Une lettre rapidement pliée avec le nom de “Jun” écrit, d’une graphie peu assurée. Derrière juste le prénom de Daé, de la même encre et de la même main tremblante. Un petit sceau de cire, cadeau qu’il s’était offert lui-même et qui représentait une constellation qui n’était que peu reconnaissable, car le Rehla avait appuyé trop fort et bougé en cachetant sa lettre, rendant le sceau parfaitement illisible. Mobile, le petit dragon de papier de l’Aurum s’envola en direction du destinataire avec cette lettre entre les pattes.
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Cher Jun,

Je suis désolé si cette lettre est un peu cavalière ou n’importe quel synonyme que je suis sûr vous saurez trouver mieux que moi, mais je ressens le besoin immense de vous écrire, depuis longtemps, mais encore plus depuis quelques temps. Je n’attends pas particulièrement de réponse à cette lettre (en vrai, j’en attends un peu une, mais je trouve ça impoli de vous l’écrire et en même temps je veux pas vous mentir), mais voilà, bref, voilà ma lettre. (Désolé pour l’intro hein !)

Cher Jun, (je l’avais déjà écrit, pardon)
Donc :

Je ne sais pas si vous vous rappelez de moi (sûrement pas en fait), je suis la personne qui vous a sauvée de manière héroïque lorsque vous étiez….nu dans les terres du lac bleu et que vous avez ensuite emmené assister à un génocide. La personne avec les cheveux blancs, pas l’autre. Bref, depuis ce jour-là…je suis tombé…éperdument amoureux de vous. Je ne sais pas pourquoi, ça ne m’était jamais arrivé. En écrivant je me rends compte que plus de l’amour, c’est du désir que je ressens, un immense désir sexuel qui me ronge. Et…c’est assez étrange, car je ne sais pas vraiment si vous relevez de l’ordre du fantasme ou de la possibilité.

Je vous parlais d’un événement qui avait précipité l’écriture de cette lettre (qui, je le vois bien en me relisant au fur et à mesure et un peu confuse, vous m’excuserez…) c’est celui de la cérémonie de couronnement de l’Empereur Noir.

J’ai eu la chance d’assister au cortège et je vous ai vu avant de comprendre qui vous étiez, du moins ce jour-là, car mon instinct me murmure que vous n’êtes de loin pas que l’ancien Empereur Noir. Ce jour-là qui fut pour moi un jour intense d’émotions et de ressentis, quelque chose est venu illuminer la torpeur qui a pris part de ces terres en même temps que le sang prenait par d’Elias Salvatore. (Je suis assez fier de cette formule-là. Et vous ?) Cette illumination a été de vous voir, c’est bien niais, je sais, mais c’est la réalité.

Alors voilà, je me mets vulnérable et fragile dans cette lettre en espérant secrètement en retour la même vulnérabilité, la même fragilité, peut-être même, la même envie de se revoir. Je suppose, même si je n’ai pas bien compris quelles étaient vos fonctions sur nos terres, que vous êtes extrêmement occupés, peut-être même êtes-vous déjà pris. Si par hasard c’est le cas, sachez que je n’ai pas de souci à vivre dans le secret, du moment que je peux sentir le plaisir de vous toucher encore et de vivre encore cette tension avec vous, celle qui existe lorsque deux êtres se regardent de trop près.

C’est trop ? Désolé..merde…c’est sincère en fait.

Si l’envie vous prend de me répondre voici, pêle-mêle la liste de mes interrogations :
Est-ce que je vous plais ?
Qu’est-ce que vous faites dans la vie ?
C’est bien « Jun » votre prénom ?
C’était quoi le coup de la téléportation-mais-les-gens-vous-voient-pas ?
Qui est cette Oriane ?
Comment vous allez ?
Quels sont vos fantasmes ?
Qui êtes-vous ?

Voilà voilà… je crois que tout est dit. Je poste cette lettre dans l’espérance au moins qu’elle vous parviendra. Je suis en Lua Eyael quelques jours, j’ai tendance à passer mes soirées au quartier des Plaines Rouges ou sur la tour de Celiel à regarder les étoiles. Si vous voulez m’y rejoindre, n’hésitez pas et si je n’y suis pas, laissez un mot, je le trouverai sûrement !

Si vous y consentez, je vous embrasse,
Cordialement ? amicalement ? Mh..
Ciao !

Daé »

713 mots