« Il était vraiment.... » Joséphine laissa un soupire rêveur s'échapper d'entre ses lèvres. « Et puis, la façon dont il m'a regardé était vraiment... » La magicienne ne termina pas sa phrase, se mordant la lèvre inférieure, comme pour se retenir de dévoiler le reste de ses pensées. Le rouge lui monta aux joues et sa main libre vint trouver l'une de ses pommettes, essayant en vain de cacher l'embrasement de son cœur. Aucun de ses auditeurs n'était dupe néanmoins, et chacun savait déjà ce qu'elle s'apprêtait à leur révéler... Elle était encore tombé amoureuse. Ce phénomène arrivait fréquemment chez la demoiselle, qui prenait la moindre marque d'affection, le moindre intérêt pour une déclaration inavouée, pour un message caché. Son imagination s'enflammait souvent pour peu de chose, créant des attentes qui ne trouvaient que rarement de réponses. Cela était éprouvant pour son petit cœur de fleur-bleue, mais elle ne pouvait l'empêcher de bondir dans sa poitrine dès qu'elle interceptait un regard un peu appuyé, qu'elle ressentait un frôlement de main ou encore qu'elle entendait parler de quelqu'un de bien. « Ses cheveux étaient si brillants ! Son regard profond mais doux à la fois... Sa voix grave et sensuelle... » La voix de ses nombreux princes charmants était un critère récurant chez la passionnée de chant. Pour elle, une voix puissante parvenait à magnifier le plus repoussant des prétendants. Fermant les yeux, la chanteuse pencha la tête en arrière et commença à taper du pied, en rythme avec une mélodie fantôme. « Une étoile filante est tombé de ton cœur et a atterri dans mes yeux... » entama-t-elle, se remémorant les paroles de la chanson qu'avait chanté son bien-aimé au moment de la séduire. « J'ai crié fort pendant qu'elle les arrachait, et ça m'a rendu aveugle. » Tout en laissant vibrer sa voix, la magicienne fit glisser ses mains autour de ses bras, s'enlaçant dans une étreinte personnelle, rêvant qu'il s'agissait des bras de celui qu'elle fantasmait. « Et puis... » La rousse se retourna vers ses deux confidents et trottina gaiement jusqu'à eux. Elle s'assit sur le lit, entre eux. « Je ne sais pas ce que c'était mais... Il sentait... » Joséphine prit quelques secondes pour réfléchir. « Je ne saurais dire quoi exactement... C'était un mélange particulier : une pointe d'épices et de cannelle, de feu de cheminée, de gâteau à la citrouille et de chocolat chaud. » « Mmh... Très rare, en effet. C'est sûr qu'on a jamais l'occasion de renifler tout ça. » se moqua Gabin. Toutes ces effluves émanaient régulièrement de la cuisine où Nounou Bonbon leur préparait souvent de quoi grignoter en cas de ventre creux. Sa jumelle ne s'intéressa pas à sa remarque et continua comme s'il ne l'avait jamais interrompu. « J'aurais pu le suivre à la trace... Je ne sais pas ce que c'était exactement : son savon, ou bien des soins pour cheveux ! En tout cas... Ha... » D'assise, elle se laissa tomber en arrière. La coloration sur ses joues ne s'était pas atténuée. « Je... Je crois que je l'aime vraiment... » avoua-t-elle d'une voix confidente, sur le ton des secrets. « Ouah, quelle surprise ! » ironisa encore le rouquin en adressant un sourire complice à la jeune fille qui était coincée avec lui. Amélyne, contrairement à lui, était néanmoins attentive aux dires de sa meilleure amie. Lorsque Joséphine rencontrait un échec amoureux, c'était généralement auprès d'elle qu'elle venait chercher du réconfort. La mage blanche prenait donc son rôle très à cœur. « C'est merveilleux, Josie ! »

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L'éternelle amoureuse se pencha sur sa coiffeuse. Plusieurs produits de beauté y étaient alignés. L'un d'eux attira néanmoins son attention : un flacon dans une bouteille opaque, ressemblant à du parfum. La rouquine en lut l'étiquette -Agapéroma, indiquait-elle- mais le nom ne lui était pas familier. Lorsqu’elle huma la fragrance, un souvenir déjà lointain lui vint en tête. Celui d'un homme charmant, dont le parfum entêtant l'avait obnubilé pendant plusieurs jours ! Ces sentiments étaient néanmoins de l’histoire ancienne. Ce mystérieux inconnu s'en était allé et elle ne l'avait plus jamais revu. Ce parfum n'était pas fait pour elle, de toute évidence, mais elle savait exactement à qui elle pourrait l'offrir : il y avait, sur les terres magiciennes, un jeune charmeur dont le cœur était aussi papillonnant que celui de la rousse. Ils avaient longuement communiqués par écrits, se racontant mutuellement leurs histoires sentimentales. Joséphine sut, à cet instant, qu'un tel parfum assurerait à son ami un succès certain auprès de la gent féminine !

Joyeuse St-Valentin ♪: