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 [A] - Panique dans l'Au-Delà

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Jeu 26 Déc 2019, 23:51






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Khaal écarta les rideaux en soie pour dévoiler la vue infinie qui s'étalait doucement sous son regard brûlant. Plus grande ville de toutes les Terres du Yin et du Yang sans aucun doute – en vue du nombre d'habitants en constante augmentation – Zterbiuh'Oshi est une capitale en perpétuelle construction. Sa surface était déjà indénombrable au moment-même où elle prit sa couronne... La ville, si l'on peut appeler cela ainsi, est un ensemble de formes cylindriques dont la largeur dépasse déjà ce qu'on pourrait trouver sur terre. Il existe un premier anneau dit l'anneau royal, qui s'étend en cercle autour du Palais. On y trouve trois milliards d'habitants réunis dans les quartiers principaux connus des Chamans, après quoi l'anneau se termine par une muraille qui sépare cette première ville d'une mer de Néant indéterminée. De sa fenêtre placée en hauteur, les prémices de trois autres anneaux semblables au principal sont visibles, ainsi qu'une multitudes d'îles volantes plus ou moins lointaines ; mais l'on raconte que plusieurs milliers de ces anneaux existent et qu'il s'en construit toujours des nouveaux.  De ce point de vue, le titre de Reine est autant gonflé d’orgueil que factice. Elle ne connait même pas l'étendue de son propre royaume, alors de là à l'administrer... Comme l'ont si bien dit ses invités, elle devrait passer du temps à visiter l'Au-Delà, son territoire, plutôt que de perdre des heures éternelles à trouver des solutions pour les problèmes de Devaraj. Malheureusement, aujourd'hui surtout, les soucis du Chamans étaient aussi les siens....




Quelques jours plus tôt.
Dans plusieurs quartiers de la ville, des cris de révolte retentissaient. Non pas qu'une subite envie de révolution prennent le peuple des Morts à la gorge, mais la vérité est qu'il leur en fallait peu, pour la très grande majorité, pour les enflammer. Tous rêvaient d'un peu de croustillant, de couleur, de vivacité, de sel finalement, pour rythmer et égayer leur éternité. Éviter l'ennui devenait rapidement, une fois les premiers millénaires passés, la première et unique priorité des Esprits. Le Roi des Chamans devenu malgré lui dévoreur cannibale afin de se débarrasser d'un Esprit Parasite, c'était par exemple, à tout hasard, un très bon sel, sarcastique et amusant de surcroit, pour ceux qui n'avaient pas de victimes dans leurs cercles amicaux et familial évidemment. Autant dire que le Suprême de l'Au-Delà avait sa propre rumeur dans chaque bistrot de la Capitale et ils se comptaient en milliards. Bien évidemment, le rire pouvait céder aux mauvaises langues, au mépris ou encore à la peur et la méfiance. Ce qui n'était qu'une savoureuse pièce de théâtre -comme ils disaient concernant les intrigues des Mortels- devint cependant une affaire d'état, un grave problème. Dans les faits, Devaraj n'avait pas dévoré beaucoup d'Esprits si on comparait le nombre au total des habitants de l'Au-Delà, qui était pour être honnête, totalement astronomique. Il s'était de surcroit plutôt concentré sur les Esprits Parasites ou malveillants... Malgré tout, il avait fait des victimes innocentes. La perspective de disparaître à tout jamais dans le Néant, de subir une deuxième et une véritable Mort, alluma un brasier de terreur, qui comme une mèche de dynamite du Léviathan, qui s'enflamma jusqu'à littéralement exploser. Une vague migratoire envahit l'Au-Delà, des Morts autant naïfs que stupides, ou bien très prudents, qui voulaient se mettre hors de danger... Car il n'avait pas échappé aux Esprits que Devaraj était désormais physiquement incapable d'atteindre les Portes de l'Au-Delà et d'y rentrer. Ils s'y trouvaient donc complétement hors d'atteinte du Roi Fou, danger public.

Cela n'avait tout d'abord pas intéressé Khaal. Les nouvelles n'allaient pas vite dans son pays, c'était le défaut d'avoir un Royaume aussi grand. D'accord, Devaraj avait effrayé des dizaines de centaines d'Esprits, et ? Que pouvait-elle y faire au juste ? Sa marge de manœuvre était très étroite. Elle avait donc fermé les yeux, jusqu'à ce qu'on vienne lui avouer que la migration concernait sur terre l'ensemble de la Mer Maudite et que totalité de l'Île Maudite ne comptait plus que les Esprits des Draugrs et encore... Il y avait bien cette folle de Latone, le débile qui servait d'Hozro à Raoni, un Bàng qui faisait joujou avec Souw, et les Esprits des Kaori qu'il valait mieux ne jamais croiser. Là, elle avait inspiré puis expiré très fort son envie de tuer le Chaman responsable. Ne voyant pas de solution immédiate autre, elle les avait invité à parlementer.


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Sam 28 Déc 2019, 14:14






Pour appréhender l'immensité de l'Au-Delà, il faut se munir à la fois d'une bonne dose de sang-froid et d'une grande patience. Pendant qu'une certaine Chamane était en train d'explorer les îlots flottants qu'elle voyait depuis la fenêtre du Palais, la Reine réfléchissait à la situation délicate qu'elle avait déclenchée. Elle pouvait se bouffir d'orgueil en contemplant son titre et son territoire, mais elle ne pouvait pas se berner d'en avoir le plein contrôle. Ils avaient de toute évidence une longueur d'avance sur ses projets, voire plusieurs longueurs, comment savoir ? Les visages de ses invités étaient encore plus neutres et inexpressif que la pierre morte. Ils gardaient une certaine prestance royale dans leurs traits, mais la seule chose qui se dégageait d'eux était une confiance écrasante. Lire leurs pensées lui était impossible, quant à garder son calme... Elle avait l'impression qu'ils lisaient en elle comme dans un livre ouvert. Etait-ce le fruit de leurs siècles d’apprentissages et de contemplation de l'Histoire du Monde ? Ils ne se mêlaient jamais aux habitants de la Capitale, ni aux autres Morts, sauf pour quelques séances de Conservateurs qu'ils orchestraient et qui étaient célèbres dans tout le royaume. La rumeur racontait qu'à ces occasions, ils acceptaient parfois de donner des conseils à certaines personnes avides de résoudre leurs problèmes philosophiques. C'était sûrement de là que venait leur réputation bénéfique ; en réalité, personne ne connaissait quoique ce soit de vérifiable à leur sujet. Elle se rendit compte qu'elle n'avait pas été assez méfiante en faisant appel à leurs services. Elle, pas assez méfiante ! C'était d'une dérision à en mourir sur place. Où étaient passées ses gênes Alfars, ses instincts naturels ? Effacés par des siècles d'éternité dans la Mort ?!

Elle ne pouvait pas laisser Devaraj se perdre. Le pourquoi de ce constat ne lui importait plus, désormais. Elle était trop faible pour faire face à la Folie du Chaman, mais à présent, les seuls qui pouvaient l'aider menaçaient d'éradiquer directement la source du problème. Devaraj avait-il vraiment dépassé les bornes, jusqu'à se rendre indigne aux yeux de Raanu ? Ironique, car c'était sa mémoire qu'il perdait au fur et à mesure qu'il dévorait des Esprits, or la seule capable de lui prêter main forte, c'était justement Raanu. Ces moines qu'elle avait invité servaient-ils réellement les desseins de l'Æther ? Comment savoir si leurs menaces étaient vraiment les mots de la Déesse ? La Reine expira longuement. Elle s'était exilée dans un salon privé annexe à la salle où ils s'étaient installés, après que la discussion ait prit un tour houleux. Allait-elle devoir supplier ces personnes pour qu'elles ne se mettent pas en tête d'assassiner le roi Fou mais plutôt de l'aider ? C'était insensé. Elle ne savait pas supplier d'ailleurs, ce n'était pas dans son sang. Elle valait plus que ces péquenots qui n'avaient pas passés des centaines d'années à supporter un Fou dangereux et qui s'offusquaient tout de suite au récit un peu sanglant de sa vie. Une colère froide brillant dans ses yeux incandescents, la Reine ouvrit la porte avant de revenir s'installer sur son siège. Elle contempla ses invités qui n'avaient pas bougé d'un poil, ayant retrouvé tout le mépris et la haine dont elle était capable.

« Vous avez l'air d'aller mieux. » Donc, ils étaient capables de sarcasmes, les joujous de Raanu. « Vous n'avez pas idée. J'avoue que vous m'avez surprise... Mais je viens de me rappeler : je déteste qu'on me marche sur les pieds. » La voix coula comme un liquide glacé sur les trois marches qui montaient au trône. « On raconte dans les livres de religion que les chemins de Raanu sont aussi imprévus qu'indiscernables. Jugez du peu de mérite de Devaraj si cela vous chante, mais ne vous targuez pas de comprendre les précédents choix de l'Æther, ni d'anticiper sur ses futures décisions. » se défendit-elle en les défiant directement. Convaincre des sages de s'allier avec un fou, c'était évidemment pas une tâche aisée, ni susceptible de réussir. « Nous avons besoin de mieux connaître cet homme. Il est complexe et dangereux, c'est vous-même qui le dîtes, Majesté. » « Il est malade. » « Nous pouvons certainement le guérir, mais cela pourrait se retourner contre nous plus tard. » Elle leva les yeux au ciel. « Restez dans votre monastère dans ce cas. Trop de dangers pourraient vous surprendre dehors... Mais surtout, ne venez pas me menacer sous mon propre toit. » Ils échangèrent quelques regards silencieux entre eux, mais elle fût incapable d'en saisir la couleur. « Se révéler au grand jour peu avoir des conséquences bénéfiques comme désastreuses. Nous devons choisir le bon moment. » « Il a besoin d'aide, vite. » Pas dans mille ans, quand ils se seront enfin mis d'accord sur la marche à suivre et que Devaraj aura déjà dévoré la moitié de la planète.


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Jeu 09 Jan 2020, 20:08





Les flèches d'argent et de quarzt brillaient sous les rayons des soleils mouvants de l'Au-Delà, jetant mille feux sur les versants des montagnes pures qui encerclaient le monastère. Ils étaient loin, très loin de la Capitale et de ses centaines d'anneaux résidentiels. Pour arriver dans cette contrée éloignée de la vie comme de la mort, le voyageur devait traverser une mer de nuages incolores, des steppes enneigées dont le jaune des herbes ne finissait jamais de s'effacer. Finalement, après la taïga, contre ces montagnes qu'on apercevait parfois à Zterbiuh'Oshi lorsque le temps était suffisamment clément pour suggérer les ombres des reliefs, se nichait Hiningà'Oshi, un monastère en marbre blanc, en argent et en cristal ; un bijou architectural vêtu d'une fine couche de flocons aux reflets bleutés, qui s'élevait droit et haut dans le ciel infini pour y imposer son silence d'or. Une brise constante et éternelle venait agiter la pellicule de neige qui recouvrait les marches et les toits, quelques résidus glacés s'envolait dans un doux bruissement avant de disparaître dans l'air. Khaal, elle, restait tout à fait insensible à cette vue. Sa cape dorée voletait avec le vent, accompagnée par quelques mèches de cheveux. Elle était venue armée, ce qui laissait présager son avis sur la question qui agitait l'Au-Delà et sur ses possibles intentions. Ses pas de fer résonnèrent sinistrement sur les dalles blanches alors qu'elle s'avançait vers l'entrée. Personne ne vint l'accueillir bien que la porte s'ouvrit d'elle-même en produisant un claquement sourd. Elle savait néanmoins qu'il était là.

Les mèches volatiles de l'Esprit suivaient les courants du vent, légères, fines et gracieuses dans leur danse. Il lui tournait le dos, absorbé par la contemplation du paysage qui s'étendait sous leurs pieds du haut de la tour principale. Un silence argenté prenait au cœur lorsqu'on s'approchait de lui. Goldamîr Fëanturi était un homme d'une stature imposante, qui inspirait le respect. Taciturne, calme et replié sur lui-même, il n'échappait pas moins à une certaine fascination de la part des autres Esprits, ses homologues. Sa discrétion naturelle n'était pas suffisante pour lui faire éviter les regards curieux. Goldamîr était un des plus vieux de l'Au-Delà, un de ceux qui connaissait la Capitale et ses milliards d'habitants autant que ses capacités cérébrales le lui permettait. Il était de surcroit aussi connu pour ses excellents dons de Conservateur et de conteur d'histoires. Ses apparitions en public étaient rares et provoquaient à chaque fois moult remous. L'on racontait qu'il se cloitrait, lui et d'autres, dans un monastère perché au dessus de la Capitale, où il s'appliquait à préserver l'histoire du Monde par des moyens inconnus des ignorants. Khaal en savait plus sur ce sujet que le commun des Mortels, mais cela ne l'empêchait pas de ne pas se sentir sur son territoire. Ici, rien ne semblait lui appartenir, et surtout pas cet homme qui était pourtant l'un de ses sujets. « Merci d'être venue jusqu'à moi, Majesté. » Elle caressa le pommeau de son épée, pensive. « Vos chers moines m'y ont enjoint après une longue discussion... J'espère ne pas avoir fait ce chemin pour rien. » C'était un sarcasme. Le temps n'importait plus dans cet endroit hors du monde des vivants. Elle se demandait à quoi ressemblait son visage, mais sa longue chevelure l'empêchait de distinguer plus de détails. « Voyons, vous ne vous êtes pas faite malmenée par eux, n'est-ce-pas ? Ils peuvent se montrer radicaux de temps en temps. » Certes, ils avaient menacé de faire tomber le roi pour le remplacer par quelqu'un de plus efficace et intelligent, mais c'était presque rien. « Je ne le vous fais pas dire. » Après de longues séances, elle avait enfin fini de leur exposer la vie passée de Devaraj à travers son pouvoir de Conservateur. « Votre récit était nécessaire. C'est votre rôle de raconter ces souvenirs, pas le mien. Votre effort conjugué au temps saura convaincre les plus sceptiques d'entre nous. » « Je pensais que vous seriez le seul à devoir convaincre. » « Il y a quarante-cinq millions et deux-cent-soixante-trois-mille-deux Akésarlhas sur Awaku No Hi. Nous avons l'éternité devant nous, mais ce n'est pas le cas des Mortels, qui suivent la chronologie temporelle, seconde après seconde. Bientôt viendra l'heure temporelle où ces pierres devront être déchiffrées et l'Empire renaître. Ils doivent être près, or sans notre aide, cet effort ne sera pas à leur portée de main. Si je me dévoue à soutenir Devaraj dans ses problèmes quotidiens, alors d'autres Hiningà devront me remplacer pour prêter mains fortes aux Chamans élus par la déesse. Ce sont les rois et reines auxquels vous avez parlé. » Elle se tût pendant quelques minutes. La tournure de la conversation ne la surprenait pas vraiment. Elle savait que cette caste d'Esprit avait un rapport étroit avec Raanu, néanmoins la situation urgente du cannibalisme de Devaraj avait écarté de ses réflexions la possibilité de leur demander de l'aide pour les pierres. « Ils n'avaient pas l'air très motivé. » « Ils comprendront plus tard que la Folie ne fait pas barrière à la Sagesse.» La reine finit par sourire froidement. « C'est une vérité cachée que l'on peut saisir et toucher du doigt seulement en vivant dans un asile. » Son interlocuteur rit briévement, un son cristallin et doux. « Exactement. Je vous aime bien, Khaal. » dit-il en se retournant pour la contempler, pendant que la concernée perdait toute trace de joie.



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Jeu 09 Jan 2020, 22:38





Un cri involontaire s'échappa de sa bouche, elle qui était de nature si silencieuse et impassible. « Vous êtes- » Elle ne termina pas sa phrase, recula précipitamment d'un pas par sécurité, prête à se positionner pour un combat, son épée entre ses mains froides. « Seulement son frère. » conclut l'homme avec un sourire anormalement triste, après s'être lentement retourné. Il croisa ses bras dans son dos et ne fit aucun signe d'agressivité. « Je ne vous veux aucun mal, Khaal. » La reine cependant, continuait de dévisager les traits si familiers de Goldamîr, réminiscences d'un cauchemar qui les avait poursuivi elle et Devaraj pendant des dizaines d'années. Ses yeux, son nez aquilin, son sourire effrayant. Il était si facile de retrouver le visage exact du meurtrier; du fou, du bourreau à travers cette face pourtant bénéfique. Elle finit par reprendre le contrôle d'elle-même, serrant les dents pour retrouver sa grimace stoïque. « Devaraj va vous tuer s'il vous voit, sans même vous laisser le loisir d'expliquer votre malheureux lien de parenté. » Dire que pour réparer les troubles causés par le responsable du vampirisme de Devaraj, elle venait de faire appel au frère de ce dernier. « Qu'il essaye. » Il semblait sûre de lui. Elle eut beau le sonder de toutes les façons possibles -et il baissa ses barrières mentales exprès- elle ne trouva ni la démence du Parasite, ni la méchanceté, ni la vengeance ou la haine. Ses cellules semblaient être faites de neutralité et son cœur de désintéressement. Son analyse eut le mérite de la calmer. Finalement, elle posa les questions qui se bousculaient à ses lèvres.

« Vous acceptez, alors ? Vous n'avez pas peur de lui ? Vous risquez de vous faire dévorer en vous approchant de trop près. Ce serait une grande perte pour nous tous. Vous êtes un véritable guide pour beaucoup d'entre nous, partout dans la Capitale. » Khaal se tenait à une distance prudente de l'individu. Son nom était connu dans la cité mais il était difficilement trouvable, jusqu'à peu. Goldamîr était revenu par surprise, comme s'il savait déjà à l'avance ce qu'on allait lui présenter. Ses lèvres fines esquissèrent un sourire doux. « Je n'ai pas peur, Majesté. J'ai pitié, tout comme la Déesse. » Ses yeux froids dans lesquels il fallait éviter de regarder au risque de se noyer dans un océan étoilé se plissèrent. « Ne croyez cependant pas que je sois un enfant de cœur. Je le plierais à ma volonté s'il se refuse à moi. Mais contrairement aux ordures et autres immondices qui rampent dans Zemlys, je suis capable de garder le fils de ma conduite bénéfique. » La Reine des Esprits resta immobile, cachant soigneusement son désarroi interne. Elle savait de qui il parlait en faisait allusion à Zemlys et la confusion envahissait sa tête. Elle avait approché cette personnalité de l'Au-Delà pour lui demander de l'aide et lui proposer de devenir Hozro du Suprême de l'Au-Delà. Mais personne ne l'avait prévenu que cet homme serait aussi terrifiant que le plus horrible des Esprits Parasites. Peut-être était-ce dû à sa vieillesse, elle ne saurait dire. Son aura n'était en rien malsaine, elle était tout simplement écrasante. Se tenir face à lui revenait à se faire scruter le corps et l'esprit comme s'ils étaient aussi nu qu'un nourrisson. Avait-elle seulement bien fait de suivre son instinct ? « Calmez-vous. Gideon s'est égaré après sa mort, sur le chemin du parjure et de la folie. Il en est mort, pour de vrai cette fois-ci. Ce n'est que justice. » Un voile sombre terni légèrement la blancheur qui se dégageait de l'Esprit. On y voyait de la tristesse lasse et désintéressée. « Alors, vous allez m'aider à réparer les fautes causées par votre frère ? C'est à cause de lui que Devaraj se retrouve à dévorer les nôtres aujourd'hui.» Il se mouva et provoqua un bruissement de soie. L'habit qui le couvrait était brodé d'or et de turquoise, dans une parfaite harmonie. « Vous savez que ce n'est pas entièrement vrai, vous l'avez vous-même dit dans votre récit. Devaraj est aussi responsable, il a eu son choix. »  Elle soupira, ne pouvait qu’acquiescer en silence, désemparée. « La Déesse est intransigeante et je le suis tout autant car je marche dans son ombre. Là où elle va, je choisis d'aller. Ce qu'elle désire, je le désire. Ce qu'elle ordonne, je le réalise. Je serai honoré de satisfaire votre demande. Khaal, ne croyez-pas, jamais, que je ferai les mêmes erreurs que mon frère. »

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Dim 26 Jan 2020, 14:46





Hiningà'Oshi, ilot de civilisation autour d'un désert de sel et de neige, au dessus des eaux, de la terre et des nuages, était composé d'un grand nombre de tours argentées, dorées ou cristallines qui montaient en flèches avant de s'enrouler en tortillon dans leurs toits et coupoles colorés et brillants. Les ponts et les passerelles, symbole de l'Æther, étaient partout, disposés de façon harmonieuse dans un labyrinthe de passages, qui semblaient tous avoir un sens précis et unique. Des carillons aériens sonnaient dans la brise froide, brillant avec les flocons de neige soulevés dans l'air, parfois entrecoupés par des cloches aux origines lointaines, qui leur provenait des hauteurs insondable du monastère. Khaal était bouche bée, elle n'avait jamais rien vu de tel, et pourtant, l'Au-Delà recensait tous les styles architecturaux qui avaient déjà vu le jour sur la terre. Dans la partie centrale, là où les coupoles devenaient de plus en plus énormes, des arbres glacés aux troncs gris, aux feuilles blanches et aux fleurs bleues soufflaient la vie, éternellement figé dans une saison qui n'existait pas. Le calme était omniprésent et le sol semblaient étouffer le bruit de leurs pas tout comme les murs mangeaient les échos de leurs voix avec avidités. Ils marchaient côte à côté depuis plus d'une heure, alors qu'elle se laissait aveuglement diriger par le maître des lieux, tentant de remettre ses idées en ordre. La passerelle sur laquelle ils se trouvaient pouvait s'apparenter à un rempart élégant et aérien, qui courrait en courbe vers la grande coupole en or. Les lieux semblaient désert, à l'exception d'ombres blanches qui s'évaporait comme de la neige dans le vent, ou disparaissait dans un patio. Des chants de voix féminines et de contre-ténor leurs parvinrent pendant quelques instants lorsqu'ils dépassèrent une chapelle aux dimensions incongrues, haute de plusieurs centaines de mètres, les murs faits en vitraux. Elle ne mit pas longtemps à saisir l'enchantement du lieu et à se laisser malgré elle pénétrer par la beauté du lieu et par la paix qui y régnait.

« Notre communauté est basée sur l'exil et le retirement loin du monde. Nous apprenons cependant qu'il nous sera nécessaire de revenir parmi le peuple pour accomplir les prophéties de la Déesse. Il en existe plusieurs, qui ne concernent pas seulement les Chamans. » Ils passèrent sous des arches successives qui se transformaient peu à peu en véranda de cristal, puis en véritable hall d'entrée. Contrairement à ce qu'elle avait imaginé, elle ne vit aucun livre, ni bibliothèque. Goldamîr remarqua son étonnement et sourit. « Ceux qui maîtrisent la magie de la Mémoire n'ont pas besoin d'écrire, Majesté. » Peut-être. Elle s'était tout de même imaginée avoir affaire à des littéraires et n'arrivait pas à se défaire complétement de cette idée primaire. Le mobilier se constituait en réalité du strict minimum nécessaire à la vie en communauté : des bancs blancs polis, tout comme les tables. Des dortoirs ou des cellules avec un lit, une table de chevet et une armoire. Les grands espaces vides n'étaient décorés que par des inscriptions lumineuses qui brillaient sur chaque mur jusqu'au plafond, des signes d'une langue inconnue que son hôte ne voulut pas lui expliquer. Peu importe, elle n'était pas là pour percer les secrets des moines de Raanu, mais seulement s'assurer que l'accord entre la royauté et le monastère était scellé. Ils agiraient pour ramener les Hozros effrayés parmi les Chamans, offriraient une aide pour les Pierres de Connaissances. En échange, elle ne voyait pas bien ce qu'elle pouvait offrir. C'était de l'aide dont elle avait besoin, elle n'était pas en position d'offrir une contre-partie, mais cela ne sembla pas déranger le maître. C'était étrange et pas naturel, surtout pour une Alfar comme elle. Maintenant qu'elle foulait le sol transparent de cette structure intemporelle qui portait en son sein plus de divinité royale que ce qui lui avait été donné de contempler dans le monde, elle comprit subitement que son appel à l'aide n'était qu'un minuscule rouage, invisible mais nécessaire, pour mettre en marche un mécanisme gigantesque dont ils étaient eux aussi, d'autres roues et vis. Elle comprit qu'elle avait déclenché quelque chose d’immense et d'irrémédiable. Un frisson la parcourut.

Arrivés à un carrefour en croix, ils firent halte devant deux formes encapuchonnées en blanc qui s’agenouillèrent, non devant elle mais aux pieds de Goldamîr. « Voici Anejka Galadhras et Ọrun Heylik. Elles seront Hozros des jumeaux de Raanu. » La Reine hocha la tête. Avait-elle son mot à dire ? Non. L'homme se tourna vers les deux disciples. « Allez et protégez-les. » « Bien Maître. »

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