« Je n’aurais jamais dû faire ça ! » Léona courrait dans tous les sens dans les Terres de Melohorë. Elle s’était manquée plusieurs fois de tomber à cause des racines des grands arbres. « Franchement, quelle idée j’ai eu à faire ce sort ! » La jeune Ygdraë s’en voulait énormément. De base, elle n’avait pas une grande confiance en elle, ni une grande compétence en la magie. Un Boräk lui avait bien qu’elle devait s’entraîner plus sérieusement au niveau de magie comme l’apprentissage du combat. Léona n’était pas douée pour se défendre ou bien pour donner des coups, surtout que ce n’était pas dans sa nature. Cependant, elle avait bien envie de tenter son nouveau sort, le clonage. Elle avait lu des livres comme quoi le clonage pouvait être pratique dans la reconnaissance des lieux. Par contre, elle n’avait pas lu le passage comme quoi le clone était indépendant de la vraie personne. Il avait sa propre personnalité et pouvait être différent du vrai. Léona se sentait bien faible, car sa force, son agilité, son intelligence avait été partagé en deux, du fait qu’elle soit clonée. Ça aussi, elle avait oublié. Le clone de Léona pouvait vivre quelques heures, tout au plus dans la nature, avant de disparaître définitivement. Cependant, quelques heures étaient suffisantes pour créer des problèmes.

Léona était partie en courant dans la nature, pour la retrouver. Par contre, ses jambes n’avaient pas envie de l’aider. Elle se sentait faible, lourde, et fragile. Par Estella ! Pourquoi avait-elle fait cette folie ? Elle essayait de marcher rapidement, mais elle était ralentie par les branches, par les racines et d’autres obstacles de ce genre. La jeune femme continua sa route en essayant de trouver des pistes dans la terre. « Pourquoi cette idiote était-elle partie de la maison ? » Elle ne comprenait pas pourquoi son clone avait pris peur et s’était enfui de la maisonnette aussi vite. Léona n’avait même pas eu le temps de la rassurer et de lui dire quelques mots, qu’elle était déjà partie. De quoi avait-elle peur au juste ? La Ygdraë voulut communiquer avec les arbres, mais sa magie était inexistante pour le moment. Elle ne pouvait compter que sur ses yeux et sur son bon sens, et encore ! Alors qu’elle s’entêtait à parcourir la forêt lumineuse, elle bouscula sur une personne. Elle se retrouva à terre comme une crêpe et eut dû mal à se relever : « Ce n’est vraiment pas mon jour, on dirait » a-t-elle dit en rebaissant la tête vers la terre. Elle respira doucement en mettant ces mains sur son ventre. Elle ferma les yeux quelques secondes pour se reposer l’esprit et reprendre des forces.

Léona se releva doucement pour se remettre debout ainsi que de connaître la personne sur qui elle avait foncé. « Je suis vraiment désolée de vous avoir foncé dessus ainsi, mais je suis pressée ! Veuillez m’excuser ! » La Ygdraë se remit debout et marcha avec difficulté. Elle n’avait plus autant de forces que tout à l’heure. Elle s’accrocha aux arbres pour s’aider pour marcher droit, mais elle tomba plusieurs fois à quelques mètres d’écart. Elle frappa le sol avec ces mains faibles, en évitant de se faire mal. Elle se retourna vers le jeune homme qui était toujours présent : « Je suis désolée de vous demander cela, mais pouvez-vous me rendre plusieurs services ? Je n’aime pas quémander de l’aider ainsi, mais ne puis-je faire autrement pour l’instant. » Un silence se fit. « J’ai besoin de vous, pour récupérer mon clone qui s’est évaporée dans la nature. J’étais à sa poursuite, mais comme je me suis dédoublée, cela me coûte la moitié de mes capacités. Je veux la retrouver avant qu’il ne se passe quelque chose de grave dans le village, non loin de nous. Je vous prie, aidez-moi et je ferai n’importe quoi en échange de ce grand service. » Léona essaya de le convaincre de partir en quête de son clone. C’était vraiment une idée débile d’avoir utilisé ce pouvoir toute seule. Elle réussit à se mettre debout en s’appuyant sur un grand chêne. Elle n’était pas douée pour convaincre une personne, car elle ne savait pas encore bien utiliser les bons mots pour toucher le cœur des personnes. Cela lui prendra du temps, certes, mais elle devait le développer. Mais pour développer ces capacités, elle devait partir des terres de Melohorë afin de commencer à vivre comme elle le voulait.

Léona était bien fatiguée de son début de journée. Franchement, elle n’était pas contente du tout. Elle espérait simplement que son clone n’avait pas fait de bêtises et qu’elle ne soit pas partie dans des endroits dangereux. La jeune Ygdraë était morte de fatigue, elle n’avait plus de forces dans les jambes et n’arrêtait pas de tomber toutes les secondes. C’était vraiment une mauvaise idée qu’elle avait eue, d’invoquer un clone alors qu’elle n’avait pas une grande connaissance de sa magie. Peut-être qu’elle aurait dû consulter une personne pour lui donner des conseils. La prochaine fois qu’elle ferait ce genre d’expérience, elle ne le ferait pas seule. Cependant, elle voulait juste prouver à ses instructeurs et à ses supérieures qu’elle pouvait s’en sortir seule et qu’elle était prête à passer à un niveau supérieur. Mais elle devait passer la terrible étape du « regard des Enelyë ». Par Estella ! Elle n’avait pas envie d’échouer à ce test. Si c’était le cas, Léona resterait toute sa vie dans ce territoire. Elle ne pourrait jamais en sortir, jusqu’à sa mort. Non ! Non ! Son désir le plus cher était de quitter cet endroit et de voyager dans le monde. Puis, avoir le privilège de vivre avec les Faes afin de mieux les connaître et en apprendre plus sur la gestion des saisons. Donc, la jeune femme n’avait pas envie d’échouer à cette étape de sa vie.

Mais avant ça, elle devait éviter de faire du tapage dans le village et être pointée du doigt suite à son clone. La jeune femme avait heurté une personne sur son passage et lui avait demandé de l’aide dans sa quête. L’homme semblait sourire, sourire un peu trop à son goût. Léona ne voyait pas pourquoi sa demande était aussi drôle. Cela n’avait rien de drôle à ses yeux, mais elle n’était pas dans la tête de cette personne. Si elle l’aidait, elle serait bien contente. Dans le cas contraire, elle trouverait bien une personne en ces lieux pour l’aider. Au final, le jeune homme s’excusa rapidement avant d’échanger qu’il serait être prêt à lui donner un coup de main. « Oui je vais au nord, dans cette direction. Je pense qu’elle est allée dans un endroit calme et rassurant. Le territoire est vraiment grand. » Léona lui prit la main pour qu’elle puisse se relever doucement et se remettre sur ces jambes. La jeune femme prit une grande bouffée d’air. Ce ne serait pas facile de se déplacer avec si peu de forces, mais elle devait tenir jusqu’à qu’elle retrouve son clone. « Merci pour votre aide. Je pense que, sans vous sur mon chemin, j’aurais eu beaucoup de difficulté à la retrouver. Je dois vous avouer que je ne connais pas grand-chose dans la magie. Je voulais découvrir un des pouvoirs que j’avais appris. Le clonage… Et peut-être que j’aurais dû m’abstenir de faire cette bêtise. Le pire est que je n’ai pas lu d’ouvrage sur le fonctionnement de ce type de magie. Je dois être vraiment nulle à vos yeux… »

La jeune femme baissa les yeux pour regarder ces pieds. Des larmes montèrent à ses yeux et ne purent s’empêcher de couler sur ces joues. Elle pensa fortement qu’elle n’avait rien d’une bonne personne, si elle n’arrivait pas à gérer sa magie. Elle se reprit aussitôt, en effaçant les larmes de ces joues blanches. Puis, elle sentit quelque chose près d’elle. Une chose sortit d’un arbre et Léona prit peur : « AH ! C’est quoi ça ? » Un animal sortit d’un arbre et le jeune homme lui explique que c’était son amie, Synaën. C’était un tigre. La jeune femme en avait déjà vu un, dans les livres d’illustrations. Mais c’était la première fois qu’elle en voyait un sur le territoire. A ce qu’elle avait compris, les tigres étaient une espèce qui était carnivore, dangereuse et avec un grand instinct de chasse. Léona fut impressionnée que le jeune homme soit si proche d’un animal sauvage. Le jeune homme se présenta. « Daé ? C’est court, je vais réussir à le retenir alors. Quant à moi, je me nomme Léona. Ravie de te rencontrer… Bon, je dois t’avouer que c’est bizarre comme type de rencontre ! » Le jeune homme sourit. Cela lui faisait du bien de rencontrer une nouvelle personne et de discuter avec elle sans pression. « Oui bien sûr ! Je pense qu’elle est allée au village pour chercher de l’aide ou pour comprendre la situation. Je pense fortement que des personnes l’auront vu là-bas. Ils pourront nous aider à savoir où elle est partie. »

Les deux compagnons partirent en direction du village, qui était à peine à un kilomètre de marche. Ce n’était pas loin, mais avec la faiblesse de la jeune femme, ils mirent une bonne trentaine de minute à y arriver. Le village semblait être animé en cette journée douce. « Ah bah tiens te voilà, Léona ! Tu peux me dire pourquoi tu as pillé la réserve de nourriture ?? » - « Pardon ? » - « Oui ! Lorsque nous t’avons vu, tu es partie en courant ! » - « RAHH ! » Léona se retourna vers Daé. « Voilà les problèmes que je voulais éviter à tout prix. » La jeune femme se tourna une nouvelle fois vers la marchande. « C’était mon clone… » La marchande reste neutre, avant d’éclater de rire. « Ah d’accord, je comprends mieux. Parfois, tu as du mal gérer ton clone. Il faut que tu te dépêches… Cependant, tu vas devoir rembourser la nourriture prise par ton clone. » - « Bien sûr… Mais ce n’est pas d’argent… » - « Eh bien, tu viendrais m’aider dans la culture des plantes. » Léona déglutit aussitôt. Elle n’avait pas l’habitude de travailler physiquement, mais plutôt intellectuellement. Ses épaules descendirent. La jeune femme accepta alors cette issue. Elle devra le faire après avoir retrouvé son clone. La marchande lui raconta que son clone avait bien la direction du nord du village, en direction de la bibliothèque.