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L’aube n’était pas encore apparu que déjà je me prépare pour mes exercices matinaux. Le petit déjeuner avalé rapidement, j’enfile mes jambières et mes sandales. Alors que je sors dans ma cour, le carquois à la hanche et l’arc à la main, le soleil commence tout juste à poindre à l’horizon. Une fois l’échauffement articulaire terminé, je commence à faire vrombrir la corde de mon arc. D’abord sur de petites séries de quatre flèches, puis augmentant graduellement la cadence, je finis à une dizaine par volées. Malgré la sueur qui commence à perler rapidement sur mon visage et mes bras, je suis extrêmement satisfait de mes tirs. Aucun tirs n’a raté les cibles jusque là et sur la cinquantaine de flèches, plus d’une trentaine trouvent le centre, malgré les cinquante mètres qui nous sépare. Une autre volée de dix partent et six d’entre-elles se rajoutent dans le mille, ce qui me tire un grand sourire. M’arrêtant le temps de retirer les traits plantés, je m’avance vers mes cibles quand une voix me surprend: ‘’Tu commences à bien avoir en main ton arc a ce que je vois Ralph.’’.

Sursautant, je pivote sur moi-même en encochant une nouvelle flèche, prêt à faire face au danger. Mais alors que je bande la corde, j’aperçois ma mère et ne peut m’empêcher de soupirer: ‘’Dis donc, qu’est-ce qui me vaut une frayeur pareille ? J’aurais pu te tirer dessus...’’. Son regard s’embrase alors: ‘’Serais-tu en train de dire que tu ne respecterais pas ce que je t’ai appris ?’’. Déglutissant légèrement, je me frotte la tête de la main en cherchant comment me dédouaner de cette erreur de langage: ‘’Non, je sais bien qu’il faut identifier sa cible avant de tirer, mais on ne sait jamais, si je venais à lâcher la corde à cause d’une faiblesse physique dû à la fatigue, le résultat serait le même.’’. La réponse ne se fit pas attendre: ‘’Ah bon ? Je ne te pensais pas si faible... Peut-être serait-il nécessaire que je reprenne en main ton entraînement, qui sait ?’’. Laissant échapper un petit rire forcé, je comprends que je ne fais que de m’enfoncer et décide de changer de sujet: ‘’Je suppose que tu as quelque chose à m’annoncer, sans quoi je ne suis pas contre un peu de physique’’.

‘’Effectivement, je n’avais pas fait attention à l’approche de ce rassemblement, mais il faudrait que tu ailles te préparer pour aller à Qilgen.’’. À la référence de la ville, je me rends compte que je ne la connais pas... Et cela doit se voir, car ma mère soupire et m’indique comment y aller rapidement à pied. La remerciant, je lui glisse un petit bisou sur la joue avant d’aller me laver, histoire de ne pas passer pour un malpropre et faire honte à ma mère. Une petite demi-heure après, me voilà habillé de ma tenue habituelle, ma dague sanglée à la ceinture, mon arc sur le dos et mon carquois toujours à la hanche. Saluant ma mère avant de partir, je pars au petit trot pour ne pas être en retard, car même si le domicile familial n’est pas trop éloigné de la capitale de l’île, il serait mal vu de ma part d’arriver en retard à ce rassemblement pour non-révélés.

Pourtant à mon arrivée, j’avoue avoir du mal à cacher ma déception... Les personnes qui nous accueillent ont pourtant l’air bienveillante, l’atmosphère légère et le temps magnifique, mais dans un coin de ma tête, je sais que la journée va être longue. En effet, la majorité des participants se trouvent être en vérité des gamins hauts comme trois pommes et on nous accueille comme si l’on vient faire un goûter d’anniversaire. Soupirant fortement, je me dirige tout de même vers l’entrée, histoire de signaler ma présence et pouvoir me mettre dans un coin. Mais à peine un adulte me remarque, que je me retrouve à devoir me justifier: ‘’Dis donc jeune homme, quel genre d’idées vous passe par la tête pour amener des armes ici ? Je vous prie de me les remettre immédiatement !’’. En plus de me faire remarquer, ce chaleureux accueil m’agace quelque peu et je ne peux m’empêcher de faire ma forte tête: ‘’Désolé, mais je refuse. Déjà parce que vous n’avez pas l’autorité nécessaire pour me forcer à vous obéir et ensuite parce que je ne vous fait pas confiance. Donc si je dois remettre mes armes à quelqu’un se sera à ma mère.’’. Me ricanant au nez, celui-ci enchaîne: ‘’Ah, mais bien sûr et peut-on savoir de qui s’agit-il ?’’. Fronçant les sourcils, je commence à fortement m’agacer: ‘’Vous ne méritez pas de savoir son nom, mais je suppose que la situation y oblige. Elle s’appelle Mythra. Et moi c’est Ralph, Ralph Pyre.’’. Alors que je cite mon nom et celui de ma mère, celui-ci blêmit et prenant un air hautain pour cacher sa surprise, celui-ci me dit faire comme il me chante. Partout je remarque bien que l’ensemble des adultes présents me regardent de travers, comme si j’étais un criminel.

M’éloignant de l’entrée, je ne peux pas dire que je passe inaperçu vu l’échange que je viens d’avoir et qu’il faut rajouter à cela que je dépasse une majorité des gens présents malgré mon petit mètre soixante-huit. Mais bon, je suppose que cela ne fais que confirmer mon pressentiment. Pourtant, l’attention générale finit par se retrouver à nouveau dirigé vers l’endroit d’où je viens. Jetant un coup d’oeil par-dessus mon épaule, j’ai tout juste le temps de voir rouler à terre une tête blonde, qu’il finit dans mes jambes. S’excusant de son atterrissage quelque peu non contrôlé, je ne peux m’empêcher d’éclater de rire. Me reprenant après quelques secondes, je lui tends la main pour l’aider à se redresser tout en lui disant: ‘’Dis donc, quelle entrée fracassante tu viens de nous faire, j’en reviens toujours pas. Mais bon, il faudrait pas que tu te casses quelque chose, ça serait embêtant pour toi quand même.’’. Une fois sur ces deux pieds, je remarque que lui aussi est plus petit que moi, mais à la vue de son faciès barbu, je me doute qu’il n’est pas comme les autres: ‘’Moi c’est Ralph. Et toi ?’’, dis-je en souriant.

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''Disons que si j’avais eu le choix, l’entrée aurait été beaucoup plus classe, répondit celui-ci, souriant. Tapis rouge, trompettes, fanfare, jongleurs et acrobates ! Enfin, on ne choisit pas toujours...''. Je suis tellement surpris par son humour décalé que je ne peux m'empêcher de rigoler à nouveau. Loin de moi l'idée de me moquer de lui bien sûr, mais sa répartie étant juste exceptionnelle, ma réaction fus on ne peux plus spontané. Finissant de s'épousseter, il récupère un bâton, qui avait visiblement roulé avec lui et se présenta. Enfin essaya, car il fut coupé par un certain Célien, qui aime visiblement bien l'asticoter. Il lui rendit la pareille puis me donna finalement son prénom, mais alors que je pensais qu'il continuerait la discussion, celui-ci s'éloigne pour aller profiter du buffet. Me grattant la tête de l'index, j'avoue être quelque peu déçu de son départ aussi soudain, mais décide de ne trop y penser. N'ayant rien de mieux à faire, je commence à vagabonder entre les tables, à la recherche de quelque chose d'intéressant à faire.

Ne trouvant rien de spécial, ni personne digne d'intérêt, je reporte finalement mon attention sur le contenu des tables. Croissant, pain au chocolat et au raisin ainsi que des chouquettes sucrées couvrent les tables, accompagnés par des jus de diverses couleurs. Bien que fort appétissant, je ne prends d'abord rien, ayant déjà pris un petit-déjeuner copieux un peu plus tôt, mais à la vue de la marée de bambins qui engloutissent le buffet, je décide de tout de même prendre un petit croissant, avant qu'il n'y en est plus. Encore chaud, celui-ci croustille sous la dent et je savoure le tendre moelleux de son centre. Alors que je continue de le déguster tranquillement, une femme d'un âge moyen s'avance sur l'estrade. Les enfants étant plutôt joueurs, mais surtout brailleurs à cet âge là, leurs piaillements l'empêche de prendre la parole. Ils leur faut quelques minutes pour qu'enfin ceux-ci finissent par se calmer un peu et porte leur attention sur la nouvelle venue. Prenant le temps de savourer le silence, elle semble apprécier le fait de se donner en spectacle, à moins qu'elle n'attende d'avoir l'attention de la totalité des personnes présentes, qui sait ? C'est donc après un temps certain qu'elle finit par prendre la parole: ''Bien le bonjour à tous nos jeunes Lyrienns non-révélés et aux moins jeunes aussi !''.

Il ne lui avait pas fallu plus d'une phrase pour que je ne l'apprécie pas le moins du monde. Mais décidant de ne pas m'énerver plus qu'outre mesure, j'attends d'entendre la suite pour mieux juger de la personne: ''Je suis Héléna et Hava organise cet événement périodiquement pour vous permettre de vous rencontrer sous l’œil d’Ajrov et vous parler de la révélation ! Nous vous avons aussi organisé des activités qui vous permettrez peut-être de montrer à Ajrov, déesse mère des Ætheri élémentaires, que vous êtes digne d’elle ! Mais avant de commencer, deux d’entre vous se verrons recevoir des activités spécifiques. Nous avons estimé que leur… disposition, nécessitait un encadrement particulier. Ils devront donc se mettre en quête d’Asjeanne la Dévote qui prendra en charge leur journée et leur enseignement.''. Son premier coup d'éclat n'ayant visiblement pas suffit à ses yeux, elle s'était sentie obligé d'en remettre une seconde couche qui finit de m'agacer véritablement.

''Les enfants des familles Pyre et Sah’Ehwi, veuillez me rejoindre à la fin de cette présentation pour que je vous en dise plus.''. Remonté comme je l'étais, je décide de ne pas attendre qu'elle finisse pour traverser la foule d'enfants pendus à ses lèvres et me dirige vers l'escalier menant à l'estrade. Lorsque j'y arrive, j’ai la surprise, ou la joie, de retrouver celui-là même qui m'avait accueillit un peu plus tôt à l'entrée. Étant en travers de ma route, je comprends qu'il ne me laissera passer qu'une fois le discours d'Héléna terminé. Le fixant droit dans les yeux, j'essaye de deviner quelle serait mes chances si l'on devait battre à l'instant T. Avec l'effet de surprise, j'aurais très probablement le temps de parcourir les deux mètres qui nous séparent et lui mettre un coup de dague bien placé ne serait alors qu'une formalité. Se sentant jauger, celui-ci me foudroie de ses yeux flamboyants, mais ne dit rien. Quelques minutes passent et nous nous fixons toujours en chien de faïence. Mais à la fin du discours, celui-ci tourne rapidement la tête vers l'estrade et je sais qu'à ce moment précis, celui-ci serait mort.

Affichant un léger sourire, je savoure ma victoire virtuelle et observe la dénommée Héléna descendre de son pied d’estale. Fort de mon succès, je décide de mettre les deux pieds dans le plat lorsqu'elle se rapproche pour clarifier quelques détails: ''Dites-moi, est-ce qu'à chaque rassemblement certains ont droits à des traitements de faveurs ? À moins que nous soyons vraiment différents des autres à cause ou grâce à nos «dispositions» spécifiques pour reprendre vos termes ?''. Ne se laissant pas décontenancé, celle-ci me réponds tranquillement: ''Attendons la deuxième personne concernée et je vous expliquerais tout ça plus en détails.''. Ne trouvant rien à redire à cela, je hoche simplement de la tête et croise les bras, attendant le futur compagnon de nos mésaventures.

Il ne faut pas beaucoup de temps avant qu'une petite tête blonde que je reconnais bien, se défasse de la foule bruyante des bambins. Affichant un grand sourire, je ne peux m'empêcher d'accueillir Hiro à sa manière: ''Dis donc, c'est qu'on se quitte plus maintenant. À moins que ce soit parce que nous sommes des génies, qui sait ?'' dis-je en rigolant.

Mots : 906

''Ralph ?''. Visiblement surpris de me trouver auprès d'Héléna, Hiro sembla quelque peu perdre ses moyens, lui qui était si calme précédemment. Sa réaction me tire un grand sourire, car je ne pense pas que ce soit tous les jours qu'on puisse le voir se mette à bégayer de la sorte. Il ne lui fallut cependant pas longtemps pour se reprendre, celui-ci retrouvant alors son mordant habituel: ''Pour répondre à ta question, je dirais que c’est bien dû à notre génie, non reconnus par une poignée – grosse poignée certes – d’élitistes imbus de leurs pouvoirs. Enfin, on ne peut pas plaire à tout le monde.''. Alors que je vois les traits de notre charmante oratrice se peindre d'une haine non dissimulée, j'en viens à me poser des questions sur ce qu'elle sait exactement sur nous... Car même si la remarque est assez provocante, j'en conviens, elle n'est pas suffisante pour déclencher une telle réaction.

Après quelques secondes, elle décide cependant d'ignorer les dires du jeune blond et nous explique simplement comment vont se dérouler la suite des opérations: ''Bien, vous êtes tous les deux ici. Étant parmi nos plus vieux non-révélés, l’organisation de cet événement s’est dit que participer aux activités des enfants serait sûrement ennuyant. Cependant nous ne pouvons pas vous laisser ainsi, infortunés de n’avoir jamais connu la Communion. Ainsi décision a été prise de vous envoyer voir Asjeanne la Dévote qui vous prendra en main pour un temps. Au vu des vents qui entourent l’île aujourd’hui, elle doit être sur le pic à l’extrême nord de l’île pour communier avec Arjov. Allez la retrouver.''. Le message était on ne peut plus clair: du fait de notre âge avancé par rapport à la révélation, ils ne peuvent se permettre de laisser croire aux autres qu'il s'agit de quelque chose de normal. De ce fait, ils préfèrent nous écarter du groupe en donnant des prétextes à première vue légitime mais bien bancals lorsqu'on y regarde à deux fois. Soupirant de ce manque de considération, je me demande ce qui arriverait si jamais je n'arrive pas à m'éveiller à mon élément... Enfin, la question est bien trop complexe pour que j'y trouve une réponse à l'heure actuelle et je préfère me concentrer sur ce qu'Héléna vient de nous dire. Hiro et moi devons retrouvé une certaine dévote, titre dont la signification, je l'avoue, m'échappe complètement. Toujours est-il que la marche à suivre me semble logique et lorsque Hiro me propose de commencer à s'avancer vers notre destination, c'est tout naturellement que je lui réponds: ''Bien sûr, je te suis.''.

Prenant l'initiative d'engager la conversation suite à notre départ, Hiro me demande d'un ton léger: ''J’imagine que tu es étudiant à Basphel ?'' en regardant ma tenue de bas en haut, puis rajoute: ''Alors, à quoi ressemble le monde en dehors de cette petite île ?'. Surpris par la perspicacité de ses propos, je ne réagis qu'après une dizaine de secondes: ''Dis donc, c'est que tu es un fin observateur à ce que je vois.'', dis-je non sans afficher un grand sourire. ''N'empêche qu'il est vrai que j'ai la chance de pouvoir bénéficier des enseignements dispensés à l'Institut. Après, pour ce qui est du monde extérieur, je ne vais pas te mentir, je n'en connais pas beaucoup plus que ça. Pour ce que j'en sais, le monde actuel tel qu'il se compose, se délimite bien au-delà de la mer qui nous entoure et serait constitué de plusieurs continents. Mais étant donné que je ne fais que des navettes entre Hava et Basphel, je n'en connais aucun d'eux, en dehors des archipels d'Aeden ou des îles flottantes de l'Institut bien sûr. Et pourtant elles ne représentent qu'une infime partie de ce qui existe. La seule chose que je peux affirmer, c'est qu'en comparaison, la ville de Qilgen est bien plus petite qu'Aeden. Elle aurait pourtant perdue une grande partie de sa population suite à la séparation des 'îles élémentaires', si je puis me permettre le terme, mais elle reste tout de même un lieu emblématique pour les Lyrienns puisqu'il s'agit du tout premier territoire qui nous ait réellement appartenu, lorsque l'on nous appeler encore les élémentals. Malgré tout, la cité a grandement évolué au fil des années et je me demande ce qu'en penserait le roi élémental qui l'a créé d'ailleurs... Enfin, là n'est pas la question.''.

Après quelques minutes de silence, Hiro se rapproche de moi pour me confier: ''Je dois t’avouer que je suis sceptique quand à cette quête…''. Perplexe, je le fixe, n'étant pas sûr de comprendre ce qu'il veux me dire, mais il continue: ''La tornade à l’air déchaînée. Si le pic est bien à l’extrême nord de l’île, le vent se fera sentir bien avant que nous l’atteignions… Je ne sais pas ce qu’ils attendent de nous, mais ça ne me plaît pas du tout...''. J'avoue que sa déclaration ne me rassure en rien, mais la tornade n'ayant jamais causée le moindre tort sur l'île, je me dis qu'elle ne doit pas être si dangereuse que cela. Oui, bon peut-être à tort ou à raison, mais ne pouvant guère maîtriser quoique ce soit à ce sujet, je décide d'en savoir plus sur la personne que nous devons aller trouver: ''Au fait, ça t'évoque quelque chose cette fameuse dévote ? Asjeanne, si je me trompe pas ? Parce que même en aillant suivit les enseignements au sujet d'Ajrov, ce nom ne m'inspire pas le moindre souvenir...''.

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''J’ai tellement de questions que j’ai bien peur de te voir partir en courant si je te les posais toutes.'', fit-il en riant. N’hésite pas à m’arrêter avant de ressentir ce besoin ! Mais, je vais déjà commencer par répondre à la tienne, échange de bons procédés ! rajoute-t-il avec un clin d’œil. Asjeanne la Dévote… Disons que ce titre lui a été donné pour une bonne raison. Il s’agit de la plus fervente adoratrice – ou fanatique, au choix – du culte d’Ajrov. Elle passe son temps à la prier, donc le simple fait de la rencontrer est assez rare. J’ai réussi à éviter cette… 'chance' par le passé, il semblerait qu’elle s’occupe parfois des cas plus ou moins désespérés de la révélation. Après je n’en sais pas vraiment plus… Le mystère qui l’entoure est épais.. Alors qu'il m'explique cela, je prends réellement conscience que notre âge et le fait que nous soyons non-révélés devient problématique... Jusqu'alors je n'en avais jamais ressentit l'impact, mais 'le traitement de faveur' dont j'avais parlé plus tôt face à Héléna, se trouve être en réalité plus une éducation forcée au culte d'Ajrov qu'autre chose. N'ayant jamais abordé le problème, avec ma mère ou qui que ce soit de notre communauté, j'avais continué de m'entraîner en me disant que je n'avais qu'à polir mes capacités physiques en attendant d'éveiller celles magiques... Mais il faut savoir faire face à la réalité et il est possible que je ne sois pas embrassé par un élément. À cette pensée, j'avoue que je commence à perdre mes moyens et je me sens impuissant face à ma destinée...


Ce sont finalement les nouvelles interrogations d'Hiro qui me tirent de mes lugubres pensées: '' À mon tour ! Tu peux me parler de Basphel ? De ces 'îles flottantes' ? Tu es déjà allé à Aeden ? Et...'' Il hésite quelques secondes avant de continuer: ''Ça te parle si je te dis 'Seigneur du Tout' ?''. Surpris par sa dernière question, je ne peux m'empêcher de m'interroger sur ces connaissances du sujet: ''Oui, je connais en effet. Mais je ne te cache pas que ça m'étonne que toi aussi. C'est quelque chose dont peu de gens veulent entendre parler et encore moins l'enseigner. Enfin, peut-être qu'ils en parlaient encore il y a quelques années, quand tu étais à l'école de l’île, qui sait ? Toujours est-il qu'il s'agit du titre de souverain des Élémentals. Celui qui le portait, d'après le résultat de mes récentes recherches, était capable d'utiliser la totalité des éléments. Je pense que tu comprends mieux maintenant pourquoi celui-ci est tabou avec la tendance actuelle. Pour ma part, je trouve cela assez incroyable qu'un individu parvienne à dompter l'intégralité des éléments car c'est déjà complexe dans un sens de maîtriser celui natif, alors quand tu dois apprendre celui considéré comme hostile au tien... Enfin, je m'égare.''.


Prenant quelques secondes pour réorganiser mes pensées, je reprends avec la description de l'Institut et de ces îles flottantes: ''Pour ce qui est de Basphel, lors de sa création, il n’était absolument pas question de faire une école. C’était en réalité un campement d’opposants à une reine déchue. Ce n’est d’ailleurs qu’à sa mort que les premiers bâtiments digne de ce nom furent bâtient. Ce n’est que plus tard, aux vues de l’environnement particulier des Îles Suspendues, et la protection naturelle qu’elles offrent, que la décision fut prise de faire de Basphel la première école accueillant des étudiants de toutes les races. Bien entendu, cela ne s’est pas fait en une nuit et même si les premiers bâtiments furent réalisés à flanc de falaise, le fait que des élèves non-ailés ne puissent y accéder obligea à déplacer les bâtiments d’enseignement au bord d’une cavité à la limite de l’île. En plus de l’école tu peux y trouver une bibliothèque, une salle des fêtes, une serre, des aquariums, des jardins, des bassins, un observatoires et j’en passe. Comme tu l’auras sans doute compris, tout a était mis en oeuvre pour que n’importe quel élève, quel que soit sa race puisse se sentir à l’aise là-basl. Bien sûr, malgré tout ça Basphel ne peut pas vivre en autarcie complète et des navettes de ballons viennent la ravitailler chaque mois. C’est aussi comme ça que l’on rejoins l’Institut en début et fin d’année d’ailleurs. Pour ma part, je trouve que c'est un lieu plus qu'intéressant, que ce soit de part les connaissances et les différentes cultures qui y sont rassemblés et j'avoue prendre énormément de plaisir à étudier là-bas. Pour ce qui d'Aeden, là par contre, on passe à un tout autre niveau. Étant la capitale de notre peuple, elle dépasse en taille, populations ou n'importe quoi d'autre tout autre lieu que je connais. Bon certes, il faut dire ce qu'il en est, je n'en connais pas beaucoup. Mais Aeden est et reste une ville gigantesque et qui accueillait jusqu'à il y a quelques dizaine d'années, une grande partie de ceux qui vivent aujourd'hui sur les différentes îles composant l'Archipel. Bien sûr, son territoire s'en ai trouvé réduit du fait de la séparation, mais elle reste à l'image d'une capitale, à savoir imposante. Pour ma part, je ne connais vraiment que le quartier qui entoure la bibliothèque, car c'est le seul endroit où je vais régulièrement depuis une semaine ou deux. Après si tu veux en savoir plus, je te dirais que le moyen le plus simple serait que tu m'y accompagne mais bon là, ce n'est pas trop le moment.'' dis-je en rigolant.


Ayant continué d'avancer tout en discutant, nous pouvions maintenant voir distinctement la tornade entourant l'île, ce qui eu aussi pour conséquence directe que nous nous trouvions à la merci de bourrasque bien plus violente qu'avant. Obligés de nous pencher en avant pour ne pas perdre pied lors de rafales de plus en plus violentes, je sens la sueur commencer à dégouliner sous mes vêtements à cause de l'effort continu que je produis. Me tapant sur l'épaule, Hiro m'indique du doigt un pic rocheux et essaye de me dire quelque chose. Mais une rafale emporte au loin ces paroles et je ne peux qu'imaginer qu'il s'agit de notre destination. Me demandant ce qui nous y attends, je fixe l'éperon quelques instants avant de me concentrer sur mes appuis, le vent décidant de continuer à nous compliquer la tâche. Notre allure ralentit de plus en plus à mesure que nous progressions et c'est en voyant Hiro trébucher suite à une énième rafale que me vient une idée. Me rapprochant de lui, je lui crie à l'oreille pour couvrir le vent hurlant: ''Monte sur mon dos, ça me lestera et ça évitera qu'on se fasse repousser ! On n'est plus à une très grande distance maintenant, alors faut pas qu'on perde le rythme !''. Rien me prouve qu'il m'est compris car les bourrasques s'enchaînent et je me retrouve avec les oreilles qui se bouchent à cause de la pression atmosphérique ambiante. Grinçant des dents, j'enlève mon arc de mon dos et dessangle ma dague, puis les refixe tout deux, non sans mal, à mon carquois, puis m'accroupissant devant Hiro, j'écarte également les bras pour qu'il puisse y mettre ces jambes et prendre place. J'avoue que je n’ai aucune certitude sur ce que je fais là, mais qui ne tente rien, n’a rien...

Mots : 1027

''Autrefois les éléments ne s’opposaient pas, l’harmonie était le maître mot. Chaque élément a besoin des autres pour exprimer son plein potentiel, la situation actuelle est contre-nature...''. Ne m'attendant pas à une telle réponse, j'avoue ne pas trop savoir quoi y répondre. Mais avant que je ne mette des mots sur les pensées qui me viennent, Hiro se reprend: ''Oublie ce que je viens de dire, c’est sûrement n’importe quoi… Continue, je t’en prie.''. Hochant la tête, je ne rajoute rien à ce sujet et commence à lui décrire Basphel. Pourtant, je sens qu'au fond de moi, ces mots ont eu un écho particulier. Mais je ne parviens pas à savoir pourquoi. Le seul indice est que, lorsque j'y pense, l'image d'une minuscule flammèche me vient à l'esprit...

[…]

Alors que je suis accroupis depuis une dizaine de secondes sans que rien ne se passe, j'ai la nette impression qu'Hiro n'a pas compris ce que je lui ait dit précédemment. Tournant la tête vers celui-ci, mon hypothèse se confirme alors que je plonge mon regard dans le sien... C'est à ce moment-là que, sans crier gare, celui-ci se redresse d'un coup en explosant de rire. Enfin, cela devait être le mouvement initial qu'avait entamé son corps, car la tempête elle décida de l'expédier une bonne dizaine de mètres plus loin. Pris d'une peur bleue alors que je le vois rouler au loin, je me précipite à sa suite, mais mes vêtements faisant appel d'air alors qu'une bourrasque s'y engouffre, je suis obligé de me jeter au sol pour ne pas subir le même sort. Après m'être moi-même stabilisé, je tourne la tête dans sa direction pour voir s'il s'en sort. Le voyant en train de vociférer sans qu'aucun son me parvienne, j'imagine le pire, mais il finit par lever son pouce dans ma direction pour m'indiquer que tout va bien. Rassuré, je ne peux m'empêcher de soupirer car la suite des événements auraient pu être catastrophiques s'il s'était blessé là. Enfin, laissons là ce qui n'est pas arrivé et concentrons nous sur ce qu'il nous restent à faire.

Le vent s'étant encore renforcé, Hiro trouva plus prudent de ne pas se redresser et revint vers moi en restant plaqué au sol, s'aidant des touffes d'herbes comme de prises sur un mur en pierre. L'idée étant astucieuse, je fais de même, ce qui nous permet de continuer d'avancer. Malgré cette solution, il nous fallut tout de même un temps monstre pour franchir la dernière centaine de mètres tant les bourrasques étaient impressionnantes. C'est donc bien fatigué que l'on arrive enfin en vue de l'à-pic, endroit où nous devions retrouver la dévote. Pourtant lorsque l'on se rapproche, personne n'est présent... Pris d'un soudain doute, je cherche une raison à l'absence d'Asjeanne, mais rien ne me vient. Héléna n'aurait aucune raison de nous tromper de la sorte, si ? Les méninges en ébullition, des idées me viennent mais celles-ci devenant de plus en plus farfelue et je commence à paniquer malgré moi. C'est à ce moment-là qu'Hiro décide que c'est le bon endroit pour se relever, comme s'il avait pas compris la leçon précédente. N'écoutant pas la peur qui me tiraille l'estomac à cet instant, je me jette sur mon compagnon pour le plaquer au sol avant qu'il ne s'envole à nouveau.

Mais alors que je me propulse, une résistance incorporel m'arrête et une bulle d'air se forme autour de nous. A ce moment, toute turbulence cesse et c'est à peine si le temps semble suivre son cours. Fixant Hiro, je cherche une réponse à ce qui arrive, mais celui-ci est absorbé par autre chose. Tournant la tête, je me retrouve face à une femme à la chevelure claire. Pris de court, j'ouvre la bouche pour demander à mon compagnon s'il s'agit de la dévote, mais la surprise est telle qu'aucun son ne sorte de ma bouche. Refermant la bouche pour éviter de me ridiculiser davantage, je m'incline respectueusement face à celle qui nous fait face, ne sachant pas quoi faire de mieux: ''Bon... Bonjour, je me nomme Ralph... Ralph Pyre.''. Tenant la pose une trentaine de secondes sans bouger, la voix de la femme s'élève finalement: ''Redresses toi, fils de l'Air et du Feu.'' Écarquillant les yeux, je ne peux m'empêcher d'accrocher son regard alors que je me redresse. Ces yeux gris, aussi impénétrable que le brouillard, me donnent alors l'impression de transpercer mon âme et je comprends qu'elle sait. Prenant le temps de la détailler, je remarque que son visage ne porte pas la trace du passage du temps. Pour autant la maturité qui s'en dégage prouve qu'elle n'a seulement vécu longtemps mais qu'elle a également vu des choses qui ne sont sans doute même pas imaginables. Nous dépassant tous les deux, que ce soit par la taille ou par son pouvoir, j'avoue ne pas trop savoir ce qu'il nous reste à faire et décide de rester silencieux, dans l'attente de ce qu'elle souhaite de nous.

Mots : 860

Mon compagnon se présentant à son tour, la réponse de la dévote fut tout aussi surprenante que pour mon cas. J'admets avoir du mal à concevoir qu'elle en sache autant sur nous mais n'étant pas à même de juger de ces capacités, rien ne me dit qu'elle ne trouve pas ces informations à travers nous... Restant en retrait alors qu'Hiro cherche à savoir l'objectif de notre venue, je ne peux m'empêcher de me demander comment celui-ci fait pour être aussi peu affecté par la sainte d'Ajrov. La seule explication qui me vint à l'esprit serait qu'il côtoie d'autres personnes au moins aussi puissante au quotidien... Ou simplement ce sont-ils déjà rencontrer par le passé ? Je n'en avais pas la moindre certitude, mais ceci pourrait expliquer cela. Soupirant malgré moi, je continue d'écouter ce qu'ils se disent pour ne pas être irrespectueux. Après quelques échanges, la dévote nous inspecte quelques secondes avant de reprendre: ''Comme je viens de vous le dire, vous êtes ici car vous avez été envoyés vers moi. Et vous avez été envoyés vers moi car vous n’avez pas encore eu votre Révélation. La première chose que vous devez savoir, c’est que je ne peux rien pour vous.''. Faisant une légère pause dans ses propos, elle reprit ensuite: ''Seule Ajrov sait pourquoi vous n’avez pas encore été choisis. Tout ceci est entre vous et la Déesse Élémentaire Mère et je ne peux rien y changer. Cependant, je ne vous ai pas attendus ici par hasard. Nous sommes ici au plus proches que nous pouvons l’être de la tornade qui protège Hava. Nous sommes ici au plus proche d'Ajrov. Je vais donc vous donner l’occasion de peut-être obtenir les réponses que vous attendez.''.

S'avançant en direction du sommet du promontoire rocheux, Hiro me jette un rapide coup d’œil avant de lui emboîter le pas. Suivant le mouvement, nous arrivons rapidement à l'à-pic où la dévote reprend la parole: ''Vous allez vous installer dans la position qui vous convient. Allongé, assis en tailleur, ce que vous voulez. Soyez sûrs d’être installés confortablement. Une fois que ce sera fait, je lèverai la protection qui nous entoure. N’ayez crainte, je ferai en sorte que le vent ne puisse pas vous emporter. Je vous laisserai alors méditer au milieu de la tourmente. Priez Ajrov et demandez lui conseil. Suivez votre instinct et peut-être obtiendrez vous la réponse à vos questions.''. Alors qu'Hiro s'installe déjà, j'avoue être quelque peu perdu quant-à la marche à suivre. Le fait de prier ne me pose aucun problème, mais j'avoue avoir des doutes sur l'efficacité de la manœuvre... Je veux dire, pourquoi se pencherait-elle plus sur ma non-révélation, que sur les dernières volontés d'un mourant par exemple ? Bien entendu, cela ne veut pas dire que je renie son culte, loin de moi l'idée de devenir un hérétique, mais bon je ne suis pas convaincu de la méthode employée, voilà tout. Et j'admets que la méditation ne m'inspire pas beaucoup plus... M'asseyant tout de même, je détache mon arc et mon carquois avant de les mettre dans l'entrecroisement de mes jambes et refixe ma dague dans le dos. Inspirant profondément, je finis par fermer les yeux et plonge au plus profond de mon âme en quête de réponses.

Petit à petit, la bulle protectrice se dissipe et l'assaut du vent reprends. Maintenu en place par la même force qui m'avait stoppé dans mon élan plus tôt, je comprends vite que n'ai rien à craindre à ce niveau et me concentre sur ma tâche à accomplir. Priant Ajrov selon les coutumes que l'on m'avait enseigné, je passe une bonne trentaine de minutes à épuiser mes connaissances religieuses. A ma plus grande honte, mes doutes sur la méthode s'avérèrent être fondés puisque malgré tout mes efforts, il ne passe absolument rien. En proie aux doutes, je rouvre légèrement un œil pour voir comment s'en sort Hiro, mais le voyant absorbé dans sa propre méditation, je ne peux m'empêcher de comprendre que je suis la source de l'échec. En plein désarroi, c'est à ce moment-là que me parviens la voix d'Asjeanne: ''Fais abstraction de toutes distractions. Concentre toi sur ton for intérieur. Ce que tu ressens. Les énergies qui te parcours. Comment réagissent-elles.''.

Ne comprenant pas tout de suite ces conseils, j'essaye malgré tout de me concentrer sur un premier point. Ma respiration. L'air que j'inspire et que j'expire. Puis un second. Mon cœur. Le sang qui va et vient au travers de mes veines. Un troisième. Mon cerveau. L’électricité qui parcourt les cellules nerveuses. De fil en aiguille, j'en viens à parcourir l'intégralité de mon corps. Jusqu'à ma peau. Réagissant aux assauts tempétueux du vent. Alors que j'imagine cette idée, la vision de cette petite flammèche me revint à l'esprit. Cette fois pourtant, elle semble prête à s'éteindre. S'étiolant en tout sens, il perd en vigueur à chaque secondes qui passent, comme si un ennemi invisible cherche à l'étouffer. Pris d'une soudaine affliction pour celle-ci, la seule idée que j'ai en tête à ce moment-là est de la protéger. M'imaginant en train de l'entourer de mains imaginaires, comme l'on couve un œuf, elle reprends une forme on ne peut plus normale après quelques secondes. Mais la chaleur qu'elle se met alors à produire brûle sa protection. Réfléchissant à une contre mesure avant que celle-ci ne disparaisse, il me faut une trentaine de secondes avant de parvenir à une nouvelle idée. Ma première idée fut celle d'un bouclier, mais que je dus l'écarter assez vite car il ne protège pas intégralement la flamme. Puis d'un pot et de son couvercle, mais la flamme perdit encore plus vite en intensité. Enfin, la réponse qui devait être la plus logique, la barrière. Bien qu'elle n'intervienne pas, je sentis l'approbation de la dévote et encouragé par ce petit succès, je me mis à réfléchir à une manière de protéger la flamme efficacement. Permettant d'absorber les assauts du vent, je pouvais malgré tout laisser passer l'oxygène alimentant le petit brasier. Malgré tout, il fallut que je m'y reprenne à plusieurs fois avant de trouver les bonnes proportions à celle-ci. Trop épaisse et le feu n'avait plus assez de comburant. Trop fine et la barrière se déchirait. Trop grande et l'énergie déployait pour la maintenir était éreintante. Trop petite et la flamme la brûle de l'intérieur.

Lorsque je parvins à trouver le juste équilibre, la flammèche reprit petit à petit sa forme originelle. Grâce à sa nouvelle protection et sa source d'alimentation stabilisée, celle-ci se mit même à grandir graduellement, m'obligeant à revoir à quelques reprises la taille de sa barrière. Ayant maintenant l'apparence d'une belle petite flamme, je m'en trouve presque ému d'avoir participer à sa croissance. L'observant quelques secondes encore, j'ouvre alors les yeux alors que je ne ressens plus le vent sur ma peau. Clignant des yeux le temps de m'habituer à la luminosité extérieure, je regarde alors en direction de la sainte d'Ajrov, toujours immobile face à nous. Remarquant mon regard, je vis s'afficher un léger sourire sur son visage et même si elle ne dit rien, j'imagine que le résultat était plutôt correct. Soupirant de soulagement, je m'allonge tranquillement sur le dos, on ne peut plus fier de ce succès. Remarquant alors que je suis en nage, je me redresse le temps d'enlever ma veste et laisse la fraîcheur de la pierre tempérer la chaleur de mon corps. Hiro ayant toujours les yeux fermés, je referme les yeux quelques secondes. La flamme se portant toujours aussi bien, je fixe le ciel bleu et ne peut m'empêcher un grand sourire.

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