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 [Evénement] Une Journée à Spectre

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Lun 03 Fév 2020, 22:37

Une journée à Spectre - [Evénement] Une Journée à Spectre  Pabami10
Une Journée à Spectre


« C’est un véritable honneur de faire votre connaissance, Signora Moretti. » - « Votre beauté est simplement stupéfiante. » - « Voulez-vous bien m’accorder la prochaine danse, Signora ? »  Ils étaient nombreux à se réunir autour de la jeune Olivia, tout juste nommée parmi les favorites de Sian. C’était une belle jeune femme, avec de longs cheveux noirs et un joli teint ensoleillé. Une petite fleur d’à peine vingt ans, doté d’un petit minois candide et de grands yeux de biche. Son nom était sur toutes les bouches, depuis la grande annonce de la fin de la matinée. Il n’en demeurait pas moins qu’elle était une illustre inconnue, qui venait d’arriver à la Cour avec l’un des titres les plus prestigieux auxquels on puisse rêver. La dernière descendante d’une famille tombée en disgrâce, qui revenait en fanfare au sein du Palais. Une petite ignorante, manipulable et influençable. Une proie de choix et une véritable aubaine, aux yeux des vautours de la Cour.  « Veuillez m’excuser. » chantonna la petite Olivia, avec son accent du sud. « Je suis attendue. » Elle se mit à entortiller une boucle noire autour de ses longs doigts, les joues un peu rouges, avant de s’élancer à travers la foule pour rejoindre le Géant de Spectre. Sian déambulait à travers la grande salle de réception, sous des traits masculins. Il portait des vêtements amples, et n’arrêtait pas coincer ses longs cheveux blancs dans une grosse broche en or. Il semblait s’ennuyer profondément, malgré la présence de tous les favoris qui gravitaient autour de lui. Il baissa à peine le regard sur la petite Olivia, qui venait de se glisser à ses côtés. Pourtant, il attrapa sa main et l’entraîna jusqu’au salon. Il s’affala sans un mot sur la méridienne, entraînant sa nouvelle favorite dans son sillage sous les regards jaloux et envieux des autres courtisans. Olivia ne semblait pas s’inquiéter de tout cela. Elle préféra caresser la chevelure - tellement douce - du Dieu, qui en ronronna presque de plaisir. « Tu vois, Nicolae. » murmura Lucia. Il était assis sur son trône, non loin du petit salon de l’Aether. Le Vampire était debout, prêt de son Maître. Muet et immobile. « C’est pour cela que j’adore cet endroit. » Nicolae ne répondit pas. « Cette soirée promet d’être … très intéressante. » Le Phénix haussa un sourcil perplexe en entendant de petits crissements. Nicolae était en train de grignoter des petits gâteaux, qu’il tirait d’un petit sachet rouge en forme de coeur. « Tu n’es vraiment qu’un goinfre.» - « Qu’une gaufre ? » - « Un goinfre ! C’est … Rien, oublie. » Il plongea la main dans le petit paquet pour prendre un gâteau. « Tu es conscient que cette Auxane, elle veut ton corps ? » - « Je ne vois pas ce qu’elle en ferait. » - « Je vois parfaitement, pour ma part. Elle te ferait passer à la casserole en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. » Il écarquilla les yeux. « Vous pensez qu’elle mange des êtres humains ? » - « Nicolae ... » Lucia croqua dans le gâteau et fit immédiatement une grimace. « C’est quoi cette horreur ? » - « Gâteau. C’est un gâteau. » - « Pomme et noix de coco ? » continua le Souverain de Spectre, sans se soucier des interventions de son serviteur. « Mon pauvre gamin, tu as vraiment des goûts douteux dans tous les domaines. »

« Soyons amies. Il est indispensable de pouvoir compter sur quelqu’un en ces lieux, Olivia. J’aimerai être cette personne, pour vous. » C’était une autre favorite. Une petite blonde au regard noisette. Elle était très réputée, sur l’ensemble du territoire du Spectre de la Dame. Pas vraiment pour de bonnes raisons. « Vous allez rapidement apprendre les règles. Ne vous inquiétez pas. Et je serai là pour vous guider. » Regina attrapa une théière pour servir deux tasses. « C’est très aimable de votre part, Signora Ricci. » - « Appelez moi Regina. » Olivia esquissa un charmant sourire. « Merci pour votre bienveillance. » - « Je vous en prie. » Elle se pencha pour attraper une petite pochette, qu’elle tira de son sac pour la glisser dans sa poche. La broche de Stella, qu’elle comptait mettre sur le cadavre d’Olivia pour orienter les soupçons. Il était impensable que cette miséreuse reste en vie. Elle ne pouvait pas débarquer de sa campagne et revendiquer le plus naturellement du monde la place de favorite parmi les favorites auprès de Sian. C’était pourtant ce qui était en train de se passer. Regina savait que sa place était compliquée, depuis plusieurs semaines. Elle avait déplu au Géant de Spectre. Sa position ne tenait plus qu’à un fil. Mais elle avait un plan pour récupérer tout son prestige. « N’hésitez pas, si vous avez la moindre question. » - « Je m’en souviendrais. » Olivia s’empara de la tasse et trempa doucement ses lèvres dans la boisson chaude, rapidement imitée par une Regina satisfaite. Il fallait vraiment être idiote pour boire quelque chose qu’on avait pas préparé soi-même, ou pas fait goûter auparavant. Dommage que cette imbécile ne puisse pas apprendre la leçon. « Tout cela me fascine tellement, Regina. » - « Quoi donc ? » Elle toussa discrètement. « La vanité et l’orgueil des gens tels que vous. » Regina haussa un sourcil. Olivia esquissa un petit sourire. La première regarda les tasses. Échangées. Sans doute pendant qu’elle fouillait dans son sac. La seconde se mit à rire tout bas. Elle n’avait pas besoin d’être guidée dans ce monde cruel et carnassier. Elle était loin d’être une brebis égaré. Elle contempla le corps de sa rivale, qui s’effondra sur le parquet, avant de hurler pour jouer sa comédie.
Explications

C’est vraiment très ouvert. Pour faire simple : c’est journée de festivités à Pabamiel et plus largement dans les cités les plus importantes du Spectre, comme bien souvent. Il y a des spectacles à tous les coins de rue. Votre personnage peut donc profiter de la journée et faire un peu ce que vous souhaitez, tant que c’est logique avec le monde dans lequel vous vous trouvez. Ce lieu est en effet ouvert à tous. Vous pouvez vous contenter de découvrir l'une des Cités du Spectre de la Dame et repartir continuer votre vie, ou chercher à devenir citoyen de ce charmant empire.

Une seule limite : pour l’instant, vous restez loin de la Cour de Pabamiel et donc de Lucia et Sian. Si vous avez des questions, ou si vous souhaitez savoir si votre idée est réalisable, n’hésitez pas à me contacter.

Durée du RP - vous avez jusqu'au 03-05-2020 pour poster.


Gains

Pour 900 mots - L'entrée dans l'Empire du Spectre de la Dame (regardez les choses à faire pour vous guider et n'oubliez pas les gains liés à l'entrée, c'est ça qu'il faut déclarer) OU 1 Point de Spécialité
Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots - 1 Point de Spécialité supplémentaire
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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4741
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Mar 28 Avr 2020, 17:53



Il est donc vrai ? Je garde en quittant la patrie,
Ô profonde douleur ! un cœur indifférent.
Pas de regard aimé, pas d'image chérie,
Dont mon œil au départ se détache en pleurant.

Ainsi partent tous ceux que le désespoir sombre
Dans quelque monde à part pousse à se renfermer,
Qui, voyant l'homme faible et les jours remplis d'ombre,
Ne se sont pas senti le courage d'aimer.

Une Journée à Spectre



Alisha posa docilement la plume sur le carnet qu'elle referma avec douceur. Un mince morceau de parchemin dépassait de l'ouvrage. La Gourmande lui avait parlait de cet étrange carnet une fois, alors qu'elle l'avait questionné sur la raison pour laquelle au bout de plusieurs mois elle ne l'avait toujours pas terminé. Elle savait alors qu'il lui suffirait d'en lire les dernière pages pour savoir qu'à son réveil, elle ne serait plus là. Probablement serait-elle triste. Voir même en colère. Un sourire se dessinait sur les lèvres de la Colérique. Elle aurait aimé la voir dans cet état. Ce n'était pas courant de voir la Petite Sœur s'énerver. Elle se saisit de son sac, ses armes, une cape. En posant le regard une  dernière fois sur l'appartement, il croisa celui brillant et inquisiteur de Poupette. « Ne me juge pas ainsi. Ce n'est peut-être qu'un au revoir après tout. ». Elle n'en était pourtant pas des plus convaincue. En silence, elle tourna la poignée. En silence, elle passa le pas de la porte. En silence, elle traversa les rues d'Avalon, se fondant dans les ruelles, jusqu'à rejoindre le Cœur Vert. Cette escapade nocturne lui rappela la nuit où apparurent les Ur'Welluffs. En plus calme. Nyellë, ne tarda pas à la rejoindre, une fois sur place, son pelage blanc brillant d'une étrange teinte à la lumière de la Lune Rouge. La Déchue caressa son museau jusqu'à l'arrivée d'Isgard. « C'était pour ça que tu voulais venir ici plutôt qu'en bas ? J'ignorai que tu t'étais payée le luxe de t'acheter ce genre de bête. » - « Je me la suis pas acheté. On me l'a offerte. » - « Ah ouai ? Et qui donc ? » - « T'es jaloux ? », répondait-elle avec un sourire moqueur. « Nan, je me demande juste qui est cet admirateur qui a suffisamment de thune pour offrir un cadeau comme ça juste pour le plaisir. » - « J'en sais rien. Un jour je me suis levée et y avait un sac avec un papier à mon nom qui expliquait que ce cheval m'appartenait. » - « Oh, un admirateur secret... », fit le Déchu d'un air moqueur. « Il n'avait qu'à pas être secret s'il voulait que je lui rende la pareil en tout cas. ». Le Déchu étouffa un rire. « Allons-y. Ou on n'est pas prêt d'arriver. » - « Et où on va d'ailleurs ? Tu ne m'as rien dit sur notre destination. ». Un mince sourire se dessinait sur ses lèvres. « T'as déjà eu l'occasion de visiter Pabamiel ? » - « Pabamiel ? Non... Pourquoi là-bas ? » - « Allons-y je te dis. Je t'expliquerai en route. », conclu-t-il en déployant ses ailes.

Le duo s'arrêta à un port, plus à l'ouest des Terres d'Emeraude. Bien qu'Avalon en soit fourni d'un important, Isgard ne souhaitait pas emprunter la route maritime des Ailes Noires. Pas pour rejoindre la capitale du Spectre de la Dame. Pas pour la raison pour laquelle il souhaitait la faire rejoindre sa capitale. Pabamiel avait la réputation d'être une cité splendide. Mais pour ceux qui fréquentait les bas-fonds de ce monde, la face obscure de ce genre de ville n'était pas un secret. Elle n'était pas la seule ainsi. Mais elle correspondait au caractère d'Alisha. A force de d'échanger avec elle, il en était persuadé. « Donc tu me fais quitter une grande ville pour une autre grande ville. J'avoue avoir du mal à te suivre. », fit Alisha avec un air dubitatif alors que le duo embarquait sur le navire. Un sourire étrange se dessinait sur le visage d'Isgard. « Quoi ?! », commença à s'agacer Alisha. Le Déchu, accoudé au bastingage, tourna son regard en direction de la Colérique, ses prunelles croisant celles irritées de l'Abjecto. « Je suis sûr que si tu pouvais lancer des éclairs avec tes yeux, le monde serait foudroyé en continu. » - « Quoi ? Qu'est-ce que tu m'chantes ? », rétorqua la concernée d'un ton sec. Les mains sur les hanches, le pied tapant dans un mouvement régulier sur le pont du navire, elle fixait le Déchu d'un air courroucé. « Pabamiel est légèrement différente d'Avalon. Tu verras ça sur place. Et puis, ce n'est pas seulement pour un voyage touristique que je t'ai proposé de venir. Tu aurais très bien pu refuser d'ailleurs. ». La Colérique ne répondit rien. Il avait parfaitement raison. Elle aurait pu refuser. Elle ne l'avait pas fait. Il ne lui avait rien dit la dernière fois, lorsqu'il avait parlé de cette "solution". Elle voulait savoir.

Après un long - trop long - voyage, le navire arriva enfin dans l'archipel de la Mer des Trois Dames, annonçant la fin de la croisière. Et, après avoir posé pied à terre, alors qu'ils arrivaient enfin dans la capitale, Isgard ne put retenir un sifflement. « T'en a de la chance. C'est jour de fête aujourd'hui. C'est encore plus animé que d'habitude. », commença-t-il avant de se tourner vers la Déchue. « Ça devrait pas trop te dépayser finalement. », ajoutait-il finalement en reprenant la route. Alisha répondait par un haussement d'épaule. C'était vrai que, par rapport à Avalon, elle pouvait y retrouver une activité assez comparable. Toutefois, l'ambiance, elle, n'était pas celle que l'on retrouvait dans ce qu'on l'on appelait "La Ruche". « J'ai à faire. Je te laisse profiter un peu du coin. Je reviens plus tard. » - « T'es sérieux ? », rétorqua-t-elle en le fusillant du regard. « Tout à fait. Mais je suis sûr que tu t'en sortira très bien ! », conclut-il en s'éloignant. l'Abjecto resta un instant sans bouger de sa position, interdite devant ce qu'il venait de se passer. Il venait de l'abandonner, comme ça, tranquille. « Ok... », lâchait-elle alors dans un souffle de résignation. Elle détailla un peu les environs avant de commencer à s'avancer. « Je croyais que c'était pas pour un voyage touristique que tu m'avais embarqué... », siffla-t-elle entre ses dents.

Les nombreux artistes de rues qui se donnaient en spectacle lui rappelaient un peu l'Etesia Muna. Un peu. Mais contrairement à ce que lui avait dit Isgard, elle ne profita que peu des festivités. Elle était agacée d'être perdue dans cette ville qu'elle ne connaissait pas et pestait contre lui de l'avoir laissé à son sort sans même une indication. En fait, elle voulait surtout se poser avant de faire n'importe quoi d'autre. Ce voyage l'avait épuisé. Et elle n'était jamais de bonne humeur quand elle était fatigué. Déjà qu'elle l'était difficilement, de bonne humeur. Contenir sa Colère dans son état actuel était un défi qu'elle n'avait pas relevé depuis longtemps. Son humeur devait d'ailleurs transparaître sur son visage vu les regards qu'on lui jetait de temps à autre. Regard qu'elle renvoyait généralement, d'une manière moins aimable. Elle prit la décision de sortir de la ville, juste quelques minutes. Histoire de ne plus avoir à supporter ces regards qui avaient la fâcheuse tendance à nourrir la flamme de sa Colère. Et puis, elle avait remarqué la présence de l'armée. A cette allure elle allait s'attirer des problèmes. Ce serait bête. A peine arrivée, déjà repartie pour une histoire de fatigue.

La Déchue inspira longuement avant de relâcher son souffle de la même façon. Son oreille capta des bruits de pas qui se rapprochaient d'elle. Elle jeta un regard rapide sur le côté. En même temps, la voix d'Isgard se fit retentir. « Te voilà, je me demandais où t'étais passée. » - « J'allais te dire exactement la même chose. », siffla Alisha entre ses dents crispées en saisissant rudement le Déchu par le col. Il se défi de la prise de la Déchue d'un geste sec, repoussant la main de cette dernière. « Je t'ai dis que je revenais te trouver. Il fallait que je règle une dernière chose. Et t'as pu te familiariser avec les lieux comme ça. ». Ils se fixaient mutuellement en chien de faïence, jusqu'à ce qu'Isgard reprenne la parole. « C'est bon. C'est fini la petite colère ? Si t'es pas capable de te maîtriser, tu peux retourner à Avalon. ». Alisha soupira. « Essai de comprendre. Tu m'entraîne ici, tu me dis rien, en plus le voyage est pas ce qu'il y a de plus reposant. Ouai. J'étais énervée contre toi. ». Et c'est un problème quand c'est un Déchu étreint par le péché de Colère qui est atteint de ce sentiment. « Mais ça va. C'est quoi le programme du coup ? ». Il gardai le silence quelques instants avant de répondre. « Je te proposes une nouvelle vie ici. Après avoir visiter les bas-fond d'Avalon, tu devrai t'en sortir. » - « Comment ça ? » - « Je te laisses la surprise. Alors ? ». La Colérique resta un instant silencieuse, avant d'exhaler une inspiration. « Ça ne coûte rien d'essayer j'imagine. ».
Aucune parole ne précède les vrais départs

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Mots 1528 (si y a un problème ou quoi que ce soit, dis et je changerai <3 - merci pour l'event !)
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Mer 29 Avr 2020, 17:26


La nuit était tombée sur Pabamiel, mais nulle étoile dans la voûte céleste ne scintillait plus fort que cette immense capitale en fête. Tandis que ma mère se préparait pour sortir, je restai près de la fenêtre de notre chambre à l'auberge pour regarder la vue. De toute mon existence je n'avais jamais vu plus grande cité ni autant d'animation dans les rues.
Portant la main à ma bouche, je retirai les dernières traces d'hémoglobine sur mes lèvres avant de sucer mes doigts comme le ferait un enfant pour être certain de ne pas en rater une goutte. Assurance pour ne pas que je perde le contrôle, Mère avait pris soin de me donner deux moutons à saigner avant de rentrer en ville. Je devais ainsi avoir le ventre plein permettant de me contenir pour quelques heures. C'était primordial car elle avait une course à faire et ne pourrait pas me surveiller pendant ce temps. Et l'écart de conduite n'était pas permis, surtout dans une ville si bien gardée et surveillée. Sur le lit trônait un coffret en ébène, la raison de notre présence en ces lieux. Une commande de grande valeur pour une richissime cliente. Pendant le trajet pour venir ici j'avais été autorisé une fois à en regarder le contenu : une parure d'opale magnifiquement ciselée pour garnir le cou d'une grande dame. Voilà ce que ma mère venait vendre aujourd'hui dans le quartier de Jelemiel.
Je désirai apprendre le métier mais rares étaient les occasions où je pouvais accompagner ma créatrice.

Mais je ne pouvais pas me plaindre, ce soir j'allais faire mes preuves d'une autre manière, montrer que je pouvais me contenir. Car même le ventre plein, on pouvait se laisser tenter par la gourmandise. La Faim qui manquait chaque jour de me faire perdre la raison ne partait jamais vraiment complètement. Elle était à la fois si sounoise et si délicieuse amie...
Néanmoins j'étais impatient de pouvoir découvrir la ville, déterminer à bien me tenir. Et puis je ne serais pas seul. Rigel serait avec moi. Le renard boréal me tiendrait compagnie, invisible comme il sait l'être pour ne pas attirer l'attention. Je devais être discret, un simple touriste comme les autres. J'étais pris dans un tourbillon d'émotions contraires, d'un côté l'espoir que je pourrais un jour m'épanouir dans cette nouvelle vie, et de l'autre l'affreuse crainte d'être devenu un monstre, un animal sanguinaire. J'avais parfois peur de ce que j'étais en train de devenir.

Fin prête à partir, ma mère s'approcha de moi et me regarda intensément dans les yeux tout en me caressant les cheveux. « Mon petit renard tu dois être extrèmement prudent si tu décides de sortir ce soir... Je déteste avoir à te laisser seul avec Rigel, je n'en aurais pas pour longtemps alors sois prudent et ne t'éloigne pas trop de l'auberge. Ma colère n'est rien face à ce que les soldats de l'Empire pourraient te faire subir... Je n'ai pas envie de te perdre alors promets moi que tu feras attention. A la moindre alerte ou envie de sang tu rentres immédiatement ici et tu attends mon retour c'est bien compris ? » Sa voix était douce et maternelle mais teintée d'un soupçon de menace.

« Je ne te décevrai pas maman. Tu es tout ce qu'il me reste de toute façon. » Je ressentais une adoration indiscible pour cette femme tout en haïssant ce qu'elle avait fait de moi. Peu après, je vis partir son carrosse en direction des quartiers huppés de la grande cité.
J'enfilai une longue cape bleue par dessus mes épaules, me préparant aussi à partir. « Rigel suis moi et reste invisible surtout. » Ainsi nous sortîmes tous deux pour découvrir Pabamiel.

Chatoyante et illuminée, la ville me faisait ressentir une étrange fascination. J'avais pris goût au charme sombre et glacial de Merhoneän mais Pabamiel valait aussi le déplacement. Après je ne voyais ce que l'Empire permettait que l'on voit et ce qu'il souhaitait incarner au monde. J'avais appris à me méfier de tout ce qui paraissait trop beau ou trop facile désormais.  
Si j'en croyais les panneaux de signalisation, j'étais arrivé dans le quartier de Sitzrael. Devant moi s'étalaient de larges galeries couvertes avec toutes sortes de boutiques toutes plus alléchantes les unes que les autres. Mon regard se tourna rapidement vers la patisserie, dont les effluves me rappellaient de bons souvenirs. Choux à la crème, tartes et gateaux garnissaient l'étalage. C'était des vagues de parfum qui titillaient mon odorat surdéveloppé. Je soupirai lentement, je ne pouvais goûter qu'avec le nez désormais. Après quelques moments de nostalgie, je tournai le dos et laissai derrière moi les gourmandises de mon ancienne vie.

Plus tard, j'arrivai devant une large place où avaient lieu des spectacles de rue. Les artistes laissaient exprimer leur talents pour la joie de tous. Enfin pas exactement. J'avais du mal à entrer dasn l'ambiance de cette belle nuit illuminée et festive. J'avais l'impression que plus jamais je ne pourrais être serein et en paix avec moi-même. Je devais être constamment sur mes gardes, toujours attentif à mes pulsions. Au loin, un groupe d'enfants s'amusait et riait aux éclats. Leur sang jeune devait être si délicieux, une seule gorgée... NON !! Secouant la tête comme si cela pouvait m'ôter cette vilaine pensée, je sortis de la place à grandes enjambées pour aller reprendre mes esprits quelques minutes dans une ruelle. Rigel réapparut devant moi, l'air inquiet. J'oubliais parfois que ses dons d'empathie lui permettait de sonder mes émotions. Son aura bienfaisante aida à me calmer. « Merci mon beau... je devrais reprendre le chemin de l'auberge maintenant... »
Des bruits de voix et de pas un peu plus loin m'indiquèrent que nous n'étions pas seuls dans la ruelle. Regardant autour de moi je vis que j'étais arrivé dans un quartier certainement plus malfamé que les précédents. Rigel se fit de nouveau invisible tandis que je tendis l'oreille. Un groupe semblait s'en prendre à un homme, je n'entendis pas tout mais il s'agissait d'une histoire de dette à payer.

Grimaçant, je pris la décision de m'éloigner discrètement, ce n'était pas le moment de me faire repérer. Mes jambes me répondant avec une rapidité que je n'avais jamais eu du temps où j'étais humain. Je laissai ainsi l'homme au funeste sort qui l'attendait. je ne saurai jamais s'il fut seulement intimidé, roué de coups ou tout simplement tué... En réalité... Son sort m'était complétement égal. Je n'allais pas faire semblant de m'en soucier. L'inconnu avait attiré sur lui la colère de mauvaises personnes et il allait en payer les conséquences... Le monde était ainsi fait. Même dans les plus jolies cités.  

Je retrouvai finalement mon chemin vers la sécurité de l'auberge et de la chambre que j'occupai avec ma mère. D'un bond j'allais m'allonger sur le lit, essayant de ne penser à rien en attendant le retour de ma créatrice. Mais un bruit de battements d'ailes attira mon attention en direction de la fenêtre. Un oiseau venait de se poser sur la rambarde, cherchant certainement un abri pour dormir. L'occasion était trop belle. Une sombre pensée en tête, je marchai tel un chat pour ne pas faire grincer le parquet, ouvrit la fenêtre tout doucement pour ne pas effrayer l'oiseau... Puis d'un geste vif je saisis la proie avant qu'elle puisse avoir le temps de s'envoler. Avant de refermer la fenêtre je regardai au dehors. La nuit était bien avancée, la rue était déserte. personne ne m'avait vu.

Glapissant frénétiquement sous le coup de l'impatience, mon visage se transforma. Je sentis mes crocs pousser dans ma machoire et incapable de me retenir plus longtemps je mordis fermement. La fragile nuque se brisa, tuant l'oiseau sur le coup. Il s'agissait tout au plus d'un petit en-cas au vu de la taille de l'oiseau... Mais c'était tellement bon... Le sang chaud coulait à grandes gorgées dans ma bouche. Très vite le cadavre fut complètement vidé et je le déposai sur la table de la chambre. Je réalisai alors ce que je venais de faire... Ce petit corps innocent et sans vie, les yeux encore ouverts de surprise.  Je le ramassai entre mes mains.
« Oh non... Je suis vraiment désolé... » Je fondis en sanglots, encore plus exaspéré de voir des larmes de sang couler de mes yeux.

Voilà quel était devenu mon quotidien, tiraillé entre deux natures. Parfois insensible aux malheurs du monde comme pour ce pauvre homme de la ruelle, et au contraire à d'autres moments j'avais ces sautes d'humeur sous le coup de l'émotion vers la colère ou la tristesse...
Lorsque ma mère rentra avant l'arrivée de l'aurore, elle me retrouva endormi sur une chaise à force d'avoir pleuré, la tête posée dans mes bras sur la table.

Mots : 1548 (En espérant que ça vous ira ! Merci)
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Mer 29 Avr 2020, 22:18


Pabamiel

Une Journée à Spectre



Finalement. Je descendis discrètement du navire qui fût mon repère pendant ces longues journées de mer. Durant le voyage, j’avais dissimulé ma dague entre deux planches dans la cale de sorte à ne pas être dérangée par des rêveurs trop curieux. J’arpentais le pont la nuit pour observer l’océan sous la lune étoilé, non sans effrayer certains superstitieux qui me prenaient pour quelque esprit mal intentionné. Je me jouais d’eux, influençant leurs peurs durant leur sommeil, pour attiser la crainte qu’ils me portaient. Je m’amusais de ces regards dans lesquels je pouvais sentir leurs hésitations. Malheureusement, j’avais dû écourter mes apparitions ; l’un des marins paraissait plus à même de lutter contre mes illusions.

« Ah-ha ! »

Une voix tonna derrière moi. C’était celle du matelot. Il s’avançait vers moi, un sourire béat sur son joli minois. Les ridules au coin de ses yeux violacés se plissaient en une expression amusée.

« Je savais que vous n’étiez pas un esprit, une passagère clandestine n’est-ce pas ?

— Et alors, vous allez me dénoncer ? » le défiai-je

Il éclata de rire, d’un rire franc et gai, en me regardant bien en face.

« Pourquoi ferai-je cela  ? Je n’y gagnerai probablement rien… »

Il laissa sa phrase en suspens et, pourtant, je savais qu’il allait la poursuivre. Il ne semblait pas très doué pour les effets dramatiques.

« Et je perdrai sans doute l’occasion d’escorter une aussi jolie demoiselle à travers les rues de Pabamiel. » acheva-t-il.

Il m’adressait le même sourire charmeur que celui qu’il devait servir à toutes ses conquêtes. Je levai les yeux au ciel avant de me détourner de lui. Pourtant, l’adonis ne lâcha pas l’affaire. Il sprinta et me contourna afin de se poster devant moi, les bras croisés.  

« Vous savez, cette ville n’est pas aussi belle que vous pouvez le penser. Et puis… Je pourrais vous servir de guide. »

A nouveau, je perçus son regard envoûtant aux teintes prunes. Je le décrivis un instant, m’attardant sur chacun des muscles de son corps d’éphèbe. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas mêlée ainsi aux mortels. Bien sûr, il y avait eu Dragon, mais notre relation n’était pas la même ; nous étions liés par les rêves et je me devais de le servir - ou du moins de le pervertir. Cette fois-ci, l’homme proposait de m’accompagner d’égal à égal - du moins, le pensait-il. C’était  pour moi une excellente occasion de l’étudier et de m’approprier son apparence.

« Bien… J’accepte ! » répondis-je

Il me tendit son bras pour que j’y glisse le mien mais je déclinai son invitation ; l’immatérialité de mon corps m’interdisait les contacts physiques. Cependant, il ne semblait pas s’en incommoder et avança simplement à côté de moi, les bras ballants.

« Bon, que souhaitez-vous voir en premier ? »

C’était drôle de le voir ainsi se plier en quatre pour moi. Il me rappelait un peu les manières que je me prêtais lors de mes mises en scène avec les rêveurs. Mais pour ce voeu, je n’avais pas vraiment besoin de réfléchir : je savais exactement ce qui m’amenait sur les îles du Spectre de la Dame.

« Je suis ici pour découvrir le théâtre itinérant. J’imagine que vous connaissez un endroit pour assister à ce genre de spectacle ?

— Si Madame, veut bien me suivre » annonça-t-il en mimant une révérence distinguée.

Je me pris au jeu et soulevai un pan de robe pour lui rendre son salut.

Nous quittâmes le port pour nous perdre dans les immenses allées fleuries de Pabamiel. J’étais stupéfaite par la beauté et la magnificence de la cité que les livres n’arrivaient pas à retranscrire à sa juste valeur. Mon regard se perdait sur les échoppes qui proposaient bijoux, épices, parfums et autres produits luxueux. En cet instant, j’étais jalouse de ne pas pouvoir profiter des effluves qui s’élevaient dans les airs. Je respirai l’air insipide, observant de jeunes pimbêches s’extasier devant des odeurs bien trop précieuses pour elles. Les rues étaient bondées et, bientôt, nous fûmes absorbés par la marée humaine. Une angoisse me bloquait la poitrine. Je n’aimais pas cette sensation d’étouffement et je l’appréciai d’autant moins que je n’avais pas envie d’être traversée par des passants un peu trop pressés.

« Pourrions-nous trouver un coin plus tranquille ? demandai-je à mon guide

— Ça ne va pas être simple mais on va essayer. Suis-moi ! »

Je le flanquai à la trace, comme un canneton suit sa mère. Nous quittâmes la rue principale pour bifurquer sur des latérales mais la foule ne désemplissait pas. Nous pénétrâmes ensuite dans un vaste réseau de halles couvertes. L’endroit était noir de monde et je pensais un instant que l’homme n’avait pas correctement saisi ma demande.

« Ne t’en fais pas, on traverse juste Sitzrael et ensuite ça devrait être plus calme » me rassura-t-il

Nous nous engouffrâmes dans le flot tumultueux de touristes qui s’émerveillaient de ce que la ville avait à leur offrir. Certains exhibaient fièrement leur dernière acquisition tandis que d’autres, plus discrets, filaient en douce avant de se faire repérer. La main sur ma dague, je n’osais quitter des yeux mon compagnon. La peur grandissait en moi ; je n’étais pas vraiment à l’aise à l’idée de savoir que n’importe qui pouvait m’asservir sans que je ne puisse l’en empêcher. Il leur suffisait d’un geste franc pour franchir mon enveloppe corporelle et s’emparer de mon précieux habitable. Nous continuâmes un long moment avant qu’il emprunte un passage dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Nous passâmes sous une arche et débouchâmes sur une ruelle beaucoup plus paisible. Seuls quelques badauds flânaient dans la venelle. Certains, allongés sur le sol, les yeux dans le vide, déblatéraient des phrases sans queues ni têtes.

« Alors Princesse, on n’aime pas la foule ?me questionna-t-il d’un ton amusé et mielleux

— Je m’appelle Shalendra, tranchai-je sèchement, et je ne suis juste pas habituée à me mêler à autant de monde

— T’avais peur qu’on te vole ta précieuse dague, c’est ça ?»

L’espace d’un instant mon visage se mura en une expression de stupéfaction. Je me rassérénai lorsque je me rendis compte que je tenais toujours l’arme fermement dans ma main droite. Cet homme était un fin observateur ; il fallait que je m’en méfie. Poursuivant la comédie, je détournai la tête et affichai une mine vexée.

«Oh ça va, je rigole…, s’excusa-t-il, je me nomme Seirus, heureux de faire enfin ta connaissance. »

Je restai ainsi cloîtrée durant quelques longues secondes pour accentuer l’effet dramatique avant de lui adresser à nouveau la parole.

« Je suis étonnée que tu connaisses si bien la ville. Tu y fais souvent escale ? »

Il se gaussa affectueusement mais se reprit aussitôt devant mon air contrarié.

« Je n’aurai jamais pu t’amener ici si j’étais un simple matelot de passage. J’ai vécu et je vis toujours dans cette ville. Tu as de la chance d’être tombé sur moi. »  

Je sentis quelque chose changer dans son regard. Ses traits se durcirent. Il avait perdu cet air niais et gentil que je lui avais prêté lors de notre rencontre. Il fixa un moment ma dague avant de plonger ses yeux dans les miens.

« Entre nous, si j’étais comme toi, je profiterai de ces pauvres drogués. Tu sais comme moi que leurs seuls souhaits seront d’en demander encore davantage.

— Pardon ?»

J’avais peur de comprendre ses insinuations.

« A d’autres. J’avais des doutes depuis notre première rencontre. Une jeune femme qui apparaît sur un bateau et qui disparaît sans laisser de trace ? Et, de surcroît, des marins qui semblent tous troubler dans leurs songes ? C’était un peu trop étrange pour n’être qu’une coïncidence. Mes doutes se sont confirmés quand j’ai aperçu ton expression à l’entrée de la ville ; c’était ta première visite, tu aurais dû montrer plus d’enthousiasme pour les parfums exotiques que nous fabriquons ici. La peur que tu as manifesté face à la foule et cette main crispée sur ta dague ne font que confirmer mes certitudes. Je me trompe ? »

Comment contredire une personne qui analyse jusqu’au plus infime de nos gestes. Je m’étais faîte bernée depuis le début alors que je pensais avoir l’avantage sur lui. J’oubliai souvent que je n’étais pas la seule à jouer la comédie et que certains pouvaient s’avérer bien plus subtils que moi. Prise au piège et mise à nue, je n’avais plus qu’à assumer mes erreurs.

« Et alors, tu m’as amené ici pour confisquer mon semblant de liberté ? Tu veux que je t’octroie des voeux bien mérités ?

— Non. Ce n’est pas mon intention. De toute façon, tu ne serais pas assez puissante pour réaliser un quart de ce que je désire. »

Ses mots me rassurèrent autant qu’ils me blessèrent. Oui, j’étais faible mais ce n’était pas une raison pour se détourner de moi aussi facilement.

« Quel est ton but, alors ?

— Je vais t’accompagner à travers la ville comme c’était mon intention dès le départ

— Et c’est quoi le piège ?

— Il n’y en a pas mais si tu veux absolument me remercier, il y a bien quelque chose que tu pourrais faire pour moi, m’avoua-t-il

— Et quoi donc ? demandais-je, méfiante

— Il faut que tu saches que les apparences ont beaucoup d’importance ici dans le Spectre de la Dame. Aussi, ai-je quelques accointances qui pourraient m’avoir défié, d’une manière ou d’une autre ; enfin, la raison ne te regarde pas. Toujours est-il que je cherche à leur faire croire que mon influence va au-delà de la leur. Si, par hasard, je marchai en présence de l’un des dignitaires de la cité, cela pourrait bien les dissuader de tenter quelque chose contre moi. De ce que je crois savoir, vous autres - les génies - avaient cette incroyable capacité à vous approprier l’apparence des autres. J’imagine que tu devines la suite. »

Mes pensées se bousculèrent dans ma tête. Il avait eu toutes les occasions de me plier à sa volonté mais il ne l’avait pas fait. Au lieu de cela, il s’était rapproché de moi pour me faire une proposition que je n’étais pas vraiment en mesure de refuser. Le cas échéant, il n’aurait aucun mal à arriver à ses fins par la force. Sous ses airs de bellâtre coureur de jupons se cachait un fin stratège qui avait presque obtenu mon respect. Aussi, décidai-je de l’aider dans sa quête - du moins pour un temps ; il me serait toujours possible de disparaître à un moment plus opportun.

«Très bien, je n’ai pas le choix de toute façon.

— Je vois que tu es une jeune femme intelligence, sourit-il

— De qui dois-je prendre l’allure ?

— De cet homme : Rubério Sorabella.»

Il sortit un portrait d’un adolescent aux airs de nobliau pédant. J’attrapai le cadre et admirai ses contours, ses formes avant de m’attarder sur ses yeux azurins et ses cheveux de cendre. Il dégageait de ce garçon un je-ne-sais-quoi qui me laissait à penser que le pêché relevait de son quotidien : ce sourire, trop faux peut-être, que l’artiste avait peint sur sa toile. J’ouvrai grand les yeux, me concentrant sur chacun des détails de la reproduction puis, quand je les eu suffisamment en tête, je reportai mon attention vers le prénommé Seirus.

« Ce ne sera pas suffisant. J’ai besoin de réellement rencontrer cette personne pour me fondre dans sa peau.

— Oh, ce ne sera pas nécessaire. Nous ne ferons que regarder un spectacle de rue, après tout. Il te suffira de rester de marbre face à toutes ces futilités. Ah et, ne restes pas trop cramponné sur ton arme ; de toute façon, tu ne devrais pas rencontrer trop de problème sous cette identité.»

Me fiant à l’avis de mon complice, je décidai de modifier mon apparence quitte à ne pas être la copie conforme de la cible. Les particules de magies qui formaient le corps de Shalendra perdirent leur coloration et leur texture pour se fondre dans un nuage obscur. Des éclairs bleutés traversaient la masse nébuleuse qui se regroupa en une forme vaguement humanoïde. Je reprenais ma véritable apparence - celle d’une volute de fumée noire que la magie maintenait en un tout.

L’homme regardait le spectacle avec un air détaché. Il s’abstint de tout commentaire et attendit patiemment la suite des opérations.

Peu à peu, la magie modela mon physique en un tout autre aspect. La brume se compacta en une silhouette plus petite et musclée. Les particules prirent des teintes et des textures rappelant chacune des parties d’un corps humain. Mes cheveux, désormais d’un blanc lactescent, étaient dressés en une coupe décoiffée qui accentuait la jeunesse de mes traits. J’observai la transformation de mon regard perçant empli de suffisance. Les deux billes pâles qui ornaient mon visage tranchaient avec le teint hâlé de ma peau. Je revêtis un costume de lin brodé de fil d’or qui reflétait mon statut de haut rang, tel que je l’avais décelé à partir de l’image que Seirus m’avait montré.

« Cela correspond à tes attentes ? le questionnai-je, un sourire aux lèvres

— C’est pas mal. Je pense que ça fera l’affaire pour un temps. En route ! »

Je lui emboîtai le pas mais il s’arrêta soudain.

« Mets-toi plutôt à côté de moi, ce sera plus naturel. »

Nous reprîmes la route à travers des ruelles moins affluentes de la cité. Les gens que nous croisions - des locaux pour la plupart - nous dévisageaient étrangement. Comme Seirus l’avait prédit, ils paraissaient s’écarter sur notre passage. Je continuai d’accompagner mon guide, espérant ne pas faire de faux pas ; je ne connaissais rien aux us et coutumes du Spectre de la Dame, et encore moins à ce Rubério Sorabelle. Sans doute pourrais-je interroger le marin à l’issu de cette comédie.




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Jeu 30 Avr 2020, 19:05

" Va voir le Spectre de la Dame. "

Un brouhaha attira son regard, un rassemblement autour d'un as des flammes apparemment. Pendrake avait fini par vite capter qu'ils étaient pas mal fascinés par tout l'art de la destruction, par ici, du pouvoir de contenir la voracité du feu et de la fumée sur son sillage. Un mélange d'encens lui martelait les narines à chaque fois qu'ils croisaient un couple ou un groupe, lui laissant un constat soit amer soit charmé par le choix des effluves. Malgré tout, ce qui intrigua davantage le Réprouvé, c'était le style vestimentaire de ce peuple reclus. Il s'attarda brièvement sur le costume d'un homme plus loin et conclut avec un certain embarras que même les classes pauvres savaient tirer leur épingle du jeu. Ce n'était clairement pas la même veine du côté de Sceptelinôst. Il aimait bien cette tunique bleutée sombre aux dorures fantaisistes. Ces Spectres possédaient un goût raffiné pour le mode et cela attisa son envie de garnir sa propre garde-robe…

" Arrête de les fixer comme ça. Cælys fit claquer sa main sur son épaule, s'assurant avec un regard de vipère qu'il s'exécutât. Perdu, Pendrake écarquilla les yeux face à la violence du geste.
- Mais…
- Je t'ai vu, Penpen. Tu matais ces dames.
Il chercha la source du problème et vit, en effet, l'ombre de quelques longues robes s'ajouter dans son champ de vision. Il s'en reprit une exactement au même endroit.
- Ce n'est pas elles que je regardais ! C'est ce type-là, j'aime bien son costume.
- Mouais. "
Elle resserra sa poigne sur le bras de son compagnon, bien décidée à être la star de sa soirée.

En effet, Pendrake n'aurait jamais pu se présenter seul, encore moins avec des types de la pègre. L'idée de départ provenait de la puissante Deslyce en personne, qui avait eu la bonté d'âme de ne pas le faire gober par ses dragons à la suite de l'exposition de son problème. Bien évidemment, le Choucas n'était pas rentré dans les détails – de toute façon, si elle les voulait, elle finirait bien par les avoir – s'arrêtant à une question de moyens, d'argent en outre. Il détestait devoir se vendre auprès de sa belle-famille, il se doutait bien que cela lui collera la réputation d'un croqueur de diamants, mais l'économie actuelle de Sceptelinôst s'empêtrait dans un tel chaos qu'il était difficile de se démarquer. Il aurait aimé, aussi, en discuter avec le Thur Merrill, néanmoins on ne lui accorda même pas la chance de franchir l'entrée. Alors, dans ce cas de figure, le Drem décida d'élargir ses horizons et de découvrir par lui-même d'autres opportunités.

Durant leur valse dans la foule le long du boulevard, le nouveau papa s'arrêta quelques secondes sur sa femme. Depuis le début de la soirée, il ne lui avait pas une seule fois piétiner les escarpins, ce qui était une première, et il espérait bien qu'elle remarque ses efforts. Sinon, que dire, il passait tellement de temps loin du quotidien des Deslyce qu'il s'étonnait à la redécouvrir, parfois. Surtout dans un cadre aussi intime : il la trouvait ravissante, peut-être bien autant que lors de leur mariage arrangé qui aurait pu virer à la catastrophe. Si le corset de la Dame Bleue sublimait sa tenue, telle la cerise sur un gâteau, Pendrake ne fut guère ravi de ce choix. Il détestait les vêtements trop serrés : ils étaient pénibles à retirer quant il était en rut. Mais ça, Cælys avait dû le comprendre et en jouer depuis bien longtemps. Ceci n'était pas anodin : c'était une preuve qu'ils s'étaient bien acclimatés l'un à l'autre, que leur vie commune prenait racine sur tout le reste, de gré ou de force. Il n'avait trop hâte de voir sa tête quand il lui évoquera ne serait-ce que le principe de l'union éternelle, tiens. Il souffla du nez, un chouïa agacé, mais sa femme n'en fit pas tout un plat : il était un Réprouvé, une vraie brute au fond de lui.

Ils s'arrêtèrent au détour d'un quartier dont le nom fut bien difficile à retenir pour Pendrake, déjà qu'il tentait en vain de parfaire son Valærian ; pour lui prouver que, de sa bouche, le Zul'Dov était une langue bien plus poétique. La place bondée laissait aller aux différentes activités, qu'elles n'impliquent que l'attention des spectateurs ou l'entrain de quelques joueurs, tentés par les organisateurs à la recherche de gloire et d'argent. Il vit les iris ocres de sa femme s'illuminer, comme si cet instant représenta beaucoup pour elle : une quête d'évasion, loin de leurs tracas qui s'accumuleront à mesure qu'Oria grandira. Sa chevelure céruléenne et éclatante se balança en sa direction et, s'apprêtant à émettre son souhait, fut coupé par l'index de Pendrake sur ses lèvres.
" Oui oui, tu peux y aller. " Quand elle désirait quelque chose, guidée par le présent, son mari fit bien d'être capable de l'anticiper. Ainsi, avec un sourire ravi et un bisou plus tard, sa belle vogua au gré de ses plaisirs. Quant à lui…

" Excusez-moi, vous. Il s'arrêta à hauteur du groupe de trois Spectres, deux hommes et une femme, compagne de l'un d'eux. Ils étaient tous plus grands que lui, ce qui ne l'aida pas à bien se faire voir, mais bon, il était accoutumé à cela auprès de ses pairs. Qui a donc confectionné votre manteau ? L'inconnu profita de son immobilisme pour le saisir et vérifier par lui-même le textile. Autant dire que le sang du Choucas ne fit qu'un tour.
- Isobella Tibb. Le nom intrigua l'importun qui braqua son regard dans le sien. La dame, en retrait avec son amant, laissa échapper son étonnement par un bref éclat de voix.
- Du Cael, cela se voit.
- Vous avez du goût, Signore.
L'autre s'approcha pour délier cette embrassade qui pourrait finir mal.
- Et vous faites bien de l'éloigner : chez moi, la tradition, c'est de cogner ceux qui s'approchent d'un peu trop près. Réprouvé, comprirent-ils, à croire que les Deslyce l'avaient bien traité pour au moins placer le doute chez les natifs. Le plus poli se mit à rire pour détendre l'atmosphère, tandis que l'autre croisa les bras, guère touché par la menace.
- Vous ne connaissez pas bien Pabamiel, n'est-ce pas ? Nous sommes plutôt tactiles. Je vois ça. Concéda le Choucas à sa première visite. Le moins enhardi du lot dirigea la conversation et offrit une coupe que le Réprouvé, par instinct, refusa avec un certain tact. Cela n'effrita pas l'échange et Pendrake put faire la connaissance du groupuscule. Bizarrement, ils avaient l'air plutôt insistants sur ses origines et plus généralement sur sa ville natale. Le Drem sut que ce n'était pas un hasard et se présenta donc en tant que tel pour abattre les cartes sur la table. Vraiment ? Sa femme s'avança d'un pas, comme pour restreindre leur cercle.
- Êtes-vous au courant que vos compatriotes sont de plus en plus exigeants ?
- Nous sommes farouches, c'est ainsi qu'est née Sceptelinôst.
Les yeux de la dame se plissèrent, narquoise.
- Ceux que j'ai rencontré ne semblaient pas être réellement de la région. Pour toute réaction, Pendrake choisit de sourire pour entrer dans la danse. Finalement, son flair ne l'avait pas trompé.
- Si vous traitez avec la vermine, ne vous étonnez pas d'en ressortir avec un mal de crâne. Ou pire. Il laissa placer un silence mais refusa de leur laisser l'occasion de reprendre le flambeau. Je vous comprends toutefois, ce ne doit pas être facile de se repérer dans cette marre informe. C'est pourquoi je compte bien redresser quelques barres, quitte à le faire moi-même, afin d'éclaircir le savoir-faire de mon peuple. Il s'adressa aux hommes tout en désignant d'une main tendue la seule femme. Je n'aimerais pas que vos muses s'adressent aux mauvaises personnes. Et par "mauvaises", j'entends simplement… "indésirables". Ils la regardèrent un moment, pensifs. Pendrake se mit à réfléchir rapidement à un moyen de se vendre davantage, de se proposer pour les aiguiller sur le paysage de la pègre, néanmoins ils se montrèrent plus vifs et finirent par trouver un compromis silencieux.
- Signore Hrafninn… Je pense que nous nous reverrons bientôt. Il commença à ouvrir leur sortie. D'ici-là, profitez-bien de la soirée.
- Vous aussi. "
Et ils partirent, chacun de leur côté, avec un sentiment de… satisfaction.

Bon, il ferait peut-être mieux d'aller récupérer sa femme dans ce tas de prédateurs.



1491 mots ~
Merci pour l'évent ♪



By Jil ♪
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Jeu 30 Avr 2020, 22:02

Une Journée à Spectre


Cælys était tout simplement enchantée. Cette escapade tombait à point nommé et elle tâchait de l’apprécier à sa juste valeur. Elle ressemblait presque à une enfant, à force de cabrioler avec innocence dans les grandes allées de Pabamiel. Un sourire - franc et éclatant - flottait sur ses lèvres et son regard furetait dans tous les sens, sans parvenir à s’attarder sur quoi que ce soit. Elle goûtait quasiment tout ce qu’on lui proposait, fascinée par les saveurs exotiques de cette contrée. « Voilà une jolie petite fleur ! » s’exclama un marchand. Il était vêtu d’une tunique pourpre et dorée, qui semblait traditionnelle dans la Cité. Elle comprenait la réaction de son mari : ils avaient plutôt bon goût en matière de mode, ces Spectres. « Approchez-vous, ma mignonne ! Mes produits sont excellents. » Il avait un accent assez prononcé, mais tout à fait charmant. Cælys s’avança vers son étalage, après une - brève - hésitation. « Croyez-moi, Signora … Vous n’avez jamais rien mangé de semblable ! » Il attrapa une sorte de petit gâteau avec une pince, qu’il déposa dans un mouchoir avant de le tendre à la jeune femme. « Qu’est-ce que c’est ? » - « Découvrez le toute seule ! » Elle renifla le gâteau. Il était sucré, de toute évidence. Elle pouvait donc se permettre de croquer dedans. « Mmh ! » s’extasia-t-elle. « C’est du gingembre ? » - « Tout à fait ! Recette de famille. Vous n’en trouverez pas ailleurs. » - « J’aimerais une boîte de douze, s’il vous plaît. » C’était vraiment bon et plutôt léger. « Pas de souci, Signora ! Autre chose ? » Cælys avisa la petite vitrine. « Oui … Je vais aussi prendre quelques saucissons. Mettez-moi les meilleurs ! Trois, s’il vous plaît. » - « Attendez, je peux vous faire goûter. » Elle le coupa dans son geste. « Non merci. Je ne mange pas de viande. » - « Oh ! C’est pour votre mari ? » Elle répondit avec un petit sourire timide et des joues un peu rouges. « Merci pour vos achats. » dit le marchand, après une petite conversation et quelques ajouts sur la liste de ses ventes. Il esquissa un sourire ravageur et étincelant, très certainement sponsorisé par le comité de l’hygiène bucco-dentaire de la région, avant de tendre le sac à Cælys. Avec une magnifique fleur, blanche et jaune, qui dégageait un parfum envoûtant. C’était un séducteur et il connaissait bien son métier, le bougre. « Ne dites rien à votre époux ! Je ne veux pas de problème. Bonne journée, Signora. » Elle répondit les politesses d’usage avant de s’en aller, toujours de bonne humeur.

Cælys continua à arpenter les rues commerçantes, à la recherche de petites boutiques intéressantes. Elle ne tarda pas à dénicher une bijouterie où elle tomba sous le charme d’une paire de boucles d’oreilles, qu’elle acheta pour sa fille aînée, avant de jeter son dévolu sur un petit accessoire pour cheveux qu’elle imaginait parfaitement sur sa cadette. Puis elle écuma les commerces de tissus et de vêtements, des petites friperies cachées aux établissements luxueux, pour agrandir davantage sa garde-robe. Elle pouvait bien se permettre quelques folies : c’était Vanille qui payait, aujourd’hui. Cælys avait été vaguement déconcertée par les attentions soudaines de la Khæleesi. Elle s’était montrée charmante et prévenante, et ce n’était pas exactement les mots qui la définissaient le mieux. Pas dans sa relation houleuse avec la Dame Bleue. Elles s’étaient cordialement ignorées, depuis l’incident de la gifle. A vrai dire, Cælys se faisait discrète et évitait de se faire remarquer. Elle était consciente d’être sur la corde raide et elle ne tenait pas particulièrement à pousser la Dévoreuse dans ses retranchements. C’est pourquoi elle s’était méfiée en voyant la rouquine, souriante et affable, s’approcher pour modifier sa clef et lui remettre suffisamment d’argent pour une virée emplettes totalement indécente. A ce stade, ce n’était pas qu’il y avait anguille sous roche, c’était le fichu kraken qui essayait de se cacher derrière une étoile de mer. Mais Cælys avait choisi de hausser les épaules et d’accepter, pour vivre de façon pleine et entière. Quitte à risquer sa vie de manière quasi constante, autant la mener à fond. Les bras chargés de paquets, elle s’arrêta auprès de nombreux artistes pour admirer les performances. Cette ville lui plaisait beaucoup. Elle se sentait bien, à Pabamiel. Elle ne s’était pas attardée sur les détails dérangeants ou inquiétants. Tout ce qu’elle voyait, c’était une belle cité, vivante et entêtante. Et ça lui plaisait.

Cælys finit par remarquer qu’il était peut-être temps de retourner auprès de son mari. Elle ne voulait pas l’abandonner trop longtemps. Pas au milieu de la beauté décadente des femmes de Pabamiel. Elle était prête à arracher la tête à celle qui oserait approcher son époux d’un peu trop près. Et lui aussi passerait un sale quart d’heure par la même occasion, dans une vengeance puéril mais définitivement féroce et typiquement féminine. Elle ricana tout bas, en pensant que si une femme s’était comportée comme une séductrice, même à moitié moins que le marchand de tout à l’heure, elle lui ferait bouffer ses dents avant de bouder toute la soirée. Mais elle avait envie d’un petit restaurant, avec Pendrake. Elle avait déjà repéré quelques adresses et elle trépignait à l’idée de lui proposer la sortie, qu’elle comptait bien terminer en apothéose. Au Manoir Arvala, s’ils étaient la patience d’attendre. N’importe où, n’importe quand et n’importe comment, dans le cas contraire. « Penpen ! » Elle interpella le Réprouvé, qu’elle apercevait un peu plus loin. Elle commença même à trottiner dans sa direction, pour le rejoindre plus rapidement. Puis ce fut le drame. « Haaaaan ! Cælyyyyyyys ! » La Dame Bleue se figea dans son mouvement pour poser un regard - effaré, un peu déconcerté et carrément abattue - sur la propriétaire de cette voix criarde, et sans doute aiguë à en rameuter tous les chiens du quartier. Cassidie était en train de foncer vers elle. Elle portait une petite robe fluide, avec un corsage serré qui peinait à contenir sa poitrine. Ses seins rebondissaient lourdement à chacun de ses pas, et son popotin se dandinait dans tous les sens. Mine de rien, cela ne devait pas être agréable de courir avec des trucs pareils. Cælys commença à méditer sur la question, vaine tentative d’échapper à la réalité : la reine des pintades était dans la place. Imperméable à tous les sentiments négatifs du monde, Cassidie attrapa la Sirène pour lui prodiguer un câlin dans les règles de l’art. Cælys essaya de se dégager de son emprise, puisqu’elle ne comptait pas spécialement mourir étouffée dans la poitrine d’un autre clone. « Qu’est-ce que tu fais là, Cass’ ? » C’était l’un des nombreux surnoms de la petite Sorcière. Parce qu’elle les cassait sévère à tout le monde. « Je voulais manger avec ma petite Niniiiiiiille, ce soir, mais elle est occupée ! Elle m’a dit que tu étais ici. » Sale garce. Sans prendre garde à la mine crispée de la Dame Bleue, Cassidie glissa son bras sous le sien, comme si elles étaient amies depuis l’enfance. « C’est pas génial ? Siiiiiiiii, ça l’est. »

Cælys posa son regard pourpre sur la silhouette d’un jeune aristocrate, qui dévisageait Cassidie avec une pointe d’intérêt. Allait-elle se débarrasser de l’encombrante Sorcière en la jetant dans les bras du premier venu sans se soucier des éventuelles conséquences ? Sans aucun doute. Elle voulait vivre une soirée magique avec Pendrake à Pabamiel. Et Cassidie ne faisait pas partie du programme. D’ailleurs, elle n’éprouva pas le moindre état d’âme à bousculer la dinde, pour la faire tomber aux pieds du Spectre. Il pouvait très bien jouer les chevaliers servants comme lui marcher dessus, ça ne l’intéressait pas. Elle fila vers son époux, sans se retourner, pour se jeter à son cou. Les paquets - qu’elle portait à bout de bras - lui cognèrent un peu la tête. Elle ne s’excusa même pas - c’était les risques de la vie commune, avec elle - et plaqua ses lèvres sur les siennes. « J’ai tout un programme en tête, pour la suite de la journée. » murmura-t-elle. Oh que oui. Il était temps de profiter un peu de ce temps qu’ils avaient, ensemble. Oria était entre de bonnes mains, entourée de sa nourrice et de sa soeur aînée. Il n’y avait pas le public habituel que l’on pouvait trouver chez les Deslyce. Ils étaient seuls, avec un peu d’intimité. Enfin … Si on oubliait Cassidie.

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Ven 01 Mai 2020, 18:07

Une Journée à Spectre


Cassidie était presque fascinée par le charme sauvage de son preux chevalier. Ce n’était clairement pas un châtiment de se pelotonner dans ses bras. Il était plutôt grand avec une musculature assez discrète, mais assurément réelle. Palpable, en tout cas. Très palpable … Cassidie caressait avec délicatesse le tissu raffiné de son costume sombre. Elle était complètement séduite par cet illustre étranger, qui n’avait ni plus ni moins que tendu les bras pour l’empêcher de s’effondrer. Un malheureux réflexe, qu’il allait sûrement regretter après avoir conservé avec sa demoiselle en détresse. Il allait s’en mordre les doigts, de ne pas l’avoir laissé se fracasser le crâne sur un coin de trottoir. A vrai dire, tout le monde allait lui en vouloir. Mais pour le moment, il se contentait de s’enquérir de la santé de la jeune femme, qui continuait à le bouffer des yeux. Il était à son goût. Un brun aux yeux noirs, avec le teint ensoleillé et un accent tout à fait exquis. Son apparence était un peu effrayante. Son regard était froid et son sourire, absent. Son visage était marqué de plusieurs cicatrices, dont une balafre particulièrement impressionnante qui courait le long de sa mâchoire et remontait sur la pommette. On aurait presque pu croire à une brûlure. Elle était visible, sous la barbe bien entretenue. Son nez était tordu, comme s’il n’avait pas été très bien remis après un mauvais coup. Mieux valait se méfier des hommes comme lui. Ce n’était pas quelqu’un de bien. L’évidence était flagrante. Au mieux, c’était un bagarreur ou quelqu’un de violent. Au pire … Au pire, un fichu psychopathe. Un fou du couteau. Le genre à tailler dans le vif du sujet à coup de lames au lieu de discuter. N’importe qui aurait choisi de se tenir à distance d’un tel individu. Il suffisait d’avoir au moins deux neurones opérationnels pour comprendre que c’était un danger ambulant. Malheureusement, c’était bien là que le bât blessait : Cassidie manquait cruellement de jugeote. Tout ce qu’elle voyait, c’était un type ténébreux avec un regard à faire fondre les Terres Glacées, et des traits virils à couper au couteau. Il était la parfaite incarnation des mauvais garçons des romans - plus ou moins qualitatifs - que la jeune femme dévorait tous les soirs. Autant dire que le taux d’humidité de sa culotte avait atteint un seuil critique. « Signora ? » murmura-t-il, un peu perplexe. Cela faisait deux bonnes minutes que Cassidie le dévisageait, les yeux écarquillés et bouche-bée. Une belle imitation de la carpe en somme. Quoi que … Même si un poisson aurait eu l’air plus vif. « Merci beaucouuuuuuup ! » pépia la petite Sorcière, en se jetant au cou de son sauveur. La manoeuvre était clairement intéressée mais elle ne comptait pas se priver d’une séance de tripotage en bonnes et dues formes. « Vous êtes tellement chou. » C’était certainement le terme qui le définissait le moins bien. Mais la remarque eut au moins le mérite de lui arracher un rictus bizarre. « J’ai eu teeeeeeeellement peur. » Cassidie en faisait des caisses. Il n’était pas idiot au point de ne pas s’en apercevoir. Il prit une petite inspiration, sans aucun doute pour congédier de manière aussi froide qu'expéditive cette petite pintade mais … Elle venait de se blottir contre lui, écrasant sa poitrine contre son torse. La vue était plutôt sympa à regarder. Cela lui donnait envie de faire les présentations. Rien d’extravagant. Seulement de quoi la connaître bibliquement. « C’est quoi votre petit nom, mia bella ? » - « Cassidiiiiie ! » Tout devenait clair dans l’esprit du Spectre. Cette fille … Elle était vulgaire, décomplexée, un peu effrontée et parlait de manière étrange … Elle s’était jetée dans ses bras alors qu’il avait une tête à faire peur à un croque-mort mais un costume sur-mesure qui laissait présager un bon portefeuille. C’était évident : c’était une puttana. Et ça convenait très bien à Valente. C’était comme ça qu’il aimait les femmes : quand on pouvait leur faire n’importe quoi contre quelques pièces et les expédier sans politesse une fois qu’on en avait marre. Un vrai gentleman.

Cassidie feuilletait distraitement une gazette à scandales, en chantonnant - de manière plus ou moins juste - du bout des lèvres. Elle était avachie en travers du lit, à moitié nue, et balançait ses gambettes dans les airs. Ce n’était même pas en rythme avec ce qu’elle fredonnait. Valente était en train de trier des papiers, avec un cigare à la main. Il ne portait plus que son pantalon et il semblait plutôt en forme, contrairement à Cassidie. Elle était fatiguée et cela se voyait. Ses cheveux ne ressemblaient plus à rien et elle était couverte de marques. Il y avait de tout : la trace des doigts de son amant, des suçons, des hématomes, des griffures … La jeune femme avait mal partout, parfois même à des endroits assez improbables. Elle avait découvert l’existence de certains muscles, qui s’étaient mis à tirer de manière déraisonnable. En somme, elle était complètement cassée. Mais aussi comblée. Valente était un homme charmant - selon son point de vue - et il s’occupait bien d’elle. Il lui avait même donné de l’argent ! Cassidie était contente de ça, et n’avait absolument pas compris les raisons de cette générosité. Elle vivait dans son petit monde, où tout le monde était “troooooop sympa”, avec des arcs-en-ciel à tous les coins de rue et des pluies de paillettes. Elle n’avait même pas remarqué les changements dans l’humeur de Valente. Il se posait quelques questions au sujet de Cassidie. Il n’était plus certain de rien. Il avait toujours été quelqu’un de méfiant : une obligation, lorsqu’on vivait au Spectre de la Dame. Sa position n’était pas encore éclatante mais il était considéré comme l’une des figures montantes de la Capitale. Quelqu’un à surveiller. Un atout à se mettre dans la poche. Une cible à abattre. Il ne baissait pas la garde sous prétexte qu’il batifolait avec une étrangère. Ses ennemis étaient capables d’engager n’importe qui. Alors … Cette fille … Est-ce qu’elle était vraiment une prostituée de passage ? Il commençait à douter. Il trouvait que c’était une imbécile sans éducation ni manière, qui ne pouvait compter que sur son petit minois et - surtout - sur sa paire de seins pour réussir. Elle était insupportable et exaspérante, et semblait imperméable à toute négativité. Et sa voix … Par tous les Aetheri, sa voix ! Etait-ce seulement possible de s’exprimer de cette manière ? Tout cela, mis à bout, constituait un puzzle dérangeant. Il n’y avait que deux solutions, à son humble avis. Cassidie était soit la plus grande potiche que les Terres du Yin et du Yang ait jamais porté, soit un génie criminel redoutable qui ne reculait devant rien pour parvenir à ses fins. Valente médita sur la question pendant quelques instants, avant de tourner légèrement la tête pour observer Cassidie. Elle était en train de glousser en lisant des ragots indécents sur les personnalités publiques de ce monde. Mouais. Une potiche. C’était juste une potiche. Une potiche de compétition.

Cassidie sursauta. Quelqu’un venait de faire irruption dans la chambre de Valente. « Nous avons un problème. » Il s’arrêta net en apercevant que son compair n’était pas seul. « Elle ne comprend pas notre langue. Parle sans crainte. » Les yeux de Cassidie faisait en effet la navette entre son amant et le nouvel arrivant, et elle affichait un air perdu. Légèrement émoustillée, aussi. Qu’elle était agréable à écouter, cette langue ! Quant à la suite des évènements … Cela échappa légèrement à Cassidie. Tout s’était enchaîné très vite. Et sans comprendre pourquoi ni comment, elle se retrouva sur les genoux de Valente, dans un endroit sombre et lugubre, avec pleins de gens qui ne parlaient pas sa langue et qui jouaient au poker. La Sorcière ne cherchait pas vraiment à comprendre. Elle sirotait son verre de … Elle ne savait pas trop ce que c’était, en réalité. Mais c’était bon. Alors elle buvait, en faisant des grands sourires à la petite assemblée.  

Cette soirée ... C'est une autre histoire.

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Astriid
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Astriid
Sam 02 Mai 2020, 19:35

Une journée à Spectre - [Evénement] Une Journée à Spectre  Fm3t
Une nuit à Spectre





Le doux bruit des cartes bruisse dans l'air lourd de la pièce, accompagnant le murmure des conversations des petits groupes de personnes installés à de petites tables rondes disposées autour d'un bar en acajou. Depuis le coin sombre où je me suis installé, adossé à un mur, à quelques pas seulement de la chaise où est assise ma Créatrice, mon regard parcourt lentement la scène qui s'offre sous mes yeux. Le décor est très différent de la salle de jeu que ma Créatrice possède à Merhoneän, très certainement plus chic avec de lourds rideaux carmins cachant habilement les portes dérobées menant à des pièces plus intimes, réservées aux clients les plus importants. C'est la raison de notre venue à Pabamiel, Laysa cherche à établir de nouvelles relations, je devine qu'elle veut étendre notre affaire maintenant que ça marche bien à Merhoneän. Elle ne me confie jamais ses projets professionnels, elle préfère se consacrer d'abord à mon éducation et à m'apprendre à maîtriser mes pulsions avant de m'intégrer dans les choses sérieuses. Selyne, la première fille de Laysa, adore d'ailleurs montrer à quel point elle m'est supérieure dans tous les domaines. J'ai compris rapidement en les observant qu'elle était simplement jalouse de ne plus être l'enfant unique. Elle et Laysa sont restées seules entre elles de nombreuses années, gérant d'une main de fer leur salle de jeu, organisant fréquemment des soirées pour garder une clientèle fidèle. Venir à Spectre est l'occasion de prendre quelques jours de repos, en profiter pour nouer de nouvelles relations et me faire découvrir autre chose que mon quotidien depuis ma transformation.

Je commence à somnoler debout contre le mur, j'ai encore souffert d'insomnies aujourd'hui et plutôt que de tourner et retourner dans mon lit, j'ai préféré passé la journée à lire et à regarder par la fenêtre les festivités. Vestige de ma vie passée, j'ai toujours eu des troubles du sommeil et visiblement, ma renaissance n'y a rien changé. Je ne voulais pas me l'avouer mais je ressentais aussi une très légère excitation à changer d'air et découvrir une nouvelle ville. Mes seuls contacts depuis ma transformation se résument à ma Créatrice et à ma soeur, je ne me sens pas à l'aise avec la première et la seconde me déteste, ça nous fait un point commun. Je sens alors une main saisir la manche de ma chemise et j'ouvre les yeux immédiatement, alerte. C'est Selyne, un pli antipathique déformant sa jolie bouche. J'ai toujours l'impression de dégager une odeur pestilentielle quand elle me regarde. Je comprends que Laysa a vu mon manège et a demandé à sa fille de me faire sortir pour ne pas lui faire honte en m'effondrant de fatigue parmi de potentiels futurs clients et collègues. Un masque inexpressif sur le visage, je suis ma chère soeur jusque dans l'entrée d'où j'entend déjà le brouhaha qui règne au dehors, autre raison de mon incapacité à dormir plus tôt. «On va aller marcher un peu dehors pour te faire prendre l'air, prend la flasque de sang de réserve de Lala avant, je n'ai pas envie de me battre avec toi à chaque instant pour t'empêcher de sauter sur tout ce qui bouge, tu me fais assez perdre mon temps comme ça.» Je choisis de ne pas répondre et saisis la flasque dans le manteau de ma Créatrice, nous nous étions déjà nourris à notre réveil dans la soirée et je sirotais le liquide en ignorant royalement Selyne qui s'impatientait visiblement. Elle avait sorti le grand jeu pour cette nuit, arborant une longe robe rouge moulante fendue sur le côté, ses longs cheveux corbeaux cascadant dans son dos. Elle aurait pu être magnifique si elle n'avait pas constamment une moue dédaigneuse déformant son visage en forme de lune. Je sais qu'elle aurait voulu rester dans la pièce au sous-sol pour briller et montrer à quel point elle savait se montrer utile à Laysa alors que je n'étais qu'un fardeau. Je finis la flasque jusqu'à la dernière goutte, la Soif qui brûlait mes veines est devenue latente, comme un chat dormant, une patte posée sur mon bras et sortant parfois légèrement les griffes comme pour me rappeler qu'elle ne me quitterai jamais. Enfin, nous sortons et l'air frais de la nuit tombante fais retomber mes cheveux devant mes yeux. Je les ramène en arrière et réajuste mes lunettes avant de suivre ma soeur dans les ruelles bondées. Des vagues d'odeurs différentes m'assaillent et je fronce le nez, j'ai toujours du mal à m'habituer à la nouvelle sensibilité de mon odorat. C'est quand même triste de perdre le goût de la nourriture maintenant que je capte mieux les odeurs. J'ignore si c'est un test de la part de Laysa et Selyne ou si elles cherchaient juste à m'éloigner le temps de finaliser des accords. La réponse ne m'intéressait pas, j'étais soulagé de pouvoir sortir du sous-sol étouffant pour visiter Pabamiel. Nous étions arrivés la veille, éreintés par le voyage et nous n'avions pas encore pris le temps de visiter la capitale et ses mystérieux quartiers.

Très vite, je me sens agacé de suivre Selyne comme un gentil petit chien et je regarde autour de moi pour trouver un moyen de me débarrasser d'elle et continuer ma visite tout seul. Les festivités animent les rues et nous devons souvent éviter des groupes de personnes qui semblent passer la meilleure soirée de leur vie. Je laisse progressivement Selyne prendre la tête et marche derrière de plus en plus lentement. Nous passons sous une large arcade et j'en profite pour me glisser dans une porte ouverte donnant sur une pièce sombre. Cette idiote prendra sûrement au moins plusieurs minutes avant de se rendre compte que je ne suis plus derrière elle, Laysa allait lui arracher la tête quand elle apprendrait que Selyne m'avait perdu dans une ville que nous ne connaissions pas et qui était remplie de monde. Je ricane et ressors de ma cachette pour repartir dans l'autre sens, rasant les murs pour éviter le contact avec la foule. Nous avons pris une auberge à Sitzrael sur les conseils d'un ami de Laysa. Le chat en moi ouvre des yeux intéressés devant le festin qui m'entoure mais je l'ignore. Je ne souhaite pas créer une scène, je n'ai pas peur de mourir mais cela rejaillirait sur la réputation de ma Créatrice et je ne voulais pas qu'elle souffre de ma stupidité. Je laisse mes pas suivre une musique que j'entend au loin et débouche sur une alcôve éclairée par des torches où un public forme un demi-cercle devant un musicien. Je respire par la bouche en m'approchant et m'installe sur le côté, à distance du public.
Je concentre mon regard sur le violoniste, debout dans le cercle de lumière. La musique qu'il arrache de son instrument me fait frissonner et j'observe, fasciné, les mouvements du virtuose. Les yeux fermés, un sourire flottant sur les lèvres, il est perdu dans un monde qui est le sien et nous invite à le rejoindre. La triste mélodie réveille en moi des émotions que j'aurai préféré oublier, que j'ai enfermées à double tour avec le reste de mes souvenirs de ma vie d'avant. Ma gorge se noue et je lutte pour ne pas m'effondrer là devant tout le monde, le coeur pris dans les tourments alors que des images passent en flash devant mes yeux. Laysa m'avait prévenu que c'était idiot de nier mon ancienne vie et qu'il me fallait apprendre à gérer ma souffrance si je voulais avancer. Accepter mon passé était la seule solution pour ne pas perdre la raison. C'était déjà assez difficile comme ça de lutter contre ma nouvelle nature, je ne me facilitais pas la tâche en bataillant contre mon passé. Enfin le morceau se termina et la foule applaudit chaudement, me faisant ciller tandis que je me rappelle où je suis.
Au même instant, un jeune homme pénètre dans l'espace que je me suis créé et se positionne devant moi, comme s'il cherchait à avoir une meilleure vue sur le spectacle. Sûrement un artiste nomade au vu de ses vêtements défraîchis, ses cheveux blonds mi-long sont ramenés en queue de cheval sur sa nuque. Il se retourne et confirme mes doutes en me faisant un clin d’œil qui se veut aguicheur. J'ai le temps de remarquer ses traits fins et ses pupilles dilatées avant qu'il ne reporte son regard sur le violoniste qui a entamé un nouveau morceau. Je suppose qu'il est normal que les gens souhaitent s'amuser en usant de drogues, je le faisais aussi dans mon ancienne vie tout comme je cumulais aussi les aventures d'une nuit avec les femmes comme avec les hommes avant mon mariage. Dans un sens, il me ressemble. J'aime trouver des parallèles à ma vie dans tous les détails qui m'entourent. Selyne dit que je suis trop dramatique. J'aimerai ajouter un côté dramatique à sa vie aussi un jour quand je serai aussi fort qu'elle. Notre inimitié finira certainement dans le sang à ce rythme. Mon regard se fixe sur la nuque du blond en face de moi qui n'a pas eu assez de jugeote pour choisir le bon partenaire ce soir et sans réfléchir, je m'avance pour humer son odeur, un mélange entêtant de sueur, d'alcool et d'encens. Je cherche à m'approcher encore quand un talon pointu m'écrase sauvagement le pied. Je glapis et manque tomber en arrière. Mon mouvement, accentué par ma haute taille, est grotesque et j'entend Selyne glousser. «Oh pardon je t'ai fait mal ? Je suis si maladroite!» Je lève un regard mauvais vers ma soeur buveuse de sang qui arbore un sourire faussement désolé. Evidemment, la chipie m'a retrouvé, il était exclu de retourner vers notre Créatrice sans moi. Mademoiselle Parfaite ne pouvait tout simplement pas accepter que je sois la tâche noire dans son tableau. Je récupère ma dignité en me redressant, la forçant à lever le regard vers moi, mon dernier recours pour garder la face. Nous rentrons directement à l'auberge où, j'en suis certain, elle ira courir tout raconter à Laysa. J'espère seulement que ma Créatrice ne sera pas trop sévère et ne m'empêchera pas de continuer à visiter Pabamiel les prochaines nuits.

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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Sam 02 Mai 2020, 20:16

Une Journée à Spectre


La sorcière entra dans la grande bâtisse. L'intérieur était tout aussi agité que l’extérieur : de partout, des artistes exécutant différents spectacles pour divertir les invités, chaque prestation semblant plus impressionnante que la précédente. Ici, un manieur de feu charmant un dragon. Là-bas, un homme jonglant avec des lames avant de les avaler. Des danseuses aux teints halés et aux ventres plats se déhanchaient pour ravir les regards masculins, là où les musiciens allaient aborder les demoiselles, leur promettant amour et richesse aux travers de leurs paroles, chantées avec une passion brûlante, pour terminer leur numéro en offrant une fleur magnifique. Au travers de cette foule effervescente, les deux voyageurs semblaient dénoter malgré les tenues traditionnelles qu’ils avaient revêtus pour essayer de se fondre dans la masse. L’air austère et guindé de la femme ainsi que la mine farouche de son compagnon criaient pourtant qu’ils n’étaient pas coutumiers à ce genre de festivités. En effet, les bals d’Amestris étaient rarement aussi animés et l’on ne remarquait pas aussi subitement quelqu’un qui ne se parait pas d’un sourire enjôleur : ils n'avaient pas l'habitude de ce genre de théâtre vivant. Vulpina sentait quelques regards planer sur elle, curieux. On ne s’attardait pas longtemps sur elle, cependant : il y avait, dans ce palais des sens et des désirs, milles et unes autres distractions, bien plus intéressantes que ces visiteurs. « Qu’est-on venu faire ici ? » demanda une fois de plus l’esclave. Sa propriétaire s’arrêta près d’un imposant pilier, s’adossant contre lui, les bras croisés sur la poitrine. « Tu es bien curieux. » répondit-elle. « Je pensais que nous devions aller à Valera Morguis… Vous comprendrez ma surprise en constatant le contraste entre mes attentes et la réalité. » Un rictus se dessina sur le faciès de la blonde. Effectivement, la capitale de Spectre et la cité scientifique de son peuple avaient autant en commun qu’un poisson et un éléphant. « Je t’ai pourtant expliqué tout ce dont tu as besoin de savoir : j’ai besoin de sortir de son influence. J’en ai assez de joué les nourrices et les potiches pour lui. » Le mage avait fait l’erreur de croire qu’il pourrait disposer d’elle de la même manière qu’il l’avait fait avec sa fille. Si cela avait marché un moment, il était temps que les choses changent. Elle s’apprêtait donc à s’échapper de ses griffes étouffantes, pour se jeter dans celles d’un autre. La manœuvre était risquée, d’autant plus lorsque l’on avait entendu parler de l’organisation à laquelle il appartenait. Cette influence-là n’était pas de celles que l’on pouvait décider de quitter un jour… Si elle décidait de s’y plier, ce choix serait définitif… « C’est pour cela que nous devions nous rendre à Valera – » « Les plans ont changés, voilà tout. » coupa finalement la sorcière, commençant à s’impatienter du questionnement de son esclave. Sentant qu’il allait continuer à protester, Vulpina lui jeta un regard venimeux. « Ne m’oblige pas à blesser ta petite princesse pour te faire taire… M’automutiler ne m’enchante guère, alors apprends à rester à ta place pour nous éviter des douleurs inutiles à tous les deux. » Le visage de Slen se contracta légèrement sous la colère, mais il garda le silence. « Bien. Va faire un tour ailleurs. Je n’ai plus besoin de toi pour le moment. » Elle le congédia d’un signe de main et l’esclave obtempéra, la maudissant toujours intérieurement.

La blonde n’eut pas à attendre longtemps avant qu’un homme vienne à sa rencontre. Le soleil avait coloré sa peau mais éclaircit ses cheveux, les rendant blonds, presque blancs. Il avait un air mutin sur le visage qui collait parfaitement avec sa tenue sciemment déboutonnée, laissant comprendre sans effort le genre d’activités auxquelles il s’était adonné, tout en laissant miroiter sa fortune et le raffinement de ses goûts. « Je connais toutes les femmes qui sont entrées dans ma demeures. » commença-t-il en laissant son regard glisser sur le corps de son interlocutrice, dont la mine s’était considérablement détendue : un sourire y avait même fleuri. « Pourtant, je ne crois pas avoir eu le plaisir de faire votre connaissance. » Tel un gentilhomme, l’hôte des festivités s’empara de la main de l’inconnue et y déposa un baiser. « Je m’appelle Nino. » Vulpina pencha légèrement la tête sur le côté. Son sourire, de charmant, se fit moqueur. « Voyons, Nino… Tu ne reconnais pas une vieille amie lorsque tu en vois une ? » demanda la blonde. Se concentrant une seconde, elle laissa sa magie changer sa morphologie. Sa chevelure se fonça et se raccourcit. Son visage se modifia pour arborer des traits plus sévères, plus durs, bien qu’il leur restât du charme. La sorcière ne prit pas la peine de transformer le reste de son anatomie : le visage serait amplement suffisant pour qu’il la reconnaisse. Face à elle, l’expression du Spectre s’était peu à peu métamorphosée en surprise. Ça n’avait été qu’une seconde ou deux mais cela avait été suffisant pour que la métamorphe la perçoive. « Vulpina… » murmura l’hôte. Pas peu fière de son petit effet, la sorcière s’approcha de l’homme et commença à reboutonner le col négligé. « Je m'attendais à un grand sourire, quelques cris de joie et un même câlin, peut-être. N’es-tu pas heureux de me retrouver ? » « Que fais-tu ici ? » La mage soupira. « J’avais envie d’un peu de soleil… Tu sais bien comment la météo peut être maussade à Amestris. » L’homme toisa sa partenaire un instant, méfiant, avant de se détendre. Il était chez lui, après tout. Et puis, même si elle avait été puissante, à l’époque où ils s’étaient côtoyés, les choses avaient bien changées. Il avait été témoin de plusieurs de ses réincarnations et il savait parfaitement qu’elle avait besoin de temps pour retrouver toutes ses facultés. A en juger par l’aura qui l’entourait – ou plutôt son manque de charisme – cette élue-là ne lui avait pas permis de retrouver ses capacités maximales. Elle n’était pas là pour une simple visite de courtoisie – elle ne l’était jamais – mais peu importait les raisons de sa venue : ici, il ne craignait rien. Elle n’était connue de personne et son influence était bien supérieure à la sienne. Si elle se montrait trop dérangeante, il n’aurait qu’à la faire disparaître, comme il savait si bien le faire. « Dans ce cas, tu es arrivée à la meilleure période. Abariel est la saison parfaite pour donner des couleurs à son teint. Mais pour cela, encore faut-il aller profiter du soleil… » Le Fiamme tendit un bras à son invitée, qui y passa le sien avant de le suivre jusque dans les jardins. « Je vois que ta vie ici a été plutôt… Fructueuse. » « En effet. » Il en tirait une certaine fierté. Bien sûr, son ascension avait été longue et laborieuse. Il avait dû prévoir avec minutie chaque coup, afin de s’assurer une montée dans la hiérarchie. Elle n’avait pas été des plus fulgurante, contrairement à certains, mais le mage savait se montrer patient – une qualité dont avait su profiter la Raagus. « Espères-tu rencontrer le même succès en venant t’installer ici ? » Vulpina esquissa un nouveau sourire. « Peut-être bien, oui… » « Mmh… Tu es bien audacieuse… Tu sais pourtant qu’il est extrêmement compliqué de se faire une place dans ce petit coin de paradis… » La sorcière partit dans un rire cristallin. « J’en ai conscience, oui, puisque c’est grâce à moi que tu as toi-même pu atterrir ici… » C’était une façon de rappeler que s’il avait pu se créer une vie, ici, c’était grâce à elle et personne d’autre. Toutes ces richesses, cette notoriété dont il jouissait désormais, c’était à elle seule qu’il la devait… Il n’y serait jamais parvenu sans son aide. Elle ne faisait que réclamer une petite compensation pour le service qu’elle lui avait fourni lorsqu’il en avait eu besoin. « Je ne pensais pas que tu avais la mémoire si courte, mon ami… » Nino esquissa un sourire charmant. Pourtant, son regard était plus froid et menaçant encore que celui de sa complice. « Avant de trop t’avancer, laisse-moi te rappeler qu’ici, je ne suis plus ton laquais… Alors ne t’avise pas de me menacer ou de… » « Faire du chantage ? En révélant ton petit secret ? » La disciple du chaos prenait de toute évidence un malin plaisir à cette situation. « Mmh… Fort heureusement, je ne suis pas là en tant qu’ennemie, n’est-ce pas ? » Tout naturellement, la femme passa une main sur la joue de son ancien amant. « Haaa. Je pense que je vais beaucoup me plaire ici. Je compte sur toi pour me faire visiter l’endroit, demain. »

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Merci pour l'event nastae Si y'a quelque chose qui va pas dis moi ! ^^




Merci Kyky  nastae
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Dim 03 Mai 2020, 21:17




Une journée à Spectre


Le démon n'avait pas fait long détour. La capitale de Pabamiel est superbe, resplendissante autant dans l'architecture du système que dans sa fonctionnalité. Un pur jeu politique, où des milliers et de nombreux êtres créés par le destin qui se chamaillent avant de tomber dans les ténèbres. Cela le faisait sourire. Il allait regarder ces nombreux oisillons qui vont chuter après être nés. C'était pas son visage qui souriait mais la part de ténèbres qui se cachait en lui. Le royaume de la Dame, le jeu de la Dame,le Spectre de la Dame, il ne comptait pas tomber dans son jeu. Dès qu'il avait mis les pieds sur le territoire, il ressentait déja la toile enchevêtrée de l'araignée. C'est pourquoi il est ici. Il allait aider la bête à tisser sa toile. En tout cas ,si elle ne le dévore pas. Depuis qu'il était humain, il a toujours participé aux jeux. Parce que ces derniers sont beaux. Beaux comme l'ombre de la chrysalide qui éclore avant de prendre son envol et de chuter. Mais pour celui-ci, il pressentait quelque chose de plus grand, de plus dangereux. Une toile trop grande pour une bête trop grosse. L'emprise a de l'ampleur,ca l'intriguait. Quel sera le sort de l'Araignée? Comment tout cela va se terminer?


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Pour tout dire, il ne se rapelle plus quand il est arrivé là mais il est bien tombé ici,à Pabamiel sur le continent de Makariel.  La capitale de Makariel attirait et ça se sentait. Une véritable merveille, délicatement posée sur un écrin, à sa hauteur : sublime. Un bijou, au sens noble du terme. Un diamant rare et précieux, au point d’être le refuge d’une divinité et qui éclipse tout le reste. Elle est harmonieuse comme tu contemples la surface de la mer. Cependant, comme celle-ci, elle cache ses abysses et ses mystères. La Cour semblait tenir les rennes du royaume. Lieu d'intrigues, de complots et de manipulation cela l'intéressait.Et les abysses cachent toujours une part de ténèbres..  Il savait que ce n'était pas lui qui lui montrer le chemin mais l'Aether. Depuis quand déja? Il ne s'en rappelait plus. Alors qu'il contemplait les Cataractes de Menaka,il y avait un démon qu'il avait rencontré et qui l'avait invité dès lors invité à la capitale. Il s'agissait de son maître Gargoth qui l'avait invité à rejoindre l'empire. Gargoth lui avait tout de même conseillé de changer un peu mon apparence. Fort sympathique, il lui avait renforçer son Geludah, la langue principalement employée dans cette contrée. En cette saison,les festivités battaient leur plein au coeur de la capitale. De nombreux dames et monsieurs séjournaient un temps pour participer à ses festivités. En ce jour de fête, nous avions pu admirer les merveilles que la capitale chérissait. Monuments à de prix inconcevables, une capitale a la diversitée multiple qui incitait le commerce et les échanges commerciaux. Juste à la regarder, il ne fallait pas baucoup de temps pour comprendre. Le démon plutôt haut plaçé qui l'avait mené ici, lui avait donné des conseils  utiles sur comment pouvoir contacter certaines personnes aptes à négocier et commencer u semblant de commerce. Dans les quartiers les plus pauvres de la capitale,à Nobu, Mephisto avait dès lors participé à la vente de certains produits d'une organisation haut plaçée et déja présente sur le territoire. C'était un endroit dangereux certes, mais qui pouvait rapportait.

Une matinée qui contrastait bien avec l'après-midi. Mephisto dégustait un de ces gâteaux vendus par ci, par là par l'Empire pour fêter cette journée ensoleillée. Les gâteaux du Spectre de la Dame étaient bons, même s'il trouvait que ça manquait de goût et qu'ils étaient plutôt fades. Il aimait ces passes temps là, quand il avait son temps libre et qu'il pouvait profiter de petis moments comme celui-ci.
A vrai dire, il contemplait la statue de la déesse qui éclipsait le château de Sa Dame. Qui était-ce? Ses yeux semblaient rouges comme la fournaise et en même temps magnifiques comme la couleur écarlate d'une rose. Il se demandait si celle-ci avait de l'importance en un lieu comme celui-ci. D'autre part, les gens semblaient heureux à cette journée spéciale mais il savait que ce n'était que les apparences qui ne réflétaient seulement le spectre du vice. "Le château à fantomes" pensa t'il tout haut. Alors qu'il a falli s'étouffer en éclatant de rire, il se rappela qu'il avait un rendez-vous avec un milice pour faire sa demande d'entrée dans l'empire. A vrai dire, c'était Gargoth, un démon plutôt haut placé dans l'empire qui lui avait préconisé à qui faire la demande. Il s'agissait sans doute de la personne qui jouait bien son role de milice dans l'ombre de la ruelle. Depuis un moment, celui-ci était posé contre le mur du bâtiment, semblant profiter de quelques substances nocives. Alors qu'il finit sa besogne, il me regarda et me fit un clin d'oeil. Puis il jetta quelques regards aux alentours et s'approcha de moi:

"Bonjour, veuillez m'excuser pour cette apparition si prompt. Je vous regarde depuis un moment et il semble que cette cité vous plaise. Etes vous partisants de la Cour de la Dame?" me demanda t'il faussement.

J'examine dès lors le faux garde de la tête aux pieds.  Costard propre et repassé, cheveux rasés court et posture bien droite, il avait l'air plutôt bien habillé en cette journée festivale..

Je réplique alors avec un sourire:
"Non, je ne fais que de participer et admirer cette attirante cité."

"Vous le devez être pour ne pas décevoir Sa Dame. Je vous promets que vous ne serez pas déçu .Vous verrez plus d'avantages que d'inconvénients." dit il avec un sourire espiègle avant d'ajouter:
"Peut-être que vous voudriez me rejoindre dans un lieu plus prospice à la discussion?"

"J'en serai ravi." répondis-je simplement.

Après quelques traversées et contemplation des loisirs et festivitées qui se tramaient ici et là, nous atteignons les quartiers les plus pauvres. Il faisait déja plus sombre. Le faux officier se dirigea alors dans un coin sombre. Puis il prit des escaliers qui ne devaient pas être là. Je le suis alors juqu'à ce qu'un bonhomme en costard noir et bien garnit garde une porte plutôt bien protégée.

"Le mot de passe?" demande t'il promptement.

"gloriam Verrachia"  répond il.

Le garde me jetta un air rancunier avant de se placer sur le côté et de nous laisser passer. Les bas fonds des quartiers pauvres sont dangereux mais ils semblent plus aptes aux rencontres et recrutements. Alors que nous nous enfoncions lentement dans les profondeurs de Spectre, on peut voir différentes activités se passant ici et là, entre débauchés qui s'entretiennent , règlements de compte à l'arme blanche pour se faire remarquer, bouffons essayant de soutirer quelques pièces et prostituées, l'endroit ne rassure pas.  Ca sentait aussi la Perle Grise , cette rare drogue présente dans la région. Nous atteignons enfin une salle mal éclairée. Une personne se trouvait au centre discutant avec d'autres personnes aux airs malfaisants.

Le faux officier qui m'avait amené jusqu'ici se mit à parler dans un dialecte méconnu avec la personne au centre. Cette dernière, après avoir discuté posa son regard sur moi.

"Gargoth, tu connais Gargoth?" me dit-il soudainement en sortant un mégot roulé de sa poche.

"Oui, c'est.." commencais je lorsqu'il m'interrompt:

"Ouais, tu viens des terres arides? Il fait chaud là-bas. " pouffa t'il.
"Je m'apelle Hanathor. Je recrute chez les Verrachia mais comme tu connais Gargoth je peux t"aider à t'incruster dans l'Empire." dit il  en allumant lentement son cigare.

"Ouais, ca fait un bon bout de temps que je le connais celui-là et je me demande toujours si je le connais vraiment." m'exclamais je en ricanant.

" Gargoth il est impossible à cerner ce gars là. T'as de la chance de l'avoir rencontré aux terres arides.. Car ici c'est pas facile de rejoindre l'Empire. Il faut connaitre les moeurs de la Cour et tout le train-train. Il m'a dit que tu as déja joué à ce jeu la"
dit il en expirant la fumée.

"C'était il y aa longtemps. Mais j'ai gardé les traces de mon passé dans les veines. Les moeurs de la Cour, je sais comment ça marche mais pour les ruses c'est surtout là que ça va chauffer" répondais je en esquissant un sourire.

"A Spectre c'est pas facile. Ici c'est comme marcher près des serpents. Ils n'hésiteront pas à te mordre même si tu fais rien. Je te le dis car j'aime bien Gargoth. Tu peux foutre la merde comme ça te chante. De toute façon, c'est le roi des salopards qui l'emporte." dit il lorsque un bruit d'arme violent retentit dans le fond de la pièce. "Encore une fois, je le dis comme ça. Mais c'est pour te faire figurer l'arrière-pensée de certaines personnes. Ici, l'étiquette reste importante." rajouta t'il.

"A vrai dire, je l'ai senti dès que j'ai mis les pieds  sur le territoire." ricanais-je

"Exactement. Nous les Verrachia, on ne respecte pas toutes ces règles. On prend le pied de biche et on le met là où ca fait mal. Tu comprends? T'es un démon mineur, à vrai dire, mon gars je pense que tu vas te faire coupé en deux. Mais t'inquiètes je t'aime bien et tu as l'air de connaître notre bonhomme, on va pouvoir t'inscrire sur la liste. Je vais m'occuper de ça. Ca va prendre du temps mais ça va le faire."
réplique t'il en me tapotant l'épaule.

Je lui donnais alors les papiers que j'avais rédigé précédemment sur quoi été écrit les informations me concernant. Il me fit un clin d'oeil, plissa le document puis me tapota l'épaule et sortit de la pièce.


**********************************************************************


Sa réponse, il la lui avait donnée sans réfléchir une seconde. On ne ment pas avec le destin. La Cour de la Dame lieu de perversions, de tententations, d'intrigues et de vices, il avait hâte de pouvoir la contempler. Dans un jeu dont il n'allait être que l'observateur. D'ailleurs, qu'est ce qu'il pouvait bien y faire? La parole est mensonge et espièglerie. Le jeu de la Cour,c'est le jeu des fous. Il n'était pas fou et pourtant il allait y participer. Il ne ratait jamais une occasion, même si celle-ci n'est qu'illusion. Il n'avait qu'à attendre que tous tombent puis de regarder le vainqueur. Il y aura probablement une récompense. Qui sait? Peut-être alors qu'il pourra récupérer les restes de cette aventure. On ne joue pas avec le destin, soit tu es bon soit tu es mauvais. Soit tu es né sous la bonne étoile soit tu ne l'es pas. Il n'est là que pour admirer l'Oeuvre du Diable.


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(cool l'event. Ca a donné envie.)
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[Evénement] Une Journée à Spectre

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