne de ce nom, et il ne tenait pas à la retrouver entre quatre planches. N’était-ce pas son devoir, de toujours veiller sur elle ?

e4oj.jpgQuelques instants plus tard, ils arrivèrent à proximité d’un immense chêne. Ses branches ployaient paternellement, sous une déclinaison de rejetons bleus et verts. Contre le tronc centenaire, un panier d’osier attendait. « C’est fou comme un grand bol d’air frais aide à avoir les idées plus claires. » Passer l’après-midi loin de la cité des plaisirs et de ses tentations déliait la tension dans ses muscles. Bien sûr, la douleur des coups persisterait plusieurs jours ; il les avait amplement mérités. « Tu ne veux toujours pas en parler ? » Hésitant, il s’installa dans l’herbe, sortant le contenu de la corbeille. Poussant un long soupir, il déplia le torchon qui recouvrait les friandises. « Il n’y a rien de glorieux à se faire tabasser par un ami pour avoir pris sa femme sur la table du salon. » La jeune femme garda le silence. Que pouvait-elle lui dire, qu’il ne sache déjà ? « Oh. Qui ? » À défaut de pouvoir lutter contre le péché qui le tourmentait, une oreille attentive faisait parfois du bien. « Athelstan. Tu ne l’as vu qu’une fois. Nous avions joué au Tarot Maître, dans un bar, et tu t’étais endormie parce que tu ne comprenais rien aux règles. » Une moue boudeuse aux lèvres, elle croisa les bras. « Ce n’est pas ma faute si tu expliques mal. » La complicité d’un sourire passa entre eux. Quelle que fut l’offense, ils trouvaient toujours dans le regard de l’autre, sinon le pardon, au moins une consolation. « Il va te manquer ? » Qu'il perdît un proche la chagrinait. Malgré la perversion, elle voulait croire qu'ils eussent droit au bonheur.

Avant que de fournir une réponse, Joliel lui présenta une pâtisserie. De bon cœur, la blonde s’en empara, un peu surprise par sa texture gluante. Les Magiciens consommaient de drôles de douceurs. « Oui. Je l’ai rencontré il y a longtemps. Un beau jour, quand j’étais encore jeune, et que je volais sur les marchés, il m’a offert un morceau de pain. Connaissant son péché, ce n’était pas une mince affaire. Au début, il voulait juste exploiter mon talent pour les larcins, et les revendre au plus offrant. Comme j’ai refusé, il s'est énervé, et, contre toute attente, nous avons commencé à nous voir régulièrement. Il essayait sans cesse de me convaincre, et je disais toujours non. C’était amusant. » Le chocolat titillait les papilles de la Déchue. Son confident n’évoquant que rarement les heures sombres de son passé, elle tâcha de le détendre. « Tu aurais presque eu ta place chez les Anges, autrefois. » Pensivement, il acquiesça. Si la suprématie de son membre viril n’avait pas déferlé sur lui, sans doute aurait-il été un être exemplaire. « Lorsque, sur les conseils de ta tante, j’ai voulu entrer dans l’armée, nous avons servi ensemble. Je lui ai même sauvé la vie. Pour me remercier, il a fait appel à des connaissances qui m’ont prêté de l’argent. C’est ce qui m'a permis d'acheter l'atelier. » La joie qui l’avait étreint, à l’époque, ne s’était pas ternie. Songer à la boutique et aux merveilles qui défilaient entre ses phalanges égayait son horizon. « Que s'est-il passé, au juste ? »

Les mochis, généreusement offerts, descendaient à vue d’œil. « Il y a quelque temps, il a eu le malheur de me présenter sa future épouse. » La jeune femme fronça les sourcils. Quelle mouche avait bien pu piquer cet homme ? « Ce n’était pas très malin de sa part. » Son interlocuteur hocha la tête. Il fallait reconnaître que les interdits et lui ne faisaient pas bon ménage. « Je suis désolé de ne pas avoir été beaucoup là, récemment. C’est que, j’ai vraiment tenté de résister. Pour me distraire, j’ai écumé les cabarets, et les maisons de mes amantes. J’ai refusé de venir au mariage, et d’approcher le quartier. » Cela expliquait ses absences. « Hier soir, j’ai cru que mon mal était passé. Je suis allé dans une taverne, et j’ai descendu une bouteille ou deux. Malheureusement, l’alcool ne m’a pas fait frapper à la bonne porte. Tu devines la suite. » Comprenant la souffrance de la lutte, la jeune femme s’approcha de son confident. Tendrement, elle plaça sa tête sur ses genoux, lui caressant les cheveux. « Ce n’est rien. Je suis là. » Ils demeurèrent immobiles un moment. Ce fut elle qui rompit le silence. « Tu as des regrets, Joliel ? » Un ricanement lui échappa. « J’aurais aimé qu’il ne l’apprenne pas, et pouvoir recommencer. » Sa dépravation ne connaissait aucune limite : parfois, il haïssait la force de son entrejambe. Elle ne pouvait le blâmer de rien. Ils faisaient de leur mieux, à leur façon. Ils pêchaient, s'en mordaient les doigts, faisaient des efforts. Et le cycle se répétait, encore et encore. « Tu veux savoir le plus drôle ? Ils n’avaient pas encore consommé leur union. » Pris par des éclats de rire, ils se laissèrent aller à la bonne humeur. Dans leur condition, les nuages s’amoncelaient fréquemment au-dessus de leur tête, et s’attarder sur eux ne faisait que rendre leur existence plus tragique. Lentement, ils se relevèrent, retrouvant le chemin qui les mènerait à la ville et à ses tentations. « Et toi, alors ? Tu n’as pas de confession honteuse à me faire, histoire d'équilibrer la balance ? » Joliel promena son regard sur les lèvres de sa confidente. Elle devenait belle, et se battre, difficile. Pensive, Calanthe leva les yeux vers le ciel. « Je crois bien que j’ai rencontré quelqu’un. » Le Déchu ne se départit pas de son sourire. Seule une légère contracture arqua sa mâchoire. « Hm. Je vois. » Il allait la sauter jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus marcher.

Désormais, les Pontons se dressaient devant eux. L’appréhension au ventre, la jeune femme redoutait le moment où, franchissant le portail, elle n’appartiendrait plus à aucune terre. Ce serait la seconde fois de la journée, et son désir de plonger frôlait le néant. Dans l’attente de leur retour, elle triturait nerveusement le bord de son poncho. « Mademoiselle Firenze ? » Vêtu d’un manteau en cachemire, un homme sillonnait entre les individus présents, une même question aux lèvres. Sagement rangée derrière une famille pour le moins exubérante, elle observait les regards émerveillés des enfants devant les corps qui s’évanouissaient. Comme elle aurait aimé que des étoiles semblables brillent dans son regard ! L’envie lui fit tendre la main vers les têtes blondes. « Mademoiselle Firenze ? » Surprise d’entendre son nom s’échapper de la bouche d’un parfait inconnu, elle marqua une pause. L’avait-elle déjà rencontré, et oublié totalement les traits de son visage ? La fiabilité de sa mémoire laissait à désirer. « Oui ? » Se précipitant dans sa direction, l’homme se fendit d’un sourire joyeux. Il paraissait véritablement soulagé. « Oh ! J’ai de la chance que vous ne soyez pas encore partie ! » Quelque peu désarçonnée par son attitude, elle fronça les sourcils. Par réflexe, elle s’approcha davantage de Joliel. « Est-ce que je vous connais ? » L’inconnu secoua vigoureusement la tête, avant de décliner la raison de ses recherches. « Non, non, je ne suis qu’un émissaire. Monsieur Valciel souhaiterait vous rencontrer. Auriez-vous un moment à lui accorder ? » Calanthe sentit l’air disparaître de ses poumons. Sous le choc, elle tourna de l’œil. L'inconscience la précipita dans les bras de son meilleur ami.

Merci pour la quête ♫ 2 022 mots

Revenir en haut Aller en bas
Aliénor Vaughan
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 541
◈ YinYanisé(e) le : 20/12/2016
Aliénor Vaughan
Dim 31 Jan 2021, 12:49



Ni vu ni connu



Lorsque leurs lèvres se détachèrent, Aliénor contempla l’Ange un instant. Elle n’arrivait pas à se faire à l’idée. C’était étrange, comme si son corps n’avait envie que d’une chose : se coller de nouveau au sien. Les frissons qui parcouraient encore sa nuque rejoignaient son ventre en courants électriques à la fois glacés et chauds. Elle avait l’impression de défaillir et l’envie de pleurer. Elle n’aurait su de quoi ces larmes auraient été faites, pourquoi est-ce qu’elles auraient été versées. Elle n’avait mal nulle part, elle ne se sentait pas triste, pas directement. Elle avait simplement le sentiment que son cœur battait bien trop fort pour qu’elle pût continuer de respirer. Son rythme cardiaque amenait sa poitrine à se compresser sur le tissu de sa robe. Elle voulait se donner à lui, franchir un pas décisif qui, dans l’imaginaire collectif, l’arracherait pour de bon à l’enfance. C’était comme toucher quelque chose de merveilleux, tout en sachant pertinemment que cette chose nous serait retirée bien trop rapidement. Elle ne voulait pas être la cause de la mort de l’Ange. Elle ne savait pas ce qu’elle ressentait exactement pour lui. C’était confus. Elle n’y connaissait rien dans les choses de l’amour et du sexe. Y avait-il seulement une différence dans sa tête ? Troublée, ses sourcils reflétaient sans doute ses états d’âme. Son regard se posa sur les lèvres de l’homme. Elle connaissait ce sourire. Elle se mordit la lèvre inférieure. Ce n’était pas ce qu’il pensait. Certes, il y avait l’histoire du Fessetival mais… ce n’était qu’une excuse. C’était bien plus évident de se dire qu’elle l’avait embrassé pour effacer son nom de son bras, que d’ouvrir les yeux sur ses propres désirs. On lui avait trop répété qu’ils lui étaient interdits, à cause de sa position. Elle était la femme d’un Empereur Noir. Elle ne pouvait pas se le permettre. C’était… Si on les voyait, c’était sur lui que reposeraient les risques : lui que l’on accuserait de l’avoir forcée, lui que l’on condamnerait. Elle ne le voulait pas mais, d’un autre côté, elle en voulait plus. Elle voulait qu’il lui fît du bien. Elle voulait le voir se perdre entre ses cuisses. Elle voulait qu’ils se perdissent ensemble sur les chemins de l’illégalité. « Le Baron Paiberym. » répondit-elle, en toute franchise. « Je l’ai croisé tout à l’heure. Il n’a pas eu l’air de désirer rompre le sortilège. Peut-être pense-t-il qu’avec le temps, il disparaîtra ? Ou peut-être que ça ne le dérange pas ? » Peut-être qu’il utilisait un sort de modification de l’apparence afin de ne pas laisser paraître son nom ? « Il ne m’en a pas parlé, en tout cas. » Le contexte ne s’y prêtait peut-être pas. « Mais ce n’est pas pour cette raison que… »

Aliénor s’interrompit lorsqu’une jeune femme intervint. Elle lui disait quelque chose. Sans doute l’avait-elle aperçue aux Palais de Coelya ? Sa vie n’était qu’une succession de chamboulements. Elle manquait d’attention, très souvent, parce qu’elle pensait à l’avenir et que ça l’angoissait. Alors, elle resta silencieuse afin de laisser Priam prendre les choses en mains. Elle ne se sentait pas de le faire. Elle redoutait que cette fille les eût vus. Contrairement à l’Ange, sa position la gênait. Elle avait peur de les trahir par la couleur de sa peau et par l’état de sa silhouette. Elle oubliait qu’elle seule ressentait ce qui se tramait entre ses cuisses. Elle avait l’impression d’être transparente pour quiconque poserait les yeux sur elle. « Pa… Oui, Pauline. Je ne sais pas. C’est un prénom assez courant mais… » Elle replongea dans ses pensées sans finir sa phrase, jusqu’à la question. « Tu… » Il avait l’air parfaitement stable après leur baiser. Ce n’était pas son cas, à elle. Elle s’imagina un nombre incalculable de scénarios. Dans la plupart, elle se contentait de baisser les yeux et de parler d’autre chose. Dans certain, son comportement restait inchangé mais l’Ange initiait un nouveau baiser, d’une façon plus ou moins chaste, ou initiait toute autre chose. Il pouvait, ses mains n’avaient qu’un mince mouvement à faire. Elle avait envie qu’il la touchât. Dans les derniers, c’était elle qui se tournait vers lui, elle qui l’embrassait et elle qui passait ses mains sous ses vêtements. La question restait celle de savoir ce qu’elle choisirait de faire, à présent. « Oui… Merci. » chuchota-t-elle en prenant les gâteaux. « C’est mieux, oui. » Elle ne pouvait pas cacher une pointe de déception. C’était comme renoncer au bonheur pour mieux rentrer dans les clous. Elle fixa le dos de la jeune femme, plus loin, partagée. Elle n’osait pas oser. C’était un cercle sans fin d’occasions manquées. Ce qu’elle voulait, elle ne l’assumait pas. Pourtant, elle savait qu’elle devait passer outre, sous peine de passer devant son existence entière. Elle inspira, se mordit une nouvelle fois la lèvre et amena doucement ses doigts sur la main de Priam. Elle l’attira lentement vers sa cuisse et la posa dessus en silence. Elle l’abandonna là et alla chercher un biscuit dans lequel elle croqua. « Ils sont bons. » dit-elle, sur le ton de la conversation. Elle savait que dès qu’ils arriveraient à destination, elle devrait descendre de cheval et rejoindre Lhéasse.

873 mots



[Quête ouverte] - Tu sais, mon fils, le Néant est pire que la Mort...  - Page 2 Wmln
[Quête ouverte] - Tu sais, mon fils, le Néant est pire que la Mort...  - Page 2 3298876942 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34361-alienor-vaughan
Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3428
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Lun 01 Mar 2021, 23:13




Inébranlable

Priam & Hélène



Priam ferma les yeux. Juste un instant, un bref instant. Il avait entendu la déception d’Aliénor. Elle perçait dans sa voix comme la plainte du loup dans la nuit. Elle l’aimait bien, il le savait. Elle l’aimait sans doute même trop pour son propre bien. Il ignorait s’il s’agissait d’amour au sens le plus pur – au demeurant, cette idée l’effrayait un peu – mais il avait conscience de compter parmi ceux qu’elle appréciait véritablement. Il l’attirait sexuellement, il le savait aussi. Le rêve avait révélé ce qu’ils avaient pu essayer de se cacher. À tout le moins, il avait dissipé le brouillard qu’avait instauré l’incompréhension, lors de leur première rencontre. En réalité, il avait fait bien plus. Trop, peut-être. Et plus les jours passaient, plus les nuits s’enchaînaient, plus Priam s’interrogeait. Quelle magie avait été à l’œuvre ? Qui profitait de l’endormissement de leurs corps et de leurs sens pour manipuler leurs songes ? N’était-ce que le fruit du hasard ? Et le fait qu’elle dû embrasser Kaahl ? Bien qu’elle n’y fût pour rien, sa réponse lui avait déplu. Il n’avait pas envie de la savoir dans ses bras, même pour un simple baiser, à la chasteté probablement irréprochable. Il retint un soupir. La vie avait une tendance fâcheuse à vouloir prouver qu’elle ne pliait devant aucune volonté.

Le contact de la main d’Aliénor le fit presque sursauter. Cependant, il se laissa guider jusqu’à sa cuisse. Ses doigts tremblèrent un peu, comme si les émotions qui l’assaillaient et qu’il voulait contenir cherchaient à s’exprimer. Elles trouvaient toujours un moyen de le faire, chez tout le monde. Il était idiot de croire qu’on avait le pouvoir de les museler. Idiot, et orgueilleux. Les états d’âme n’ont aucun maître. La douceur de la peau de la Magicienne aviva ses sens, déjà appelés par leur baiser, son odeur et le ballet de ses cheveux sur sa nuque. Il avait envie de presser ses formes contre lui, de laisser ses lèvres courir dans son cou et sur sa poitrine, et d’écouter ses râles de plaisir pendant qu’il caressait son entre-jambes. Il avait envie de plus, peut-être – de tendresse et d’affection. Ses émotions s’embrouillaient. Ses sentiments s’amassaient dans un marécage vaseux, d’où rien ne sort des eaux noires et mornes. Impossible à discerner. Impossible à démêler.

Ses prunelles remontèrent jusqu’à la silhouette de la jeune femme qui les avait interrompus. Il aurait encore pu s’arrêter ou faire demi-tour. Décider de ne plus la suivre. Il hésita. Il n’en fit rien. Ils la suivirent un moment, durant lequel il ne se passa rien de particulier. C’était l’un de ces instants morts qui n’accueillent aucune surprise, et sur lesquels pèsent une fatalité détestable. Cependant, leur monotonie finit toujours par être brisée : parvenu à quelques centaines de mètres du point de ralliement et encore invisible aux yeux des autres, l’Ange s’inclina légèrement, et dans une caresse interdite, ses lèvres effleurèrent la nuque de la Fille au Chapeau.

Lorsqu’Hélène vit le cheval ailé arriver, elle s’agita dans les bras de Dolcidée. Ses gazouillements faisaient éclore des bulles de bave contre sa bouche pouponne, tandis que ses yeux s’émerveillaient du spectacle. Il ressemblait à celui de son père adoptif, Nyellë. Ils étaient même quasiment identiques. Tous deux avaient été créés par son père biologique, dont elle ignorait tout et qui se tenait pourtant à quelques mètres d’elle. Comme lui et à l’inverse de Kaahl, elle avait pour les créatures non-humanoïde une affection particulière. Pauline s’amusa de sa réaction.

Priam parcourut l’assemblée du regard. Une multitude d’enfants, dont certains qu’il n’avait pas vus plus tôt, Jun Taiji, sa sœur, quelques autres adultes, Lhéasse Taiji et Kaahl Paiberym. S’il avait su que suivre la messagère les guiderait dans un tel traquenard, il n’en aurait sans doute rien fait. La fameuse Pauline devait être présente, cependant, il n’avait plus du tout envie de faire sa connaissance. Les dents serrées, il contourna le gros du groupe pour s’approcher de l’Archimage. Fort heureusement, il avait pris le soin de retirer sa main de la cuisse d’Aliénor, et d’abaisser le tissu de sa robe sur ses jambes. Parvenu devant le Sorcier, il arrêta sa monture. « Archimage. Je vous ramène la Comtesse Vaughan. » Le fils de Réprouvés sauta à terre puis tendit la main à la brune pour l’aider à descendre. Son regard croisa le sien, mais il ne dit rien – pire, il le détourna. S’il dut passer son bras autour de sa taille et l’amener contre lui pour lui permettre de glisser à terre, il s’en détacha dès que possible. Ses iris fuyants s’arrêtèrent sur le Mage Noir. À nouveau, ses pensées oscillèrent. Toutefois, il finit par renoncer à le questionner sur les suites du Fessetival. Il n’avait pas envie de demeurer près de lui. Il n’avait pas envie de s’infliger cette situation ou de l’imposer plus longtemps à la Magicienne. Il s’inclina doucement devant elle. « À bientôt, Aliénor. » Puis, se redressant, il lâcha, du bout des lèvres et avec juste ce qu’il faut de politesse : « Archimage Taiji. » Dès qu’il eut tourné les talons, il se dirigea vers sa sœur – ce pilier inébranlable, élément de la base d’un univers, qu’il avait, lui, la chance d’avoir encore à ses côtés.



Message V – 871 mots




[Quête ouverte] - Tu sais, mon fils, le Néant est pire que la Mort...  - Page 2 1628 :


[Quête ouverte] - Tu sais, mon fils, le Néant est pire que la Mort...  - Page 2 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34615-priam-belegad-aux-i
Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
◈ Parchemins usagés : 5223
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Dim 25 Avr 2021, 16:37


Image par Julia Zhdanova. Merci Alvinette !
Le lien



« C’est vrai qu’on dirait le nez du Cerfeuil Rudolph. » Le commentaire avait fusé d’entre ses lèvres, créant sur celles-ci un sourire amusé. Il n’y avait plus, chez lui, aucune trace de peine. « C’est gentil de vous inquiéter pour moi. Je ne suis néanmoins pas le plus à risque. » Il y avait toujours un risque. Les tortures de l’Esprit venaient souvent à bout des hommes et des femmes les plus forts. À force de ressasser, l’inévitable finissait par se produire. Les Liens, tissés par les Orishas, étaient d’une complexité extrême en ce qui concernait les différents protagonistes. Lui, bien entendu, était en dehors de ces derniers. Il était même certain qu’il pourrait les modifier longtemps à sa guise avant qu’Oni ne daignât lui apparaître pour le prier de cesser. Ce jeu de pouvoir, il voulait le faire disparaître. Il désirait être l’Unique, pour ne plus avoir à dépendre d’Ætheri stupides. À moins que ce ne fût lui, l’Æther stupide ? La vérité n’importait pas tellement. La légitimité reviendrait au vainqueur. C’était toujours le cas.

Un instant, il fixa Laëth. L’environnement s’estompa avec lenteur. Les enfants, les arbres, l’air, le bruit. Il ne resta plus qu’eux, dans un décor étonnamment vide et plein à la fois. La blancheur immaculée du néant semblait avoir une consistance, comme si murs, sol et plafond existaient dans l’invisible. Il la tenait entre quatre murs chimériques. Sa liberté était pourtant totale. C’était une forme de paradoxe qui allait au-delà de la logique. « Vous devriez faire attention. » murmura-t-il, on ne peut plus sérieux. « Je vais finir par croire que vous ressentez quelque chose pour moi. » Ses lèvres, jusqu’ici stoïques, s’étirèrent en un sourire aussi assuré que provoquant. « Même si ce serait logique. » Il aurait pu détailler sa conception de la logique mais il n’avait pas envie de lui parler de Geminae. C’était son petit secret, un secret qu’il était le seul à connaître et comprendre, pour le moment. Plus tard, l’évidence tomberait. Ce qui ne paraissait aujourd’hui n’être que des coïncidences, confirmerait demain une unicité complexe et problématique. Pourtant, lui, était heureux de ressentir cette forme de complétude avec quelqu’un d’autre que sa jumelle. Ainsi, il ne serait pas seul lorsque le moment serait venu pour elle de disparaître. Aussi, il fixa un moment l’Ange, comme pris entre deux choix. Son corps oscillait presque imperceptiblement entre avancée et recul. Ce n’était que des millimètres de gagnés ou de perdus mais il y avait comme un enjeu derrière ces derniers. Il finit par se décider : il n’entreprit rien, pas plus qu’il ne parla de nouveau.

Les enfants reprirent leur place, comme le reste du décor. Il y avait Kaahl également. Jun tourna les yeux vers lui. Il était un Dieu, maintenant, alors il avait le choix. Pourtant, avant de devenir Immortel, et s'ils s'étaient rencontrés à temps, il aurait peut-être toujours choisi le parti du Sorcier. Aujourd'hui, s’il voulait respecter le lien qui les unissait, ce serait difficile. Donner la primauté à un autre n’avait rien de naturel. Néanmoins, il n’était pas un autre en bien des aspects. Jun lui sourit, comme si de rien n’était, et attendit qu’il fût parti pour baisser les yeux en direction de Laëth. « Nous devrions éviter de… » Priam. Il ferma la bouche. Il aurait pu figer le frère adoré mais il décida de s’en tenir à ce morceau de phrase. Elle comprendrait peut-être. Ou pas. Il ressentit une forme de satisfaction à imaginer la suite. Il espérait presque qu’elle ne se doutât pas de ce qu’il avait eu envie de lui dire. Il désirait qu’elle cherchât à s’en retourner le cerveau. Et si elle tenait le sens de ses propos, alors elle ne serait pas beaucoup plus avancée.

« La nuque, hein ? » dit-il, à l’attention du brun, avec un sourire espiègle. Ce dernier ne dura néanmoins pas longtemps. Il s’approcha de l’homme, le prit par le col et planta ses yeux dans les siens intensément. « Elle aura treize enfants. Elle mourra en couche en mettant au monde le treizième alors réfrénez vos ardeurs. » Il le lâcha et se recula. Son regard glissa dans le cou de Laëth sans plus d’explication. Elle put ressentir une caresse, douce et chaude en dessous de sa mâchoire. « Pas de bêtises en mon absence. » dit-il. « Même si je sais déjà que vous allez en faire. Comme toujours. »

Comme si de rien n’était, il reporta son attention sur ses enfants. « Et si nous allions chercher le fameux trésor secret ? » « Ouiiii ! » « Bien ! Dîtes au revoir à Laëth et à Priam maintenant ! Et à Pauline également ! » Des montagnes de bisous, de câlins et d’aurevoirs pleurèrent, tandis que Jun s’éloignait déjà. Le vent souffla entre les arbres, faisant frémir et tournoyer les feuilles pas assez fortes pour résister à la tempête.

815 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34795-jun-taiji#679068
Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3428
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Lun 05 Juil 2021, 18:48




Comme si le monde n’existait pas

Priam & Hélène et Laëth & Alcide



Laëth ouvrit la bouche pour protester, cependant, son intention s’évapora dans un sourire. La peine ne quitta pourtant pas son visage. Elle s’accentua même peut-être, à mesure que l’image d’un Kaahl esseulé, meurtri et perdu se dessinait sous l’onde de ses synapses. Celle-ci ne disparut que lorsque le décor les détacha, Jun et elle, de la réalité. Le silence prit des airs assourdissants. Le néant parut encombrant. La fiction sembla réelle. Ses yeux, effarouchés et apprivoisés à la fois, volèrent jusqu’aux iris d’Ezechyel. « Je ne… » Non. Il n’y avait rien. Rien qu’elle ne pût comparer à ce qu’elle ressentait pour son fils – et pourtant, le temps d’une seconde, elle avait envisagé avec sérieux les implications de sa question. Peut-être que… Non. Mais… Non. Ou plutôt, si. Elle ressentait quelque chose. Elle plissa les paupières, et la lueur dans ses prunelles s’intensifia. Ses lèvres demeurèrent scellées. Certains échanges n’ont pas besoin de mots. Elle n’avait pas besoin de parler avec Jun pour communiquer avec lui – du moins, c’était l’impression qu’elle se faisait. Elle ignorait la nature de ce qui les liait, mais à cet instant précis, elle ne put douter de l’existence d’une ancre qui les tînt l’un à l’autre. Tel la terre ferme pour un navire, il la maintiendrait encore – une fois ou plus – sous le joug d’Edel. Il empêcherait ses noyades et adoucirait ses tempêtes. Elle lui apporterait le vent frais et les bourrasques de la vie des mortels, sans jamais l’ébranler. Ou peut-être que, un jour, elle découvrirait qu’il n’avait rien d’un rivage solide, lui l’Æther, le Dieu, le Puissant. Peut-être qu’elle découvrirait qu’il tenait tant bien que mal le cap de son bateau. Peut-être que, parfois, elle endosserait le rôle de la terre-repère. Peut-être qu’elle l’endossait déjà, en secret.

Lorsque ses sens captèrent à nouveau la vérité, un sursaut l’accueillit. Le trouble frappa ses iris et elle se retourna pour apercevoir la silhouette de Kaahl. Son cœur bondit. Les commentaires des enfants lui parvinrent à peine – elle se serait sentie coupable que Worr’Eph eût si mal pris sa taquinerie et aurait été amusée par les propos d’Ida. Le sourire du Mage la réchauffa toute entière. Elle réalisa alors qu’elle avait froid, inexplicablement. Elle se sentait fatiguée, comme si elle revenait d’un long voyage. C’était peut-être vrai. « Bonjour. » Elle lui sourit. « Ça m’arrive, parfois. » Son baiser, bien que furtif, répandit une douce sensation dans son bas-ventre. Elle ne la ressentirait plus avant longtemps. Si elle l’avait su, peut-être qu’elle en aurait profité quelques instants de plus. Elle ne le savait pas. Seuls des regrets infondés pourraient venir la hanter.

Alors qu’elle s’apprêtait à dire quelque chose, le pas du cheval de Priam lui fit relever la tête. Son aîné revenait, Aliénor Vaughan juchée sur Nyellë, devant lui. Elle haussa un sourcil, avant que son attention ne se reportât rapidement sur l’Honorable. « Déjà ? » s’étonna-t-elle. La déception et l’inquiétude s’entendaient nettement dans sa voix. Elle aurait aimé pouvoir passer du temps avec lui, et s’enquérir de son état vis-à-vis du décès de son frère. S’en allait-il parce qu’il ne voulait pas en parler ? Elle inspira. « Oui. Rentre bien. » Lorsqu’il disparut avec Sjâr et Asîlah, son regard glissa sur Hélène. Paisible, elle n’avait pas bronché. Dans les bras de Dolcidée, elle paraissait sur le point de s’endormir. L’Immaculée sourit, puis leva la tête vers Jun. « Éviter quoi ? » L’Ange ne sut jamais la suite avec certitude, car son aîné s’approchait d’eux. Elle ne sut pas, non plus, ce qu’Ezechyel lui murmura, parce qu’Alcide lui tira la manche. Tournée vers lui, elle ne vit rien de la scène qui se déroula dans son dos. « Quand est-ce que tu m’apprendras à me battre ? C’est pas pressé hein, enfin, si, moi, je suis pressé, mais te sens pas obligée, si ça te fait pas plaisir et si ça, euh… je… pardon. » L’Ailée sourit. « Ça me fera très plaisir. Je viendrai te voir dès que je serai à Boraür. » - « Trop bien ! Tu viens quand ? » - « Je ne sais pas, j’ai pas mal de choses à faire, mais j’essaierai de passer dès que possible, d’accord ? » - « Ouais ! Tu m’écriras en attendant, s’il te plaît ? » Elle acquiesça. « Autant que possible. » Un large sourire couvrit les traits de l’enfant.

À l’instant où le poing de Jun enserra le col de Priam, celui-ci pâlit. Il aurait aimé lui faire barrage ou lui répondre quelque chose de pertinent, mais la surprise qu’il créa chez lui, couplée à son aura, le privèrent de toute réflexion. Il accusa ses paroles comme il aurait accueilli un coup sur la tempe. Elles le sonnèrent. Durant des années, cette scène se répéterait dans son cerveau. Elle serait tant la source de tentatives désespérées que d’essais avortés. Parfois, il croirait à cette prophétie malvenue. D’autres fois, il la récuserait. Elle ferait naître mille questions et autant de doutes. Mais ce qui avait marqué son cœur, jamais ne s’effacerait. Ezechyel y avait inscrit une peur, un cauchemar, une douleur. Et une idée, contre laquelle il se débattrait : il n’y a aucun avenir heureux pour les amours malheureuses. Ses yeux d’or coulèrent jusqu’à Aliénor. Il valait mieux, sans doute, la laisser pour morte dès maintenant. Le déni, l’écœurement, la colère et la révolte l’en empêchèrent. Quel Sorcier n’essaierait pas de les éloigner l’un de l’autre ? Que valait l’alignement magicien d’un ancien Empereur Noir ? Ses pensées s’emmêlaient et son cerveau s’encombrait. Les enfants se ruèrent sur lui et la tour sombre de ses ruminations s’écroula. Il n’y eut plus rien qu’un vide étrange, comme si le monde n’existait pas véritablement.

FIN



Messages IV & VI – 957 mots

Merci pour ce rp nastae




[Quête ouverte] - Tu sais, mon fils, le Néant est pire que la Mort...  - Page 2 1628 :


[Quête ouverte] - Tu sais, mon fils, le Néant est pire que la Mort...  - Page 2 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34615-priam-belegad-aux-i
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Quête ouverte] - Tu sais, mon fils, le Néant est pire que la Mort...

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

 Sujets similaires

-
» Tu sais, mon fils est un monstre (Adam)
» [Quête Ouverte] - Tehila
» Ton pire cauchemar | Quête solo
» [Quête ouverte] I dæned droserelgar
» [Quête ouverte] - Le jour d'Ësse'Aellun
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Terres du Lac Bleu-