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 [Q] - Les sources thermales (Daé)

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mar 28 Jan 2020, 23:06



Les sources thermales


Partenaire : Daé
Objectif : Daé et Kaahl sont entraînés dans les sources thermales de l'île de Boraür. Malgré la magie ambiante, aucun d'eux ne pourra utiliser sa propre magie. Ils devront trouver le moyen de retourner chez eux.

Je pris une grande bouffée d’air frais et m’arrêtai un instant, amenant mes bras sur le bord du bassin. Je bus un peu d’eau et restai là quelques minutes. Mon corps, plongé dans le liquide, ne pesait plus aussi lourd. Ça me faisait du bien de ne plus sentir la douleur brûlante. L’eau apaisait. Le seul souci c’est que je ne savais pas m’arrêter. Je bus une nouvelle gorgée avant de m’élancer de nouveau dans le bassin. Les cinquante mètres que représentait la longueur m’avaient paru insurmontables au début. Je faisais alors un aller et retour et n’arrivais déjà plus à respirer. Ce n’était plus le cas aujourd’hui. En plus de mon entraînement, j’avais entrepris de muscler mon corps de toutes les manières possibles et imaginables. La natation en faisait partie. Nager musclait le dos et les bras, les jambes, en plus de faire travailler la respiration. J’étais incapable de m’arrêter avant d’être soit gelé soit complètement cassé. Je nageais, nageais, nageais à n’en plus finir, comme un drogué. Une fois arrivé au bout du bassin, je plongeai dans l’eau et exécutai une roulade. Je pris appui sur le bord avec mes pieds pour repartir, d’abord émergé puis immergé. Un, deux, trois, respiration. Un, deux, trois, respiration. Mon cœur battait dans ma poitrine, comme s’il avait envie d’en sortir. J’étais certain que je finirais par boire la tasse. Ces derniers temps, le sport me servait de véritable catharsis. Mes pensées s’évanouissaient au bout d’un moment. Mes peurs et mes angoisses avaient beau essayer de venir me tourmenter, ma magie avait beau m’appeler dans les ténèbres, elles finissaient par disparaître au profit de l’effort, de mon cœur qui battait à tout rompre et de mon corps qui se sentait imminemment vivant. Je devenais addict. Lorsque je ne m’entraînais pas, parce que je ne le pouvais pas, le sport me manquait. J’en étais arrivé à un moment de mon existence où la mort me paraissait à la fois proche et éloignée. Je devais muer mais ne maîtrisais pas assez la bague. Le temps courrait contre moi et, pourtant, je savais qu’une fois que j’y parviendrais, je ne serais jamais aussi éloigné du trépas. Pieds contre rebord, un, deux, trois, respiration.

Lorsque j’avais commencé le sport, les courbatures m’avaient rapidement rattrapé. Cependant, je détestais renoncer. Je ne l’avais pas fait, malgré les rires de Gustine qui m’avait observé m’asseoir de façon étrange à cause de mes jambes trop raides et douloureuses. Mon corps, qui jusqu’ici me semblait familier, était devenu un étranger, un ennemi. Puis, petit à petit, comme j’avais appris à le maîtriser pour d’autres activités, j’avais retrouvé le contrôle. Seule la fatigue restait, revenant tout le temps pour me montrer que j’avais des limites. J’essayais de les repousser, encore et encore, à m’en rendre malade, à m’épuiser et… je n’avais jamais aussi bien dormi de ma vie. Peu, mais bien. J’avais changé. C’est ce qu’il fallait. Lorsque j’observais mon dos dans la glace et que je contractais, je notais la présence de muscles. Si je voulais être efficace sans magie, c’était le prix à payer : un entraînement intensif, pour être capable de me battre et de supporter le poids des armures, des armes et des boucliers. Je devais être préparé au pire. Le pire, je l’envisageais tout le temps. Il m’obsédait. J’en savais trop, maintenant, pour ne pas y être sensible. Pieds contre le rebord, un, deux, trois, respiration.

Je finis par sortir de l’eau, par me sécher et me rhabiller, grelottant. Mes lèvres étaient bleues. Je ne tardai pas à me téléporter au sein de mon château. Parfois, je courrais après la natation, un bout de chemin en direction de chez moi, essayant d’oublier la douleur. J’étais idiot de m’obstiner. Cependant, aujourd’hui, j’étais trop fatigué. Ma jambe allait recommencer à me tirer et je ne me sentais pas d’attaque à l’affronter, à serrer les dents et à utiliser ma magie pour me convaincre que je n’avais pas mal. J’avais mal. Ça me tuait, à petits feux.

« Gustine ! Je suis rentré ! » J’enlevai mon haut. Je n’avais pas séché mes cheveux et ce dernier commençait à prendre l’humidité. C’était désagréable. « Je vais dans la salle de bain, j’ai envie d’un bain chaud. » Si la vieille Magicienne dut m’entendre, elle ne put me voir. Je n’étais plus sur les terres Magiciennes. J’étais ailleurs, dans ce qui ressemblait à un immense chalet. Par l’une des fenêtres, je pus constater que le paysage était blanc. La neige le recouvrait. Je fis quelques pas, grimaçant un peu à cause de ma jambe. Je remarquai que je n’avais plus du tout l’apparence de mon identité Magicienne. J’étais moi. J’essayai de faire de la magie sans y parvenir. Je me mis à respirer calmement. Difficile de faire pire que la petite escapade que j’avais réalisé en compagnie de mon frère. L’endroit semblait calme et accueillant. J’avais toujours froid. « Il y a quelqu’un ? » demandai-je alors.

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Daé Miirafae
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Daé Miirafae
Jeu 30 Jan 2020, 17:28


Les sources thermales





Musique
« Arrête ça, je vais m’étouffer ! » Daé tenta de reprendre son souffle, mais la neige qui lui tombait dessus sans discontinuer et la tête que faisait Satin face à lui le faisait rire sans discontinuer. Le Cerfeuil d’Od semblait s’amuser à faire apparaître de la neige précisément dans les ouvertures du manteau que le Somnae portait et qui avait été fait par ses parents à l’occasion de son dernier anniversaire.  « J’aimerais beaucoup une couverture chaude s’il-vous-plaît ! Et un pain au chocolat pour Sat’ ! » A peine eût-il finit sa phrase que les deux apparurent. La pâtisserie flottait devant le nouvel ami de Daé qui l’engloutit d’un trait et sauta dans la neige.  « Bon, maintenant, on fait quoi ? Tu m’as montré Guyrhländ et Säpein, on a eu l’occasion de faire deux batailles de boules de neige, de manger un peu, tu m’as présenté ta copine ! Soit on peut aller faire de la musique, mais il faut savoir que j’adore la musique sans savoir en jouer du tout ! Soit on peut faire un jeu de mime ! Soit je peux t’apprendre à coudre. Bon après, il faut savoir que je suis pas méga bon en couture, mais je pense plus que toi ! Loin de moi l’idée de croire que t’es pas bon, mais j’ai cru comprendre que tu avais pas beaucoup cousu dans ta vie. » Le Cerfeuil d’Od hésita. « La musique ? » Il fit non de la tête. « Un jeu de mime ? » Il sembla hésiter et vouloir dire autre chose. « La couture ? » Même réaction qu’avant.  « Un jeu de mime, puis de la couture ? » Satin rua de joie et Daé sourit à pleines dents.  

« Un arbre ? Non… Euuuh, euuh, attends, attends je vais trouver ! Refais le début. Mmmh, une pierre, non c’est…des tatouages ? Attends, mais il est nu là ! C’est Jun ! C’est Jun ! » Satin rua et la neige qui formait la silhouette dénudée de Jun retomba au sol sans bruit. Le Rehla sourit. Il se souvint de ce corps étrangement parfait allongé sur le sol de cette taverne à la température idéale. Là où parfois il s’en voulait de réagir avec autant de niaiserie dès qu’il s’agissait de flirt, là, au milieu de cette neige, il se sentait étonnamment à l’aise avec ça. Le temps était agréable et Daé ne comprenait pas pourquoi, mais depuis qu’il avait une fois évoqué l’idée, Satin semblait faire apparaître des pains aux chocolats toutes les deux à trois minutes.  « Du coup, il y a moyen d’avoir un lieu où faire de la couture s’il-vous-plaît ? »

La soirée continua et Daé finit par s’affaler dans un gros fauteuil moelleux et à expliquer en s’endormant à moitié que le point de croix avait assez peu d’intérêt et que ses parents lui avaient expliqués qu’il était un peu passés de mode à Nementa Corum du moins. La respiration des deux amis se faisaient plus profonde et lourde au fur et à mesure qu’ils sombraient dans un sommeil rempli de rêves splendides.

L’impression de faire le point. Des rêves qui parlaient de Lua Eyael, de sa vie future, de sa vie passée, de sa famille. Des rêves qui parlaient de sa lignée. Une lignée qu’il n’avait encore que peu connue, il savait que les Miirafae faisaient partie des grandes familles Rehlas, mais il savait surtout que beaucoup d’entre elleux étaient dispersées aux quatre coins des terres. Peut-être même qu’il avait une tante qui dirigeait les Alfars. Le saurait-il un jour ?
Des images troubles, mais pas troublantes. Le subconscient du Somnae les accueillait avec une forme de calme. Jamais peut-être ne s’était-il senti aussi bien. Il se réveilla et vit ses parents, sa mentor actuelle et il passa longtemps à voir au milieu de la pièce chaude dans laquelle il s’était assoupie une arche étrange.

Il se réveilla à nouveau, son esprit attiré par une voix qui semblait être dans le chalet. Il prit le temps de s’étirer, demanda si c’était possible d’avoir un thé à la bergamote qui apparut précisément à la bonne température entre ses mains et il sortit de ce qui semblait être une grande pièce à vivre avec sur la table des aiguilles à coudre qui semblaient ne pas pouvoir être utilisées pour se piquer les doigts. Satin, le Cerfeuil d’Od baissa la tête pour passer le cadre de porte et le suivre, quelques lumières dansaient sur ses bois.
Face à lui une personne tatouée sur la moitié du visage, à la peau sombre et qui lui semblait terriblement attirante. [b"> *Sérieusement, c’est quoi cette manie qu’ont les gens beaux à apparaître dans mon quotidien ?!* pensa-t-il fugacement. Le nouvel arrivant semblait fatiguer, alors il dit à haute voix en souriant :  « J’ose demander quelque chose pour détendre notre nouvel ami ? » . On lui avait appris à ne pas prendre les gens pour ami si facilement, mais ici, il en avait envie. Deux gros fauteuils et des couvertures apparurent et Daé sourit. « Je sais pas vraiment, vraiment où on est, mais bienvenue ! »

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mar 11 Fév 2020, 22:46




J’inspirai en admirant les lieux. Cela ressemblait à un chalet. Par l’une des fenêtres je pouvais voir un paysage enneigé. Pourtant, il ne me semblait pas être sur les Terres Magiciennes. Cela tenait bien plus de l’intuition que de la connaissance pure. Le territoire était vaste et je n’en maîtrisais pas tous les recoins. La situation était préoccupante mais, curieusement, je n’étais pas si inquiet que ça. De même, je ne ressentais plus autant de chaos à l’intérieur de moi. L’endroit m’avait apaisé en un rien de temps et sans avoir envie de m’amuser joyeusement, certaines choses qui n’avaient cessé de me hanter depuis les derniers mois ne me semblaient plus si horribles. Néanmoins, malgré tout, ma nature profonde me soufflait qu’il serait bon de rester prudent face à l’inconnu. Je voulus préparer ma magie à agir au cas où. J’écarquillai soudainement les yeux. « Non… » Je tendis la paume de ma main devant moi et plaquai mon index sur mon pouce de façon à créer de la toxine botulique. C’était un don que je possédais depuis mon enfance, et qui m’avait d’ailleurs plus d’une fois aidé à empoisonner les individus qui m’importunaient et cherchaient à freiner ma progression. Rien. Je fronçai les sourcils quelques secondes avant de laisser retomber ma main sur ma cuisse. Était-ce si important ? Oui. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Ce n’était pas le Ma’Ahid. Je connaissais les effets que me faisaient les Humains : perte de ma magie, bien sûr, mais aussi baisse de tension, migraine, sueurs froides. Plus je me renforçais, plus je pouvais faire face. Néanmoins, ce n’était jamais agréable. Actuellement, je ne ressentais rien de semblable. J’allais parfaitement bien, en laissant de côté la disparition de mes pouvoirs.

Je n’avais pas d’arme sur moi et mon haut était maintenu par mon autre main, toujours humide. J’inspirai encore et expirai tout de suite après. J’avais toujours froid, malgré une température ambiante plutôt douce. Ma chair de poule passait cependant en second plan. Même si j’avais l’intime conviction qu’il ne m’arriverait rien, je ne pouvais pas dégager la logique qui me tenait à cœur si facilement. À moins que je ne sois sur… Oui, l’hypothèse se tenait parfaitement. Gustine m’avait raconté que la magie personnelle sur l’île de Boraür disparaissait au profit d’une magie ambiante qui répondait aux moindres désirs de ceux qui en foulaient le sol. Je ne pouvais en être certain mais le climat neigeux et mon incapacité à utiliser mes pouvoirs étaient des éléments qui pouvaient fonder la théorie.

J’allais formuler une demande à haute voix lorsque mon regard se posa sur un jeune homme. Sans doute était-il ici pour me servir. Je souris à cette idée, sans pour autant en ressentir un plaisir malsain. Savait-il masser ? Je le fixai, essayant de déterminer son âge. Ce n’était plus un enfant, ni même un adolescent. Il n’avait pourtant pas l’air si vieux. Il semblait encore naïf, candide. L’animal qui était avec lui servit à corroborer mon hypothèse. Un Cerfeuil d’Od. La vieille Magicienne me les avait décrits en long, en large et en travers. J’étais donc sur l’île de Boraür. Pourquoi ? Aucune idée. Je ris lorsqu’il parla de me détendre. Finalement, il avait de la suite dans les idées. Un massage… Ou un fauteuil oui, pourquoi pas. Je m’avançai en boitant. La tension que j’avais accumulé avec le sport retombait progressivement et m’enrouler dans une couverture chaude me ferait du bien. Au pire, je risquais de m’endormir. Quant à lui… Qu’était-il ? Une sorte de lutin ? Un ami du Cerfeuil ? Un genre de serviteur qui attendait ma venue ? Sa deuxième réplique m’indiqua qu’il n’était pas un habitué des lieux.

Je m’assis et bougeai un peu mes articulations avant de m’incliner vers le dossier. Je poussai un soupir de satisfaction et me couvris. La texture de la couverture m’arracha un sourire. « Vous n’avez pas l’air bien préoccupé par la situation, pour quelqu’un qui ne sait pas où il est exactement… » lui dis-je avec une voix étonnement basse et douce. Je me sentais étrangement bien, même la douleur de ma jambe me semblait disparaître petit à petit. Je me demandai à quel point ce lieu était magique. « Vous êtes là depuis quand ? » le questionnai-je. Le fait que je ne puisse utiliser ma magie m’interdisait de déceler son identité. Je n’aimais pas ça. En temps normal, cependant, les choses m’auraient inquiété davantage. Plus le temps passait, plus les personnes qui pouvaient cadenasser leur esprit en ma présence étaient rares. « Votre nom ? » lui demandai-je. Je n’avais pas encore envisagé de me créer une identité sous ce visage particulier. Il le faudrait. Je ne pouvais pas me présenter comme étant Kaahl Paiberym. Peut-être était-ce là l’occasion d’utiliser mon véritable prénom et mon vrai nom. « Ârès Taiji. » lui dis-je. C'était une sensation étrange que de le prononcer à voix haute pour me désigner moi-même.

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Daé Miirafae
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Daé Miirafae
Lun 06 Avr 2020, 19:45


Les sources thermales


Musique



Les longs cheveux blancs de l’étranger lui tombaient jusqu’aux épaules et sa peau matte semblait douce et chaleureuse. Daé ne comprenait pas le message que souhaitaient lui faire passer les étoiles en lui faisant rencontrer tous les plus beaux hommes de terres du Yin et du Yang, mais ce qui était sûr c’est que cela arrivait. En face de lui, le nouvel arrivant était indéchiffrable. Il semblait tout à la fois frustré et rassuré, ce qui était rassurant c’est qu’il ne paraissait pas à Daé sentir de l’hostilité à son égard. En même temps, qui pourrait être hostile quand il neigeait si délicatement dehors ? Sans savoir pourquoi, le Somnae sentit soudain sa vue se brouiller, il vit du sang sur la neige, il se souvint de cette scène où des Alfars planifiaient des meurtres en série, mais à peine y pensa-t-il, qu’il sentit la couverture devenir encore plus douce et agréable autour de lui. Ce n’était apparemment pas le moment de penser à ça.

Il prit une grande inspiration pour se calmer respirant l’odeur apaisante d’un feu de bois qu’il n’avait pas encore remarqué. Il murmura quelque chose en regardant ses mains vides et une tasse rouge et blanche apparut dégageant une forte odeur de cannelle. Il sourit à pleines dents à celui qui était maintenant assis en face de lui. L’air toujours indéchiffrable.

« Bah vous non plus !! » lui répondit-il lorsque l’inconnu lui fit remarquer qu’il ne semblait pas bien préoccupé par la situation. Le jeune Rehla éclata ensuite de rire joyeusement, apaisé par l’ambiance confortable qui se dégageait. Il tendit sa tasse de thé à l’homme aux cheveux blancs et lui sourit pour lui en proposer en silence. Un temps passa avant que Daé ne rende compte qu’on lui avait posé une question. « Oh ça doit faire une heure ! Je me suis amusé dans la neige avant et après je suis arrivé ici ! Et toi ? » Il réfléchit une seconde. Si cette personne était aussi belle et imposante, si elle dégageait autant d’assurance et qu’elle était aussi indéchiffrable, peut-être que le tutoiement n’était pas de mise. Il se maudit intérieurement. « Enfin, et vous ? Et toi ? Je sais pas ! Haha ! Je suis vraiment désolé, décidément, je suis pas bon avec ça hein. Il me faudrait, je sais pas, un manuel des relations sociales avec les inconnu.e.x.s ! » A peine eût-il fini sa phrase qu’il vit un livre apparaître sur une petite table à côté de lui avec le titre suivant.

Manuel des relations sociales avec les inconnu.e.x.s


« Oh bah oui ! Je suis bête ! C’est qu’ici ça marche ! Bon je le lirai plus tard hein ! Je veux pas t’embê…vous embêt…je veux pas qu’on s’embête avec ça maintenant ! On est bien là non ? »

Un temps.

« Moi c’est Daé ! Enchanté ! Taiji ? J’ai déjà entendu ce nom non ! Vous avez…Taiji…Taiji…Mais je suis sûr de le connaître ! » Daé était sûr de l’avoir déjà lu plusieurs fois, même à maintes fois, ou de l’avoir déjà entendu. Il réfléchit un moment avant d’entendre dans sa tête ses parents parler de politique sorcière. Ayant leur identité officielle à Nementa Corum, il avait souvent entendu son père et sa mère discuter de politique pendant des voyages ou des repas à Lua Eyael. Soudain un nom lui revint ! « Oui ! C’est le nom d’un ancien Empereur noir, non ? Ou d’un des Chanceliers des Ténèbres ? Ou les deux…je sais plus… Vous êtes de la famille ? » Daé sirotait son thé à la cannelle sans penser une seule seconde qu’il était peut-être en train de s’adresser à un proche d’un Chancelier des Ténèbres et que peut-être cela lui coûterait la vie dans quelques secondes, ou peut-être que cela coûterait la couverture de ses parents, mais, remerciant sa bêtise juvénile, il ne s’en rendait pas compte. Il attendit donc la réponse en regardant celui qui s’appelait Ârès Taiji dans les yeux, impressionné par son calme et ce qu’il dégageait.

« A part ça, maintenant que vous en parlez, vous savez comment on fait pour revenir à la maison ? Parce que je m’amuse bien, mais j’ai les cours plus tard et j’ai pas envie d’arriver en retard. » Et encore une fois, une information qu’il aurait peut-être fallu taire. Mais l’ambiance était tellement cosy..



737mots

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 06 Mai 2020, 14:05


Un fin sourire finit par germer sur mon visage. Il n’était pas réellement adulte ou, du moins, il avait gardé une âme d’enfant. Je pensai quelques secondes que la vie la lui arracherait un jour. En attendant, il était rafraîchissant. Malheureusement, il n’était pas tombé sur la bonne personne. J’étais à peu près certain de pouvoir l’étrangler sans trop de mal, pour faire disparaître la lueur qui s’incarnait dans ses yeux. Cette lueur ci, je l’avais perdue des décennies auparavant. Les Sorciers n’avaient qu’un sursis bref, contrairement aux Magiciens qui restaient dans les bras de l’enfance plus longtemps, insouciants. Je pris néanmoins la tasse et sentis son parfum. « J’aimerais des biscuits à la cannelle pour aller avec. » murmurai-je, ce qui eut pour conséquence de faire apparaître une coupelle, remplie jusqu’au bord. J’en pris un et croquai dedans, avant d’en proposer à l’homme-enfant. Il parlait beaucoup, ce qui était avantageux puisque ce n’était pas spécialement mon cas. « Vous vivez dans une grotte, c’est ça ? » finis-je par demander, après l’avoir observé un instant. Je le taquinais, même si le fait qu’il ne connût pas les Taiji m’étonna. Il y en avait partout, même là où certains n’auraient pas souhaité les trouver. « Vous ferez des recherches, lorsque vous retournerez chez vous. » C’était d’ailleurs surprenant que les seuls exemples qu’il ait cités soient des Sorciers. L’hypothèse la plus probable était qu’il fût un habitant de Ranaghar, sur le Continent des Glaces. Cependant, même ainsi, il aurait dû connaître la Dynastie en question. « Pour vous répondre, oui, c’est le nom d’un ancien Empereur Noir, Jun Taiji. Ce n’est pas le seul Taiji à être monté sur le trône et encore moins parmi les Chanceliers des Ténèbres. Ce que je dis est valable pour toutes les races. » Je bus une gorgée, peu disposé à lui répondre concernant mes ancêtres. « L’Impératrice des Deux Rives est une Taiji, par exemple. » Il y avait de ces familles qui transcendaient les différences raciales. Les cousins éloignés se battaient entre eux tant leur différence était grande. Taiji ou non, placer un Sorcier et un Réprouvé dans la même pièce faisait bien vite oublier les liens de parenté. Je pris un nouveau biscuit. « Mais peu importe mon nom. La valeur d’un individu ne devrait découler que de ses actes, et non d’une quelconque appartenance familiale. » Un autre. C’était délicieux. Pour varier, je trempai la sucrerie dans mon thé.

« Comment faisons-nous pour sortir d’ici ? » demandai-je. Un petit papier apparut alors devant moi. La réponse était notée dessus. Je lus. « Ah. » Ça n’avait rien de palpitant. Pour autant, étais-je réellement prêt à faire ça ? Peut-être n’était-ce pas la seule façon de partir, après tout. « Dîtes-moi, Daé, quel âge avez-vous ? » Je souris, étonnement calme. « Parce que, d'après mes informations, pour retourner chez nous, il nous suffit de nous embrasser sous le gui, là-bas. » Je lui désignai la plante en question d’un geste de la main. « Peut-être y a-t-il une autre solution si celle-ci vous semble trop affreuse. » Je reportai mon attention sur mon thé. « À quelle vitesse le temps passe-t-il ? » questionnai-je. J’eus aussitôt la réponse. « Intéressant. » Je pris une grande inspiration et posai ma tête contre le dossier du fauteuil. Mes yeux, eux, se dirigèrent vers mon interlocuteur. « Ne vous inquiétez pas trop pour vos cours. Personne ne devrait remarquer votre absence. »

Au prix d’un certain effort, je me relevai. Je posai la tasse vide sur la table basse. « Je ne sais pas pour vous mais, moi, je n’ai pas envie de rentrer tout de suite. J’ai vu qu’il y avait une source d’eau chaude dans la cour intérieure du chalet. J’allais me laver après ma séance de sport avant de me retrouver ici alors ce sera parfait. » La neige tombait doucement et fondait dans l’eau. La différence de température faisait s’élever des volutes de fumée. Je le voyais d’ici. « Si vous voulez, vous pouvez venir avec moi et m’en dire plus sur vous. » De toute façon, même si je ne le formulais pas ainsi, tant que je ne serais pas disposé à l’embrasser, nous resterions tous les deux ici. Je pliai la couverture avant de la poser sur l’assise. « Comme vous voulez. » Sur ces mots, je tournai les talons et me dirigeai vers l’extérieur. Torse nu, je regardai un instant les flocons. J’aimais beaucoup la pureté de l’hiver, depuis un endroit chaud et confortable. Les temps froids étaient aussi salissants, ce qui me faisait préférer le printemps et l’été. Pourtant, ici, rien n’était terreux. Le sol était composé de plantes et de petits chemins de pierres taillées ou de carreaux de bois. C’était joli, calme et, forcément, reposant. Un léger frisson pressa mes pas vers le bassin. J’enlevai la totalité de mes vêtements, demandai que ces derniers disparussent et entrai dans l’eau en poussant un soupir de plaisir. Je m’installai contre un rocher. Ça me rappelait curieusement notre rencontre aux Sources, avec Laëth.

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Daé Miirafae
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Daé Miirafae
Dim 10 Mai 2020, 00:00


Les sources thermales



« Non ! Je vis dans un studio ! Dans un immeuble avec d’autres étudiants ! » Lui répondit Daé sans se rendre compte un seul instant de l’ironie douce, mais évidente présente dans les mots de son interlocuteur. Non content d’être naïf par habitude et jeunesse, Daé le devenait encore plus lorsqu’il était impressionné. Et il l’était. Jun Taiji. Daé enregistra précieusement son nom dans son esprit, il le connaissait, mais avait envie de se renseigner plus sur lui. Déjà parce que son interlocuteur le lui avait demandé et qu’il avait envie de lui plaire et ensuite parce que, sans trop savoir pourquoi, il sentait que cette personne avait un lien avec lui.

Daé souriait assez apaisé, dans son fauteuil confortable. Ponctuellement, il avançait la tasse à ses lèvres et regardait juste les longs cheveux de l’enfant Taïji en face de lui. Il n’arrivait pas à savoir ce qu’il pensait de lui. Il aurait adoré le savoir, mais tout en ayant aucun de ces instincts qu’il avait parfois sur les gens, il trouvait cette personne particulièrement impénétrable. Il avait tout de même une impression, en toile de fond, l’impression que cette rencontre allait durer pour toujours. Le Somnae avait la sensation que ce chalet allait les revoir et les revoir encore. Etrange, pour une première rencontre avec un inconnu. D’autant plus étrange que cette pensée arriva au moment précis où Ârès demanda au lieu comment sortir d’ici et posa une question qui désarçonna le Rehla. « 21 ans ! Et vous ? » Le vouvoiement semblait être passé de rigueur, le jeune adulte aux cheveux blancs s’y était fait. Il avait appris une chose en écoutant ses maître.sse.x.s parler en Lua Eyael : ne jamais se fier à l’apparence des gens pour déterminer leur âge. Il avait discuté avec des Rehlas centenaires qui semblaient être dans leur prime adolescence et avec des apprenti.e.x.s qui semblaient avoir vu les siècles défiler, mais qui n’avait encore que quelques dizaines d’années. *Peut-être qu’il a plus de mille ans !* ironisa Daé dans sa tête. Cette idée le fit rire. L’idée que les deux êtres présents aient neuf-cent septante-huit années d’écart le fit sourire. Il ne le cacha pas. Même si Ârès ne saurait sûrement pas d’où venait ce sourire. Mais son joyeux rictus s’effaça extrêmement vite pour se transformer en bégaiement à peine sonore alors que le rouge lui montait aux oreilles. La solution de sortie était à la fois le rêve unique et le cauchemar ultime de Daé en ce moment. Il se dit clairement qu’embrasser la personne en face de lui était jouer plusieurs catégories au-dessus. Et il tenta de se rappeler que ce baiser n’aurait aucune conséquence. Alors qu’il finissait de bégayer sans réussir à répondre, la situation ne fit qu’empirer à l’intérieur de sa tête lorsque son futur partenaire de baiser annonça aller se délâsser dans les sources présentes à quelques pas de la bâtisse dans laquelle ils traînaient depuis…un certain temps maintenant. Évidemment qu’il allait venir.

Il sortit. A la fois pressé et stressé. Et alors qu’il demanda à demi-voix que ses vêtements disparaissent et soient mis dans un endroit où il pourrait les retrouver chauds, il regarda la musculature fine et dessinée d’Ârès. Sa propre nudité n’avait jamais dérangé Daé, quoiqu’il fut relativement maigre et que sa musculature semblait sèche et peu présente, mais le corps nu en train de se plonger dans l’eau fumante de son compagnon du jour le laissait tout sauf indifférent. Effrayé du fait que ça puisse se voir, il avança lui aussi dans l’eau.

« A part ça, je vous ai pas répondu ! Mais je vous embrasse quand vous voulez hein. Enfin, pas là, mais…sous le gui…le houx…le gui ou le houx ? Enfin je veux pas vous retenir là. Mais je m’ennuie pas hein !! Vous avez compris ? Vous avez compris je pense ! » en chuchotant : « Calme-toi, Daé. »

L’eau chaude commença à faire son effet et à détendre les muscles du Rehla. Il se dit, son esprit s’égarant complètement de la situation l’espace d’un instant, qu’il ne prenait pas assez de temps pour se détendre et que ses trapèzes le lui faisaient sentir actuellement. Son visage se décrispa, le stress de la situation partit tranquillement. Il commençait à s’habituer à la fois à sa maladresse et à la présence intimidante de son ami. Son ami ? Pourquoi ce lieu avait tendance à enlever toute idée de danger de la tête du Rehla ? Il ne le savait pas, mais aimait ça.

« Vous parlez de moi alors ? Que dire hein ! Je suis étudiant ! J’adore les étoiles ! Mes parents sont tailleurs et j’aimerais en faire mon métier ! Mmmh, de quoi je pourrais vous parler ? » Un mot apparut dans la main de Daé qui eut le temps de le lire juste avant qu’il ne commence à se désagréger dans l’eau chaude et relaxante des sources ! « Oh vous jouez du piano ! Vous devez aimer la musique, non ? C’est drôle, je me rappelle d’une comptine que mon père me chantait parfois en cousant ! Peut-être que vous la connaissez ! Attendez…comment elle va déjà ? »

Daé murmura quelques notes comme pour retrouver la mélodie et se mit à chanter. Il ne savait pas pourquoi cette comptine lui venait maintenant. Il ne savait pas que son père avait, sans le vouloir, dû lui la chanter à un moment précis pour qu’à ce moment précis il la chante à la personne qui partageait les sources avec lui. Sans savoir tout cela, sa voix, ni entraînée, ni inaudible, commença à chantonner la comptine qui lui revenait en tête.

« Les Alfars veulent dicter les lois,
Mais ce qu’ils ne savent pas c’est que ce sont les Sorciers qui les conçoient.

Les Anges veulent sauver les âmes
Mais ce qu’ils ne savent pas c’est que ce sont les Sorciers qui attisent les flammes.

Les Démons veulent détruire
Mais ce qu’ils ne savent pas c’est que les Sorciers souhaitent les détenir.

Les Evershas sont loin d’être malins
Et ce qu’ils ne savent pas c’est que les Sorciers ne font qu’un.

Les Humains sont peut-être les premiers-nés
Mais ce qu’ils ne savent pas c’est que les Sorciers veulent les condamner.

Les Magiciens sont vraiment niais
Mais ce qu’ils ne savent pas c’est que les Sorciers peuvent les broyer.

Les Ondins se croient la meilleure des nations
Mais ce qu’ils ne savent pas c’est que les Sorciers veulent les mettre à cuire à court-bouillon.

Les Sorciers sont peut-être fiers
Mais ce que vous ne savez pas c’est que les Sorciers influencent les ères.


…Vous la connaissez ?! » Le sourire de Daé, d’avoir chanté et évoqué ses souvenirs était immense et il regardait Ârès en oubliant sûrement les peurs que ce dernier avait pu lui provoquer il y a quelques instants.

987 mots sans la chanson écrite par Toupinou
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 10 Mai 2020, 14:43


Lorsque Daé restait silencieux, j’avais tendance à en oublier jusqu’à sa présence. Cela faisait de lui un compagnon discret. Je lui avais répondu la vérité concernant mon âge : je n’en avais aucune idée. Lorsque j’avais compris être éternel, les considérations de temps ne m’avaient plus hanté. Celui-ci était devenu un outil et non plus un ennemi. Il me servait à concevoir mes stratégies. Les choses étaient devenues à la fois plus simples et plus compliquées. Plus simples puisque la plupart de mes détracteurs politiques vieillissaient. Logiquement, ces derniers mourraient également avant moi. Je pouvais, en jouant avec ce même temps, implanter des idées et conditionner sur le long terme, en douceur. Je n’étais plus pressé. J’avais le temps et de mon âge avait germé une certaine patience. Si ce n’était pas demain, ce serait après-demain. Mon caractère pointilleux m’empêchait néanmoins de procrastiner. J’aimais les choses claires et nettes, prévues et calculées, ce qui ne m’empêchait pas, parfois, comme maintenant, de me laisser aller à l’inconnu.

Comme j’avais posé la tête sur un rocher, je la redressai lorsque j’entendis les paroles de mon interlocuteur. Un fin sourire apparut sur mon visage. Son inexpérience m’amusait beaucoup. Il était facilement impressionnable et j’étais certain de réussir à le manipuler aisément Je n’en avais néanmoins pas envie. L’endroit calmait mes tendances maléfiques et, de toute façon, je n’en voyais pas du tout l’utilité. Je m’amusais rarement à me servir des individus ou à les traumatiser sans raison. Ma mère devait penser à me renier fréquemment tant mon chaos était organisé. Je grimaçai en pensant à cette femme et à son corps que j’avais dû prendre. Ça me dégoûtait, d’autant plus parce que j’étais moi-même parent. C’était comme si je me présentais à l’une de mes filles en lui annonçant qu’elle devait coucher avec moi parce que le Destin l’exigeait. Jamais je ne pourrais. « Si vous voulez qu’on sorte d’ici, il faudra bien de toute façon. Cela dit, je suis rassuré de connaître votre âge, vous me sembliez vraiment jeune. » Ce n’était pas uniquement physique. Son comportement était candide. « Vous avez déjà embrassé quelqu’un au moins ? » S’il me répondait que non, ça ne m’étonnerait pas. Il y avait un début à tout, même si je n’étais pas certain d’être le candidat idéal pour ça. Il aurait sans doute préféré le faire avec quelqu’un de plus important à ses yeux. Comme ça ne semblait pas le déranger, je ne fis aucun commentaire, l’écoutant simplement parler, beaucoup. « Cet endroit est incroyable. » fis-je remarquer à voix haute. Aussi incroyable que dangereux. En l’observant un peu plus, je remarquai un côté rêveur chez lui. Il me paraissait avoir la tête dans les étoiles, oui, loin de la complexité du monde. Il me faisait sans doute le même effet que Laëth au début. La jeune femme avait néanmoins pris en maturité depuis, même si elle avait un côté enfantin qui me forçait à la chérir malgré moi. J’étais toujours plus aimable avec les enfants. C’était presque instinctif. Il me fallait néanmoins oublier cet aspect là chez lui parce que, vraiment, je n’embrassais pas les adolescents. Ceux qui le faisaient me répugnaient.

Je l’écoutai chanter. Je connaissais la comptine en question qui montrait d’ailleurs, d’après moi, le plus gros problème des Sorciers : se penser meilleurs que les autres. Ça aurait sans doute été aussi mon cas si je n’avais pas eu une scolarité à Basphel et si, bien sûr, je n’étais pas devenu espion dès l’adolescence. À force de vivre chez les Magiciens et de me comporter comme un Magicien, j’avais pris conscience d’un certain nombre de choses. Il n’y avait pas foncièrement de peuples supérieurs à d’autres. Chacun avait ses faiblesses et ses forces. Seulement, la grande différence résidait dans la gestion de ces peuples. Certains n’avaient aucun poids ou presque sur le jeu politique mondial, d’autres en avaient beaucoup. Plusieurs facteurs entraient en compte, au-delà de la nature même de chaque race : la démographie, l’administration des ressources, les alliances, l’intelligence des monarques. Du moins, c’était ce que je croyais avant de rencontrer Devaraj ou même de parler à mon père. Depuis, je savais mon Destin glorieux, du seul fait de ma naissance. C’était écrit. Je n’aimais pas y penser. Me considérer comme intouchable jusqu’à un certain point endormirait mes sens et causerait ma perte. Je les voulais affutés, peu importe ce que les Ætheri avaient prévu pour moi. Je n’étais pas le seul à être né de l’Oracle du Chaos.

« Vous n’êtes pas un Sorcier mais chantez des comptines destinées aux Sorciers. » fis-je remarqué lorsqu’il eut fini. Je savais qu’il n’était pas un Mage Noir. Il n’en avait ni le comportement ni la connaissance. Qu’était-il, alors ? De plus, il n’avait aucun moyen de savoir que j’en fusse un non plus. J’étais sûr de moi lorsque j’avançais qu’il était encore ingénu. Il ne dégageait rien de particulier et, honnêtement, si ses paroles ne m'avaient pas semblé si étranges, sans doute ne me serais-je jamais intéressé à lui. La partie concernant les Démons et les Sorciers me fit néanmoins sourire. Il n’avait pas idée. « Mais oui, je la connais, comme un certain nombre de chansons. Je joue beaucoup de mon instrument et m’intéresse à plusieurs cultures différentes. Dans le domaine artistique, mais pas seulement, je pense que chacun peut apporter aux autres. » Je me tus un instant. « J’ai des enfants aussi, même si je ne leur chanterai jamais une telle chose. » Je préférais former leur esprit à la critique, afin qu’ils se forgent eux-mêmes leurs opinions. Les exposer à plusieurs points de vue contradictoires les obligerait à réfléchir.

Après quelques minutes supplémentaires à me détendre, je finis par me relever. « Allons-y. » dis-je, en sortant de l’eau. « J’aimerais être sec. » L’eau présente sur mon corps disparut. Même mes cheveux séchèrent en un rien de temps. « Et une serviette. » Celle-ci apparut autour de ma taille. Cet endroit était parfait. En admettant que je demandasse à voir Adam, celui-ci apparaîtrait-il devant moi ? Je n’allais pas essayer. Le risque qu’il nourrît un appétit soudain pour Daé était bien trop grand. Je soupirai et fis signe au concerné de me suivre. Je me plaçai sous le gui. Ce sort de délivrance me laissait perplexe. Qui était assez tordu pour obliger des gens à s’embrasser ? « N’oubliez pas de bien étudier en classe. Je vous interrogerai sur les grands noms si on se revoit un jour. Vous aurez intérêt à savoir. » fis-je avec une voix ferme qui laissait tout de même percer une légère espièglerie. J’étais pourtant sérieux. Je riais surtout en m’imaginant l’attacher à une chaise de bureau et à l’y laisser jusqu’à ce qu’il soit capable de me réciter les grandes dynasties et les rois et reines passés et présents. Je finis néanmoins par me pencher vers lui pour joindre nos lèvres. Lorsque je me redressai, j’étais exactement à l’endroit où je me tenais avant mon départ. Seuls mes vêtements avaient changé.

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Daé Miirafae
Ven 15 Mai 2020, 13:54


Les sources thermales




Daé acquiesça de la tête lorsqu’Ârès lui demanda s’il avait déjà embrassé quelqu’un. En réalité, il avait même déjà embrassé une bonne partie des gens de sa classe, parce que malgré sa niaiserie et son côté candide et incrédule de tout ce qui lui arrivait, sa gentillesse et sa passion pour sa mission sur ces terres débouchaient souvent en de longues conversations qui finissaient par rappeler la nécessité de se toucher tant qu’on le pouvait. Alors Daé avait passé des nuits entière à toucher, à découvrir des peaux pâles de ses camarades Rehlas qui le lui rendaient bien. Pourtant ce baiser le stressait quand même terriblement, mais l’odeur de chaleur qui montait des sources avait fait son effet apaisant.

Le temps de la chanson s’était écoulé avec sérénité, Daé ne s’était pas rendu compte de la personne à qui il avait chanté cette comptine et il ne s’était rendu compte que d’un centième de ce qui était passé par la tête de son camarade de bain. Une des questions qu’il redoutait le plus était tombée. Celle de son peuple. Plus il avait commencé à sortir de Lua Eyael, plus il avait l’impression que cette question allait, toute sa vie, lui demander une réponse minutieuse, car il ne savait pas ce à quoi l’exposait le destin et qu’il avait peut-être en face de lui quelqu’un qu’il devrait convaincre de sa légitimité à être d’un autre peuple que les Rehlas. Si Daé avait su, à ce moment-là, à qui il parlait, il aurait sûrement couru hors du bain pour tenter de trouver un moyen de fuir. Mais il ne devait pas le faire, car cette rencontre était prévue depuis l’existence du monde, comme toutes les rencontres de tout le monde, il n’avait plus qu’à la vivre. Alors lorsqu’Ârès fit remarquer à Daé qu’il n’était pas un sorcier, ce dernier se contenta de sourire avec bienveillance. Ce moment aura été le seul de cette rencontre pendant lequel Daé en savait plus que le Mage Noir présent en face de lui. Alors il ne dit rien. Il se demanda juste comment il réagirait le jour où il en saurait plus que bien des gens qu’il croiserait. Mais ce jour n’était pas arrivé. Car il devait d’abord embrasser une immense beauté pour sortir d’un pays magique où tout était possible.

Cette pensée le ramena brutalement à la réalité. Il ne disait plus rien, tourmenté entre réflexion et contemplation des épaules luisantes de transpiration et d’eau de celui qui allait bientôt poser ses lèvres sur les siennes. Il avait des enfants.  « Je me demande si j’aurais des enfants. Et si j’en ai je viendrai vous demander quoi leur chanter ! ». Il sourit, sincèrement. Il le ferait vraiment si cela arrivait un jour.

Alors qu’Ârès se leva et demanda à être sec et recouvert d’une serviette, Daé l’imita.  « Bah, la même chose du coup. » et une serviette apparut autour de sa taille, ses vêtements étaient dans un coin des sources, à la température parfaite pour être enfilés. Il les mit, maladroitement, puis il dit en finissant de boutonner son haut : « J’aimerais savoir où vous retrouver. » Un petit papier arriva dans sa main, Daé ne le lut pas tout de suite, il le mit dans sa poche. Il n’en avait pas besoin tout de suite et celui qui avait partagé ce moment si particulier avec lui était déjà en train de se diriger sous la branche qui constituait leur porte de sortie. Avant de l’embrasser, une note de malice tinta dans les yeux et dans la voix d’Ârès lorsqu’il parla d’interrogatoire et Daé prit ça comme un défi personnel. « Très bien, Ârès Taiji ! La prochaine fois, les grands noms ! ». Alors que leurs lèvres s’approchaient, Daé murmura : « Merci pour ce moment…c’était… » la bouche d’Ârès interrompit cette phrase et Daé se retrouva dans sa chambre, dans le quartier des Plaines Rouges de Lua Eyael. «…agréable je crois. » finit-il dans le silence de sa chambre.

Il se déshabilla, et au moment où il était sur le point d’enlever son bas, il sentit un petit bout de papier dans sa poche. Il le déplia, avec intérêt. Il ne savait pas si Ârès avait entendu la requête qu’avait formulée Daé au monde dans lequel les deux êtres se trouvaient, mais en tous cas, elle semblait avoir fonctionné. Il lut le papier dans sa tête, le remit dans sa poche et s’endormit.



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