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 [Q] Un, deux, trois... soleil ! | Solo

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Min Shào
~ Orine ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 291
◈ YinYanisé(e) le : 25/03/2022
◈ Âme(s) Soeur(s) : Elle m'attend quelque part.
Min Shào
Ven 06 Mai 2022, 23:05


Image par Chen Chen
Un, deux, trois... soleil !
Suite du Plus grand Voyage de tous les Voyages.



Objectif : Apprendre correctement une leçon de mathématiques.

Min faisait un très beau rêve. Une femme à la chevelure blonde comme le soleil lui souriait en lui prenant la main. Les propos qu’ils échangeaient étaient inintelligibles, mais l’émotion était là : il était amoureux, et elle aussi. Ils étaient à l’unisson. Rien d’autre n’importait : son visage, son sourire, c’était la seule vision qu’il avait. Soudain, sa voix se fit entendre tel un écho de plus en plus proche. « Min… Min ! Min ! » Mais… il connaissait cette voix sèche, et ce n’était pas celle qu’il voulait entendre…

Quand il ouvrit les yeux, les traits tirés de sa tante Ting remplaçaient la beauté irréelle de son Aisuru rêvée. *Par pitié, renvoyez-moi dans le monde des rêves…* Min grogna et se recroquevilla sous ses draps. Mais Ting l’arracha au confort de son lit en tirant les draps, une sensation de froid mordant son corps.  « Une longue journée nous attend, Min. Le petit-déjeuner est prêt. » Elle accompagna ses mots d’un geste indiquant le salon puis montra du doigt une pile de vêtements parfaitement pliés. « Ici, tu t’habilleras en hanfu aux couleurs de la famille Shào : bleu pastel et beige. J’en ai commandé spécialement pour toi. Ils devraient parfaitement convenir à tes mesures si ta tante Mei m’a donnée les bonnes informations, mais si ce n’est pas le cas, nous irons les faire ajuster chez les Cai, au bout de la rue. Mais avant cela, tu auras ton premier cours de mathématiques. Mei m'a informée que c'était l'une de tes lacunes principales. Nous allons remédier à cela. Negi San est très respecté dans son domaine [...] »

Elle parlait, mais tout ce qu’il entendait était un maelstrom d’informations ennuyantes. Ting manquait cruellement d’imagination. « Oui, tante Ting », répondit-il en réprimant un soupir. Elle se stoppa net et le regarda, en comprenant bien qu’il avait écouté la moitié de sa tirade. « Hanfu. » Elle pointa les vêtements. « Petit déjeuner. » L’Orine tourna les talons, les manches de son hanfu accompagnant gracieusement ses mouvements. Ting avait un talent pour être élégante dans toute situation, c’était certain. Min se dit que s’il la réveillait en pleine nuit, il la trouverait allongée dans une position digne d’un modèle de peinture. Si seulement elle pouvait enlever cette couche affreuse de sévérité sur son visage...

L’Orine résista à l’envie de ramener les draps encore chauds sur son corps et se leva en se frottant les yeux. Les grasses matinées à Takao lui manquaient. Chez Ting, tout semblait chronométré, comme si elle avait un sablier dans la tête, et il haïssait cela. Mais telle était sa vie, désormais. Min déplia ses vêtements et les enfila soigneusement, en prenant soin de ne faire aucun pli, puis descendit prendre son repas. Sur la table, le thé était servi à température idéale, placé à côté d’un bol de riz et d’une omelette au sésame. Ses nièces avaient déjà terminé leur repas et étaient parties à leur cours d’étiquette. Il écouta les oiseaux en mangeant son repas à petites bouchées. Ici, leurs chants étaient différents, comme un autre langage. C’était la musique de Maëlith. Sa nouvelle ritournelle.

« Min. » Arraché à ses contemplations, l’interlocuteur se tourna vers sa tante, prêt à écouter comme un élève attentif. Il posa ses baguettes après n’avoir épargné aucun grain de riz. « Te souviens-tu d’où se situe Negi San ? » Le temps de rassembler ses souvenirs, Min hocha la tête et termina sa bouchée. « Sur le chemin des Cerisiers, à l’Est de la Cour des Joyaux. » Sa tante tiqua en remarquant qu’il continuait à utiliser ses propres nomenclatures pour indiquer les points de repère de la ville, mais se garda de lui faire la remarque une nouvelle fois. « Bien. Tu peux y aller. Je vais écrire à ta mère et à Mei pour leur informer de ton arrivée. N’oublie pas de ramener le bol de miso sur le retour. » Min la soupçonnait d’inventer des corvées juste pour le soumettre à des sortes de tests. Le bol d'une voisine, le mouchoir oublié chez l’autre… il avait l’impression d’être son domestique, parfois. « Bien, tante Ting. »

Min se leva et s’inclina cérémonieusement. Il alla prendre ses outils sur le secrétaire du salon puis sortit dans l’air frais du matin. Cette sensation lui hérissa les cheveux. *Allez, marchons vite pour nous réchauffer.* Min s’en alla vers la Cour des Joyaux en trottinant. Chaque fois qu’il sortait du jardin, une sensation inédite de pure liberté l’envahissait. Elle faisait accélérer son rythme cardiaque et décuplait son imagination. A ce moment précis, rien ni personne ne pouvait lui empêcher d’aller où il voulait. Et où qu’il aille, Min s’avancerait vers l’inconnu, comme des aventuriers se frayent un chemin dans une jungle ancestrale pour trouver un trésor caché par les Dieux. La découverte était son seul trésor à lui, mais il n’en demandait pas plus.

Min brûlait d’explorer tous les recoins de la cité merveilleuse, mais il devait tout de même arriver à une destination précise pour éviter le terrible courroux de sa geôlière... enfin, Tante. L’Orine atteint la Cour des Joyaux puis, en se repérant avec le soleil qui commençait son ascension vers le zénith, il se dirigea vers l’Ouest. Il reconnut instantanément les Cerisiers. Negi Sensei se trouvait dans une petite maison nichée entre deux grandes bâtisses, et il la reconnut instantanément. *Courage, Min… tu as vécu pire*, pensa-t-il en marquant une pause devant sa maison. Sa porte coulissante était fermée, mais il percevait du mouvement derrière la transparence du tissu. *Allez, allez. Prends une grande inspiration.* Min s’exécuta puis signala sa présence en secouant doucement les carillons accrochés à côté de sa porte. Il envisagea de se retourner et partir au courant, comme il le faisait parfois quand il était petit, mais ce n’était évidemment pas une option décente. Il ne pouvait plus revenir en arrière.


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Min Shào
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Min Shào
Sam 14 Mai 2022, 17:56


Image par Zhou Chuan

« Entrez… Min Shào, c’est bien cela ? » « Vous avez bon ! Le seul et l'unique. Enchanté », répondit Min en faisant une courbette. Les cheveux grisonnants du professeur se hérissèrent au contact de l’air frais matinal. Ce dernier lui intima d’entrer et de fermer la porte. L’Orine s’exécuta docilement puis suivit les instructions silencieuses du Professeur. Il remarqua un encens qui venait certainement d’être allumé. Il lui semblait qu’il avait des propriétés magiques puisqu’en humant sa fumée, un nuage de nervosité s’évapora. « Bien, Min. Nous allons nous voir quelques semaines ; plus, si votre progression l'impose. Alors... votre tante m’a indiquée que vous vous étiez arrêté aux équations. » Equations, théorèmes, probabilités… il avait en réalité tout vu, mais aussi tout oublié. Alors il se contenta de hocher la tête. « Bien, commençons. Une équation est une relation, en général une égalité, contenant une ou plusieurs variables. » Rien qu’à ses mots, Min avait envie de s’endormir pour partir divaguer dans ses rêves. Les mathématiques, c’était la mort de l’imagination.

« Quelle est la valeur de l’inconnue, ici ? » Une craie avait formé une courte équation sous l’impulsion magique du Professeur. « C’est… cinq. » Ce dernier trahit un léger sourire. « Pourquoi ? » En réalité, Min n’était pas si certain de sa réponse, mais son sourire lui avait donné un indice. « Car les étoiles en ont décidé ! Une constellation m’est apparue en rêve pour m’indiquer la réponse cette nuit. » L’Orine pouffa, fier de sa réponse enjolivée, et imagina à quoi pouvait ressembler ce chiffre dessiné dans le ciel. « Ce n’est pas le moment pour des enfantillages. Un résultat n’a aucune valeur sans sa démonstration. Il me faut entrevoir le chemin de votre réflexion pour décider de la justesse de votre réponse. » Min se raidit en face d’une telle froideur. « Car j’additionne le 8 au 2 multiplié par l’inconnue par rapport à la réponse pour trouver le chiffre manquant… » Et tout en expliquant, il se rendit compte que cela ne fonctionnait pas. « Ou alors. Ce sont les étoiles qui me l’ont susurré », esquiva-t-il.

Il mordilla son crayon comme pour se protéger de la réaction de son Professeur. Mais il ne parut nullement agacé. « Ce n’est pas cela. Vous réfléchissez à l’envers ; pour trouver l’inconnue, il faut l’isoler de l’équation, et ainsi passer les éléments connus du côté du résultat afin de le changer en conséquence. Vous voyez ? » Et à mesure qu’il l’expliquait, la craie transformait l’équation sur plusieurs lignes. « Pouvez-vous me dire quelle est la dernière étape ? » Min tenta de se concentrer pour relire chaque ligne, mais il était constamment distrait par quelque élément. Le bout de cendre tombant sur le support à encens. La moustache du Professeur vibrant avec sa respiration. Tout était plus intéressant que ces chiffres implacables. « Mais… pourquoi l’inconnu devrait-il être toujours démasqué ? Ne peut-il pas rester caché ? Que deviendrait une civilisation sans mystère ? Où serait la poésie, quelle place l'art aurait-il ? » « Mnph. » Les poils de sa moustache furent violemment secoués par le soupir de son interlocuteur. En voilà un autre qui n’allait pas faire long feu avec Min.

« C’est en dévoilant les inconnues que nous parvenons à mieux comprendre le monde qui nous entoure. Ce qui nous différencie des animaux, c’est notamment notre capacité à manier notre environnement. Et pour le manier, ne faut-il pas le comprendre ? » Min fit la moue. « Savoir compter, c’est important. Mais pourquoi aller si loin dans la découverte des mystères du monde ? ça ne laisse pas beaucoup de place à l’imagination. Et puis, il y a les mathématiciens comme vous pour ça. Moi, j’aime garder une part de secret. » Ce dernier le toisa du regard et soupesa sa réponse. « Préférez-vous que je vous apprenne avec des objets ? » Et, au lieu de chiffres, il afficha des groupes de fraises dans l’équation. « Ne devrait-il pas y avoir un peu de sucre avec cela ? Plein de fraises toutes seules, c’est un peu triste. »  « Mnph. » Min tentait par tous les moyens de chasser l’ennui, et cela ne plaisait pas à Monsieur Negi. Cette fois, ce dernier s’assit devant lui et ne dit rien pendant quelques secondes. Puis, il parut se résigner d’un seul coup.

« Venez avec moi pour la suite de la leçon. » Ce dernier se releva et claqua des doigts. En réponse, un petit Töh-Taureau blanc sortit d’une chambre et les rejoignit. Sa fourrure paraissait aussi douce que des nuages. « Je vous présente Tofu. Il va nous accompagner. » La petite créature lui adressa un signe de la patte et sauta sur la main du Professeur, qui le plaça sur son épaule. *Il est quand même élégant, cet homme. Pour un scientifique.* « Enchanté, Tofu ! Tu es très mignon. Où allons-nous, Negi-Sensei ? » Professeur Negi se contenta de lui adresser un sourire énigmatique puis lui indiqua de sortir du salon. L’Orine le suivit, sa curiosité piquée. Allait-il lui faire une leçon philosophique dans une forêt ? Ou pire, le ramener chez sa tante ? Un million de questions bouillonnait dans son esprit alors qu’il traversait la Cour des Joyaux en direction d'un quartier qu'il ne connaissait pas.

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Min Shào
Dim 05 Juin 2022, 19:57


Image par Florian Guibert

Le Professeur et Min traversèrent des rues de plus en plus sauvages. Les maisons se faisaient rares, la place étant prise par une végétation luxuriante. Des fleurs de toutes les couleurs jonchaient les chemins et la rosée du matin éclaboussait sur les chaussures de Min. Ce dernier s’efforça de cacher ses frissons, mais serrait les dents quand la brise traversait le bouclier naturel que constituait le feuillage des bois. Des questions tournaient dans son esprit, mais il sentait que ce dernier ne serait pas d’humeur à y répondre : il l’emmenait pour lui faire une démonstration. Autrement dit, son rôle serait seulement d’écouter.

Enfin, Negi Sensei cessa de marcher en ligne droite et bifurqua pour passer entre deux maisons spacieuses. Celle de droite attira son regard ; au lieu de suivre l’architecture si particulière au peuple des Orines, elle se formait d’un bloc de pierre flanqué de deux tours qui faisaient penser à un château de légende. *Le genre de château à abriter un dragon ancestral…* pensa-t-il en laissant son imagination tisser une toile d’histoires palpitantes. « Nous y sommes presque », annonça soudainement le Professeur. Les images de dragons d’écailles de feu s’évaporèrent alors que Min se reconcentra sur la tâche en cours.

Le duo arriva devant une haie. Devant l’air interrogateur de son élève, le Professeur eut un sourire curieux et, d’un geste, força les branchages à se tordre pour former un passage. La curiosité de Min était piquée : il avait l’impression d’être entraîné dans un monde parallèle. Et quand il passa l’entrebâillement des haies, il se tint face à un petit espace vert carré, encadré par les grandes haies. C’était un véritable jardin secret. Et à l’intérieur, des Töh Taureaux vaquaient à leurs occupations. Certains se reposaient sur des nids, alors que d’autres semblaient préparer un repas. Et au centre, une cabane trônait, perchée sur un ensemble complexe d’embranchements. Il n’avait jamais vu des Töh Taureaux aussi organisés, et sa surprise était d’autant plus grande qu’il ne s’était pas attendu à voir autant de ces créatures hors de Lua Eyael.

« Voici la famille Graine », déclara le Professeur en faisant un grand geste du bras. En réponse, Tofu émit un cri de joie et sautilla de l’épaule à son bras, jusqu’à sauter sur un parterre de pissenlits. En atterrissant, les pétales s’envolèrent et furent emportées par le vent. « Oh ! Enchanté de vous rencontrer. Votre logis semble fort paisible. » Il s’inclina et s’accroupit pour les observer de plus près. « Quelque chose vous saute aux yeux ? » La question de Negi Sensei sonnait comme un test. « Vous avez construit cela pour eux ? » Le sourire grandissant de ce dernier lui indiqua qu’il avait donné une réponse satisfaisante. Enfin une victoire…

« Moi ? Oh, non. Je n’ai fait que leur donner l’outil principal. Ce sont eux qui ont créé ce paradis, avec leurs petites pattes. » Il se tourna vers la cabane, en détaillant du regard les cannes à pêche posées sur les planches de l’entrée. « C’est Tofu qui en est à l’origine. Il a tout organisé. » Comment ? Cette boule de poils ? « Voyez-vous, j’ai commencé par lui apprendre les additions. Et puis les divisions. Et en apprenant ainsi la gymnastique de l’esprit, il a commencé à comprendre tout un univers qu’il ne pouvait alors pas appréhender. » Min jeta un regard à Tofu. Les deux amis étaient visiblement en train de s’échanger des paroles par télépathie. Ce Professeur avait bien des talents dans son arsenal ! Mais comment les mathématiques à elles seules auraient pu autant changer Tofu ? Il avait du mal à y croire. « Alors, oui. Vous, vous savez déjà compter. Vous connaissez les mécanismes de base. Mais la portée de l’esprit peut, elle aussi, s’étendre. Pourquoi ne voudriez-vous pas chercher vos limites ?  » Min était dubitatif, mais ce qu’il ajouta termina de le convaincre :

« Et si la portée de votre esprit se retrouve plus étriquée que celle de votre Aisuru ? Comment être certain de vous en montrer digne ? » Min baissa la tête. Evidemment qu’il le voulait. Ce désir lui déchirait le cœur. Et chaque échec ajoutait un poids sur ses épaules, si lourd qu’il se sentait s’écraser dessous. Un sentiment de solitude l’envahit. Ses yeux devinrent chauds. Mais soudain, toutes ces sensations s’envolèrent comme les pissenlits. Negi Sensei avait posé sa main sur son épaule et chassé ses démons. Et comme le rayon de soleil qui perce les nuages menaçants après l’orage, une lueur d’espoir s’imposa doucement à lui. « Pouvons-nous retourner en cours ? »

Mots : 743

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Min Shào
Jeu 09 Juin 2022, 18:52


Image de Ting Shào par Bart

Très chère Ting,

Quel élève intéressant que celui que tu m’as envoyé… tu t’en doutais, je te le confirme : je vais réserver ce créneau toute la saison pour donner des cours à Min Shào. Vois-tu, il est comme une chenille : il rampe et s’émerveille du monde qui l’entoure, mais il ne souhaite pas voler. Pourtant, c’est bien ce qu’il va devoir faire.

Cela va prendre du temps, mais sois rassurée. Min a du potentiel. Il est intelligent et vivace… quand il en a l’envie. Et c’est bien là toute la problématique. Il ne s’intéresse guère à la science, mais comme tu le sais, je ne me refuse pas de défis, au contraire. Il me semble avoir déjà mieux compris son utilité après notre premier cours. J’ai dû utiliser la même technique que pour mes très jeunes élèves, et cela a porté ses fruits… ou plutôt, ses premiers bourgeons.

Min comprend que s’améliorer en sciences en va de ses intérêts à lui. Maintenant, le défi sera de rendre la discipline non plus seulement utile, mais aussi amusante. Ce sera le déclic qui pourrait lui permettre de commencer sa mue et, peut-être, entamer sa transformation en beau papillon.


Negi-san.


*

Ting replia le papier et retint de pousser un soupir. Son sourire était imperturbable, comme une muraille protège de la tempête. Cette lettre avait à la fois endormi et ravivé ses inquiétudes sur son nouveau protégé. Negi mentionnait son potentiel… mais n’était-ce pas ce que tout professeur mettait en exergue quand il n’y avait rien d’autre à retenir ? A quel point était-ce une politesse ?

L’Orine balaya ses doutes en s'apercevant que Min la surveillait du coin du retard, l’air visiblement inquiet. Relayer une lettre de son Professeur n’était jamais bon signe. Et malheureusement pour lui, elle n’était pas du genre à gommer la vérité juste pour taire les angoisses de ses proches ; elle estimait que c’était leur mettre des bâtons dans les roues plutôt que de leur rendre service.. « Bon. Min, tu m’écoutes ? » Elle fit mine de ne pas avoir remarqué ses regards de biais. « Il va falloir passer toute la saison de Jeriel avec le Professeur Negi. Alors j’espère que tu l’apprécies ; si ce n’est pas le cas, il faudra bien que tu trouves un moyen de le faire ! »

Devant la mine abattue de la jeune Orine, Ting sentit tout de même une pointe de pitié assombrir son humeur. Et soudain, elle comprit l’ampleur du défi qui se tenait devant lui. Il était seul, aujourd’hui, arraché à sa terre d’enfance, et tout cela pour affronter ses plus grandes faiblesses. Il avait aussi besoin d’un élément de motivation positif… certainement. Ses filles et nièces lui apportaient déjà une dose de bonheur, mais il lui faudrait plus que cela.

« D’ailleurs, en parlant de saisons… une idée m’est venue, récemment. » « Ah oui ?! Dis-moi tout, tante Ting ! » s’exclama Min. Toute trace de sa morosité s’était évaporée en une fraction de seconde, à la plus grande surprise de Ting. « Tu me parlais de ton envie de voyages récemment, quand tu mentionnais la Cité évoluée des Réprouvés. Que dirais-tu de passer un marché ? » Sa curiosité était définitivement piquée. « Oh, nous pourrons réellement y aller ? Il faudra que j’envoie une lettre à Xaëlan ! Oh, merci, tante Ting ! » Cette dernière ne put réprimer un léger rire. « Calme tes ardeurs, veux-tu ? Je ne t’ai pas dit que nous irions. En revanche… » elle marqua un instant de silence en terminant de dépoussiérer le salon. « Si tu le mérites, nous irons voir ta mère à Melohorë. N’as-tu jamais rêvé de fouler la terre des Elfes ? Si le Professeur Negi me partage des bons résultats d’ici la fin de la saison, nous t’y emmènerons. »

Le regard de Min s’illumina en un seul instant. « Mais bien sûr ! » s’écria-t-il en manquant de faire tomber le vase qu’il nettoyait. « Toute une saison pour avoir de bons résultats en mathématiques ? Enfin, j’en suis complètement capable, tante Ting ! Prépare ton baluchon ! » Ce dernier reposa le vase en se concentrant sur l’objet fragile et, une fois posé, arrêta de tenir en place. Il sautilla en allant dans le jardin. « Ya ! Rainie ! » Il appela l’une de ses nièces qui était en train de s’entraîner au combat. « Tu devineras jamais ! » Un vent de nervosité s’empara de Ting alors qu’elle le regardait partager son enthousiasme débordant à sa fratrie. Y était-elle allée trop fort ? Et s’il ne pouvait tout simplement pas atteindre les résultats voulus ? … oh, peut-être qu’il aurait déjà oublié cette histoire le lendemain. Sa tête était tellement pleine d’histoires qu’il finirait très certainement par laisser cette conversation tomber dans l’oubli.

Elle se trompait.


Mots : 781

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