Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

Partagez
 

 [Coupe des Nations Ondine] - Sous l'océan la vie est super, mieux que sur la terre, je te le dis

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Jeu 04 Juin 2020, 20:02



Sous l'océan la vie est super
Mieux que sur la terre, je te le dis


Ils glissaient avec ferveur sur les déferlantes, aux rouleaux tellement voraces qu’ils finissaient par engloutir toutes les planches. Cette discipline était nouvelle. Elle faisait naître des sensations inédites chez les sportifs les plus aguerris comme chez les aventuriers, simplement courageux ou curieux. D’autres étaient moins téméraires et préféraient se prélasser sur les vastes étendues de sable fin, ou tout bonnement se baigner dans les eaux plus calmes qui léchaient les plages. Sous le soleil de plomb de Port Dirælla, l’ambiance était plutôt bon enfant. C’était si rare de pouvoir profiter aussi sereinement de la mer. Nausicaa étira un petit sourire. Elle était plutôt satisfaite par la fréquentation, ainsi que par le comportement de chacun, des hôtes comme des invités. L’Armée était déployée sur tout le périmètre, pour veiller de manière scrupuleuse à la sécurité des Gælyan, sur terre comme en mer. Il n’était pas question de déplorer la moindre perte, pas lors d’une édition de la Coupe des Nations. Cela aurait été plutôt malencontreux de faire les gros titres des journaux pour des raisons aussi triviales. Rien ne devait entacher ces jours de célébration. Pas même la désertion de la Reine, qui ne daignait pas faire acte de présence. Ce n’était pas dramatique mais tout de même un peu contrariant. Nausicaa - chargée de l’organisation de l’épreuve en tant que Néris de Prismée - avait d’abord compté sur le soutien de la Dame des Abysses pour sécuriser les environs. Au final, pas de Vanille ni de Kraken. En d’autres termes, les Néris avaient dû improviser au dernier moment pour garantir une sécurité suffisante aux voyageurs. Ils s’étaient débrouillés. C’était sans doute mieux ainsi. Ils n’étaient pas très nombreux à connaître les raisons de l’absence de Vanille. Elle n’avait pas exactement fait preuve de délicatesse, ces derniers jours, avec son humeur maussade et féroce. Dans la veine des publicités fâcheuses, le carnage sanglant et impitoyable de tous les individus présents sur la baie aurait été une véritable catastrophe. « Prête ? » s’enquit Achak. Il venait tout juste de rejoindre sa consœur, avec la nonchalance qui le caractérisait. Nausicaa passa distraitement les doigts dans sa chevelure blonde, un peu fébrile à cause de la présence de l’Ondin. Il ne la laissait pas indifférent. « Oui. Tout se passe bien de ton côté ? » C’était le commandant des armées, en charge de la tranquillité pendant ces jours de fêtes. « Rien de particulier à signaler. » Il désigna vaguement les Gælyan, qui pataugeaient avec plus ou moins de maladresse dans l’eau. Ils ressemblaient à des chameaux qui essaient de se prendre pour des dauphins. Ridicule. « Mes troupes passent plus de temps à empêcher ces abrutis de se noyer plutôt que de repousser les créatures marines. » Elle eut un petit éclat de rire, moins parce qu’elle était amusée par la remarque que parce qu’elle voulait prolonger la conversation avec l’Ondin. Elle était à deux doigts de se gifler, affligée par son propre comportement d’adolescente aux hormones en ébullition. « Il est certain que ce spectacle plaît à Aylidis. » Achak haussa les épaules. « Peut-être. Je crois pourtant qu’elle préfère quand on les noie. » Il était partisan de la théorie selon laquelle l’intolérance des Sirènes à l’égard des peuples terrestres reposait sur la haine que la Déesse leur portait. Et pour ses beaux yeux, Nausicaa était prête à être partisane d’à peu près tout et n’importe quoi. Achak releva doucement un sourcil, dubitatif. « Concentre-toi, Nana. » Il fit une petite pichenette sur son front. « Ton épreuve est superbe. Elle mérite un beau discours d’introduction. » Il se pencha vers elle, poussant son avantage. « J’aimerais beaucoup avoir une excuse pour te récompenser dignement. » Elle releva le menton avec défiance. Ils se cherchaient depuis longtemps, après tout. « Moi … Je n’ai besoin d’aucun prétexte. » Elle agrippa sa chemise et se hissa sur la pointe de ses pieds. Achak sourit. Il avait très envie de succomber aux charmes de la jeune femme, lui aussi. Alors il s’inclina légèrement vers elle … Pour interrompre son geste, avec un froncement de sourcils. Nausicaa était prête à le frapper de frustration. « Quoi ? » marmonna-t-il, en lâchant un juron. Il semblait vaguement surpris et franchement préoccupé. « Détrompe-moi … Elle ne devait pas venir du tout, non ? » Nausicaa se retourna vivement. Son teint était soudainement devenu blême.

Vanille marchait tranquillement sur le sable chaud, en retenant délicatement les innombrables voiles de sa robe blanche. Elle se moquait des regards surpris des membres de sa famille, qui s’inquiétaient de la voir débarquer sans prévenir. « Réunissez les participants à l’épreuve. » ordonna-t-elle. Elle était froide et impassible. Son fameux petit sourire en coin, hautain et suffisant, était absent. « Altesse. » Nausicaa chercha à s’interposer mais ne récolta que de l’indifférence. « Altesse ! » Cette fois-ci, ce fut du dédain. « Silence. » C’était clair, net et précis. Achak attrapa la main de Nausicaa, pour l’empêcher de faire une grosse bêtise. « Bienvenue à tous. » commence la Reine, à l’attention de la petite foule, réunie dans l’attente des instructions. Ils avaient reçu, quelques instants plus tôt, une petite chaîne bleue avec un pendentif blanc. « Elle ne va quand même pas oser ... » murmura la Sirène, à l’écart. Elle avait beau sentir les mains d’Achak, qui frottait doucement ses bras pour la réconforter … Elle avait les yeux rivés sur elle. Sa foutue mère. Elle priait pour qu’elle ne soit pas venue comme une fleur pour réduire à néant les semaines de travail acharné qu’elle avait fourni en préparant son épreuve. Vanille n’était pas chienne à ce point. N’est-ce pas ? Elle n’allait tout de même pas oser ? « Votre épreuve est d’une simplicité confondante. » Elle tira une amulette bleue de son corsage. Elle était recouverte de symboles dorées. « Trouvez la sortie de son monde. » Elle cassa le petit talisman et une poudre frappa les participants, qui disparurent en un battement de cils. Nausicaa passa nerveusement la main sur son visage. Elle avait osé.

Coupe des Nations


=> Vous faisiez votre vie tranquillement sur la plage, jusqu’à ce qu’on vous demande de rejoindre les autres pour le discours d’introduction. Vous pouviez savoir - ou non, à votre discrétion - que c’était normalement la Néris Nausicaa Caël Deslyce qui devait le faire. (Et que donc y a une couille dans le potage hein)
=> On vous remet un collier, qu’on vous attache directement autour du cou sans explication.
=> Et quand Vanille craque le talisman … C’est le début ! Vous êtes immédiatement téléporté dans le lieu de l’épreuve. Dans l’eau. Vous êtes métamorphosés en créature marine (mi-homme mi-poisson, ou ce que vous voulez pourvu que ça vive sous l’eau) Cela fonctionne aussi pour les races relous, parce que c’est la Déesse qui fait ça. N’oubliez pas de vous adapter un peu à votre nouvelle forme, à chercher comment ça fonctionne pour vous déplacer, etc.
=> Vous ne le savez pas, mais vous êtes au fond de la Fosse Nebula. Pour informations … Il existe deux grandes Fosses, chez les Sirènes : Prima [A la Cité Engloutie. Elle est peuplée de monstres tous plus abominables les uns que les autres. C’est là qu’on jette les ondins condamnés à mort. On n’en revient pas. Jamais] et Nebula [cachée quelque part dans l’océan]. Nebula est très mystérieuse et secrète, même pour les peuples des mers. C’est un passage pour le monde d’Aylidis, d’après la légende. Quoi qu’il en soit, vous êtes là dedans. C’est absolument immense [océan quoi] et vous ne croiserez pas les autres participants, normalement. C’est presque dépourvu de lumière mais votre collier brille de manière forte et prolongée, et vous éclaire [et vous rend carrément visible]
=> Le but, c’est de sortir. C’est un endroit clairement hostile, le lieu où vous êtes. Il fait froid. Il fait sombre. Il y a des ruines un peu partout, des épaves à gogo avec des coffres remplies, des squelettes de vos congénères un peu partout … Parfois la végétation est étouffante, parfois non. A vous de choisir où vous tombez. Vous pouvez faire ce que vous voulez, tant que vous cherchez la sortie. C’est peuplé de bestioles louches. Il y a de tout : des gentilles, des méchantes, des grosses, des petites, des mignonnes, des très moches … Surtout, c’est peuplé par des personnes louches. [Voici quelques exemples :  comme ça, exemple deux, exemple trois, quatre, cinq (que j'adore),  six, , sept, huit, neuf, et ma préférée <3] Et elles, elles ne vous veulent pas du bien.
=> Pour sortir, il faut trouver le passage de la Fosse, qui remonte dans l’océan “normal”. Là, des ondins vous attendent pour vous ramener à Port Diraella en toute sécurité.
=> Il y a un moyen d’abandonner l’épreuve (mais personne ne vous l’a dit) c’est d’avaler le pendentif de votre collier. Ca vous rend normal à nouveau et vous téléporte sur la plage d’où vous venez.

■  Candidats : Vous devez vous inscrire dans le sujet approprié dans les organisations de rp : ici.
■  Durée du rp : Un mois. Vous avez jusqu'au 04 juillet 2020, 23h59 pour poster.
■ Message : Un message unique entre 900 et 3 000 mots.

Simples visiteurs


Pour vous, c’est assez libre. Vous avez la possibilité de visiter Port Dirælla ou de profiter des activités proposées ces derniers jours. Les plages ont été aménagées pour l’occasion. Vous pouvez donc faire tranquillement bronzette, ou vous baigner, jouer au ballon, dans l’eau … Il y a aussi de jolis petits stands en teck qui proposent à boire et à manger (pas gratuitement non plus) Surtout, il y a la grande activité : apprendre à faire du surf. Cela ne s’appelle évidemment pas le surf sur le forum, mais le polaka. Il y a tout le matériel à disposition. Les Sirènes sont présentes en nombre conséquent, autant sur terre que dans la mer, afin d’assurer la protection de chacun. C’est relativement efficace vu que les troupes sont vraiment présentes en nombre. Du coup, il n’est pas envisageable que votre personnage se fasse attaquer par un monstre de Tælora. Pas dans le périmètre de sécurité. Et autant dire qu’elles ne vous laisseront pas franchir les limites, justement. Elles s’assurent aussi qu’il n’y ait pas de noyade. Bref, les Sirènes veillent sur vous. Elles ne sont pas contentes de vous voir pour autant. C’est juste les ordres. [Du coup, ce n’est pas possible non plus de commettre des crimes et des délits, vu la présence militaire.] Malgré tout, l’ambiance est plutôt légère. Les gens s’amusent et sont assez contents de pouvoir aller dans la mer sans s’inquiéter de tout ce qui pourrait leur tomber dessus.

Gains


Ils ne concernent que les messages hors coupe des nations.

900 mots | 1 point de spécialité
450 mots supplémentaires | Un second point de spécialité

N'oubliez pas de déclarer vos gains dans la partie adéquate.

Bonne chance

Mascotte presque officielle faite par Soso <3:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 14 Juin 2020, 21:56


Comme convenu, Icare se rendit sur la plage, résolu à passer l’épreuve de la coupe des nations pour laquelle il avait été convoqué. Il ne s’était pas préparé. À rien du tout. Pour lui, ce genre d’événements ne signifiait pas grand-chose, car c’était tout juste s’il était conscient des enjeux qui reposaient sur ses épaules. Bien sûr, il ferait tout son possible pour faire honneur à son peuple, au moins avec les moyens du bord. Mais quel que soit le thème au cœur de la compétition, il doutait que son physique soit dans les normes pour concurrencer qui que ce soit, sauf dans l’hypothèse où il faudrait sauver des chatons de la noyade. Et encore, mentalement parlant, ses failles étaient autant voire largement plus exploitables, ce qui était loin d’être rassurant. Et plus il s’approchait du point de rassemblement, plus la pression le rendait anxieux. Son rythme de croisière s’en trouvait nettement affecté par un ralentissement saillant. Il commençait à douter. L’espace d’un instant, l’idée de baisser les bras et de faire demi-tour lui traversa l’esprit, mais après s’être infligé une paire de claques en se martelant les joues, il recouvra la raison. C’était le moment ou jamais de consolider sa personnalité en sortant de sa zone de confort. Et puis dans le pire des cas, il trépasserait, il n’y avait pas mort d’hommes.

Quelques minutes de marches plus tard, il entra dans le périmètre étouffant qui regroupait tous les participants, mais aussi les organisateurs de l’épreuve. Icare se mit un peu en retrait afin de faire redescendre la pression et prendre du temps pour lui en attendant la divulgation des règles. Il était relativement simple de dissocier les potentiels champions de ceux qui n’avaient aucune chance du premier coup d’œil. Le déchu se trouvait tout en bas du classement, cette fois-ci le doute n’était plus permis. Feintant la décontraction en fermant les paupières et en croisant les bras sur son torse glabre, il se conditionna intérieurement pour s’armer de courage. Puis vint enfin l’heure des éclaircissements et du revêtement d’un collier au design avenant autour du cou de chaque auditeur. Lorsqu’on l’équipa de cet accessoire, il se pencha légèrement en arrière, par réflexe ou par crainte, difficile à dire. En tout cas, Icare ne connaissait aucune figure importante, qu’elle soit politique ou non, mais de toute façon il était à côté de la plaque en ce qui concernait le monde extérieur et ses codes sociétaux. Il était comme une entité non identifiée qui sortait de stase. La vérité n’était pas si loin puisqu’il s’apparentait à une expérience ratée dans son état embryonnaire, pour qui la moindre découverte était synonyme de révélation au sens fantastique. Mais finalement, il n’eut pas le privilège de penser à ça qu'une femme aux courbures de déesse brisa une relique avec une rudesse impitoyable. Maugréant d’un hoquet de surprise, son corps fut soudain balayé par l’arrière, comme si quelqu’un l’avait tiré par les pieds pour le renverser. Craignant de se blesser, l’impact aqueux atténua cependant sa chute, libérant le brun ténébreux dans un immense océan de… vide stellaire.

L’obscurité l’empêchait de voir à plus de trois mètres, et surtout, elle embruma suffisamment ses repères pour ne se rendre compte que tardivement qu’il était en mesure de respirer sous l’eau. La tête orientée vers le bas, il sombra instantanément dans la panique lorsqu’il remarqua l’existence de tentacules sur le point de l’appréhender. Agité et maladroit pour se défaire de cette emprise, l’homme pivota dans tous les sens comme épris de violentes convulsions. Dans la hâte, il n’avait pas songé à vérifier la présence de son arme à sa ceinture, et à l’instant où ce fut enfin le cas, la connexion cérébrale se mit en marche. En collant sa main au niveau de sa hanche, il comprit alors qu’il ne s’agissait pas d’une attaque externe, mais bien de son propre corps qui avait muté. Le voilà donc désormais en fusion parfaite avec le bas d’un octopode et perdue au milieu d’un désert aquatique avec aucun signe de vie à proximité. De quoi bien commencer la journée qui s’annonçait riche en surprises. Icare chercha d’abord à s’habituer à ses nouveaux multiples membres en remuant dans tous les sens à l’aide de ceux qu’il savait déjà manœuvrer. Mais cela s’avérait plus tendu que ce qu’il aurait imaginé, tant pas la complexité de la coordination des huit appendices que par la direction qu’elles amenaient à suivre à chaque mouvement articulé. Heureusement, il put s’entraîner durant de longues minutes dans cet espace désolé avant de pouvoir se déplacer à peu près correctement. Il n’avait aucune idée de ce qu’il devait faire ni vers quel cap se tourner, et c’est pourquoi il se laissa porter par les faibles courants marins, non pas en remontant pour atteindre ce qui devrait être la surface, mais en s’enfonçant davantage dans ses profondeurs.

Au bout d’une éternité d’errance, le déchu changea enfin d’horizons en accédant à une végétation subaquatique luxuriante. De quoi probablement le rassurer si la présence d’une créature hybride n’était pas tout juste en train de l’épier à distance, l’inquiétant au contraire bien plus. Icare prit donc la décision de raser les murs, ou dans la situation actuelle, de se fondre entre les algues et coraux en mesure de le masquer. Mais au lieu de la dissuader, tout l’inverse se produisit. Vociférant un cri des plus pétrifiants qui fit trembler ses branchies, elle se jeta sur lui tel un faucon meurtrier résolu à lui faire la peau. Icare entreprit bien de s’échapper, mais les lianes végétales ne semblaient pas de cet avis. Dans l’empressement, il s’emmêlait plus qu’il ne parvenait à s’en dépêtrer, et la seule raison pour laquelle il se détourna du courroux dévastateur de son ennemi était due à cette même prison organique, bien trop dru pour lui permettre de viser juste. À l’inverse, elle le libéra et empêtra à son tour sa lance dans les champs de ronces. Saisissant sa chance, il utilisa la puissance de ses huit membres pour s’en extraire définitivement et s’éloigner le plus possible de cet endroit. Hélas, cette menace n’étant pas isolée, il tomba rapidement sur d’autres sorcières des mers avec un degré d’hostilité identique.

Les approches discrètes lui étant interdites en raison de de la lumière qu’émettait son pendentif, il hésita à s’en débarrasser, mais retrouva bien vite la raison lorsqu’il s’imagina en train de se noyer à cause de son imprudence. Pour s’en sortir, il devrait mettre en pratique ses connaissances, et compter sur énormément de chance. Les deux créatures l’ayant tout de suite repéré, elles se jetèrent sur lui à toute vitesse. Icare n’avait pas le choix, il tira profit de son pouvoir au dernier moment afin d’échapper in extremis aux deux attaques frontales. Les monstres se percutèrent alors, laissant suffisamment de répit au déchu pour se faufiler à l’intérieur d’une épave et y progresser de manière à les semer. Ou du moins c’est ce qu’il pensait, car en tant que prédateurs naturels, elles s’engouffrèrent à leur tour, la gueule grande ouverte tandis qu’une d’entre elles l’attrapa par la cheville. En s’accrochant à un coffre, il renversa les trésors renfermés, suffisamment nombreux et pondéreux pour la décontenancer. Quant à la seconde, il ne sut pas bien comment il s’y était pris, ses tentacules s’étant noués autour de cette dernière pour l’étranger et la surmonter. Toutefois, la rage évocatrice de la plus ramassée lui octroya un énorme coup de queue sur le thorax. La violence du choc l’amena à traverser les vestiges du navire et à terminer sa course contre un entassement d’éponges de mer coussins. Affaibli par toutes les ecchymoses et les plaies qui s’étaient formées, l’orgueilleux se tourna avec grande peine sur le ventre. Le seuil de sa limite était atteint. Cependant, son œil fut attiré par un phénomène en particulier.

Au-dessus, à quelques mètres, il aperçut une faible lumière. Il rampa jusqu’à celle-ci, utilisant ses dernières forces pour s’y résoudre. L’espace y étant très étroit, il rencontra des difficultés à faire passer ses parties les plus larges, et c’est la raison pour laquelle il bloqua à mi-chemin. Au loin, il pouvait entendre les hurlements des Sirènes qui s’approchaient à grands pas. Enfin… à grandes brasses. Le temps lui était compté. S’il ne se dégageait pas immédiatement d’ici, il périrait à coup sûr. La lueur de son collier lui montra de petites pierres ancrées dans le tunnel dont il pouvait se servir pour se hisser. Puisant dans ses réserves d’énergies, il tira de toutes ses forces sur ses biceps. En sentant subitement le contact des griffes sur sa peau, il écarquilla les yeux. Une douleur naquit par-delà les morsures qu’il subissait, alors il força encore un peu plus et enfin la, délivrance eut lieu. Il se fit aspirer dans le tube, après quoi son corps fut catapulté à l’extérieur, au loin. Durant ce délai, il perdit connaissance, se laissant porter jusqu’à la surface, où sans le savoir, il retourna sur la plage où tout avait commencé.  



1502 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 17 Juin 2020, 21:55

SIMPLE VISITEUR

Theme


Trois fois qu’il gageait sur ce jeu et trois fois d’affiliés qu’il se disqualifiait sur sa dernière incantation, de quoi bien le foutre en rogne. Au lieu de gagner de l’argent, il en perdait pour du beurre. Bon, pour le coup, ils avaient misé de la bouffe, mais ça revenait plus ou moins au même. De plus, l’ennui aussi était de mise, et ça, c’était moins facile à gérer pour le renard aux affairements toujours plus disparates. C’était une journée de repos où il s’était juré de ne rien faire, ce qu’il avait respecté à la lettre en s'appuyant sur d’autres formes de délassements, allant du plus récréatif au moins égayant, mais finalement, ce paramètre ne lui convenait pas des masses. C’est en considérant à un moyen de tuer le temps qu’il s’était souvenu des événements qui se déroulaient un peu partout dans le monde. Il savait par ailleurs que ce fichu déchu y répondrait présent. Par conséquent, se rendre à Tælora pour observer la compétition proposée par les sirènes lui paraissait parfaitement approprié. Il pourrait non seulement profiter de ce vagabondage touristique pour trimarder et ainsi changer d’air, mais aussi pour étudier le niveau global d’une véritable dissension basé sur les techniques et l’expérience. Voir des hommes émérites de ses propres yeux constituait une première avancée pour mesurer le gouffre qu’il devrait franchir. D’après les informations qu’il avait pu récolter, l’épreuve se tenait au port Dirælla, la cité des poissonniers et accessoirement des pêcheurs. En règle générale, il ne prendrait même pas le risque de s’y rendre sans escortes, mais les conditions liées au tournoi lui étaient plutôt favorables puisqu’il pouvait difficilement se faire égorger au milieu de la foule. Quoique… ces créatures étaient peut-être encore plus sanguinaires que les démons.

Se faufilant alors dans le premier navire clandestin, Deccio se reposa tout le long du voyage dans les soutes, non sans avoir dérobé quelques pommes. Un corps sain dans un esprit sain était essentiel pour celui qui visait à dominer tous les arts martiaux que renfermait cette terre. Il était effectivement tombé sur un bouquin qui relatait les plus grands spécialistes de cette génération et des précédentes. Le démon avait été ébahi par leur palmarès autant que par leur discernement spirituel. Ces hommes — et femmes — avaient tous atteint le summum de la force idéationnelle. Une énième carrière se dessinait en plus de celle de détective et de stratège. La maîtrise des sports de combat, de la ruse et de l’observation se mariaient en plus parfaitement les unes aux autres. Et en attendant de pouvoir réaliser ces rêves, la destination de tous les périls entrait en lice. Il ne lui fallait que très peu de temps pour s’orienter vers les lieux de l’épreuve compte tenu de l’empressement des spectateurs qui lui indiquèrent la route à suivre. Une fois sur place, il eut plus l’impression d’être en vacances que d’assister à une compétition sans pitié. Mais rien de plus normal. Il était du bon côté du miroir, celui qui forçait plus à sourire qu’à se morfondre. En plongeant son regard à la surface de l’eau, Deccio se demandait comment il aurait pu s’en sortir. Dans sa situation, il tenterait le tout pour le tout quitte à y rester.

Les océans, c’est ce qu’il redoutait le plus en raison de son manque de clarté et l’état de vulnérabilité dans lequel elle laissait ses victimes. Ils étaient de plus très imprévisibles, capables du pire comme du meilleur. Une hérésie marquée par celle qui se trouvait en leur sommet. Cette femme était d’ailleurs présente, plus flegmatique que jamais. Il craignait pour sa vie s’il s’octroyait le droit de la lorgner, c’est pourquoi il évita à tout prix le contact visuel. Quoiqu’il en soit, puisque la coupe avait d’ores et déjà commencé et qu’elle ne permettait pas d’être suivi normalement à moins d’avoir une vision subaquatique homologuée par la légion des chevaliers des mers, Deccio se refusa de rester planté sur ce sol comme un piquet en attendant l’arrivée des perdants qui se ferait probablement au compte goutte. Et de toute façon, il n’y avait rien de passionnant à les voir débarquer de la sorte. Alors pour se refaire une santé, il se dirigea vers les stands dans le but de se sustenter des produits locaux, éprouvant ainsi des saveurs inédites. Le Madiga adorait alléger ses papilles gustatives et découvrir de nouvelles spécialités, mais pas assez pour faire la cuisine. Il était mauvais, et sans doute le resterait-il à jamais. En tant que chasseur, il allait droit au but. Tant qu’une chose se mangeait et qu’elle correspondait à ses besoins nutritionnels, c’était le plus important. En revanche, s’il y a bien une leçon qu’il voulait recevoir, c’était cette activité nautique que les sirènes avaient organisés. Rien qu’en regardant les autres faire, ça transpirait de fun.

Il prit dans un premier temps place sur la plage en tailleur afin d’observer méthodiquement l’usage qu’il fallait en faire tout en dévorant ses gourmandises. Puis dès qu’il se sentit d’attaque, il se leva, ôta le sable qui s’était apposé sur ses vêtements et se présenta auprès des instructeurs. « Ola ! J’aimerais bien tenter votre truc là, la polka. » « La polaka. » « Ouais, c’est pareil. » Un nom qui ressemblait bien plus à une danse à la chorégraphie complexe qu’à une initiation délassante, mais il n’allait pas non plus rechigner sur les appellations d’origines douteuses. On lui expliqua donc brièvement les consignes, comme quoi il s’agissait avant tout d’une question de positionnement et d’équilibre. Enfin bon, la théorie c’était bien sympathique, mais au bout d’un moment il n’y avait rien de plus appréciable que la pratique pour s’imprégner d’une nouvelle discipline, aussi tordue soit-elle. Du moment que les sirènes n’en profitaient pas pour surgir des profondeurs et leur arracher un bras, tout irait pour le mieux. Le renard écouta donc partiellement les conseils au sujet du point fixe qu’il ne fallait pas lâcher des yeux et du moment déterminant pour prendre la vague. Tout cela paraissait bien obscur pour quelqu’un d’aussi étourdi, mais le fait est qu’il ne partait pas avec de grands espoirs. Pour débuter, il opta pour une planche légèrement plus grande que lui, puis souda le leach à sa cheville. Enfin, supposant qu’il était inutile de s’entrainer sur le sol, il se lança à l’aventure de la déferlante.

Il plongea dans l’eau et se mit à plat ventre sur celle-ci pour entamer quelques longueurs et ainsi rejoindre le lieu du crime. Lorsque la première vague fit son irruption, Deccio poussa sur ses membres supérieurs pour se redresser — plus ou moins correctement — sur la pièce de bois. Il détendit ensuite ses bras, plia ses genoux, se pencha en avant pour descendre son centre de gravité et entreprit de garder une certaine souplesse pour ne faire qu’un avec le mouvement fluide du liquide. Le monstre de plusieurs mètres arriva enfin, et à l’instar de toute créature, il était primordial de localiser sa fracture et de s’y insérer. En l’occurrence, il chercha à passer outre ses revers pour s’engager dans le creux de celle-ci. Mais comme il fallait s’y attendre, il échoua lamentablement en se faisant rabrouer sans ménagement. Une teigne de la nature qu’il devait dompter pour lui prouver sa supériorité et la mépriser ensuite. Alors il retenta, de maintes et maintes fois, en arrivant toujours à la même conclusion ; son corps en forme d’étoile ondulant à la surface, désemparé de ne pas comprendre où était sa faute. Surement était-il trop pressé de s’attaquer aux grosses montures, au lieu de commencer par les spots qu’on le lui avait gentiment suggéré.

Mais le démon était ainsi, impatient et insoumis. Pas question pour lui de se contenter d’une vaguelette de quelques centimètres, car quand bien même il réussirait, il n’en éprouverait aucune fierté. Ce soupçon d’orgueil lui couta plus cher que prévu puisque sa tentative suivante se solda par une chute bien plus sévère. Il se blessa l’arrière du crâne au contact d’un sol dur, son corps ayant également subi un claquage à cause de l’horizontalité de ce dernier. Il se réveilla bien plus tard, en présence des secours qui l’avaient aidé à recouvrer la clarté du ciel. Il toucha sa coupure qui saignait superficiellement. Pas de quoi tuer un chat, mais de quoi suffisamment le calmer pour le reste de la journée. De plus, beaucoup de candidats étaient à présent de retour sur la plage, ce qui amenait à penser qu’elle se terminerait très prochainement. Sans un mot, il se coucha sur le dos les mains croisés derrière la nuque pour profiter des dernières lueurs du soleil. Au moins, le bronzage se passait toujours bien, quelle que soit sa configuration.


1449 mots
Revenir en haut Aller en bas
Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2367
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Dim 28 Juin 2020, 19:50

[Coupe des Nations Ondine] - Sous l'océan la vie est super, mieux que sur la terre, je te le dis Emfs
Coupe des Nations Ondines




Un cri strident retentit sur le bateau suivit par la course effrenée d'une elfe rousse qui se fraye un chemin parmi les marins tel un feu follet pour rejoindre son groupe. Dans ses mains, une lettre froissée où on peut discerner une écriture élégante qui invite Astriid à participer à la Coupe des Nations Ondine. Raïm, le Boräk qui assurait la sécurité des elfes, sentit presque physiquement ses cernes s'élargir au fur et à mesure qu'il parcourait la lettre des yeux. Devant lui, Astriid trépignait tant qu'elle laissa ses nouvelles ailes bicolores s'écarter, la faisant décoller du sol de quelques centimètres. Raïm attrapa un pan de sa tunique pour la faire redescendre aussitôt avant de poser ses yeux noirs et sévères sur elle. Elle ouvrit la bouche pour exprimer toute son excitation mais il lui coupa la parole pour entamer d'assommantes directives qu'elle balaya d'un revers négligeant de la main : «Oui oui, ne t'inquiètes pas, les Aetheri ont leurs raisons, ils savent ce qu'ils font.» Elle continua sa course parmi les marins, pour rejoindre la rambarde, se penchant plus que de raison par dessus bord en criant vers les flots : «A bientôt les sirènes! Soyez prêtes!» Seul le tumulte de la coque du bateau fendant les vagues lui répondit mais elle n'y prêta pas attention. Elle se précipita vers sa cabine pour noter sur un carnet ce qu'elle se rappelait sur le peuple ondin et sur Port Dirælla où devait se dérouler la Coupe des Nations. Elle ne vit pas le regard inquiet que Raïm posait sur elle. Elle se remettait juste de son étrange aventure parmi les réprouvés suite à laquelle elle avait passé une journée entière sans se réveiller, dormant d'un sommeil de plomb. En se réveillant, l'elfe avait rechigné à parler de son expérience, broyant du noir et marmonnant pour elle-même. Elle culpabilisait d'avoir tué le géant qui l'avait attaquée et peut-être ne l'avait-elle même pas tué ? Le naturel revenant toujours au galop, il ramena sur le pont une Ygdraë enthousiaste qui accepta de raconter son aventure à son groupe, contant le courage des Réprouvés et le paysage de cauchemar avec un luxe de détails impressionant pour le peu de temps qu'elle avait passé sur le champ de bataille.
[Coupe des Nations Ondine] - Sous l'océan la vie est super, mieux que sur la terre, je te le dis Zktc
Sa longue tresse battant dans son dos sous le vent marin, Astriid porte un regard exalté et déterminé sur leur destination. Port Dirælla s'élevait, somptueuse, magnifique au delà de ce qu'elle imaginait. Elle avait grimpé jusqu'au poste de vigie pour admirer la Flamboyante de loin. L'elfe avait cherché à y aller en volant mais le premier essai fut si infructueux que Raïm lui interdit purement et simplement de recommencer sous peine de, selon ses mots, ramener son petit cul d'elfe à Melohorë, Eskët ou pas, payé ou pas. Elle avait hâte de savoir de quoi retournerait l'épreuve et de rencontrer le peuple ondin, si mystérieux et complexe.
Ils n'eurent que peu de temps, trop peu au goût d'Astriid, qui essayait de négocier avec Raïm pour visiter la Cité à peine une seconde après avoir déposé le pied sur la terre ferme. Elle n'était pas la seule car les autres Eskët, bien que moins expansifs, désiraient aussi explorer la ville ondine. L'architecture était peu banale et l'effort sur l'esthétique de chaque détail n'avait pas été boudé. Ce serait une excellente opportunité pour les elfes de s'ouvrir au monde des sirènes et d'approfondir leurs connaissances sur cette race, connaissances qui viendraient ensuite garnir les archives impressionnantes de Melohorë. Alors qu'ils déambulaient pour trouver une auberge où dormir, les Ygdraë ouvraient de larges yeux, s'imprégnant de l'ambiance festive de la ville pour la Coupe des Nations, admirant les façades colorées, l'architecture jouant habilement avec les cours d'eau qui striaient la ville. Astriid dévisageait sans s'en rendre compte les habitants à l'apparence atypique avant de se reprendre quand un ondin lui rendit son regard avec insistance, lui signifiant son impolitesse. Les elfes s'extasiaient sur un étal d'herbes impressionnant de variétés quand Raïm perdit patience et les traîna à l'auberge en grommelant que la seule chose qu'il désirait après des jours passés en mer, c'était une bière et un lit qui ne bougeait pas sous lui. Tout en se restaurant, le Braskä abreuva Astriid de conseils puis la laissa aller se reposer quand il la vit piquer du nez sur son assiette. Raïm était inquiet, il se méfiait de ce peuple qu'il jugeait fourbe et craignait que l'épreuve fut trop dangereuse pour l'Ygdraë.
[Coupe des Nations Ondine] - Sous l'océan la vie est super, mieux que sur la terre, je te le dis Zktc
Les pieds nus dans le sable fin, Astriid attendait en ligne derrière d'autres candidats à qui l'on distribuait un collier. Elle n'y prêtait pas attention, son regard focalisé sur les vagues qui venaient lécher la rive, ramenant sur le bord d'insouciants baigneurs. Elle en avait profité le matin, se jetant dans les rouleaux en criant avec le reste des elfes et même le Braskä s'était joint à leurs jeux en attrapant leurs chevilles pour les faire tomber au moment où une vague s'élevait face aux Ygdraë. Malgré cette baignade bienvenue qui les avait rafraîchis, l'air était si humide et lourd qu'Astriid transpirait de nouveau, sa peau, déjà hâlée par le voyage en bateau, brûlait sous l'astre ardent et elle mourrait d'envie de rejoindre les baigneurs, elle voulait essayer de tester son équilibre sur les étranges planches en bois lisse, l'activité semblait terriblement amusante et elle se jura d'essayer avant de reprendre le bateau. Un raclement de gorge la coupa dans sa baveuse admiration et elle se concentra sur la sirène qui lui attacha le collier autour du cou en lui indiquant d'aller se placer dans le cercle plus loin où la Néris Nausicaa Caël Deslyce allait prononcer son discours d'introduction. Astriid acquiesça et se précipita pour rejoindre les participants en tripotant le collier, intriguée quant à sa nature qu'elle devinait magique. Elle lança à la cantonnade : «Bonjour bonjour! La forme ? Vous avez vu comment l'eau est bonne ? Un délice ! Délice, Deslyce, vous l'avez ?» Un participant sur sa droite leva les yeux au ciel et s'éloigna un peu de l'Ygdraë pour éviter un échange plus approfondi avec elle. Loin de se démonter, Astriid distribua de larges sourires à ses concurrents, se présentant à ceux qui étaient le plus ouverts à ses avances chaleureuses. Elle se tut enfin quand le silence se fit autour d'elle et nota une vague agitation parmi les ondins tandis qu'une silhouette se dessinait en s'approchant d'eux. Bouche bée, Astriid reconnut l'Impératrice des Abysses qui s'était déplacée elle-même. L'elfe la contempla, jamais elle n'avait vu femme aussi belle et les peintures dans les livres de Melohorë ne lui rendaient pas justice, même son air maussade ne parvenait à altérer sa beauté. Subjuguée, Astriid but ses paroles, ne les comprenant pas immédiatement, trop occupée à admirer l'illustre sirène, sursautant quand elle brisa le talisman dans ses mains.
Ce fut dans une incompréhension totale qu'Astriid se retrouva soudain dans un monde obscur et aquatique. Glacial. Prise de panique, elle voulut crier et but la tasse, des bulles s'échappant de sa bouche. Elle porta les mains à sa gorge en sentant un pincement de chaque côté de son cou ; sous ses doigts, sa peau palpitait, l'eau s'infiltrant dans les ouvertures nouvellement créées. Ses jambes qui la maintenaient en équilibre ne lui obéirent plus, se serrant de force pour fusionner en une queue de poisson. Elle voulut crier à nouveau, de surprise cette fois, mais seul un gargouillis inintelligible sortit de sa gorge tandis qu'elle se tortillait, complètement désorientée dans les épaisses ténèbres qui l'entouraient. Comme en réponse à ses prières muettes, une douce lumière se diffusa devant elle, se répandant depuis la pierre blanche à son cou, la chaîne bleue flottant devant son visage. Avec soulagement, Astriid se contorsionna avec difficulté, utilisant le haut de son corps plutôt que sa nouvelle queue de sirène pour tenter de percer les ombres autour d'elle, cherchant désespérément une autre source de lumière qui lui indiquerait le bas du haut. Mais la surface, suivant comment on est tourné, ça change tout.
Après quelques essais, Astriid tenta de battre des pieds, tortillant exagérément son postérieur pour aller vers ce qu'elle pensait être la surface. Ses repères étaient faussés, ses sens chamboulés, la pierre n'éclairait pas très loin et les rayons blanchâtres ne se déposaient sur aucune surface tangible, c'était comme être plongé dans le néant et Astriid se sentait terriblement seule. Au bout de ce qui lui sembla être des heures, elle aperçut une paroi rocheuse vers laquelle elle s'approcha avec curiosité. Elle effleura du bout des doigts la roche poreuse, éclairée par des jeux d'ombres et de lumières sous les mouvements du pendentif. En tâtonnant, elle finit par trouver un espace où s'asseoir pour se reposer. Elle était épuisée des efforts à fournir avec ce nouveau corps qui lui demandait de nager différemment de la brasse qu'elle pratiquait dans les rivières de Melohorë. Assise, elle examina sa queue, tripotant les écailles cendrées avant de concentrer son attention autour d'elle. Elle balaya les résidus pierreux avant de se saisir d'un morceau de roche tranchant qui tenait facilement dans sa main. Ce n'était pas l'idéal pour se défendre mais c'était mieux que rien.
Dans son champ de vision, une forme ovale s'approcha de l'Ygdraë avec hésitation, flottant gracieusement à un mètre d'elle. Elle ne possédait pas de visage, juste un capuchon d'apparence molle et d'étranges filaments translucides pendaient dessous. La créature resta quelques secondes devant l'elfe, mystérieuse et silencieuse, avant de partir dans le sens inverse, quittant le cercle de lumière produit par le collier. Paniquée à l'idée de se retrouver seule dans le noir à nouveau, Astriid quitta son perchoir pour suivre suivre la forme. A mesure qu'elle la suivait, le paysage se modifia en un univers rocheux et dense où elle du se contorsionner, s'écorchant les bras quand les passages que prenait la créature étaient trop étroits. Elle persista malgré tout, persuadée des bonnes intentions de la créature et surtout, elle n'avait aucune idée sur le chemin à prendre pour se sortir des abysses où elle avait été plongée, elle voulait croire que cet animal était un signe des Aetheri sur une issue à cette épreuve. Elle déboucha sur une plaine où flottaient des algues immenses, formant une forêt aquatique où la créature avait disparu. Confiante, Astriid plongea, frissonnant au contact visqueux des algues, cherchant des yeux l'animal qui l'avait guidée jusqu'ici. S'enfonçant dans les sombres algues, elle ressenti de légères brûlures sur son corps qu'elle ignora, déterminée à retrouver sa seule amie parmi les profondeurs. Elle jura intérieurement quand une brûlure se fit plus vive sur son bras et elle s'arrêta pour l'examiner. Avec surprise, elle découvrit des estafilades rouges et plus ou moins profondes sur ses deux bras, dessinant des mailles complexes et douloureuses. L'Ygdraë saisit une des algues pour l'examiner et vit de fines épines noires sur tout le long de la plante. Elle frissonna en comprenant que la créature l'avait entraînée dans un piège. Formant le vœu que les épines ne soient pas venimeuses, elle continua son chemin, avec plus de précautions cette fois, elle devait à tout prix sortir d'ici avant de finir écorchée vive. Nageant lentement, elle aperçut un peu plus loin devant elle une forme. Excitée, elle accéléra, songeant avec espoir qu'elle allait rencontrer un candidat, lui aussi prit dans les algues épineuses. Ils pourraient peut-être s'entraider. Son espoir prit fin brutalement quand elle s'approcha assez près pour distinguer ce qui était un squelette, les membres emmêlés dans les algues, fixant ses yeux caves sur l'elfe. Elle déglutit avec peine avant de se figer de terreur quand elle vit une ombre bien vivante se mouvoir derrière le squelette. La créature ressemblait à l'animal qui l'avait amenée jusqu'ici, mais bien plus grande et ayant une forme légèrement humanoïde. La nouvelle créature aurait été belle si de fines mains de la même matière des filaments n'avaient pas commencé à caresser amoureusement le squelette, palpant les mains osseuse du cadavre avant de remonter jusqu'à la nuque et d'englober la tête. Dans un bruit sinistre qui résonna dans le silence, la créature brisa le crâne du squelette. Astriid n'attendit pas d'en voir plus, et, complètement paniquée, elle prit la fuite dans l'autre sens, aveugle aux épines acérées qui l'écorchaient, s'accrochaient dans ses cheveux. Elle vit du coin des yeux d'autres squelettes qui flottaient ainsi que d'autres créatures comme l'animal ovale qui l'avait conduite ici. Elle les ignore, préférant se concentrer sur sa fuite. Essoufflée, elle parvint enfin à sortir du piège, une entaille sur son front saignait abondamment mais par dessus tout, elle se sentait terrifiée dans ce monde obscur et énigmatique. Laissant à son coeur le temps de se calmer, elle nagea lentement pour continuer à s'éloigner, retrouvant ses esprits. Elle devait se montrer plus forte, plus courageuse si elle voulait prouvait aux Aetheri qu'ils avaient prit la bonne décision en misant sur elle. Avant tout, elle devait utiliser sa tête. C'était une Coupe des Nations, à quoi pensait-elle en croyant avoir trouvé des alliés ici-bas ? Son sang-froid retrouvé, elle prit le temps de soigner ses blessures, ses mains s'illuminant d'une aura nacrée tandis qu'elle se concentre sur les plaies les plus douloureuses.
La suite de son parcours fut d'un ennui et d'une solitude implacable, seules quelques ombres curieuses visitaient l'extrémité du cercle de lumière projeté par son collier avant de fuir, leurs yeux peu habitués à une source de lumière aussi étrange. Astriid eut le temps de se poser mille et unes questions, se dirigeait-elle seulement réellement vers la surface ? En était-elle encore loin ? Devait-elle trouver un moyen ingénieux et certainement hors de sa portée pour trouver la sortie ? Et pire que tout : quelles autres créatures abyssales allaient braver l'étrangeté de la lumière qu'elle émettait pour voir si elle était comestible ou pas ? Cherchant à se motiver, elle chantonna pour elle-même : «Nage droit d'vant toi, nage droit d'vant toi. Nage droit, nage droit, nage droit d'vant toi!» Seule dans le cercle lumineux, condamnée à nager vers le haut avec ses pensées pour compagnes, elle ne vit pas les cercles concentriques d'un animal, restant à distance d'elle, plongé dans la masse ténébreuse de la fosse, reniflant son odeur, une odeur de soleil et de cannelle, une odeur de proie. Intrigué et légèrement excité, il la suivit quand elle fit la découverte d'une épave délabrée et couverte de vase, de coraux et de varech.
Astriid étudiait avec curiosité une botte élimée quand un sens instinctif la fit se retourner vivement. Elle ne vit rien du prédateur marin, dissimulé par les ténèbres, son corps assez long et fin pour la suivre dans les tortueux dédales de l'épave. Elle haussa les épaules mais raffermit sa prise sur l'arme naturelle qu'elle s'était trouvée avant de se décider à repartir. Elle en avait assez de ce monde inhospitalier. Son univers à elle était fait d'arbres, de vent, de fleurs et de vie chaleureuse. Les sirènes appréciaient-elles ces lieux ? Y allaient-elles seulement ? L'Impératrice avait-elle jeté les participants dans un lieu où même son peuple ne s'aventurait pas ? Sortant de l'épave, elle fut heurtée brutalement par un corps aussi long qu'elle, à la peau blanchâtre et aux nageoires puissantes. Affolée, Astriid jeta des regards frénétiques autour d'elle, massant son épaule endolorie mais elle ne vit pas la moindre trace de l'animal. Elle frémit en espérant que le monstre ne reviendrait pas la chercher et elle accéléra, appelant Estella, Raanu et Phoebe dans un désordre de prières tandis que son regard restait fixé vers le haut. La créature reparût, offrant à sa vue un faciès repoussant et la bouscula de nouveau, plus fort cette fois, ses membres griffus laissant quatre traces sanguinolentes sur son dos. Astriid sentit son ventre se contracter et elle décida de faire appel à sa magie, forçant sa queue de poisson à prendre un rythme plus rapide. Avec bonheur, elle aperçut une vague lumière plusieurs mètres au-dessus d'elle, promesse qu'elle se dirigeait dans la bonne direction. Elle fila droit dessus quand le prédateur la percuta, sur le côté cette fois, et enfonça ses dents dans son flanc. Elle hurla et se débattit furieusement, cherchant à frapper la créature avec sa pierre. Aveuglée par la douleur et la peur, elle frappe au hasard mais la pierre ne fait que glisser sur la peau lisse et épaisse de son adversaire. L'Ygdraë sentit la rage la prendre, mêlée de la frustration de voir son but presque atteint et elle enfonça dans un grand cri le bout tranchant de son arme dans l’œil du monstre qui lâcha prise et s'éloigna vivement en secouant la tête, une brume sanglante flottant autour de lui. Une main sur sa plaie ouverte, Astriid ne perdit pas de temps et termina sa course frénétiquement malgré sa magie qui faiblissait. Ses poumons brûlent et crient grâce quand enfin, elle dépasse la frontière entre les abysses et un monde plus accueillant. L'eau y est plus douce et tempérée et des ondins apparaissent pour venir la soutenir. Sa vision se fit trouble et elle s'abandonna dans les bras des sirènes, ses forces la quittant tandis qu'elle s'évanouit, de fatigue autant que du sang qu'elle perd en grande quantité à son flanc.
2972 mots
S'il faut modifier quoi que ce soit, n'hésites pas à me le dire nastae
Crédits:




[Coupe des Nations Ondine] - Sous l'océan la vie est super, mieux que sur la terre, je te le dis Aoyv
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t37828-astriid-celwun-la-f
Invité
Invité

avatar
Mer 01 Juil 2020, 23:26

e4oj.jpg
SIMPLE VISITEUR

Thème.

Confortablement installée entre les draps, Calanthe lissait le tissu du plat de la main. La proposition de son hôte la laissait perplexe, et bien qu’elle appréciât de découvrir le monde, les derniers événements l’avaient ébranlée. Depuis lors, l’évidence de sa fragilité déclenchait des crises de panique, et le poids sur ses épaules réduisait ses efforts à néant. En conséquence, la perspective d’une sortie ne l’enchantait guère. « Je ne comprends pas pourquoi tu veux aller là-bas. » Plaintive, elle se laissa tomber en arrière. En toute sincérité, elle aurait aimé que le matelas l’avale et la fasse disparaître. Seul le royaume des rêves lui permettait d’échapper à la voracité de son péché. « Il paraît que la ville est aussi sublime que les créatures qui l’habitent. C’est terriblement excitant, tu ne trouves pas ? » Pas le moins du monde attendri par sa protestation, il la rejoignit. Sa volonté de protéger la blonde s’effaçait bien vite face à la perspective du plaisir. En cela, il ne différait pas d’elle. « Tu sais bien que tout va me faire envie. » Indisposée à coopérer, elle contemplait le plafond. Fallait-il toujours qu’il l’amène partout avec lui ? Ils n’étaient pas si inséparables. « Il faut savoir céder à la tentation. Sinon, la vie n’a pas de sens. » Sachant que Joliel ne lâcherait pas le morceau, elle leva les yeux au ciel. « Je peux inviter Serena ? » Annonciateur de la nature de ses pensées, un ricanement réjoui lui échappa. « Évidemment. J’adore les plans à trois. » Désespérée, elle lui envoya un oreiller en pleine figure.

Ce que la jeune femme pouvait dire sans l’ombre d’un doute, c’était que Port Diraella valait largement le déplacement. Malheureusement, Serena n’avait pu se libérer pour l’occasion, la saison des récoltes battant son plein. Malgré la lenteur de sa démarche, dont ses nouvelles ailes accentuaient la gaucherie, ils progressaient à travers les rues à une allure convenable. Avant de rejoindre le lieu des hostilités, Joliel lui avait suggéré une visite. Flâner le long des bâtiments de pierre blanche émerveillait Calanthe. Il lui semblait que la ville, prise d’une audace orgueilleuse, affirmait son élégance, drapée dans un raffinement né d’un autre monde. Elle n’aurait pas été surprise d’apprendre que la cité entière était un autel à la gloire de la beauté. Là où l’exagération paraissait poindre, une touche de verdure apaisait le tableau, et de sa teinte douce, elle invitait au délassement. Menacée par l’audace d’une structure de marbre, la sérénité se gagnait à l’orée des parcs, et donnait le courage de s’aventurer plus profondément entre les bâtiments. Craignant d’offenser la splendeur des environs, la blonde tâchait, sans succès, de marcher plus dignement. Sensiblement plus gracieux, son confident ne perdait pas une miette du spectacle. Ça et là, la courbure d’un pont ou la fraîcheur d’une façade lui inspirait une nouvelle création. De la rencontre entre son esprit d’artiste et la cité, son imagination immortalisait ses impressions par de brefs croquis. Un carnet à la main, il ne répondait que vaguement aux questions de la jeune femme, qui avait fini par se taire. Plus que la finesse de l’architecture qui s’étalait devant ses prunelles novices, la fureur de l’eau lui coupait le souffle.

Les pupilles gorgées de merveilles, ils se détournèrent à contre-coeur de leur contemplation. En quête de la plage, ils finirent par déboucher sur une place où se dressait une orfèvrerie. Avant que la blonde n’ait le temps de la remarquer, Joliel s’était précipité à l’intérieur. Distraite, il lui fallut quelques instants avant d’y pénétrer à son tour. « J’ose espérer que vos doigts ont la même ardeur pour les activités sensuelles que pour fabriquer des bijoux. » Le ton lascif emprunté par le Déchu exprimait l’impatience de son désir. Exaspérée de le voir séduire le premier venu, elle lui toucha le bras doucement. Maugréant entre ses dents, elle jeta un regard rapide autour d’elle. « On va rater l’épreuve. Il faut y aller. » La tentation de couvrir son corps de bijoux la prit soudainement. Parmi les merveilles à sa portée, elle ne savait que choisir. Laquelle méritait d’être saisie avant les autres ? « Il n’y a rien de plus urgent que de prendre du bon temps. » Contrariée à l’idée de sentir son péché surgir, elle haussa la voix. « Joliel. S’il te plaît. » « Ne t’énerve pas. Je suis sûr que notre hôte est d’accord avec moi. » Vexée, elle laissa courir ses doigts sur un plateau. Quelque chose atterrit par miracle dans sa poche. « Très bien. Je m’en vais. » À défaut de pouvoir satisfaire son envie folle d’acquérir toute la cité, elle aurait au moins un souvenir. Le contact de l’argent contre ses phalanges ne parvint cependant pas à réduire le gouffre qui grandissait en son sein. Il lui en fallait plus.

Avant de la rejoindre, Joliel déposa une bourse entre les doigts du propriétaire, et y glissa innocemment l’adresse de son établissement. « Tu es rabat-joie, et je suis frustré. J’espère que tu es contente. Tu mériterais que je t'abandonne ici. » Une lueur d’agacement assombrit la lavande de ses yeux. Par chance, la perspective de voir des corps s’agiter dans l’eau lui redonna le sourire. Ils se laissèrent guider par les Sirènes jusqu’à la plage. Réjouie par la vision de l’océan, la jeune femme avança vers les rouleaux d’écume et passa par mégarde entre les participants. Une rousse guillerette s’essayait à l’humour. Croyant qu’elle s’adressait à elle, elle balbutia. « Je… C’est… Vous… Vous devriez faire un spectacle. » Ne sachant que dire, elle redirigea l’attention vers le sujet brûlant du jour. « Vous allez participer à l’épreuve ? Je vous souhaite bonne chance. À votre place, je serais morte de trouille. » Que n’aurait-elle pas donné pour, elle aussi, ressentir l’appréhension de participer pour la gloire de son peuple ? Quelle que soit la situation que connaissait l'ingénue, elle aurait aimé qu'elle soit la sienne. Son ventre se noua. Sa voix se teinta de convoitise. « Je vous envie. » La Déchue n’eut pas l’occasion d’entendre la réponse de son interlocutrice. Joliel la tira en arrière, ayant manifestement repéré un danger dont elle ne pressentait pas l’arrivée. « Viens par là. Et ne regarde pas. » Sans lui laisser le temps de protester, il lui couvrit les yeux. Mélodieuse et inquiétante à la fois, une voix enchanteresse s’éleva au-dessus du chahut des vagues. L’absence de plaisanterie sur la bosse que l’inconnue faisait naître entre les jambes de son confident en disait long. Ce devait être quelqu’un d’important.

Alors que la compétition commençait _ sans que la blonde n’ait la moindre idée de la teneur de l’épreuve _, ils se dirigèrent vers l’océan. La fraîcheur de l’eau lui fit le plus grand bien, et elle s’enfonça jusqu’au ventre. Pensive, elle traçait des cercles du bout des doigts, suivant distraitement les explications du Déchu sur la nage. Malgré elle, elle ne put s’empêcher de lorgner sur le groupe d’à côté. Ils avaient l’air de terriblement s’amuser. Une gerbe d’eau en plein visage la ramena sur le droit chemin. Indignée de la façon dont Joliel réclamait son attention, elle lui rendit la pareille. Durant un moment béni, ils s’amusèrent comme des enfants. Enthousiasmés, ils poussèrent le plaisir jusqu'à déployer leurs ailes. La sensation de l'eau salée sur leurs plumes les réjouissait. Tout le reste passait sur eux sans les toucher, et leurs rires se mêlaient aussi sûrement que leurs éclaboussures. Empreint de mépris, le regard adressé par les Ondins ne parvint pas à les décourager. Lorsqu’ils en eurent assez, ils se dirigèrent vers un stand de teck. En attendant que le vendeur soit disponible, ils observèrent une activité qu’ils ne connaissaient ni l’un ni l’autre. Il s’agissait de maintenir son équilibre sur une planche de bois joliment décorée, et de pourfendre ainsi les vagues. Malgré de nombreux essais, rares étaient ceux qui parvenaient à accomplir une telle prouesse, et les Ondins repêchaient les infortunés. Cela paraissait affreusement compliqué. Le brun lui tendit une curieuse brochette. « Je ne sais pas si tu en as déjà mangé, mais tu devrais goûter. » Des morceaux couleur de soleil s’y entassaient. Dubitative, Calanthe croqua le fruit, une moue sur le visage. « C’est bon. Comment ça s'appelle ? » Rafraîchissant et sucré, le jus de l’ananas dégoulina sur ses lèvres ; elle l’essuya du revers de la main. Elle n'entendit pas la réponse de Joliel. Lorsqu’elle releva la tête, l’azur d’un regard capta son attention. La peur gela son sourire.

1 375 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 02 Juil 2020, 14:00


SIMPLE VISITEUR

Thème.

La jeune femme se pencha au-dessus d’une rambarde de bois, déversant généreusement le contenu de son estomac dans l’eau. Haletante, elle resta plusieurs minutes accoudée à la balustrade. Les jambes flageolantes, elle s’y accrochait de toutes ses forces, et les jointures de ses poignets blanchissantes témoignaient de ses efforts pour ne pas s’effondrer sur le pont. Tout son corps d’ailleurs, subissait une pâleur fiévreuse, que le voyage avait provoquée. La sensation que ses boyaux changeaient en permanence de place la dégoûtait, et l’écœurement remontait ainsi le long de sa gorge. Même lorsqu’il franchissait la barrière de ses lèvres, elle ne parvenait pas à s’en débarrasser complètement. Reprendre son souffle lui paraissait impossible ; d’une furtivité sournoise, un mouvement venait toujours la surprendre. Secouée comme un fétu de paille, elle n’osait plus bouger, dans l’attente anxieuse de la prochaine secousse. Malgré son affection pour la beauté mystérieuse de l’océan, elle en haïssait les remous. Cela faisait plusieurs jours que le phénomène se produisait, et, dans l’incapacité de travailler, et même de prier, elle craignait de ne jamais retrouver la terre ferme. Elle ne voyait pas ce qui avait bien pu contrarier les Aetheri, et, ignorante de la sérénité des flots, elle était convaincue d’avoir commis une faute. Malheureusement, les mots se mélangeaient sous son crâne en un flot insaisissable, et elle ne parvenait qu’à murmurer le nom de la Très Grande en murmurant de vagues excuses. Une tape dans le dos la fit sursauter. Darius éclata de rire devant la mine furieuse et pathétique de sa petite-fille. Sans lui demander son avis, il la souleva dans ses bras, et, incapable de résister, elle se laissa cueillir. Voir un vieillard porter une femme dans la fleur de l’âge jusqu’à sa couchette fit éclater de rire les marins. Les voyageurs avaient le don de les divertir.

Quelques jours plus tard, la Sorcière se retrouva à nouveau face à l’océan. Les circonstances ayant sensiblement changé, l’allégresse régnait en maître sur son cœur. Son grand-père ne l’avait pas traînée ici par hasard ; il lui avait fait la surprise de l’amener assister à la Coupe des Nations. Organisée par les Ondins, elle promettait aux visiteurs une ambiance de réjouissances, et Isahya se jetait dans la bataille avec enthousiasme. Seule ombre au tableau, son père les avait rejoint, et il n’avait pas manqué de l’affliger d’un commentaire désapprobateur devant l’étendue de ses progrès. Au lieu de la galvaniser, sa remarque l’avait mise en colère, et elle avait décidé de ne plus toucher à un livre avant que l’épreuve ne soit passée. Ainsi, sa curiosité avait naturellement changé de cible, et elle avait pressé les deux hommes de questions sur l’histoire de la ville et son architecture. Réticents à reconnaître sa splendeur, ils avaient fini par céder lorsqu’elle avait menacé d’aller poser la question à des Ondins. Quand bien même les relations entre les peuples connaissaient un apaisement certain, mieux valait ne pas tenter le diable. Premiers à avoir domptés la sauvagerie de Taelora, les Sirènes avaient érigé la cité en véritable triomphe de leur race, et pour qu’un tel ouvrage voit le jour et perdure sur le continent glacé, ils étaient forcément bénis des dieux. En l’occurrence, elle apprit que ces dernières vouaient un culte à Aylidis, et, contrariée de n’avoir jamais entendu son nom, elle se jura d’en apprendre davantage. C’était donc les yeux brillants d’admiration que la brune s’était rendue à la plage.

Joueurs, les rayons du soleil s’entretenaient avec l’écume, et de leur conversation joyeuse naissaient des éclats iridescents. Le souvenir du voyage disparut devant cette vision de paradis. Toute retenue envolée, la jeune femme se précipita vers l’activité largement plébiscitée. À sa grande surprise, César se joignit à elle. Un groupe se pressait autour d’étranges outils, et un homme au teint hâlé donna des explications quant à leur fonctionnement. Il s’agissait en réalité d’un sport, que l’on nommait la polaka, et dont l’objectif consistait à se tenir debout pour flirter avec les vagues. Contre toute attente, son père en profita pour lui lancer un défi. « Celui de nous deux qui y parviendra en premier aura le droit de demander ce qu’il voudra à l’autre. » Stimulée par la perspective d’une compétition _ et encore plus par la possibilité de lui arracher une faveur _, elle grimpa sur la planche. Sa surprise fut grande lorsque le bois la déposa de l’autre côté. Sans même s’en rendre compte, elle avait glissé. Sa détermination ne faillit pas, et, durant de longues minutes, elle s’attela à la tâche. Chaque fois que l’équilibre lui paraissait atteint, et que ses jambes reposaient sagement dans l’eau, quelque chose d’imperceptible la faisait chuter. C’était incontestablement complexe. Malgré les difficultés rencontrées, la Sirène qui les surveillait ne jugea pas utile de lui donner des conseils. Lorsqu’elle aperçut le blond se diriger vers les rouleaux bleutés, un juron lui échappa. N’osant pas le sacrilège de demander son aide à Aylidis, elle se contenta de louer la splendeur de l’océan, avant de se consacrer à de nouvelles tentatives.

Ayant perdu le compte de ses essais, la brune atteignit par miracle la consécration. Il lui fallait se rendre au milieu des vagues, où, elle en avait la certitude, elle infligerait à César l’humiliation de la première défaite. Impatiente de faire sienne la victoire, un problème imprévu se présenta. Parcourir les quelques mètres qui la séparaient de lui, sans le secours de la nage, lui paraissait impossible, et elle savait qu’elle n’aurait pas la force de traîner la planche derrière elle. À dire vrai, elle était déjà épuisée. Pensive, elle observa les autres. Quelques-uns prenaient le parti de se coucher sur le bois, et utilisaient ingénieusement leurs bras pour progresser. Elle fit le choix de l’imitation. L’eau lui giflait le visage, assaillant de temps à autre ses yeux. Parvenue au lieu des réjouissances, elle se redressa sans réfléchir. Son inconscience la mena à une nouvelle chute. Un goût salé envahit sa bouche. Par chance, elle avait appris à nager, et bien que son manque d’agilité lui compliquât la tâche, elle rejoignit tant bien que mal la planche. Malgré la légèreté de son corps, ses bras ne parvinrent pas à lui faire reprendre sa place. Dépourvue de force, il lui fallut requérir l’aide d’une Sirène pour parvenir à s’y hisser. Les vagues refusèrent néanmoins qu’elle les chevauche, et la fatigue ne tarda pas à s’emparer d’elle. Sans rencontrer le succès, son père s’approcha d’elle et lui suggéra qu’ils aillent se restaurer. Raidis par le périple, de légers tremblements agitaient ses muscles, et elle accepta sans broncher. Ils avaient lutté et abandonné. Ensemble. Quiconque les connaissait savait qu’il s’agissait pour eux d’un véritable moment de complicité, et de tels souvenirs ne se créaient pas aisément.

De retour sur la plage, la jeune femme avisa Darius qui les attendait non loin. Dissimulé par une ombrelle, son visage sévère portait les traces d’une friandise. La Sorcière réalisa alors que la faim creusait son estomac, et lui réclama quelques pièces. Le temps qu’elle les récupère, César avait disparu. Déçue par son absence subite, elle se dirigea cependant avec joie vers les stands de nourriture. Longuement, elle hésita sur ce qu’elle voulait prendre ; elle n’avait jamais eu l’occasion de goûter aux spécialités des Sirènes, et elle doutait que quelqu’un ait les mêmes préférences alimentaires. Son choix se porta finalement sur un morceau de chocolat. Alléchée par sa teinte sombre et les propos flatteurs du vendeur, elle croqua dedans sans attendre. Le sucre tapissa son palais. Réjouie par la découverte du chocolat, elle retourna auprès de son grand-père et s’abrita du soleil. Plus habituée aux étagères poussiéreuses qu’au soleil, elle craignait que sa peau ne rougisse. En silence, elle savoura son goûter, observant les baigneurs. Cependant, d’étranges effets ne tardèrent pas à se faire sentir. La tête lui tournait. Vacillante, la jeune femme sentit quelque chose gonfler à l’intérieur de sa gorge. À la manière d’un pantin désarticulé, elle tenta d’alerter le vieillard. Ses gestes ridicules prirent rapidement fin. « Il y a un guérisseur, ici ? » Darius ramassa le corps inerte de sa petite-fille, alors qu’un Ondin se précipitait pour leur venir en aide. Si on lui avait demandé son avis, il aurait volontiers laisser la brune s’étouffer sur le sable. Ce n’était pas le cas. Rien ne devait arriver aujourd’hui.

1 374 mots
Revenir en haut Aller en bas
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4037
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Jeu 02 Juil 2020, 18:24



Les sensations avaient un air de déjà-vu. Je n’aurais su l’exprimer. J’étais idiote. Je flottais simplement dans cet espace infiniment grand, petite femme au milieu des abysses. Néanmoins… Il y avait quelque chose, quelque chose d’inexplicable. Au fond de ma poitrine, j’avais l’impression d’avoir toujours fait partie de ce tout. Je n’arrivais pourtant pas à me déplacer, à utiliser ce nouveau corps, preuve que ces voix, venus du passé, n’étaient peut-être que le fruit de mon imagination. Comme ceux d’une enfant, mes yeux étaient grands ouverts et curieux. Il faisait froid et sombre autour de moi. Seul le pendentif, qui flottait au même rythme que mes cheveux, éclairait l’obscurité. J’étais idiote, incapable de me douter que cette source lumineuse pourrait faire de moi une cible facile pour tous les prédateurs de passage. Je découvrais juste, étourdie et naïve. L’apparition de la Dévoreuse m’avait fait une si forte impression que j’en avais fini paralysée et obnubilée, incapable de dire quoi que ce fût. Puis, il y avait eu l’océan, cette fosse immense, bien plus étendue que tous les espaces que j’avais un jour connus. C’était comme être un petit pois au milieu d’un grand champ de maïs, perdu et vulnérable. Cependant, contrairement au petit pois, je ne me sentais pas dépaysé. J’étais ronde et verte, incapable d’être un grain de maïs, mais j’avais cette sensation d’avoir déjà vécu une situation semblable. Mon cœur s’était gonflé d’un je-ne-sais-quoi. Je ressentais de la joie, une félicité insoupçonnable et bien inappropriée.

Alors que j’étais perdue dans cet état second, mes yeux captèrent un mouvement vif et inattendu sur ma droite. Je n’avais jamais été douée pour percevoir et comprendre le danger. J’étais sotte, maladroite et trop gentille pour me rendre compte des mauvaises intentions. Je fus donc simplement curieuse de connaître la créature, chose ou personne à l’origine de ce geste. Rien. Il avait dû se perdre dans la noirceur de l’endroit. Et, alors que mon esprit s’apaisait, retrouvant ce sentiment de plénitude, je sentis mon corps être heurté violemment par quelque chose. Ne contrôlant pas mes nageoirs, je fus projetée à plusieurs mètres de là, tournoyant de façon hautement ridicule sur moi-même. L’eau finit par ralentir mon mouvement et le cri que j’avais poussé s’éteignit lorsque l’air me manqua. La tête en bas, je peinai à retrouver une position normale, gesticulant de partout, comme une anguille un peu gauche, ma chevelure brouillant parfois ma vue. Une fois que je fus stabilisée, déjà essoufflée, je me rendis compte que je n’étais plus seule du tout. Devant moi, une chose me fixait. Elle ressemblait à une méduse mais n’en était pas une. « Euh… Bonjour ? Ou bonsoir… C’est que, je ne sais pas vraiment… » Le stress me faisait dire n’importe quoi. Bien sûr qu’il s’agissait du jour. Je me tenais sur une plage ensoleillée quelques longues minutes plus tôt.

Au lieu de me répondre, la créature ouvrit une bouche pleine de dents, dans un grognement épouvantable qui hérissa tous les poils de mon corps. Futée ou pas, je compris qu’il valait mieux fuir. Fuir, oui, mais comment ? Mes bras s’activèrent dans tous les sens. Comment nageait-on déjà ? J’avais été quelques fois au Lac Bleu et… et… Ah oui : on m’avait dit de faire le petit chien. C’était ça, non ? Je moulinai, incertaine. Ça me fit avancer, certes, mais ça ne me plaça pas hors de portée de la créature. Elle devait se dire que j’étais un animal bien étrange, à faire du quasi-sur-place. Étais-je au moins comestible ? Parce que, sincèrement, j’avais l’air malade et avariée. Elle fit une moue, que je ne vis pas à cause de ma panique généralisée, et préféra s’en aller.

Je restai là, au milieu de nulle part. Contrairement à précédemment, je n’étais plus du tout rassurée. Je sursautais au moindre mouvement, même imaginaire, et sanglotais des larmes qui, forcément, n’avaient aucun sens sous l’eau. Perdue, je ne comprenais pas ce que je faisais là. Qu’avait dit la Reine ? Trouver la sortie de son monde ? Quel monde ? Est-ce que j’étais dans un monde ? Ça me semblait plutôt être de l’eau… Quelque chose devait m’échapper. Le problème c’est que je ne voyais pas quoi. J’étais trop bête et j’allais continuer à l’être. Je n’allais pas avoir d’illumination soudaine. Ce qui m’était inaccessible maintenant, le serait encore d’ici une heure ou deux. La constance de ma bêtise était réelle, sans parler du fait que la peur me rendait d’autant plus inutile. C’était comme si, en souhaitant me plonger dans le déni, mon cerveau avait cessé de fonctionner. Dans l’immensité, je me perdais. Je me perdais et, pire, j’avais presque envie de rester là. Immobilisée par l’angoisse de me retrouver dans une situation bien plus horrible, je préférais ne plus rien faire. Mon instinct avait gelé mes mouvements et je dérivais lentement mais surement vers le néant. Je fermai les yeux.

Je les rouvris au bout d’un temps qui me parut infini. Le paysage était toujours le même : le noir, éclairé seulement par mon pendentif, et la voix de la Sirène qui ne cessait de passer en boucle dans ma tête. Sortir de son monde. Si le monde en question était cet espace, il ne semblait avoir ni début ni fin. Je dérivais. Je n’avais rien pour moi, rien pour m’aider. C’était comme si j’étais hors de mon corps, à regarder son déclin. Je ne savais pas où tout ceci me mènerait. Je ne savais pas quoi faire. « Que faire ? » demandai-je. Ma voix, dans la fosse, ne résonna pas. Je doutai soudain d’avoir prononcé quoi que ce fût. Désespérée, je me mis quand même à tenter de nager. J’essayai de réfléchir à comment faisait le Baron. Il amenait son bras devant lui, dans des mouvements qui rasaient presque l’eau. Je copiai mais la technique s’avéra infructueuse sous la surface. Il battait des pieds aussi… mais je n’avais plus de pieds. Peut-être qu’en essayant de battre de la queue, je pourrais me déplacer ? Ça marcha, à mon plus grand plaisir. Néanmoins, je fus vite à bout de force. Je n’avais pas les capacités de m’en sortir.

Au bout d’un moment, je me rendis compte que je m’avançais droit sur une masse noire. J’essayai de reculer mais mes bras étaient à bout de force. Je finis par comprendre, grâce à mon pendentif, qu’il s’agissait en réalité de végétation : des algues sous-marines, gluantes. Il y avait un étrange courant. Je ne pensai à rien de particulier le concernant. Mes notes en cours reflétaient bien mes incapacités. Sans un coup de main du Destin, sans chance, jamais je ne sortirais d’ici. C’était une certitude même si j’étais bien trop primaire pour le comprendre. Je ne voyais que mon malheur immédiat. Je ne faisais pas vraiment de plan d’avenir. Quand bien même la mort m’aurait-elle tendue les bras, je ne l’aurais compris qu’à la dernière minute. Ce qu’il s’était passé au cœur de la baronnie m’avait fragilisée. Je ne voulais plus voir le danger. Je voulais juste que quelqu’un me sortît des situations douloureuses. Je désirais juste fermer les yeux et me réveiller.

J’aurais pu rester ici pour l’éternité, à errer. Je serais peut-être morte de faim, après avoir essayé de manger des algues ou de chasser, en vain. Néanmoins, les Ætheri me sauvèrent, les Ætheri, la chance ou le hasard. Lorsque je sortis des plantes, un courant irrésistible me happa. Mon corps fut attiré sans que je ne pusse rien y faire. Je ne me débattis même pas, ou si peu. Je ne vis rien, que des bulles, de l’air, un paysage de plus en plus clair et, enfin, la sortie de la fosse. Lorsque les Sirènes vinrent me chercher, je n’avais toujours rien compris à la teneur de l’épreuve. J’étais épuisée et me calai dans un déni qui me ferait tout oublier ou presque. Le traumatisme était réel.

1318 mots
Merci pour l'épreuve [Coupe des Nations Ondine] - Sous l'océan la vie est super, mieux que sur la terre, je te le dis 943930617

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-elia
Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Sam 04 Juil 2020, 20:14



Je t'aime, Krakinou




" YouhoooooOOOOOUUUUU ! "

Ce cri accompagna son essai infructueux sur la planche, la pauvre confection Ondine peinait à supporter le poids titanesque de la Chamane. Entêtée, Léto insista pour essayer au moins une fois, espérant au fond pouvoir traverser le canal tumultueux des vagues, s'engouffrer dans les mâchoires acérées de l'écume, caresser du bout des doigts la glotte de l'Océan. Ce ne fut pas l'étouffement de la vague dans l'immensité aquatique qui l'obligea à renoncer à la polaka, mais plutôt le fait affligeant que sa masse était incompatible avec le sport en question. Comme bien d'autres aspects de la vie. Pour autant, alors que les eaux la ramenaient dare-dare jusqu'à la plage, Léto continuait de sourire, ravie, euphorisée. Tant qu'elle essayait, tant qu'elle effleurait ses limites, c'était tout ce qu'il comptait. Il n'y avait beau ne pas avoir de planche à sa taille, de matériau suffisamment solide pour la transporter dans sa rêverie… cela n'avait pas d'importance. L'Océan la rejeta, sa longue chevelure cendrée se mêla aux grains de sables. Une petite fille chantonna non loin d'elle, entre deux passes de ballon mal dosées. Surfer aux confins de la Liberté, ce ne sera pas pour aujourd'hui.

Mais ce cri suggéra aussi son enthousiasme lorsque la Dévoreuse brisa le talisman, les plongeant littéralement dans le mysticisme même d'Aylidis. Léto se laissa couler dans l'obscurité, dans cette infinité propice à la réflexion, aux doutes. Nausicaa devait être furieuse. En l'absence de Vanille, lorsqu'on lui demandait si elle était au courant de quoi que ce soit, Léto se contentait d'un sourire mystérieux. Oui. Non. Peut-être. Ce tracas n'était guère pertinent à ses yeux : Vanille agissait à sa guise, comme à l'accoutumée. Bien qu'évidemment, la Chamane n'était pas aveugle. Plus elle s'enfonçait dans les ténèbres, plus elle prenait conscience que toutes ses attaches se déliaient au fil du temps. Son frère, son père, Aëran, sa mère, sa fille, ses autres enfants, ses Hozros, ses proches, ses amis… Latone. Qu'était donc Léto sans famille ? C'était son Tout. Son point de départ. Durant un temps, elle pensait que ce serait également sa finalité. Pourtant, dans ces abysses, elle ne se sentait point autant seule qu'à la surface. Son mal n'était en rien comparable à la solitude des Gælyan. Sa guérison ne serait pas aussi simple que trouver l'amour en autrui. Ce qui était inévitable arriva : la Draugr les perdait un à un. Si elle ne pouvait plus créer, l'alternative ne devenait pas une évidence ?


" Toi aussi, Aylidis, me berceras-tu ? " Sa voix s'éteignit dans les abîmes, dans l'espoir qu'elle atteindra la grâce de l'Æther. Dans les prochains jours, Léto se confrontera à un autre reflet. Elle le savait.

D'une pirouette contrôlée, la Chamane métamorphosée s'extirpa de son monde onirique pour embrasser la spiritualité des profondeurs. Ici, elle était devenue un ersatz d'Ondine, très éloignée de la grâce des Deslyce, guère aussi proche de son propre sang par ailleurs. La moitié inférieure de son corps la faisait paraître comme un requin, aussi proportionnée qu'une géante. Dans cette vie, sûrement serait-elle une prédatrice aussi redoutable que dans les contes macabres. Léto devenait un monstre, on l'avait conditionnée en ce but. Tout ce qui la rapprochait de son humanité, c'était son Amour, celui qu'elle cultivait en tout temps dans son cœur. De ce fait, les créatures de ce monde continueront de la repousser – de vouloir la dévorer – tant qu'elle persistera à se débattre. Du fait de sa taille, il serait malavisé de s'engouffrer davantage. Cela ne ferait que limiter ses mouvements. Puis, elle n'y voyait strictement rien. Contrairement à son ouïe, la vue de Léto ne brillait guère de performance. Dans cette masse noire et lourde, elle ne pouvait compter que sur ses sens les plus affûtés pour s'en sortir. La pression qu'exerçait les abysses sur son corps lui rappelait les épreuves de force d'antan. Au fond, elle pourrait avoir de la peine pour les participants les plus chétifs ; mais ce n'était pas le cas.

La lueur du pendentif serait son seul allié, toutefois Léto le trouvait bien pénible. Des sifflements lointains lui parvenaient et se rapprochaient dangereusement. Se débarrasser du collier pourrait lui offrir l'avantage de la discrétion, mais en était-elle seulement capable ? Non. Léto était une guerrière, une battante. Il lui serait tout autant impossible d'être sur le même piédestal que ses poursuivants, en plus de s'égarer dans les ténèbres. La valse de l'oxygène et des algues l'emportait dans un hasard sans précédent. Elle s'en remettait aux Dieux et plus particulièrement à Aylidis. Les obstacles sur son chemin, elle avisera. Cet endroit en particulier ne lui plaisait guère, il ne l'aidait pas à profiter pleinement de sa nouvelle forme. La Sùlfr se fraya un chemin de sorte à quitter cet amas végétal. Elle ne fit aucun cas du potentiel bruit sur son passage. Ce fut d'ailleurs en se présentant dans une zone plus dégagée qu'elle se retrouvât nez à nez avec l'une des engeances d'Aylidis. Aussi belle que monstrueuse. Aussi impressionnante que menaçante. Aussi attrayante que vorace. Entre elles, le collier luisait et dévoilait leurs attributs féroces respectifs. Cette horreur, dont le regard trahissait une malice sans égale, s'apprêtait à la faire sombrer encore plus. Sauf que Léto avait beau ne pas avoir de crocs ou de griffes, elle possédait toujours ses muscles. Sans peur, la Chamane initia une charge afin de repousser d'un coup son adversaire, consciente qu'être piégée dans la forêt aquatique ne lui serait en rien profitable. La Chamane n'était pas encore tout à fait habituée à sa nouvelle forme, toutefois ses mouvements, même hasardeux, suffisaient en leur brutalité. Elle se jeta ainsi sur la créature sans la quitter des yeux. Elle la plaqua contre une paroi rocheuse de toutes ses forces, afin de lui briser les os pour l'immobiliser. Le monstre lutta et s'ensuivit une succession de chocs dans les récifs, où Léto perdit la notion de l'espace, trop concentrée sur sa proie. Si elle réfléchissait à comment profiter de son environnement, ce serait trop tard pour elle. Se concentrer et foncer, à tout prix.

Au bout de quelques instants, l'engeance céda à la tentation d'Ezechyel, même si son domaine ne lui fut guère réservé. Au final, la blonde appréciait de plus en plus cette puissance, elle espérait bien qu'on la dépeindrait tel un Mégalodon après cette épreuve. Malgré tout, le chemin vers la sortie serait encore long, et jonché de nouvelles incarnations de l'horreur prêtes à lui sauter dessus. Elle se cogna contre une coque en bois, elle semblait avancer trop vite du fait de son amplitude. Résultat, les afflictions causées par le précédent combat laissèrent plus d'indices écarlates derrière elle. La Chamane se frotta la tête et se fit à l'idée que les assoiffés de sang finiront par la courser. Pour l'heure, elle suivit les contours de sa découverte et rejoignit le pont principal de l'épave. Il était si vieux, si délabré que Léto serait bien incapable d'identifier ses propriétaires originaux. Sa main caressa la rambarde et se resserra autour lorsque des hurlements bestiaux lui parvinrent. Elle tira sur sa prise pour se propulser à l'intérieur du bateau, afin d'y trouver refuge le temps d'analyser le nombre de menaces. Sa main s'empara du pendentif pour étouffer son emprise. Juste là, sous ses yeux, l'une des fameuses créatures passa, avec une grâce non dissimulée. On aurait dit une Ange aux ailes bleutées. Les éclats sanguinolents trahirent sa position, inévitable.

Tout à coup, Léto se perdit dans des ombres bien plus insondables que les abysses. Elle prit la fuite instinctivement lorsqu'elle remarqua ses pensées s'étouffer dans le Silence. Le navire était gigantesque, elle saurait s'y déplacer et s'y cacher. Toutefois, la panique l'empêcha d'esquisser une extraction en douce : la nouvelle créature la poursuivait, et il lui semblait avoir remarqué la présence d'une autre non loin. Léto jura, mais son embarras ne franchit pas les contrées de sa voix. Durant la poursuite, Souw ne put compter que sur sa vue et son toucher, ses sens les moins évocateurs en l'état. Elle passa à travers une crevasse et s'aventura dans un autre étage. Ici, elle se sentit encore plus étouffée et oppressée, ce n'était clairement pas le bon chemin. Tant pis, la femme ne pouvait pas se permettre d'attendre la fin de sa sentence pour se défendre. Elle fit demi-tour et fonça tête la première afin d'étourdir le monstre. Néanmoins, elle ne se confronta à aucun obstacle et cessa tout mouvement lorsqu'elle comprit que la créature demeurait tapie dans l'ombre. Léto pivota sur elle-même, le collier bien en évidence. Seule la lumière pourra la guider, seule cette source bénie trahira la position de la prédatrice. La Chamane s'immobilisa, son souffle apaisé peu à peu. Elle attendait, elle encaissera.

Un craquement soudain la fit se retourner vers les deux monstruosités, jumelles. Elles la poussèrent en dehors de l'épave et Léto ne ressentit qu'après le contrecoup de leurs griffures. La blonde serra les dents et tourna sur elle-même de sorte à infliger un coup de nageoire caudale dans la face de la plus téméraire. La seconde se contenta de garder ses distances et de lui faire subir un cri strident, une attaque qui s'immisça dans les méandres de son Esprit pour la déstabiliser. Léto garda son sang-froid et tenta de frapper celle-ci en vain. La première créature la prit par surprise et lui mordit l'épaule. Non, il était hors de question de se laisser faire. Sa main saisit le crâne de l'agresseur et imita le geste pour la mordre juste là où la chair semblait plus tendre. Toute la puissance insufflée dans sa mâchoire obligea le monstre à abandonner son propre assaut. Léto la poussa dans son élan, lui arrachant quelques bouts de peau rugueuse au passage. La sensation entre ses dents ne fut aucunement agréable, cependant ce n'était pas le moment de perdre l'initiative. Un reflet ferrique lui parvint en contrebas, son instinct lui dicta de s'y rendre et, effectivement, du métal rouillé mais encore robuste résidait ici : l'ancre. De toutes ses forces, la guerrière tira sur la chaîne de sorte à manipuler avec aisance l'objet embarqué. Lorsque l'ennemi se présenta dans son piège, Léto usa de sa forme aquatique pour s'élancer en avant et lui balança l'ancre dessus. Les ténèbres abyssales l'empêchèrent de constater jusqu'où la fameuse pièce métallique emporterait la prédatrice devenue proie.

Quoi qu'il en soit, l'adrénaline causée par tout ce remue-ménage lui montèrent à la tête, l'énergie combla les aspérités engendrées par le Silence. La médiatrice des défunts se tourna une nouvelle fois vers l'épave et suivit le mât jusqu'au point culminant. Intact, pointé en une direction donnée. La pieuse sportive songea que les Ætheri avaient placé ce signe ici-même pour l'aiguiller. C'était forcément la solution, la Chamane l'interprétait naturellement ainsi. Alors elle suivit l'indication sans plus de cérémonie. Droit, toujours tout droit. Jusqu'aux limites de la Fosse, où les Ondines stationnées en ce lieu assistèrent à la renaissance de la Souriante.

1943 mots ~
La partie "invisible" est sous Silence
Merci pour cette CDN ♪
Lou' :copyright: Epicode



By Jil ♪
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34266-latone#672534
Pulsar Verhoeven
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 746
◈ YinYanisé(e) le : 17/08/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : June Hautbourg | Magicienne | PNJ
◈ Activité : Organisateur de Soirées [Rang II]
Pulsar Verhoeven
Sam 04 Juil 2020, 23:07


Illustration - Aimee Lynette
Sous l'océan la vie est super
Mieux que sur la terre, je te le dis


Port Diraella était vraiment un lieu très brillant, vaste et baignant dans une odeur saline qui ne cessait de lui chatouiller le nez. Cet endroit était si vivant, moins macabre que leur Capitale. L'architecture délicate des allées et les dispositions des divers établissements étaient vraiment réfléchis, l'optimisation était grande, au point de lui faire tourner la tête. Son Père lui avait toujours dit de veiller sur chaque détail. Maintenant que Taelora révélait à ses yeux quelques mystères, de nouvelles idées germaient dans son esprit. Pourquoi ? Ce n'était pas comme les territoires Sorciers avaient besoin des lumières d'une simple adolescente ... mais elle se disait que cela serait probablement utile à Lagherta. De mémoire, les Cités de Var et de Kër avaient émergées de terre, mais la demoiselle avait dû revenir à Valera Morguis, devant poursuivre ses études et sa vie se résumait à apprendre, découvrir l'environnement dans lequel elle serait amenée à évoluer, être observatrice. Son aîné ne cessait de dire qu'elle ne parviendrait à rien, en l'état et probablement avait-il raison. Son Père, Claudius, lui, ne pariait que sur les résultats. Et si elle voulait son approbation ... Si elle désirait retourner sur l'île, elle devait s'en donner les moyens. Relevant sa main devant son visage pour observer le ciel d'un bleu cristallin, protégeant ses iris de l'astre pénétrant, elle s'interrogeait sur bien des choses, mais évitaient les pressions fâcheuses ...

Candice était à l'ombre d'une terrasse, sirotant une boisson de couleur bleu, non-alcoolisée, dont le goût était à sa convenance. Vêtue d'une longue robe sombre, dissimulant sa peau, à l'inverse de tous ces non-pudiques se prélassant sur la plage. Bien que taillée dans un tissu léger pour lui éviter de souffrir des températures, elle observait d'un regard méprisant une bonne partie des visiteurs et, très certainement, spectateurs de son Épreuve. Elle relâchait un soupir. Ce ne serait pas aisé, mais quel honneur. Serais-ce le début d'une belle ascension, ou d'une terrible chute dans le néant ? Sans doute un mélange amer. Loin d'être stupide, devinant d'avance que les Poissons ne manqueraient probablement pas d'agir de manière retors à l'encontre de leur ancien ennemi ... et qu'elle risquait bien de ne rien emporter. Ce qui était important, toutefois, était d'être digne des Mages Noirs et de faire honneur aux siens avec sa prestation. C'était bien trop délicat de leur accorder sa confiance, leur Reine pouvait arracher le coeur de n'importe qui. Elle l'avait bien accompli au cours d'une réception, avec une Dame Noire, disparue tragiquement peu de temps après ses épousailles. Assassinée devant l'Empereur. L'audace n'avait aucune limite chez cette cinglée. Décidément, quelle honte ! Est-ce que la paix devait s'acheter ainsi ? Probablement n'était-ce qu'un état, un statut quo, ils se vengeraient de ces affronts humiliants ... Ils étaient patients.

Lorsqu'un membre de la Garde vint à sa rencontre pour lui demander de se rendre vers la plage, son corps se redressait mollement. Son Épreuve l'intriguait, la stressait probablement et la Sorcière essayait de dissimuler sa nervosité. Celle-ci allait être balayée par la présence d'une simple personne. L'Impératrice des Abysses. Candice était clouée sur place lorsque l'information parvint à son cerveau, ne parvenant pas à mettre des mots sur ce qu'elle ressentait à son égard. Ce n'était ... rien. Son esprit était vide, subjugué. Prenant à peine conscience des événements, se déroulant bien rapidement pour que son cerveau ne puisse comprendre. L'instant d'après, son corps se trouvait dans l'eau. Ouvrant la bouche de surprise et d'horreur, elle retint sa respiration avant de comprendre que ce serait vain de lutter, des insultes aussi innombrables qu'imaginés lui passait dans la tête. Une grande inspiration plus tard, elle prit conscience de sa capacité à respirer sous les eaux. Reprenant, littéralement, son souffle, le coeur battant, elle essayait de se concentrer sur les alentours. Il faisait un noir d'encre, tout semblait vide et atrocement silencieux. Les Ténèbres ne l'effrayait pas, d'ordinaire, mais celles-ci semblaient vouloir l'engloutir. Alors, ses mains vinrent à la rencontre du collier qu'on lui avait remis, sa seule lueur. Se retournant un peu sur elle-même, la demoiselle prit conscience de ne pas nager comme à son habitude, avec ses membres inférieurs.

S'il lui restait des couleurs sur le visage, celles-ci venaient de disparaître. Quelle horreur ! Elle ressemblait désormais à un de ces vulgaires poissons, avec une longue queue de couleur verte, irradiant presque d'un éclat malsain. C'était son ornement qui lui permettait d'observer à quelques endroits et de ne pas craindre d'être devenue totalement un monstre. Qu'avait fait Vanille Deslyce à son encontre ? Était-ce leur Épreuve ? Dans tous les cas, rester dans cet état risquait de la mettre en danger. Rester immobile la renvoyait à être une proie fragile pour les créatures marines. Malgré le silence ambiant, l'impression d'être observée coulait sur sa nuque. Du spectacle, donc. Si les Sirènes nageaient comme ça, les bras ballants et sans volonté, pathétiques. Les Sorcières, elles, nageaient de manière intensément troublante, transpirant la méchanceté ! C'était bien la moindre des choses. Candice nageait pendant bien longtemps. Les eaux, aux couleurs si changeantes d'ordinaire, étaient toujours sombres. Un noir profond et vide. Sans poissons, sans ombres, sans lumière. Juste du noir. Impossible de différencier le fond de la surface. Elle avait si peur. Personne ne viendrait si elle restait là, tremblant de froid dans la pénombre, telle une enfant. On aurait dit que l'eau essayait de la broyer sous la terreur. Son coeur commençait à s'emballer et cette tension ne cessait de lui nouer la gorge. Au bout d'un temps interminable, une pause s'imposait à son esprit. Rien ne parvenait à arrêter ses membres tremblants.

Était-ce la peur ? Était-ce l'effort ? Était-ce les deux ? Comment diable devait elle s'échapper d'ici sans le moindre indice ? Subitement, elle remarquait qu'il y avait encore des bulles. Mais oui, évidemment ! Elles remontaient toujours vers la surface, alors Candice se dit qu'il ne lui restait plus qu'à les suivre, alors elle s'est remise à nager. Elle essayait de les suivre vers la sortie. Perdue et désespérée au point de naviguer à l'aveugle ... Quelles légendes pouvaient bien avoir les anciennes Sirènes ? Avaient-elles toujours su être une des nombreuses espèces de ce monde, ou avaient-elles dû braver leur Océan pour venir jusqu'à eux ? Y avait-il des légendes du style Quiconque va à la Surface n'y revient jamais ? Chacun avait ses propres méthodes pour progresser, après tout. Malheureusement, le corps avait des limites et le sien laissait entrevoir sa fatigue au travers de douleurs, sa tête tournait et c'était comme être prise de vertige. Combien de temps avait-elle passé en ces lieux ? Combien de temps y passerait-elle encore ? Un coup de nageoire, un autre ... Encore un. Candice était à bout, elle tendait le bras. On lui saisit la main.

1233 mots


◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38148-pulsar-verhoeven-le
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Coupe des Nations Ondine] - Sous l'océan la vie est super, mieux que sur la terre, je te le dis

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» | Coupe des Nations |
» [Coupe des Nations] - Un acte de foi
» ~ Coupe des Nations : Épreuve de magie ~
» ~ Coupe des Nations : Épreuve de Charisme ~
» ~ Coupe des Nations : Épreuve d'Agilité ~
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent de Tælora :: Lyscenni :: Port Dirælla-