Intrigue : Ilda et Graetz discutent et auront l'idée pour leur entreprise.

Graetz roula sur le dos, un sourire éclairant son visage. Elle était moite et légèrement essoufflée. Elle glissa un regard rieur vers sa partenaire et laissa un rire la secouer. « Dis, tu te souviens de notre premier baiser ? » demanda-t-elle après quelques minutes de silence. Ilda, qui s'était relevée pour se servir un verre d'eau, se tourna vers son épouse. Elle avala le contenu du verre puis revint s'installer à côté de l'amour de sa vie. Son visage était joli, lorsqu'elle n'était pas préoccupée par son pécher. Il l'était plus encore lorsqu'elle admirait celle qui faisait battre son cœur. « Bien sûr, que je m'en souviens. J'étais plus nerveuse qu'une baguette d'Acacia ! » Les deux femmes rirent. « Oui... Tu essayais encore de cacher ta moustache, à l'époque, et puis tu n'avais jamais embrassé personne. » L'Avare soupira. « Non, j'étais vierge de tout, des pieds à la tête. » affirma-t-elle. Elle ricana en se remémorant la scène. « Je crois que j'avais imaginé ça de toutes les façons possibles. Et puis, en sachant que toi, tu avais déjà pratiqué, je m'étais mis la pression... Je voulais surtout pas avoir l'air de pas m'y connaitre. » « C'était raté. » Les deux femmes pouffèrent. « Mais tu t'es bien rattrapée, depuis cette époque. » « J'ai eu une bonne professeure. » Le sourire de la Luxurieuse s'étendit. Elle se pencha en avant et embrassa la vieille femme. « Mmh... Il faut que je me prépare pour aller travailler... » « Non, reste encore avec moi... » « Haa... D'accord... » La Refute s'allongea sur le dos et ouvrit les bras. Instinctivement, sa femme vint s'y blottir. Sans y penser, la première commença à passer sa main dans le dos de sa compagne, lui prodiguant des caresses du bout des ongles.  

« Dis... Est ce qu'il y a quelqu'un que tu rêverais d'essayer d'embrasser ? » demanda Graetz. Ilda fronça les sourcils, réfléchissant sérieusement à l'interrogation. « Mmh... J'ai toujours pensé que l'Ananiel avait de très belles lèvres. Et puis, l'Archimage Virial n'est pas mal non plus... Et toi, qu'est ce que tu en penses ? » Ilda n'était pas une Luxurieuse et, à vrai dire, les seules lèvres qu'elle désirait sincèrement embrasser était celles de son épouse. Cette dernière en revanche, possédait une liste tout à fait définie, bien plus longue que celle de son épouse. « Alors, si je ne devais en choisir qu'un parmi les Vincide, ce serait sans aucun doute l'Ophaniel ! Mais je ne cracherais pas non plus sur Josah Kirk ou  Sony Sonersson ! Ensuite, y'a Aurélien. Tu sais, le fils du boulanger ! C'est dommage que ce soit un paresseux ! Ceux là, c'est jamais très excitant, mais par contre, ses lèvres... Ha, j'aimerais bien y goûter ! Et puis, y'a Jil aussi, tu sais, la petite rouquine ! » Graetz continua à énumérer toutes les personnes qu'elle désirait embrasser, hommes et femmes confondues. Ils venaient de contrées diverses et variées. Certains semblaient évident à Ilda, d'autres lui arrachèrent quelques haussement de sourcils surpris. L'exotisme de certains la firent carrément rire, parfois jusqu'aux larmes.  Elle écoutait néanmoins. Ce n'était pas des plus agréable : sa nature jalouse lui faisait parfois regretter de s'être éprise d'une Luxurieuse... Mais lors de leur mariage, sa décision avait été prise : elle mettrait ses incertitudes de côté et rendrait cette femme heureuse, se promettant de ne jamais la restreindre et de la priver de sa Nature à elle. Si tenir cet engagement signifiait écouter les fantasmes de son épouse, où elle n'était pas présente, alors cela en valait la peine. « En parlant de baiser, faut que je te raconte ! » Graetz pouffa de rire et se remonta sur un coude. « La dernière fois, au bordel, j'ai eu un client qui est venu ! Lors de sa dernière mue, lui aussi il a essayé de prendre l'apparence de Zane Azmog ! » « Quoi, vraiment ? » « Oui ! Mais très honnêtement, le résultat... » La Luxurieuse explosa de rire. « J'espère que l'original embrassait pas comme ça ! » L'Ancien Roi des Démons avait pendant longtemps fait frémir d'envie la jeune femme. Ils étaient nombreux à essayer de s'inspirer de sa physionomie. Beaucoup le regrettaient : assumer une telle apparence et, surtout, une telle exigence de la part des partenaires n'était pas à la portée de tout le monde.