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 La Couronne de la Nature | Solo

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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36412
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mer 25 Déc 2019, 23:23



Anya marchait dans le jardin. À son passage, la terre bougeait, remuait, encore et encore, jusqu’à ce que les dépouilles des cadavres enterrés là émergent. Elle ne se rendait pas vraiment compte. Tout ceci ressemblait à un rêve étrange. Elle n’était plus une enfant. Elle était adulte, adulte et blonde. Sa petite robe noire fit place à une robe bien plus grande et majestueuse. Son état physique lui était égal, comme s’il n’était qu’un outil sans le moindre intérêt. Oh, elle s’était toujours moquée de ça. Les considérations des autres pour la beauté lui avaient toujours parues surfaites. À quoi bon, dans un monde où chacun pouvait être ce qu’il voulait ? Alors que les morts étaient de plus en plus à la suivre, comme s’ils cherchaient auprès d’elle un nouveau souffle de vie, elle monta les escaliers extérieurs du manoir Taiji. Ses doigts effleurèrent la pierre froide. Elle avait dû tuer quelques bêtes pour arriver jusqu’ici. L’Antre des Damnés n’avait jamais été un endroit facile. Heureusement, tous les monstres n’étaient pas fous ou attirés par le défi. Et puis, il avait suffi d’hypnotiser les plus dangereux pour qu’ils s’attaquent aux autres. Simple. Efficace. Elle ne réfléchissait pas vraiment, comme si elle s’était charmée seule ou comme si un sort invisible entourait sa personne et son psychisme pour la pousser dans certains endroits en mimant la volonté de forces bien plus puissantes qu’elle. Elle se mit à chantonner en poussant la porte. Cette entrée-ci donnait directement dans la salle de bal. Elle n’était pas poussiéreuse. Quelqu’un devait prendre soin de l’endroit. Il lui sembla même que ce quelqu’un avait reçu pour mission de faire vivre à nouveau l’antiquité qu’était la demeure. Les morts se mirent à danser, dans une valse macabre lente et dégradée qu’elle regarda un instant, ses deux mains venant se poser sur la rambarde centrale de l’escalier qui se scindait en deux jusqu’au sol. Des visions du passé lui revinrent en mémoire sans qu’elle ne les comprenne. Ici, elle avait dansé un tango endiablé aux bras d’Orion Shidori. Ceci ne l’atteignait pas. Ce n’était que des images floues, images perdues parmi tant d’autres. Perdue, elle l’était. Que faisait-elle ici ? Elle n’était pas là pour admirer la mort danser. Elle se redressa après quelques minutes, les squelettes se redressant brutalement à leur tour, dans un bruit étrange, avant de s’agenouiller. L’os de leur genoux s’écrasa en chœur sur le sol. Ils baissèrent la tête et se plongèrent dans l’immobilisme.

Elle descendit les marches dans un silence de mort et traversa la salle. Seul le bruit faible de ses pas retentissait. Lorsqu’elle fut au bon endroit, elle traça un pentacle du pied droit, lentement. Elle passa à travers la matière, chutant de quatre étages sans le moindre souci pour se retrouver dans l’une des parties basses du Manoir. Il recelait bien des secrets et un étage entier des soubassements était consacré à la fortune colossale de sa famille. Entassées là, des richesses à n’en plus finir prenaient place, accessibles uniquement par ceux qui étaient nés de la lignée, par ceux qui avaient le sang des Taiji. Ceux-là s’arrêtaient à Erza. Elle n’en savait rien. Elle se contentait d’agir, l’esprit vidé de toute considération, comme un automate, pilotée à distance par une entité plus puissante. Ce n’était pas à l’étage des richesses matérielles qu’elle se trouvait. Elle était en dessous. Cet étage-ci était particulier. L’obscurité y régnait en maîtresse. Elle plaça sa main à un endroit particulier du mur. Soudain, des lueurs violines s’emparèrent des murs, donnant au long couloir un aspect envoutant. Elle s’avança, comme guidée par des murmures, jusqu’à une pièce particulière. Il n’y avait pas de porte. Il fallait savoir où se trouvait ce que l’on cherchait. Les plans ne précisaient rien. C’était une connaissance ancestrale, qui expliquait l’inviolabilité de l’endroit. Seuls les Esprits pouvaient traverser. Elle sourit à l’un d’eux. Certains aimaient rester là des siècles tant le manoir était jaloux de garder ses secrets. Ce qu’il y avait en son sein était inestimable. Il n’ouvrait pas le chemin vers Drosera comme le Manoir Syrkell, il ouvrait le chemin vers la renaissance de ce qui avait été passé. Des magies et artefacts perdus depuis des millénaires y avaient été entreposés et même la Dame Rouge n’avait pas souhaité les en sortir. Le passé pouvait être dangereux, à bien des égards. Seulement, aujourd’hui, il était temps d’accélérer certaines choses. Le temps était comme du papier millimétré. Il fallait attendre le bon moment, consciencieusement. Elle semblait avoir une horloge à la place du cerveau, un océan à la place du cœur. Cet océan, il faudrait l’assécher si elle voulait trouver la Clef.

Les lumières violettes firent leur apparition pour révéler des centaines d’étagères, alignées dans une pièce non large mais très profonde. Elle n’en voyait pas le bout. Elle avança. La fin n’avait aucune importance, elle s’arrêterait avant. Ses pieds produisaient des éclats bleutés sur le sol. La sécurité du lieu était renforcée. Si un Esprit reprenait forme physique ici, il était tout de suite ramené à un état de mort imminente. Elle chantonnait toujours, vide de réflexion. C’était reposant. Elle s’arrêta et pivota dans une allée. Ses doigts coururent ici et là jusqu’à se refermer sur un objet particulier, rectangulaire et épais d’un centimètre. Son autre main attrapa une petite pochette qui se trouvait à côté, remplie de petites pierres bleutées. Il s’agissait d’Omije mais sous une forme légèrement différente de celle que l’on pouvait trouver maintenant. Elles produisaient une énergie colossale. La jeune femme inséra une pierre dans l’espace prévu à cet effet. La tablette s’activa et un hologramme fut projeté sur les murs et le plafond. Il s’agissait d’une carte répertoriant chaque technologie encore existante. Il y en avait beaucoup dans le Désert, à des profondeurs inenvisageables. Il y en avait sur des îles, perdus entre les Mers et les Océans. La carte indiquait également les gisements d’énergie semblable. Elle savait qu’elle devait se rendre à Melohorë et confier l’objet à un Ygdraë.

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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36412
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mer 29 Jan 2020, 21:28



« Tiens donc… » Les lèvres rouges de la Collectionneuse s’étirèrent. « Moi qui croyais que les Ætheri faisaient toujours preuve de discrétion lorsqu’ils ne voulaient pas être aperçus… » Jun lui sourit. « À croire que tu ne souhaitais pas me voler mon bien sans me le faire remarquer. » Son sourire s’étira. Pourtant, il restait silencieux. « À quoi joues-tu, au juste ? » « À rien. » « Viens donc boire un verre de vin en ma compagnie. » proposa-t-elle avant de tourner les talons pour se diriger vers son salon. Elle fit un petit signe de la main à l’un de ses serviteurs et lui expliqua ce qu’elle souhaitait. Un vin blanc, un grand cru, quelque chose de spécial, pour son invité tout aussi spécial. Ce n’était pas tous les jours que l’on recevait un Dieu chez soi. Elle n’avait pas idée d’à quel point cette affirmation était fausse, la concernant. « Aria… » Elle l’observa. « Tu es contrarié. Je le vois. Je te connais. » Et c’était vrai. Malgré tous les ressentiments qu’ils éprouvaient l’un envers l’autre, on ne pouvait pas dire qu’ils étaient des inconnus. Il avait vécu avec elle longtemps. Chacun connaissait chaque parcelle du corps de son interlocuteur. Il n’aimait simplement pas y penser, des fois qu’il retombe sous son emprise. La Dame Rouge, elle, était bien plus sérieuse lorsqu’il était là. Elle ne s’amusait pas à le tenter. Elle s’en mordrait les doigts. En public, ils se vouvoyaient. Puisqu’ils n’étaient que deux, ce soir, si l’on écartait les serviteurs, il n’y avait pas besoin. Il soupira et s’assit en face d’elle. « Parfois j’ai l’impression d’être le Roi des cons. » commença-t-il. Elle sourit. « Tu as beaucoup de défauts mais tu es très loin d’être idiot. Dis-moi, je garderai le secret. » Il savait qu’elle ne parlerait pas. De toute façon, si elle disait quoi que ce soit, il reviendrait pour l’étrangler. Il congédia les Esprits. Elle attendit que son serviteur les ait servis et fit de même. Elle les voyait, les fidèles du Dieu de la Mort, ceux qui étaient bien plus nombreux que tous les Vivants réunis. Depuis le début de ce Monde, la Mort n’était qu’une continuité. La position de Jun était parfaite. « Il s’agit d’Edelwyn. Tu dois savoir qu’elle est l’Impératrice. » « Bien sûr. » La famille Eorgor était une très vieille famille dont elle avait entendu parler durant son règne. Aussi, puisque son Esprit à elle avait été enfermé dans celui de la concernée, au même titre que celui de Jun, elle en avait une vaste idée.

« La Déesse Luftë est un fragment de son Âme. Celle-ci est en colère contre moi, pour un acte remontant à la nuit des temps. Elle a décidé de me punir en me l’arrachant. Ta descendante, si on peut encore l’appeler ainsi, n’a plus que onze ans, aujourd’hui. » « Une déchéance absolue pour une Déesse. » « Sympan l’a punie mais son pardon n’est pas difficile à obtenir. Elle l’aurait pu mais elle a refusé cette possibilité. Je la soupçonne même d’avoir choisi délibérément le mauvais camp. Cette femme est vraiment impossible. » « Et tu es malheureux, au point de me voler la Couronne de la Nature ? » Elle sourit. Lui aussi. « C’est pour elle. » « Ah oui ? Intéressant. » « Je ne sais pas ce qu’il lui prend. Elle s’est mise en tête une mission presqu’impossible à réaliser : monter dans les hiérarchies de tous les peuples. Elle n’en a pas réellement conscience mais je sais que c’est ça. Elle veut régner sur le Monde. » « Légèrement complexe vu la conjoncture actuelle. » dit la Collectionneuse avant de boire une gorgée. « Mais ça ne t’empêche pas de l’aider. » « J’ai la désagréable sensation qu’elle ne redeviendra Edel que lorsqu’elle aura achevé sa mission. » « Autant dire jamais. » « Je l’ignore. Je ne sais pas ce qu’elle cherche à faire. Luftë m’empêche de voir. » Il soupira. « Je sais juste qu’elle va vivre longtemps sans moi. » « Mais tu ne peux pas t’empêcher de mettre ton nez partout, n’est-ce pas ? » « Je dois m’assurer que tout se passe pour le mieux sans trop interférer. Je sais qu’elle risque de… » Il semblait agacé. « Ce ne serait pas la première fois. » avança la Dame Rouge. « Je le sais. Je sais aussi qu’elle ne sera pas la seule dans ce cas. » La Démone le regarda. « Jun, si je puis me permettre, parfois, dans la vie, les chemins prennent des directions différentes. Tu devrais la laisser rencontrer quelqu'un d'autre, en tomber amoureuse et faire une partie de sa vie avec. Tu devrais aussi accepter le fait qu’il est impossible d’aimer une seule femme durant des millénaires. L’amour n’est pas si simple et, surtout, l’amour n’est pas unique. J’ai conscience de ne rien t’apprendre mais, parfois, c’est agréable d’entendre l’évidence. Si tu aimes une femme, ne t'en détournes pas pour une enfant de onze ans. Vous aurez tout le temps de vous retrouver d'ici plusieurs années, décennies ou siècles. Ça n'a aucune importance vous concernant. » Il but à son tour. « Je sais. Je veux juste l’aider autant que je le peux, cacher cet artefact quelque part où elle seule le trouvera. Et puis, j’ai déjà passé en revue ce que je peux observer. Elle n’apparait jamais dans mes prédictions mais, tout comme les Maîtres du Temps, il suffit de regarder ce qui n’a aucun sens, les vides illogiques. Alors, crois-moi, j’ai une bonne idée de qui sera à ses côtés et quand. » « Quelque chose à voir avec cette Couronne ? » demanda-t-elle. Il ne répondit pas. C’était bien plus compliqué que ça.

Quand ils eurent fini, il se leva. Elle fit de même. « Tu es presque agréable lorsque tu n’essayes pas de me duper. » « Je pense que nous pourrons nous réconcilier à termes. » « Tu m’as abusé. » « Tu as fini par aimer ça. » « Je n’avais pas le choix. » « Certes mais tu l’as aujourd’hui. » dit-elle en s’approchant. « Ce n’est pas comme si tu risquais quoi que ce soit. » Il posa sa main sur sa taille. « Ton mari me fait bien trop peur. » dit-il avec un petit sourire narquois qui la fit rire. « Tu penses prendre la Couronne ? » demanda-t-il pour changer de sujet. « Non. La Couronne est bien trop lourde à porter et je suis bien trop occupée pour régner sur une poignée d’idiots qui ne pensent qu’à détruire tout ce qu’ils voient. » « Pour l’instant. » Elle sourit. « Oui, pour l’instant. » « Tu changeras peut-être d’avis. » « Je monterai sur le trône démoniaque le jour où nous ferons de nouveau l’amour. » Il rit. « Jamais alors. » « Ce n’est pas ce que pressens. »

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