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 [A] - Personne n'est à l'abri

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Lun 13 Avr 2020, 15:52


Objectif : Elias va annexer la Terre Blanche.
Explications : Les numéros rouges et gras entre crochets sont des indications temporelles. Ils désignent que, plus loin, dans le rp, j'ai écrit du contenu qui se déroule à cet instant chronologiquement. En cliquant dessus, vous pouvez directement aller au contenu en question. Vous pouvez aussi lire le rp dans l'ordre jusqu'à arriver aux numéros bleus entre crochets, et regarder où se trouvent les numéros rouges qui correspondent pour voir à quel moment se passe l'action. Le premier type de lecture c'est sans suspens. Le deuxième avec suspens.

[1] [1 bis]

Il était venu me chercher à Basphel, en plein cours. Sa longue silhouette rachitique avait fendu la masse des bureaux. Il s’était excusé auprès du professeur et m’avait demandée de venir avec lui pour une affaire urgente, sans même prendre le temps de s’expliquer. Quelques regards s’étaient posés sur moi avec incompréhension mais j’étais très loin d’être celle qui attirait l’attention. Je n’avais pas cherché à m’opposer. Il m’aurait tuée, ou pire. J’avais commencé à prendre mes affaires mais il m’avait interrompue. « Je suis sûr que quelqu’un prendra soin de vos affaires le temps de votre absence, Princesse Eméliana. » J’avais dégluti, baissé les yeux et je l’avais suivi, en silence, incertaine de mon sort.

Nous étions à présent à bord d’un navire, en route vers une destination qui m’était encore inconnue. Sur le pont, Elias et moi-même étions assis sur deux fauteuils. Le soleil brillait haut dans le ciel. Aucun bruit ne filtrait entre nous. Les hommes s’activaient autour de nos deux silhouettes. Des gardes nous fixaient, postés devant chaque mât. Il ne m’avait rien dit depuis Basphel. Je redoutais la punition qu’il m’avait promise, inconsciente de l’avoir déjà subie. Mes yeux fixaient son visage ridé. Chaque pli de sa peau semblait emprunt d’une cruauté toute particulière. Il avait néanmoins des cernes sous les yeux, qui lui donnaient étrangement un air intelligent et sage. Il devait beaucoup travailler. Je sentis, malgré moi, une pointe de respect apparaître, jusqu’à ce qu’il remarquât ce que je faisais et tournât les yeux en ma direction. Le respect disparut au profit de la peur. Je regardai ailleurs. Il sourit, ce que je déduisis à son ton. « Savez-vous où nous allons ? » « Non. » dis-je dans un souffle, la gorge sèche. « Dommage. » répondit-il, avant de lever la tête vers le ciel. Il m’était impossible de me douter qu’il n’était pas à l’aise sur l’océan. Je ne savais pas que son père avait péri au sein de la Cité Engloutie et que la guerre entre Sirènes et Sorciers avait bercé son adolescence d’une bien macabre façon. Il était une énigme pour moi, comme pour beaucoup. Il était trop horrible. Je ne pouvais imaginer que quoi que ce fût puisse le toucher d’une quelconque manière. Il m’effrayait et, même si j’étais trop jeune pour me figurer tout ce qui était lié à ce thème, j’avais peur qu’il me fît du mal et m’abusât, comme il le faisait avec tant d’autres enfants.

« Nous nous rendons sur la Terre Blanche, n’est-ce pas ? » finis-je par lui demander, quelques heures plus tard. Le ciel était sombre. Il n’avait pas bougé de cette chaise. Je me demandais pourquoi. Là encore, je ne pouvais pas deviner qu’il souffrait et que marcher lui était difficile. « Oui. » « Vous… Vous comptez discuter avec les Démons ? Est-ce vrai ce que l’on dit, qu’il y a eu un génocide en Enfer ? » Un sourire mauvais apparut sur son visage. Je tressaillis. Je n’aurais pas dû poser la question. Je m’assis, me sentant soudainement faible. Mon corps n’était pas fait pour supporter cette situation, bien trop anxiogène. Je n’avais presque rien mangé. J’étais trop grosse pour pouvoir me le permettre. « Désolée… » « Pourquoi est-ce que vous vous excusez ? » « Je… » Je cherchai. Je ne savais pas. J’avais simplement supposé, à son sourire, qu’il allait me blesser, que ça ne lui avait pas plu. Il souffla par le nez et ses lèvres s’étirèrent davantage. « Ne vous excusez jamais, pas avant qu’on vous ait fait remarquer que votre comportement est problématique. En le faisant, vous indiquez clairement à vos interlocuteurs que vous n’avez ni estime de vous-même, ni confiance en vous. Croyez-moi, chez les Sorciers, il vaut mieux paraître assuré. Je doute que vous souhaitiez finir esclavagée. » « Je ne suis… » « L’esclavage peut être psychologique. Je sais parfaitement que vous êtes une Princesse mais Princesse ou non, vous êtes manipulable. » Je ne dis rien. Il me regarda de nouveau. « Voulez-vous entendre quelques secrets ? » « Je… Je ne sais pas, comme vous voulez. » Il se pencha un peu vers moi. Je déglutis de nouveau. « Si je vous demande votre volonté, ce n’est pas pour avoir en face de moi une cruche qui me laisse la décision entre les mains. » « Mais je… » « Oui ou non, Eméliana. » « Oui. » Il se pencha un peu plus et me murmura quelques mots à l’oreille. « Je suis en partie responsable du génocide en Enfer et, si nous allons sur la Terre Blanche, c’est pour finir ce qui a été commencé. Nous allons détruire les Démons et faire de cette terre la nôtre. » Il sourit. Même si je le savais déjà, je compris alors vraiment que personne n’était en sécurité à ses côtés.

[2]

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mar 14 Avr 2020, 14:48


« … confiance ? » « Non, mais vu la situation, confiance ou pas, il faut au moins écouter ce qu’il a à dire. » J’ouvris les yeux. Je ne dormais plus vraiment depuis que j’étais sur la Terre Blanche. Mon sommeil, lorsqu’il venait, était d’une légèreté salutaire. C’était la crainte, toujours présente, qui parlait. Mon instinct ressortait et, quand il m’arrivait de repenser à ma vie d’antan, je me rendais vite compte que je n’avais plus rien à voir avec la femme motivée et joyeuse que je fusse alors. Je ressemblais aujourd’hui à une bête toujours à l’affût, sauvage. Je n’étais pourtant pas soumise. Les Démons avaient beau essayé de nous asservir, et ils y réussissaient par la force, nos esprits restaient rebelles. Une Foi inébranlable battait en même temps que mon cœur. L’Espérance résonnait dans ma cage thoracique. « Les Sorciers sont fourbes. Nous ferions mieux de tuer le Prince dès son arrivée. » « Les ordres sont les ordres, j'obéis à ceux que l'on me donne et tu dois obéir aux miens. » « Justement, les changements sont trop importants. Le nouveau Monarque Démoniaque pourrait tomber rapidement. Je ne suis pas sûr d’avoir envie de suivre cet homme. Avant le règne d’Azmog, nous pouvions attaquer qui nous voulions. Depuis la prise de la Terre Blanche, notre peuple n’a fait que stagner ! Nous ne sommes peut-être pas faits pour suivre un unique dirigeant. » « Tais-toi. Elle nous écoute. » « Je ne vois pas le problème. » Il frappa avec son arme sur les barreaux de ma cage. « Tout le monde sait déjà ce qu’il se passe. Entre le génocide et l’attaque des Anges au sud de l’île, on ne peut pas dire que notre situation soit au beau fixe. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le Sorcier vient. Il veut tirer le maximum en espérant nous pousser davantage au fond du trou, une vraie charogne. » « On ne sait pas ce qu’il veut. » L’autre frappa de nouveau sur ma cage. « Réveille-toi ! » Je sursautai, comme la première fois. Ce comportement ne m’étonnait pas mais le bruit et la violence du coup me rappelaient de mauvais souvenirs. J’essayai de déployer le Sanctuaire d’Ahena. Les Vils s’en rendirent compte et répliquèrent magiquement à leur tour. Leur simple présence me hérissait les poils. Nous nous détestions, par notre nature antinomique.

« Tu vas avoir le droit à un bain. » « Que me vaut cet honneur ? » dis-je d’une voix sèche et cynique. Il n’y avait aucune douceur lorsque je m’adressais à ces choses. « Tu vas être offerte au Prince Noir. Si sa réputation est vraie, tu verras que tu regretteras vite ta cage. » Je ne le connaissais pas. Les nouvelles m’arrivaient partiellement. Tendre l’oreille pour essayer d’obtenir la moindre information était l’une de mes principales activités. Malheureusement, je ne connaissais que ce qui se rapportait à la Terre Blanche et aux Démons. « Le seul problème c’est qu’il préfère les vierges d’après ce qu’on sait alors on va être obligés de faire quelques retouches. Rien que tu ne connaisses pas déjà. » « Touche moi et je t’égorge. » dis-je. Il ricana, absolument pas impressionné. Si j’avais envie de lui aboyer que son peuple finirait par disparaître totalement, je n’en fis rien. Je savais qu’ils allaient me faire mal. Je voyais sans souci où est-ce qu’ils voulaient en venir avec cette histoire de « retouches ». Ce n’était pas la première fois. C’était un jeu qu’ils aimaient pratiquer, sur moi ou une autre. Fermer totalement la voie, avec du fil ou par magie, pour mieux la défoncer. Je n’étais pas en position de force. Pourtant, il y avait toujours cette flamme en moi qui brûlait. Que ce soit eux ou le Sorcier, peu importait, je tuerais le premier que les Ætheri me permettraient de tuer. Je préférais seulement ne pas trop les provoquer. Rien ne les empêcherait de me violer avant l’arrivée de cet homme si je ne me montrais pas obéissante. J’avais déjà perdu un enfant en couche, celui d’un commerçant Eversha de passage à qui ils m’avaient offerte pour quelques nuits, et si je savais que je ne pouvais pas tomber enceinte d'un Démon, ce n'était pas le cas d'un Sorcier. L'angoisse me prit à la gorge. « On compte sur toi. S’il est agréablement accueilli, il se pourrait qu’il ne nous fasse pas de petits dans le dos. » « Tu rêves. Il nous la mettra bien profondément dès qu’il en aura l’occasion. » « Je t’ai déjà dit que nous n’étions pas en position de refuser. Il veut peut-être simplement récupérer une partie des esclaves, en échange de quoi il s’alliera à nous. » « Les Sorciers ne se sont jamais intéressés à notre cas alors arrête de te faire des illusions. Il veut simplement contempler notre misère et en rire. » « On verra. S’il se montre hostile, on le tuera et tu auras ce que tu voudras. »

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Kaahl Paiberym
Ven 17 Avr 2020, 14:01


La mort était venue le chercher. Je savais qu’avec lui, le pouvoir que je possédasse sur Valera Morguis venait de s’effondrer. « Qui d’autre est au courant ? » demandais-je d’une voix blanche au médecin. Mes yeux scrutèrent un instant les deux domestiques présents dans la pièce. Aucun ne disait rien. Le silence planait, sombre et inquiétant. Je devais prendre une décision, maintenant. « Personne, à part nous quatre. Ildra l’a découvert et m’a fait appeler immédiatement. L’heure du décès est estimée à… » Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, pas plus que les serviteurs ne l’eurent de quitter la pièce. Il n’y avait plus qu’un unique cadavre autour de moi mais quatre. Il était hors de question que je laissasse qui que ce soit se mettre entre le pouvoir et moi. Redevenir une femme comme les autres signifiait retomber dans l’anonymat, voire pire. Je ne souhaitais pas que l’on me plaignît, que l’on me regardât comme la femme ayant perdu son époux et tous les privilèges associés à son ancien statut. Le Talleb n’était qu’un incapable que j’avais moi-même façonné et porté jusqu’au pouvoir. J’étais convaincue que tout ce qu’il avait aujourd’hui était le fruit de mon travail acharné. Je m’approchai du corps de mon défunt mari. « Florion… » commençai-je à murmurer avant de me raviser. Il ne méritait pas mon attention. Ce couard avait préféré la mort à la vie et me laisser dans une situation misérable. Je lui en voulais. Je me retournai, songeuse. J’allais devoir faire disparaître les traces de mes crimes. Mon corps muta pour prendre les traits de l’homme qui m’avait accompagnée plusieurs décennies. Notre mariage n’était en rien une réussite mais, jusqu’ici, en m’apportant ce que je désirais, il avait été plutôt utile. Refroidi, il n’était plus qu’un tas de chair bientôt en décomposition. Je souris et pensai au Prince Noir. Notre jeu allait devenir réellement intéressant, à partir de maintenant. Puisque je jouissais de la silhouette du Talleb, j’allais être le Talleb. Personne ici ne m’écarterait plus. Personne ne pourrait m’opposer une absence de légitimité à m’occuper des affaires de Valera Morguis. Mon époux, tenu au silence pour toujours, ne pourrait pas me blâmer d’utiliser son identité. J’allais donc m’employer à faire tomber le représentant de l’Empereur Noir, plus que jamais.

« Talleb, mais vous… » « Je vais mieux. » dis-je d’une voix ferme. Le timbre de mon époux avait toujours été percutant, sec. Il se faisait obéir sans difficulté. « Elziline m’a entretenu du fait qu’Elias Salvatore préparait quelque chose dans ces grottes. Je désire savoir. » Les deux scientifiques se regardèrent un instant. « Talleb, si je puis me permettre, ce n’est pas le bon moment pour… » « Je me fiche de vos arguments. J’ai la charge de Valera Morguis. Le Prince Noir n’a, ici, qu’une autorité diplomatique. Jusqu’à ce que l’Ultimage l’autorise à entraver mon office, il n’a sur moi aucun véritable pouvoir. » Ce n’était pas tout à fait vrai mais le dire avec une intonation sans appel aidait à transformer tout mensonge en vérité. « Montrez-moi ce que vous faites, sinon je vous fais exécuter pour haute trahison. » De nouveau, il y eut un échange de regard. « Très bien, suivez-nous. » finit par articuler l’homme. « Voilà qui est plus raisonnable. » commentai-je fermement, bien qu’amère d’avoir dû m’y prendre à deux fois pour obtenir ce que je désirasse. « Expliquez-moi. » ajoutai-je. « Bien, comme vous voudrez. Le Prince Noir est actuellement sur la Terre Blanche afin de la ravir aux Démons. » Je serrai les dents, imaginant déjà la gloire qu’il en tirerait. Cet acte le rendrait d’autant plus intouchable et le rapprocherait bien trop du trône. Le fait qu’il pût être le Kamtiel me déplaisait déjà particulièrement. Cependant, au-delà de l’agacement, mon étonnement fut bien réel. Je n’avais eu vent d'aucun déploiement de l’armée dans la Mer de Cristal. « Comment compte-t-il s’y prendre ? » Les temps étaient troublés. J’étais, bien sûr, déjà au courant du génocide en Enfer. Peut-être souhaitait-il profiter du chaos engendré par l’événement chez les Vils pour en tirer avantage ? Dans tous les cas, ça n’expliquait pas la procédure.

Mon souffle se coupa lorsque nous arrivâmes dans une grotte immense, creusée par les intempéries dans la montagne. D’autres cavités, plus petites, s’étendaient par-delà. Mes yeux se posèrent, dans la plus grande incompréhension, sur des milliers de silhouettes enrubannées, immobiles. « Le Prince Noir a acquis ces créatures. Notre travail est de les téléporter sur la Terre Blanche lorsque le temps sera venu. » « Le… le temps ? » J'essayais, en vain, de me remettre de ma surprise. « Oui, le Prince a chronométré le temps qu’il lui faudrait pour gagner la confiance des Démons et pour qu’une attaque surprise soit perpétrée. » « Pourquoi veut-il gagner la confiance des Démons ? » Le scientifique se pinça les lèvres avant de continuer. « Nous avons fait beaucoup d’expériences de téléportation à grande distance. Ça marche beaucoup mieux s’il y a un point d’arrivée fixé et canalisé par des objets magiques. Les quelques Sorciers qui l’accompagnent doivent les disperser sur la Terre Blanche le temps de négociations fictives pour que le transport soit optimal. » Je réfléchis. « Bien. Arrêtez tout. » « Pardon ? » « Vous avez très bien entendu. Le Prince a agi sans mon aval et a largement dépassé les limites de ses fonctions. Je vous demande donc d’arrêter l’opération. » « Mais ce n’est pas… » « C’est un ordre. Ne m’obligez pas à déployer la garde. » Je tournai les talons, un sourire satisfait aux lèvres. J’espérais que le Prince Noir mourrait dans d’atroces souffrances. Mon seul regret était de ne pas pouvoir être présente pour le contempler aux portes du trépas. Quant à ces créatures, elles représentaient une aubaine dont je me servirais. [7]

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Kaahl Paiberym
Mar 21 Avr 2020, 22:27


Lorsque nous débarquâmes sur la Terre Blanche, la nuit était tombée depuis une bonne heure. Elias mit un certain temps à se détacher de son fauteuil. Il finit par se lever, sa haute silhouette plongeant la mienne dans une ombre d’autant plus importante. Il posa l’une de ses mains sur moi, sans douceur. Je tremblai. Des paroles cauchemardesques passèrent dans ma tête, des mots qui me disaient qu’il m’avait amenée avec lui dans le seul objectif de me tuer. Mes dents se collèrent entre elles, provoquant par là même un léger crissement. Il m’effrayait, oui, mais ce que nous allions trouver sur ce territoire me glaçait d’autant plus d’effroi. « Allons-y. » déclara-t-il, d’un air décidé. La plage était éclairée d’une lueur magique. Les Démons nous attendaient. Ils ne semblaient pas différents des Sorciers, à l’exception de leur carrure imposante et large. Je tressaillis et, dans un geste réellement désespéré, m’accrochai au costume de mon guide maudit. « Princesse Eméliana. » dit-il en tournant les yeux vers moi, agacé. Je me reculai. Un tourment moral m’envahit alors. J’aurais voulu fuir loin de cet endroit. Je haïssais ma vie. Je le haïssais. Il ne pensait qu’à me faire souffrir. Sinon pourquoi me faire sortir de Basphel pour le suivre ici ?  

Une fois que nous eûmes posé les pieds sur terre, deux Démons nous rejoignirent. Elias les regarda, en silence. « Bonsoir et bienvenue sur la Terre Blanche. J’espère que vous ne verrez aucun inconvénient à la fouille de vos navires. » Mon cœur s’affola dans ma poitrine. Pourquoi voulaient-ils procéder à cette formalité ? Il m’avait dit vouloir les éliminer. Et si les Vils trouvaient quelque chose ? Et si… Ils allaient nous torturer et… « Absolument aucun et merci de votre accueil. » « Parfait. » Je sentis une vive tension, malgré les sourire. Le deuxième Démon ne prenait d'ailleurs pas la peine de paraître ravi. Ça se voyait qu’il ne l'était pas. Je baissai les yeux pour regarder le sol. « Nous ne savions pas que vous amèneriez avec vous une jeune esclave. » Ma surprise fut telle que je dus blêmir à vu d’œil. Le regard lubrique de l’homme me transperça, réduisant mon amour propre en miettes. Le Prince Noir ne rectifia pas l’information, à ma plus grande honte. Était-ce ainsi qu’il me considérait ? Comme son esclave ? Au bord de la crise de panique, je me sentis défaillir. « Nous vous avons préparé une demeure confortable pour la nuit. Nous n’allons pas commencer à discuter maintenant et le voyage a dû vous fatiguer. Vous pourrez y amener votre esclave et quelques-uns de vos hommes. Une surprise vous y attend. » « Mes hommes dormiront tous à bord des navires. Vous pourrez laisser les vôtres à proximité afin de les surveiller. Je me doute du peu de confiance que vous devez m’accorder. Seule Eméliana et moi-même nous avancerons dans les terres, en gage de bonne foi. » Je ne voyais plus rien. Mon cerveau enregistrait ses paroles. Était-il donc complètement fou ? C’était trop risqué. Je le voyais, je le sentais, sans même avoir étudié la stratégie. Le fait est que son assurance surprît les Vils. « Quant à cette surprise, je ne doute pas qu’elle saura me ravir. J’ai vécu en Enfer de nombreuses années. » Il ne précisa pas en quel honneur au juste et laissa le silence reprendre ses droits. Je sentis sa main, froide et rachitique, se poser sur mon dos pour m’encourager à avancer. Qu’il ait vécu en Enfer ne me surprit pas. Il était si affreux… « Je pense aussi. Nous connaissons vos goûts. Nous vous avons donc réservé une Ange petite et fine, à l’allure fragile. Elle a un côté farouche mais, ne vous inquiétez pas, nous l’avons bien muselée. » « Bien. Demain, mes hommes déchargeront plusieurs caisses de champagne et de liqueurs. » Il se tut un instant. « J’imagine que nous irons à l’intérieur des terres par portail ? » « Exactement. » Je ne voyais toujours rien. Une chaleur douce, pourtant, me tira de mon état de plus en plus préoccupant. J’eus tout juste le temps de retrouver la vue pour apercevoir un vortex rougeâtre devant moi.

Le décor changea, lorsque nous passâmes à l’intérieur, et nous nous retrouvâmes devant une maison en marbre blanc. Les Démons nous firent signe d’entrer en nous expliquant la disposition des chambres. Quelques minutes plus tard, nous passâmes devant sa chambre. Il ouvrit la porte et je jetai un coup d’œil à l’intérieur. Je détournai rapidement le regard, en constatant qu’une jeune femme était attachée au lit, complètement nue. « Trouverez-vous votre chambre seule ? » me demanda froidement Elias. « O… Oui. »

Trente minutes plus tard, alors que je n'arrivais pas à trouver le sommeil, j'entendis des cris s'élever depuis sa chambre, un mélange difficilement identifiable. Je sentis la douleur et la détresse s'exprimer, entre autre chose. Mes jointures se serrèrent sur les draps et ma tête disparut sous ces derniers. Je m'endormis bien plus tard, lorsque le son d'un violon résonna dans le calme de la nuit.

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Kaahl Paiberym
Mar 21 Avr 2020, 23:36


Le bruit de la porte me tira de ma torpeur. Je sursautai et cherchai vainement à me débattre. Mes mains et mes pieds rencontrèrent la résistance des chaînes. Un homme entra. Je ne remarquai pas la frêle silhouette derrière lui, trop insignifiante, silencieuse et inattendue. C’était lui, celui qui allait toucher mon corps cette nuit, dans des caresses qui, si elles en étaient, me paraîtraient n’être que des salissures. Il écorcherait ma peau et violerait mon âme en même temps qu’il violerait mon corps. Je voulus me rebeller mais abandonnai l’idée. Il me battrait. Je ne gagnerais pas ce combat. Je le regardai s’avancer avec horreur. Il était vieux mais peu m’importait. Ce qu’il me ferait ne serait pas consenti. Son physique, même beau et jeune, n’aurait jamais pu palier l’horreur de l’acte. La flamme de l’espoir s’atténuait doucement. Je ne voulais pas qu’elle disparût pour autant mais il était difficile de croire encore mon salut possible. Je le fixai. Il était maigre et grand. Il se dirigea vers le secrétaire et posa une valise rectangulaire sur la table, ainsi qu’un étui à violon sur la chaise. Sans m’accorder un regard, il enleva sa veste, qu’il disposa soigneusement sur le dossier de cette dernière. Il retira ses chaussures, ses chaussettes, rangea le tout avec minutie et défit ses boutons de manchette d’un geste précis. Il ôta sa ceinture qu’il roula lentement avant de la poser sur la table, déboutonna sa chemise, la quitta et la plia. Mes yeux se posèrent sur son dos. Malgré sa silhouette effilée, il était musclé. Ces muscles étaient habillés de cicatrices imposantes, comme si des coups de fouet avaient longtemps éclaté sa peau. Enfin, après un silence qui me parut être une éternité, il se tourna vers moi et me toisa. Il s’approcha en me détaillant. Son regard s’arrêta sur mon entre-jambe. Il ne marqua aucun contentement à le voir dans cet état. La neutralité la plus absolue habillait son faciès. Je ne savais pas ce qui était le mieux : un regard avide ou un regard vide. Je n’étais plus certaine. Allait-il me violer ? Allait-il me torturer ? Me tuer peut-être ? Ou rien ? Le supplice de ce visage inexpressif gonfla ma poitrine de craintes. Mon cerveau se noya sous les possibilités et mon cœur se mit à battre avec intensité. Le doute était une arme de destruction.

Après un temps, il retira le bâillon qui maintenait ma bouche scellée et s’assit au niveau de mes hanches. Sa main se posa sur mon pubis. « Avant le génocide, quel était votre rang hiérarchique au sein de votre peuple ? » demanda-t-il tranquillement. La question me surprit tellement que j’en oubliai ses doigts. « Ànjọnú. » Il bougea légèrement la tête et détailla mon visage davantage. « Vous n’avez pas cherché à vous enfuir ? Il y a eu plusieurs fuites depuis que la Terre Blanche appartient aux Démons. Mille Anges ont été délivrés et certains escadrons de soldats se sont frayés un chemin jusqu’aux frontières. » « J’ai essayé une fois. Ça n’a pas fonctionné. Mais… Pourquoi est-ce que vous me demandez ça ? » « Pourquoi pas ? » demanda-t-il tranquillement, en descendant sa main. Je me crispai. La douleur des fils était toujours présente, malgré l’utilisation de ma magie. « Ça vous fait mal ? » Je laissai échapper un rire nerveux. « J’imagine que oui. » conclut-il. Il se redressa légèrement et se glissa entre mes cuisses, sur le matelas. Le silence se fit acide. « Ne… Ne faites pas ça… » « Je vais vous demander d’écarter les cuisses davantage. » « N… Non… » « Ce ne sera pas ma seule exigence mais je vous assure que ce sera la plus simple, malheureusement. Faites ce que je vous dis, ne discutez pas, sinon je vais être obligé de me montrer désagréable. » Il me sourit d’un sourire méchant et mesquin. La lueur de ses yeux indiquait qu’il était conscient de posséder les pleins pouvoirs. [3]

Plus tard, il sortit de la pièce pour se laver. Lorsqu’il revint, je ne dormais pas. Je n’aurais pas pu, malgré l’absence des chaînes. Il s’était changé. Au lieu de venir se coucher, il sortit l’instrument de son étui. C’était un violon. Cela faisait longtemps que je n’avais plus entendu de musique. Sans aucune précision, il se mit à en jouer, un air concentré sur le visage. Je fus alors pleinement convaincue qu’il faisait bien plus que s’entraîner et cela dura toute la nuit. Il ne dormit pas et moi non plus, trop absorbée par les notes mélancoliques, entre autres. De ma vie, jamais je n'aurais cru un Sorcier capable de faire vibrer mon âme de cette manière. [4]

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Kaahl Paiberym
Mer 22 Avr 2020, 11:52


Lorsqu’il toqua à la porte de ma chambre, j’étais déjà prête. Le soleil, la faim et les conditions de notre hébergement m’avaient tirée du sommeil de bonne heure. Je sortis dans le couloir et remarquai tout de suite l’Ange. La ceinture d’Elias entourait son cou et il la maintenait ainsi, comme une chienne. Ses yeux étaient baissés, éteints, vides. Son visage, que je distinguais par morceaux, sous sa tignasse blonde, était couvert d’ecchymoses. Il l’avait habillée d’une chemise qu’il n’avait pris la peine de fermer qu’au niveau du ventre et de sa veste. Des traces de sang séché maculaient ses jambes, entre des bleus et des coupures. Il lui manquait une touffe de cheveux et son visage était gonflé, du fait des coups donnés et des larmes qui y avaient coulées. Je serrai les dents. Peut-être voyais-je là mon sort futur ? Une tension affreuse dans ma poitrine rendit ma respiration difficile. Il me fixa. Au début, je n’osai pas le regarder mais j’y fus bien contrainte. Je fus surprise de constater que ses veines étaient devenues noirâtres. Il paraissait fatigué, plus que d’habitude, mais aussi profondément maléfique. Il ne dit rien et tourna les talons après un bref signe de la main pour m’indiquer de le suivre.

Une fois à l’extérieur, les deux Démons de la veille nous accueillirent. Ils étaient précédemment assis à discuter sur l’un des bancs encore debout de ce qui avait dû être, auparavant, une magnifique cité. Ils se levèrent et nous rejoignirent. « Je vois que le cadeau vous a plu. » dit le Vil en s’approchant de l’Ange qui se recroquevilla sur elle-même. Le Tentateur fut surpris, ce que je pus lire facilement sur son faciès. « Tiens… Tu n’es plus si fougueuse, on dirait. » « Dinah et moi avons fait connaissance. » précisa Elias, d’une voix sans appel sur ce qu’il entendait par « connaissance ». Les cris de la veille me revinrent en mémoire. Nos interlocuteurs en avaient aussi été témoins. « J’aimerais d’ailleurs la garder avec moi si c’est possible. » Le deuxième Démon, celui qui ne parlait jamais, lança un regard à la dérobée à son collègue. Il ne semblait pas d’accord. Le premier le fixa avec des yeux noirs avant de répondre au Prince. « Je n’y vois pas d’inconvénients. » L’autre montra plus fermement son mécontentement, en un grognement presque animal qui me fit reculer d’un pas. « Il y a un problème ? » demanda le Sorcier. J’admirai son sang-froid. « Non. Il ne vous fait juste pas confiance. » « Il a raison. » admit-il. « Faire confiance à un Sorcier revient à faire confiance à un Démon. C’est très peu recommandé. Je pense néanmoins que nous pouvons trouver un compromis. » « S’il prend notre esclave, je veux la sienne ! » finit-il par cracher. Je blêmis. Le silence d’Elias me glaça, autant que l’expression parfaitement calme et neutre de son visage. Les Démons commencèrent une conversation qu’il me fut impossible de comprendre. Ils parlaient en Snēk. La tension monta d’un cran lorsque le plus sanguin sauta sur le plus diplomate. Le Prince Noir ne réagit pas, pas avant que le premier prenne l’ascendant sur le dernier. Il plissa les yeux. Celui qui se trouvait au-dessus se mit alors à tousser quelques secondes avant qu’un silence de mort ne s’invite dans sa gorge, perturbé uniquement par un essai infructueux de respirer. Son visage devint rougeâtre puis violacé et il tomba sur le sol, sans vie. L’autre se releva, furieux, et cracha sur le corps étendu avant de tourner les yeux vers nous. « Vous direz au Bhūta Rāja qu’il a désobéi aux ordres et essayé de vous tuer. Vous n’avez fait que vous défendre. » Un sourire rachitique et entendu marqua les traits du Prince du Chaos. Le Vil sembla réfléchir, serra les dents, et finit par répondre, non sans avoir passé sa main sur sa bouche ensanglantée au préalable. « Ça me semble correspondre à la situation. » Mes jambes tremblaient, si bien que lorsqu’il fallut nous mettre à marcher pour passer dans un nouveau vortex, après la demande d’Elias de voir les conditions de vie des Anges esclavagés, je ne fus pas sûre de pouvoir me déplacer. Le Sorcier tira sur sa ceinture, ce qui eut pour effet de serrer la boucle autour du cou de l’Ailée et de la forcer à avancer. Quant à moi, il me décida d’une légère poussée de la main dans le dos. J'avais l'impression d'être une poupée de chiffon, incapable de penser par moi-même, une marionnette entre ses doigts, qui courrait à sa propre perte.

« C’est dommage que le Monarque Démoniaque n’ait pas pu se déplacer. » « Il l’aurait fait pour l’Empereur Noir. » Le visage d’Elias se figea. Je sentis la tension renaître. « Bien sûr. » répondit sèchement le Sorcier. « Je lui transmettrai vos volontés, n’ayez crainte. » « Très bien, parce que je désire le trône démoniaque. » laissa tomber le Prince Noir. Mon cœur rata un battement. [5]

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[1] « Les signes vous sont favorables. » Je fixai celui qui se prétendait Oracle, toujours cette même enflure. Nous avions évolué, tous les deux, depuis la Coupe des Nations vampirique. Lui était, à présent, bien plus qu’un simple religieux. Il conseillait les nobles et les puissants, pour la gloire d’Ethelba. De mon point de vue, il n’était qu’un charlatan, habile et bien trop puissant pour que quiconque s’essayât à remettre sa parole en doute. « Seulement, vous devrez mettre en danger une personne que vous aimez. La Princesse Eméliana devra venir avec vous. » «  Je préférerais amener quelqu’un d’autre. Elle est inexpérimentée. » « Alors vous échouerez. » Une grimace parcourut mes traits. Nous n’étions pas seuls. D’autres religieux étaient présents. Si je refusais, je me mettrais à dos leur communauté dans son ensemble, ce qui n’était pas envisageable à l’heure actuelle. Plus tard, je ferais en sorte de tous les tuer. Ce serait un moindre mal et, à vrai dire, j’en avais une envie presque viscérale. Un sourire mauvais finit par apparaître sur mon visage. Cette fixette qu’il entretenait pour la Princesse me paraissait de plus en plus suspecte. «  Vous ne voyez toujours rien, me concernant ? » « Vous êtes l’héritier du trône. Celui-ci devrait vous revenir bientôt, si vous faites des choix judicieux. » En somme, il ne prenait pas position. «  Je ne parlais pas de mon statut mais de ma personne. » Il y eut un silence. Je me relevai, le dépassant de plus d’une tête. «  Dommage. Vous comprendrez le moment venu. » Faux oracle. Faux prêtre. Pourtant, pour l’instant, je n’avais aucun autre choix que de lui obéir.

« Prince Noir. » «  Vous pouvez disposer. » « Bien. » La gouvernante s’inclina et sortit de la pièce. Les trois enfants étaient en train de dormir. Les disposer dans une seule chambre n’était pas spécifiquement adapté. Lorsque l’un d’eux se réveillait, il entraînait le réveil des autres. Cependant, puisqu’ils grandissaient dans un monde aride et froid, j’avais dans l’idée de leur faire tisser des liens entre eux et, ce, dès le début. Rose-Abelle avait le nez bouché et, à cause de ça, ronflait doucement. Réta était étalée dans une position étonnante mais, en réalité, ça ne m’étonnait pas de ma grand-mère. Ses excentricités n’étaient plus à démontrer. Je la préférais nettement sous cette forme là. Elle m’arracha un soupçon de tendresse, tendresse que je n’avais jamais ressentie pour elle avant sa mort. Je m’approchai du berceau d’Érasme. Il ouvrit les yeux et les miens se plissèrent. Il était étonnement calme pour un bébé. Mes doigts caressèrent doucement sa joue. Certains jours, j’envisageais de lui couper les parties pour faire en sorte qu’il n’eût jamais à coucher avec sa propre mère. Je savais que cela se produirait, un jour ou l’autre. C’était un cycle sans fin. C’était répugnant. Une haine profonde envers les Ætheri s’installa en moi quelques secondes, conséquence de la vie de Devaraj. Je refoulai, comme le reste de son existence. L’énergie que je dépensais pour maintenir mon corps debout et pour me placer dans un certain déni était gargantuesque. Je m’épuisais, petit à petit. Je luttais contre mes propres limites et les repoussais. Je ne savais juste pas jusqu’à quand il me serait possible de le faire. J’écartai la pensée selon laquelle je ne pourrais peut-être pas aller jusqu’au bout de mes prétentions et, après avoir embrassé chacun des enfants, je quittai la pièce.

«  Vous remettrez ce carnet à Siruu Belhades, ainsi que cette lettre. » « Oui, Prince Noir. » «  Quant à vous, je vous charge de contacter Nostradamus Dementiæ et de lui donner ces deux lettres. La première, à son nom, lui est adressée. Les instructions quant à la seconde sont contenues dans la première. » « À vos ordres. » Le premier homme et moi-même nous étions déjà rencontrés dans le cadre d’un projet visant à détruire un village appartenant aux peuples des Lyrienns, ainsi que son temple. La confiance n’était pas absolue chez les Sorciers et je n’étais pas à l’abri d’une traîtrise de sa part, quand bien même le service demandé n’était pas avare de contreparties favorables. J’avais pris mes dispositions afin de remettre des copies du livre à d’autres individus, notamment à ceux à qui il était destiné. Il valait mieux être prudent et je n’étais clairement pas de ceux à faire reposer la réussite de leurs projets entre les mains d’un seul Mage Noir. Je voulais en tester certains et, à vrai dire, s’ils ne m’obéissaient pas, je les ferais exécuter. C’était clairement la menace qui planait dans la lettre que j’avais adressée à Nostradamus. Le réseau d’espionnage qui m’obéissait était d’une compétence effroyable. Les informations en ma possession n’avaient rien à envier à celles que détenaient les autres peuples, à l’exception sans doute des Chamans. Les Esprits étaient des espions qualifiés et d’une discrétion qui ne comportait aucune faille. J’avais donc eu vent d’un comportement inadapté du Sorcier. Si je ne jugeais pas ses lubies alimentaires, j’avais en revanche était particulièrement surpris de son refus de me faire parvenir une lettre qui m’était adressée. Bien sûr, j’avais aussi connaissance du contenu de cette dernière. La seule raison pour laquelle je n’avais pas encore cherché à faire taire la Dovahkiin et son peuple était qu’ils ne présentaient aucun intérêt stratégique, pour l'instant. Quoi qu’il en soit, concernant le Dementiæ, le deal était clair : soit il m’obéissait et je pardonnais son « oubli », soit il ne m’obéissait pas et ce serait l’exécution pour trahison. Là encore, en cas d’obéissance, je n’avais pas été avare en contreparties favorables.

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[2] Les voyages en navire m’angoissaient. J’aurais pu faire autrement mais les Démons se seraient davantage méfiés d’une arrivée par téléportation. En bateau, ils penseraient avoir un avantage stratégique. S’ils le souhaitaient, et ils le croiraient, il leur serait possible de nous éliminer depuis la berge à notre arrivée. Bien sûr, j’avais pensé à cette possibilité et avais fait travailler les scientifiques et les mages sur une défense respectable de la petite flotte. Il n’y avait pas que les Vils qui étaient un souci, les Sirènes également. Les concernant, je n’étais pas certain d’avoir la patience de les laisser en vie. Malgré mon éducation au cœur de Basphel, Zachary, mon « père », était mort lors de l’une de ses missions à la Cité Engloutie. Ce décès avait créé une brèche en moi qui n’avait jamais été refermée, pas même par mon mariage avec Viviane. Cette dernière n’était autre que la fille de Lord et de la Dévoreuse, un mélange douteux, mais plutôt agréable à regarder, entre un Sorcier et une Sirène. La Reine des thons était donc ma belle-mère, une belle-mère que je préférais tenir le plus loin de moi possible. Cette haine faisait partie de mes failles. Je savais qu’il me faudrait passer outre et envisager des relations diplomatiques et économiques avec le peuple des océans. Le bien des Mages Noirs devait être le seul à guider mes actes et une guerre ouverte n’en faisait pas partie. Les relations étaient déjà tendues du fait des frimas du cœur de Niklaus et je n’avais pas l’intention de laisser des considérations personnelles impacter des millions d’individus. Je ne désirais pas commettre les mêmes erreurs que mes prédécesseurs. Aucune femme, aucun homme, aucun sentiment pulsionnel ne devrait entraver mon jugement et si, pour ça, je devais arracher Lux in Tenebris de mes entrailles, je le ferais. Je sentis la magie en moi s’affoler. C’était un combat entre nos deux volontés et la Magie des Ténèbres n’avait pas l’intention de perdre. Elle souhaitait me faire tomber dans la folie pour que je commette des atrocités en son nom ou que mes sentiments obsessionnels soient à l’origine de violentes altercations, comme cela avait été le cas pour mon père ou encore l’Empereur Noir en place.

Assis sur le pont du navire, j’étais là depuis des jours, ma jambe plus douloureuse que jamais. Elle n’était pas la seule à justifier ce choix : je voulais être à l’air libre si jamais les Sirènes nous attaquaient, afin de les détruire. Je ne les agresserais pas sans raison mais si elles entretenaient des pensées carnassières en apparaissant, la légitime défense justifierait mes actes. Plus nous nous rapprochions de la Terre Blanche et plus la peur s’immisçait dans ma poitrine. J’avais étudié le guide de l’utilisation des Momies et je savais parfaitement que ce que je m’apprêtasse à faire ne serait pas gratuit. Endormir les créatures demanderait également un sacrifice. Je perdrais dans la manœuvre. La question était de savoir quoi et, à celle-ci, je ne pouvais répondre. Ma peine future me préoccupait autant que le pus qui suintait de ma jambe. Je tenais l’illusion d’aller pour le mieux mais ce n’était pas le cas. J’étais fiévreux. « Eméliana ? » « Oui ? » La jeune fille me craignait. J’avais fait exprès d’installer ce climat entre nous, même s’il ne me convenait pas. Il en allait de ma réputation. Je savais ce qu’elle pensait à mon sujet, ses doutes, ses peurs. Je les entretenais subtilement, tout en veillant à son bien-être discrètement. J’étais certain que Basphel lui apporterait bien plus que l’éducation d’Amestris. La sortie de la propagande des Sorciers serait douloureuse mais elle se devait de connaître des vérités honteuses et humiliantes. Il n’y avait qu’en affrontant ses propres échecs qu’il était possible d’avancer et, malgré ce que les Mages Noirs se plaisaient à faire circuler, notre peuple avait des faiblesses préoccupantes. La trahison constante et les duels de pouvoir en faisaient partie. La confiance ne régnait pas et, sans confiance, aucun avenir n’était à envisager. Le problème demeurait dans la nature même de la race, à l’instar des Démons qui étaient, pour la plupart, stupides et téméraires. Ceux qui parvenaient dans les sommets étaient soit très puissants, soit intelligents et patients. Le reste de la masse ne faisait que s’autodétruire et c’était un problème chez les Vils, bien que, de ce fait, la chair à canon ne manquait pas. « J’aimerais vous remettre plusieurs choses. J’ai trois lettres pour vous. La première vous est destinée. Vous ne devrez l’ouvrir qu’une fois de retour à Basphel. Vous devrez donner la deuxième si, à un moment, un homme qui n’est pas le Monarque Démoniaque apparaît. La troisième sera à remettre dans l’hypothèse où une femme se présenterait. » « Je… » « C’est important. » « Oui... » Je sentis sa détresse. Ma voix se fit plus ferme. « Quant à cet objet, vous l’utiliserez dans le cas où les choses tourneraient mal, si je venais à mourir. Il vous suffira d’activer le mécanisme. »

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Dim 26 Avr 2020, 14:06


[3] Au-dessus d’elle, je profitai encore un peu de la terreur que je lui inspirais. En réalité, j’avais été agréablement surpris de constater que ces idiots m’avaient offert un présent d’une valeur inestimable. En effet, j’avais prévu une visite parmi les esclaves angéliques le lendemain, dans l’objectif d’en trouver un ayant au moins possédé le rang d’Ànjọnú par le passé, un Ange charismatique, puissant, reconnu par ses pairs et non oublié avec le temps. J’aurais alors demandé un petit tête-à-tête avec lui, afin de le torturer quelques heures. Ma réputation me précédant, personne n’y aurait vu quoi que ce soit à redire. Le sort m’avait été favorable en glissant cette créature dans mon lit. « Taisez-vous, vous crierez après ! » lui dis-je fermement, d’un ton sec et froid, en avançant mes doigts vers son vagin. Les fils disparurent avec une facilité déconcertante, relâchant la peau meurtrie et sanguinolente. Je la fixai et lui fis un clin d’œil, pour être certain qu’elle comprît la manœuvre. La Magie Bleue irradia et je la soignai. Je levai mon index en l’air. Ce que j’allais faire était clairement de la folie mais c’était le moyen le plus sûr. Les Démons devaient avoir des doutes concernant certaines choses mais clairement pas celle-ci. J’utilisai l’Extinction, à faible dose, de façon à supprimer la magie un temps qui ne dépasserait pas quelques minutes. Si les Vils avaient prévu de m’attaquer en traître bientôt, j’en serais désavantagé mais ce n’était pas ce qui m’effrayait le plus.

Lorsque les effets du pouvoir se firent sentirent, mes doigts se crispèrent sur le lit. Je ne pourrais plus faire semblant à partir de maintenant. Non seulement mon apparence n’était plus celle d’Elias mais, en plus, je n’avais plus aucun moyen de minimiser ma douleur ni de cacher mon état. La morsure me fit étouffer un cri qui se termina en grognement rauque. L’Ange, elle, subissait le même contre-coup, dû à l’absence de ses dons. Néanmoins, la situation eut le mérite de la faire se stabiliser rapidement. Son instinct de survie dut jouer un rôle prépondérant. « Qu’est-ce que vous faites ? » demanda-t-elle, sèchement, avant de baisser les yeux vers mon pantalon qui était maculé d’une substance visqueuse qu’elle n’avait pas vue auparavant. C’était la raison pour laquelle je ne l’avais pas retiré. Le pus, le sang et les effets pervers du produit avaient à moitié séché et je devais d’abord tremper ma cuisse dans l’eau avant d’espérer pouvoir décoller le tout. Ça me répugnait tellement que je détournai le regard. Je ne préférais pas voir ça. J’avais envie de tout arracher, de couper mon membre et d’en finir. Ça ne réglerait rien. J’allais mourir, de toute façon. Seule la mue avait le pouvoir de me sauver et celle-ci n’avait jamais voulu se déclencher jusqu’à présent. Je manquais de temps. Je n’avais pas pu attendre. Il n’y avait pas que la Terre Blanche que je jouais actuellement. Entre deux vertiges, je levai la main. « Je sais que ça doit vous surprendre. N’espérez pas trop. Je suis bien le Prince Noir. Seulement, je ne suis pas ici pour traiter avec les Démons. Je veux m’approprier cette terre. » En éteignant la magie, je m’étais assuré que personne ne pût nous espionner. À présent, je jouais à quitte ou double mais quelque chose me disait qu’elle préférerait m’aider moi plutôt que de me dénoncer aux Démons. J’avais des arguments. « Ne dîtes rien et écoutez-moi. Je vous l’ai dit : écarter les cuisses sera ma demande la moins difficile. Avant de me rendre sur la Terre Blanche, j’ai contacté les Anges et l’Ordre d’Hébé en mon nom, afin de leur expliquer ce que je comptais faire. Bien entendu, votre peuple et l’Empire ne gagneront pas la partie. Cependant, j’ai promis des avantages intéressants qui ne peuvent être négligés. Normalement, si tout se passe comme je l’espère, l’Ordre d’Hébé devrait attaquer par l’est et les Anges devraient mener un assaut au sud. Les portails y sont déjà inopérants et les défenses ne sont plus en état. J’ai besoin de cette terre pour mon évolution hiérarchique mais elle ne représente rien pour moi. Je me fiche de ces paysages, aussi beaux fussent-ils. J’ai d’autres projets. » « Quels avantages ? » m’interrompit-elle. Son air méfiant et fougueux m’aurait amusé en d’autres circonstances. Seulement, je peinais réellement à parler de façon continue et ma fièvre n’était pas retombée. Je devais me montrer solide. « Les Anges récupéreront le sud de la Terre Blanche ainsi qu’un quart des esclaves. Je livrerai le même nombre à Hébé. » « Vous vous passeriez de la moitié des Anges ? » « J’aurai les Démons en compensation, au moins en esclaves. Je compte tuer le Monarque Démoniaque et devenir Roi. » « Dans votre état ? » Je soupirai et serrai les dents, sentant un pic de douleur dans ma hanche. En parler brisait mon essai de ne pas y penser. « Ça ne vous regarde pas. J’ai besoin de vous pour deux choses. Vous étiez Ànjọnú avant le génocide, les Anges vous connaissent. Savez-vous utiliser la télépathie ? » « Oui. » J’avais prévu un artefact dans le cas où elle n’aurait pas su. « Je veux que vous préveniez les Anges et Hébé lorsque je vous ferai signe, pour leur communiquer quand attaquer exactement, en leur précisant votre identité et en confirmant agir en mon nom. » Je marquai une pause, tout en essayant de rester lucide. Des gouttes de sueur perlaient sur mon front. « La deuxième chose. Je vais détruire dans la nuit les entraves de la moitié des Anges de l’île. J’ai besoin de vous pour qu’ils se tiennent tranquilles jusqu’au moment opportun que vous leur signalerez quand le Monarque Démoniaque apparaîtra. » « Et s’il n’apparaît pas ? » « Il viendra. Les assauts combinés des Anges, d’Hébé et des esclaves devraient normalement absorber les autres Démons pendant que je tuerai le Roi. » « Comment ferez-vous pour les réduire en esclavage ? » « Cette partie me regarde. Vous avez un choix : soit me faire confiance et m’aider, en écartant une possible trahison de ma part de votre esprit, soit ne rien faire et laisser la situation de votre peuple empirer à l’avenir. Si je ne souhaitais pas le trône démoniaque, je vous assure que je ne me serais pas embêté de toute cette mise en scène. J’aurais attaqué directement. » Ce n’était pas vrai. Je voulais affaiblir la Terre Blanche. J’avais besoin de libérer des esclaves pour renforcer les rangs angéliques afin de mieux récupérer les terres lorsque je me lancerai dans leur reconquête sous mon identité magicienne. Il fallait que les Sorciers n’aient pas la mainmise sur l’ensemble de l’île et qu’il y ait des points stratégiques. Le trône démoniaque n’était qu’un moyen de me justifier, qu’un caprice. Dans la nuit, j’avais également prévu de creuser des galeries en détruisant la terre, soit pour faire s’effondrer facilement des zones lorsque j’en aurais envie, soit pour pouvoir avancer à l’intérieur d’elle. Vu mon état, ce serait une véritable torture.

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Kaahl Paiberym
Dim 26 Avr 2020, 14:06


Après son acceptation, je lui avais signalé que la partie la plus douloureuse allait commencer. Je ne pouvais pas la laisser dans son état actuel. Il fallait que les choses fussent crédibles et que personne ne pût douter. Nous avions attendu que la magie revienne, elle toujours attachée et moi assis, nauséeux et fiévreux. J’étais couvert de sueur et tremblais. Nous avions convenu que je ne la pénétrerais pas. Rien de sexuel. Je fermai les yeux un instant, essayant de penser à tout sauf mes blessures, à une scène boisée, naturelle, par exemple. Il fallait que je parvienne à focaliser mon attention sur autre chose, à me perdre dans des considérations différentes. Je pariais beaucoup sur cette opération. Mon état n’aidait pas et, bien qu’elle m’eût proposé de m’aider et que j’eusse accepté, je savais que la Magie de la Lumière ne pourrait pas particulièrement me défaire de ma souffrance. Elle soulagerait ma fièvre quelques temps au mieux. Ce qui me rongeait était trop complexe et puissant. J’avais déjà essayé de me guérir. C’était vain. Aucun médecin n'y était apte.

Lorsque je sentis la magie revenir, tout de suite, je réactivai un contrôle sur mes émotions. Je repris la forme d’Elias juste après et réorganisai mes barrières et protections psychiques. Je me relevai, la détachai et me dirigeai vers le bureau pour y attraper ma ceinture. Si les Démons n’étaient pas trop stupides, ils devaient surveiller mes faits et gestes. La coupure dans leur observation avait dû leur paraître suspecte mais ils n’avaient aucun moyen de savoir ce qu’il s’était passé. Peut-être étais-je pudique, après tout ? « Oh ne crois pas que nous en avons fini. » fis-je en reboutonnant mon pantalon. Elle devait me donner le change. Ce ne serait pas trop difficile. J’allais réellement la frapper. « Non… S’il vous plaît… » Elle était plutôt douée. Je m’approchai, un sourire mauvais sur les lèvres. Cette situation me plaisait et je ne pouvais m’en cacher. Ma victime était consentante, ce qui ne l’empêcherait pas de souffrir le martyr, et mes actes serviraient mes desseins. La perfection. L’illusion que je maintenais me faisait apparaître comme bien portant, conquérant. En réalité je boitais et souffrais. Tant pis, je ne serais pas le seul dans cette pièce. Je la pris violemment par la gorge pour la jeter par terre. Il y eut un bruit terrible, qui fut suivi par celui de ma ceinture qui s’abattit sur elle sans merci. Mon cœur battait dans ma poitrine. J’aimais ça, parce que c’était utile tout en me libérant de pulsions contenues jusqu’ici. Ses cris s’intensifièrent et ses suppliques devinrent véritables au fur et à mesure que ma rage s'exprima. Après plusieurs minutes de pure plaisir, j’arrêtai et la laissai meurtrie, par terre. Son sang avait giclé sur mon pantalon et mon torse, ce qui justifierait amplement mon passage par la salle de bain et le fait que je me tremperais habillé dans l'eau. « Bien. Je te conseille de te soigner un peu durant mon absence. Il se pourrait que je te garde avec moi à l’avenir. J’aimerais vraiment pouvoir te briser de nouveau. J’ai horreur que mes jouets soient abîmés. » Je marquai une pause et la fixai de haut. « Quitte cette pièce et tu n'auras plus de pieds pour te déplacer la prochaine fois. »

[4] Alors que je jouais, j’envoyai un léger signal aux Sorciers présents dans les embarcations. J’avais choisi la plupart d’entre eux pour leur magie. Ils étaient maîtres dans l’art de se rendre invisibles et plusieurs d’entre eux pouvaient devenir impalpables. C’était ce qu’il fallait pour disposer les artefacts sur la Terre Blanche. Ces derniers avaient subi des expérimentations et ils étaient aussi visibles que l’air. La mission était simple : placer les objets discrètement puis, une fois la tâche accomplie, commettre des erreurs pour éveiller la suspicion des Démons. En imaginant une attaque imminente, ils préviendraient le Monarque Démoniaque. Si celui-ci était intelligent, il viendrait en personne afin de vérifier mes intentions. Ses troupes sur la Terre Blanche étaient les plus nombreuses. Il s’assurerait de ne pas perdre le territoire en les commandant directement en cas de trahison de ma part. Une défaite n’était pas envisageable pour un nouveau Roi. Une victoire lui assurerait une plus grande légitimité. Si cela ne suffisait pas, j’avais prévu, de toute façon, de faire une demande qui provoquerait sa venue, tout en m’assurant de tuer quelques Démons. S’il se montrait toujours têtu alors un Sorcier s’occuperait d’exécuter la Rājara auṣadha. C’était le pire des cas. Je ne le souhaitais pas. Je misais également sur la mauvaise entente qui existait entre les deux Vils qui m’avaient accueilli. Le plus calme devait normalement commander l’autre. Le dernier se considérait comme son égal, ce qui frustrait le premier. Aussi, le plus tumultueux était également le plus à risque. Ils devaient savoir qu’Eméliana n’était pas une esclave. Ils me testeraient probablement, comme ils l’avaient fait plus tôt. À moins qu’ils aient déjà convenu de ne pas jouer cette carte. Je sentais néanmoins le désir du rustre pour la jeune fille. Il la voulait et, s’il ne l’avait pas encore demandée, c’était sans doute à cause de l’interdiction de son comparse. Il pouvait craquer. Je n’écartais aucune possibilité. Mon regard se porta sur l’Ange. Elle m’écoutait jouer en pénétrant l’esprit de ses semblables. Ma magie et ma force étaient mises à rude épreuve. Le son du violon m’apaisait. Mon corps occupé par le jeu, je pouvais plus facilement me concentrer sur le reste.

[5] Les traits du Démon se déformèrent sous la surprise. Bien sûr, il se doutait de ma trahison mais ne s’attendait pas à une telle demande, ni à une telle franchise. J’avais noté la manière condescendante avec laquelle il s’était adressé à moi. Il avait cherché à me faire sortir de mes gonds, en supposant que seul l’Empereur Noir pouvait avoir le privilège de s’adresser au Monarque Démoniaque. C’était parfait, précisément ce que je désirais. Je lâchai la ceinture que je maintenais jusqu’ici. Dinah se déplaça, rapidement. Elle sortit la dague que je lui avais prêtée de la poche de ma veste et la planta dans la gorge du Vil. Je souris, mauvais. J’eus également le plaisir de constater qu’un Démon venait de s’échapper par un portail. Nul doute : il était parti prévenir le Roi. Lorsque la jeune femme tourna les yeux vers moi, je fis un léger mouvement de la tête, pour lui signifier de se tenir prête. Dès que le Bhūta Rāja apparaîtrait, elle devrait procéder à la suite : mettre Hébé et les Anges en mouvement et prendre la direction des esclaves qui se rebelleraient d’un même temps. [6]

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Jun Taiji
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Dim 26 Avr 2020, 21:25


Personne n'est à l'abri



« Bhūta Rāja ! » Le Démon était apparu après la formation d’un portail. Aodh le fixa, ce qui eut pour effet de faire trembler d’effroi le Saitāna. « Parle. » fit-il. Il n’aimait pas être interrompu au milieu d’une activité. Il manquait plusieurs Kāmada Byāran mais l’odeur de brûlé qui se dégageait du sol – où lesdits Seigneurs se trouvaient plus tôt – ne suffisait pas à couvrir la puanteur émanant du Monarque Démoniaque. Comme tous étaient obligés de poser les yeux sur lui, cette obsession visuelle avait également un effet amplificateur sur l'odorat. C’était psychologique mais il était impossible de se focaliser sur autre chose. Le Démon eut d’ailleurs un haut le cœur qui arracha un sourire malin au Vil. Malheureusement, la prestance n’avait pas forcément que des bons côtés. Son sujet avait du mal à parler, comme si ses mots s’étaient coincés dans sa gorge. « Hum. » fit le Souverain, avant d’utiliser sa magie pour prélever les souvenirs de l’intéressé. On n’était jamais mieux servi que par soi-même. Ce qu’il vit ne lui plut pas. Il connaissait bien trop les Sorciers. Il ne pouvait pas se permettre de perdre la Terre Blanche, pas à cause d’un Prince de pacotille. « Combien sont-ils ? » « Je… » Il ne savait pas. « À quoi sers-tu au juste déjà ? » demanda le Monarque d’une façon glaciale. Il n’attendit pas de réponse. Le destinataire de la question était bien trop paralysé pour pouvoir s’exprimer. Il finit même par vomir tant l’odeur de son supérieur était pénétrante, prégnante et étouffante. Il réfléchit rapidement. Les Sorciers étaient sept millions. Il y avait trois millions de Démons sur la Terre Blanche pour un total d’environ cinq-cents-milles esclaves angéliques. Il n’avait jamais été très proche du domaine militaire chez les Mages Noirs mais il doutait que le Prince y fût avec trois millions de Sorciers. Ça aurait attiré l’attention de ses généraux bien avant. Ça n’aurait pas été logique pour un voyage diplomatique. Alors quoi ? Était-ce une plaisanterie que de déclarer souhaiter son trône ? C’était impossible, pas après l’attaque de l’Ange. Certains Sorciers étaient fous. Peut-être était-ce simplement le cas de celui-ci ? Un trop plein d’orgueil, peut-être ? À moins qu’il ait très envie de le rencontrer ? Sans doute ne supportait-il pas d’avoir à parler avec un sous-fifre ? Peu importe la réponse, il ne pouvait pas se laisser insulter de la sorte. Il allait le tuer. Ça apprendrait quelques règles élémentaires à ces fourbes de Sorciers. De toute façon, il savait parfaitement qu’il ne valait mieux pas discuter avec lui. C’était en entretenant une conversation avec eux que l’on se faisait manipuler et détruire. Les Mages Noirs n’étaient pas faits pour supporter une action directe et frontale. Il l’attaquerait en arrivant et, s’il survivait, peut-être qu’il lui poserait quelques questions ensuite, pour la forme. Son sort était scellé et si l’Empereur Noir avait quelque chose à y redire, il n’aurait qu’à aller le chercher en Enfer, où il l'exécuterait à son tour. Aodh tourna le regard vers l’Asmodée avant de contempler les Kāmada Byāran restant. « Restez ici. » Il créa son propre portail et disparut à l’intérieur.

Quand il réapparut, il évalua rapidement la situation. Le Prince Noir n’avait aucune escorte, ou presque. Il y avait l’Ange qu’il avait vu attaquer et tuer le Démon, ainsi qu’une adolescente qui paraissait terrorisée et qu’il avait aperçue préalablement dans les souvenirs du Saitāna. Deux fois rien, si ce n’était que le principal protagoniste de l’histoire semblait davantage l’attendre qu’autre chose. Il ne paraissait pas surpris. Ça n’avait aucune importance puisque d’ici quelques secondes il serait mort. Il voyait les liens. Rien ne l’attachait spécifiquement à cette Ange inutile. Cependant, ce n’était pas le cas de la rouquine. À quel point l’aimait-il ? Cette suite d’idées ne dura qu’une fraction de secondes. En vol stationnaire jusqu’ici, il plongea sur sa cible, prenant sa véritable apparence. Sa forme démoniaque était celle d’un animal bleu à trois yeux et au sourire pervers. Il ressemblait un peu à un chat. Il puait toujours autant, un mélange de cadavre humain en décomposition, de vomi, de selle, de tortue morte, d’intestin nécrosé, de durian et de poisson pourri. Contre toute attente, il arriva difficilement et non sans dommage jusqu’aux Sorciers. Rien de trop grave. Il pourrait se soigner dès qu’il en aurait l’occasion, d’après sa première évaluation. Cependant, il se méfiait de son adversaire et de ses dons. Il faisait partie d’un peuple qui aimait créer des effets à retardement. Sa façon de faire eut le mérite d’éveiller son intérêt. Dommage qu’il doive le tuer.

Une fois derrière lui, il lui chuchota quelques mots à l’oreille. C’était un pouvoir compliqué. Il ne pouvait en user à profusion. Finalement, il avait changé d’avis sur son mode opératoire. Il allait faire œuvre de fourberie, lui aussi. Et si le Mage Noir ne relevait pas son défi, il l’attaquerait comme il avait prévu de le faire à l’origine. « Tu peux la sauver en la touchant mais à chaque pas que tu feras vers elle, tu perdras un morceau de ton corps dans une souffrance terrible. Tu peux aussi choisir de ne pas l’épargner. Au bout de trente secondes, elle mourra. Réfléchis rapidement. Le temps est aussi traître que ton peuple, Sorcier. Tic. Tac. » Il fallait bien s’amuser un peu. Il était très loin de se douter que son amusement provoquerait sa première défaite, d’autant plus qu’il avait alors toutes les cartes en main pour réussir. Le corps d’Eméliana subit un déplacement, pour que celui-ci se retrouve à environ six pas. L’aimait-il vraiment ? En bon Sorcier, il l’abandonnerait très certainement. Le Bhūta Rāja avait hâte de connaître son choix. Il reprit une forme humaine sans baisser sa garde.

957 mots
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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Lun 27 Avr 2020, 03:22

[A] - Personne n'est à l'abri  Yzerel10
Personne n'est à l'Abri


Les voyages en navire lui plaisaient assez malgré la traîtrise de ses eaux et les souillures y résidant. Dommage que celles-ci contaminaient des éléments prometteurs ... Neah secouait la tête en observant la ligne d'horizon, tenant son casque sous son bras. Le temps était dégagé, quelques nuages masquant l'astre de temps à autre. Les vastes agitations de ces derniers temps semblaient être retombées au sein du bâtiment. Ils restaient en retrait le temps que le Signal ne soit émis. Ils attendaient. Silencieux. Quelle ironie que, de nouveau, le sud de l'Ileri soit la cible de leur assaut. Le Sud ... Cela lui arrachait un sourire empreint de douleur. Leur dernière entreprise avait eu l'effet escompté. Son envie de sauver les siens avaient été auréolée de succès. Des centaines de captifs redevenus libres, la destruction de plusieurs Portails ... Et le peu de résistance du côté des Démons avait engendré peu de pertes au sein de leurs Soldats. Ce dernier point avait soulevé quelques interrogations au retour. Pourquoi avaient-ils eu si peu de réaction ? Ils avaient eu la réponse peu de temps après. L'évidence de cette réalité avait sauté à leurs yeux. Et si beaucoup se serait horrifiée de cette sombre nouvelle qu'était un massacre ... nombreux avaient-ils été à célébrer cette annonce. Que les Aetheri bénissent les responsables. Ces bonnes nouvelles succédaient à des nombreuses situations désastreuses. Une décision contestable leur était ensuite tombé dessus, venu de l'Apakan lui-même.

Il avait choisi de retourner sur la Terre Blanche, mais en réalisant une collaboration avec les Sorciers. Cette décision avait, à nouveau, scindé les siens en deux. Entre ceux qui trouvait que cette entreprise ne valait pas peine qu'on s'y consacre et ceux qui y voyaient l'Espoir. Dans ces silences glacials, tous convenaient sur une chose ... celle que suivre les Sorciers n'était qu'une entreprise inconsciente. Ils devaient ceci dit serrer les dents. Accepter cet accord, saisissant l'opportunité. Ils ne seraient d'ailleurs pas seuls dans cette délicate entreprise, l'Ordre d'Hébé allait de nouveau être à leurs côtés. Depuis plusieurs mois, l'Empire s'évertuait à leur venir en aide de bien des manières et intérieurement, le Capitaine leur était reconnaissant. Il y avait encore des Guerriers du Bien en ces terres ... Hum. Cela le conduisait à se souvenir de son appréhension quant à la réaction des Magiciens ... avant de se souvenir que cela n'avait que peu d'importance, à ses yeux. Ils avaient longtemps demander aux Mages Blancs de leur venir en aide, de préparer une riposte et de sauver leur peuple, ce qui leur avait valu d'être traités de Vengeurs, les critiquant sur leur choix de poursuivre la lutte ... Autant aller vers des personnes qui leur serait réellement utiles ... Alors, ils étaient revenus. Reprenant leurs navires et dissimulant leur présence. Le regard de leurs ennemis était concentré ailleurs, pour mieux les surprendre. Neah serrait le poing contre sa cuisse, son visage se crispait ... Il se le promettait. Il se promettait réellement de venir reprendre l'intégralité de leur territoire le moment venu.

Capitaine.

Neah se retournait vers l'Imperator, le saluant respectueusement tandis qu'il prenait place à ses côtés. C'était le moment de s'assurer que les hommes et femmes sous ses ordres étaient dans un bon état d'esprit.

Vos yeux vont-ils mieux ?
Oui, les larmes se sont calmées.

L'Ange mis ses doigts sous son oeil valide, se souvenant que l'état de ses yeux quant à l'utilisation de cette nouvelle magie ... avant de prendre conscience du regard scrutateur de son supérieur.

Ne vous inquiétez pas, Imperator. Je ne l'utiliserais pas dans le cadre de cette mission.
Je présume que votre médecin personnel vous a avertis des conséquences ...

Cela arrachait un sourire à l'Ange. Il craignait bien l'éventuelle colère de Mancinia à son encontre s'il n'écoutait pas les recommandations des spécialistes. Elle l'aurait immobilisé sur un lit et ... avec la tenue ... Mince. Il repensait à ... Ça. Ce n'était pas le moment.

... N'hésitez pas à vous servir du reste.

La Canine Blanche était sans doute l'un des meilleurs combattants de Yüerell, mais il n'était pas pour autant démuni au niveau de sa Magie. Il évitait seulement de se reposer sur elle, à l'instar des Humains. Et c'est sans doute pour cette raison qu'on le sous-estimait à ce niveau ... Pourtant, il avait les moyens d'être effrayant en la balayant des rangs adverses. Et si les Vils étaient trop nombreux contre eux, il n'hésiterait pas. Quelque chose traversait alors son esprit, assez puissant et court pour que cela lui permette de comprendre d'instinct.

Notre signal ... C'est ce que nous attendions.

D'un regard de l'Imperator, auquel il répondit par une inflexion de la tête, Neah comprit qu'il pouvait se rendre auprès de ses subordonnés. L'heure était venue. Et le calme se rompit à l'instant même où il reposait son casque sur son nez en laissant ses ailes se déployées, tranchantes avec leurs reflets dorés. Ils donnaient ses dernières instructions sur les quelques instants que durait cette ultime réunion avant cet événement qui les conduiraient vers un nouveau chemin. Cela ne leur prit que quelques minutes pour se mobiliser tous sur le pont de leur bâtiment respectif. Un poing lever vers les cieux fut leur signal de départ.

Ko si lọ pada !

Et d'une impulsion sur leurs genoux, ceux qui se rendaient au combat prirent leur envol. Ce ne serait pas long pour se réunir avec le détachement venu d'Iyora. Ce dernier était parti en même temps qu'eux. Il regardait dans leur direction, tandis que leurs forces convergeaient. C'était le moment. Il hochait la tête en silence, plus pour lui-même que pour autre chose, avant que les Ailes Blanches ne se lance à l'assaut, leurs forces désormais unies.

Post I - 950 mots


[A] - Personne n'est à l'abri  Chriss10
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mar 28 Avr 2020, 07:58



Merry Christmas by Rashed AlAkroka (on artstation.com)

Personne n’est à l’abri

En groupe


RP précédent : Où tu iras, j’irai ; où tu mourras, je mourrai.


Ramiel Vaughan, les mains posées sur le bastingage, scrutait l’horizon. En face, la Terre Blanche les attendait, blessée, meurtrie, ravagée. Des réminiscences du Rimkalàri chatouillaient sa mémoire, désireuses de s’évader de son palais mental. En raison des explorations menées sur Iyora, il n’était pas retourné là-bas. La fébrilité faisait briller ses prunelles, alors que son cœur vibrait de courage. Depuis une quinzaine d’années, les regards angéliques étaient tournés vers la terre de leurs ancêtres, empreints de douleur, de colère ou d’espoir. Jamais ils n’avaient pu concrétiser leurs envies. Même avec le soutien de l’armée magicienne, puissante tant en effectif qu’en génie militaire, ils n’auraient pas eu la moindre chance face aux Démons, sur une île coupée du reste du monde. Les Vils pouvaient se téléporter à l’envi depuis l’Enfer, disposaient d’apparences monstrueuses féroces au combat et les surpassaient largement en nombre. Il aurait été tout simplement insensé de songer à mener un assaut sur la Terre Blanche. Ils ne pouvaient ni s’autoriser à mettre en péril leurs alliés, ni à sacrifier leurs dernières âmes dans une opération suicidaire.

La proposition d’Elias Salvatore avait reconfiguré la partie. L’idée semblait folle, mais la stratégie du Sorcier offrait des perspectives qu’ils n’auraient pas osé envisager autrement. Les Démons étaient affaiblis et le Chasseur promettait de mener des forces armées conséquentes. Il avait été suffisamment transparent pour qu’ils eussent les détails essentiels. S’ils l’avaient décidé, ils auraient peut-être pu prévenir les Diables et grandement contrecarrer ses efforts. La stratégie était calculée, rationnelle, complète ; et elle avait fait naître dans les cœurs un espoir fou, notamment dans celui de leur Roi. Lorsqu’il avait tranché pour une alliance avec les Sorciers, Ramiel avait froncé les sourcils, à la fois écœuré et conscient des risques. Devoir se fier à un Mage Noir était une épreuve. Ils étaient fourbes, perfides et cruels. Qui leur promettait que l’Écorcheur ne retournerait pas la situation contre eux au dernier moment ? Cependant, une décision hiérarchique était ce qu’elle était et il mesurait l’occasion unique qui se présentait à eux. Comme ses semblables, il avait obtempéré. Ils avaient tenté d’assurer leurs arrières, en préparant un repli stratégique vif et efficace, mais rien ne garantissait qu’ils fissent le poids.

Il savait que Hébé avait aussi reçu un message. L’Empire partait de son côté. Les Magiciens n’avaient pas été contactés. Malgré des tentatives de rapprochement durant le bal des Douze Cycles Lunaires, les deux nations semblaient demeurer, par certains aspects, trop antithétiques. L’armée et la Compagnie de Yüerell devaient prendre le sud de l’île. Les Ailés le conserveraient et récupéreraient un quart des Anges présents en Terre Blanche. C’était la contrepartie pour leur implication. Ils auraient voulu plus ; mais il fallait se résigner à ce que leur terre natale souffrît encore de l’occupation étrangère. Ils n’étaient pas en mesure de négocier, de toute façon. Avec ou sans eux, le territoire angélique passerait aux mains des Mages Noirs. Une portion de l’île et de leur peuple, c’était déjà un cadeau inespéré. Les esclaves, libérés de leurs chaînes, se soulèveraient pour les soutenir durant la bataille. Certains soldats demeureraient sur les navires afin de les rapprocher des côtes pendant les combats, pour pouvoir évacuer les rescapés et les blessés le plus rapidement et le plus facilement possible.



Adriel gardait le regard fixé sur l’horizon. Autour de lui, une vingtaine de galions étaient disposés en vol d’oies sauvages ; un large V qui ouvrait la perspective, couvrait les flancs et permettait un repli rapide. Aux yeux du monde, grâce à des artefacts, certains importés du continent et d’autres offerts par les Ygdraës, ils étaient invisibles. Ils se situaient à quelques centaines de mètres des côtes de la Terre Blanche, à l’abri de tous les regards, dans l’attente du signal promis. Ils patientaient depuis plusieurs jours. Il inspira profondément. L’air salé emplit ses poumons. Les voiles murmuraient au vent les secrets des marins. Il tourna la tête pour observer Laëth. Les iris posés sur la ligne indiscernable des plages, elle se tenait droite. Sa silhouette paraissait rigide et inflexible. Elle avait les pupilles claires et le teint frais. Sans la tension qui tirait son dos et sa mâchoire, il aurait presque pu croire qu’elle était la gamine à qui Hena l’avait présenté, sur le bateau qui les menait à Iyora. Une gamine un peu plus sérieuse et surtout, plus concentrée. Il savait que ce n’était qu’une façade. Il y avait un ouragan qui grondait derrière ses orbites. Elle cadenassait. Quinze jours durant, elle avait dû s’y exercer. Il l’avait vue écraser sa peine sous des séances d’entraînement brutales. Elle prétextait que c’était pour ne pas perdre la forme, pour s’améliorer, pour se préparer à la prise de la Terre Blanche. Il n’était pas idiot, mais il ne relevait pas. Le Général Vaughan avait évalué la capacité de chaque soldat à participer à l’opération. Il l’avait jugée apte, et en un sens, elle l’était. Elle n’avait sans doute jamais été aussi efficace que depuis qu’elle emprisonnait la plupart des émotions qui auraient pu l’animer. Elle ne cédait pas et tenait bon. Elle était stable. Elle était différente.



Lorsque le signal retentit clairement dans les esprits, le Général organisa une dernière fois ses troupes. Puis, avec les guerriers venus des Jardins, ils fondirent vers les côtes. Dès qu’ils y posèrent le pied, la surprise des Vils fit tressauter leurs visages infâmes. Les combats s’engagèrent.



Message I – 897 mots

Effectifs angéliques :
- Anges d'Iyora : 200 soldats
- Anges des Jardins : 400 soldats




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Jun Taiji
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Jun Taiji
Mar 28 Avr 2020, 16:31


Personne n'est à l'abri



Aria regarda les Kāmada Byāran toujours en vie. Le Monarque Démoniaque avait donné un ordre clair que ces abrutis de Seigneurs liés suivraient à la lettre. Forcément. « Je vous souhaite une excellente journée à jouer les gentils toutous, en attendant votre destitution lors des jeux. » leur dit-elle avec un sourire méprisant avant de disparaître à son tour dans un portail. Elle repasserait brièvement par ici, pour faire la transition entre les deux espaces. Le tout était d’éviter de se faire repérer. Cependant, les Esprits étaient bavards et, s’ils disaient vrai, il y avait peu de chance pour que les Jardins de Jhēn soit particulièrement protégés. Elle apparut une première fois chez son Ange préféré, juste quelques secondes, le temps qu’il la vît. Elle lui sourit, lui fit un clin d’œil et se transforma en Esprit pour trouver l’Ailé de ses pensées : Kahel. Elle mourrait d’envie d’assister à un phénomène en particulier et, à vrai dire, elle pensa qu’il rajouterait un petit côté dramatique à la situation. En la voyant, il tiqua nerveusement. De longs mois de conditionnement et sa simple présence provoquait son érection, son effroi et sa rage en même temps. Elle ricana. Elle l’appréciait, même s’il n’était plus réellement un homme : il n’était qu’une chose prête à exploser à tout instant. Ses dommages psychologiques semblaient irréversibles et comme il les cachait, personne n’avait pensé à le soigner. Elle créa un nouveau portail et l’entraîna avec elle à l’intérieur. S’il pouvait tuer le nouveau Bhūta Rāja, elle lui en serait reconnaissante. La Dame Rouge était curieuse de la situation qui se profilait sur la Terre Blanche : des troupes d’Hébé à l’est, des troupes angéliques au sud, le fils de Jun quelque part, sans doute en train de vomir ses tripes en attendant le sauvetage salutaire de toutes ces jolies petites Momies que Devaraj et lui avaient récupérées. Ça lui plaisait. Ça lui donnait presque l’envie de sortir de son trop long silence. Peut-être que… Oui, peut-être. À voir.

Quand ils arrivèrent sur la Terre Blanche, l’assaut venait tout juste d’être lancé. Elle fixa le ciel changer légèrement. Il faisait jour et, pourtant, dans ce dernier, un phénomène qu’elle n’avait jamais vu de sa si longue vie se produisit : un assemblage de lune noire et de lune bleue, qui donnait une réplique parfaite du Taijitu. C’était… « Intéressant. » Un homme venait d’apparaître à côté d’elle. Ils l’avaient dit en chœur. Il lui sourit, un sourire dangereux puisque si le Suprême de l’Au-Delà venait à en avoir connaissance, il voudrait sans doute la tuer. Jezekael ne souriait pas avec lui ; peut-être même qu’il faisait légèrement exprès de ne pas le faire, juste pour l’embêter. Peut-être. Ou pas. Mais sans doute. Il disparut. Kahel, quant à lui, s’était immobilisé dès qu’il avait reconnu les ruines de la Terre Blanche. Son corps se mit à subir de violents spasmes. Des visions du passé l’assaillirent. Il revivait le Rimkalàri, l’impuissance qui avait été la sienne quand il était véritablement Souverain. Ses verrous psychologiques commencèrent à céder alors que le ciel changeait. Quelques nuages aux formes douteuses y apparurent, couvrant périodiquement les lunes liées. Le climat se fit plus chaud, moite. Aria leva les yeux vers le ciel lorsqu’elle reçut du sang sur la joue. C’était toujours un plaisir de réunir le Bhūta Rāja et l’Apakan au même endroit. Disons qu’elle n’avait pas été certaine de la réussite de sa petite expérience. Kahel n’était pas le Roi. Pourtant, ça fonctionnait à merveilles. Peut-être le phénomène marchait-il avec les anciens Rois également ? À moins que cette pluie de sang n’ait rien à voir ? Elle s’habilla de nouveau de sa forme d’Esprit, laissant l’homme désespéré s’enfoncer dans sa folie. Avec un peu de chance, il aurait la présence d’esprit de s’en aller avant de tuer des Anges qu’il prendrait pour des Vils. La Collectionneuse n’avait pas l’intention de se battre. Elle allait… observer, simplement.  

Aodh jubilait presque. Rien ne se voyait sur son visage mais il ressentait un sentiment de victoire complète. Vu l’état du Prince Noir, ce ne serait pas aujourd’hui que la Terre Blanche appartiendrait aux Sorciers. Il laissa échapper un rire très bref, presque imperceptible, un rire qui disparut totalement lorsque plusieurs Démons vinrent lui apporter de très mauvaises nouvelles. Il les écouta. Des Anges au sud. Il plissa les yeux, tournant le regard de nouveau vers le Mage. La coïncidence était bien trop belle. S’il était à l’origine de cette attaque… S’il l’était… Il évalua la situation. L’homme n’était plus en état de rien faire. Ce n’était pas l’Ange et la Sorcière qui se trouvaient avec lui qui y changeraient quoi que ce soit. On ne faisait pas repousser des membres avec de la magie blanche aux dernières nouvelles, ou avec un talent certain et du temps. Il le finirait plus tard. Il le torturerait sans doute un peu plus avant, s’il s’avérait que son intuition fût juste. Il passa par un portail pour se retrouver au sud de l’île, rejoint par plusieurs Démons. Il hurla un puissant cri de guerre et chaque être démoniaque utilisa le Reflet de l’Autre pour prendre une forme monstrueuse. La pluie de sang n’y changerait rien : aucun d’eux n’aurait la moindre pitié et ils balaieraient les guerriers et les esclaves au bout de quelques longues minutes de combat. La silhouette du Monarque Démoniaque muta, se transforma et devint gigantesque. Il sentit néanmoins quelque chose en lui, quelque chose qui n’allait pas. Foutu Sorcier. Il plaça ça de côté et attaqua, créant et contrôlant un feu brûlant qu’il envoya sur ses ennemis. Il puait toujours autant et, du fait de sa taille, l’odeur était d’autant plus forte.

934 mots
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Mancinia Leenhardt
Mar 28 Avr 2020, 20:35

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Personne n'est à l'Abri


La mêlée avait été généralisée en quelques instants. Le temps pour les Démons de comprendre ce qui leur arrivait dessus et de saisir leurs armes, tout en employant leur magie. Ils étaient bien préparés à cette éventualité depuis leur dernière incursion et la présence des Sorciers avait accru leur méfiance. C'était inévitable que la dureté de l'opération n'en soit qu'augmentée. Personne ne pouvait s'accorder une confiance mutuelle. Au devant, depuis une dizaine de minutes, autant dire que Neah combattait avec une certaine allégresse. Il n'était pas très concentré de ce qui se trouvait au-delà de sa vision amoindrie, mais il ne pouvait que déceler ces nouvelles lunes scintillantes. Il n'avait, cela dit, pas le temps de s'occuper de tels signes. Il avait une mission. Venu de sa droite avec une célérité impressionnante, un Démon relevait son arme d'hast en sa direction, vers son menton. L'Ange avait eu a peine le temps de bouger son corps vers la gauche que la lame se glissait dans son casque, éraflant la longueur de son visage pour le lui arracher. Volant dans les airs quelques instants, ce dernier eu à peine le temps de toucher le sol que Neah avait reprit position d'un mouvement des jambes, sortant sa langue pour balayer le sang qui coulait vers sa bouche. Un adversaire avec une armure lourde, impossible à transpercer, peu importe les coups. Ce ne serait pas chose aisée. Dans ce cas ... Le Démon avait relâché sa lance pour saisir la masse à sa ceinture, l'abattant, sans attendre en direction de la tête de son adversaire.

Le Capitaine saisi son arme à deux mains, posant sa lame contre son gantelet pour dévier le coup et rabattre le plat de celle-ci contre son épaulière, la faisant glisser tout du long dans un crissement abdominale. Ça avait été si vite. Serelvyrae semblait avoir plus simple d'entrer en activation devant des adversaires proches, le Démon poussant un cri rauque, déstabilisé par un assaut illusoire qui venait vers ses yeux. Saisissant ces quelques secondes de déroute, Neah parvint à glisser la pointe de son arme dans le gantelet adverse. Avec un violent coup de pied dans le genou, ce dernier perdit l'équilibre, stupéfait de se voir dominer par un simple épée et un si petit vermisseau. Quelle erreur. Quelle arrogance bien Démoniaque. Rien de plus simple que de prendre une arme légère à deux mains, contraindre son adversaire à aller au sol et le voir s'effondrer sous le poids de sa propre armure. Sous la pression exercé par son arme, le Capitaine essayait de lui rompre l'os du bras, mais sans succès. Il prit alors le risque de retirer celle-ci de sa prise, conscient que la moindre parcelle de peau était protégée ... Avant de retourner celle-ci et d'enfoncer sa garde dans l'oeil du Démon, l'ouverture étant assez large pour lui permettre de l'éborgner de cette manière rapidement. Aveugle, il serait lent et inutile. D'un geste habile, posant le plat de sa lame contre le casque, la morsure glaciale de Mead eu tôt fait de fragilisé le métal, lui permettant de l'en débarrasser ... Un bon Démon était un Démon mort, le tranchant heurtant bientôt sa gorge pour abréger sa répugnante existence.

La Canine Blanche.

Non, il n'avait pas usurpé sa réputation. Se redressant devant le corps encore chaud de son adversaire, il détourait légèrement la tête, sans quitter les autres des yeux, crachant un peu de sang sur le côté pour l'enlever de sa bouche et regardant d'un air défiant les Démons, soudain hésitants. Il eu un sourire carnassier, le regard rougis du sang qui coulait.

Et bien alors ... ?

C'était une erreur de ne pas essayer de le soumettre tout de suite.

Vous avez peur, hein ?!

Ce n'était qu'un cri pour remettre d'aplomb ses troupes aux alentours, ayant l'effet inverse sur ses adversaires. Neah tendit alors le bras, refermant ses doigts avant de les rouvrir pour créer une onde qui les repoussaient plusieurs pas plus loin, les plus faibles tombant à la renverse. Non loin de lui, un des Soldats de Yüerell semblait en grande difficulté pour combattre tout en défendant des prisonniers, démunis, venus en renfort. Mead n'était pas utile sur la longue distance, dans ce cas ... Il saisit Perce-Vent dans son dos, une Hallebarde issue d'une lignée rare. Il la saisi à deux mains avant de l'abattre. Celle-ci créait un espace vide entre les deux combattants, soufflant le Démon et l'Ange, les séparant. Du sang. Il y avait du sang partout. Peu importait, Neah permis à son collègue de se reprendre. Il se remit sur ses deux jambes, remerciant le Capitaine d'un signe de tête tandis qu'ils retournaient au combat. Je ne dois pas me relâcher. J'ai mes compatriotes derrière moi. Cette mission était réalisable. Oui. Non. A une centaine de mètres apparu ... cette ... Son esprit semblait se déconnecté doucement, électrisé par la puissance émanant de ce Mal dans tout ce qu'il avait de pure. Son apparition créait une sorte de flottement dans l'esprit de chacun, Anges ou Démons. Jusqu'à ce qu'une main s'abatte sur son épaule, ce geste le ramenant à la réalité. Et ce champs de bataille prit des allures sinistres. Folles. Jusqu'à ce qu'une main s'abatte sur son épaule, ce geste le ramenant à la réalité.

On ne se relâche pas, Capitaine.

Neah tournait son visage vers l'Imperator, papillonnant des yeux. C'était cela. Ils étaient au combat et cette vision de cauchemar n'en était qu'une de plus. Il sentait ses membres trembler malgré lui. L'instinct. C'était son instinct qui lui dictait de se montrer le plus prudent possible devant ce qui leur déferlait dessus. Seulement ... Ce n'était pas réalisable. Prenant une grande inspiration, il relevait ses armes.

Je suis avec vous.
Moi aussi.

Neil était apparu à ses côtés, loin d'être dans un meilleur état que lui, hochant la tête dans leur direction. Jusqu'au bout.

Bien.

Ce serait un combat ... Infernal, mais ils ne pouvaient pas fuir. Ils allaient devoir réussir.

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