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Jämiel Arcesi
~ Alfar ~ Niveau II ~

~ Alfar ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 760
◈ YinYanisé(e) le : 01/03/2019
◈ Activité : Étudiant à plein temps ; Luthier en parallèle
Jämiel Arcesi
Lun 04 Jan 2021, 22:18

The Tree of Sorrow par Olga Kolesnikova
Révolte

Le Tedalen se tourna vers l'Alfar, dardant son regard sur celui-ci qui hésitât entre baisser les yeux ou soutenir l'ire de son supérieur. Un rictus, à peine visible, se glissât à la commissure des lèvres du Lliryn en voyant le Senthandas choisir la seconde option. Tant mieux, il n'avait pas besoin d'êtres vulnérables dans ses rangs. « Je vous demande pardon ? » lui fit-il enfin d'un ton claquant néanmoins. « Je ne voulais pas vous offenser. Il s'agit d'une simple réflexion commune à mon équipe. » répondit immédiatement son interlocuteur. Un court silence, des plus pesants néanmoins pour le subordonné, suivi cette remarque. « Ce fut le sujet d'une longue discussion. Je suis d'accord, un autre aurait été préférable. ». Restait à savoir qui exactement. Le peuple Alfar était d'une exigence monstre. Possiblement la victoire d'un Ondin aurait été acceptée avec plus d'aisance. Il fut donc dommage qu'ils aient envoyés un manchot. « Il est toutefois mis évident que l'En Lyn Irrinol a su se montrer plus fort que le reste des Isemssith. Qu'importe vos idées, les capacités font la différence entre le vivant du mort. ». Soit, le victorieux et le perdant. Il marqua une pause, ancrant le regard du Senthandas sans ses iris afin que ses dernières paroles restent gravées dans son esprit. « Gardez vos croyances tant que vous voulez, mais tant que je serais au-dessus de vous, ne les mettez pas sur le même piédestal que les faits. ». Malgré l'étrangeté de ses propos, son ton s'était fait sans appel. Et, sans un mot, son vis-à-vis approuva d'un signe de tête. De toute façon, ils commençaient à être habitués par l'esprit peu commun de Cíen  Mævan. « Parfait, maintenant que je me suis fait comprendre, prenez-ça. La Coalition des Ombres cherche a développer de nouveaux moyens pour contrer les monstres de la Tour Bleue. » - « Bien, on s'en occupe immédiatement. ». Puis, sur ces mots, l'Alfar salua le Tedalen et fit demi-tour sous l’œil sévère de ce dernier. La porte refermée, le Lliryn s'en détourna dans un soupir las. Il y avait des problèmes bien plus importants que les résultats d'une Coupe des Nations qui datait déjà de quelques mois. Ces créatures, pour commencer, qui posaient plus de problèmes que la faune de la Forêt des Murmures elle-même. Ou, tout aussi gênant, les Nägs. Jusqu'à présent, les membres du Grand Ordre avaient su taire l'affaire. Mais le bruit était tout de même remonté jusqu'à la hiérarchie, évidemment. Dannagardh s'agitait. Depuis l'épreuve de Coupe des Nations, justement. Chaque jour c'était  comme une vague qui ne faisait que s'intensifier un peu plus au sein du Dernier Plateau et il n'était pas certain que le mur qui sépare ces rebuts de la société au reste de Drosera ne cède pas un jour. C'était inquiétant. Pour l'instant, tout était entre les mains des gardiens de la cité. Lui avait plusieurs idées en tête pour mettre un terme à la rancœur qui nourrissait ces Nägs et éteindre cette révolte naissante dans l’œuf. A moins que... Un rictus mauvais se dessina sur le visage du Tedalen comme son regard se porta sur l'étendue des Plateaux et ceux qui s'étendaient à ses pieds en une vermine grouillante.



Cor observait d'un œil méprisant ces êtres qui n'avaient plus d'intérêt que de servir ceux les surplombant. Ils n'étaient rien. Ne l'avaient-ils pas compris ? En quoi s'évertuaient-ils à se débattre de cette façon ? Les corps gisants autour de lui étaient bien la preuve qu'ils n'étaient plus bon à rien sinon plier le genoux devant le peuple Alfar qui les dominait, ou subir leurs courroux s'ils se permettaient quelconques signes de rébellion. Ils étaient au plus bas de l'échelle sociale. Celui d'où l'on ne revenait pas. Celui où tous les regardaient de haut car ils vivaient dans les tréfonds de la Majestueuse. Là où les citoyens se nourrissaient de la splendeur de la cîme de Tawaradan, eux en nourrissaient ses racines. Tel était leur destin. Servir ou mourir. Pourtant, derrière le regard sévère du Déléis, il y avait une chose qu'il cachait avec hargne. L'épuisement. Ces moins que rien leurs donnaient du fil à retordre depuis quelques temps à s'en prendre à eux ou  à tenter des échappées brutales de façon quotidienne, chaque fois dans des laps de temps plus réduits et toujours plus nombreux. Les Nägs face à lui les fixaient, lui et ses équipiers, avec crainte pour la plupart. C'était une erreur. Peut-être n'auraient-ils pas dû agir ainsi. Ou du moins, pas de cette façon. Ils allaient tous y passer s'ils continuaient ainsi. Une autre partie, presque aussi nombreuse, les dévisageait avec défiance et colère. Ils ne pouvaient plus tolérer être maltraités ainsi. Un Ange serait mieux traité - preuve en est que l'un d'eux a été couronné de succès chez eux, une honte - alors qu'ils avaient le même sang que ceux les considérant si peu. Ils avaient aussi le droit ne serait-ce que de parole, ou de s'essayer à regagner leur honneur et la possibilité de rejoindre la société.  Surtout ceux ayant offert leur aide à des Alfars portant encore ce titre. Enfin, il y avait ceux qui assistaient en simple spectateur, sans réellement savoir comment se positionner. Leur cœur était empli de haine vis-à-vis du traitement qu'ils subissaient. Pourtant leur esprit leur soufflait qu'agir comme ils le faisaient ne ferait peut-être qu'empirer les choses. Toutefois, ils s'en voudraient autant de ne rien faire pour améliorer leur condition. Mais était-ce une bonne chose de pouvoir vivre mieux en subissant un génocide, voir, en risquant de périr soi-même et de ne jamais vivre ce rêve ?



Aílill quittait la galerie d'art, la servante sur ses talons portant la nouvelle acquisition de la Déléis. Une statuette de corail et d'ivoire. Fière de cet achat, la peintre regain sa demeure pour y déposer le fragile ouvrage et lui trouver sa place. Un étonnant et peu commun brouhaha la stoppa toutefois dans sa route. Il ne provenait heureusement pas de la direction qu'elles empruntaient. Toutefois, ça n'en restait pas moins intrigant, si ce pouvait être angoissant. La dernière fois qu'il y avait eu ce genre d'agitation ce fut lorsque des Goleds étaient apparus de nuls part au sein même de la Forêt des Murmures, à une proximité trop importante de Drosera pour que ce ne soit qu'un pur hasard. Ainsi son regard se porta vers la provenance du boucan, restant immobile quelques instants, jusqu'à voir le Plateau s'agiter comme s'il eut été vivant. La nature qui l'habillait habituellement devint sauvage et dangereuse pour ses propres habitants. Des hommes et des femmes grouillaient le long des rues, se débattant contre ce qui était normalement leur alliée, ou glissant à ses côtés sans craindre son déchaînement. Aílill plissa les yeux. « Mais !... » lâcha la Näg qui la suivait, surprise, alors qu'elle comprît ce qu'il se passait. « Le monde a tendance à oublier quelle est sa place ces derniers temps. » commenta sa maîtresse tandis que la servante s'écroulait au sol, secouée de spasmes soudains et violents. En même temps une épaisse liane surgit des entrailles de la terre, réceptionnant l'œuvre manquant se fracasser au sol. « Il s'en est fallut de peu. » conclut-elle en tournant les talons vers l'université tandis que la plante se mit à ramper vers la gorge de la Näg, inconsciente. Pourtant, malgré le calme apparent de la Nerethi, son pas se fit rapide. Elle devait prévenir Líadan, et vite. Trouver ses fils, rapidement. À commencer par Jämiel. Alastar était plus fort, il l'avait montrer à maint reprise. Il saurait se défendre, elle le savait. Tandis que Jämiel pouvait bien avoir Owen à ses côtés, la puissance du Mur égalait celle de son garçon. Oh, elle ne doutait pas non plus des capacités de son cadet. Mais ces Nägs avaient réussi à franchir le mur de Dannagardh et, à partir de là, elle les supposait capable de n'importe quelle fourberie et ineptie.



Depuis l'étage du bâtiment, l'intégralité des étudiants observait le mouvement à l'extérieur avec appréhension. Ils en avaient un mauvais goût de Déjà-vu. À la différence que la dernière fois, cela s'était déroulé en extérieur et avait été causé par des créatures barbares étrangères. « Pourquoi ils font ça ? » lança l'un d'eux après de longues minutes de murmures inaudibles. Jämiel se tourna vers celui-ci avant de se replonger dans la contemplation de la destruction des habitations et constructions diverses. « Par jalousie j'imagine ? » répondit un autre. « À vivre dans la crasse et la boue, évidemment que ça donne des envies de mettre un terme aux possessions des autres. ». L'Arcesi écoutait en silence. La jalousie ? Peut-être. Pourtant les Alfars étaient également jaloux entre eux. Il était jaloux de Rohán. Il n'avait jamais mit à sac sa maison. Ni les jardins des habitants des Plateaux supérieurs pendant les Fêtes de Drarohi alors qu'il les jalousait plus encore. « Et puis j'imagine qu'ils doivent aussi y avoir la colère de la déchéance. ». À nouveau le Sarethi se tourna vers le groupe qui avait commencé à débattre. Il les dévisagea un instant avant d'intervenir à son tour. « Peut-être bien. Ou peut-être que non. J'ai lu une fois qu'on ne pensait que suivant le siège sur lequel on était assit. ». Cette fois ce fut au tour du groupe de fixer Jämiel, muet. « Comment ça ? » rétorqua l'un d'eux. « Je dis juste qu'on ne peut jamais tout à fait penser réellement comme les autres et se mettre à leur place. Encore moins avec une différence de rang. » répondit le Morchant en Hel'Dra en haussant des épaules avant de se tourner de nouveau vers l'extérieur. « Enfin, comme on dit, lutter n'est pas avancer. » - « Oh ! Ils arrivent ! » s'exclama un autre étudiant, également à la fenêtre, à peine la phrase de l'Arcesi terminée. Un silence pesant accompagna ces paroles. Tous avaient encore en mémoire l'attaque des Goleds. Tous ceux qui avaient été présents ce jour là n'en étaient pas revenus indemnes. Certains n'étaient d'ailleurs pas revenus tout court. Le Sarethi fit claquer sa langue sur son palais à ce souvenir désagréable. Comme cette dernière fois, les professeurs étaient partis au devant pour arrêter ces êtres et protéger les plus jeunes et vulnérables. Contrairement à la dernière fois, Jämiel ne comptait pas se laisser dominer par la peur. Aussi se dirigea-t-il vers une table et retourna le parchemin qui s'y trouvait. « Qu'est-ce que tu fais ? » questionna l'un des jeunes Alfars présents. « Je mets en pratique mon apprentissage. » répondit l'interrogé en s'appliquant à y dessiner un poignard. « Il n'a pas tort de se préparer. Il faut renforcer l'endroit. On ne sait jamais. » ajouta un autre en s'agenouillant pour poser ses mains au sol. D'épaisses lianes épineuses percèrent le mur cernant la porte pour former une barrière sur celle-ci, tandis que d'autres reproduisirent le même manège sur le sol. « Tu comptes réellement te défendre contre une marée de Näg avec une simple dague ? » lâcha une Alfar en voyant l'arme doucement se modeler dans la main de l'Arcesi depuis le dessin qu'il eût effectué. Une fois celle-ci pleinement réelle, il l'offrit à la sceptique. « Ce n'est pas contre les Nägs que je compte l'utiliser. » répondit-il. Il prit une inspiration. « S'ils viennent jusqu'ici, une femme devrait apparaître. Quand je te ferai signe, tue-la. » - « Pourquoi ça ? Et pourquoi moi ? » s'étonna-t-elle. Un rictus glissa à la commissure des lèvres de l'Isemssith. « Parce qu'elle n'a d'autres alliés qu'elle-même et qu'elle ne me laissera jamais l'occasion de l'approcher. ». Il hésitait presque à user de la bague démoniaque uniquement pour duper cette foutue Sorcière et lui rendre sa monnaie de sa pièce de lui-même. Mais une vengeance ne valait pas prendre ce risque.



La nuit était tombée sur la Majestueuse, et pourtant elle grouillait encore d'une activité hors du commun. Une partie de la garde était descendue jusqu'aux Plateaux inférieurs. Jamais il n'aurait jamais songé que cette révolte prendrait de telles proportions. Pour cette fois-ci, Cíen  avait mésestimé la volonté de ces abandonnés de Dothasi à faire entendre leur voix. Le Lliryn porta son attention sur les gardes postés à l'entrée de Rîgardh. Les Nägs en étaient loin, mais s'il y avait un endroit où il était hors de question qu'ils posent ne serait-ce que le regard, c'était bien ici. « Est-ce vrai ce que l'on dit ? Qu'ils auraient atteints Istgardh ? » le questionna son épouse en se plaçant à ses côtés, ses yeux suivant la direction qu'il empruntait. « Non. Mais ils s'y dirigent tant bien que mal. Certains auront peut-être la chance de le voir. ». Ou pas. En vérité ils avaient à peine atteint Enedhgardh et les moyens avaient été déployés pour mettre définitivement un terme à ce cirque. Jamais ils ne verront la les rayons de Phoebe percer le feuillage de Tawaradan. Être loin de la société Alfar leurs avaient fait oublier que lorsque l'on jouait à Drosera, soit l'on gagnait, soit l'on mourrait. Le Tedalen expira un souffle. « Je vais avoir encore du travail par dessus les bras avec cette histoire. Entre les destructions de bâtiments et les blessés. Je ne serai pas étonné qu'on rapporte des morts, même. » fit-il en balayant l'air de la main. « Ces misérables n'ont décidément aucune considération pour les autres. » souffla son épouse, révoltée. Un rictus esquissa les lèvres du Llyrin qui se dirigeait déjà vers sa demeure.



« À genoux ! ». La voix résonna, forte et autoritaire, comme le tonnerre grondant. Un à un, les Nägs faisant face à la soldate ployèrent devant elle - par magie ou par volonté ? Ils n'auraient su le dire - le regard baissé et la mâchoire serrée.  Ce fut un échec. Pas total, mais ils n'avaient pas réussi à rejoindre le cœur décisionnaire de la cité. Leur objectif. Eldora fixa longuement le groupe aligné devant elle, muette, ses iris sombres leur lançant des éclairs de colère. « Il n'y a aucun après qui vous attend. Périssez comme vous avez existé. Sans le moindre mérite. ». En même temps qu'elle prononçait ces paroles, la Númendil sentait la Bête s'agiter en elle. Ils n'étaient pourtant pas dignes qu'elle prenne la peine de la relâcher pour et sur eux. Aussi, elle passa son regard sur chacun des soumis, un par un, tout en s'avançant tranquillement vers eux. Et, un à un, dans un râle douloureux, ils s'effondrèrent au sol, les yeux révulsés et une main cramponnée sur la poitrine. Le dernier chuta le visage à ses pieds. Du bout de sa botte, elle poussa sur sa joue et tourna son visage déformé par la douleur. « Pathétique. ».
:copyright: ASHLING POUR EPICODE




Mots 2458
PNJ - Cíen ; Cor ; Aílill ; Eldora
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