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 [Q] - Deux esclaves (Mes esclaves préférés)

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Sam 30 Nov 2019, 00:39

Intrigue : La mère de Morgane a décidé de confier à sa fille deux esclaves dont elle devra s'occuper.
Partenaires : Vantelme et Shadow

Le dîner se passait dans un silence absolu. Les femmes n’avaient pas le droit à la parole en présence du maître des lieux. Mathias Taïmon possédait trois épouses. La première, Lédovinia, était la mère de Morgane et Merida. Elle était aussi une horrible femme, s’en prenant sans vergogne aux deux autres lorsque son mari avait le dos tourné. Jalouse et possessive, elle le montrait de façon violente ou sournoise, valsant entre les deux avec la cruauté d’une Sorcière pure souche. Il était aisé de penser, en voyant ce tableau, que les femmes de Mathias étaient toutes pareilles, des femmes soumises à la volonté de l’homme, des femmes qui avaient besoin de se détacher de leurs frustrations par n’importe quel moyen. Lédovinia s’en prenait à Nazarine et Gézielle, qui elles-mêmes s’en prenaient aux domestiques. Aucune d’elles n’avaient le droit de regarder Mathias durant le repas, ni elles ni leurs enfants qui devaient clouer leur regard sur la grande table en chêne. Le maître des lieux jouissait de sa supériorité, fixant les silhouettes d’un air mesquin et supérieur. Il se demandait laquelle de ses femmes il allait violer ce soir. Elles étaient rarement consentantes. Elles l’auraient sans doute été plus facilement si les pratiques auxquelles il s’adonnait n’étaient pas particulièrement répugnantes. Certains domestiques l’appelaient le Vampire dans son dos. Les bruits couraient sur ce qu’il faisait. Avoir trois femmes était pratique. Lédovinia était la seule à lui résister un minimum. Il la haïssait pour ça, cette sale pute à la puissance toujours plus grande. Dire que quand il l’avait épousée, elle n’était qu’une adolescente soumise. Il s’était plusieurs fois demandé si elle n’allait pas finir Magicienne. Tout était de sa faute, finalement : à trop la faire souffrir, il l’avait plongée dans les ténèbres et l’avait contrainte à se renforcer. Il la soupçonnait parfois d’être plus puissante que lui. C’était l’une de ses plus grandes peurs. Heureusement qu’il lui avait fait deux filles, il pouvait toujours la menacer d’en torturer une. Dans tous les cas, les us et coutumes sous son toit demeuraient intacts. S’il se passait quoi que ce soit qui dérogeât à ses règles, il faisait fouetter les rebelles.

Alors que le bruit des couverts seul résonnait dans la pièce, un son étrange se fit entendre en provenance du couloir. Même si la surprise était de mise, personne ne bougea ou releva le regard. Il ne fallait pas. Mathias était très strict et le moindre faux pas était toujours puni.

À la fin du repas, l’homme posa les yeux sur Nazarine. « Nazarine. Tu viendras dans ma chambre ce soir. Amène l’écarteur. » Il y eut un silence de plomb, même après le départ de Mathias. Il était d’une humeur massacrante en dehors de sa demeure. Il essayait de percer davantage en politique mais quelques échecs successifs mettaient ses nerfs à rude épreuve. Il fallait bien qu’il se défoule un peu. Personne ne le savait encore mais Nazarine ne survivrait pas à la nuit. Trop de frustrations accumulées, sans aucun doute.

Plus tard, alors que Morgane faisait ses devoirs, elle entendit quelques coups à sa porte. « Entrez. » dit-elle. Il s’agissait de sa mère. Elle aurait pu essayer de faire taire les cris qui provenait de l’aile réservée à Mathias mais Lédovinia se foutait totalement de ce qu’il pouvait advenir de Nazarine. S’il défigurait cette garce, cela lui ferait réellement plaisir. « Je vois que tu peux de nouveau écrire. Parfait. » Mathias lui avait tordu le poignet pour une raison que Morgane n’arrivait toujours pas à déterminer. Elle avait vu quelque chose ou entendu quelque chose qu’elle n’aurait pas dû. Le problème c’est qu’elle ignorait ce dont il s’agissait. Lédovinia s’assit sur le lit de sa fille. « Nous autres, les femmes Taïmon, ne pouvons guère espérer grand-chose de la vie. » murmura-t-elle, soudain inspirée par quelques confidences. « Du moins, pas tant que nos maris gouvernent nos vies. Je devrais réussir à nous débarrasser de Mathias sous peu. Avant, je dois m’occuper de Nazarine et Gézielle. » Sa mère nourrissait quelques desseins mais si son mari devait être écarté de la demeure, elle ne voulait pas en faire profiter les autres femmes. Elle pensait pouvoir gérer en son absence et acquérir davantage de pouvoir. Puis, lorsqu’il serait l’heure, elle l’éliminerait proprement. Ce connard l’avait trop maltraitée pour qu’elle laisse passer. « Fais-mois confiance. » souffla-t-elle, un petit sourire carnassier trônant sur ses lèvres rouges. Morgane resta silencieuse et sa mère enchaîna sur la raison de sa présence. « Venez. » dit-elle à deux de ses gardes personnels. Chacun tenait, enchaîné, un homme. Ils étaient donc deux. « Je voulais t’offrir un présent. Ce sont des esclaves. Ils sont à toi. Tu peux en faire ce que tu veux. Apprends à les connaître ce soir mais ne tarde pas trop à aller te coucher. Tu auras tout le temps d’en disposer le temps de leur misérable vie. L’école n’attend pas, elle. » Elle se leva tranquillement puis sortit après avoir souhaité une bonne nuit à sa fille. Les deux gardes la suivirent et se postèrent devant la porte de la Sorcière.

Morgane resta un instant immobile, contemplant les deux hommes. Elle n’avait jamais eu d’esclave. Elle ne savait pas ce qu’elle devait faire. Elle se contentait simplement d’observer ceux de ses parents. D’ailleurs, en y pensant, le jour où son père lui avait tordu le poignet, elle s’était rendue dans le quartier qui leur était destiné. Ça ne devait pas être lié… peut-être que si.

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Latone
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Ven 27 Déc 2019, 17:05

" Obligez-le à se montrer ! " Des étincelles crépitèrent entre leurs mitaines, avant qu'une flamme n'apparaisse, dévoilant leurs visages morbides et dégoulinant de folies meurtrières. Vantelme se mit de suite à couvert pour se prémunir du projectile, mais c'était sans compter l'appétit vorace des flammes qui s'attaqua à ronger son ultime barrière. Il ne pouvait pas sortir maintenant, ni s'éterniser, il lui fallait un moyen de se défendre ; les mains tremblantes, il chargea du mieux qu'il pût le carreau sur l'arbalète. Le cliquetis de confirmation lui procura un répit bien trop court. L'arrière de sa tête se cogna contre le tronc, les cendres volatiles le démangèrent petit à petit. Là, à quelques mètres de lui se trouvait le corps d'un autre Ygdraë, abattu sans sommation pour avoir trop élevé la voix. Il ne faisait pas parti de son équipe, les assaillants avaient bien planifié leur embuscade pour avoir deux groupes de voyageurs sous la main. Vantelme serra les dents, tout son être était secoué alors que le feu se rapprochait dangereusement. Il était fait comme un rat, comme le rat qu'ils souhaitaient détruire ou… pire. Dans la panique, l'elfe repensa à ce sortilège dont il n'était aucunement fier ; peut-être qu'il se concentrait suffisamment, il pourrait aider ce pauvre Ygdraë, peut-être qu'il se relèvera et qu'ils pourront s'enfuir ! Oui, il l'aidera sûrement en retour. Il tendit donc la main et fit en sorte de faire fi de son entourage, de ne se focaliser que sur le cadavre encore chaud de son partenaire. La magie interdite coula très lentement le long de sa main… Néanmoins, un nouvel assaut enflammé l'obligea à s'éloigner ; il trébucha sur le macchabé et se releva le plus rapidement possible avec son arbalète en main. À découvert, il vit à sa gauche les scélérats et leurs charrettes encagés, à sa droite – plus loin – il remarqua la présence de Lucora et de quelques têtes familières. Le Boräk rongeait son frein, attendant une occasion pour faire sortir Vantelme de ce pétrin ; toutefois, si le Berserker s'élançait, il n'en ressortirait certainement pas vivant…

" Braskä, pars ! " L'Ygdraë refusait d'avoir une mort sur la conscience, il souleva alors son arbalète et tira dans le tas. Son carreau manqua sa cible sans que celle-ci n'ait à esquiver. Les mages noirs rirent et un claquement de fouet se fit entendre. La douleur prit de suite naissance sur le visage de l'elfe, qui grogna en plaquant ses mains sur lui. Elle l'aveuglait et le tiraillait, un moment de faiblesse dont les esclavagistes profitèrent pour le mettre aux fers. Et alors que sa vue floue ne dessina que de manière évasive les maillons de la chaîne, Vantelme reçut un ultime coup et tomba dans les pommes.

~~~

Enchaîné dans les cachots, le hère aux oreilles pointues s'extirpa tant bien que mal de l'emprise d'Elzédor. Son lit était froid et dur, même son sac de couchage lui apportait bien plus de confort que… ce lit qui n'en était pas un. Son visage se décolla péniblement du sol, de la pierre noire et grisâtre. Il n'entendit guère le cliquetis des maillons à chacun de ses mouvements mais la présence des chaînes restreignant sa peau le plongea dans un état morne. Ses iris azurées firent le tour du propriétaire : sa cellule était vide, tout comme celles voisines, mais son ouïe acérée captait quelques complaintes le long du couloir, des gémissements ou des pleurs. Il baissa les yeux : on lui avait arraché ses protections, dépouillé de ses possessions, pour ne lui laisser que sa tunique déjà entachée par ses hôtes. Il toussota, sa gorge était sèche, incapable de pouvoir l'éclaircir pour appeler ses camarades, ses amis. Avait-il pu fuir à temps ou sont-ils aussi dans ce donjon, quelque part ? Cette perspective lui glaça le sang, cette parcelle du monde semblait si cruelle…

Retenant un hoquet de surprise, lorsque le fer battit le fer. On déverrouilla sa cage et on se précipita sur lui pour le maintenir, l'obliger à se relever. Vantelme ne se défendrait pas de toute façon ; à quoi bon ? Il était déjà enchaîné, et guère remis de tous ces événements de surcroît. Son regard faiblard se posa sur chaque tête, le vice voilait leurs visages, certains affublés de cicatrices bien profondes, hideuses. L'Ygdraë préféra se concentrer sur la femme aux airs nobles, l'impérieuse qui patientait en dehors de la cellule. Elle ne fit que lui lancer un regard de haut en bas, comme si elle le jaugeait. Lédovinia sourit, mais sa satisfaction ne s'adressa guère à lui. Sans dire un mot, on le traîna aux côtés d'un autre prisonnier jusqu'à une autre pièce. Les couloirs et les escaliers fondirent de la pierre aux murs décorés, il n'eut pourtant pas le loisir d'observer avec attention les portraits. Le cortège s'arrêta devant une porte, où la cheffe de file pénétra en premier. Vantelme osa un instant relever le regard pour croiser celui de l'autre enchaîné : ce n'était pas un Ygdraë, il était diamétralement différent. Quel était donc son histoire à lui ? Soudain, l'entrée se rouvrit et on les poussa à l'intérieur. L'elfe balaya son regard sur la pièce : vraisemblablement une chambre, dont la décoration typiquement non Ygdraënne le perturbait. C'était sombre et… guère commode. Le mot "esclave" résonna dans sa tête comme si un marteau lui frappait le crâne sans arrêt. Vantelme, et l'autre, étaient donc les prisonniers d'une jeune femme, fille de la maîtresse des lieux s'il comprenait bien. Celle-ci était élégante, selon la coutume locale sans doute, ce qui le perturba toutefois était ce rouge bien marqué sur sa bouche ; était-ce du sang ? Cette demoiselle de leur âge n'était peut-être guère imposante – pas plus d'un décimètre qu'eux – elle n'en restait pas moins lugubre, sur la même lignée que ces esclavagistes ayant osé s'en prendre aux Ygdraë.


" Où sommes-nous ? " La question lui brûlait les lèvres depuis son réveil, et le silence manifeste des protagonistes lui laissa l'occasion de la placer. S'il pouvait identifier ces agresseurs, peut-être pourra-t-il imaginer un moyen de contacter les siens, ou plutôt espérer une sortie. Son voyage au-delà des terres de ses ancêtres serait semé d'embûches, ô on le lui avait répété maintes fois et il en était parfaitement conscient. Mais de là à tout ce que parte autant à vau-l'eau…

Ne voulant pas la froisser d'une quelconque manière que ce soit, Vantelme baissa naturellement les yeux, patient quant à la suite des événements qui ne lui plairont forcément pas. Il n'était pas un Löth, il ne pouvait connaître que la réclusion à Melohorë ; et encore, sa liberté y demeurait encore beaucoup plus épanouie qu'il ne pouvait le croire. Au final, plus rien ne semblait reposer sur ses frêles épaules à présent.



1181 mots ~



By Jil ♪
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Miles Köerta
Sam 04 Jan 2020, 02:01





Musique du Yicaly : In the End (Linkin Park Cover) par Tommee Profitt





Je fixais le mur de ma cellule, sans un mot, mon regard se perdant simplement sur les fissures qui marquaient la pierre de la cloison. L’atmosphère ambiante était étouffante et humide, sombre et glaciale. Je pouvais entendre, au travers de la pénombre, les sons produits par les autres prisonniers, par les chaînes qu’ils se démenaient à entrechoquer entre elles dans l’espoir de s’en extraire. Et leurs voix, suppliantes et gémissantes, quémandaient sans arrêt une liberté à laquelle ils avaient été arrachés, et qu’ils n’obtiendront certainement jamais. Puis, pourquoi désiraient-ils tant retourner dehors? Le monde extérieur était absolument terrifiant… Croyez-moi, j’avais moi aussi nourris de telles volontés à un moment, maudissant ma condition alors que je me trouvais recroquevillé sur moi-même en raison du poids des chaînes et des ombres qui m’enveloppaient. J'avais rêvé de rires et de soleil, d’herbes et de vent frais, échos d’un passé que j’avais oublié, mais qui revenait, quelques fois, titiller mes sens endormis. Je m’étais mille et une fois imaginé ce que goûterait la liberté une fois que je serais parvenu à me libérer de mes fers. J’avais vécu, pendant des années, dans cette illusion merveilleuse que je me chantais, le soir, en espérant pouvoir toucher ces chimères de mes propres mains.

Cependant, à l’instant où l’on m’avait retiré mes chaînes, que l’on m’avait octroyé cette liberté que j’avais tant réclamé, j’avais été complètement transi d’effroi. Les bruits, les sons, les odeurs, les mouvements : tout était nouveau et inconnu, nouveau et affolant. Tout semblait bouger si vite, si vite, que j’en avais rapidement eu l’étourdissement. Tout était si bruyant que j’avais eu l’impression que mes tympans allaient exploser. Et les gens, tous ces gens… Pourtant, si l'ensemble de mon être m’avait hurlé de partir de cet endroit, j’étais resté appuyé sur ce mur en brique, sans bouger le moindre petit muscle, dans l’attente patiente que ma Maîtresse revienne me chercher. Cheyenne Arkendar, de son nom. Elle m’avait amené avec elle pour une affaire professionnelle, croyant que cela me ferait du bien de prendre un peu d’air et de voir d’autres paysages que celui des manoirs dans lesquels j’avais toujours été fourrés. Pourtant, rien ne m’avait plus angoissé que ce moment où j’avais posé un pied dans le monde extérieur. C’était si lumineux, trop lumineux. Et il y avait des gens, tellement, tellement trop de gens. J’avais dégluti, mal à l’aise, Cheyenne me rassurant presque immédiatement en souriant de manière carnassière.

« Ne t’en fais pas, m’avait-elle murmuré avec la même suavité que d’accoutumé. Nous ne resterons pas ici bien longtemps. »

J’avais simplement acquiescé d’un hochement de tête, suivant les pas de ma Maîtresse en m’assurant de rester dans son ombre, à tout instant. Je devais également rester à ses côtés pour l’entretien qu’elle devait rejoindre, ne serait-ce que pour la protéger, ne serait-ce que pour lui fournir tout ce dont elle avait besoin, de ses envies les plus puérils au plus sérieux. Cependant, à ma grande surprise, elle m’avait ordonné de l’attendre à l’extérieur du bâtiment.

« Lorsque j’aurais terminé, des messieurs viendront te voir et te poseront cette question, avait-elle poursuivit tout en glissant au creux de mon oreille la fameuse énigme. Tu leur répondra Wan Cheyenne (Maître Cheyenne), est-ce clair?

Clair comme de l’eau de roche. Les ordres de la Maîtresse, après tout, étaient absolus, et c’est ainsi que j’avais attendu. Attendu. Attendu. Attendu. Je ne comptais plus les minutes qui s’étaient écoulées tant elles me semblaient longues et indéfinies. Mais ces fameux messieurs n’étaient toujours pas venus me chercher. Cet entretien devait vraiment être important pour la retenir aussi longtemps. Et si elle avait eu des problèmes? Non, non, non. Elle m’avait demandé de ne pas bouger de cet endroit, alors c’est ce que je ferais. Lorsque l’on me disait de m’asseoir, je m’asseyais; lorsque l’on me disait de mordre, je mordais, tout simplement. On m’avait suffisamment dit que cela ne servait à rien de faire confiance à mon propre jugement. Je n’avais pas besoin de réfléchir quand un autre le faisait à ma place.

Seulement, après un temps considérable, des hommes vinrent enfin à ma rencontre, rigides et sombres comme du bois. Ils se parlaient entre eux dans une langue que je ne saisissais guère, et lorsqu’ils m’interpellèrent, ils prononcèrent les mots magiques.

« Wan Cheyenne », leur répondis-je en retour, ce qui éclaira leurs prunelles.

Aussitôt, je m’étais relevé, imprimant le moindre de leurs gestes afin qu’ils me guident jusqu’à ma Maîtresse. Enfin, elle me réclamait. Enfin, nous pouvions partir, tous les deux, de cet endroit oppressant et sourd. Je voulais rentrer. Je voulais rentrer et retrouver le silence de ma cellule, sentir l’humidité des pierres et me replonger dans la noirceur de mon domaine… Et si j’avais fini par retrouver cela dans cette prison, je ne comprenais pas pourquoi je n’avais toujours pas vu ma Maîtresse. Où était-elle? Que faisait-elle? N’était-elle pas supposée envoyer ces hommes à ma rencontre une fois son rendez-vous terminé? Alors où était-elle? Où était-elle? Tout à coup, des ombres et des voix, des pas et un cliquetis caractéristique pénétrèrent ma bulle de tranquillité, mon regard se portant instinctivement vers la porte qui se situait dans mon dos et qui s'ouvraient sur des silhouettes indistinctes.

« Wan Cheyenne? » Murmurais-je, rempli d’espoir.

Mais c’était encore ces messieurs. On me poussa sans douceur à l’extérieur de ma cellule, me forçant à me mettre en rang avec un jeune homme aux oreilles pointues. Intrigué, je contemplais la pointe de celles-ci, rapprochant doucement mon visage du sien, mais rapidement, on nous obligea à entamer la marche. Jusque dans une pièce. Jusque dans une chambre. Où ne se trouvait pas ma Maîtresse. La panique, doucement, commençait à s’immiscer dans mon esprit. Et comme à toutes les fois que je me sentais perdre le contrôle, je me mis à réciter intérieurement : Ai Laik Toor’ved Arkendar Lutecker.

« Où sommes-nous? »

Je n’avais pas compris un traître mot de ce que le jeune homme venait de dire, mais à l’inflexion que sa voix avait modulé à la formulation de ces quelques paroles, je sus d’instinct qu’il s’agissait d’une interrogation. Il se posait des questions lui aussi, certes, mais sur quoi? M’était-ce destiné ou était-ce plutôt dit pour la jeune demoiselle que nous avions devant nous? Je n’en avais pas la moindre idée, tournant simplement mon visage dans sa direction pour lui murmurer d’une faible voix :

« Wan Cheyenne Arkendar? »

L’incompréhension que je vis briller au fond des yeux du Fahliil me troubla quelque peu et c’est pourquoi je portais, tout bonnement, mon intérêt sur la Vahdin, la seconde personne qui se trouvait dans cette pièce. Peut-être qu’elle avait la réponse à ma question. Cependant, voyant qu’aucun des deux personnages ne saisissaient ce que je venais de mentionner, je m’essayais à leur redemander où se trouvait ma Maîtresse, formulant la même interrogation, mais cette fois-ci en Snēk, sans meilleurs résultats. C’est pourquoi, dans un geste, je pivotais sur moi-même pour rejoindre la porte, là où avait disparu les hommes et cette femme quelques secondes plus tôt. Eux devaient savoir où se trouvait ma Maîtresse. Bien sûr qu’ils devaient le savoir. C’est ma Maîtresse qui les avait envoyés à moi après tout.


1 204 mots (sans les paroles de Vantelme)



[Q] - Deux esclaves (Mes esclaves préférés) Signat16
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Ven 20 Mar 2020, 21:39



Morgane fixait les deux hommes. Ils étaient plus grands qu’elle d’une dizaine de centimètres. Elle pensa brièvement qu’elle les dominerait bien vite lorsqu’elle les mettrait à genoux. Cette pensée s’évapora cependant rapidement. En effet, le départ de sa mère de la pièce la plongea dans un état étrange. Ils étaient deux, elle était seule. Elle n’avait aucune idée de comment les soumettre à ses volontés et cette constatation l’effrayait. Rien ne lui venait, sans doute parce qu’elle n’avait jamais été particulièrement dégourdie. Cette nouveauté, cette possession, était intervenue bien trop rapidement pour qu’elle puisse s’y préparer. Elle ne s’y attendait pas. Son plan pour la soirée était simplement de faire ses devoirs et de se coucher, pas d’avoir cette discussion avec sa génitrice avant de rencontrer deux mâles inconnus. Avaient-ils conscience de leur état d’esclaves ? L’avaient-ils déjà été ? Elle craignait qu’ils se rebellent et essayent de la frapper ou de la contraindre. C’était ce que tout le monde ferait, non, après une perte de liberté ? Elle se pinça les lèvres en les détaillant davantage. Yeux bleus, de races non semblables visiblement. Leurs cheveux aussi différaient. Ils la rendaient curieuse mais elle n’osait pas parler. Elle avait peur de trahir ses propres faiblesses. Elle n’était pas rassurée. Et si elle exigeait quelque chose et qu’ils désobéissaient ? Ce ne serait pas malin étant donné qu’ils restaient chez son paternel et que ce dernier disposait d’un certain nombre d’hommes et de femmes prêts à couper la langue des rebelles. Parfois, il n’y avait même pas besoin de se révolter. Mathias aimait torturer. Il adorait le sang. Il était cruel, un Sorcier si noir qu’elle-même n’osait pas le regarder. Il dégageait quelque chose de sombre, bien plus que sa propre mère, bien plus qu’elle. Il vivait pour le chaos et avait un amour véritable pour des choses si affreuses que leur évocation l’avait déjà fait vomir. Y repenser brièvement lui donna mal au ventre. Pourtant, il restait un idéal à atteindre : il était puissant et perçait de plus en plus en politique, même si les rumeurs disaient qu’il avait connu quelques déconvenues récemment, d’où son humeur de chien, d’où, aussi, les cris qui perçaient la nuit. Ils étaient faibles depuis la chambre de Morgane mais, si on tendait l’oreille, on pouvait les entendre distinctement. Ce n’était pas des cris de plaisir, loin de là. Ce genre de traitements était normalement puni par la loi. Les femmes n’appartenaient pas aux hommes. La famille Taïmon marchait pourtant ainsi. Mathias ne semblait pas s’inquiéter des répercussions de ses actes ; il aurait dû.

Lorsque l’un des esclaves lui adressa la parole, Morgane sortit de sa léthargie. Elle pouvait sentir son cœur battre dans sa poitrine. Elle n’avait rien d’une dominatrice. Elle n’avait jamais goûté au pouvoir. Bien sûr, elle donnait des ordres aux domestiques et aimait bien torturer les enfants, mais ça n’avait rien à voir. Les premiers étaient payés pour lui obéir. Les seconds étaient fragiles et manipulables, même par elle. Eux, ces deux hommes, pouvaient la maîtriser sans problème. Ce qu’il y avait entre eux, le lien de subordination, n’existait que s’ils l’acceptaient. Certes, le choix restait complexe. S’ils désobéissaient, elle n’aurait qu’à appeler les hommes de son père. Ils les briseraient pour elle mais ce serait un signe évident de son échec. Elle craignait que Mathias ne la punisse pour être incapable de prendre le dessus sur de vulgaires esclaves. Quelle Sorcière ferait-elle ? Il ne tolérerait pas cette faiblesse. Elle devrait se montrer ferme et directive. Le problème c’est qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’elle pouvait leur demander, ce qu’elle pouvait leur faire endurer. C’était bien trop soudain et, tout ce qu’elle voyait, c’était la possibilité de leur enfoncer sa plume de cours quelque part dans le corps pour s’amuser un peu. Ça n’avait rien d’intéressant, en réalité. Elle avait la gorge sèche. « Amestris. » lâcha-t-elle finalement, constatant avec un certain plaisir que le brun avait baissé les yeux. Bien. Peut-être que les choses se feraient seules. Peut-être ne résisteraient-ils pas à ses ordres. Elle l’espérait. Elle ne voulait pas se retrouver dans une horrible position, prise entre eux. Elle imagina quelque chose qui dépassa sa volonté. Prise entre eux. Dans un autre sens.

Heureusement, le mouvement du deuxième homme sortit la Sorcière de ses pensées. Prise au dépourvu, elle resta sans bouger un temps, ses lèvres s’entrouvrant sous la surprise. Elle n’avait pas compris ce qu’il avait dit plus tôt. Elle ne savait pas d’où est-ce qu’ils venaient. Sa mère n’avait pas été très explicite. Morgane paniqua légèrement et se précipita vers la porte pour se glisser entre le battant en bois et le blond. « Non ! » lança-t-elle soudainement, en plaquant ses mains sur son torse. « Tu ne sortiras pas d’ici, esclave ! » dit-elle dans la précipitation, d’un ton qu’elle voulait ferme mais qui ne l’était pas tant que ça. Elle avait presque les larmes aux yeux. La possibilité que son père puisse apprendre qu’elle avait laissé un esclave sortir de sa chambre sans son consentement suffisait à l’apeurer. Elle tourna les yeux vers l’autre homme. « Dis-lui ! Tu es un Ygdraë non ? » Elle avait étudié cette race d’amoureux de la nature en cours. Bien sûr, comme toutes les créatures bénéfiques, les professeurs avaient insisté sur leur inutilité et les façons de les annihiler. Il risquait d’être profondément malheureux à Amestris. L’endroit manquait de verdure. « Tu es censé connaître toutes les langues ! » Ses mains sur le torse du blond se voulaient fermes mais il était possible de deviner qu’elle manquait clairement de force. Ses nerfs étaient mis à rude épreuve. « Vous m’appartenez maintenant et personne ne sort sans que je ne l’aie dit ! Sinon vous serez torturés et personne ne veut en arriver là ! » Et elle se prendrait sans nul doute la rouste du siècle. Déjà que son poignet avait du mal à se remettre alors elle préférait ne pas tenter le diable. Ses yeux se plongèrent dans ceux de celui qui essayait de sortir, presque implorants. Elle détestait cette situation. Elle n’avait aucun contrôle et ça éveillait un sentiment d’impuissance affreux en elle. Quelqu'un devrait payer pour ça.

1030 mots
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Latone
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Ven 10 Avr 2020, 22:28

Obtuse, sa concentration ne flotta guère du côté de la Sorcière. La pointe de ses oreilles s'agitait succinctement : d'ici, il entendit des cris qui s'étouffaient, des hurlements bien plus dramatiques que ceux du sous-sol. De la sueur perla le long de sa tempe. Où avait-il pu atterrir ? Plus le temps passait, plus son destin n'augurait rien de bon. Il espérait bien que son voyage se déroulerait avec beaucoup moins d'encombres, et surtout en compagnie de ses camarades. Quoique, dans la situation actuelle, il priait Estella pour qu'ils ne subirent pas le même sort.

Bouleversé par la révélation, l'Ygdraë comprit que les Sorciers l'avaient ramené jusque dans leur cité. Évidemment qu'il connaissait Amestris : l'un des endroits qu'il était censé éviter. Pour le coup, c'était raté. Mais s'il sortait d'ici, qui sait quelles connaissances il pourrait apporter à son peuple ? La question qui resta néanmoins en suspend : à quel prix ? Vantelme ne cacha pas sa stupeur lorsque l'autre esclave, aussi grand que lui, lui confia de singuliers mots. Maître Cheyenne Arkendar ? L'elfe ne comprenait pas où il voulait en venir. Pourquoi lui poser la question d'abord à lui ? D'ailleurs, qui était cette "Cheyenne" ? La Sorcière ? Encore bien perdu dans cette chambre de jeune fille, le jeune homme n'osa piper mot et le Réprouvé ne trouva aucune réplique satisfaisante. Sa stupéfaction redoubla toutefois d'ampleur quand l'autre se précipita vers la sortie. L'espace d'un instant, Vantelme eut autant peur pour sa vie que pour la sienne. La brune avait réussi à s'interposer, mais…


" Euh… Elle lui ordonnait d'intervenir à sa place ? Le Jusilthil commença à un peu plus saisir la situation, en recollant les morceaux avec les mots de l'impérieuse de tantôt. Son regard dériva ailleurs, dans l'intention de trouver une autre issue que cette porte à présent condamnée, néanmoins, la détresse de la Sorcière le préoccupa et ne fit rien de plus rebelle. Le facteur inconnu était encore trop présent pour espérer déguerpir sans casse. Les menaces le refroidirent : non, personne ne voulait en arriver là. Y… Ylgar (Assez) ! Il fallait calmer le Réprouvé – ce dont il était, vu son langage, mais la consonnance démoniaque le perturbait encore –  l'Ygdraë pouvait effectivement tenter le Zul'Dov… Vantelme aurait aimé pouvoir l'exercer un peu plus en côtoyant les terres de ce peuple, il n'était pas sûr de le maîtriser. Comprendre, oui, parler, eh ben… Il s'avança doucement, de sorte à se placer entre les deux, sur le côté. Il adressa un regard en biais à la Sorcière, avant de planter ses iris azurées dans celles de son camarade d'infortune. Rek… nid wan Cheyenne. (Elle… pas maître Cheyenne.) Il supposa que c'était bien le cas, étant donné la non-réaction de la jeune femme. Sil drein nid elhen. Rek gardik yu osos. (Tu ne dois pas partir. Elle connerie ton humour.) Son front se plia, il n'était pas du tout sûr de la justesse de son discours. Il plongea dans ses savoirs ancestraux pour balayer toute incertitude du côté de son compagnon. Rek… gildarr… naak mu zahkrii. (Elle… veut… manger notre épée.) "

Rien à faire, Vantelme devait se cantonner à des phrases courtes et simples pour se faire comprendre. Puis, il redoutait la patience de la Gûldnir (Sorcière). Vite : il se fit rassurant, joignant ses mots par une gestuelle claire et nette de ses mains. " Io na yu, ansoj rek (Toi et moi, obéir elle). Il s'adressa ensuite à elle, histoire de la rassurer et de sauver leur peau. Si je… peux… Elle lui paraissait si charismatique comparée à eux ; si elle le souhaitait, elle pourrait les soumettre rien que par son aura. Comment vous appelez-vous ? Il lorgna de nouveau vers l'esclave, ils devaient tous les deux savoir. Rek mu wan. Tahrodiis eriden. Io Vantelme. Arhk yu ? (Elle notre maîtresse. Traîtres punis. Moi Vantelme. Et toi ?) " Il ignorait s'il allait vraiment se confier, tant qu'il ne mettait pas cette fille dans la crainte.

Obnubilé à l'idée que la situation lui échapperait, le Jusilthil schématisa le tout dans sa tête : il était l'intermédiaire entre les deux. En d'autres termes, elle avait besoin de lui. Néanmoins, si elle ne le devinait pas par elle-même, ce serait trop suspicieux de sa part. Ainsi, il se tut et préféra la questionner davantage sur ce qui allait se passer, ce qu'elle voulait, en outre.
" Vous ne voulez pas nous torturer ? En fait, l'Elfe s'était vraiment attendue à en voir de toutes les couleurs, pourtant elle-même ne souhaitait pas que ça dégénère. À moins que j'aie mal compris… " Finalement : sûrement. Ils devaient lui obéir, et comment fera-t-elle pour s'en assurer ? Qu'est-ce qui obligeait Vantelme à ne pas se rebeller, si ce n'était sa propre peur et son manque de force actuel ?

N'ayant pas reculé d'un pouce depuis son intervention, il ne s'était pas rendu compte de la proximité entre eux tous. Sous un certain angle, la Gûldnir était prisonnière de ses propres jouets, entre eux et la porte. L'Ygdraë n'en fit donc rien et ses iris se focalisèrent sur ses lèvres rouges. Il était comme captivé, intrigué par cette étrange teinte, sa nature, et peut-être ses propriétés intrinsèques.



908 mots ~

Ce que voulait dire Vantelme :
- "Rek gildarr yu otto.." = "Elle veut que tu restes."
- "Rek… gildarr mu… naako med zaam." = "Elle… veut… nous traiter comme esclaves."



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Miles Köerta
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Miles Köerta
Sam 11 Avr 2020, 15:08

On freina brusquement ma progression. Battant des paupières durant un temps indéfini, mon regard poursuivit, quant à lui, son chemin jusqu’au visage de la jeune femme qui venait de s’interposer entre moi et la porte d’entrée. Je me mis à grogner. Pourquoi se mettait-elle en travers de ma route?! Je devais aller voir Maîtresse Arkendar. Si Maîtresse Arkendar m’attendait à l’extérieur de cette chambre, je devais sortir. Sinon, elle serait très, très en colère, et je n’aimais pas savoir la Maîtresse en colère. Dans ces moments-là, elle paraissait soudainement plus grande et menaçante. Ses yeux devenaient brûlants, tranchants, imposant brusquement une pression sans pareille sur notre corps et notre conscience, comme si, par la seule volonté de sa pensée, elle désirait nous broyer, nous faire ployer sous le poids de sa psyché. À ces mémoires, l’ensemble de mon être se mit à frémir d’effroi, inconfortable. Il fallait que je parte d’ici. Les hommes qui nous avaient guidé jusque dans cette chambre s'étaient forcément trompés. Je devais rejoindre ma Maîtresse.

« Io drein deel surkilv’do Io Wan eskel (Je dois retourner auprès de ma Maîtresse, s’il-vous-plaît.) », me justifiais-je avec un léger empressement, ayant complètement oublié, entretemps, qu’elle ne saisissait aucun des vocables que j’expirais de ma gorge.

Elle avait beau m’implorer du regard, aligner des syllabes, que je ne comprenais pas le moins du monde, d’un ton de voix paniqué, acéré, je ne pouvais me plier à ses ordres, quand bien même la présence qu’elle exerçait à mon endroit était bien plus forte que la mienne, bien plus écrasante. Ma Maîtresse m’attendait, quelque part, je le savais. Ces hommes s’étaient trompés de chambre, et je pouvais les pardonner pour cela : Maîtresse Arkendar par contre… C’est pourquoi, il n’était pas question que je traîne ici plus longtemps. Ma Maîtresse m’attendait, m’attendait, et je me le répétais inlassablement dans mon esprit pour ne pas l’oublier.

« Vod aan vrodmin. Io hod elhen (Il y a une méprise. Laissez-moi partir.) », insistais-je d’une inflexion plus dure et cassante en constatant qu’elle ne se dérobait pas malgré l’obstination de ma demande, malgré la pression que j’appliquais contre la paume de ses mains en voulant l’obliger à se décaler sur le côté.

La situation commençait à m’irriter. Maîtresse Arkendar sera furieuse lorsque je la retrouverais, c’était certain. Elle n’aimait pas qu’on la fasse attendre. Elle n’aimait pas ça du tout. Une cruauté sans pareille suinterait de chacun des pores de son épiderme et, de là, je saurais qu’il ne me resterait plus qu’à encaisser et retenir mes cr… cris? Soudainement, je fis volte-face en direction du Fahliil, portant mon regard dans le sien alors qu’il essayait vainement de communiquer avec moi. Durant une poignée de secondes, mes cils ne firent que papillonner devant mes yeux, tant ce qu’il me disait n’avait aucun sens. Pourquoi me parlait-il d’humour? Quelle connerie? Mes sourcils se froncèrent. Peut-être qu’il avait mal compris ma demande. Il fallait que je lui explique. Rapidement. Maîtresse Cheyenne m’attendait.

« Io anha tol’rek los nid Io Wan. Io drein aav Io Wan. Cheyenne. Cheyenne Arkendar. Hin fiin anha? (Je sais qu’elle n’est pas la Maîtresse. Je dois rejoindre ma Maîtresse. Cheyenne. Cheyenne Arkendar. Vous la connaissez?) », Repris-je avec une précipitation beaucoup plus marquée.

Mais la suite de son discours n’était pas plus compréhensible et, après un certain temps, je restais sans voix devant le Fahliil, ouvrant et refermant successivement ma bouche, incapable de savoir s’il se moquait de moi ou s’il était sérieux. Et, finalement, je tournais mon regard en direction de la jeune femme. Elle voulait manger notre épée. Manger notre épée…? Mon temps de réflexion pouvait paraître affreusement long, mais à un moment, je sursautais brusquement, me rappelant. L’expression ne m’était pas anodine. J’avais déjà entendu des Démons l’employer lorsqu’ils désiraient mettre à leur bouche le sexe des combattants et des guerriers. Si cette femme le faisait, me laisserait-elle retourner aux côtés de ma Maîtresse? Le Fahliil avait pourtant précisé ceci : nous devions lui obéir.

« Io… skarr Shadow. (Je… m’appelle Shadow.) »

Ce fut les seules paroles que je parvins à souffler, incapable de donner une quelconque cohésion aux propos du brun. Elle voulait manger nos épées. Nous devions lui obéir. Elle était notre Maîtresse? Les traîtres seraient punis? Je ne prononçais mot pendant un certain temps, réfléchissant intensément à ces derniers mots, mon regard allant de la brune aux lèvres rouges jusqu’au jeune homme. Ils communiquaient entre eux. Ça n’avait aucun sens. Je ne comprenais pas. Et quand je ne comprenais pas, je paniquais. Je ne comprenais pas les mots qui filtraient entre leurs lèvres. Je ne comprenais pas tout le SENS de ce que le Fahliil avait dit. Je comprenais qu’elle voulait nous lécher. MAIS POURQUOI DISAIT-IL QU’ELLE ÉTAIT NOTRE MAÎTRESSE?! En plus, la jeune femme ne semblait avoir ni l’intention de se bouger de là, ni l’intention de se mettre à genoux pour nous sucer. Qu’est-ce qui se passait? Vivement, j’attrapais le bras du sylvestre, l’obligeant à planter ses yeux dans les miens, l’interpellant d’une voix tremblante et partiellement énervée :

« Rek gildarr tol’mu fiin slyna geh ruz nid? Grik mu fiin slyna, Io aal’fent deel surkilv’do Wan Arkendar? (Elle veut qu’on la baise oui ou non? Si on la baise, je pourrais retourner auprès de Maître Arkendar?) »

Ma respiration commençait à se faire plus forte, bruyante. Vite. Vite. Maître Arkendar m’attendait. Elle serait tellement, tellement en colère… Je devais faire vite. C’est pourquoi, d’un mouvement impatient, je finis par reculer de quelques pas, me dégageant de la jeune femme tout en commençant à défaire les attaches de mon pantalon.

« Tol’rek slynona! (Qu’elle se mette à genoux!) »

Si elle voulait tant que ça goûter à nos épées. Et lui, qu'est-ce qu'il attendait?!


966 mots
J'ai inventé quelques mots, que je vais passer à Priam pour le lexique réprouvé :
Surkilv’do | À côté de/auprès de
Vordmin | Méprise/Quiproquo/Malentendu/Confusion/Erreur
Slynona | Se mettre à genoux (pour s'occuper des parties intimes d'un homme)



[Q] - Deux esclaves (Mes esclaves préférés) Signat16
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Ven 24 Avr 2020, 00:07

Les yeux de Morgane passaient de l’un des hommes présents à l’autre. De sa vie, elle ne s’était sans doute jamais adossée si fermement contre une porte. Elle était campée sur cette dernière, se refusant à bouger quoi qu’il en coûtât. Bien sûr, elle ne comprit rien à ce que le brun dit. Était-il en train de comploter contre elle, avec le Réprouvé ? C’était possible. Ce dialecte, qu’elle ne parlait pas, la mettait dans une position inconfortable. Le manque de connaissances était une faiblesse, on le lui avait souvent dit, mais jamais elle n’avait été exposée avec tant de force à cette vérité. Jusqu’ici, elle se contentait de vivre le cours de son existence, sans causer de vagues – aussi parce qu’elle n’en avait pas les moyens – et sans trop se poser de questions. Elle avait quelques rêves et ambitions mais rien de bien folichon. La compétition, mise en place par ses parents vis-à-vis de sa sœur, Merida, lui prenait toute son énergie et se focalisait surtout sur la réussite scolaire. Le reste passait à la trappe. Elle ne faisait pas beaucoup d’activités extra-scolaires, si ce n’est rencontrer ses « amies » de temps en temps, toutes d’horribles jeunes filles. Elle ne côtoyait aucun garçon alors… disons qu’avoir ces deux esclaves masculins avait de quoi réveiller quelques pulsions. Son regard coulissa doucement sur leur carrure. Ils n’imposaient que très peu d’autorité mais étaient bien battis. « Mo… Morgane. » répondit-elle à la question, autant surprise par le fait d’entendre l’Ygdraë parler de nouveau le langage commun que par celui de se rendre compte qu’elle avait étonnement chaud. Ils étaient tous les trois très proches les uns des autres, si bien qu’elle pouvait sentir les odeurs et les souffles. « Pour l’instant, je veux juste l’empêcher de sortir. S’il sort, il se fera torturer et toi aussi… » Elle ne pouvait pas avouer son incompétence en la matière. Demander à des esclaves ce que faisaient habituellement leurs maîtres lui paraissait d’une sottise absurde. Ils se moqueraient sans doute d’elle ou ne lui avoueraient pas la vérité. Elle ne connaissait rien d’eux, pas même leur prénom. Plus que cela, elle n’avait jamais donné d’ordres de sa vie à des esclaves. Elle n’en avait jamais possédé. Étaient-ils si différents des domestiques ? Sans doute. Les domestiques étaient, le plus souvent, des Sorciers sans richesse ni avenir, des Sorciers ratés comme le disait si bien sa mère. Il y avait cependant des limites à ne pas franchir. Avec les esclaves… elle avait le droit de vie et de mort sur eux. Personne ne viendrait jamais lui dire quoi que ce soit pour de mauvais traitements qu’elle leur aurait infligé. Elle pouvait leur couper les membres un par un, c’était son droit le plus absolu puisqu’ils étaient des choses, ses choses. C’était la théorie. En pratique, elle n’en savait rien. Elle était trop inexpérimentée.

« Je euh… » Que dire ? Que faire ? Elle n’aurait pas pu décemment laisser un esclave lui grogner dessus impunément en temps normal mais peut-être avaient-ils, tous les trois, besoin d’un temps pour s’acclimater ? Devait-elle laisser du temps à des esclaves ? Ou les battre directement pour les empêcher de ne serait-ce que penser à se rebeller plus tard ? Elle l’ignorait. Elle était perdue et sa détresse ne trouvait aucune réponse dans le regard idiot que le Réprouvé lui lançait. Soudain, ce dernier se mit en mouvement, attrapant le bras de l’Ygdraë. Morgane suivit l’échange du regard. Parlaient-ils d’elle ? Elle était certaine qu’ils parlaient d’elle. Que disaient-ils ? Avaient-ils l’intention de l’agresser ? Fomentaient-ils un plan pour sortir d’ici ? Elle paniqua légèrement, son cœur tambourinant contre sa poitrine. Ne comprenaient-ils donc pas qu’elle n’était qu’un moindre mal par rapport à celui qui les attendrait s’ils osaient franchir le seuil de sa chambre sans qu’elle ne les y ait autorisés ?

Quand le Réprouvé recula, elle crut un instant qu’il avait abandonné ses tentatives désespérées de sortir. Elle n’envisagea pas une seule seconde ce qui allait suivre. Ses yeux le regardèrent, sa mine plus assurée, avant qu’ils ne soient attirés par un mouvement vers le bas. Son regard dévia vers le pantalon de l’homme et, rapidement, ses yeux s’écarquillèrent sous la surprise de l’indécence qui allait bientôt se caractériser. Que faisait-il ? L’horreur la saisit. Que… Mais que ? Elle se détourna de la scène pour se fixer sur l’Ygdraë. « Que… Que lui as-tu dit ? Je… Empêche-le de… » Ce n’était pas… Elle n’avait même pas les mots pour décrire ce qu’il était en train de faire. Elle n’avait jamais vu personne nu – ou ne s’en souvenait pas – et elle n’était pas habituée à l’exposition de cette nudité. Il y avait des règles strictes et la plupart des Sorciers étaient pudiques. Une distance sociale devait être respectée et ceux et celles qui ne le faisaient pas étaient rapidement décriés ou moqués, mis au ban de la société pour des mœurs beaucoup trop légères et intolérables. Morgane déglutit, prise entre la panique et la curiosité. Elle l’aurait bien laissé continuer si sa propre éducation ne lui hurlait pas de l’arrêter. Et que se passerait-il si quelqu’un ouvrait la porte alors que le Réprouvé n’avait plus de pantalon ? Pouvait-elle réellement exiger de voir ses esclaves dévêtus ? Était-ce un comportement acceptable ? « Empêche-le de faire... ça ! » dit-elle d’une voix plus stricte, malgré la situation, mais qui s'étrangla un peu sur la fin, quand elle n'osa pas qualifier le geste. « Je… Je veux savoir vos noms et… Et aussi votre vie avant d’atterrir ici. Je ne veux pas vous voir nus… Pas tout de suite. » Pourquoi avait-elle rajouté « Pas tout de suite », au juste ? Parce qu’elle crevait d’envie de voir un pénis ? D'en toucher un ? Parce qu’elle était curieuse ? Parce qu’elle s’imaginait des choses ? Ses derniers mots la firent rougir de honte, de confusion et d’agacement. « Plus vite ! » cria-t-elle, à bout de nerfs.

984 mots
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Latone
Ven 01 Mai 2020, 19:14

Obnubilé par l'écarlate de ses lèvres, Vantelme sembla se perdre dans le flot de ses pensées, complètement hermétique à l'œil du cyclone qui prenait naissance dans cette chambre. C'était vraiment une coutume curieuse que d'ensanglanter sa bouche, qu'est-ce que cela voulait dire ? La dame de tout à l'heure, aussi, pratiquait ce genre de rituel. Est-ce que cela voulait dire… qu'ils buvaient du sang ? Mangeaient de la chair sanguinolente ? La possibilité d'un cannibalisme inhérent le fit déglutir. Sa capture pourrait n'être résumée qu'à une mise à l'abattoir, tout simplement, horrifiant. Morgane… Murmura-t-il avec son subconscient. Cela sonnait atypique à ses oreilles, bien loin du mélodieux Hyriël. Il persistait une certaine rudesse dans ces syllabes, un aspect qu'il rattachait aisément à ces barbares aux méthodes répugnantes. Entre eux, et l'autre esclave, que pouvait-il bien faire ici, lui ?

Bringuebalé par Shadow, Vantelme s'attendit au pire étant donné la réputation de ce peuple plutôt proche de leurs poings. Bon, déjà il lui parlait, c'était un début. Mais les propos du Réprouvé sonnèrent… hors propos et l'Elfe ne fit pas le rapprochement de suite avec son Zul'dov au ras des pâquerettes.
" S-Slyna (B-Baiser) ? " Répéta-t-il, la voix cassante, désemparé. C'était évidemment un mot commun dans leur langage, le jeune homme ne put guère réchapper à l'apprentissage de la vulgarité. Et comme Phoebe savait que les anges démoniaques furent inspirés de ce côté-là ! La situation fit paniquer le nouvel esclave, il y avait manifestement un quiproquo et l'autre ne comprenait pas le langage commun ! Comment traduisait-on "malentendu"… ? Cette passivité amena Shadow à prendre les devants et à inviter Morgane à s'exécuter, pour sa Maîtresse. Vantelme était triplement bouche bée : d'une part parce que c'était clairement sa faute et que des conséquences s'ensuivront, d'autre part parce que le Réprouvé devait être très attaché à cette Cheyenne pour accepter aussi aisément une fellation de la part d'une Sorcière, et enfin parce que le geste, tout bonnement, le geste en lui-même le figea sur place.

Était-ce la fin ? Pas vraiment. Alors que Vantelme se résolut à recevoir un châtiment aussi destructeur que lors de l'attaque des Sorciers, la réaction de leur soi-disant maîtresse le tiqua. Elle aussi était mal à l'aise ? Il pencha la tête sur le côté, comme une réaction passive à ce qu'il se tramait dans cette chambre. C'était littéralement une comédie. Ses yeux plantés dans les yeux – afin d'éviter de voir les attributs de Shadow – il chercha à la cerner, surtout au niveau de son intonation. Ses oreilles pointues bougèrent un petit peu en guise de réaction : Pas tout de suite… ? Alors ça non plus il ne s'y était pas attendu. Que voulait-elle faire d'eux à la fin ? Qu'est-ce que leur nudité leur apportera ? Il baissa les yeux, ne souhaitant pas avoir une quelconque pensée obscène, ni s'imaginer un futur improbable. Son corps se crispa toutefois lorsqu'elle cria : cela lui fit l'effet d'un électrochoc et il se sentit obligé de faire quelque chose pour résoudre la situation.
" Nid nu (Pas maintenant) ! Hurla-t-il sur le Réprouvé comme si Morgane lui avait insufflé sa colère. Il avait tendu la main en guise de stop et chercha après, avec maladresse, à masquer les parties de Shadow pour les yeux de la Sorcière. Son manque de vocabulaire l'embêtait et il avait peur de s'emmêler les pinceaux du fait de l'urgence. Si Shadow faisait une connerie ou si Morgane en ressentait la nécessité, ils seront torturés. Il serra les dents, se concentrant au maximum pour oublier quelques secondes leur gestuelle ou leurs dires : puisque le risque d'induire à nouveau le Réprouvé en erreur était trop élevé, l'Ygdraë devra improviser avec ses connaissances actuelles. Quitte à s'expliquer avec lui plus tard – car, très franchement, son rôle d'interprète n'apportait que du chaos – il leur fallait feindre une certaine obéissance afin qu'elle les laisse tranquille. Et les autres Sorciers aussi, maintenant qu'il y pensait. Rek loost kest : nid nu. Slyna syv. (Elle a dit : pas maintenant. Baiser après.) " C'était un mensonge dans le fond, mais dans leur ignorance respective, personne ne remarquera rien. Ses signes de main l'invitèrent à reboutonner son bas et d'appeler au calme…

" Rek gildarr mu arzak (Elle veut nous aimer). Il se tourna vers elle, puis pivota brièvement la tête vers Shadow. Io aal aald gon yu (Je peux parler pour toi). Au moins, elle ne les avait pas brûlés sur place, et semblait s'intéresser à eux, ce qui eut le don de le rassurer. Je m'appelle Vantelme, et lui c'est Shadow. Je vivais à dans les Terres de Melohorë, auprès des miens. Avec d'autres Ygdraë de mon âge, nous avons entamé notre voyage initiatique, afin de découvrir le monde et de prouver notre engagement. Ses sourcils se froncèrent, il était resté plus loin d'elle et plus proche du Réprouvé, en partie pour agir plus vite. Mais c'était avant que les vôtres nous embusquent. " Il ignorait fichtrement s'il était le seul survivant de son groupe, et il ne préférait pas connaître la vérité tant qu'il ne sera pas sorti d'ici.

On ne pourra jamais le ramener à sa vie normale, c'était un fait. Cet endroit du monde lui collera des séquelles dont il n'osait imaginer la gravité… Et que diront les siens, en apprenant qu'il ne fut pas assez fort pour éviter la capture ? Pas assez courageux pour protéger les siens ? Est-ce que son retour à Dhrosca était compromis ? On pourrait croire qu'on lui avait lavé le cerveau et qu'il était toujours sous le joug des Sorciers… D'ailleurs, n'est-ce pas ce qui arrivera ? Deviendra-t-il aussi borné et dépendant que Shadow ? Le voilà à s'embourber dans une colère qui ne lui ressemblait pas… En même temps, le cadre et les acteurs ne l'aidèrent aucunement à se comporter comme d'habitude. Il voulait sortir et ce, sans casse. L'impatience du Réprouvé et le mutisme de la Sorcière se liguaient contre lui et son trouble.

Ni une ni deux, son irritabilité lui monta à la gorge et il se braqua sur Morgane, allant jusqu'à esquisser un pas, comme une menace.
" Et pour vous, tout cela n'est-ce qu'un jeu ? Qu'est-ce vous nous voulez à la fin ? Ses prunelles s'attardèrent un temps sur la porte, qu'elle gardait avec sa maigre stature. Il pourrait aisément la bousculer et s'enfuir… Son instinct d'éclaireur lui intima la prudence : ne pas s'aventurer sur un terrain inconnu. Pour l'heure, il retourna sur ses lèvres rouges, encore, avant de se recentrer sur son visage dans la globalité. Vous ne voulez pas qu'on sorte, très bien. Que doit-on faire ici, alors ? " Il avait besoin qu'elle soit claire et vite ; ils avaient besoin de comprendre tous les deux ce qu'elle désirait. Vraisemblablement, ce n'étaient pas eux, les maîtres de cérémonie.


1214 mots ~

Ce que voulait dire Vantelme :
- "Rek gildarr mu anha." = "Elle veut nous connaître."



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Sam 09 Mai 2020, 03:01

J’attendais. J’attendais. Mais ma patience avait ses limites. Je commençais à fulminer. À rager. À bouillir intérieurement. Pourquoi aucun d’eux ne réagissaient? Et pourquoi étais-je le seul à me dévouer, dans toute cette histoire? Pourquoi elle me fixait avec ses yeux de merlan frit et pourquoi l’autre ne disait rien?! ET POURQUOI ELLE SE METTAIT À CRIER?! J’avais envie de lui claquer le visage, de lui enfoncer sa petite bouche jusqu’à mon entrejambe pour qu’elle fasse son affaire, parce que dans ma tête, il n’y avait que la Maîtresse Cheyenne. Elle obnubilait chaque fragment de mon esprit, chaque petit morceau de celui-ci, et rien que l’idée de subir sa colère me faisait peur, me terrorisait. Bien sûr qu’elle n’attaquerait jamais ces hommes qui s’étaient trompés de chambre, bien sûr qu’elle ne déverserait jamais sa fureur contre eux. C’était moi qui encaisserais le tout. C’était moi qui me prendrais les coups, c’était moi qui payerais pour LEUR nutaar do vordmin (putain d’erreur!) Je m’énervais. Mes narines se dilataient. Je voulais que tout cela s’achève rapidement, mais le hurlement du Fahliil eut soudainement l’effet d’une bombe dans ma tête, tant que je tournais mon regard dans sa direction, les yeux écarquillés comme des soucoupes, indigné. Il… se foutait de MA GUEULE!?

« NID NU? FOD DAAR NID NU?! (PAS MAINTENANT? COMMENT ÇA, PAS MAINTENANT?!) » Criais-je à mon tour d’une voix menaçante et froide, le Loup dévorant complètement et définitivement la part angélique de ma personne – l’espèce de pigeon aux plumes blanches qui en était le symbole.

Et ce mangeur de navet me faisait signe d’arrêter… De parler? De gesticuler? Ma colère se décupla. Et mon coup de poing dans sa figure, il le voulait aussi?! Nutaar do vahrja do ardyr… (Putain d’enfoirés de merde…) Tous les deux. Ils me cassaient les couilles, c’était pas possible! Furieusement, peinant à contrôler ma part d’ombre, je finis par remonter mon pantalon, fusillant la jeune fille du regard. Une seconde, madame voulait nous donner une fellation et maintenant, elle ne voulait plus?! C’étai quoi, cette espèce de girouette? Qu’est-ce qu’elle voulait, par les Zaahins?!

« Io yu fals : Io nid loost tiid wah ok « syv! » IO. WAN. IO’OTTO! (Je te le répète : je n’ai pas le temps pour son « après! » MA. MAÎTRESSE. M’ATTEND!) » Tentais-je d’aligner le plus calmement possible – ce qui était un véritable échec… – à l'endroit de l'Elfe, refrénant du mieux que je le pouvais mes bas instincts, en vain. « Ai weii yu diren ney miin, dokiin. Kest nimaar ek… (Je vais te crever les yeux, chienne. Dis-lui ça…) » Murmurais-je à l’endroit du sylvestre tout en braquant mes mires sur le visage de la concernée, de manière bien insistante, de manière bien agressive et impatiente.

C’était à ne rien y comprendre et si j’avais ne serait-ce que deux neurones bien connectés entre eux, j’aurais certainement fait le lien entre tous ces quiproquos et les mauvaises traductions de notre interprète improvisé. Ce qui n’était pas le cas. Je lui faisais entièrement confiance, en réalité. Je m’étais naturellement tourné vers lui, puisqu’il était l’unique personne dans cette pièce – et peut-être même dans ce domaine en entier, à l’exception de ma Maîtresse – qui me comprenait. Alors pourquoi ne lui aurais-je pas fait confiance? Pourquoi aurais-je mis, une seconde, sa parole en doute?

Non… Le problème, le véritable problème, c’était cette fille qui m’empêchait de sortir et qui n’arrivait pas à savoir sur quel pied danser. Parce qu’elle voulait nous aimer, maintenant? C’était… N’IMPORTE QUOI! J’avais envie de tout détruire malgré ma modeste puissance, persuadé qu’en relâchant l’entièreté de ma Magie dans cette pièce, cette dernière tomberait en cendres sous les assauts déchaînés et sauvages des Nahl ney Farore.

« Ahrk kest nimaar tol Io nid arzak! (Et dis-lui que je ne l’aime pas!) » Intervins-je sans même me soucier du sujet de leur conversation, simplement mu par une sourde frustration.

C’était compliqué. Tellement compliqué. La violence que je retenais dans mon être atteignait une telle exacerbation que je n’arrivais tout simplement plus à contenir ma véritable nature. Et le fait que je ne saisisse PAS UN MOT de ce qu’ils se disaient n’arrangeait pas ma situation. Je voulais partir. Était-ce si difficile à comprendre? Je voulais rejoindre mon Maître. Était-ce si difficile à comprendre…?

Et alors que le feu paraissait s’aviver dans le cœur de Vantelme, celui qui était en train de brûler le mien semblât, au contraire, s’éteindre brusquement. Je ressentais un désespoir profond m’envahir. Je voulais sortir d’ici, par pitié… Je voulais rejoindre ma Maîtresse… Je ne voulais pas… Je ne voulais pas qu’elle se fâche contre moi…

Mes grognements laissèrent soudainement place aux plaintes et aux jérémiades d’un enfant. Mes jambes ne voulaient plus supporter mon poids et pendant que les deux autres protagonistes discutaient, je me laissais lamentablement tomber au pied du lit de la demoiselle, attrapant la manche de la première personne qui s’était penchée dans ma direction pour s’assurer de mon état. Aucune larme ne brûlait mes yeux, mais il restait, néanmoins, une infime trace de colère que je ne parvenais pas à refouler entièrement. Je voulais seulement… m’en aller. Je voulais que mon interlocuteur le sente à travers mon regard, le comprenne à la contraction de ma mâchoire, à la pression qu’exerçait mes doigts sur le tissu de son vêtement. Je voulais partir.

« Eskel… Io gildarr aav Io Wan. Rek los het. Io anha. Ahrk Rek otto. Io anha. Ahrk grik Io nid aav, Rek Io dreh’fent aus. Nid Hin. Nid nust. Ai. Io anha. (S’il-vous-plaît… Je veux rejoindre ma Maîtresse. Elle est ici. Je le sais. Et elle m’attend. Je le sais. Et si je ne la rejoins pas, elle me fera souffrir. Pas vous. Pas eux. Moi. Je le sais…) »

À l’instar d’un chien abandonné, je me raccrochais de toutes mes forces à ses vêtements, tirant, cette fois-ci, de mes deux mains.

« Raw Io surkilv’do Wan Cheyenne! (Ramenez-moi auprès de Maître Cheyenne!) »

Le désespoir résonnait dans ma voix, clair et transparent comme le cristal.


1 014 mots | Je… m’excuse sincèrement pour mon personnage x)

Lorsque je fais mention du Nahl ney Farore (Flamme des Dieux), il s’agit, en fait, de l’un des pouvoirs de Shadow, celui de cracher des flammes noires.

Et sinon, voici de nouveaux mots o/
Fals = Répéter
Raw = Amener/Ramener



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Dim 17 Mai 2020, 19:24

Les yeux de Morgane couraient de Shadow à Vantelme avec une vivacité qui laissait clairement penser qu’elle n’était pas à l’aise. Elle écoutait l’Ygdraë se présenter et présenter le Réprouvé, tout en percevant l’animosité dans le regard du dernier. Si elle était en mauvaise position, ça éveilla quelque chose en elle, dans son bas ventre. La zone se gorgea d’un plaisir nouveau et ses pensées se perdirent sur diverses possibilités qu’elle essaya de chasser, en vain. Elle avait envie de choses étranges et inavouables et avoir ces deux hommes à son entière disposition la plaçait dans une posture d’autorité qu’elle n’avait jamais eu par le passé. Enfin, « aurait dû la placer dans une posture d’autorité » aurait été bien plus véridique, étant donné qu’elle avait de plus en plus de mal à gérer la situation. « Je… » Que voulait-elle ? Bonne question. « Je suis aussi prise au dépourvu que vous deux. Je n’ai pas été prévenue de votre arrivée, vous êtes des… cadeaux de ma mère. Alors, à partir de maintenant, v… vous allez devoir m’obéir ! » Elle essayait de garder une voix sévère. « Peu importe ce que je veux ! » ajouta-t-elle. Elle n’avait aucune idée, actuellement. Tout se mélangeait dans sa tête et elle n’était pas faite pour gérer cette situation. « Pour toujours ! » Elle passa sa langue sur ses lèvres alors que le Réprouvé se laissait tomber à genoux. Elle fixa l’Ygdraë. « Si je vous demande de vous asseoir, il faudra le faire, sans réfléchir ! » Est-ce qu’elle était convaincante ? Elle préféra ne pas s’attarder sur la réponse. Elle ouvrit la porte qui se tenait derrière elle et fixa l’un des hommes de son père. « Ramenez-les dans les appartements des esclaves. J’en ai fini avec eux pour ce soir. »

Lorsqu’ils ne furent plus dans sa chambre, la Sorcière se laissa glisser le long de sa porte. À présent assise par terre, elle soupira. Elle avait été pitoyable.



« Mère ? » « Oui Morgane ? » « J’aimerais m’approprier la dépendance à l’est de l’étang. » Sa mère était en train de coudre. Elle leva les yeux vers sa fille. « Celle-ci est à l’abandon depuis un certain temps maintenant. Ne préfères-tu pas partager celle qui se trouve à l’ouest avec ta sœur ? » « Non. J’aimerais pouvoir y vivre avec mes esclaves. Peut-être que des travaux seraient envisageables ? Nous avons les moyens. Comme ça, lorsque je partirai de la maison, vous pourrez la louer. » « Hum… Oui, pourquoi pas, je vais y réfléchir. »

Sa mère avait mis un temps certain pour prendre une décision quant à la possibilité de rénover la dépendance mais, finalement, elle avait fini par en toucher deux mots à son mari, prétextant que cela permettrait à Morgane de réveiller ses plus mauvais côtés ainsi qu’un certain sens de l’autorité que sa fille peinait à développer. Si ses esclaves se rebellaient contre elle au cœur de la dépendance, elle pourrait toujours hurler : personne ne l’entendrait. Eux aussi, pourraient hurler sans que quiconque ne s’en préoccupât. La dame avait donc convoqué un architecte afin qu’il proposât des plans à sa fille. Ils les avaient construits ensemble et l’homme avait rapidement compris les desseins de la jeune femme. Au bout d’une lune, la dépendance était prête, rénovée et meublée. Les portes coulissantes étaient nombreuses, activables uniquement par la nouvelle maîtresse des lieux. L’artisan avait également placé des miroirs sans teint ici et là, pour que la brune puisse observer ses esclaves quand elle le désirait. C’était un homme discret mais opportuniste. Ce qu’il avait compris sur les fantasmes inavoués de sa cliente lui conférait un certain pouvoir sur elle. Il avait travaillé à la perfection et avait été grassement payé. Néanmoins, ce pouvoir nouvellement acquis, il ne manquerait pas de l’utiliser, le moment venu.

Morgane prit donc possession de son territoire. Elle pourrait inviter ses « amies » ici. C’était confortable, grand et luxueux. Elle y installa ses affaires et, lorsqu’elle fut sûre que Shadow et Vantelme furent sur place, elle fit en sorte que ces derniers puissent la voir depuis leur chambre. Elle préféra laisser son propre mur en miroir. C’était excitant. En jupe, elle s’assit sur son lit, son dos réhaussé par des coussins. Le mur d’en face la reflétait, dans son costume d’étudiante. Elle n’avait aucune idée de s’ils la regardaient ou non. Elle avait laissé la pièce insonorisée. Ça aussi, ça pouvait varier selon ses désirs. Elle prit l’un de ses cours, l’air de rien, et plaça ses jambes en équerre pour servir de support. Le tissu de sa jupe glissa jusqu’à ce qu’il fût possible de percevoir sa culotte depuis l’autre côté de la pièce. Elle n’était absolument pas concentrée sur ce qu’elle était censée lire. Elle espérait qu’ils fussent en train de l’observer et que la vision de ses cuisses nues les excitât.

815 mots
Je veux bien 1 d'intelligence pour les gains, s'il te plaît dernier qui postera ^^

Plans de la dépendance:

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Latone
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Jeu 21 Mai 2020, 17:40

On ne pouvait décemment pas ignorer l'embarras du Réprouvé, ni celui de l'Ygdraë. Malgré elle, la Sorcière se retrouvait avec deux bornés qui refusaient de boire ses mots aussi peu autoritaires, compréhensibles. Vantelme fut le premier à déplorer l'état de Shadow, il l'entendait et comprenait tout ce que ce dernier lui criait à l'oreille. Ce n'était clairement pas une bonne idée de retranscrire toutes les exigences de l'ange démoniaque, il ne voulait pas être responsable d'un massacre, qu'il soit en sa faveur ou non. D'une certaine manière, cette fillette n'avait pas tort : avoir affaire avec les autres, derrière cette porte… Ce serait du suicide. L'Elfe grogna légèrement, il ne savait toujours pas où étaient ses camarades, encore moins ce qu'il leur était arrivés. Et ce n'était pas elle qui lui apportera des réponses, de toute évidence.

Bruyants comme pas possible, les deux esclaves ne firent guère honneur à leur nouvelle maîtresse. Surtout que, contre toute attente, le Réprouvé s'écroulait sur place, le fardeau de la situation devait lui peser sur les épaules. Puisqu'il était un peu son seul point d'ancrage dans cette pièce, Vantelme fut le premier à s'approcher et à se retrouver emporté dans ses lamentations. Il tenait tellement à Cheyenne, la transition n'en sera que plus douloureuse. L'Elfe ne pouvait pas lui mentir, ni lui injecter le moindre espoir. Ils étaient sa propriété à elle, c'est tout. Qu'en sera-t-il de son cas ? L'Eskët avait peur – il ne pouvait le nier – mais cette fille… hormis la fasciner, il ne ressentait aucune envie de lui obéir. Pour lui aussi, le passage sera jonché de souffrances. Du mieux qu'il pût, ainsi emporté par la détresse du Réprouvé, l'Ygdraë posa sa main sur son épaule et planta ses yeux dans les siens.
" Mu weii zeim. Vaat. (On ira à travers. Promis.) " Récita-t-il, à l'instar de son plus grand ami, Lucora le Boräk, qui fut son pilier durant tout son apprentissage à Melohorë. Il ne sut s'il serait capable de soutenir Shadow, malgré tout il redoublera d'efforts.

Éreinté par tout ce méli-mélo, Vantelme accueillit la fameuse tyrannie de Morgane avec un certain mépris, se contentant de se redresser sans rien dire. Elle aurait encore du chemin à faire si elle souhaitait qu'il obtempère pour un truc aussi basique que "s'assoir". Quant à la suite, il fut bien ravi de pouvoir retourner dans sa cage, quelle ironie. Toute cette pagaille, on aurait dit un sketch… Quoiqu'il ne fût point innocent, il lui faudra perfectionner son Zul'dov pour éviter une autre catastrophe. On tira sur ses chaînes avec une force surhumaine pour lui. Sans parler du fait que, s'ils étaient à Amestris, la magie noire opérait. Étaient-ils déjà maudits, marqués ? À moins que ce ne soient les chaînes, les barreaux, les murs ? Vantelme n'y connaissait guère en sorcellerie, déjà que les manigances elfiques lui titillaient les neurones. En tout cas, il n'accorda aucun regard en repassant devant la Sorcière. Avec un peu de chance, à leur prochaine rencontre, elle daignera enfin nettoyer sa bouche.


~~~

Rien. Son quotidien sera gorgé de rien. Rien d'extravagant, rien de positif, plus rien de personnel. Ainsi soit-il ? De la puanteur, des ténèbres, le froid ferrique, les hurlements des damnés… On l'avait placé dans la même cellule que Shadow, mais l'humeur ne fut pas au rendez-vous. Parfois, ils échangeaient quelques mots dans la langue réprouvée, ce que Vantelme accueillit avec enthousiasme, au fond. Il finira peut-être par pouvoir communiquer correctement avec son camarade d'infortune. En supposant que le lendemain leur sera accordé.

Ondulant entre les scénarios les plus macabres, Vantelme ne s'attendit pas à ce qu'on les transferts dans un endroit aussi spacieux, et… sophistiqué. On ne leur expliqua rien, bien entendu, on les avait lâchés dans cette partie de la dépendance sans leur expliquer quoi que ce soit. D'ailleurs, il fut bien content de se retrouver en intérieur, car les traîner dans l'atmosphère oppressante d'Amestris faillit le faire suffoquer. Ces Sorciers piétinaient Phoebe tels des inconscients, cruels… L'Elfe devait avouer que l'enserrement des murs lui seyait beaucoup plus. Sans parler de la présence de Shadow qui le rassurait. Il avait appris à ne plus le craindre, juste à le comprendre et peut-être tenter, au fil du temps, à coopérer avec lui. Il ignorait si le Réprouvé souhaitait partir avec lui, mais sa force leur sera sûrement profitable. Ainsi, Vantelme passa sa main sur les fondations, plus "propres" que les geôles qu'ils connurent. Et ces surfaces transparentes, il n'en comprenait absolument pas l'utilité, si ce n'était que cela l'arrangeait de pouvoir garder un œil sur Morgane. Le crescendo des pas eut tendance à martyriser sa sanité.

Néanmoins, plus l'Elfe passa du temps dans cette "cage", plus il songea à l'idée que s'intéresser à Morgane ne lui apportait rien de bon. Comme cette fois-là où elle se présenta dans un costume et une position suggestifs. Malgré toute sa hargne, il était incapable de poser ses yeux plus de quelques secondes sur elle. Elle le tourmentait et éveillait en lui des instincts voraces.
" Zirkoniis. (Garce.) " Commenta-t-il en demeurant sur son lit, les bras croisés et détournés vers un autre point d'intérêt. Son ouïe, en revanche, conservait une attention particulière au moindre froissement de sa jupe. Au moindre repli de son habit affriolant. Ce statut quo demeurera. Peut-être.


943 mots ~
Pour moi ce sera un point de Magie, merci ♪



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Miles Köerta
Lun 25 Mai 2020, 05:18

Je tremblais de plus en plus, mes ongles froissant avec agitation le tissu de sa manche à force de la tordre, de l’étirer et de la malaxer nerveusement entre mes doigts. Mes yeux braqués dans les siens, je n’attendais qu’une chose : qu’il m’amène, lui ou un autre, jusqu’à Maître Cheyenne. Ils pourraient tirer sur mes chaînes, me traîner tête première dans le carrelage du plancher, je m’en contrefichais éperdument. Tout ce qui comptait, c’était de retrouver ma Maîtresse. Plus cela se ferait rapidement et moins de séquelles j’aurais à supporter après le tabac qu’elle m’aura mis. Oui… Dès que je la rejoindrais, peu importe l’endroit où elle se trouvait, je m’excuserais pour tous les désagréments que mon absence lui aurait causés. Je plierais l’échine sans même songer, une seule seconde, qu’elle puisse me la briser dans un excès de rage ou par simple sadisme; je me mettrais à genoux devant elle si c’est ce qu’elle me commandait ou me scarifierait moi-même la chair si tel était son souhait. Parce que, dans mon esprit, si elle devait appliquer de telles mesures contre ma personne, c’est que je le méritais pleinement. Que la faute soit mienne ou non, qu’elle soit le fruit d’une maladresse ou d’une véritable violation, la raison ne changeait pas grand-chose : j’étais fautif et je devais payer cet écart, quel qu’en soit la nature, pour avoir ainsi déplut à mon Maître.

Alors j’attendais qu’il m’amenât jusqu’à elle. Mon cœur s’était gonflé d’espoir à l’instant où il avait enfin daigné poser l’une de ses mains sur mon épaule et, à présent, je le fixais intensément, à l’instar d’un enfant admirant son héros. Même si tout cela impliquait de changer mes chaînes de main en main, j’en étais heureux. Heureux de retrouver celle pour qui je devais vouer ma vie; heureux de retrouver ma seule raison d’exister. Ce Fahliil me comprenait après tout. Son « Mu weii zeim. Vaat. » impliquait forcément une promesse de soutien. Il avait dit le mot magique, celui qui ne pouvait être brisé impunément. Alors je lui faisais confiance, laissant doucement ses propos détendre mon esprit. La jeune femme pouvait râler, de toute façon, je ne la comprenais pas et ce n’était pas elle le plus important : l’homme aux oreilles pointues était bien plus fiable que cette rahjiin (salope) gueularde. Le plan était de passer à travers cette foutue porte pour me guider jusqu’à ma Maîtresse, après tout. Bientôt, je n’aurais plus à écouter ses cris suraigus et incohérents. Juste savoir cela calma mes nerfs d’un cran. Tout irait bien. Le Fahliil s’occuperait de tout et je pourrais enfin revoir Maître Cheyenne.

Lorsque la porte s’ouvrit sur les hommes qui nous avaient menés jusque dans cette chambre, mes yeux s’éclairèrent avec ravissement. Vant… – comment s’appelait-il, déjà? – … Hum. Le garçon aux oreilles pointues avait réussi! Et lorsque nos entraves tombèrent entre les mains des Sorciers, je fus littéralement projeté aux anges. C’est pourquoi, pendant que l’on nous traînait comme des chiens galeux jusque dans les appartements des esclaves, je ne pouvais m’empêcher de sourire à l'attention du brun. Il y était parvenu, et maintenant ces hommes allaient nous ramener là où nous étions destinés : lui, je ne sais pas trop où et moi, dans les bras de mon Maître.

« Eskel! (Merci!) M’exclamais-je en direction du sylvestre, tout sourire, tellement joyeux que j’aurais pu le prendre dans mes bras et le garder près de moi si je n'étais pas ainsi attaché. Eskel! Eskel Io fahdon! (Merci! Merci mon ami!) »

Je ne remarquais même pas que nous nous éloignions des salles riches et intimes; je ne remarquais même pas que nous reprenions exactement le même chemin que pour l’allée. J’étais simplement heureux. Con et heureux. Jusqu’à ce que je m’arrête face au mur de ma cellule.

« Hmpf! Il ne sait vraiment pas ce qui l’attend… »

Battant des paupières plusieurs secondes, je finis par balayer l’étroite pièce des yeux.

« Silus I– (Excusez-m–) »

Mais je réagis trop tard : la porte métallique de mon nouveau foyer me claqua brutalement au nez. Je restais interdit, sans bouger, avant de me diriger en catimini jusqu’à la surface de ma couche. Sourire aux lèvres, je plaçais simplement mes mains sur mes cuisses, attendant patiemment que Maître Cheyenne vienne me chercher. Nous étions passés à travers. Maintenant, pour sûr, elle devrait me rejoindre.



~ Sous la peau ~



Je remontais les escaliers, croisant le regard d’un Vant… – j’avais beaucoup de difficulté à me rappeler de son prénom, il avait une drôle de sonorité à mes oreilles, c’était affligeant – d’un Fahliil morose et irrité. Penchant la tête sur le côté, je finis par suivre la ligne de son regard, tombant directement sur la silhouette de la Maîtresse. Mes yeux glissèrent naturellement au niveau de ses jambes, dont la robe en dévoilait toujours un peu plus, tandis que le brun, lui, détournait ses mires. À cette vision, je souris.

« Rek loost vodahmin tol’mu aal’drey krein (Elle a oublié qu’on pouvait la voir), dis-je, les yeux pétillants de malice, croyant là à une malencontreuse erreur de sa part, avant de pivoter en direction de mon colocataire.

Depuis que j’étais ici, je souriais un peu plus, je m’exprimais un peu plus, mais c’était ça, d’avoir au moins une seconde présence dans son univers. Chez les Démons, il n’y avait jamais eu que moi et… Mon esprit se bloqua. Je n’arrivais pas à me souvenir. Chez les Démons, il n’y avait jamais eu que moi et… la solitude, certainement. Oui, oui, la solitude. J’avais toujours été seul.

« Zoldio vod aan fiik mirkra’voth mu eithuun? (Pourquoi il y a une vitre entre nos chambres?) » Demandais-je à mon ami, certainement pour la dixième fois depuis que nous avons déménagés dans ce foyer, que je dévisageais longuement, sans pour autant qu’il me prêtasse attention.

J’attendis quelques secondes, mais abandonna bien vite. C’est pourquoi je finis par reporter mon attention sur la brune, ma langue passant discrètement sur mes lèvres. Les souvenirs de Maître Cheyenne s’effaçait de ma mémoire. Son visage se fracturait devant mes yeux et sa voix n’était plus que les réminiscences brisées et amères d’un souvenir qui s’engluaient progressivement dans le marais de l’oubli. La Trace des Sorciers était efficace : mes yeux ne pouvaient se détacher de la jeune Maîtresse. Elle était devenue ma seule raison d’exister désormais, et j’étais prêt à tout pour lui venir en aide, comme je n’avais cessé de le crier dans ce rêve particulier. Elle était devenue Ai Lein (Mon Tout).


1 075 mots (sans les paroles de Vantelme) | FIN

Nouveau et dernier mot!
Mirkra’voth = Au milieu/Entre



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[Q] - Deux esclaves (Mes esclaves préférés)

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