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 [A] - Un, Deux, Trois ! Allez ! On Arrête De Respirer !

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Mer 10 Avr 2019, 20:04

Catégorie de quête : A. Intrigue de Race
Partenaire : Solo
Intrigue/Objectif : Toupe suit les enseignements à l'Université d'Asresh et se trouve une nouvelle passion.

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C’est lorsque les cheveux de mon voisin se mettent à brûler dans une flamme verte que je me rends compte que j’ai dû trop rajouter de poudre de foie de lucarne. Laissant mon binôme sortir de la salle en hurlant pour se rendre Ethelba-sait-où, je relis une nouvelle fois la recette. Oui, c’est bien cela. Il fallait prendre une pincée de poudre, mais mon (ex)voisin écrit tellement mal, que je n’ai pas su le déchiffrer et ait lu « une poignée ». Au final, c’est de sa faute. Je n’ai plus qu’à recommencer depuis le début. Quelle perte de temps !

Je me rends à l’évier où je jette le contenu de mon chaudron. Je signe avec quelques gouttes de sang de vipère – entreposé dans une fiole à côté de l’évier – une rune visant à rendre la potion inerte, et inoffensive. Puis, avec un seau d’eau, je rince mon chaudron et retourne à ma table. Je jette un nouveau coup d’œil à la recette. « Première Étape : Prélever trois grands verres d’huile ayant été utilisée trois fois. » Après avoir posé mon chaudron sur ma table, je me dirige vers un énorme chaudron au centre de la salle où de l’huile de friture attend. C’est notre professeur de potion qui nous l’a préparée, il y a trois jours. Ainsi, chaque matin, il nous a ramené quelques beignets fris pour l’occasion. Ils n’étaient pas très bons, mais après tout, c’est un professeur de potion et non de cuisine…

Je prélève l’équivalent de trois verres et retourne à mon chaudron où j’y verse l’huile. « Deuxième Étape : Faire porter à ébullition l’huile pendant dix minutes. » D’un léger mouvement de mon index, un petit feu s’allume sous mon chaudron. Dès les premières bulles qui remontent à la surface de l’huile chauffée, je regarde l’heure indiquée sur l’horloge murale. Je dois être précise. Si c’est dix minutes, ce n’est pas neuf, ni onze. Dix pas plus.

Dès que l’aiguille arrive à l’heure souhaitée, je commence la troisième étape : « Éteindre le feu et laisser reposer deux minutes. » Je ferme les yeux et mon feu s’éteint de lui-même. Puis je prépare les éléments pour réaliser la prochaine étape. « Quatrième Étape : Filtrer l’huile refroidie à travers un tamis de perforation de type un. Réserver l’huile filtrée dans un récipient opaque. » Avec un tamis de très faible perforation (le fameux type un), je fais passer le liquide et attend que la décantation se termine en allant chercher une fiole en terre cuite. Une fois l’huile filtrée, je transvase le liquide dans la fiole en terre cuite que je bouche avec un bouchon en osier.

« Cinquième Étape : Récupérer les résidus du filtre et les mélanger dans six gouttes de sang de rat musqué. » Avec une cuillère en bois, je rappe le fond du filtre pour en extraire quelques grammes de résidus d’huile que je pose dans une petite assiette blanche. Je rajoute les six gouttes de sang. J’aime bien observer la différence de contraste entre le rouge du sang et le blanc de l’assiette. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je trouve que cela a une certaine beauté.

La sixième étape n’est qu’autre que de réunir l’huile filtrée et les résidus mélangés au sang de rat. « Septième Étape : Avec une cuillère en argent, verser trois fleurs de coton blanc crème. » Je me dirige alors vers l’étal au fond de la salle. Il y a tout un saladier rempli de fleurs de coton. Je dois bien choisir celles que je vais prendre. Elles doivent être blanc crème. Pas blanches, ni crème. Blanc crème. J’arrive à en dégoter deux et pour la troisième qui est plus blanche que blanc crème, je verse une goutte de potion de vieillissement que j’avais préparé il y a déjà quelques mois. Alors que je vois la couleur de ma fleur se muer en un blanc crème idéal, je constate, avec toujours autant de surprise, que le temps passe tellement vite. A l’université d’Asresh depuis seulement six mois, j’ai l’impression que c’était encore hier, le jour où j’étais entrée la première fois à l’académie. Je n’étais encore qu’une jeune sorcière prête à tout pour évoluer dans la société, ne sachant pas ce qu’elle voulait devenir. Aujourd’hui, je n’ai toujours pas certaines réponses, mais j’ai encore grandi de quelques centimètres et mon savoir en fabrication de potion s’est tellement agrandi que je compte ouvrir à la fin de mes études, une petite échoppe en ville.

« Huitième Étape : Cuire l’ensemble pendant cinq minutes en remuant la solution dans les sens inverse des aiguilles d’une horloge trois fois et dans l’autre sens jusqu’à la fin du temps imparti. » Je rallume le feu sous mon chaudron grâce à mon pouvoir et avec une cuillère en bois je remue la potion selon les indications. Avant la fin des cinq minutes, je lis l’étape suivante : « Neuvième Étape : Hors du feu, ajouter une noix de beurre d’ânesse. » Avec un couteau, je prélève la quantité demandée et l’insère dans le bouillon. Des petites flammèches dorées s’échappent de la potion. Cela signifie que toutes les précédentes étapes ont été un succès. Mais je n’en doutais pas.

« Dixième Étape : Verser une poignée pincée de poudre de foie de lucarne. » Ah, là voici l’étape tant attendue. Cette fois, je ne me trompe pas et prend une pincée de la poudre jaunâtre et la jette dans la potion. Les petites flammèches dorées ne changent ni de couleur, ni d’intensité. Très bien. Je relève la tête, un sourire aux lèvres et regarde mes camarades. Ils sont évidemment plus avancés que moi dans la préparation, mais je compte bien les rattraper.  

« Onzième Étape : Transvaser le liquide dans une bouteille en verre et refermer. Secouer la bouteille remplie cinquante fois de haut en bas, dix fois de bas en haut, trois fois de droite à gauche, quinze fois de gauche à droite puis une fois de haut en bas. Compter de manière audible jusqu’à vingt-cinq puis ouvrir la bouteille. » Je verse alors le liquide dans une bouteille en verre à l’aide d’un entonnoir en cuivre et bouche la bouteille. Je m’étire les doigts et les épaules. Puis, j’empoigne la bouteille et effectue le nombre de secousses demandées en faisant bien attention à le faire dans l’ordre noté. Puis je compte à voix haute.

« Douzième Étape : Verser la moitié de la bouteille dans un chaudron en cuivre et porter à ébullition. L’autre moitié doit être versée dans un chaudron en étain. Y verser quatre langues entières de porcs âgés de six ans. Faire cuire à petit bouillon pendant une heure. » Après avoir chercher les langues de porcs sur l’établis au fond de la salle, je sépare la potion dans deux chaudrons différents et mets les langues dans celui en étain. J’allume un feu sous chaque chaudron : celui sous le chaudron en étain est plus faible pour laisser le temps de la cuisson.

« Treizième Étape : Laisser le liquide du chaudron en cuivre bouillir pendant sept minutes puis retirer du feu. Verser trois champignons multicolores de taille intermédiaire, réduits préalablement en bouillie. Remuer la potion jusqu’au virement de couleur. » Pendant que la potion bout, je prends trois champignons que mon (ex)voisin – toujours pas revenu d’ailleurs, je devrais peut-être m’inquiéter ? Oh et puis tant pis pour lui ! – avait déposé sur la table en début de cours. Sur une table à découper en quartz, je les découpe en petits morceaux que je place ensuite dans un mortier et je les malaxe jusqu’à obtenir une pâte. Je la jette ensuite dans la potion et touille le liquide jusqu’à ce qu’il vire au bleu indigo. Bien, une nouvelle étape réussie.

« Quatorzième Étape : Prélever un demi-litre de la potion bleue. La réserver. Le reste doit être placé dans une panse de mouton vidée jusqu’à la fin de la préparation. » Dans un saladier, je dépose une panse de mouton qui a été préalablement ouverte et vidée. Je verse la quantité demandée dans une bouteille, et je mets le reste dans la panse.

« Quinzième Étape : Au bout d’une heure, reprendre le liquide du chaudron en étain et retirer les langues de porcs. Verser le demi-litre de potion bleue. Remuer jusqu’au changement de couleur. » J’enlève les langues de la potion et verse le contenu de la bouteille. Je remue et vois la potion devenir bleu turquoise.

« Seizième Étape : Prendre les langues bouillies, les découper en fins morceaux, ajouter deux cuillères à soupe de lait caillé et six pattes d’insectes différents. Moudre l’ensemble jusqu’à ce qu’il devienne une pâte homogène. Verser ensuite dans la panse de mouton. » Je découpe finement les langues avec un de mes petits couteaux. J’aime bien les sortir de temps en temps en cours. Je les place dans un mortier propre et ajoute le lait caillé. Je vais ensuite chercher six insectes dans un petit aquarium qui se situe dans le couloir et revient à ma place. Je transperce chaque insecte avec mon couteau et prélève une patte sur chacun que j’ajoute à ma mixture. Je moue jusqu’à avoir une belle pâte. Je la mets dans la panse de mouton contenant déjà de la potion bleue. Je relève de nouveau la tête. Je crois avoir rattraper la plupart de mes camarades. Certains recommencent depuis le début. Il y en a peut-être un ou deux qui sont encore en avance. Tant pis, je ferais mieux la prochaine fois. Ce qui compte, c’est que ma potion soit parfaite.  

« Dix-septième Étape : Verser sept gouttes de votre propre sang dans le liquide bleu turquoise. Mélanger le tout avec le liquide dans la panse de mouton et avec une dague en argent signer la rune apprise en cours pour terminer la potion de régénération cellulaire. Verser dans des fioles. » Avec l’aiguille de notre nécessaire à potions, je perce ma peau et verse les gouttes dans la potion puis place le tout dans la panse de mouton. Je prends une dague en argent et d’un geste sûr – grâce à plusieurs heures de répétions dans ma chambre – je signe ma rune de droite à gauche et de haut en bas. La potion devient alors incolore. Je la verse ensuite dans dix-sept fioles et les entrepose dans le casier portant mon nom et celui de mon voisin, situé sur le bureau du professeur. Grâce à moi mon voisin absent aura une bonne note. J’irai le voir pour qu'il paie sa dette d’une façon ou d’une autre.

Plus qu’à faire la vaisselle maintenant. Peut-être que je devrais aller chercher mon voisin : pour qu’il vienne faire la vaisselle … enfin, après que je sois sûre qu’il aille bien. Enfin, même si je n'en ai rien à faire, je suppose que c’est ce que je dois faire. Je n’en ai aucune envie pourtant.

Je tourne la tête une dernière fois vers mes camarades. Peut-être que si j’use suffisamment de mon charisme, un autre sorcier pourra me faire ma vaisselle. Mmh, j’ai trop peur de devoir ensuite lui être obligée de quelques façons … Non, peut-être que si je glisse habilement un ustensile à droite à gauche, je pourrais m’en tirer… Bon, allez. Je retiens ma respiration et commence ma manœuvre.
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Dim 21 Juil 2019, 19:46


Je ne sais pas trop ce qu’il m’a pris … Non, vraiment ! Quelle idée, j’ai eu de choisir ce cours là ? J’aurais sûrement mieux fait de concentrer mes efforts sur l’herboristerie ou sur la gestion d’un commerce … Mais non, j’en avais décidé autrement !

A bout de souffle, j’essaie de reprendre ma respiration en me courbant en deux, les deux mains sur les genoux. Je fais signe en brassant l’air de ma main droite vers mon adversaire du jour afin qu’il comprenne qu’il me faut un temps mort. Mais ce dernier profite de mon état de faiblesse pour m’envoyer une nouvelle fois sur les roses. Je tombe en arrière et atterris douloureusement sur mon fessier déjà marqué par quelques bleus. A terre, j’envoie mes jambes endolories en l’air et arrive à faire chanceler mon attaquant. Je profite de son instabilité pour lui envoyer un solide coup de pied dans le genou que j’entends craquer. Pendant qu’il hurle sous la douleur, je lui lance en me relevant, un peu raide : « Si tu m’avais laissée quelques minutes de répit, ton genou serait encore intact ! … J’imagine que maintenant, tu ne veux plus te battre ? Bon, et bien je te laisse te démerder pour ranger tout ça ». D’un geste, j’englobe tout le matériel que nous avons utilisé lors de notre séance. J’espère qu’il a mal comme un chien !

Je sors de la salle avant qu’il ne reprenne ses esprits et me dirige vers le dortoir. Je dois me changer. Je ne peux décemment pas retourner en cours ou faire quelques recherches à la bibliothèque sans être présentable … ou en ayant une odeur corporelle inadéquate. Une fois rendue dans ma chambre, je contemple mon reflet dans mon petit miroir mural. Je suis dans un état bien pire que ce que je pensais. Mes joues rougies par l’effort sont entourées par mes cheveux ébouriffés, normalement retenus en une queue de cheval – qui n’était plus qu’un lointain souvenir ! Des tâches de sueur font des auréoles autour de mes clavicules, en-dessous de mon nombril et sous mes aisselles. Je ne suis clairement pas sortable. Alors, du bout des doigts, je soulève mon débardeur et le fait passer par-dessus ma tête. Mon pantalon et mes sous-vêtements suivent le mouvement. Je me retrouve rapidement entièrement nue à côté de mon lit. Le chat noir que j’ai récupéré lors de mon séjour à Basphel m’observe d’un air nonchalant. Il avait investi les lieux d’une manière qui nous plaisait tout les deux. Je ne lui imposait rien, et il faisait de même de son côté. Alors, il passait me voir de temps en temps, pendant qu’en contre partie, je le laissais vagabonder à sa guise dans les rues de Amestris.

Je me lave rapidement – surtout aux endroits que j’estime stratégiques car j’ai encore mille et un choses à faire aujourd’hui. Puis, je me rapproche de mon armoire et en sort une nouvelle combinaison noire dans laquelle je me glisse. J’ai une pensée à la garde-robe que j’avais entraperçu un matin chez cette ondine. Évidemment, lorsque j’habitais son corps, il m’était impossible de discerner les couleurs - à part le bleu apparemment - mais j’étais certaine que ses vêtements devaient arborer toutes les couleurs du monde … alors que mon dressing ne comportait que cette petite armoire, dont le contenu était des plus monochromes … Toutefois, mes habits me rendaient à l’aise et cela me permettait de passer inaperçue, même s’il est vrai que j’avais grandement apprécié d’être au centre des regards lorsque j’étais dans le corps de l'ondine.

Cela me donne envie de faire une petite expérience. Je me remets devant le miroir et me concentre. D’abord, mes cheveux. Je les sens se rallonger doucement, jusqu’à atteindre le haut de mes fesses. Une nouvelle poussée d’énergie, et mes cheveux deviennent aussi noir que les poils du chat. Contente de moi, je me retourne vers lui et lui lance d’une voix que j’espère être assez noble : « Comment me trouvez-vous mon cher ? » Puis, je me retourne de nouveau vers mon reflet. Cette fois, ce sont sur mes yeux que je me concentre. Les yeux dans les yeux avec mon reflet, je me sens étrange, presque un peu gauche. Je n’arrive pas à m’empêcher de glousser. « Allez, Toupe ! Concentres-toi ! » me dis-je après avoir souffler un bon coup. Je me défie du regard. J’imagine avoir un pinceau et rajoute quelques touches de bleu intense dans le vert de mes pupilles. Alors, doucement, très doucement. Comme si le vert perdait un peu de son intensité, je le vois laisser la place, goutte après goutte à des petites touches d’azur. Je continue de la sorte jusqu’à n’avoir plus que du bleu dans les yeux. Une fois terminé, je relâche la pression. Je n’avais pas pris conscience que j’avais arrêté de respirer. Mais je suis assez contente du résultat. Il ne reste plus qu’à façonner mon visage, m’agrandir un peu, et je serais comme elle ! De mes doigts, je touche le contour de ma figure en me disant que par ici, je devrais enlever un peu de rondeur, et ici, en mettre un peu. Puis, mes doigts finisse sur mon nez. Comment était le sien déjà ? Était-il en trompette ? Fin ? Plus épaté ? Je ne m’en rappelle plus. Je hausse les épaules. « Il n’y a plus qu’à essayer, n’est-ce pas ? » fais-je à mon reflet. Je regarde intensément mes narines – je suis sûre que mes yeux nouvellement bleus louchent ! – et j’essaie de les voir comme de l’argile humide dont je peux modifier la forme comme cela me chante. Je les étire, les raccourcis, les épaissis, les affine, jusqu’à ce que le résultat me plaise. Je ne suis plus très sûre si j’arriverais à recréer le modèle mais tant pis, cela me fait un exercice de plus. Ceci fait, je modèle ma mâchoire. Cela me fait un peu mal aux dents, mais je continue sur ma lancée. Je souhaite terminer mon travail. Puis vient le tour de mes lèvres, la forme de mes yeux, de mes pommettes, puis du front, des sourcils, des joues et de ma nuque. A la fin de mon entraînement, j’ai quelques gouttes de sueur qui perlent sur mon front … ou devrais-je dire sur son front. Je contemple le résultat. C’est loin d’être parfait, car je manque d’entraînement. Mais j’estime avoir fait du bon travail. Je coupe une nouvelle fois ma respiration et me concentre pour me rallonger de quelques centimètres. Je rougis à cause de l’effort. J’ai l’impression que mon crâne chauffe tellement que mes nouveaux cheveux vont s’enflammer. Quand j’estime être assez grande, je reprends une goulée d’oxygène bruyamment. « Alors, qu’en penses-tu ? » demandais-je au chat noir. Du moins, à l’emplacement où le chat se situait il y avait quelques minutes. A présent, ce n’est plus qu’une place vide. Tant pis, il n’aura pas été assez curieux pour voir la fin de mon labeur.

Prise d’une folle envie de montrer à mes professeurs les résultats de ce changement d’apparence, je sors tout doucement hors de ma chambre. Sur le chemin, j’essaie toute sorte de scénarios dans lesquelles j’expliquerai comment j’étais arrivée à ce résultat, mais je n’en trouve aucun qui me convienne réellement. D’ailleurs, j’en viens à l’idée qu’il serait, tout compte fait, judicieux de ne pas révéler ce don qui pourrait m’apporter une aide précieuse lors de situations périlleuses. Alors que cette pensée fait son petit chemin dans mon esprit, je percute doucement un élève dans un des couloirs de l’école. « Tu peux pas faire attention ! » me dit-il. « Et puis, d’abord t’es qui toi ? Je t’ai jamais vu ici avant ! Tu m’as l’air bizarre. On dirait que tu as le nez de travers ? A moins que ça soit un de tes sourcils … Mmh. Et puis c’est quoi cet accoutrement ? Quelle idée de mettre des vêtements trop petits ! On peut pas dire que tu sois une beauté toi ! J’me casse, avant qu’on me voit avec toi. Faudrait pas que ma réputation en pâtisse ! » Vexée, je le vois s’en aller. Comment ça, j’ai le nez de travers ? Bon, pour les vêtements c’est vrai, que j’aurais dû y penser avant de partir sur un coup de tête. J’aurais peut-être dû prendre le temps de regarder mes jambes qui présentent au moins une dizaine de centimètres de peau nue. Devant cette humiliation, je décide qu'il vaut mieux ( pour ma réputation aussi !), ne pas divulguer cette capacité de changement d’apparence. Je retourne d’un pas rapide dans ma chambre et retourne devant le miroir. Bon, c’est vrai que mon sourcil droit est légèrement plus bas que le gauche … mais mon nez est parfait ! Et puis, merde !

Je me raccourci, reprenant ma taille normale. Puis, je fais revenir la vraie moi : d’abord la nuque, les joues, les sourcils (le droit reprend sa bonne place), les pommettes, la forme de mes yeux, mes lèvres et ma mâchoire. J’en viens ensuite à mon nez. En le regardant reprendre sa forme normale, je me dis que l’étudiant avait peut-être raison … mais de pas beaucoup ! Vraiment pas beaucoup ! Puis, j'en viens à la couleur de mes yeux. La couleur de mes cheveux. Puis, je termine avec leur longueur. Je suis épuisée. Mais, cela en valait la peine. Je me suis au moins amusée. Bon, dans le processus, je constate que j’avais aussi oublié d’enlever les bleus de mon corps … J’avais certainement des progrès à faire. Mais, cela me réjouie d'une certaine façon.

Avec un dernier effort de motivation, je reprends la direction de l’université. Non pas que j’ai des cours. Mais, je compte faire quelques recherches à la bibliothèque sur quelques plantes. Et puis, j’aurais sûrement le temps de chercher quelques astuces sur le changement d’apparence. Arrivée là-bas, je constate que beaucoup d’étudiants ont eu la même idée que moi. Je me dirige vers la bibliothécaire et lui demande si je peux emprunter quelques ouvrages dont deux ou trois herbiers. Elle disparaît pendant quelques minutes qui me paraissent longues. Elle revient ensuite, les bras vides. « J’ai envoyé deux esclaves vous rechercher ce que vous souhaitez. Ils ne devront pas trop traîner. Je leur ai fait comprendre que vous étiez pressée. » Elle me gratifie d’un sourire, tandis que je la regarde froidement. Je me demande quels sont les sévices qu’elle leur a infligés pour aller récupérer les livres. Quand je les vois arrivés, je comprends qu’elle n’y ait pas allée de main morte. Le premier, un elfe sûrement, a un œil abîmé, tandis que le deuxième, un humain, si mes présomptions sont bonnes, présente des longues marques de brûlures sur le corps. A certains endroits, je peux clairement voir une forme de main constituée de cloques jaunes boursouflées. Je prends les ouvrages qu’ils me tendent difficilement. « Merci »  je siffle à l’attention de la fonctionnaire. J’essaie de contrôler ma rage qui bout en moi. J’ai toujours horreur des êtres qui abusent des humains sans raison … Alors, que je décide de partir de la bibliothèque, mes livres sous le bras, avant de faire une scène, j’entends derrière moi : « Mes cheveux ! Mais dépêchez-vous ! Vous voyez bien qu’ils brûlent ! Vite ! De l’eau ! ». Je ne peux empêcher un large sourire se dessiner sur mon visage.
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Jeu 31 Oct 2019, 10:15


Je dois être plus prudente. Je sens les regards sur moi dans les couloirs, dans les salles de cours lorsque je prends la parole, et sur le chemin des dortoirs … Certains pensent que je serais la prochaine. La prochaine à être exécutée en publique sur la grande place de Amestris. L’exécution de plusieurs nobles par Elias Salvatore n’était pas passée inaperçue et bien que je n’avais fait jusqu’ici aucunement des avances à sa femme, j’avais ces idées extrêmes que certains pouvaient qualifier d’anti-sorciers : moi et mes idéaux pour les humains …

Alors, j’essaie de faire profil bas. De ne pas m’énerver. De ne pas montrer que j’ai la rage au cœur et au corps lorsque je vois un humain se faire tabasser, torturer ou esclavager. J’essaie de ne pas agir face à ce que je trouve totalement aberrant chez nous. N’était-ce pas se rabaisser de faire cela ? Alors que nous avons le pouvoir de faire tellement pire… nous avons le pouvoir d’impacter tellement de vies ! Et nous, nous passons notre temps à écraser quelques petits insectes alors que nous pouvons façonner le monde selon nos envies ! C’est déprimant … Et tellement rageant !

Alors, ce matin, lorsqu’on m’invite à une fête étudiante, je dois dire que je suis presque aux anges … Cela veut dire que mes tentatives pour paraître comme les autres fonctionnent ! Cela veut dire que je suis presque en sécurité … Du moins, c’est comme cela que je me sens ! Le seul point qui m’irrite un peu, c’est que nous devons venir habillé chacun d’une façon différente. J’ai dégoté le chapeau de sorcière -  le truc noir et pointu que tu dois porter sur la tête et qui te donne un air de nunuche - et la robe en dentelle noire, vêtement que j’exècre au plus haut point. Autant dire que j’allais détester cette soirée !

Le reste de la journée est passé à une vitesse ! C’est déplorable comme lorsque l’on n’est pas pressé que quelque chose arrive, elle survient d’autant plus vite. Ainsi, je n’ai pas vu passé le cours de botanique, ni le cours de rune et encore moins le celui des forces occultes. Pourtant, certains de nos professeurs ne sont pas ce que je qualifierais d’envoûtants … Même le déjeuné est passé vite ! Le déjeuné, moment de la journée que je déteste également, car je trouve que c’est une perte de temps. Oui, bien sûr j’ai faim, mais est-ce que ça serait pas plus mal qu’on nous livre notre repas pendant nos cours, afin qu’on avance dans le programme ?

A la fin de la journée, je retourne dans ma chambre. Et me voilà en train d’essayer une énième robe noire que Gauyl m’a prêtée pour ce soir. Soit je me trouve trop potiche, soit trop grosse, ou alors, la robe est trop courte … Sentant la colère arrivée, je déclare forfait et préfère conserver un peu de santé mentale avant d’aller à la soirée. Je décide donc de garder la robe que j’ai actuellement sur la peau. Elle est légèrement trop courte à mon goût, mais toujours moins que d’autres. Je passerais sûrement le reste de la soirée à tirer dessus pour éviter qu’on en voit plus que prévu, mais je pense que cela fera l’affaire.

Pour terminer, je pose sur mes cheveux blonds ce foutu chapeau pointu. Je ne dirais que ça finit ma tenue, mais presque. On dirait que je suis sortie tout droit des contes de Fae que certaines aiment encore lire. Je me trouve assez jolie au final. Peut-être que c’est grâce à tout le maquillage que Gauyl m’a foutu sur les joues, les lèvres et les yeux ... En tout cas, Gauyl adore. Non pas que je lui ai demandé, mais quand je vois sa tête enjouée au-dessus de ses clappements joyeux des mains, je me doute qu’elle me trouve à son goût ! Avant de partir, je grattouille la tête de mon ami chat noir, en insistant entre les deux oreilles. Je sais que c’est ici qu’il préfère les papouilles. Puis je sors de la chambre, accompagnée de Gauyl qui elle, est déguisée en meringue géante blanche. Au final, je ne suis pas si mal tombée avec mon chapeau pointu … L’idée d’imaginer Gauyl être la risée des autres étudiants me rend le cœur léger. Je ne sais pas pourquoi … C’est plus fort que moi.

Nous arrivons un peu en retard. Rien de grave. Et je constate que l’alcool coule déjà à flot. Ah, les soirées étudiantes. On aurait pu penser que les sorciers ferait bon usage de leur sagesse et de leur pouvoir … et bien non, les sorciers sont comme les autres sur ce point : tout aussi pitoyables. Évidemment, pour me fondre dans la masse, je décide de prendre le verre que Gauyl me tend et plonge mes lèvres dedans. C’est assez corsé. Je devrais me limiter à un seul verre … Mais Gauyl m’en ramène déjà un autre. Tant pis, je le regretterais sûrement demain. Le but, ici, est de m’intégrer au maximum, alors si je dois boire un ou deux verres de trop ...

Soudain, je sens un bras s’installer autour de mes épaules. Je préfère regarder qui est l’inconnu avant de choisir si je l’étripe tout de suite ou si j’attends encore un peu. Quand mes yeux tombent sur le visage de Jérémy, je regrette de ne pas avoir mis à exécution la première option dès qu’il ait osé me toucher. Je déteste Jérémy. Depuis cette soirée, il y a déjà quelques années, je ne peux pas le voir, lui et ces sobriquets stupides ! … Et pourtant, c’est comme s’il me poursuivait ce crétin. « Alors mon lapinou des champs ! Tout ce passe comme tu veux ? » me demande-t-il en faisant un clin d’œil. Qu’est-ce que j’aimerais le dépecer là tout de suite ce gros nigaud … Ou alors pour m’amuser un peu, je pourrais lancer la rumeur parmi les étudiants de cette soirée que Jérémy voit la femme de Elias en secret … Avec un peu de chance, ça sera peut-être lui sur la place publique ! Bon, c’est vrai que quand on regarde ce gros bêta, on ne croirait pas un seul instant que la belle Viviane ait pu un jour tomber sous son charme. Nan, je vais devoir réfléchir à une autre solution pour le faire sortir de ma vie…

Je retire son bras de mes épaules en l’attrapant du bout des doigts. Je ne veux pas qu’il se fasse des fausses idées ce débile. « Dégage » lui répondis-je le plus cassant possible. « Tout doux, ma punaise dorée ! Je ne faisais que voir si tout allait bien. » « Tout va bien, tu peux dégager. » finis-je par grogner. Jérémy continue quelques minutes ces bêtises, avant que je finisse par lui attraper les roubignoles fermement : « Quand est-ce que tu vas comprendre qu’on veut pas de toi ! » sifflais-je. Soulagée de le voir partir honteux, je finis pas laisser Gauyl en compagnie d’un jeune sorcier prometteur pour me diriger vers les petits fours. Je crois que les petits fours sont un de mes péchés mignons. C’est beaucoup trop bon, non ? J’en mets un dans ma bouche et en prends une poignée pour la route. Je me retourne et percute Jérémy. Encore lui. « Jérémy, qu’est-ce que tu me veux encore ? » soupirais-je agacée. « Tiens, je t'apporte un verre. J’ai vu que tu avais déjà fini le tien. » Je plisse les yeux, interrogative. « Tu veux m’offrir un verre ? » « J’en ai ramené un aussi pour Gauyl, elle est où ? » me répondit-il en me donnant un verre et en cherchant des yeux la sorcière. « Elle est là-bas. » lui dis-je en acceptant le verre. S’il pouvait partir tout de suite, cela me rendrait heureuse. Qu’il aille embêter Gauyl tiens !

J’attends qu’il s’éloigne pour siroter le verre de Jérémy. A la seconde où mes lèvres touchent le liquide, je sais que quelque chose n’est pas normal. Est-ce que c’est l’odeur, le goût, l’attitude de Jérémy, ou que sais-je … cette boisson est empoisonnée. J’essaie de cracher ce que je peux. Pourtant je sais que cela ne m’avancera pas. J’ai été droguée ! Et par Jérémy en plus ! Si mon regard pouvait le tuer sur place, il le ferai à cet instant. Je me sens différente. Je n’arrive plus à bouger. Je ne peux plus tourner la tête non plus. Seul mes globes oculaires semblent encore répondre à mes attentes. Je vois Jérémy donner le verre à Gauyl. J’ai envie de lui crier de ne pas le prendre, de ne pas le boire. Mais aucun son ne sort de ma bouche et je vois impuissante, Gauyl avaler sa boisson d’un trait. Quelle idiote !

Jérémy, de son côté, semble fier de lui. Le sourire jusqu’aux oreilles, je le voit glisser quelques mots à l’oreille de Gauyl qui va s’asseoir dans un coin de la salle. Puis, le sorcier se dirige vers moi. De son index, il caresse ma joue et mes cheveux. Si je pouvais, je le boufferais ! Puis, il me glisse à l’oreille : « Si tu savais ce que j’ai prévu pour toi, mon lapin des bois ! » Je voudrais fermer les yeux, mais rien ne se passe. J’essaie d’utiliser ma valse destructrice sur lui ainsi que mon pouvoir de feu … là aussi rien ne passe. La potion qu’il m’a fait boire m’a non seulement rendue immobile mais m’a également retirée tout pouvoir magique. Je ne sais pas qui le lui a préparé – parce que c’est une recette bien trop poussée pour ce benêt ! - mais cette personne est vraiment douée. « Tu vois ce cercueil ? » Au loin, il y a en effet un cercueil qui sert de décoration. « Tu vas y rentrer maintenant. » J’ai envie de lui cracher au visage. De toute façon, je ne peux pas bouger d’un pouce. Pourtant, mon corps répond à la demande de Jérémy. Je suis outrée !

Je vois ma main ouvrir la porte du cercueil, mon pied rentré dedans et sans aucun contrôle, je me retrouve dans le cercueil. Jérémy m’a suivi et se trouve à côté de moi, en dehors du cercueil. Il me regarde hilare. « J’espère que tu es bien installée ma peluche en herbe ! Tu vas restée ici, toute la nuit. Par contre, je vais te laisser une mission mon hérisson des blés ! » Malgré moi, mon cœur se serre. J’ai peur de ce qu’il va m’obliger à faire. « Rien de bien méchant, ne t’inquiète pas mon poulet des îles ! Juste : toutes les trente minutes, tu devras sortir du cercueil et allait servir avec les esclaves et ton amie Gauyl pendant quelques minutes. Puis tu reviendras ici, et ainsi de suite toutes les demi-heures. » Je ne sais pas pendant combien de temps la potion allait faire effet, mais il allait le regretter ! Tout ça, simplement parce que j’avais attrapée ses bijoux de famille ? C’était un peu démesuré non ? Alors que me mettre dans cette position toute la soirée … d’être considérée comme une esclave ! Pouah ! Jérémy n’avait pas compris à qui il avait à faire ! Non seulement j’allais me venger ! Mais, cela serait définitif !
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Ven 01 Nov 2019, 16:15


La potion avait perdu son effet assez vite finalement. Pourtant, j’étais toujours aussi remontée envers Jérémy. Le fait qu’il m’ait obligée à jouer l’esclave durant cette soirée auprès de mes camarades et potentiellement futurs collègues me mettait les nerfs en pelote. J’allais le briser ! Comment avait-il osé s’en prendre à moi !

J’étais rentrée dans ma chambre sans prendre le temps d’attendre Gauyl qui se remettait difficilement des effets de la drogue. Elle avait semblé l’avoir assez mal vécu … Tout du moins, son estomac ne l’avait pas suivi. Alors toutes les demi-heures, au lieu d’être esclavagée, elle vomissait ses tripes à côté du buffet. Au moins, elle n’avait pas eu l’humiliation de devoir servir …

Une fois dans ma chambre, j’avais passé le reste de la soirée à réfléchir à un plan pour châtier Jérémy. J’avais retiré ma robe en dentelle en la déchirant à moitié, de rage. Tant pis pour Gauyl. Je lui en rachèterais une autre si besoin. Et puis, de toute façon, je m’en fous.

J’avais ensuite pris un bain d’eau presque glacée. J’avais voulu restée éveillée pour trouver la meilleure solution pour le punir. Seulement, j’avais beau eu tourner en boucle mes idées, aucune ne me semblait suffisante pour assouvir ma soif de vengeance.

Je n’avais pas dormi cette nuit. Alors ce matin, autant dire que je suis loin d’être de bonne humeur. Au petit-déjeuner, je crache à moitié mon bol de lait sur le crâne de mon voisin qui m’a regardé un peu trop longtemps à mon goût. « Qu’est-ce que t’as ? » lançais-je juste avant de me retourner et quitter la salle, furibonde, sans lui laisser le temps de répondre. Dans les couloirs, je fulmine. Je n’ai pas la patience d’attendre les cours. Je veux juste trouver l’idée ! Celle qui me débarrassera de Jérémy. Pourtant, rien de vient.

Je m’installe dans la salle de potion pour suivre le premier cours de la journée. Je n’ai pas goût à écouter le professeur parler des vertus de la menthe sauvage et de son influence lorsqu’on la mélange avec du sang de fae et un peu de poussière provenant de la terre mystérieuse. Je reste perdue dans mes pensées, le visage entre les mains. J’ai la rage. J’aimerais que d’un claquement de doigt, ce satané Jérémy explose. J’aimerais voir ses boyaux, son cerveau et ses organes en miettes, étalés sur le plafond, les murs et le sol. Pourtant, cette mort serait bien trop douce pour lui. Non, il fallait quelque chose de plus insidieux … quelque chose de plus cruel et de plus lent … Oui, Jérémy allait regretter son geste. J’allais le dépecer ! Lui retirer, morceau par morceau, chaque centimètre de peau. J’agirai méthodiquement pour qu’il souffre en le gardant en vie le plus longtemps possible.

A la pause, je me rends à la bibliothèque et me dirige vers les rangs des ouvrages d’anatomie. Je choisi un atlas de dissection et un autre sur les plus célèbres tortures à travers le monde. Je commence à les feuilleter mais l'heure de la reprise arrive rapidement. Je les fourre donc dans ma besace et me rends au prochain cours qui se trouve être une leçon de perfectionnement de tracé de runes. Je vais m’ennuyer, c’est certain. Je n’ai pas attendu pour apprendre à parfaire ma technique de tracés des traits runiques. En entrant dans la salle, j’attrape donc les feuilles cartonnées et les pochoirs proposés. Je m’installe au fond de la classe, et trace avec ma plume et mon encre, les runes demandées d’un geste habile et assuré. Puis, pour être certaine d’être tranquille jusqu’à la fin du cours, je refais les mêmes runes avec un pinceau d’un côté et avec mon index directement de l’autre. Cela ne me prend pas plus de cinq minutes, j’ai donc tout le reste du cours pour lire les livres empruntés . Mon objectif premier est de me faire une idée de la façon qu’il faut procéder pour disséquer quelqu’un dans un premier temps. Si j’arrive à trouver toutes les informations voulues, je chercherais ensuite comment faire la même chose avec une personne vivante. Je suppose que cela ne doit pas être vraiment différent, … mais dans le doute !

Je prends le temps de détailler chaque insertion de muscles sur l’atlas. Je n’aurais jamais pensé qu’il y en avait autant. Lorsque je regarde plus précisément la conformation de certains, je me dis que pour faire mal correctement, le mieux serait de trancher dans les muscles à plusieurs chefs. Juste à l’endroit où ils se rejoignent. Il n’y a pas, semblerait-il, d’insertion nerveuse, mais c’est un repli musculaire qui me plaît bien. Ensuite, il y a les ligaments … Aah, les ligaments. Dans le livres des tortures célèbres, il y en a tout un paragraphe sur eux. J’adore les ligaments. Franchement, c’est l’outil parfait pour faire délicieusement mal, sans tuer la personne ! Une petite pression, un petit pincement, une petite raclure avec un petit couteau, et hop ! Rien que d’y penser, j’ai les dents qui grincent ! Le plus compliqué, c’est de découper la peau et les tissus au-dessus sans sectionner d’artères ou de veines … Il va falloir s’exercer … Sur quoi, pourrais-je m’entrainer ? C’est, évidemment hors de question, que j’utilise les esclaves pour ce point : humains ou autres. Et je ne me vois pas maltraiter un animal sans défense … Tant pis. Pas d’entraînement. On sautera directement dans le grand bain. De toute façon, s’il meure pendant mon « épluchage », est-ce que c’était si grave ? C’était le but au final … alors un peu plus tôt ou plus tard, ça ne changeait pas grand-chose.

Le cours de rune est passée beaucoup plus vite que je ne le pensais. Je me retrouve donc dans la file pour atteindre le buffet du déjeuner. Alors que je me demande par quels moyens j’allais faire en sorte de piéger Jérémy pour qu’il vienne de lui-même entre mes couteaux, je le vois au loin qui entre dans la salle. Je sens alors des vagues de chaleur remontaient vers mon cœur. Il faut que je me contrôle. Cela ne servirait à rien d’exploser de rage – et en feu – ici. En plus, cela voudrait dire qu’il est beaucoup plus maître de ses émotions que moi, et ça, je ne peux pas me le permettre ! Jérémy n’est en rien meilleur que moi ! C’est inconcevable !

Je décide, en conséquence, de passer outre le déjeuner et pars avant que le sorcier ne m’ait vu. Je me réfugie dans un recoin sombre de la bibliothèque où je continue mes recherches sanglantes sous l’œil curieux de quelques chauve-souris. Combien de fois m’ont-elles vu dans cette loge, travailler mes cours, écrivant des dissertations ou apprenant par cœur des recettes de potions ? Par leur présence, elles sont devenues mes amies. Je sais que je les regretterais lorsque je partirais d’ici. Parce qu’il faudra bien que je parte. Que je trouve ma place dans la société … Mais avant tout cela, j’ai un problème à régler, et il s’appelle Jérémy. Mon plan commence à se mettre en place et cela me plaît. Je dirais même plus que cela me galvanise. Ce n’est pas facile de créer un projet de meurtre parfait … cependant, j’ai des papillons dans le ventre rien qu’à l’idée de mettre tout cela à exécution. Lorsque j’y pense, j’ai ce sentiment de pouvoir, de contrôle, qui m’assaille … et j’adore cela !

Finalement, je sèche les cours de l’après-midi pour peaufiner correctement mon chef d’œuvre. Je finis ensuite dans la chambre de Gauyl que je persuade, sans trop de mal, de m’aider. Je ne lui révèle rien de scabreux ou pouvant me porter préjudice : ainsi, je ne lui révèle pas que la personne que je veux piéger est Jérémy, ni que je compte le tuer. Je ne veux pas laisser de pistes qui pourraient remonter jusqu’à moi. Je tiens trop à la vie pour cela. Je l’embrouille en lui demandant de faire passer une lettre à Sacha Mcgregor. Cette dernière lira donc la missive et préviendra Simon Mathieu qui lui-même ayant reçu une menace la semaine dernière, aura tellement peur qu’il ira voir Kévin Fang, qui ira parler à Gwendoline Gooufle et ainsi de suite jusqu’à Jérémy. Je sais qu’il y a des failles dans cette chaîne humaine, mais je dois prendre ce risque. Au pire, cela ne fonctionnera pas et je changerais mon fusil d’épaule. Quoiqu’il en soit, je passerais à côté de Jérémy à ce moment-là, et bête comme il est, il viendra me voir … Alors, je l’entraînerais dans la maison de Akira et là … tout sera prêt. J’ai débarrassé la table de la cuisine et ait mis une toile en tissu imperméable pour rendre le nettoyage plus facile. Mes petits poignards sont aussi prêt à l’emploi. J’ai hâte.

Quelques heures plus tard, mon plan a fonctionné comme sur des roulettes ! J’accompagne Jérémy jusqu’à chez moi. Arrivés dans la cuisine, j’utilise une poêle pour l’assommer. J’avoue que je n’avais pas pensé à ce détail. Mais au final, Jérémy est ligoté avec ma guirlande sur la table de la cuisine. Je suis ravie !

Pour le plaisir, je pique la peau de Jérémy avec mes poignard affûtés pour l’occasion. Je vois le sang perler et cela me rempli de joie. Lorsque je lui pique la plante des pieds, Jérémy se réveille. Je lui ai fait boire dans son sommeil quelques gouttes d’une potion le rendant aphone. Ainsi, il peut crier s’il le veut … personne ne l’entendra. Haha ! Alors on fait moins le malin, gros débile ?

Il essaie de se débattre en tirant sur les liens, mais cela ne fait que le blesser d’avantage. Je ne dis pas un mot. A quoi cela servira ? Je dois rester concentrée. J’ouvre l’atlas d’anatomie à côté des mes « ustensiles » et suit du doigt quelques muscles que j’ai envie de découvrir. Ensuite, je prends un couteau et commence mon travail.

C’est beaucoup plus difficile que ce que j’avais prévu. Jérémy n’arrête pas de bouger et mes découpes sont donc loin d’être aussi nettes que je l’espérais. Tant pis, je ferais mieux la prochaine fois. Jérémy s’est déjà évanoui plusieurs fois. Cela me fait rire. Je jubile également à chaque fois qu’il se réveille et qu’il voit mon visage que j’aime lui présenter au plus près de lui à son réveil. Toutefois, je suis déçue, je n’ai pas encore réussi à découvrir convenable un ligament. A chaque fois, je coupe trop loin et finit pas le sectionner. Mais, voyant la réaction de Jérémy lorsque cela se produit, je suppose que cela lui fait un mal de chien … J’aimerais, cependant savoir s'il réagirait de la même façon si je grattouillais sur un ligament non lésé avec mon ongle. Je devrais sûrement essayer cette technique sur quelqu’un d’autre, parce que je sens que Jérémy ne va pas durer encore très longtemps. Il s’évanouit de plus en plus tôt, de grosses gouttes de sueurs perlent sur son front … sans parler des litres de sang qui sèchent sur la toile de la table et dans les seaux que j’ai dû mettre en dessous pour gérer le flux sanguin. Encore une chose que je n’avais pas prévu. J’ai travaillé comme un vrai cochon … mais cela en valait la peine. C’est toujours sympathique de mettre à profit ses connaissances théoriques dans la pratique … et la pratique permet de mieux comprendre la théorie, donc … c’est parfait !

Au bout d’une troisième heure de charcutage, je commence à me lasser. Jérémy a tenu le coup finalement. Mais maintenant, je passe au niveau suivant. Avec un petit coutelet, je retire les muscles qui se trouvent au-dessus de sa cage thoracique. Jérémy est inconscient, mais pour cette fois-ci, je lui pardonne. Avec ma valse destructrice, j’arrive à faire fondre l’os. C’est vraiment magnifique. Même l’odeur me plaît. En dessous, je vois son cœur battre. Est-ce normal qu’il batte si vite ? Ou était-ce à cause de moi ? Le fait de potentiellement impacter la fréquence cardiaque de quelqu’un me rend euphorique. J’hésite sur la marche à suivre maintenant … Dois-je utiliser mes pouvoirs ? Mon feu ? Ma valse destructrice ? Comment réagira son cœur en se sentant brûler ou fondre ? Ou alors dois-je utiliser un poignard ? Non, cela serait bien trop facile … Ou alors ...

Une idée me traverse l’esprit … Qu’est-ce que l’on ressent lorsque l’on tient le cœur de quelqu’un entre ses mains ? Pour avoir la réponse, je plonge mon bras dans son thorax ouvert et agrippe son cœur. C’est étrange. C’est chaud et visqueux. Et ça bouge.

Je jette un coup d’œil vers le visage de Jérémy. On dirait presque qu’il dort paisiblement.

Cependant, toute bonne chose à une fin. Alors, doucement, je serre son cœur entre mes doigts. Le visage de Jérémy se crispe. Il ouvre les yeux vivement. Il émet une sorte de hoquet. Puis c’est la fin. Je retire ma main de son corps. Elle est pleine de sang. Cela me plaît étrangement. Je l’avais prévenu qu’il allait le regretter … non ? Aurais-je oublié ? Qu'importe. De toute façon, il l’avait mérité.
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