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 Une histoire de luge | Laëth

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Kaahl Paiberym
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◈ Parchemins usagés : 4031
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
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Kaahl Paiberym
Sam 20 Juin 2020, 23:35


« Je vais aller faire un tour. » dis-je, en me levant. « Quelqu’un veut m’acc… ? » Je fixai le salon, m’apercevant que la plupart des protagonistes dormaient. Gustine et son mari s’étaient assoupis l’un à côté de l’autre. Cendre rêvait sur l’épais tapis en fourrure, au coin du feu. Elle avait joué avec Ida toute la matinée et cette dernière était juste à côté d’elle, somnolente. Les deux Magiciennes s’entendaient bien. J’avais été surpris d’apprendre que la rousse était, en réalité, ma demi-sœur. Jun avait plusieurs enfants ici. Ma réflexion sur le sujet m’avait poussé à supposer qu’il était en réalité l’Æther de l’Île. Je n’avais aucune certitude. Dolcidé s’était également endormie, son livre sur les genoux. Les nourrissons étaient silencieux. Doucement, je m’approchai du parc. Il fallait les surveiller, tous. Ils se déplaçaient à quatre pattes maintenant. Je souris en les observant. Lucius était bien plus grand que les autres. Il arrivait à se tenir debout et à marcher sans aucune difficulté. Je les laissai dormir et me dirigeai vers ma salle de bain. À l’intérieur de l’appartement, il faisait bon. À l’extérieur, il faisait un peu plus froid, bien que ce ne fût pas désagréable.

Arrivé devant la glace, j’enlevai mon haut. Je le pliai patiemment et remontai le regard vers le miroir. Je m’avançai un peu, comme pour vérifier l’état de ma peau. Ce n’était pas par coquetterie. Je cherchais des traces noirâtres. Il n’y en avait pas. Je fermai les yeux et soupirai. Elles avaient mis un temps considérable à disparaître. Heureusement, mes veines avaient fini par retrouver une couleur normale, ce qui m’avait permis de me rendre à Boraür. Plusieurs sujets restaient néanmoins en suspension. Que je susse, personne dans mon entourage ne s’était endormi en même temps que les Momies. Je soupçonnais la magie de l’île de faire barrière à celle du rituel. Pour combien de temps ? Là était la principale question. J’avais rapidement fait la liste des êtres qui m’étaient chers et les avaient contactés pour prendre des nouvelles. Ils m’avaient tous écrit en retour. Quant à Laëth, je savais qu’elle était éveillée. Sa présence à la Coupe des Nations en était la preuve. Je n’avais toujours pas répondu à la lettre qu’elle m’avait adressée avant les derniers événements. Celle-ci était partie en fumée. Je désirais la voir, l’avoir en face de moi, tout comme il fallait que je le fisse avec Adam. Les enjeux étaient bien trop importants pour procéder par courriers interposés. Je manquais de temps et ce constat me fit soupirer. Mon soupir attira l’attention de la Lumia qui se trouvait là. Marelle m’était invisible. Elle me surveillait un peu. Elle trouvait que j’avais mauvaise mine, que quelque chose chez moi avait changé, sans qu’elle ne fût capable de dire quoi exactement. Je me tournai pour admirer mon dos. Mon tatouage n’y figurait plus. La Mue l’avait effacé. À la place, néanmoins, se trouvait un rond noirci aux contours presque lumineux. Je changeai de haut et enfilai un pull parfaitement adapté à l’île. Gustine m’en avait déjà fait un précédemment. Elle avait réitéré. Il était bleu foncé et, sur le devant, il y avait une étoile. Odile était invisible pour les yeux mais peut-être qu’inconsciemment, la vieille Magicienne avait fini par noter sa présence. À l’arrière, il y avait un Cerfeuil d’Od, animal fétiche de Boraür. J’enfilai des gants, une écharpe et un bonnet assortis et me dirigeai vers la porte en silence.

L’air frais me fit du bien. J’étais fatigué mais ne réussissais pas à trouver le sommeil plus de quelques minutes par nuit, même ici. J’avais trop à penser et à organiser. Je m’étais débarrassé de l’anneau sigillaire que je haïssais tant et avais rendu son poste au Kamtiel qui m’avait précédé. À présent, les choses étaient bien pires. Il n’y avait pas que l’espionnage et les affaires courantes qui m’enserraient, mais la totalité de la gestion de la race et des territoires. Je devais déléguer. Je n’avais pas le choix. Déléguer quoi, à qui, là était un vaste questionnement.

Alors que je réfléchissais en regardant le paysage, tout en me laissant guider par un hasard inexistant, mon instinct perçut un mouvement vif et très certainement incontrôlé en provenance de la droite. Mes yeux se tournèrent vers l’objet, qui me fonçait dessus à toute vitesse. Au lieu de me jeter sur le côté, je fis un mouvement idiot. Ma jambe droite exécuta un arc de cercle rapide pour se placer en appui derrière moi et mes mains s’avancèrent pour arrêter la luge, ce qui marcha à la perfection malgré la force du corps en mouvement. Ce qui fonctionna moins bien, cependant, fut la trajectoire de son propriétaire. Celui-ci chuta en avant. Sa tête heurta mon nez dans un geste qui m’arracha un râle et je tombai en arrière, sonné. Le sang afflua, coulant sur mes lèvres, ce qui m’agaça. Je grognai, mes doigts enserrant alors mes narines dans l’espoir d’arranger les choses. « Vous ne pouvez pas… » Je m'interrompis et levai les yeux, ayant soudainement un doute. Sans magie, mon existence entière devenait incertaine. La réaction de Gustine, à la découverte de mes cheveux longs, avait d’ailleurs été particulièrement amusante. Elle m’avait gratifié d’un « Oh ! Je vous préfère comme ça ! » tellement enjoué que je n’avais pu douter une seule seconde de ses dires. Seulement, ce n’était pas la Magicienne que j’avais devant moi, à moitié dans mes bras, à moitié par terre. C’était Laëth. Je me laissai tomber sur le dos, avant de sentir le liquide s’engager dans ma gorge. Je me relevai vivement, profitant de mon problème sanguin pour rester silencieux.

838 mots
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Priam et Laëth
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◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Dim 21 Juin 2020, 12:25




Une histoire de luge

En duo avec Kaahl


RP précédent : In nomine mater, et filii, et spiritus mali.


Boraür baignait dans une atmosphère douce et joyeuse. Les sourires étaient faciles et les pensées heureuses aussi. L’éclat blanc de la neige semblait apaiser toutes les noirceurs du cœur. Laëth était triste et en colère, parfois, mais jusqu’ici, elle avait toujours trouvé une épaule réconfortante ou croisé un regard encourageant. La bienveillance ne laissait que peu de place au malheur. C’était un soulagement. La fille de Réprouvés avait choisi cette destination plutôt qu’une autre parce qu’elle savait que l’île vivait au rythme de Lus Santa’Claus. Tout lui rappelait les moments délicieux de son enfance et de son adolescence, à Lumnaar’Yuvon. Par instant, elle avait envie d’y retourner. Elle voulait retrouver la chaleur de son foyer, les rayons du soleil sur sa peau tannée par le travail aux champs, les rires qui se confondaient dans la bière et les effusions de joie. Elle était presque prête à oublier pourquoi elle avait préféré partir tant elle avait besoin de trouver du réconfort. Elle en manquait cruellement. Elle se sentait seule, et cette solitude lui pesait.

Priam n’avait pas pu venir avec elle. Son travail de diplomate l’accaparait. Il devait aussi poursuivre les traductions et s’occuper de ses bêtes. Il avait peu de temps pour lui et, par extension, pour elle. Toutefois, il avait promis que s’il le pouvait, il viendrait la voir. Elle ignorait combien de temps elle resterait. Elle était partie sans songer au retour. Elle avait besoin de vacances ; de respirer et d’oublier un peu. Des questions demeuraient en suspens, et il faudrait régler certaines choses. Elle le savait. Elle devrait revoir Kaahl, un jour. La perspective de ce moment suscitait tant sa crainte que son impatience. Cependant, elle avait décidé qu’elle ne prendrait pas l’initiative de le contacter. Si elle avait écrit une lettre, elle l’aurait brûlée cent fois ; ou l’aurait serré contre son cœur en sentant les fibres du muscle se désagréger sous la douleur. Elle alternait entre des phases de colère intense durant lesquelles elle aurait aimé le frapper et des sursauts de tristesse alimentés par l’amour qu’elle lui portait. Dans ces moments-là, elle aurait voulu se perdre dans le confort de ses bras et ne plus penser à rien. Généralement, elle aurait juste préféré être stupide et ne rien savoir. L’ignorance jouxtait le bonheur.

Sur le haut d’une colline, Laëth tourna sa luge dans le sens de la pente. Depuis qu’elle avait découvert cette activité grâce à Jun, elle ne s’en lassait pas. Il avait été aisé de trouver une luge à Boraür et, depuis qu’elle l’avait, elle en faisait presque tous les jours. La vitesse la grisait, et l’effort à fournir pour gravir les buttes ne rendait la descente que plus jouissive. Parfois, elle s’amusait à prendre des tremplins et, lorsque la luge s’élevait dans les airs, elle déployait ses ailes et fondait en piqué vers la neige, en contrebas : dès qu’elle la frôlait, elle roulait sur le dos et glissait ainsi sur plusieurs mètres, ses rémiges étendues, des éclats de rire dans la gorge. C’était de cette façon qu’elle avait rencontré Alcide et quelques-uns de ses frères et sœurs. Ils n’étaient pas là ce jour-ci, mais cela n’avait pas beaucoup d’importance.

L’Aile Blanche s’assit dans la luge, et d’une poussée, s’élança sur la pente. Un grand sourire étira ses lèvres tandis que le vent filait dans ses cheveux réunis en une tresse lâche et menaçait de soulever sa jupe. Ça n’aurait pas eu grande importance, parce que ses collants étaient au moins aussi épais qu’un pantalon. De toute façon, elle se souciait peu de la pudeur, et ici sans doute encore moins qu’ailleurs. La jeune femme ferma les yeux. Ces derniers temps, le lâcher-prise s’était fait rare. Elle avait cherché à contrôler, jusqu’à ce que ses forces amenuisées ne le lui permissent plus.

Laëth se laissait si bien porter par la vitesse, et était si certaine de n’avoir vu aucun obstacle en contrebas que son cœur lui parut bondir hors de sa poitrine lorsque la luge se stoppa abruptement. Poussée par le choc, elle bascula brutalement vers l’avant, heurta quelque chose du front, et s’étala à moitié dans la neige, à moitié sur un corps. La surprise passée, elle essaya de se redresser, en se frottant la tête, et un rire nerveux lui échappa. « Je-je suis vraiment déso- » Non. La tête relevée, elle cligna des yeux, comme si elle peinait à réaliser. Le sourire qui trônait sur ses lèvres se fana en une grimace, et elle s’écarta vivement, comme s’il l’avait brûlée. Ses émotions se bousculèrent. Elles étaient si nombreuses et impitoyables que l’Ange ne put que demeurer ainsi, à genoux dans la neige, sonnée. C’était Kaahl. Il avait les cheveux longs, un bonnet, une écharpe, des gants et un pull tricoté, mais elle le reconnaissait.

Instinctivement, elle chercha à recourir à sa magie. Boraür l’annihilait : elle n’avait aucune maîtrise sur ce qui l’engloutissait. « … » Comme une avalanche, la haine et la colère balayèrent tout le reste. Elles enflammèrent ses yeux et déformèrent les traits de son visage. « Foder ! » cracha-t-elle en se relevant. Elle avait envie de le frapper. Elle avait envie de lutter contre cette ire trop vorace pour l’angélisme ; et de lui laisser libre cours pour lui montrer l’ampleur du désastre qu’il avait causé. « Egor ! » En deux enjambées, elle fut devant lui et l’attrapa par le col. Elle se fichait qu’il fût roi et qu’il eût le pouvoir de la réduire à néant ou de l’enfermer à tout jamais. Ça n’avait strictement aucune importance : il était avant tout l’homme qu’elle aimait et haïssait, sans savoir de qui il s’agissait exactement. « Rahj ! » Elle le poussa, sans le lâcher. Elle tremblait de rage. Des larmes de fiel s’arrimèrent à sa cornée. Il aurait mérité qu’elle lui remît un coup de tête en plein nez et qu’elle lui broyât la face contre la neige. Toutefois, le sang qui coulait suscita un sentiment qu’elle ne souhaitait pas inviter. Elle grogna : « Du coton, s’il vous plaît. » Elle tendit la main, et la matière nuageuse se déposa dans son gant. Elle la lui plaqua violemment sur le torse et le lâcha. Deux passions déchiraient son cœur. D’un geste aussi vif qu’agacé, elle essuya une larme trop téméraire. « Yu zinkaar do diren. » Tu mérites de crever. Les poings serrés, elle se faisait violence pour ne pas les lui envoyer dans la figure. Ce n’était pas pour lui, c’était simplement pour ne pas plus céder à l’appel de la Colère. « Io kazra yu ! Je te déteste ! » Il aurait quand même été dommage qu’il ne comprît pas un seul mot de ce qui sortait avec hargne de ses tripes. Elle le dévisagea, les mâchoires serrées. Puis, elle lâcha, amère : « Au moins, tu as eu ce que tu voulais. » Elle ignorait dans quelle mesure et à quel point. Plus elle le regardait, plus elle voyait un étranger. « Kro. » Sorcier. Le mot sonnait plus comme une insulte. Elle n’avait aucune certitude, et il n’en dirait peut-être rien. Cela changerait-il vraiment quelque chose ?



Message I – 1186 mots
(Non mais c'est juste parce que c'est l'intro.)




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 21 Juin 2020, 16:39


« Io arzak do sil krein ahst fonh ahrk. » Moi aussi, je suis content de te revoir. finis-je par lâcher. Je maintenais le coton contre mon nez, me demandant si elle ne me l’avait pas cassé par hasard. J’avais supporté tellement de sévices récemment que la douleur se perdait dans l’océan de mon indifférence. J’avais tâché mes gants et ça me peinait bien plus que le reste. Boraür arrangerait mon état dès que je le lui aurais demandé. Je ne savais pas si j’en avais envie. Je serrai les dents, avant de relever le regard vers la fille de Réprouvés. Ici, aucune de mes personnalités n’avait d’emprise sur moi. Je l’avais remarqué rapidement. C’était comme être libéré d’un poids. J’étais face à moi-même, ce qui n’était pourtant pas plus rassurant. Je penchai la tête sur le côté, ce qui provoqua un craquement sec en provenance de mon cou. J’aurais pu jouer à être Ârès. Je lui avais déjà dit de vérifier à qui elle avait affaire. Elle n’écoutait rien. Agacé, malgré la magie de l’endroit, j’écartai les bras. « Krii io grik io zinkaar do diren ! » Tue-moi si je mérite de crever. Je reportai le coton sur mon nez, ayant toujours le goût âpre du sang dans la gorge. Je fis un pas vers elle, menaçant. « Ruz ? » Alors ? demandai-je, plus fort. « Ek weii ruz ni ? » Ça vient ou pas ? continuai-je. Il ne fallait jamais douter de mes facultés à jouer au plus con. Comme je n’avais pas envie de la toucher, surtout parce que je n’étais pas certain de ce que je lui ferais si ça venait à se produire, je m’étais immobilisé non loin d’elle. J’inspirai profondément et expirai plus rapidement. Mon soupir se termina en un rire sarcastique. Je détournai les yeux d’elle, passai ma langue sur mes lèvres brièvement avant de la regarder de nouveau. Finalement, et contre ma volonté première, ma main empoigna son col à son tour. Je la rapprochai d’un geste vif. Je me penchai légèrement vers elle, si proche qu’il ne m’aurait fallu d’un rien pour m’emparer de ses lèvres. Le sang avait arrêté de couler. Je restai, quelques secondes, silencieux avant de reprendre la parole. « Le Sorcier a des choses à faire alors il te prie de l’excuser. » murmurai-je. « Si tu veux profiter du fait que je ne sois pas là, tu peux rendre visite à Gustine. Elle m’a dit que tu avais pris des nouvelles après la tempête. » La vieille Magicienne ne m’avait pas révélé le contenu de leurs échanges. « Je suis sûr que l’île saura te guider si tu lui demandes l’adresse. » ajoutai-je. « Je vais aller au marché alors tu as bien deux heures devant toi. »

Je m’écartai de l'Ange et tournai les talons. Je n’avais pas spécialement prévu de faire un tour au marché mais j’allais m’y rendre, à présent que je l’avais annoncé. Je trouverais bien quelque chose qui ferait plaisir aux enfants. Ce n’était pas l’unique raison. Il fallait également que j’allasse rendre visite à Worr’Eph. J’avais engagé une nourrice et les faisais loger à l’intérieur du château que je possédais en partie. Je ne l’avais pas encore présenté à Gustine. Je n’avais pas encore statué sur ce qu’il convenait de faire au juste. Il grandissait plus rapidement que Lucius et Érasme pour le moment mais j’avais lu que la croissance des Kiir’Saqhon pouvait être capricieuse et s’étaler en plusieurs paliers plus ou moins longs.

À déjà quelques mètres de l'Ailée, je finis par m’arrêter. Je pivotai un peu pour pouvoir la regarder. Là, j'émis une proposition. « Sinon tu peux venir avec moi. Enfin… Tu peux venir uniquement si tu arrêtes de m’insulter. » articulai-je lentement. « Comme tu préfères. » ajoutai-je, avant de lui tourner le dos de nouveau et de continuer mon chemin. Je murmurai à l’attention de l’île. « J’aimerais que mon nez soit soigné, s’il te plaît. » La douleur disparut. « Et que mon gant retrouve sa propreté. » L’absence de magie était palliée par celle de l’endroit. L’ambiance invitait bien plus à la paix qu’à la guerre. Heureusement, pensai-je, sinon Laëth aurait sans doute essayé de me tuer.

« Chère Laëth,

Merci de prendre des nouvelles, vous êtes très aimable. Je vais bien, ainsi que mon époux, les nourrices et les enfants. Néanmoins, tous les invités n’ont pas eu cette chance. Kaahl nous a envoyé à Boraür, loin de ce carnage. Le château devrait être reconstruit bientôt mais je ne sais pas si j’aurai la force d’y retourner. Deux Enfants des Cieux ont perdu leurs parents, dont une femme enceinte. C’est si terrible. Le Baron a décidé de lancer les procédures d’adoption pour ces petits. Je ne l’ai pas encore revu. Il est retenu à Amestris, chez sa famille mais assez parler de moi !

J’ai entendu dire que vous aviez participé à la prise de la Terre Blanche et que, après ça, vous aviez dû vous rendre, vous aussi, chez les Sorciers pour la Coupe des Nations. Ma pauvre petite ! Ça a dû être beaucoup à supporter d’un coup. Cela dit, je suis sûre qu’avec votre caractère, vous avez dû mettre une fessée déculottée à ces Vils et refuser d’entrer dans le jeu des Mages Noirs ! On n’a pas idée de faire subir pareil traitement à des gens ! Non mais ! J’espère que vous avez des personnes de confiance et aimantes avec vous et que vous ne vous laissez pas abattre. Je vous ai fais des gâteaux, dont mon célèbre brownie aux noisettes et un pain d’épice. Ce n’est pas grand-chose et ça m’a occupé l’esprit. Je ne sais pas pour vous mais, en ce qui me concerne, faire travailler mes mains, ça m’aide à me changer les idées. Je vous envoie aussi des pelotes de laine. Quand j’ai vu les couleurs, j’ai pensé à vous. Dîtes-moi lesquelles vous préférez et je vous ferai un pull avec ! Il vous tiendra bien chaud !

Si vous avez besoin d’un peu de temps pour vous, n’hésitez pas à venir sur Boraür. C’est une île vraiment très chaleureuse et accueillante. Les gens sont tous très gentils.

Prenez soin de vous.

Gustine. »


1021 mots
Oui oui  Une histoire de luge | Laëth 2289842337

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Priam et Laëth
Lun 22 Juin 2020, 02:53




Une histoire de luge

En duo avec Kaahl



Laëth cligna des yeux. Il s’en foutait. Il n’en avait rien à foutre, ce connard. Les vagues de la surprise avaient ramené aux profondeurs de l’océan les remous de sa colère. Elle s’était heurtée à une digue d’indifférence et était retombée platement, dans des éclaboussures qui, plutôt que de s’exprimer, s’étaient fondues dans le grand flou. Même pas un pardon, même pas un soupçon de culpabilité dans ses prunelles, même pas la vague lueur de la tendresse. Dépossédée de sa hargne, la jeune femme le regarda tourner les talons, le cœur un peu plus brisé par ce qui n’était sans doute que le reflet de sa propre bêtise. Qu’aurait-elle dû faire ? Demander des justifications ? Expliquer combien elle avait souffert de cette désillusion continue ? Le prier de balayer ses doutes ? Lui crier qu’elle l’aimait malgré tout et lui sauter dans les bras ? Engager un combat pour vider son corps des tensions qui s’y étaient accumulées par sa faute ? Ne rien dire ? Fondre en larmes ? Il aurait peut-être été tout aussi froid et tranchant, et c’eût alors été bien pire. Elle se remémora ses pensées pénibles, dans son lit d’hôpital, quand elle se questionnait sur son amour pour elle. La douleur, encouragée par ses peurs les plus ancrées, profita du doute pour revenir comme une bête sauvage et lui déchirer les entrailles. Pourtant, elle ne fit rien. Elle ne se révolta pas, tout comme elle n’avait pas bougé lorsqu’il l’avait provoquée pour qu’elle le tuât. Elle l’avait juste fixé avec colère, puis avec appréhension quand il l’avait attrapée par le col – et désormais, elle scrutait sa silhouette avec stupéfaction. Elle savait pourquoi elle ne l’assassinait pas, et ce n’était pas dû qu’à la magie de l’île, vouée à chasser la négativité sous toutes ses formes. Ce qui était insupportable, c’était qu’elle avait le sentiment qu’il ne comprenait pas, ou qu’il s’en moquait.

L’Ange serra les dents. Lorsqu’il se retourna vers elle, son palpitant sembla ricocher contre chaque paroi de sa cage thoracique. Il lui faisait mal. Elle ne répondit pas et se pencha pour attraper la corde reliée à sa luge. Va te faire foutre, pensa-t-elle en se redressant. Il n’avait jamais répondu à sa lettre. Il n’avait jamais essayé de la contacter. Pire, il prenait des vacances ici au lieu de venir la voir. Il ne s’était jamais enquis de son état et de la façon dont elle vivait les choses. Il en avait rajouté une couche avec sa missive au nom d’Elias Salvatore. Il le lui avait écrit : il était hermétique à ses ressentis. Il se faisait de glace quand elle aurait voulu qu’il se consumât ou, qu’au moins, il réchauffât la flamme vacillante qui subsistait en elle. Puisqu’il ne paraissait pas disposé à accéder à son besoin d’être rassurée – qu’elle n’avait absolument pas formulé –, inutile de perdre son temps. « Bonne journée. » lança-t-elle sèchement. Elle lui tourna le dos et repartit d’où elle venait. Il n’était pas question d’importuner Gustine dans cet état. La vieille magicienne n’y était pour rien et l’Immaculée refusait de lui faire subir ses états d’âme. C’eût été, de toute manière, contre-productif. La Mage Blanche se serait sans doute réjouie qu’elle pût revoir Kaahl. Si elle ne s’était pas rendue là-bas jusqu’ici, c’était bien pour éviter cette configuration. Elle n’avait pas envie de ne pouvoir rien dire, encore une fois.



Au milieu du marché, la Belegad se mordilla les joues en inspirant profondément. Elle rajusta son écharpe, resserra son manteau autour de son corps et, bras croisés, poursuivit son chemin entre les badauds. Elle était retournée chez elle et y avait laissé la luge. Elle n’était pas restée longtemps. Une demi-heure, peut-être. Le temps de se calmer et de réaliser l’ampleur de leur bêtise. Ils ne pouvaient pas se laisser partir comme ça. Désormais, elle cherchait sa silhouette.

Lorsqu’elle la repéra, son cœur vibra. Doucement, elle s’approcha, jusqu’à s’arrêter près de lui, devant un étal. Elle lui glissa un regard en coin et déglutit, ses poumons affolés. Elle aurait voulu paraître naturelle mais il la troublait, comme il l’avait toujours fait. « J’ai vu que tu ne boites plus. » Ses yeux verts coururent sur les marchandises. C’étaient des jouets en bois. « Tu es allé chez les Réprouvés et ils t’ont recalé la jambe à coups de marteau, c’est ça ? C’est là-bas que tu as appris le Zul’Dov ? » Elle se tut. Elle avait longuement réfléchi à la façon dont elle allait l’aborder, pourtant, aucune autre approche n’aurait pu lui sembler plus déplorable que celle-ci. Elle grimaça, resserra ses doigts autour de son manteau et baissa la tête. Elle détestait devoir revenir alors que toute cette situation était de sa faute, à lui. Une mèche rebelle, à moitié échappée de sa tresse, glissa devant sa tempe. « Je suis désolée pour tout à l’heure. Je n’aurais pas dû t’insulter. » S’excuser avant lui lui coûtait, toutefois, il était possible qu’elle eût légèrement outrepassé les limites pour des retrouvailles. « Je suis toujours en colère. » Elle hésita, puis lâcha : « Parce que j’ai mal. » C’était un peu paradoxal de vouloir masquer sa vulnérabilité quand on était aussi lisible qu’elle – c’était là sa tentative désespérée de paraître imperméable au monde. Ça n’avait aucun sens, et elle en avait une conscience douloureuse. L’Ailée releva la tête vers le Mage, à la recherche de son regard. « Mais je pense qu’on devrait en parler. Sauf si tu t’en fiches… » L’impression de danser sur un fil, les yeux bandés, un gouffre sous ses pieds et une lame suspendue au-dessus de son crâne la frappa. Elle ignorait où ils en étaient. Tout ce qu’elle avait appris avait reconfiguré jusqu’à son identité même. Ses prunelles cherchèrent à scruter celles de l’homme, en quête de vérités qui éradiqueraient ses doutes, sa haine, sa peine, et raviveraient d’autant plus l’amour qu’elle lui portait. Dans ses pupilles, l’Espoir et la méfiance brillaient.



« Chère Gustine,

Je suis rassurée de savoir que vous allez bien, même si vos pertes me peinent. J’espère que votre passage sur Boraür vous apaisera. Je me souviens combien vous aimez cet endroit. Quand je suis venue au château, vous l’aviez décoré à la mode de l’île. Je penserai à m’y rendre quand j’aurai le temps de me changer les idées, merci. Ça me rappellera sans doute un peu la vie à Lumnaar’Yuvon, ou en tout cas, Lus Santa’Claus.

C’est vrai qu’entre la prise de la Terre Blanche et la Coupe des Nations chez les Sorciers, la vie n’a pas été de tout repos. Combattre le mal est éprouvant, mais ne vous en faites pas, je suis effectivement bien entourée. Mon frère est toujours présent, et j’ai plusieurs amis sur qui je peux compter.

Vos gâteaux sont excellents – Priam, mon frère, les a adorés aussi. Merci beaucoup ! Et c’est vraiment adorable pour le pull. J’aime beaucoup les bleues, et la rouge. Je suis impressionnée de constater que vous avez des doigts de fée non seulement pour la cuisine, mais aussi pour la couture ! Je ne peux pas en dire autant, mais je trouve de quoi m’occuper aussi. J’ai beaucoup lu, ces temps-ci. Je ne manque pas non plus mes entraînements relatifs à la Compagnie, et je fais régulièrement des allers-retours entre Iyora et les Jardins. Je prends des cours de violoncelle, aussi. Kaahl m’en a offert un. Et ma mentor m’a légué une salle de concert, alors tout se rejoint. Je devais être prédestinée à percer les tympans de tout le Continent Naturel. En me rendant dans une boutique pour acheter des partitions, j’ai trouvé cette boîte à musique. L’air m’a fait penser à vous. J’espère qu’il vous plaira.

Prenez soin de vous,

Laëth »



Message II – 1293 mots
Sans la lettre, je suis à moins de 1000. Arrête de me mettre en difficulté raaaaaaaaah Une histoire de luge | Laëth Ame




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Kaahl Paiberym
Lun 22 Juin 2020, 15:56


Je fermai les yeux une seconde avant de souffler par le nez. Mes prunelles changèrent de position et effleurèrent le visage de l’Ange. Je souris lorsqu’elle baissa la tête. « J’aurais bien aimé. » commentai-je. « Ça aurait sans doute été bien plus agréable. » ajoutai-je sans plus d’explications, tout en reportant mon attention sur les jouets en bois, pour ne pas être tenté de remettre la mèche qui caressait sa tempe derrière son oreille. « C’est ma faute. » Je pris un cheval dans les mains et admirai le travail. Ici, rien ne s’achetait. Les artisans étaient toujours ravis d’offrir leurs œuvres à ceux qui savaient les apprécier à leur juste valeur. « J’aurais dû te dire que je comprenais le Zul’Dov avant même que tu ouvres la bouche. Au moins, tu aurais continué en toute connaissance de cause. » Mon sourire s’agrandit puis s’éteignit lorsqu’elle avoua sa douleur. « Je sais mais je ne crois pas avoir le pouvoir d’arranger ton état. »

« Il vous plaît ? » La voix de l’artisan venait de faire son entrée dans notre conversation. Je n’arrivais pas à déterminer si je lui en étais reconnaissant ou non. C’était complexe. Entre Laëth et moi, il y avait un mur de souffrance et de silence. Si nous avions été ensemble durant les divers événements qui avaient ponctué communément nos vies, peut-être les choses auraient-elles été différentes aujourd’hui. Pourtant, ce n’était pas le cas. Nous les avions vécus chacun de notre côté, séparément, et le temps n’avait rien arrangé à la situation. « Oui. » murmurai-je calmement. « Vous pouvez le prendre si vous voulez. C’est pour un enfant ? » « Oui. Il sera content je pense. » « Il a quel âge ? » La question me fit sourire. « Je ne saurais pas dire. Il grandit vite. » « C’est vrai que les enfants poussent vite. Vous me direz si ça lui a plu ? » « Bien sûr, merci. » répondis-je, tout en saluant l’artiste. Je passai une main dans le dos de Laëth pour qu’elle avançât. J’avais veillé à ne la toucher qu’avec la pulpe des doigts, de façon subtile, juste assez pour qu’elle comprît le message.

Une fois que nous fûmes sortis de la zone qui regroupait les différents stands, je m’arrêtai. « Je ne sais pas, Laëth. Nous avons déjà parlé et c’est à cause de ce que je t’ai dit que tu as mal aujourd’hui. » Je regardai les alentours. Boraür était sans doute l’un des endroits les plus sécurisés des Terres et, pourtant, je ne pouvais pas m’empêcher d’être méfiant. Je fixai un instant un point sur la droite. « J’aimerais un chalet confortable et insonorisé, s’il te plaît. » Je fus exaucé, une maison en bois apparaissant juste à côté de nous. Je posai de nouveau rapidement mes doigts sur elle et l’attirai à l’intérieur avec moi. Je fermai la porte derrière moi et m’appuyai sur celle-ci, sans jeter un regard au mobilier. Je savais que nous étions seuls ici. Je me mis à la contempler, tout en laissant le silence s’installer. Je serrai les dents et finis par soupirer, tout en enlevant mon bonnet, mon écharpe et mes gants. « Ce n’est pas évident pour moi non plus mais je crois que j’ai une idée. » dis-je, avant de faire plusieurs demandes à l’île. Des ciseaux apparurent dans ma main. Je m’approchai d’elle et les lui fourrai entre les doigts. « Il y a quelque temps j’ai vu que ton frère s’était fait couper les cheveux. J’aimerais que tu coupes les miens, s’il te plaît. » Je fis quelques pas, pris une chaise et la posai en face de la cheminée. Le feu crépitait. Je m’assis dessus et enlevai mon pull, tout en gardant le haut que j’avais mis dessous, pour éviter que la laine ne me grattât. « Je crois qu’on ne peut pas mourir ici mais si tu as envie de vérifier, je pense que tu sais comment faire. » Un coup sec sur la carotide. « Et si c’est une punition trop cruelle à ton goût, tu n’auras qu’à me faire une coupe de cheveux ridicule. » Je tournai la tête vers elle, laissant même un petit sourire s’inviter sur mes lèvres. « Tu coupes et, pendant ce temps, je t’explique comment ça se fait que je ne boite plus. Marché conclu ? » questionnai-je. Je prenais garde, depuis que j’étais en sa compagnie, à limiter nos rapprochements physiques au strict nécessaire. Mes yeux se perdirent dans la danse des flammes. J’étais fatigué, malgré la magie de l’île. L’idée de laisser tomber ma tête contre elle m’effleura l’esprit. Je ne bougeai pas. « Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vus. » murmurai-je. « J’ai l’impression que ça fait une éternité même. Tu as légèrement changé mais tes cheveux n’en font toujours qu’à leur tête, un peu comme toi d'ailleurs. » Je fis craquer l'autre côté de mon cou. J'étais tendu. Ça me lançait. « Priam et Adriel vont bien ? » demandai-je, mine de rien.

824 mots
Je suis innocent. Et je n’ai pas pu m’empêcher de mettre les deux chansons à la suite  Une histoire de luge | Laëth 943930617

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Lun 22 Juin 2020, 23:32




Une histoire de luge

En duo avec Kaahl



C’était surréaliste. La paire de ciseaux dans les mains, Laëth restait immobile et silencieuse. Elle ne lui avait pas rendu ses sourires. Elle n’avait pas répondu à ses plaisanteries. Elle n’avait pas cherché son contact. Elle n’avait, en fait, pas articulé un seul mot depuis qu’elle avait dit vouloir discuter. Mécaniquement, elle acquiesça à sa proposition. Ses vêtements sur l’avant-bras, elle souhaita l’apparition d’un porte-manteau pour les y accrocher. La magie de l’île opéra. Puis, elle s’approcha de l’homme, les ciseaux à la main. Elle fixa ses cheveux sans les toucher. « Hum. » Oui, ça faisait longtemps. Depuis, le monde avait basculé tant de fois. Comme si en entendre parler lui faisait réaliser leur présence éparpillée sur ses tempes et son cou, l’Ange ramena les mèches rebelles derrière ses oreilles et dégagea les plus aventurières de sa peau.

Sa question la surprit et rappela à sa mémoire les insinuations de Jun. Les joues plus colorées, elle serra les dents, avant de répondre le plus paisiblement possible : « Ils vont bien. » Elle désira une chaise, et celle-ci apparut derrière elle. Elle la tira par le dessous pour la ramener vers celle de Kaahl puis s’y assit. Elle étendit ses jambes, protégées par les collants, de part et d’autre. Une longue inspiration, puis un soupir. Elle posa les ciseaux entre ses cuisses, recouvertes par sa robe. Ses doigts remontèrent jusqu’à sa nuque et elle attrapa ses cheveux pour bien les dégager. Ses mains coururent jusqu’au sommet de son crâne et elle ramena doucement la massa brune vers l’arrière. Le toucher après tout ce temps provoquait une sensation étrange, comme un ersatz d’irréel, comme si sa silhouette pouvait s’évanouir à tout instant. L’impression glissait sur les non-dits qui écrasaient son cœur. Elle passa ses doigts dans sa chevelure. Elle était douce. « Je voudrais un peigne, s’il vous plaît. Et qu’il ait les cheveux humides. » Délicatement, elle entreprit de les démêler.

Gustine avait raison. Les mains occupées distrayaient l’esprit. Pourtant, parfois, ce n’était pas suffisant. « Pourquoi est-ce que tu veux les couper ? » Assise derrière lui, elle se remémorait les fois où elle avait taillé ceux des membres de sa famille, à Lumnaar’Yuvon. Ils avaient tous une bonne longueur, si bien qu’elle n’avait jamais vraiment réalisé de coupe. Elle savait manier les ciseaux de façon basique. « C’est Kagamiko qui a coupé ceux de Priam, alors je ne garantis pas un joli résultat. » Appliquée, la jeune femme détacha une première portion du reste et actionna les ciseaux. « Tu les veux courts comme quand tu changes d’apparence ? » Elle poursuivit sa tâche.

C’était trop irréaliste. Des fausses notes tonnaient en écho dans le gouffre qui les séparait. L’Aile Blanche inspira profondément et suspendit ses gestes en se redressant. « Je ne peux pas faire semblant. » lâcha-t-elle d’une voix blanche. Ses mains tremblaient : elle laissa filer ses cheveux entre ses phalanges et posa les ciseaux sur l’une de ses cuisses. « Je ne sais pas faire ça. » Elle avait essayé.

Elle referma sa main sur la paire de lames, comme pour se cramponner à quelque chose de tangible. « J’ai eu envie de te tuer, c’est vrai. Mais je ne le ferai pas. Je ne peux pas. » L’aveu lui écorcha le palpitant. À nouveau, ses doigts caressèrent l’ébène de sa chevelure. Les flammes jetaient dessus des reflets plus chauds. Elle se retenait de l’enlacer et de nicher son visage dans son cou mais ne pouvait s’empêcher de répéter ce contact qu’elle avait, malgré elle, tant attendu. « Pourquoi est-ce que tu n’es pas venu me voir ? Pourquoi est-ce que tu n’as pas simplement écrit, même juste quelques mots ? » Il savait, il l’avait dit, et il l’avait laissée toute seule. Toute seule avec ses doutes, ses angoisses, ses douleurs. Ces émotions n’ont pas besoin de beaucoup d’espace pour ronger l’âme ; livrées à elles-mêmes, sans certitudes et sans amour pour batailler contre elles, elles se gavent de tout ce qui est sain et pur. Elles détruisent. « Je sais que c’est parce qu’on a parlé qu’on est dans cette situation aujourd’hui. » Laëth reprit les ciseaux et une mèche noire. Elle coupa. « Mais tu ne peux pas espérer que je fasse comme si rien ne s’était passé. » dit-elle doucement, sans animosité. Elle avait laissé tomber les remparts érigés par sa colère. Elle était plus vulnérable, mais aussi plus accessible.

L’Ange se releva, peigne à la main, et repassa celui-ci dans ses cheveux, pour avoir un meilleur aperçu de ce qu’elle faisait. « Si on avait plus parlé, ça aurait peut-être été plus facile. Je ne m’attendais pas à… » Une grimace crispa ses lèvres. « À tout ça. À tout ce que ça induit. » Un frisson griffa son échine. Elle repensa brièvement à ses rêves. Il avait souvent été violent ou menaçant, dedans. Comme un Sorcier. Et parfois, doux comme elle le connaissait. Elle déglutit. « Comment peut-on tenir le rôle d’Elias Salvatore si on est Kaahl Paiberym ? Et l’inverse ? » Prononcer cette question à voix haute la troubla. « Je ne sais pas, je… j’ai l’impression de ne pas savoir ce que tu es. » Et c’était problématique, parce qu’elle ne pouvait pas, ne voulait pas, aimer un Mage Noir. Peut-être qu’elle se trompait. Peut-être qu’il était le Pianiste et qu’il parvenait à jouer l’Écorcheur sans rencontrer trop de difficultés. Peut-être que le Prince Noir savait se fondre dans la société magicienne sans avoir envie de changer chaque sourire en larmes. Elle pensait qu’il n’était ni l’un ni l’autre, ou les deux à la fois – l’Honorable Vautour. « En fait, j’ai même l’impression de ne pas savoir qui tu es. De ne rien savoir. » Ses identités se confondaient au point d’en créer une autre, plus indiscernable et mystérieuse. « Alors qu’est-ce que je suis censée faire ? Agir comme avant ? » Un rictus amer, auréolé de tristesse, barra sa bouche.



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Kaahl Paiberym
Mar 23 Juin 2020, 11:11


J’éludai la question sur les raisons qui me poussaient à couper mes cheveux par une réponse brève. « Ça changera, comme ça. » Ce n’était pas vrai. En réalité, je n’aurais jamais souhaité les réduire en d'autres circonstances. « Ce n’est pas grave. Et oui, s’il te plaît. » Mes yeux fixèrent les flammes jusqu’à ce que je les fermasse. Je me concentrai sur les doigts de l’Ange et les sensations qu’ils me procuraient, tout en portant une attention particulière au ton de sa voix, à son timbre et à son souffle. Je ne la voyais pas mais je me la réinventais. Je pouvais savoir si elle souriait, si elle était gênée, si la tristesse, soudain, devenait bien trop prégnante pour qu’elle pût la supporter. « Personne ne te demande de le faire. » murmurai-je doucement, tout en restant silencieux par la suite. Alors qu’elle formulait à haute voix ses pensées, je songeais que la seule solution rationnelle, celle qui résoudrait la situation, était qu’elle mourût. Il s’agissait d’un constat froid qui révélait, d’un même temps, mes erreurs stratégiques. Je l’avais choisie plus par affinité que par raison, et je devais en être conscient. La raison m’aurait dicté un mariage avec une femme agréable à regarder, mais pas trop, et surtout, surtout, naïve et facilement contrôlable. Très certainement pas une femme aussi instable que l’était Laëth. Très certainement pas une femme aussi curieuse qu’elle. Pas non plus une Ange en provenance de Lumnaar’Yuvon. Là où elle cherchait à gérer notre relation, je cherchais à gérer un peuple entier. Ma vie ressemblait à un chemin de montagne. Elle était tortueuse, parfois branlante, d’autres fois, elle disparaissait complètement dans les ténèbres d’un tunnel pour ressortir dans des zones encore plus complexes, à supposer que le chemin y ressortît vraiment. Il pouvait se dérober sous mes pieds à tout moment et son relief était tour à tour pentu ou plat, mais toujours ardu. Je désirais que les choses fussent simples, pour une fois. Cependant, je savais aussi qu’espérer ça était une folie innommable.

Je me levai et me retournai, m’asseyant sur la chaise à l’envers. Mes cuisses touchèrent les siennes. Je plaçai mes avant-bras sur le dossier et la regardai. « Je suis un espion, Laëth. C’est mon métier de paraître être ce que je ne suis pas. À partir de là, et en toute honnêteté, je ne pense pas que tu puisses réellement cesser de douter de moi si tu doutes déjà actuellement. » J’inspirai et expirai. « Je ne peux rien faire pour t’empêcher de douter. Nous sommes actuellement dans une situation qui ne dépend pas de moi. Si tu décides de douter, tout ce que je te dirai te paraîtra suspect. De toute façon, je ne peux pas tout te dire. Je t’en ai déjà trop dit et c’était égoïste de ma part de t’imposer ça. Je n’étais pas certain que tu accepterais le sceau et les révélations mais j’espérais que oui. Cet espoir, je n’aurais pas dû le nourrir. Je me suis simplement laissé convaincre, par faiblesse, que la situation deviendrait plus simple si tu savais. Ça n’a pas été le cas. Ça a juste eu l’effet contraire. C’est en partie pour ça que je ne t’ai pas écrit. »

Je me levai de nouveau, pour reprendre ma position précédente. « En partie seulement parce que j’ai été… » Je fixai les flammes un instant. « Je t’ai déjà dit que j’ai failli mourir, ce qui expliquait l’état de ma jambe. En fait, c’était plus grave que ça. J’ai pu justifier le fait que tu ne sois pas enceinte auprès du Général Vaughan à l’époque parce que ça m’a rendu stérile. J’étais en phase terminale aussi. Les médecins ont été plutôt clairs avec moi sur le fait que mon corps aurait pu lâcher à n’importe quel moment. » Je restai silencieux un temps. « Je ne te dis pas ça pour que tu t’inquiètes. Je n’essaye pas de te manipuler, d’accord ? » demandai-je, comme si je craignais qu’elle le pensât. « C’est juste pour que tu comprennes la suite. » Je ne mentais pas. « À partir de ce moment, j’ai cherché des solutions plus efficaces que la seule Magie Blanche. L’explosion avait une charge magique trop puissante pour que je pusse trouver quelqu’un d’assez compétent pour me soigner. J’ai donc pris possession d’un objet capable de me transformer en Déchu. J’ai dû m’habituer à en être un, ce qui n’a pas été évident. L’objectif était de provoquer la Mue. Tu dois savoir ce dont il s’agit. En muant, mon corps se régénérerait totalement et, avec lui, le mal disparaîtrait. C’était le plan. » Je passai ma main dans le col de mon haut. Quelques cheveux coupés me grattaient la peau. « Est venue la prise de la Terre Blanche. Là, j’ai essayé de piéger le nouveau Monarque Démoniaque afin de l’éliminer mais ça ne s’est pas passé exactement comme prévu à cause de… » Je levai les sourcils tout en fermant les yeux, agacé par mes propres limites. « Sa forme démoniaque est un chat. L’objectif était de le tuer pour prendre le contrôle des Démons restant ensuite. J’ai échoué et il a utilisé un pouvoir fourbe sur l’une des filles de Lord. Je l’avais déjà amenée sur l’île, je ne pouvais pas la laisser mourir. Elle n’a que treize ans. J’aurais pu m’en détourner et ne pas subir le sort du Diable mais ce n’est pas ce que j’ai fait. Les termes du contrat étaient ceux-ci : je devais toucher la Princesse dans un temps imparti, sinon elle mourrait. Néanmoins, à chaque pas, j'allais perdre un membre. Je me suis retrouvé à ne plus pouvoir marcher mais j’ai réussi à la sauver en lui lançant ma main sectionnée dessus. » dis-je, en émettant un rire désabusé. « Mon frère m’a récupéré et m’a permis de me transformer en Déchu. La Mue a été provoquée étant donné mon état et elle a duré un certain temps, temps durant lequel il a fait des apparitions en se faisant passer pour moi à Amestris. » Je poussai un léger soupir, décidant de passer plus rapidement sur la suite. « Après ça, les événements se sont enchaînés, la tempête, la fuite d’Ârès, la mort des parents de Sjar et d’Hélène, les dossiers d’adoption à remplir et d’autres choses. J’ai fini par brûler ta lettre par obligation puis il y a eu cette énorme bataille avec les Réprouvés, Worr’Eph, et mon couronnement… Je viens juste d’arriver ici alors que je veux voir Gustine et les enfants depuis des semaines. Et toi… Je n’avais pas envie de t’écrire. Je voulais te voir. En attendant, je savais que des gens prenaient soin de toi et que tu n’étais pas seule. Je comptais venir après ma visite à Boraür et mon passage rapide à Avalon. »

1129 mots
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Priam et Laëth
Mar 23 Juin 2020, 19:40




Une histoire de luge

En duo avec Kaahl



Lorsque ses genoux touchèrent ses jambes, elle recula un peu pour se soustraire à son contact. Elle avait à la fois envie de le serrer dans ses bras et de s’en tenir le plus loin possible. C’était un pas en avant pour un pas en arrière ; un « oui » puis un « non » ; une affirmation contre une hésitation. Cette ambivalence lui tordait l’estomac. Toutefois, elle ne fuit pas et se rassit face à lui. Elle inspira et baissa la tête. Un soupir lent s’arracha d’entre ses lèvres, tandis que les paroles de Kaahl lui broyaient le cœur. Elle avait envie de pleurer. Elle avait envie de voyager dans le temps, comme les Ætheri pouvaient le faire, et de s’interdire de l’aimer. Elle avait envie de s’empêcher d’aller à ce bal où tout avait basculé. Elle aurait voulu pouvoir suivre ses plans et ne jamais tomber amoureuse. Pas de lui, surtout pas de lui. Vous savez, on ne choisit pas de qui l’on est amoureux. Les mots de Jun s’enroulèrent autour de son esprit ; ils bondirent de souvenirs en souvenirs, jusqu’à prendre par la main la prophétie d’Othaline. Elle haïssait toutes ces fatalités qui la tourmentaient. C’était terrible de songer qu’elle aurait pu aimer n’importe qui d’autre et que quelqu’un ou quelque chose – les Dieux, son subconscient, des forces mystiques, le destin, n’importe quoi – avait décidé que ce serait lui.

L’Ailée le suivit des yeux lorsqu’il se leva pour se rassoir, avant de se redresser dans sa propre chaise pour mieux caler son dos contre le dossier. Elle leva les mains et fit tourner les ciseaux autour de ses doigts. Les révélations de Kaahl suspendirent brutalement ses gestes. Elle releva le menton et fixa la nuque qui lui faisait face, le cœur battant et les pupilles dilatées. Il aurait pu mourir. Qu’aurait-elle fait, si elle l’avait su ? Fui ? Pleuré ? S’inquiéter ? En dépit d’un premier sentiment d’injustice, elle réalisa que savoir n’aurait au mieux rien amélioré, au pire aggravé la situation. La jeune femme ne dit rien, jusqu’à sa question. « Oui, d’accord. » Elle l’écouta en silence. Seule son expression changeait, bien qu’il ne pût la voir. C’était troublant de discuter avec quelqu’un sans pouvoir étudier les traits de son visage. Assez étrangement, elle se sentait démunie. Son index glissa sur les lames, et elle décida de reprendre sa tâche. Elle recommença à couper ses cheveux, aussi concentrée sur ce qu’elle faisait que sur ce qu’il disait. Parfois, sous l’effet de la surprise, elle s’arrêtait. Un Déchu, piéger le Monarque Démoniaque – son souvenir déclencha un frisson dans son dos –, la présence d’une fille de Lord en Terre Blanche – pourquoi avoir emmené une enfant ? –, le sacrifice pour la sauver – une grimace de dégoût, même si en un sens, il était rassurant qu’il fût prêt à risquer sa vie pour une autre. « Tu as quoi ? » Elle cligna des paupières, écarquilla les yeux et se pencha un peu sur le côté pour apercevoir un semblant d’expression. Dans une autre configuration, elle se serait peut-être amusée de l’imaginer jeter sa propre main sur quelqu’un – le côté réprouvé, sans doute –, mais son récit ne prêtait pas à rire. « Ton frère ? » Il ne lui avait pas dit que le Roi des Chamans, Devaraj, était son frère, et elle n’avait pas fait le rapprochement avec le nom de famille – de toute façon, « son frère » pouvait désigner des centaines d’individus, voire plus. Elle imaginait mal Khaal ou Kaalh lui venir en aide, à moins qu’il eût menti à leur sujet. L’avait-il fait ? Si tu décides de douter, tout ce que je te dirai te paraîtra suspect. Elle se mordit la lèvre. C’était une décision de sa part, il avait raison. C’était une décision qu’elle devait prendre en fonction de la confiance qu’elle lui accordait. Avait-elle confiance en lui ? Jusqu’à quel point ?

Il avait aussi raison quant au fait que leurs vies avaient connu des bouleversements tels que le temps semblait avoir disparu entre les engrenages impitoyables du Destin et de ce qui devait être. « Avalon ? » Elle coupa une mèche, puis entreprit d’égaliser à peu près l’arrière. « Je dois y aller aussi. Pour l’événement caritatif. C’est là-bas que tu vas ? » Dans ce cas, mieux valait qu’ils se fussent croisés avant. Elle aurait détesté le retrouver au beau milieu d’un événement mondain. « Gustine m’a dit pour les deux enfants. C’est horrible, ce qu’il s’est passé. Et je ne savais pas pour Ârès… Tu n’arrives pas à le retrouver ? » Elle ne savait pas non plus qu’il avait participé à la bataille réprouvée, ni qu’il avait brûlé sa lettre par obligation, ni qui était Worr’Eph, sinon un Réprouvé. Le temps avait filé sans eux. Elle soupira puis se leva à nouveau.

Elle fit le tour de sa chaise pour se mettre devant lui. À l’aide du peigne, elle lissa ses cheveux, puis coupa les dernières longueurs, ajusta et fignola. En même temps, elle réfléchissait. Lorsqu’elle songea que le résultat devait être le bon, elle s’avança vers lui et passa une main dans sa tignasse. « J’aimerais qu’ils soient secs et que tous ceux qui sont coupés disparaissent, s’il vous plaît. » La magie des lieux obtempéra. Laëth ébouriffa doucement la masse brune, l’ombre d’un sourire espiègle au coin des lèvres, puis recula. « Tiens. » Elle lui tendit le peigne pour qu’il pût se coiffer comme il l’entendait.

L’Ange se détourna et posa les ciseaux sur le dessus de la cheminée. Sa main demeura contre le rebord, le bout de ses doigts toujours sur l’ustensile. Ses iris tombèrent sur les flammes et s’y noyèrent quelques instants. « Tu sais… » commença-t-elle. « Si tu avais refusé de me dire quoi que ce soit, je ne pense pas que je serais restée. » Elle pivota pour être à nouveau face à lui. « Et c’est moi qui ai voulu savoir. » Elle avait regretté. Elle avait regretté quand elle avait compris, à cause de la Terre Blanche. Le choc l’avait ébranlée au plus profond d’elle-même. « J’ai voulu savoir parce que je voulais te comprendre. Je voulais pouvoir être là pour toi. » Ses prunelles scrutèrent ses yeux noisette, puis elle détourna le regard vers la fenêtre. « Je ne veux pas être dans ta vie juste comme… comme une distraction ? Je ne veux pas être là seulement quand ça va et que tu as envie de te changer les idées. Ce n’est pas juste de l’égoïsme, c’est surtout parce que quand on aime une personne, peu importe ce qu’elle traverse, on est là. » Elle croisa les bras. Désormais, il était Empereur Noir. La magie des ténèbres et ses affres risquaient de le consumer d’autant plus. Peut-être que ce serait dans ces instants-là que tout prendrait sens, qu’elle devrait être le feu qui éclaire l’obscurité et celle qui combat le mal. L’image de la figure d’Elias striée de veines sombres lui revint et elle ferma les yeux un instant. Le voir avait été difficile. Le vivre, sans doute plus encore. Elle n’avait pas été là, comme elle disait le vouloir. « Tu ne peux pas tout me dire mais je crois que ça, j’aurais fini par le comprendre. » Elle avait le Miroir, après tout. « Les vérités ont du mal à rester cachées derrière les mensonges ou à s’accommoder des silences. » C’était en tout cas l’impression que ces derniers mois lui avaient donné. « Et je préfère mille fois que ce soit toi qui m’aies dit les choses en partie plutôt que de tout apprendre par moi-même. C’est mieux que je le sache, aussi. Il me semble que la couronne noire ne se porte pas sans conséquences. » L’Immaculée le regarda encore, puis quitta l’appui brûlant de l’âtre.

Comme elle se dirigeait vers le canapé, elle remonta un peu sa robe pour s’y asseoir en tailleur. Une fois installée, elle remit la jupe en place. « Je sais que c’est ton métier, de faire semblant. Ça n’en reste pas moins déstabilisant, au moins pour moi. » Elle était née là où les faux-semblants n’existaient pas et vivait parmi ceux qui les méprisaient. Elle pinça les lèvres. « C’est difficile de savoir quand tu fais semblant et quand tu ne le fais pas. C’est là que le doute est insupportable. » Laëth plongea ses yeux dans ceux du Mage. « Est-ce que tu fais semblant quand tu es avec moi ? Est-ce que tu fais semblant comme tu le fais avec ta femme et ta fille, à Amestris ? » Prononcer le nom de la Vorace lui rappela l’épreuve de la Coupe des Nations et les questionnements qu’elle s’y était posée. « Ce qui est délicat, aussi, c’est que même avec toutes les certitudes du monde, je ne peux pas tout me permettre. » Son regard glissa sur ses propres mains. Ses doigts jouaient avec le tissu de sa jupe. Elle l’observait à la dérobée. « En dehors de mes propres volontés, de mes croyances, de tout ce que je pense personnellement… Je ne peux pas aimer un Sorcier reconnu, parce que les conséquences chez les Anges seraient trop graves. » S’il était un Mage Noir, l’Ashiril trahissait les Magiciens, parce qu’il avait passé sans encombre l’épreuve du Temple de Lyre. Il ne le lui dirait jamais, tout comme son père avait tacitement refusé de le faire. Lentement, et malgré la raison, elle commençait à l’accepter. L’amour est un chemin pavé de sacrifices. Fille de deux Réprouvés, elle le concevait d’une façon singulière. S’aimer pour mieux se détester, s’insulter, se frapper ; souffrir. Elle savait que ce n’était pas normal mais, inconsciemment, elle l’acceptait. Le Démon ou l’Ange ; le Sorcier ou le Magicien. C’était un peu le même combat, au fond. Son subconscient la ramenait vers ce qu’elle connaissait et vers ce qu’elle avait appris à aimer, malgré elle. « Et mes parents sortiraient sans doute tout spécialement de Lumnaar’Yuvon pour venir me tuer. » Elle eut un sourire triste, un peu vague. Elle pouvait y retourner, désormais. Elle avait été choisie par les Zaahin, comme lui. Comment l’interpréter ? Elle fit la moue. Elle n’en avait aucune idée. Et elle avait faim. « J’aimerais une tarte aux fraises, s’il vous plaît. » Le gâteau apparut entre ses mains. Il était prédécoupé. Elle se pencha et le posa sur la table basse. « Et des briinaak, avec du miel. » Les crêpes et le pot apparurent à côté. L’Ange adressa un signe de la main à l’homme, pour qu’il n’hésitât pas à se servir.



Message IV – 1750 mots
Ouais. Ne juge pas. Une histoire de luge | Laëth 1929536143
Briinaak = crêpes au lait et beurre de bicorne, spécialité réprouvée.




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Kaahl Paiberym
Mer 24 Juin 2020, 19:18


« L’un de mes frères, Devaraj. » précisai-je. « Mais c’est vrai que j’en ai beaucoup, rien qu’ici, sur Boraür. » Peut-être même parmi les enfants que j’avais adoptés mais je n’en avais aucune certitude. Ce qui touchait les Ætheri restait flou. J’aurais beau placer des milliers d’espions sur le sujet, ce qu’un Dieu ne voulait pas révéler restait un secret. Je soupirai discrètement et fermai de nouveau les yeux. J’aurais préféré que la sensation de ses doigts dans mes cheveux m’apaisât plutôt qu’elle me fît désirer d’autres perspectives. En contrôlant ma respiration, je contrôlais aussi mes pensées. Pourtant, l’une de mes inspirations fut coupée nette une fraction de seconde. Je ne bougeai pas. « Tu vas à Avalon ? » demandai-je, d’une façon rhétorique. « Je vois. » dis-je, juste après. Ça ne me plaisait pas mais ne pouvais me permettre aucun commentaire désobligeant, étant donné la situation. « Oui. C’est une amie qui m’a inscrit. J’aurais préféré qu’elle s’abstienne mais lorsqu’elle m’a précisé de quoi il en retournait exactement, je n’ai pas pu refuser. » C’était la vérité, même si j’aurais sans nul doute décliné si Adam ne s’y rendait pas lui-même. « Ça fait longtemps que je ne l’ai pas vue en plus. Ce sera l’occasion. »

Le fait qu’elle changeât de sujet me permit d’arrêter de penser à cet événement. Il allait me falloir faire acte d’un sang froid particulièrement étendu, vu la liste des personnalités qui seraient présentes. « Non. Pas pour l’instant. Je voulais garder son existence secrète mais il va me falloir changer de stratégie. Je manque de temps. » J’avais murmuré la dernière phrase, de façon presque inaudible. C’était une réalité et j’allais devoir trouver une solution. L’Eorane me paraissait la solution parfaite, si j’arrivais à la convaincre. Ârès et Beth étaient deux options. Le premier me trahirait forcément, si j’arrivais à l’enfermer de nouveau. La deuxième me serait fidèle à l’unique condition d’un jeu loyal et transparent de ma part. Elle était déjà à la tête des Magiciens. Je devrais la persuader d’une manière différente. Un Reflet posait quelques problèmes qui n’étaient pas à négliger. Dans tous les cas, il me faudrait accepter de laisser mes doublures vivre des moments à ma place. J’avais peur que ces derniers ne fussent que les plus agréables. Je ne pouvais pas, en mon âme et conscience, laisser un autre que moi gérer mon peuple pour les affaires importantes. Forcément, ce qui n'était pas obligatoire était bien plus plaisant. Je redoutais de ne pas voir mes enfants grandir, de ne pas pouvoir être présent.

Mon regard glissa sur la silhouette de l’Ange. Elle était bien plus calme, à présent. Je souris, l’admirant finir le travail. Je redoutais le résultat, même si la magie de l’île pallierait sans aucun doute les éventuels ratés. « Merci. » Je ne touchai à rien, me contentant de la regarder se diriger vers la cheminée. J’eus envie de l’y rejoindre mais restai assis. Si je lui faisais réellement tout ce que je désirais, elle m’insulterait probablement de nouveau. Elle était compliquée, à me rejeter parfois, à avoir besoin de moi d’autres fois. Comme une pouliche, elle se cabrait et me menaçait de m’éjecter sans préavis. Elle était bien plus une Réprouvée qu’une Ange. Il fallait un certain doigté pour manier la fille de Lumnaar’Yuvon, tout en restant dans mon rôle de Magicien. Bien sûr, je n’aurais pas du tout procédé de la même manière autrement. J’aurais été plus rude, plus directif et exigeant. « Si tu n’étais pas restée, tu serais peut-être passée à autre chose entre temps, avec quelqu’un de moins… moi. » Je souris et l’écoutai. Mes yeux la scrutaient toujours. Je comprenais ce qu’elle me disait mais je savais parfaitement que c’était utopique. Elle ne pourrait pas être toujours là, pas plus que je ne le pourrais. Je savais également que la côtoyer souvent revenait à lui donner l’occasion de tout découvrir, tout comme cela revenait à me laisser cent fois la possibilité de la tuer. Je craignais qu’elle prît conscience de la totalité de mon être autant que je redoutais de finir par l’éliminer. C’était le plus raisonnable mais pas ce que je souhaitais. Je voulais l’épouser et faire en sorte que les choses se déroulassent pour le mieux. « Non c’est vrai. Lux in Tenebris n’est pas un pouvoir anodin. Il est… compliqué à manier, très puissant et presque vivant. C’est difficile à décrire. C’est une magie qui s’enroule autour de celui qui la possède et qui essaye, à chaque fois qu’elle en a l’occasion, de perdre son utilisateur dans la folie. J’ai eu du mal à me remettre du couronnement. C’était éprouvant. Mes pensées ont été complètement perverties pendant un temps. Je voulais réellement faire le mal, mettre le Monde à feu et à sang. » C’était vrai, bien plus qu’en temps normal. « Je ne pouvais pas contrebalancer avec Umbra in Lucem à ce moment-là. Normalement, j’évite d’utiliser Lux in Tenebris pour cette raison. Plus elle vit, plus elle s’étend. »

Je la suivis des yeux en silence, détaillant ses jambes, cachées par des collants. Elle releva un peu sa robe, ce qui me fit sourire. « Je sais mais, dans un sens, c’est préférable. » Le contraire aurait prouvé ma médiocrité. « Je ne fais pas semblant avec ma fille. J’aimerais pouvoir l’élever autrement et la voir plus souvent mais… » Je grimaçai. C’était quelque chose qui me torturait véritablement. « Je ne peux pas me permettre d’être tendre chez les Sorciers. Le rôle n’a pas été construit ainsi. Ce serait trop dangereux que, par excès d’attention, Elias passe pour un homme faible et facilement manipulable. Sans parler de ceux qui essaieraient de profiter de l’occasion pour essayer de m’atteindre à travers mes enfants. » Je la regardai. « Comme toi, je ne peux pas tout me permettre. Je suis entouré de contraintes. »

Je finis par me lever, pour la rejoindre. J’hésitai un instant, entre m’asseoir à côté d’elle sur le canapé ou faire apparaître un fauteuil. « J’aimerais un fauteuil, s’il te plaît. » murmurai-je. Je m’assis en face d’elle et me penchai vers la table basse pour prendre une part de tarte aux fraises. « En parlant de tes parents… Je suis allé à Lumnaar’Yuvon. Je voulais les voir pour leur donner de tes nouvelles mais je n’en ai pas eu l’occasion à cause des événements. » Je croquai dans le gâteau, ravi. « Le sens de l’hospitalité n’est pas le même que chez les Magiciens mais j’ai réussi à survivre. » dis-je avec un sourire en coin. « Je me suis fait traiter de puceau quelques fois et j’ai dû me battre. C’était charmant. » Je me mis à rire un court instant, avant de diriger mon regard vers la table. Je longeai le bois, jusqu’à ses jambes positionnées en tailleur, sa taille, ses seins, sa gorge et son visage, entouré de mèches rebelles qui sortaient de sa tresse. Je me raclai la gorge. « Hum. Tu… Qu’est-ce que tu as vu, au juste, avec le Miroir ? »

1149 mots
Non non  Une histoire de luge | Laëth 2289842337
Prout toi-même

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Jeu 25 Juin 2020, 00:21




Une histoire de luge

En duo avec Kaahl



Une briinaak dans une main, une cuillère dans l’autre, elle étalait le miel avec un air buté, qu’elle aurait voulu détaché. Elle aurait voulu pouvoir se réfugier dans les bras de l’indifférence. Fidèle à elle-même, celle-ci avait toujours refusé de lui témoigner le moindre degré d’attention. Le Mage n’avait pas répondu, sans doute sciemment. En cela, elle notait l’air de famille avec son père, qui avait l’insupportable manie d’éluder ses questions ou de ne fournir que des similis de réponses. Pour elle, c’était terriblement frustrant. Venant de Kaahl et dans cette situation, c’était pire. Son silence la blessait, parce qu’il s’ouvrait sur ce doute qui n’avait cessé de lui dévorer la poitrine. S’il faisait semblant, c’était qu’il ne lui faisait pas confiance, qu’il doutait d’elle. Comment pourrait-elle fermer les yeux sur ses propres hésitations quand il émettait lui-même des réserves à son égard ? S’il faisait semblant, à quel point était-ce le cas ? Surtout, dans cette configuration, qui aimait-elle ? Elle avait peur d’être tombée amoureuse d’un homme qui n’existait pas. C’était comme se laisser prendre au piège d’une pièce de théâtre ; s’enivrer d’un personnage, de ses mimiques, de ses habitudes, de ses intonations, puis, à la chute du rideau, découvrir soudainement l’acteur et ses expressions propres. Perdre toutes ses illusions pendant que la magie du spectacle s’éteint.

Quand il se leva, Laëth ne le regarda pas, exagérément concentrée sur sa tâche. Elle pliait la crêpe pour la manger. Toutefois, comme il demandait l’apparition d’un fauteuil, elle se redressa pour le dévisager, les yeux plissés. Que n’avait-il pas compris dans son geste d’invitation ? Pourquoi s’installait-il en face d’elle, soit presque au point, autour de la table, le plus éloigné de sa position ? Dès qu’il posa ses iris sur elle, elle rebaissa les siens sur sa briinaak. Non, en fait, mieux valait qu’il se tînt loin. Elle avait trop envie de lui envoyer sa crêpe à la figure, et ça aurait été du gâchis. Elle avait l’air trop bonne. Elle croqua dedans. Elle l’était.

Lorsqu’il mentionna Lumnaar’Yuvon, l’Ange ne put s’empêcher de relever vers lui des prunelles surprises. Donner de ses nouvelles à ses parents… L’idée lui paraissait étrange sans l’être ; elle l’étonnait sans la choquer ; c’était comme si elle lui était familière, comme s’il s’agissait d’une demande qu’elle aurait pu formuler. Inexplicable. « Hum. De toute façon, tu aurais été bien embêté de devoir leur expliquer dans quel état je me trouvais, en partie à cause de toi. Ou tu aurais peut-être fait semblant. » Elle lui servit son meilleur faux sourire, puis détourna le regard et reprit une bouchée de briinaak. Ce qu’il pouvait être con, quand même. « Tu es un miraculé, donc. Konahrik (Félicitations). Même si j’aurais personnellement choisi d’autres qualificatifs que « puceau », qui ne me paraît pas très approprié. » Elle se tut. Elle n’allait pas lui refaire une liste. Elle le regretterait, elle le savait. Il l’agaçait, mais probablement pas au point d’avoir envie de déclencher une dispute. Peut-être était-ce là l’effet de la magie des lieux, ou d’une once nouvelle de maturité ? Elle soupira, sans trop savoir si c’était dirigé contre la situation, contre lui ou contre elle-même. Elle termina sa crêpe.

« Le Miroir ? » Elle avait pivoté la tête vers lui, rougissante. L’élan de culpabilité qui l’assaillit lui fit serrer les dents. Elle détailla le brun en silence durant de longues secondes, puis se recala dans le fond du canapé et croisa les bras. Enfin, elle lâcha : « Plein de choses. » C’était faux. Elle ne l’avait regardé que peu de fois, d’abord parce qu’elle était gênée de l’observer vivre à son insu, ensuite parce que voir Elias présenter la dissection d’esclaves à ses subalternes lui avait fait passer toute envie de continuer. « Tu aurais dû mieux m’espionner, tu aurais eu les réponses à tes questions. » Elle ne savait toujours pas comment il avait eu connaissance du fait qu’elle en possédait un. Peut-être qu’il en avait un aussi, peut-être qu’il la faisait surveiller, peut-être que quelqu’un le lui avait dit. Peut-être son père. Pourquoi pas, après tout ? Il faisait parfois des choses qui ne trouvaient pas de sens dans la réalité immédiate. Il voyait plus loin.

Incapable de demeurer fermée et froide, la fille de Réprouvés finit par planter son regard vert dans celui du Mage. « Tu m’énerves. » Il avait dû le remarquer, parce qu’elle n’avait jamais été très subtile dans ses ressentis. « Un verre d’eau, s’il vous plaît. » Lorsqu’il apparut dans sa main, elle songea brièvement qu’elle pourrait lui jeter au visage mais s’abstint. La pensée fit simplement naître un rictus discret. Parfois, se lancer des objets à la figure calmait les ardeurs. C’était une technique réprouvée approuvée, qu’elle avait vue à l’œuvre de nombreuses fois. Cependant, elle préférait éviter de l’employer, pour diverses raisons. Elle but, puis posa – claqua – le contenant sur la table. Elle sentait se débattre en elle des sentiments antagonistes ; la colère, qui naissait de son propre palpitant, et la douceur, la tendresse, la tranquillité qui émanaient du cœur de l’île. « Ça te va bien, de me faire des laïus sur le doute quand toi-même tu n’as pas confiance en moi. » Elle décroisa les bras et posa les mains sur ses genoux. « Pourquoi tu doutes ? Et ne me dis pas que tu ne doutes pas mais que tu fais semblant pour me protéger, ou te protéger, ou que sais-je. » Il le lui avait déjà dit, chez lui. « Je ne veux pas l’entendre. Si tu voulais vraiment ça, on n’en serait certainement pas là. » Il aurait tout arrêté, il n’aurait rien commencé, parce que c’était ce qu’il aurait fallu faire. Dès que l’amour était né, c’était terminé. Ils n’avaient plus eu d’échappatoire. « Et pourquoi tu persévères dans cette relation, pourquoi tu prétends vouloir m’épouser, si tu doutes ? » Ses phalanges se resserraient autour de ses jambes. « Arrête de faire semblant et sois toi-même. Je n’ai pas envie de me réveiller tous les matins en me demandant si j’aime une personne ou une idée. » Cauchemar. Jun n’en était peut-être pas le Prince pour rien. « En fait, je préfère ne pas t’aimer du tout qu’aimer seulement un morceau de toi – c’est trop douloureux. Je ne sais pas ce qui te freine, mais j’ai vécu avec des Réprouvés pendant plus de vingt ans, alors l’ambivalence, c’est quelque chose que je connais. » Elle en avait eu peur, longuement. Elle l’avait haïe et détestée. Elle l’avait rejetée, repoussée, récusée. Elle avait voulu l’oublier. Puis elle l’avait acceptée et, en regardant Kaahl, elle se demandait si finalement elle n’en était pas juste tombée amoureuse. Bêtement. « Ils ne sont ni des Anges, ni des Démons, donc si la personne en face de moi n’est ni un Magicien, ni un Sorcier, je devrais pouvoir m’en tirer. » À force de côtoyer des Mages Blancs, elle avait compris que la ligne entre les deux peuples se révélait bien plus fine qu’il n’y paraissait. Elle ne savait même pas s’il était possible d’être Empereur Noir sans avoir au fond de l’âme une noirceur à faire pâlir les morts. Ça ne lui était pas égal. Elle détestait toujours les Sorciers, comme elle détestait les Démons. Malgré tout, elle aimait les Réprouvés. « Je veux pouvoir être certaine de moi quand on me demande qui j’aime. Alors j’aimerais bien que tu me montres de qui il s’agit. » Ses iris sondaient l’or brun des siens, aussi déterminés qu’insatiables.



Message V – 1261 mots
Laëth la kamikaze, le retour. Elle m'avait presque manqué XDD
Non, prout toi, vilain Sorcier ! Nah ! Une histoire de luge | Laëth 1628




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 25 Juin 2020, 18:47


« Peut-être que je les avais déjà, les réponses. » dis-je, tranquillement. C’était le cas, en partie. Je savais qu’elle n’avait pas utilisé le Miroir souvent. Elle me mentait, donc. Quant à ce qu’elle avait vu spécifiquement, je n’en avais aucune idée mais je pouvais demander à le savoir. J’aurais dû le demander, même. Je notai ma négligence sur certains points de détails, une négligence qui me déplaisait profondément. Je ne pouvais pas me le permettre. J’avais conscience que ma fatigue était un problème. Elle m’handicapait sur bien des points, quand, sur d’autres, elles me permettaient d’être bien plus efficace. Je devais m’organiser et faire en sorte de ne faire aucun faux pas. « J’aimerais un thé noir à la bergamote, s’il te plaît. » murmurai-je, une fois ma tarte aux fraises terminée. Une tasse en porcelaine apparut entre mes doigts. Le parfum me ravit. La température de la boisson était parfaite.

Je ne sursautai pas lorsque l’Ange claqua son verre contre la table. « Hum. » fis-je, lorsqu’elle eut terminé, avant de boire. « Je ne doute pas. » tranchai-je, après un moment de silence. « C’est toi qui interprètes mes silences. Pire, j’ai l’impression que tu essayes d’y voir ce que tu redoutes. Peut-être même que tu t’es mise en tête de m’accabler et que tu cherches la moindre opportunité pour le faire. » Je posai la tasse sur la table et glissai mes yeux sur elle. « Maintenant… » Je penchai la tête sur le côté. « Maintenant imaginons le pire scénario. Partons du principe que je suis un Sorcier et que mon objectif est de te manipuler pour… » Je m’interrompis et soupirai. « Pour… Je ne sais pas vraiment pour être honnête. Par plaisir personnel ? Pour te faire du mal ? Peu importe. Disons que mon objectif est de te manipuler dans un but obscur. » Je posai mon index sur mes lèvres et les caressai tout en réfléchissant. « Je suis donc un Sorcier, visiblement un espion placé chez les Magiciens qui, non seulement doit à présent gérer une race entière et, en plus, rester un Mage Blanc aux yeux du monde. Juste… Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je resterais un espion alors que je contrôle chaque espion noir depuis plusieurs lunes déjà ? Il y en a d’autres chez les Magiciens. Et sans parler d’espionnage, pourquoi est-ce que je resterais chez les Magiciens si j’étais un Sorcier ? Je suis Roi, Laëth. Mais admettons. Dans cette hypothèse, je dois être quelqu’un qui adore travailler et mettre sa vie privée de côté. » Je portai mon avant-bras sur l’accoudoir du fauteuil. « À titre d’exemple, ma femme, Viviane, était aussi une espionne. À présent qu’elle est Impératrice Noire, il n’est plus question qu’elle exerce encore. Ce n’est plus son rôle. » Je tapotai le cuir avec mon index et mon majeur, à rythme régulier. « Bien. Maintenant, revenons à toi. Dans n’importe quel scénario, que je sois un Sorcier depuis toujours ou que je le sois devenu entre-temps, pourquoi est-ce que je m’embêterais à te côtoyer ? Tu es ambivalente. Tu poses beaucoup de questions. Tu as un caractère difficile. Je passe plus de temps à me demander comment te gérer dans ces moments-là que j’en passe à gérer n’importe quoi d’autre. Est-ce que tu crois vraiment que je m’amuse à faire semblant ? Pourquoi ? Pour le plaisir de me compliquer la vie davantage ? Parce que c’est vrai qu’entre le risque de me faire tuer à chaque seconde et celui de perdre la confiance de mon entourage, j’ai réellement besoin d’en rajouter. » Ma voix était toujours calme. « Tu sais ce que les Sorciers font aux gens qui posent trop de questions ? Ils les tuent. » Je m’humectai les lèvres. « Alors, dans ce scénario là, le pire, tu crois vraiment que si je ne t’aimais pas, tu serais encore vivante ? Personnellement, je ne crois pas. »

Je finis par décoller mon dos du dossier. Je la fixais toujours. « Ensuite, effectivement, j’évite de me laisser aller devant toi par rapport à certaines choses. C’est un choix que je fais. Tu n’es pas là pour t’occuper des doutes qui envahissent mon esprit. Il y a des gens formés pour ça et je préfère profiter des rares moments qu’on passe tous les deux pour faire des activités plus… joyeuses que de parler de mon quotidien quand on n’est pas ensemble. Mes bouffées d’air frais, je les prends lorsque je suis avec mes proches. Je n’ai pas envie, dans ces moments-là, de devoir me plonger dans mon travail. Il me prend assez de temps comme ça. » Je me tus un instant. « En tout cas, pour quelqu’un qui m’espionne beaucoup, tu sembles peu au courant de qui je suis et de ce que je fais. Si tu m’observes si souvent, tu devrais déjà savoir. » Un sourire mesquin apparut sur mes lèvres. C’était une façon de lui faire comprendre que je savais qu’elle avait menti. Je me levai, contournai la table et me penchai au-dessus d’elle. « Et toi, Laëth, tu penses être transparente ? Parce que j’avoue avoir du mal à savoir ce que tu attends de moi parfois. Peut-être que tu préférerais que je te prenne au corps à corps, comme les Réprouvés de Lumnaar’Yuvon, au lieu de chercher à discuter calmement ? J’ai noté que ça aggravait souvent la situation. » J’avançai davantage, de façon à l’enfermer entre mes bras tendus. Paumes sur le dossier du canapé, j’avais réduit la distance entre nous à presque rien. « À croire qu’il va falloir que l’on fasse comme tout le monde : passer du temps ensemble pour se découvrir davantage. » Je lui volai un baiser avant de sourire avec insolence en lui tendant ma joue.

949 mots
Les kamikaze ça explose souvent Une histoire de luge | Laëth 2289842337

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Priam et Laëth
Ven 26 Juin 2020, 10:30




Une histoire de luge

En duo avec Kaahl



La fille de Réprouvés se renfrogna et croisa à nouveau les bras. Elle releva légèrement le menton, les yeux plissés, défiante. Ses propos la blessaient parce qu’ils appuyaient sur des plaies qu’elle n’avait jamais refermées. Ingérable. Insupportable. Indésirable. Indésirée. Les dents serrées, elle l’écoutait sans répondre, avec pour fond de pensées tous ces souvenirs qu’elle gardait malgré elle. C’étaient des cauchemars qu’aucun enfant, aucun adolescent, aucun adulte n’aurait dû avoir à subir. Elle les portait dans son cœur comme des milliers de lames. Au moindre effleurement, elles piquaient son palpitant. Au choc le plus minime, elles s’y plantaient fermement. Il saignait en continu. Parfois, il aurait peut-être mieux valu mourir, oui, si cela signifiait ne plus rien ressentir. Elle en doutait. D’abord parce que son éducation réprouvée ne la menait pas à songer ainsi ; ensuite parce que ces derniers temps, elle avait compris que l’espace-temps se déployait bien plus qu’elle ne le croyait. Peut-être que la solution résidait plus dans un contrôle total et impartial de ses émotions. Un contrôle si fin qu’il ne demeurerait rien d’autre qu’un néant outrageusement reposant.

Elle fronça les sourcils. « Je devrais peut-être regarder tout le temps, alors. Si tu n’as rien à cacher… » Ces gens-là – ceux qui ne répondaient pas aux questions et qui détenaient déjà les réponses – étaient, à son goût, difficiles à supporter. Laëth le suivit des yeux, sans bouger. Reculer, c’était le premier pas de la défaite. Pourtant, son pouls jouait du tambour jusque dans son crâne. « Ah oui ? Ça doit être parce que tu n’interprètes pas assez. » Un sourire caustique attaqua ses lèvres. « Peut-être que je t’apprendrai, un jour. » Elle parlait plus doucement, et son sourire s’éteignit, brûlé par les flammes que leur rapprochement suscitait. Elle avait envie de se jeter sur lui, sans trop savoir si c’était pour le frapper ou l’embrasser. Peu importait ; elle se retenait, les poings presque fermés, les ongles enfoncés dans ses côtes. Appartenir aux Anges, c’était faire preuve d’une discipline dont elle manquait cruellement. « Mais parfois, ça détend. » souffla-t-elle, sans le quitter du regard. Des désirs contradictoires bataillaient au creux de son ventre ; elle aurait aimé tous les assassiner et tous les exaucer. Elle luttait ; le baiser lui imposa une trêve inattendue. Surprise, l’Ailée cligna des paupières. Durant quelques secondes, elle resta muette. D’une petite secousse de la tête, elle se ressaisit. « Tu veux un coup de poing ? Parce qu’une claque, ça me paraît trop gentil. » Elle se concentrait pour garder un visage fermé, mais dans le vert de ses iris nageait une étincelle espiègle, qui pourchassait celle de l’agacement. Elle avait envie de l’embrasser, elle aussi. « Io kazra yu. » Je te déteste. Elle glissa ses doigts sur son menton, comme si elle allait lui tourner le visage vers elle, et hésita. Finalement, elle se redressa et frôla sa mâchoire du bout des lèvres, avant de faire remonter sa main jusqu’à sa joue et de le repousser. « Je vais te faire payer ton affront, moi, tu vas voir. » L’ombre d’un sourire reparut, malgré elle. « Je voudrais qu’on soit sur un terrain d’entraînement, s’il vous plaît. Toujours insonorisé, sinon, il va grogner. »

Les pourtours du chalet s’estompèrent. Il ne demeura que le canapé, au milieu d’une parcelle de sable délimitée par des barrières en bois. L’arène de fortune ressemblait à celles que l’on pouvait trouver çà et là à Lumnaar’Yuvon, et qui servaient parfois à des combats, comme durant le Naakar’Lus – quand ils ne se déroulaient pas à même la terre battue. Tout autour, la neige brillait sous le soleil. Les changements de décor sans transition amusaient beaucoup Laëth. Peut-être aurait-elle pu passer la journée à en créer des dizaines, juste pour le plaisir du dépaysement. Elle décroisa les jambes et se laissa glisser au bas du canapé, accroupie, avant de s’écarter pour se redresser en évitant la silhouette de Kaahl. Debout, elle rajusta les plis de sa robe. Elle aurait mieux fait de ne pas en mettre. Tant pis. Elle ferait avec. Elle aurait sans doute pu demander à la magie de Boraür de lui prêter un pantalon, mais c’eût été moins amusant. Elle avait le goût du défi – et peut-être qu’un jour, elle serait contrainte de se battre en jupe. Mieux valait prendre les devants. « Est-ce que je pourrais avoir une épée, s’il vous plaît ? » Elle sentit un poids dans sa main droite : une arme en bois, de taille réduite, y était apparue. Forcément. « Hum. Oui. Bon. » Elle la jeta sur les coussins. « C’est pas drôle, ce sera sans. »

La jeune femme défit sa natte pour réunir ses cheveux en une queue de cheval. Puis, elle remonta ses manches et se campa sur ses deux jambes. Elle fixa le Mage, et un sourire provocant fit frémir ses lèvres. Elle fit un mouvement vers l’avant, prête à engager l’offensive, mais se redressa et secoua la tête. « Avant ça, et pour te répondre… » Elle ne lâchait pas facilement le morceau. Peut-être même jamais. Elle était fatiguante. « Tu pourrais être un Sorcier toujours infiltré chez les Magiciens, parce que j’imagine que les Sorciers ont quand même des sentiments et que quitter tout ce que tu as auprès des Magiciens pourrait être difficile. Tu l’as dit toi-même, et ça se voit, tes enfants comptent pour toi – je suppose que c’est valable pour ceux que tu as à Amestris ou ici –, et Gustine, son mari, tout ça. » Pris sous un certain angle, c’était ce qu’elle avait vécu en quittant Lumnaar’Yuvon. Elle avait choisi un peuple plutôt qu’un autre ; l’avenir au détriment du passé ; ses ailes plus que ses racines. La déchirure lui avait semblé ne pas exister. Pourtant, plus son ressentiment s’était atténué, plus elle avait pris la mesure de ce qu’elle avait perdu. « Quant au but derrière tant d’efforts, pourquoi est-ce que tu n’essaierais pas de faire chez les Magiciens ce que tu dis faire chez les Sorciers ? Les infiltrer au plus haut rang hiérarchique pour les détruire de l’intérieur ? Ce serait perfide à souhait. » Elle ferma le poing et leva le pouce. Si elle tournait l’affaire en dérision, elle n’en pensait pas moins. Son énervement ne s’était pas complètement flétri : il affleurait à la surface de ses muscles. Elle n’avait aucune idée de ce que représentait le poids d’une couronne. Elle ne l’avait jamais vécu, elle ne s’en était jamais approchée. Elle se doutait que c’était épuisant, mais à quel point ? Deux trônes pouvaient-ils être gérables, de façon au moins temporaire ? « Tu aimes bien cette interprétation-là ou c’est trop farfelu pour ton esprit cartésien ? » Un sourire sarcastique anima sa bouche. « Peut-être que j’essaierais moins d’interpréter si tu laissais moins de silences douteux ou si tu faisais moins semblant. Tu as été professeur, c’est étonnant que tu aies déjà oublié tout sens de la pédagogie. » Elle haussa les épaules, faussement déçue, toujours aussi corrosive dans ses taquineries. Il le méritait bien ; elle avait passé des nuits noires à essayer de démêler le vrai du faux.

« Allez, Monsieur le Roi, en garde. » Elle se doutait qu’elle allait perdre. Même s’il était entré dans l’armée plus tardivement, il la surpassait. Sans difficulté, il l’avait plusieurs fois coincée sous lui. À chaque fois qu’ils s’étaient vus, en fait. Elle n’avait eu aucun moyen de lui échapper. Il n’y avait qu’en rêve qu’elle l’avait emporté. Ça y ressemblait peut-être un peu. L’espace d’un instant, son regard se troubla, porteur de réminiscences moins guerrières mais tout aussi éprouvantes. Toutefois, l’Aile d’Acier ne se laissa pas distraire longtemps. Elle s’avança et lui envoya vivement son poing vers la figure. Comme lors de la bataille initiée par Lok’Silus, elle sentit tout son corps se tendre et son sang bouillir sous les tambours du combat.



Message VI – 1322 mots
Ça fera un beau feu d’artifice ! (:^^:)
Il peut la battre en deux temps trois mouvements ou faire durer un peu plus le truc (ou même refuser de se battre, te sens pas obligé), comme tu veux ! Tu peux la bouger pour les besoins du rp combat =)




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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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Kaahl Paiberym
Ven 26 Juin 2020, 17:54


« Nid, yu arzak io. » Non, tu m'aimes dis-je avec impertinence, avant qu’elle ne me repoussât. C’était évident, sinon, elle serait déjà partie. Ça se voyait. Je souris. « Tu peux toujours essayer. » fis-je, en la fixant d’une manière carnassière. « Si tu réussis, je promettrais de ne plus jamais recommencer ce genre d’affronts. » murmurai-je, en m’approchant légèrement, juste assez pour qu’elle doutât de mes intentions. Recommencer ? La narguer ? Je ris, tout en me redressant pour observer le nouveau décor. « Je risque même de mordre. » relevai-je. Quelle petite Ange insolente ! L’envie de la faire taire s’empara de moi. Ce n’était pas un souhait violent et peut-être n’était-ce pas non plus un désir de silence total, juste celui d’occuper ses lèvres à une toute autre activité qu’à me faire la morale. Je l’observai me glisser entre les doigts, légèrement étonné par sa technique, avant de rire à l’apparition de l’épée en bois. « C’est bien, l’île est consciente que tu risques de te faire mal avec une vraie épée entre les doigts. » Un sourire goguenard étira mes lèvres. Je me moquais d’elle mais je savais parfaitement qu’elle devenait de plus en plus douée chaque jour. Son entraînement au sein de la compagne de Yüerell portait ses fruits. Je n’avais aucun doute quant à ses compétences guerrières et quant au fait qu’elle deviendrait une soldate reconnue. Le Boucher allait l’entraîner et je la voyais déjà finir par le surpasser. Il y avait cette flamme en elle, une flamme ardente qui dévorerait tout sur son passage. Ses émotions étaient un combustible dangereux, sources d’une motivation qui s’accentuerait sans doute le jour où elle saurait les manier plus efficacement.

Je me plaçai en face d’elle et montai ma garde. « Je ne savais pas que tu étais une experte en Sorciers. » lui dis-je, amusé, avant d’écouter la suite. Mon sourire s’agrandit. « Extrêmement perfide, oui, mais assez peu intelligent. Un bon espion préfère toujours passer inaperçu par rapport à ses origines. Ce n’est pas en devenant Prince puis Roi de sa propre race qu’on obtient le résultat escompté. Et en quoi le trône noir serait-il utile à un Sorcier qui souhaiterait détruire les Magiciens de l’intérieur ? Il vaut mieux prendre directement la tête des Magiciens, quitte à envisager ensuite de s’accaparer celle des Sorciers une fois la mission terminée. Le contraire est risqué. » C’était risqué et ce risque m’obligeait à faire preuve d’une habileté à toute épreuve et à surveiller mes déplacements. Il n’était plus question de laisser qui que ce fût posséder un artefact capable de m’observer. Il n’était plus question de laisser qui que ce fût tracer mes trajets. L’imprudence ne m’était plus permise. J’avais conscience que des individus savaient et ceux-ci étaient tellement entourés d’espions que j’étais même au courant des éventuels problèmes intestinaux qu’ils pouvaient rencontrer. Certains étaient déjà morts. D’autres mourraient dès qu’il leur prendrait l’envie un peu folle d’ouvrir la bouche dans l’intention de parler de moi. « Mon esprit cartésien pense que si je t’avais eu comme élève, je t’aurais viré de mon cours dès le premier jour afin de ne pas commettre de faute professionnelle. L’assassinat de ses étudiants n’est généralement pas recommandé à quiconque souhaite conserver son poste. »

Je me concentrai et me déplaçai pour parer le coup. J’attrapai son poignet pour l’empêcher de bouger et passai derrière elle, de façon à plaquer son dos contre mon torse. Là, ma main libre vint se resserrer vivement autour de sa gorge, pendant que l’autre remonta doucement le long de son bras, dans une caresse qui ne s’arrêta pas à son épaule. Elle descendit lentement, frôlant sa taille jusqu’à son ventre, en épousant la forme. Mes lèvres se frayèrent un chemin jusqu’à son cou qu’elles embrassèrent à plusieurs reprises tout en se dirigeant vers son oreille. Je sentais la chaleur de sa peau, qui n'était rien en comparaison à celle de mon souffle. « Je ne suis pas un Réprouvé, Laëth. Je n’ai pas envie de te faire du mal. » Je descendis légèrement mes doigts sur son bas-ventre. « Je préférerais même te faire du bien. » Je m’emparai de son lobe. Ma langue vint chercher son contact et mes dents se resserrèrent dessus brièvement. Je desserrai ma prise sur son cou. « Si j’étais encore professeur, je crois bien que j’aurais perdu mon poste après t’avoir prise sur mon bureau. » lui susurrai-je, sans aucune pudeur. « Malheureusement, je ne le suis plus. Je suis un… quoi déjà ? » Je fis semblant de chercher. Je jouais. « Foder, Egor, Rahj et Kro ? Hum… C’est dommage. » L’une de mes mains la maintenait contre moi. L’autre remonta tranquillement dans ses cheveux. Je retirai ce qui les gardait attachés. Je souris contre son oreille. « Je viendrai te chercher lorsque nous devrons nous rendre à Avalon. D’ici là, tu me copieras dix fois : je ne traite pas l’Empereur Noir de Foder, d’Egor et de Rahj. Sinon, je serai obligé de te punir et, crois-moi, tu n’as pas envie que ça arrive. » Mon ton n’était pas menaçant, pas vraiment, pas comme il aurait pu l'être en d'autres circonstances. J’embrassai sa joue et murmurai : « J’aimerais rentrer chez moi, s’il te plaît. » Boraür fut particulièrement efficace.

820 mots
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Sam 27 Juin 2020, 11:31




Une histoire de luge

En duo avec Kaahl



Il déclenchait en elle des tourments délicieux. En dépit de tous ses efforts pour lutter contre les envies qui la prenaient, celles-ci croissaient si vite et si fort qu’elles soufflaient ses maigres barricades. L’épée menaçante des péchés ne quittait pas son esprit, plus depuis tout ce qu’elle avait traversé, plus depuis qu’elle avait songé que les Ætheri pouvaient vouloir la punir pour ses écarts de conduite. Pourtant, elle l’aimait, et elle voulait le faire sien comme elle l’aurait fait, la dernière fois, s’ils n’avaient pas été interrompus. Ancrée dans l’instant présent, elle ne pensait pas aux rêves et aux douleurs auxquelles ils avaient donné naissance. À chaque effleurement, sa respiration gagnait en profondeur. Il devait pouvoir sentir sous ses doigts son cœur qui battait comme un oiseau affolé. L’Ange essayait de ne pas céder, pas totalement. Ses deux mains étaient agrippées à l’avant-bras qui lui servait à la maintenir contre lui, pour leur interdire de vagabonder sur le corps de l’homme. En vérité, il aurait pu la pousser sur le canapé, la coucher à même le sable ou l’asseoir sur le bureau dont il parlait : elle se serait laissée faire et lui aurait rendu toutes ses étreintes avec une passion ardente. Chaque baiser sur sa peau éveillait le besoin de se retourner pour prendre ses lèvres. Elle résistait ; plus elle le faisait, plus ses muscles tendus paraissaient réceptifs à ses caresses, et plus sa bouche s’entrouvrait pour laisser échapper des soupirs ou de petites plaintes, même avec tous les efforts fournis pour se mordre les joues. Sa voix poussait d’autant plus les vagues de chaleur qui déferlaient sur tout son être. « J’ai peut-être encore moins envie de copier tes lignes. » parvint-elle à souffler, avant d’essayer de pivoter vers lui. Vainement. « Non ! » Libérée mais pas moins frustrée, elle se retourna. Il n’était plus là. « Rahj. » Néanmoins, elle sourit. « Je voudrais… » Elle s’interrompit. Il voulait passer du temps avec Gustine et ses enfants. Sa présence serait sans doute de trop. Il faudrait qu’elle allât les voir avant de repartir, car la vieille magicienne serait sûrement attristée de savoir qu’elle était venue à Boraür sans prendre de nouvelles en personne. Mais pas maintenant.



L’Ange avait laissé passer le temps. Elle avait repensé à tout ce qui avait été éclairci et à tout ce qui demeurait en suspens. Ses ressentis s’étaient décantés, dilués dans ses larmes et les élans sanguins de son cœur. Ils avaient lentement fait ressurgir la seule certitude qu’elle avait et tous les désirs qui y étaient liés. Allongée dans son lit, elle peinait à trouver le sommeil. Finalement, elle se leva, enfila une robe de chambre et formula le souhait qui brûlait ses entrailles depuis qu’ils s’étaient quittés : « Je voudrais être avec Kaahl, s’il vous plaît. » Les contours de sa chambre disparurent au profit d’une autre pièce. Ses yeux tombèrent immédiatement sur sa silhouette, assise à un bureau. « Kaahl ? » Elle s’avança. « Je suis désolée, je sais qu’on ne débarque pas comme ça chez les gens. » Cela ne l’avait pas empêché de le faire. « Pardon si je t’ai surpris. » Délicatement, elle posa son index sur les lèvres du Mage. « Chut. C’est important. » N’importe qui aurait sans doute attendu un moment plus propice, mais elle était incapable de réfréner ce besoin. Elle n’en avait même pas envie. « Je repars dans cinq minutes. » La jeune femme se glissa entre lui et la table et prit place sur ses cuisses. Pendant quelques secondes, elle détailla ses traits sans rien dire. Du revers des doigts, elle caressa sa peau de sa tempe à son menton. Puis, elle passa ses bras autour de ses épaules et se blottit contre lui. « Tu m’as manqué. » murmura-t-elle avant d’enfouir son visage dans son cou. Son nez glissa doucement sur son épiderme tandis qu’elle s’imprégnait de son odeur. « Même si j’étais entourée, je me suis sentie seule, parce que je ne pouvais rien dire, à personne, pas même à Priam. Je sais que tu ne pouvais pas venir et qu’il est essentiel que je ne dise rien, mais c’est comme ça que je l’ai vécu. » Comme une solitude intense, peut-être pire que toutes ses craintes d’abandon. « Je te pardonne. Mais pas de m’avoir allumée pour mieux disparaître. » Pour le reste, elle verrait. Un sourire courba ses lèvres. Elle déposa un baiser sur sa nuque. « Je t’aime. » L’Ailée était ainsi. Soit elle se retranchait derrière une colère brûlante, soit elle laissait ses émotions toucher le monde. Il n’y avait pas d’entre-deux, ou si peu. « Je viendrai voir Gustine demain, avant qu’on parte. » Elle desserra son étreinte et remonta ses lèvres jusqu’aux siennes, en suivant la ligne de son cou et de sa mâchoire. Elle l’embrassa, puis se redressa. « Je voudrais rentrer chez moi, s’il vous plaît. » Elle disparut.



« Laëth ! Tu viens faire de la luge, aujourd’hui ? » Alcide courait vers elle, emmitouflé dans un grand manteau. Elle s’arrêta et sourit. Lorsqu’il fut à sa hauteur, elle recommença à marcher. « Salut Alcide. Non, je n’ai pas le temps, je vais chez le Baron Paiberym. » - « Ah ! Oui ! C’est là que vit Gustine, non ? Ida – une de mes sœurs – y va souvent. Il paraît qu’elle fait de super bons gâteaux. » Laëth sourit encore. « C’est la vérité. » - « Peut-être qu’ils voudront bien venir faire de la luge avec nous. Tu pourrais leur demander ? » Elle acquiesça. « Promis, je le ferai. Même si je ne pense pas qu’on aura le temps aujourd’hui. On doit partir ce soir. » - « Oh. » fit-il, apparemment déçu. Il sembla hésiter, puis demanda : « Je peux venir avec toi ? » L’Ange eut seulement le temps d’ouvrir la bouche. « Y’aura peut-être Ida ! Si elle est pas là, je repars, promis. Croix de sucre, croix de gâteau, si je mens j’ai pas de cadeaux ! » Elle rit. « D’accord. Viens. »

Lorsqu’ils arrivèrent devant l’habitation, Laëth toqua. Dès que la porte s’ouvrit, Alcide s’exclama, sans aucune gêne mais avec ce sourire angélique qui faisait probablement oublier ses fautes de bienséance : « Bonjour ! Est-ce qu’Ida est là ? »



Message VII – 1057 mots
S'il y a quelque chose qui ne va pas (notamment par rapport au moment où elle se téléporte chez lui), tu me dis =)




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Kaahl Paiberym
Sam 27 Juin 2020, 23:05


Un livre était ouvert devant moi. Il contenait les noms des Chanceliers des Ténèbres et des hommes et femmes politiques influents des terres sorcières. J’avais pris un nombre certain de notes les concernant tous. Il y avait également la liste de mes ennemis. J’étais en train de fomenter le remplacement de certains et la disparition d’autres. C’était un jeu de patience. Je voulais faire les choses correctement et savais que, parfois, il suffisait de quelques mots murmurés à une oreille pour obtenir le résultat escompté indirectement, sans que personne ne pût remonter les traces jusqu’à la tête pensante de l’opération.

Mes doigts, qui parcouraient doucement les lignes, s’arrêtèrent net lorsque je sentis une présence dans ma chambre. Mon corps se tendit, malgré l’endroit où je me trouvais actuellement. Lentement, je fermai l’ouvrage. J’entendis mon prénom prononcé par une voix familière. Je ne me détendis pas pour autant. J’avais horreur des imprévus alors j’espérais qu’elle eût une bonne raison. Je tournai les yeux vers elle. La pièce n’était éclairée que par la magie de mon bureau. Le reste était plongée dans une demi-pénombre intimiste. Je sentis son index sur mes lèvres. J’eus envie de le croquer. J’obéis néanmoins, restant silencieux. J’étais surpris par cette visite nocturne. Elle repartait dans cinq minutes… Ça excluait un certain nombre d’activités. Mes mains se posèrent néanmoins sur ses cuisses lorsqu’elle s’installa sur mes genoux. Elles remontèrent dans son dos ensuite, pour qu’elle fût collée davantage à moi. Je voulais qu'elle restât là. Je déglutis, incertain quant à ses intentions. Se vengeait-elle ? S’était-elle mise en tête l’idée de me faire frissonner sous ses caresses et de me donner envie de bien plus qu’une simple étreinte ? Si tel était le cas, elle y parvenait à la perfection. Cinq minutes. « Tu m’as manqué aussi. » murmurai-je, en l’étreignant toujours. « Je sais. » continuai-je, en effleurant sa nuque. Je ris dans son cou. « Je ne vois pas de quoi tu parles. Ça ne me ressemble pas du tout. » Je mordis sa peau doucement, y laissant la marque de mon souffle. « Je t’aime aussi, Laëth. » Je répondis à son baiser, conscient qu’elle ne resterait pas. Cinq minutes. Je restreignais mon désir avec un contrôle qui m’étonnait moi-même. « D’accord. » fis-je, de façon presque mécanique, la regardant partir. Je restai un long moment sans bouger, finis par soupirer et me remis au travail.

« À moi ! » « Non ! C’est à moi ! » dit Worr’Eph en poussant un peu Ida. « Worr’Eph. » articulai-je d’un ton autoritaire. L’enfant s’assit avec une mine boudeuse. Il avait un caractère parfaitement adapté à sa race, tantôt colérique, tantôt calme. Boraür limitait beaucoup le côté démoniaque. « Allez Ida ! » l’encourageai-je d’un ton enjoué alors que Pauline, la sœur de Gustine se levait afin d’ouvrir la porte. Ida positionna son ventre sur mes pieds. J’étais allongé par terre, les jambes repliées de façon à ce qu’une fois levées, je pusse faire voler l’enfant, tout en lui tenant les mains pour être certain qu’elle ne tombât pas. Quand je la sentis stabilisée, je tendis davantage mes jambes. Elle se mit à rire. Ça les amusait beaucoup tous les deux, de monter et de descendre ainsi. Pauline, elle, s’accroupit devant Alcide. Elle lui ébouriffa les cheveux. « Oui, elle est là. Elle joue avec le Baron et Worr’Eph. » Gustine arriva. « Bonjour ! Oh Laëth, vous êtes là aussi ! J’étais justement en train de répondre à votre si gentille lettre ! Mais entrez donc ! Voici ma sœur, Pauline ! » « La fameuse Aile d’Acier ! Enchantée ! » Les deux femmes se lancèrent un petit regard complice. Elles étaient toutes les deux enjouées. « J’ai fait du gâteau au chocolat ! Si vous avez faim… » « Oh je vais faire du thé ! » compléta Pauline. « Minou ! Regarde, Laëth est là ! » Le Magicien, qui était le mari de Gustine, passa la tête par l’embrasure d’une porte et fit un petit signe de sa main libre. Il portait Justinien dans l’autre bras. Celui-ci chouinait, à cause de ses dents qui sortaient douloureusement.

Je me redressai de sur le tapis, sachant pertinemment que mes cheveux étaient décoiffés. Je préférais ne pas regarder l’état de ma chemise. Jouer avec les enfants me demandait un effort important mais il semblait que l’amour que je le portais était supérieur à certaines de mes manies. « Alcide ! Coucou ! Le Baron m’a fait voler je te f'rai dire ! Nounou Bonbon me cherche, c’est ça ? Pourquoi t’es venu ? » La petite fille s’arrêta devant Laëth, qu’elle regarda des pieds à la tête. Elle l’avait déjà vue faire de la luge avec son frère, de loin. « T’es Laëth c’est ça ? Avec Kaahl vous vous faites des bisous bisous ? » « Des bisous bisous ? Voilà autre chose ! » fit remarquer Gustine en riant. Je souris, en m’avançant. Worr’Eph, qui se tenait derrière moi, se pencha un peu pour regarder l’Ange. « Les filles c’est nul de toute façon. » lança-t-il. « Comme les bisous. » « Je vais faire visiter l’appartement à Laëth. » dis-je, tranquillement, sans relever les commentaires du Réprouvé. Ida était déjà en train de lui faire une grimace visant à lui montrer qu’il était en tort. Ils adoraient se chamailler. C'était devenu un jeu entre eux.

Je pris la main de l’Ange, l’amenai dans le salon où la plupart des enfants étaient regroupés. Il y avait également Cendre et Dolcidée, toutes les deux occupées, l’une à lire, l’autre à jouer avec Sjar et Hélène. Elles relevèrent néanmoins la tête pour saluer la nouvelle venue. « C’est le salon. » annonçai-je. La cheminée était en marche et le feu crépitait dans son antre. Je la tirai vers d’autres pièces, toutes aussi inintéressantes les unes que les autres. Je finis par ouvrir une porte, entrai à l’intérieur le premier avant de me retourner. Je coinçai la jeune femme entre le battant, qui se referma, et moi. « C'est ma chambre mais, ça, tu le sais déjà. » dis-je, tout en avançant ma main vers la serrure. Je fermai à clef, retirai l’objet de la porte et le lançai sur mon lit. Là, je lui souris, un air de défi ancré sur le visage. « Ni do krif. » Pas de chance.

1041 mots
Non c'est parfait Une histoire de luge | Laëth 943930617

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