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 [Événement] - L'orgie

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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Jun Taiji
Mer 10 Juil 2019, 14:15


L'orgie



Leurs ombres se profilèrent sur le sol. La Dame Rouge était entourée de Démones aussi sensuelles qu’empoisonnées. Elle leur fit un signe de tête d’un air entendu et continua sa route, un petit sourire satisfait sur les lèvres. Sa longue chevelure de feu descendait jusqu’à ses reins. Elles étaient cinq et portaient très peu de tissu. Pour autant, impossible de voir le plus intéressant, comme flouté. C’était ça, aussi, savoir se faire désirer.

Cela faisait quelques lunes qu’elle préparait cette sortie. Elle n’était pas seule et, à vrai dire, elle avait mobilisé tous les Démons qui étaient sous ses ordres, ceux qui avaient opté pour semer la Luxure, ceux qui étaient responsables de la déchéance des Anges jadis, qui les poussaient à s’enfoncer dans le Péché pour des lèvres pulpeuses ou humides, pour une poitrine à se damner ou la perspective de sensations inoubliables. Alors, comme elle s’ennuyait un peu, elle avait décidé de passer à l’action et de rappeler au monde que Démon ne rimait pas qu’avec génocide. C’était occulter les autres possibilités qu’offraient le peuple auquel elle appartenait. Ils étaient des Vils, de ceux qui murmurent à l’oreille du frère que sa sœur est décidément trop belle pour continuer à ne pas la toucher, de ceux qui susurrent à la femme que cet homme, là-bas, est bien plus attirant que son mari. Aria ne subissait pas les Péchés et là était la différence majeure entre Démons et Déchus. Les premiers les contrôlaient et les faisaient subir. Les seconds les subissaient avant d’être capables de s’en détacher. Aujourd’hui, la Taiji avait décidé de repeupler le monde, de faire sombrer la populace de toutes les grandes villes à sa portée ainsi que celle des villages de moyenne et petite taille dans la décadence. Oh oui, elle fomentait depuis quelques temps la plus grosse orgie que les Terres du Yin et du Yang n’aient jamais connue, un scandale, certes, non mortel mais qui ferait jaser longtemps. Les plus sujets à la Luxure seraient tentés par La Tentation du Diable et emporteraient les autres dans la corruption. C’était bien connu. Le désir d’appropriation entraînait celui de ses voisins, dans une guerre sans merci. Le sexe entraînait le sexe parce que l’esprit se laissait facilement perdre par l’Envie. La vision de corps s’adonnant sans tabou aux plaisirs donnait forcément des idées et, les craintes abaissées, tout devenait possible. Il n’y aurait bien que les Anges et les plus forts pour résister et essayer d’endiguer le mal. Était-ce vraiment mal ? Elle ne le croyait pas. La sexualité avait bien des avantages, ne serait-ce que celui qui consistait à faire de l’exercice. Demain, le réveil serait sans doute un peu brutal mais quelque chose lui disait que personne n’oublierait de sitôt. Comme la Tentation du Diable ne pourrait être suffisante, elle avait fait fabriquer des potions afin d’accélérer la libido, ainsi que d’autres qui s’apparentaient, en réalité, à de la drogue. Curieusement, son mari avait été enchanté d’apprendre son projet. Il lui cachait bien des choses mais son attrait pour le sexe n’était pas un secret. C’était en partie pour ça qu’elle avait accepté le mariage. Depuis l’Ère du Yin et du Yang, son Ère de naissance, elle n’avait jamais eu meilleur amant. Même le Dædalus ne le surpassait pas.

Une fois qu’elles eurent terminé le travail, elle se rejoignirent, admirant le village tomber peu à peu dans la dépravation. Elle sourit, satisfaite, avant de disparaître dans un portail. Ils étaient beaucoup sur le coup, en ce jour, mais elle avait pour idée de constater les dégâts un peu partout dans le monde. Ce serait jouissif.

596 mots

Explications


Hello  nastae
Voici mon petit rp à message unique de l'été 8D

En gros, Aria, qui est l'Asmodée, travaillait depuis quelques temps sur un projet top secret : celui de tenter le monde 8D Comme elle est niveau V, y a beaucoup de Démons à ses ordres qui l'ont aidée à préparer des potions et à organiser tout ça plus globalement. Donc voilà, le jour J, plusieurs groupes de Démons se sont rendus un peu partout pour utiliser leurs pouvoirs et les potions afin de pousser la population des villages et cités à la Luxure. Vous avez donc plusieurs choix :
- Soit votre personnage se fait corrompre et "il fait des bébés" ^o^
- Soit, si c'est un Démon, il peut aider à corrompre ou se laisser porter par la vague de la Luxure
- Soit, si c'est un Ange, il peut essayer d'endiguer sans se faire tenter lui-même 8D
- Soit, si c'est un Souverain ou quelqu'un de puissant, il peut faire quelque chose, ce qu'il veut, en prenant en compte l'état de la situation quoi (donc il ne se fait pas une manucure comme si de rien n'était).
Après, ce n'est pas parce que votre personnage résiste à l'appel charnel que son esprit n'est pas hanté par des idées. Dévoilez nous ses fantasmes cachés un peu huhu  nastae

L'événement est ouvert à tout le monde. Je n'ai rien contre les rps légèrement érotiques. De manière générale, pensez qu'on va devoir vous lire pour vous modérer donc évitez quand même d'entrer trop dans des détails scabreux xD Restez mignons quoi. Et aussi, (je précise même si je ne pense pas qu'il y aurait eu ce genre de souci avec la communauté qu'on a aujourd'hui) : pas de trucs qui touchent aux enfants. Pedobear n'a pas sa place dans ce rp ! xD

Fin de l'événement : le 12/09/19

Pas la peine de me remercier, Adamounet  [Événement] - L'orgie 1968399320

Exceptionnellement, ce rp se passe AVANT le rp dirigé.

Gains

Pour 900 mots : Un point de spécialité OU 6 points de rp OU Le pouvoir de résister à la Luxure (en fonction de la magie, bien entendu ^^)

Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots minimum : Un autre point de spécialité au choix
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Jil
~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~

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Jil
Sam 13 Juil 2019, 00:42

La lumière filtrait par la fenêtre de la cuisine, dans la petite maison de Jil ; les rais du soleil étaient bien visibles grâce à la poussière qui flottait dans l’air ; elle était rentrée le soir précédent et voilà trois mois qu’elle n’était pas revenue chez elle. C’était son premier congé officiel de Basphel, elle avait décidé de venir le passer avec Thor, son chien. Elle n’avait que quelques jours, et elle entendait bien les passer à Avalon, à s’occuper comme elle avait l’habitude de s’occuper auparavant, en cultivant son potager, en allant discuter aux Marchés des Halles. Le voyage de la veille avait été éreintant, et elle s’était écroulée dans son lit après les retrouvailles avec son meilleur ami canin. Avalon n’était jamais silencieuse, et ce matin là n’échappait pas à la règle. C’est au son des passants, des charrettes et des caquètements d’une cargaison de volailles qu’elle se réveilla en baillant, s’étirant de toutes part de son large lit. Ses cheveux cuivrés défaits autour d’elle, nue et à peine cachée par un simple drap blanc, elle resta ainsi étendue pendant de longues secondes, à savourer la douce morsure du soleil sur ses cuisses.

Huhu :

— « Non, bon, allez, on se lève ! »

Elle frappa ses mains l’une contre l’autre, fut traversé par un courant électrique intense qui la fit se dresser hors du lit et elle s’ébroua jusqu’à être parfaitement réveillée. Plus tard, se promit-elle. Elle enfila une simple salopette, sans rien d’autre, et descendit les escaliers pour aller déjeuner. L’avant de sa tenue maintenant à peine hors du regard ses seins imposants, mais Jil n’avait jamais eu vraiment conscience de l’effet que pouvait avoir la vue son corps chez les autres. Elle rompit un peu de pain et alla s’accouder à la fenêtre qui donnait sur la rue pour manger. Penchée en avant, les yeux perdus dans le vague, elle répondait systématique à chaque salut des passants par un grand sourire et un signe de la main ; les gens étaient toujours très gentils avec elle. Une Déchue qui passait par là en volant s’arrêta même un instant pour l’embrasser, et Jil lui rendit son baiser avec tendresse. Cette cité était unique, c’était là qu’elle se sentait le mieux, là qu’elle pouvait être elle-même sans que ça n’embête qui que ce soit. Il y régnait une sorte de tension permanente, une complicité dans chaque regard, chaque échange, comme si toute cette immense trame de communication innocente en cachait une autre, plus enfouie. Ce matin en particulier était chargé de regards appuyés, dont l’institutrice était tout aussi coupable que d’autres, lorsque son regard s’arrêtait fixement sur l’arrière train d’un charmant jeune homme.

Hoho :

Résumé :


[Événement] - L'orgie 3TFZNQ
♫ :

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Dim 14 Juil 2019, 10:51

L'Orgie | Esmerald

Il y avait quelque chose qui traînait dans l’air depuis plusieurs heures et qui embaumait la pièce à vivre dans laquelle tous les esclaves devaient être, mais étonnamment, la moitié manquait au beau milieu de la nuit. Esmerald s’appuya sur son coude et secoua son frère qui lui lança un « Mhmmmh ? » somnolant. « T’es réveillé ? » - « Mhmmm. » Zéphyr effectua un arc de cercle mou avec son épaule pour s’accouder et se redressa péniblement « Il n’y a personne. » et Esmerald n’arrivait décidément pas à dormir avec cette odeur qui lui prenait le nez. Son frère n’était en rien incommodé par la persistance, fatigué de son éprouvante journée à battre des ailes pour s’entraîner à voler de longues distances. Il ne résista pas longtemps d’ailleurs et se recoucha presque aussitôt. Le non-plumé décida qu’il allait en être autrement pour lui et quitta la paillasse qu’ils partageaient. La pièce n’était pas vraiment plongée dans le noir car le garçon arrivait tout de même à discerner les silhouettes à force d’avoir les yeux grand ouverts. Cela ne l’empêcha pas pour autant de se cogner les orteils contre le lit d’un vieil esclave qui ronchonna dans son sommeil. Les deux frères n’étaient pas cantonnés dans cette large pièce sombre, ils étaient libres de vaquer dans les loges à pouilleux, à condition qu’ils ne sortent pas du bâtiment sans l’autorisation au préalable de la Dame.

Il longea un long couloir dans ses godasses en cuir trouées, traînant sur les dalles. Esmerald ne connaissait pas bien l’endroit. Cela faisait deux jours consécutifs qu’il dormait par terre, dans l’une des pièces des domestiques du Prince Salvatore, par praticité. Sinon, les deux rejoignaient le quartier des esclaves dès qu’ils le pouvaient, gênant pour l’instant plus qu’ils ne servaient réellement – bien qu’il ait reçu l’approbation d’une esclave plus âgée pour son talent à battre l’air face aux moustiques -. Plongé dans ses pensées, il sursauta quand il croisa une silhouette qui ne lui accorda pourtant pas d’attention. Le domestique laissa dans son sillage une odeur différente mais tout aussi prenante ; le non-plumé choisit alors de le suivre, lentement mais sûrement. A force de le détailler, Esmerald remarqua de dos qu’il était vêtu d’une seule et longue chemise. Comme lui. Puis brusquement l’hère s’arrêta et se retourna. « Va te rendre utile gamin, va dans les cuisines et prends un plateau de pichets de vin. Pas de la piquette.  » Ce même domestique avait dans ses bras un large bol de fruits exotiques, que l’adolescent n’avait jamais encore vu. Son regard fut animé d'un rictus et il repartit. En réalité, il n’avait pas vu grand-chose et n’en mangeait encore moins. Il se retourna, le duvet du dos hérissé par une telle injonction, honteux d’avoir suivi sans présentation.

Arrivé aux cuisines, il ouvrit la porte. Soudain, cette même porte se referma et lui cogna le front alors qu’il effectuait un pas. Quelqu’un derrière se mit à tambouriner le bois, Esmerald prit peur. Son cœur battait très fort dans son corps. Il resta alors là, à quelques centimètres et déglutit. Et s’il n’arrivait pas à prendre le vin ? Qu'adviendrait-il de lui ? Est-ce que le domestique allait le retrouver et le châtier ? Le vacarme dans la pièce se calma et la porte cessa d’être possédé. De l’autre côté, plus rien. Esmerald n'attendit pas et en profita pour rentrer avec précaution cette fois et vit quelques domestiques qu’il connaissait d’ores et déjà. Malba rabattit son voile sur sa croupe, les cheveux en bataille comme à l'accoutumée et lui dit « Tu veux quoi ? » à peine surprise de voir un jeunot. Trois autres domestiques étaient avec elle, debout devant l’âtre de la pièce, un assis par terre, se détendant les mains. Un autre se mit à chuchoter à Malba, qui rougit et qui lança « Bon dépêche toi, on n’a pas que ça à faire. J’dois encore être récuré, … récurer la vaisselle. » - « On m’a demandé du vin, et pas de la piquette. » Elle rit et sursauta, puis reprit ses esprits. « Qui te demande ça ? » d’un air soupçonneux. Esmerald ne connaissait pas l’homme qui lui avait demandé : il l’avait juste suivi dans le couloir des domestiques. « Quelqu’un de grand, un peu roux, euh… Avec une moustache. » - « Ah. » Elle dégagea les mains de son assaillant et prépara les pichets. Elle sortit également du lait et lui fit un clin d’œil entendu. « Ça reste entre nous. Abreuve-toi et casse-toi. » L’un des hommes s’exprima dans une langue étrangère, à partir de cet instant Esmerald ne comprit plus rien.  Il but son verre de lait alors qu’une domestique en versait sur le décolleté de la grosse Malba, prit le plateau et attendit d’entendre le claquement de la lourde porte avant de se remettre au pas.

Heureusement, songea-t-il, qu’il n’y avait pas de tapis. Il craignait les ourlets de tapis comme on craint les araignées. Ses grands pieds étaient un fardeau que ses larges mains ne rattrapaient pas : une hésitation et la catastrophe arrivait. A force de penser, quelques gouttes tombèrent sur sa tunique. L’esclave n’arrivait pas à tenir l’horizon du vin à plat, déconcentré par l’odeur florale du couloir et le souvenir de la couleur du lait sur la peau marbrée de la cuisinière. Il suivit non sans peine le chemin de la fragrance dans cet espace sordide et froid. Finalement, il arriva devant une porte qu’il enfonça avec son épaule. L’odeur avait disparu puisqu’il était désormais totalement imprégné dedans. Cette fois, ce ne fut pas une goutte mais un verre de pichet qui se renversa sur le plateau. Il avait l’une de ses mains enduite de vin, ce qui ne l’empêcha pas de descendre dans cette pièce très humide, très chaude et très étouffante. Il n’y voyait rien, pas plus que s’il était plongé dans le noir. Un râle lui indiqua qu’il n’était pas seul dans cette brume épaisse. Il y avait des corps qui bougeaient, des voix riaient. La chaleur lui prit le nez et l’inquiéta.

Une main sur son épaule le figea. Des doigts se mêlèrent à sa tignasse bouclée. Une force insista sur son unique vêtement. On le tira en arrière. Le domestique était là mais Esmerald se mit à douter fortement de son réel statut. « Je ne t’attendais plus ! » Lui glissa-t-il dans tout ce brouhaha. Le brouillard commençait à se dissiper. Esmerald blêmit quand il vit la Dame assise juste à côté du Moustachu qui accueillit la boisson comme une bonne vieille amie. « Tu en veux ? » glissa-t-il à la matrone. Elle acquiesça, le regard perçant l’âme et le cœur de l’adolescent coi. La tunique qu’elle portait était de la couleur du blanc de l’œuf ; translucide, imprimant chaque courbe dans une grâce compromise. Les corps tout autour d’eux se dévoilèrent, seule la grande perception indiqua à l’esclave qu’ils étaient constamment en mouvement. Son regard était figé dans le sien. Quand il se rendit compte de l’affront qu’il lui faisait, il baissa les yeux, détaillant des pieds qu’il n’avait jamais vu. Ils étaient dans le sudatorium du sous-sol.

« Il est bien sale celui-là, comment il s’appelle ? » s’exclama le Moustachu « Le crasseux. » répondit la Dame, puis un détail sembla les amuser. « Tendu droit comme un piquet. » Elle le congédia d'abord d’un mouvement de main puis d’un gobelet à la tête. En sortant de l’endroit, une fois sur le palier, Esmerald crut respirer. Il avait toutefois la tête lourde, remercié par une bosse au front et d’un sentiment fort. Celle d’une curiosité inattendue mais pleinement satisfaite. Il pourrait se vanter au près de son frère d’avoir vu les seins et les chevilles de leur maîtresse alors que lui dormait. Un sourire niais se grava sur sa face presque endormie quand il rejoignit l’un des dortoirs des domestiques. Il se recoucha, en sueur, au près de son frère et ses yeux fatigués s'étaient clos. Alors qu’il pensait enfin être satisfait par un calme plat, il entendit des clapotements et des murmures, des souffles brisés, sans discontinuité, juste à quelques pas de lui. Une énergie qui s’était pourtant apaisée se revivifia et tel un mousse prenant la mer pour la seconde fois, Esmerald prit la barre mal assuré mais fort d’aventures.




1363 mots


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Ven 19 Juil 2019, 00:46

L'Orgie | Jasmin



« Je veux faire l’amour à Lord. Je veux qu’il me prenne. » Elle était visiblement saoule et suffisamment inconsciente pour le crier dans sa chambre. Qu’importe les raisons de sa requête, Jasmin l’écoutait. Elle agita la clef. « Tu peux nous faire rencontrer ? » Il sortit las de son habitacle, prenant à peine forme pour lui faire face. « Non. » - « Et si je taille ta clef pour en faire une vis, tu changerais d’avis ? » Sa main refit le mouvement et quand bien même Jasmin ne subissait pas la gravité, la voir faire l’agaçait. On aurait dit une enfant, un visage qu’il rencontrait pour la première fois. Savait-elle ce qu’un ‘non’ voulait dire ? Il changea de tactique. « Souhaite quelque chose, maîtresse, et peut-être que je pourrais t’aider. » - « Quelle proposition indélicate. J’ai trois vœux, c’est ça ? Et tu voudrais que j’en gaspille un ? » - « As-tu un tableau de ton souverain ? » La Dame alla pour rétorquer quelque chose et se résigna. Elle lui indiqua un pan de mur où le Roi était accroché. La vision du sylphe était mauvaise depuis qu’il avait changé d’état et il ne faisait pas suffisamment confiance à sa mémoire pour se représenter le Roi des Sorciers lorsqu’il étudiait encore à Coelya. Il se déplaça alors et le vit. La Dame suivit la masse bleue et caressa le vernis de la petite toile. « Plus un homme possède de femmes, plus il est fertile. » Elle soupira. « Je souhaiterais tellement être sa Dame Noire, même une nuit. » Les yeux du Génie s’écarquillèrent, il frissonna. Un vent frais entoura la maîtresse, qui s’éleva à peine du sol et fut baignée dans un nuage d’azur et d’étoiles.

Un grelot survint dans le silence et son corps fut de nouveau contraint à la physique de son monde. S’était-elle endormie ? Ses yeux sombres regardèrent le décor ; il n’avait pas changé. C’était toujours sa chambre, l’odeur était la même. Seul le vêtement qu’elle portait était différent, habillée dans un velours noir de jais. La robe au décolleté plongeant lui plaisait. Elle releva les bras pour apprécier la sensation. « Jasmin ? » Le génie n’était plus. Quelques secondes de silence l’immobilisèrent avant qu’elle ne se rende compte de ce qu’il venait de se passer. « Quelle enflure… Jasmin ! » Où était la clef ? Elle l’avait remise dans la poche de sa robe quotidienne, qu’elle ne portait évidemment plus. La Sorcière maugréa le nom du sylphe longtemps. « Je vais te transformer en vis, je vais te planter, je vais te faire très mal mon gros. » Quelqu’un frappa à la porte. Elle s’immobilisa avant de lancer un « Oui ? Entrez ! » très désagréable. Personne n’ouvrit. « Domestiques à la ramasse, je vous en mettrais des baffes. » Elle se dirigea vers la porte qu’elle ouvrit avec la force d’une personne en colère. Elle s’attendait à voir quelqu’un de petit, peut-être sa bonne, car elle dut lever le menton et planter ses yeux poison dans le regard qui la surplombait. Elle se figea. Il rentra dans la pièce, le pas lourd, la tête haute. Il embrassa le sommet de son crâne, elle ferma les paupières pour vivre le contact bref qui ne se réalisa pas. Le corps du génie n’était plus un amas sans forme distincte, il portait bien une chevelure rousse, une barbe soulignée d’une magnifique moustache et des yeux insistant. « Ma Dame. » Elle tressaillit. Le timbre de Jasmin n’était pas le même – mais ne ressemblait certainement pas à celui du Souverain. Lorsqu’elle se laissa à le regarder, elle referma la porte. Elle fut surprise qu’il copie le tableau qu’elle lui avait montré ; jusqu’aux coups de pinceau sur le corps et les vêtements. On aurait dit une peinture vivante. « Je pense que je vais avoir besoin de plus de vin. »

« … Et c’est dans sa bibliothèque que j’embrochais le Nylmord, le bras droit de la Belle. Le sang recouvrit certains de ses précieux manuscrits. Je dus me résoudre à la téléportation pour ne pas me faire capturer, avoir après explosé la moitié de la bibliothèque d’un mouvement de nez. J’emportais avec moi une preuve de son incroyable laideur. Une peinture inédite que le Nylmord conservait dans ses archives pour la préserver des satyres du Royaume. » Une demie-heure qu’il racontait n’importe quoi pour satisfaire la curiosité de la Dame à peine vêtue de noir sur les éventuelles épopées du prétendu Roi de la chambre. Jasmin se redressa, totalement plongé dans son récit. La Dame rit et applaudit. L’imposteur était satisfait. C’était la première fois qu’il appréciait son rôle de Charmeur, voir les étincelles dans un regard habituellement chagriné par un mal secret se relevait excitant. Elle écarta un peu le pan de sa robe, dévoilant une cuisse dénudée contre la sienne. Sa main se pressa pour découvrir les doigts habiles du menteur. « Et est-ce que mon Roi accepterait son rôle conjugal pleinement ? J’aimerais bien qu’il explose quelque chose en moi. » Elle se pencha pour l’embrasser, les joues empourprées et perdit l’équilibre car elle ne rencontra aucun soutien. Sa tête tomba sur l’oreiller que le génie occupait pourtant. Un corps palpable aurait été lui offrir bien trop d’estime. Elle ne pouvait qu’entendre et voir sans pouvoir étancher pleinement sa frustration. A y regarder attentivement, le matelas était enfoncé seulement de son côté. Quand elle se releva, Jasmin lui sourit, elle le lui rendit. Il fit semblant de lui caresser la joue. Elle resta en suspens, les yeux mi-clos. Faisait-elle semblant d’apprécier la simulation d’une caresse ? La voir dans cette pose suggestive laissait le génie perplexe. Ni sentir ni vivre dans ses bras ne l'indisposait pas de l'aventure, en vain. La Dame se nourrissait pleinement de son attention, elle aspirait goulûment ce qu’il dégageait exclusivement pour elle.

« Allons dans le Sudatorium, j'ai très envie d'avoir beaucoup d'enfants. » - « Tes désirs, ma belle Dame Noire, sont des ordres. »




960 mots


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Ven 19 Juil 2019, 01:14


Le regard planté sur les poutres apparentes de sa chambre, le jeune lyrienn tentait tant bien que mal  depuis de longues heures de trouver les faveurs d'Harabella. Son sommeil habituellement profond et réparateur était en cette chaude soirée d’été ballotté entre les mille et une pensées qui assaillaient la psyché habituellement si calme du jeune Asgje. Las, il se leva de sa paillasse, un filet de sueur perla le long de sa tempe et crut en ressentir la course inexorable sur la surface de sa peau. Le lyrienn sentait poindre en lui les prémices d’un brasier qui rongeait peu à peu toutes ses cavités et embrasait son sang d’une chaleur torride dont il lui sembla que rien au monde n’aurait pu en entraver la course effréné. Bientot, la fièvre le submergea entièrement, tout son corps luisait du musc si particulier qui amenait avec lui la libération des sens et l’exaltation des corps tout entier.  Une odeur attira subitement son attention, une fragrance aux senteurs délicieuses et tendrement entremêlés embaumait l’air d’un parfum capiteux et entêtant.  il prit une grande respiration du parfum à la fois suave et âpre qui l’enveloppait et s’abandonna aux saveurs et pensées lascives que les effluves avaient fait naître en lui.  

La chaleur semblait insoutenable et la frénésie qui l'accompagnait se démultipliait à mesure que le lyrienn sentait sa raison vaciller sous ses effets. Yuurei comprit bien assez tôt qu’il devenait l’objet des caprices et de toutes les volontés insolites qui s’étaient immiscées en son for intérieur. Est ce qu’il cherchait à combattre ce mal si particulier qui s’était mue en lui  ? Le voulait t’il seulement ? Sur cette pensée à laquelle il ne pouvait et ne voulait apporter de réponse,  il s’épongea le front avec la manche de sa chemise et entreprit de se désaltérer dans une tentative vaine d’éteindre le feu incandescent de ses entrailles.  Il saisit l’anse du broc sur sa table de chevet, remplit un godet, humecta ses lèvres du précieux nectar et le bu d’une traite, avalant jusqu’à la dernière goutte du liquide ambré à l’intérieur. Rien n’y fut, sa soif demeurait insatiable,  excessive, insatisfaite et sans même que sa raison lui ait dicté le moindre mouvement, il avait violemment plongé la tête la première dans la cruche, précipitant sa chute en une multitude de morceaux éparpillés dans toute la pièce.  Yuurei s’abaissa avec une lueur de malice dans le regard et laissa courir l’extrémité de ses doigts dans l’alcool pour l’étaler d’une main langoureuse sur sa nuque, ses pectoraux saillants pour enfin le laisser s'écouler par gravité sur le reste de ses muscles anormalement bombés.

Une fois n’est pas coutume, le vieil homme qui lui servait de camarade de chambrée dormait du sommeil du juste comme s’il demeurait étranger à toutes les manifestations singulières de ce spectacle nocturne. Tant mieux ! pensa t’il en lorgnant sa barbe poivre et sel, c’était là, chose fort exceptionnelle pour qui voulait bien connaître le personnage et l’Asgje comptait bien mettre à contribution la nuit qui se profilait.

Des voix émergèrent dans l’écho lointain de ses pensées, ce n’était qu’un murmure, un chuchotement presque inaudible pour qui n’aurait pas prêté une oreille attentive. Un frisson ascendant lui parcouru toute la colonne lorsque le souffle du murmure caressa son oreille. Même s’il ne pouvait mettre un nom sur l’identité de la personne qui lui distillait ces précieuses paroles, il lui était facile de reconnaître le timbre sensuelle et la voix chaude d’une jeune femme qui l’intimait à poursuivre son désir d’interdit. Il quitta la pièce, longea le couloir de l’étage où toutes les portes se faisaient face dans une décor d’une symétrie anormalement étrange pour sembler vrai puis descendit dans la salle principale de l’auberge comme guidé par la douce mélodie de la jeune femme.  A mesure qu’il se rapprochait d’elle, les murmures s’intensifiaient et gagnaient en volume, sa voix se faisait plus limpide et son souffle plus court, il se fit l’effet d’être l’un des ces marins irrémédiablement attirés par le chant des nymphes et la tentation du pêché interdit.

Il poursuivit son périple dans ce décor où la débauche avait supplanté les derniers restes de lucidité de ceux qui  participait à cette comédie. Il observait le jeu des caresses anodines des jeunes femmes les plus chastes, de leurs regards aguicheurs et des sourires faussement innocents qu’elles délivraient à leurs vis-à-vis masculins captivés par le déploiement de leurs charmes. Elles les dévoraient par la pensée et bientôt lorsqu’ils succomberaient totalement à l’hubris, elles les feraient leurs et posséderaient jusqu’à leur âme et conscience dont elles pourraient disposer à leur bon désir. L’idée aussi dangereuse qu’affriolante avait traversé l’esprit du jeune homme et s’il imaginait dans les secondes qui suivirent les trop nombreuses distractions charnelles que pourraient prendre cette servitude, il en chassa l’idée pendant qu’il le pouvait encore. Plus il avançait vers elles, plus ces murmures devinrent des paroles entrecoupées de souffles brisés et de respirations haletantes,  les mots devinrent des promesses amoureuses remplies de transgression pour le jeune éphèbe qui n’en saisissait pas toutes les subtilités. La passion était une muse qu’il était bon de cultiver mais également de s’y adonner totalement lorsqu’elle offre ses plus beaux fruits à qui veut bien les cueillir.  Yuurei traversa la grande salle en proie à une luxure qui brisait la moindre forme de tabou chez les protagonistes qui s’y adonnaient, puis il déboucha sur les jardins à l’arrière du bâtiment. La nuit donnait libre cours aux pulsions les plus inavouables des hôtes qui voulaient bien s’aventurer dans ces allées. Les paroles avaient agi comme un mantra sur l’esprit de Asgje au point qu’il était dorénavant dans une transe qui lui ferait sans doute oublier tout ce qu’il vivrait ce soir là. Au détour d’un couloir, il finit par apercevoir l’objet de ses désirs. C’était une jeune femme aux longs cheveux d’ébène et à la peau d’albâtre, ses grandes prunelles noires brillaient d’une lueur discrète et intense et il semblait au lyrienn qu’elles étaient aussi profondes que le gouffre dans lequel Yuurei aurait pu sauter pour contenter son moindre plaisir.  Il s’en approcha à pas feutrés et plein de précautions sous le regard amusée de son interlocutrice qui le laissa venir à elle.  Leurs regards se mêlèrent, les vapeurs de leurs parfums enchevêtrés dessinaient de larges volutes dans l’Ether,  leurs mains se lièrent et le ballet de leurs corps enlacés qui s’étreignaient réveilla les sentiments profonds qu’ils avaient tu jusqu’alors.  Leurs lèvres s’associèrent dans un long baiser passionnel qui sembla durer une éternité, leurs attentions se firent plus précises, leurs gestes plus entreprenants et lorsqu’elle le poussa en arrière et lui intima l’ordre de rester à cinq pas d’elle, il s’exécuta, un sourire niais vissé sur le coin du visage. Le faisceau d’un rayon de lune perça à travers les nuages et illumina la ligne d’un sein qu’il devina ferme et généreux à la fois. Ses longs doigts effilés vinrent courir le long des cordons du corset qui renfermait les milles et un trésors de son intimité. Elle ne le quitta pas instant du regard, à mesure que le corset devenait plus lâche, trop heureuse de pouvoir se délecter de l’expression de contentement du jeune adolescent sur qui elle avait jeté tout son dévolu.   Lorsqu’elle lui indiqua de se rapprocher d’elle d’un geste de l’index et que l’enfant impatient se précipita, elle disparut en nuage de poussières, laissant le pauvre hère, hagard et profondément déçu.

L’Asgje se réveilla en sursaut le lendemain. L’amertume en bouche, le cœur battant la chamade. Sur la table de nuit, une boucle d'oreille en nacre était posée près du broc qui ne souffrait pas de la moindre fêlure.  

Est-ce que tout cela n'avait donc été qu’un rêve ?




1291 mots


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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 24 Juil 2019, 13:12



Il y avait quelque chose dans l’air. Pourtant, aucune des fenêtres de mes appartements n’était ouverte. J’écrivais quelques instructions aux Sorciers qui m’étaient fidèles. En tant qu’espion, j’avais su reconnaître ceux de mon espèce, sur les terres magiciennes. Ils étaient au courant de mon acte, ce qui avait renforcé ma légitimité à leurs yeux. J’inspirai, laissant tomber ma plume lentement. Je pensais à d’autres choses qui n’impliquaient pas les informations que je tirais régulièrement d’eux. C’était rare que je me laisse distraire par des pensées aussi basses. Mon regard se posa sur mes mains. Elles étaient légèrement fripées par le temps. Je m’étais habitué à les voir, même si elles n’étaient pas miennes d’une certaine manière. Petit à petit, elles mutèrent, pour faire place à quelque chose de plus ferme et coloré. Cela se voyait que j’étais un intellectuel. Ma peau était douce, sans aucune cicatrice. Il n’y avait aucune partie rêche. Les seuls défauts qui couraient sur mon corps étaient dus à quelques mauvaises chutes ou bien à d’agaçantes surprises impliquant une magie non maîtrisée. Cela datait. Mes doigts parcoururent le meuble en face de moi jusqu’à atteindre un ouvrage intitulé Le conte du sapin. J’avais travaillé dessus avec une ardeur particulière. Les trente secondes qui m’étaient offertes chaque jour me frustraient de plus en plus. Ça n’avait pas été facile de trouver comment augmenter mon temps. Pourtant, depuis quelques jours, la potion que je versais sur le livre semblait fonctionner. Elle n’avait pas été facile à faire et consistait à ralentir le temps uniquement sur l'ouvrage sans l’altérer pour Sylbille ou pour moi. J’avais répertorié minutieusement les dosages et avais dépensé une somme folle pour obtenir les ingrédients nécessaires. C’était le prix à payer pour pouvoir m’approprier cette femme un peu plus chaque jour. Elle se laissait faire, à présent. Les débuts avaient été délicats mais, finalement, il semblait que mes doigts lui procuraient un plaisir sur son époux n’était pas en mesure de lui offrir. Je doutais qu’elle en ait parlé à qui que ce fut. C’était notre petit secret, un secret coupable pour elle, enivrant pour moi.

Je pris le livre et l’une des fioles qui lui étaient associées. Mes yeux étudièrent l’espace et ma main libre ordonna aux différents objets de s’écarter le plus possible. Mes affaires étaient toujours parfaitement rangées mais pour cette activité en particulier, j’avais besoin de place. Sylbille bougeait et le fait que nos espaces soient différents me privait parfois de mon jouet. Elle traversait de temps en temps des murs inexistants pour elle mais bien réels pour moi, mettant fin sans le savoir à mon pouvoir. Je me déplaçai pour atteindre le pupitre, calé contre un mur. Je posai le livre dessus et le laissai là le temps de me laver les mains. Une fois sèches, je versai la potion sur la couverture, celle-ci se fondant dans l’ouvrage. Enfin, je l’ouvris.

Je m’immobilisai devant la scène. Ce n’était pas courant. Je la regardai un moment, surpris. Je n’avais aucune idée du lieu dans lequel elle évoluait, n’ayant en visuel que son corps. Elle était couchée, nue. Ses jambes étaient crispées sous les caresses qu’elle s’infligeait elle-même. Elle semblait ne pas m’avoir attendu, cette fois. Je n’étais pas contrarié pour autant, réfléchissant à ce qu’il convenait de faire maintenant. J’avais un temps plutôt long à disposition. Était-elle accompagnée ? J’en doutais. Elle se faisait plaisir seule, c’était l’unique solution qui me venait à l’esprit. Son corps ne répondait qu’à l’appel de ses seuls mouvements et rien, ni dans son faciès, ni dans sa gestuelle n’indiquait la présence d’un homme ou d’une femme à ses côtés. Les choses allaient changer, bien sûr. Offerte sur mon parquet, je ne pouvais décemment pas refuser de me servir. J’eus une pensée fugace pour l’Ange qui m’arracha un sourire pervers. Mes doigts déboutonnèrent ma chemise que je pliai sur le dossier de ma chaise. Je me défis de mon pantalon et de tout autre tissu qui ne servaient à rien dans pareil cas. Je m’approchai, restant un instant statique devant le corps de l’Orisha, admirant ses courbes et profitant de ses soupirs qui gagnaient parfois en intensité avant de retomber. Le refrain se répétait à intervalles réguliers. Je savais qu’il faudrait que je contrôle mon tempérament sadique. Le livre ne laissait filtrer que ce qui était susceptible de lui faire du bien et je me doutais que l’étrangler ou la frapper n’en faisait pas partie.

Sans rancune Raeden <3 :

Je souris, pleinement satisfait. Cet Ange ne savait pas ce qu’il manquait mais qu’il ne s’en fasse pas : sa femme était entre de bonnes mains.

1416 mots


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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Mer 24 Juil 2019, 18:07


Ses yeux se posèrent sur la fenêtre de la maison en face de la sienne. Les silhouettes se dessinant à travers la vitre ne laissèrent aucun doute sur l’activité à laquelle s’adonnaient gaiement les deux protagonistes. Pendant quelques secondes, Sylbille resta immobile, ses yeux ne pouvant se défaire du couple, obnubilée par la scène dont elle était témoin. Sa gorge se noua, tandis qu’elle sentait grandir en elle un désir du même ordre que celui animant les acteurs. Finalement, la brune baissa la tête, un éclair de lucidité perçant son esprit embrumé pour lui rappeler ô combien il était indiscret d’espionner ses voisins de la sorte. Le rouge lui monta aux joues et avant qu’elle ne soit tentée d’observer à nouveau les corps danser à deux, la chasseuse tira les rideaux de sa propre fenêtre pour masquer définitivement sa vue. Elle ferma les yeux puis inspira une seconde, essayant d’étouffer cette soudaine envie qui la submergeait : elle avait des choses à faire, elle ne devait pas se laisser aller à ce genre d’activités. Du moins, pas maintenant. La résistance dura quelques secondes à peine avant que la brune ne cède à ses pulsions. Une partie de sa conscience lui souffla que ce comportement n’était pas raisonnable, que ces pensées qui s’étaient mises à envahir son esprit devraient être reportées à plus tard mais elle se rendit simplement compte qu’elle n’avait aucune envie de résister à l’appel qui grandissait dans son bas ventre.

héhé:

A sa grande surprise, Sylbille eut droit à un geste tendre pendant que leurs corps se remettaient de leurs ébats, des mains parcourant délicatement son dos. Cachée derrière le rideau de ses cheveux, la brune se laissa aller à sourire de nouveau, retenant de justesse un rire. Finalement, la sensation se dissipa et son instinct lui souffla qu'elle était à nouveau seule -pour de vrai, cette fois-ci. Toujours chancelante, l'Orisha se mit debout puis attrapa ses vêtements qu'elle avait laissé sur le sol, les enfilant à la va vite. Un sourire satisfait trônait sur ses lèvres. Ils n'étaient jamais allé aussi loin. Bien sûr, elle avait déjà vibré de nombreuses fois sous les doigts de l'homme, ressentit des sensations toutes aussi agréables, mais jamais ils n'avaient passé le cap d'une relation charnelle aussi aboutie. Elle ne savait trop quoi penser de cela, tiraillée entre l'envie d'en recevoir encore et la culpabilité de cacher un secret aussi dérangeant, surtout à son époux.
1374 mots



Merci Kyky  nastae
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Kitoe
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Kitoe
Mar 06 Aoû 2019, 22:18

Leigh & Asborn (PNJ)1408 mots
L'Orgie
-Redis un peu pour voir ?

-T’as très bien entendu. Dégage de là.

-Hooopopopopop…

L’homme leva les yeux au ciel tandis que Leigh se levait et parvenait, dans une souplesse et une volupté approximative, jusqu’à lui. Elle l’énervait à se comporter comme ça dans sa propre maison. Elle se croyait chez elle alors qu’il ne la connaissait même pas. Enfin si, depuis deux jours seulement. Mais ça ne voulait rien dire. Elle restait une inconnue à ses yeux, et à vrai dire, il espérait que cela ne changerait pas. Leigh s’accrocha à son bras pour s’assurer qu’il ne parte pas sans qu’elle le remarque et leva la tête vers lui. Ce dernier geste était une pure convenance sociale, puisqu’évidemment, elle ne le voyait pas.

-Et pourquoi ça ?

-Regarde-toi.

Il rit, mais pas parce qu’il venait de faire une blague sans s’en rendre compte. Elle le dégoûtait. Comme il n’avait pas envie d’être généreux en mots avec elle, il supposait que sa justification était amplement suffisante et qu’elle comprendrait. En plus d’être bigleuse et particulièrement bizarre, Leigh en faisait des caisses quand il s’agissait de la jouer sexy. A lui, elle ne faisait aucun effet, et il doutait que ça en fasse à qui que ce soit. Il la considérait plus comme une vulgaire bête de cirque ratée qu’autre chose.

-Je pense que tu me sous-estimes.

-Je pense que tu te surestimes.

-Hmm… Dans ce cas, qu’est-ce qui te déranges ? Si je suis si insignifiante que ça, je ne devrais pas être un fardeau. Tu ne me remarquerais même pas.

Il resta impassible. Leigh faisait parfois preuve d’une ruse étonnante. Mais généralement, fatigué de sa prouesse, son cerveau revenait vite à des instincts plus primaires, et l’on se demandait si c’était bien elle qui avait eu cet éclair de lucidité. L’homme grogna. Il n’avait pas grand-chose à répondre à ça. Cette grosse co**e n’avait pas tort. Techniquement, en bon Démon, il aurait pu se faire le luxe d’ignorer son argumentaire et de partir seul pour la Terre Blanche, comme il l’avait initialement prévu. Cependant, il n’était pas comme ça. Il le regrettait parfois.

-Dans ce cas, ne vas pas te plaindre de ne pas faire d’effet. Parce que tu n’en feras pas, crois-moi. Et je ne veux plus voir ta sale gueule après ça. Tu te démerderas pour rentrer.

-Tu n’entendras plus parler de moi. Et je réussirai. Je ne sortirai pas avant d’avoir réussi.

Il laissa échapper un nouveau rire, auquel se joignit celui de la femme. Et elle était contente, en plus… Non mais franchement. Il ne connaissait qu’elle pour se mettre dans des situations pareilles, alors même qu’elle était faible et insignifiante. Il n’était même pas sûr qu’elle supporte tous ces Anges.

*

Les jambes repliées contre sa poitrine, le front posé sur ses genoux, Leigh jouait avec les chaînes qui liaient ses poignets. Elle avait revêtu sa forme humaine. En soi, elle aurait en tous points pu être considérée comme les détenus qui logeaient avec elle. Son principal problème était son aura, mais elle ne se faisait pas trop de souci à ce propos. Elle se montrait encore parfaitement inoffensive. Elle voulait qu’ils s’habituent à sa présence. C’était comme avec les animaux, après tout : au bout d’un moment, ils finissaient par être curieux, se disant qu’ils n’avaient rien à craindre. Elle jouait beaucoup sur cet aspect en leur proposant parfois ses repas, ou d’autres rares services.

-Mange.

-Hmm ?

Elle leva les yeux. Un Ange fit glisser une écuelle pleine jusqu’à elle. Ses compatriotes le regardèrent faire, ébahis. Il était fou, certainement. Ou bien désespéré. Ou alors, il était confus et ne savait plus faire la différence entre un Ange et un Démon. Dans tous les cas, il ne serait plus jamais vu comme avant. Leigh lui sourit et manqua de le féliciter pour sa coopération. Cela faisait des jours – elle ne comptait plus – qu’elle l’attendait. Il avait agi exactement comme il fallait. Exactement, et pourtant, son plan d’action était parfaitement imprécis. Elle ignorait comment tout allait se passer ensuite, comment elle allait devoir réagir. Elle laissait place à l’improvisation, et elle aimait ça. Leigh ne répondit pas tout de suite. Elle profitait, profondément touchée et heureuse par ce premier geste qui érigeait le socle de son projet. Elle réfléchissait aussi. Elle venait de réaliser que l’étape suivante était certainement la plus délicate : maintenant que l’animal s’était approché, encore un peu méfiant, elle ne devrait pas l’effrayer, ou c’en serait terminé. Inspirant doucement, la Démone tendit la main vers lui. Est-ce qu’il la laisserait le toucher ? L’Ange recula sa tête, mais ne résista pas longtemps. Les doigts de la femme effleurèrent sa joue, et elle ne put retenir un soupir de satisfaction. Inquiet, l’emplumé alla rejoindre les autres membres de sa meute. Ce n’était pas gagné, mais pas perdu non-plus. Leigh se mordit la lèvre inférieure. L’espoir lui donnait envie de les chérir et de les aimer au point qu’ils l’aimeraient en retour. C’était techniquement impossible, mais elle se donnerait les moyens de l’illusion. Elle pouvait contrôler les gens, après tout. Il fallait bien que ça lui serve à quelque chose.

*

-Laissez-moi !

Il était au bord des larmes, incapable de coordonner ses mouvements pour se défendre comme il se devait. De toute manière, il ne pouvait pas : elle le contrôlait. Il l’avait embrassée de lui-même, et pourtant contre sa volonté. Il était trop faible pour lutter, trop affamé, trop fatigué, trop torturé. La plupart des siens étaient partis se réfugier plus loin et regardaient la scène avec terreur. Ils étaient paralysés. A vrai dire, ce n’était pas tant elle qui était effrayante, mais plutôt les gardiens, qui étaient susceptibles de les achever à coup de lance, de massue ou de n’importe quel autre truc pouvant faire office d’arme s’ils décidaient de prendre la défense de l’un des leurs. Pire, on pourrait les torturer.

-Mais tu en as tellement envie…

Leurs visages étaient très proches. Il gémissait. Il en avait envie et… il voulait hurler en même temps. Il ne savait pas. Sa main à elle était posée sur son entrejambe, et il fallait admettre que… que… Il frémit. C’était terrifiant. Il fallait qu’il résiste. Il ne fallait pas qu’il pense à cette main qui le caressait. Il ne fallait pas qu’il pense à son bas-ventre et à tout ce qui pouvait bien se passer là-bas. Il n’y avait pas d’excitation, non, c’était stupide. Il n’y en avait pas. Personne ne tentait de le contrôler. Personne ne tentait de s’infiltrer dans son esprit pour lui faire faire des choses… Il devait arrêter de penser à tout ça et plutôt se concentrer sur… sur ses ignobles gloussements, à elle. Sur ses compagnons de cellule, qui ne le regarderaient plus jamais comme avant. Sur la répugnante honte dont il se couvrait. Mais la dignité existait-elle encore vraiment en ces lieux ?

-Qu’est-ce qu’elle fout là ? Demanda Asborn, amusé par le sentiment incontrôlé que la détenue venait de provoquer chez ses camarades angéliques.

Camarade était certainement un bien grand mot, mais c’était le seul qui lui était venu à l’esprit. Evidemment, une femme à l’apparence aussi inquiétante à califourchon sur sa victime pour lui faire subir des attouchements n’avait rien d’une Ange. Le garde, lui, observait la scène avec clairement moins d’intérêt. Cela faisait plusieurs jours qu’il la voyait, et pour lui avoir adressé quelques mots pendant tout ce temps, son avis était fait : c’était une abrutie. Et elle le fatiguait à faire paniquer ses Anges. Il en était sûr, ça perturbait leur rythme de travail. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il l’aurait dégagée depuis longtemps.

-Elle a demandé à être détenue là. Elle veut les tenter. C’est juste une tarée.

Le Vil eut un rictus. Il s’approcha des barreaux pour mieux voir la scène, tentant de capter le regard de la femme, le temps d’une demi-seconde. Seulement, elle n’avait pas d’yeux.

-Dommage qu’elle ne soit pas à vendre.

Parce que si ça avait été le cas, il l’aurait vraiment achetée. Il ignorait pourquoi, mais elle lui faisait bonne impression. Il était vrai qu’elle n’était pas très charismatique. Il ne l’aurait jamais remarquée si sa victime n’avait pas poussé un cri un peu plus tôt. Ce dernier avait bien fait. Grâce à lui, il était tombé sur une tarée dont les façons de faire étaient sans doute un peu ridicules à l’heure actuelle. Certes. Mais elle était drôle.



Bijin
nastae:
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Latone
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Latone
Mer 07 Aoû 2019, 16:09

Un arôme particulier lui arracha un brusque reniflement. La tête de Pendrake pivota, tandis que son corps affalé se reposait de tout son soûl sur le divan, afin de capter les écrits enchevêtrés sur l’étiquette. Ce nectar était corsé, juste assez amer pour ravir ses papilles et combler son âme. Il devint de moins en moins ivrogne depuis qu’on l’avait arraché de force à ses démons intérieurs. Il repensait sans cesse à ces jumeaux angéliques – les "angelots" – sûrement sa rencontre la plus épineuse de toute son existence, pour un Réprouvé. Il n’avait laissé que trop parler sa part sombre autrefois, avec le meurtre de sa muse et l’accusation de son plus grand ami. Aujourd’hui, tout ceci n’était qu’un léger brouillard tendant à se dissiper. Gona'Halv fut son remède, sa panacée, mais l’avenir demeurait une chimère difficilement domptable. On ne lui laissait le choix qu’à une unique condition, une spécificité qui lui procura de bien grands maux pour un être aussi méprisable : demeurer fidèle à soi-même. Être Pendrake Hrafninn, le Réprouvé élevé à Sceptelinôst. Ce havre de paradis, par-delà ce balcon finement drapé de soies aux couleurs éclatantes de noblesse et de filouterie, c’était son joyau, son asile. En effet, il passait beaucoup moins de temps auprès des Deslyce depuis l’annonce de la grossesse de sa femme. Comme s’il devait s’y préparer, s’atteler à devenir l’Homme qu’une ravissante – car elle le sera sans nul doute – fille pouvait espérer avoir.

Il retint un haut-le-cœur en se relevant ; non pas que cette perspective ne l’enchantait point, mais elle avait tendance à lui donner quelques nausées. La Lahvu'dov avait bâclé son travail, se rassurait-il parfois. Le Drem saisit le contenant dépourvu d’une bonne partie de son contenu, et déambula à l’intérieur.
 " Dreell… " Il sifflait tel un serpent, et se raccrocha à la première prise qui se présentait à sa main libre. Ici, c’était… une sorte de manoir, si on pouvait qualifier ainsi ce domaine suffisamment stable et propre au sein de la cité des vices. Le Thur Merrill local dût édifier quelques terrains de jeux où les plus grands pourront se noyer dans l’opulence. Comme si les Réprouvés s’emmerdaient déjà à Sceptelinôst, la ville où tous les besoins convergent… Pendrake avait, pourtant, entendu parler de plusieurs activités du côté de Bouton d’Or. Son dernier passage y fut calamiteux mais retenter l’expérience ne lui déplaisait pas. C’était à méditer ; entre les seins de cette ravissante créature qui s’était jetée sur lui.

Le baiser forcé lui fit ouvrir davantage les orbites, alors qu’il prenait peu à peu conscience de la situation entre ces murs. Ce devait être un après-midi convivial, là où les puissants ou ceux en phase de l’être pouvaient se rassembler et "discuter". Ce simple mot regroupait diverses manigances pour les crapules de Sceptelinôst. On arrivait avec le sourire, et, si la chance et l’audace suivaient, on repartait avec un plus grand. Pendrake tentait de se souvenir où il était et pourquoi il était venu, alors que la Réprouvée aussi frêle que lui essayait de resserrer son étreinte sur lui. Il croisa quelques indices sur les murs, des trophées et emblèmes qui lui firent tous penser à Dame Puman. Sûrement une autre gueuse qu’il s’était tapée jadis, ce nom lui évoquait quelque chose. Et quand un nom féminin lui revenait en tête… " Qu’est-ce que vous attendez ? Pendrake voulut bien répondre quoi que ce soit, si elle lui laissait volontiers le temps de reprendre sa respiration. Finalement, il ne pouvait que céder à l’excédant d’érotisme qui animait cette demoiselle ; ainsi que tous les autres. L’alcool dans ses veines se diluaient peu à peu et cette soudain chute lui fit notifier les râles de plaisir, les appels à copuler, littéralement. Les assauts buccaux et de reins, vacillant entre la douceur et la sauvagerie. Il arrivait fréquemment que du mobilier se brise, voire quelques rotules. Pourtant, la douleur redoublait les envies et aucun convive dans cette chambre ne souhaitait cesser son dur labeur. Alors ? " C’était la deuxième fois qu’il entendait cette femme aux traits juvéniles, et le Drem savait grâce à son timbre de voix qu’elle ne rechignerait aucunement à ce qu’il manifeste le Démon. Alors, il vit rouge et lui mordit les lèvres. Sa barbe tailladait quelque peu le menton de la jeune qui tenta de rendre autant de plaisir par de judicieux caresses en-dessous de sa ceinture. Il était dur, l’étape décisive à son grain de folie, n’est-il pas ?

♫:

Une seconde au centre de ce Tout. Une seule suffit. Ce parfum, cette senteur… Cette présence. Cela lui évoquait toutes les facettes de sa Luxure. Un nom évocateur. Aria. Il lâcha prise à son tour.



1420 mots ~



By Jil ♪
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Ven 30 Aoû 2019, 19:16

Olsayk
L'Orgie
-Tu m’as l’air bien seul mon chou… comme c’est triste.

Assis sur sa chaise et la moitié du corps étalé sur la table, Olsayk leva la tête et fit un bond. Sa chaise grinça bruyamment avant de basculer en arrière. Le fracas fut assourdissant à ses oreilles, mais le Réprouvé ne grimaça pas. Il était bien trop paniqué et pris par la recherche de son canif. Il tâtait désespérément ses poches sans pour autant le touver. Ce qu’il avait oublié, c’était que l’arme en question se trouvait en fait sur la commode, un peu plus loin.

-… ! Qu… qu’est-ce que vous- Aah ! Partez !

Il haletait. Il était déjà en sueur. Il avait peur, terriblement peur. Qui était cette femme ? Que lui voulait-elle ? Comment avait-elle fait pour rentrer ? En fait, il ne voulait pas le savoir. Si elle était parvenue à entrer sans qu’il ne l’entende, c’était qu’elle était très forte – en réalité, il l’avait laissée ouverte sans s’en rendre compte. Il était malade, malade dans sa tête et il voulait qu’elle parte. Il voulait qu’elle le laisse seul, lui, sa misère et sa paranoïa qui atteignait des sommets ces derniers jours. La drogue y était pour quelque chose. Cela faisait deux jours qu’il n’était plus sobre, et il regrettait profondément. Il s’était promis de le redevenir le plus rapidement possible. Il ne voulait plus de problèmes. Il devait arrêter. Du moins, c’était ce qu’il se disait à chaque fois.

-Voyons… Ne fais pas cette tête-là, je ne vais pas te manger… Ou peut-être que si.

La femme rit doucement avant de s’approcher. Olsayk eut un frisson d’horreur. Il monta sur son lit et recula jusqu’au mur. Il aurait pu tout imaginer, sauf ça. Il ne voulait pas se faire manger. Il n’était pas préparé à mourir, et surtout pas de cette manière. Est-ce que ça faisait mal ? Comptait-elle le tuer avant, ou le maintenir en vie le plus longtemps possible ? Par où allait-elle commencer ? Le ventre ? Les pieds ? Oh non, pas les pieds… Olsayk voulut lancer son oreiller pour la faire fuir, mais il avait beau tirer, celui-ci restait coincé sous ses fesses. Impossible de le déloger, et il n’avait aucun autre projectile à portée de main. Il était cuit. Pourtant, son désespoir ne l’empêcha pas de tenter un nouveau moyen de défense, qu’on lui avait souvent définie comment étant celle du lâche, ou encore, du pauvre : l’intimidation par la parole.

-Allez-vous en !

Elle lui sourit, amusée, et continua d’avancer. Elle était étrange, elle et sa robe faite de voiles rosés sous laquelle on pouvait très facilement deviner ses formes féminines. Il n’avait jamais vu une femme porter une telle tenue, et à vrai dire, il ignorait pourquoi elle était vêtue d’une manière aussi anormale. En fait, c’était assez moche, ce qui ne faisait qu’accroitre son angoisse. En suivant son regard, elle finit par remarquer ce qui n’allait pas.

-Oh, excuse-moi. Le voisin avait des goûts particuliers. Comme ça, c’est mieux ?

Un à un, les voiles s’enroulèrent sur eux-mêmes, s’épaissirent, rétrécirent, changèrent de couleur. Olsayk crut halluciner, persuadé que cela était dû aux substances qu’il avait ingéré. Ses yeux étaient tellement grands ouverts à la vue du phénomène qu’il en avait mal. Cela lui faisait penser à une fleur qui se fane, mais son point de vue était parfaitement subjectif puisqu’il n’y connaissait rien aux fleurs. L’inconnue portait maintenant une cuirasse. Elle s’était également étoffée physiquement, mais ça, le Réprouvé l’avait à peine remarqué. Elle alla s’assoir au bord du lit. Lui était toujours collé contre le mur. Il osait à peine respirer. Il détaillait son profil, ses courbes douces, ses yeux noirs où régnait la lueur de la détermination, ses cheveux bruns qui dévalaient son dos en cascade. Il faisait une fixette sur son teint pâle, qu’il trouvait tout simplement irréel. Il devait l’admettre, elle était assez belle. Elle se pencha vers lui. Il était tellement pressé contre le mur qu’il aurait pu le traverser. Chaque centimètre qu’elle lui confisquait était une violation de son espace vital. Il avait du mal à respirer. Elle ne l’avait pas encore touché, mais ça allait déjà trop loin. Olsayk la prit par l’épaule et la repoussa vivement. Il n’arrivait plus à parler. Sa bouche était molle. Elle ne parut nullement vexée par son geste. Au lieu de se lever et de quitter la pièce, comme il l’avait imaginé et souhaité au plus profond de son cœur, elle fouilla dans l’une de ses poches pour en sortir une petite pilule parfaitement blanche.

-Prends ça. Tu te sentiras mieux.

-… Nan… Nan je prends pas…

-Je ne sais pas ce que tu as consommé avant, mais si je suis sûre d’une chose, c’est que tu ne pourras que te sentir mieux en prenant ça. Vraiment. Tu peux me faire confiance.

Ses yeux allaient du médicament au visage de la brune. Se sentir mieux, c’était tout ce qu’il désirait. Peut-être qu’elle avait raison et que ça l’aiderait. Peut-être que ça lui permettrait d’être plus heureux et qu’enfin il pourrait s’extirper de cet enfer, d’une manière ou une autre. Olsayk s’empara de la pilule. Ses mains tremblaient. Il l’avala.

Ne regarde pas:

*

-Attends ! Attends…

Il haletait toujours. Elle venait de se lever avec l’intention de quitter la pièce, sans même dire au revoir, alors qu’ils venaient à peine de terminer. Elle avait aimé, pourtant, non ?

-Oui ?

Elle avait ancré ses yeux dans les siens, un sourire satisfait dessiné sur ses lèvres. Cela le déstabilisa.

-Qu’est-ce que c’était ? Le méd…

-Oh, ça ?

Elle sortit les pilules de sa sacoche et les lui présenta. Il leva releva les yeux vers elle, admiratif. Elle lui enlevait les mots de la bouche. Il n’était même plus capable d’acquiescer. Était-ce cela que l’on appelait l’amour, cette subjugation inexpliquée ? Comme si elle avait entendu sa question silencieuse, elle afficha un air amusé et lui lança les précieuses pastilles. Elles s’éparpillèrent sur le sol.

-Oui, un médicament pour aller mieux. Fais-en bon usage.

Elle lui adressa un dernier regard et quitta la pièce. Olsayk attendit qu’elle disparaisse pour se jeter par terre et récupérer les médicaments. Sous l’emprise des derniers effets du produit, il se sentait toujours nourri d’une vigueur remarquable, les muscles prêts à bander pour effectuer toutes sortes de prouesses. Il rampait et attrapait les pilules parties se glisser sous les meubles sans la moindre difficulté. Combien lui en avait-elle lancé ? Sept ? Dix ? Plus ? Il s’était senti tellement bien. Il devait recommencer. Il devait tous les trouver. Et comme ça, il irait mieux pour toujours.

~1427 mots~

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Ven 06 Sep 2019, 17:45


Gidéon ne se souvenait pas de la façon avec laquelle il s’était retrouvé ici, dans cette position, le mettant dans cette situation inconfortable. Il se sentait à la merci du premier venu et cela l’ennuyait. « Il y a quelqu’un ? » demanda-t-il de sa voix rocailleuse. Pas de réponse. Il attendit comme cela pendant quelques secondes. Il avait cette impression étrange d’avoir son ouïe plus perçante. Il pensait percevoir des bruissements de feuilles, à moins que cela ne soit des grattements sur un objet mou … Le fait d’avoir les yeux bandés ne l’aidait sûrement pas. Il aurait bien aimé pouvoir retirer ce bandeau, mais ses mains étaient liées, l’une et l’autre, sur le montant du lit sur lequel il était allongé. Avec des gestes de la tête, il essayait de coincer le bandeau avec son épaule pour le faire glisser. Le résultat était plus que moyen. Le bandeau n’avait pas bougé d’un pouce. « Ho, ho ! » Gidéon ne se l’aurait sûrement jamais avoué mais il commençait à paniquer. Il sentait Gid se retourner et s’enfoncer plus loin dans son être. Il ne voulait en aucun cas gérer cette situation. Il avait trop peur. Gidéon était, quant à lui, sûrement l’homme de la situation. Sans bandeau et liens, bien entendu. A présent, il ne pouvait pas faire grand-chose, à part réguler sa respiration qu’il sentait s’accélérer. Faire venir Ginna n’était pas non plus la solution, elle les mettrait assurément plus dans l’embarras et ce n’était clairement pas ce qu’il souhaitait. Non, non, non. Il devrait trouver la solution seul.

Il tira sur ses liens. Peut-être qu’avec un peu de force, il arriverait à les arracher … ou à s’arracher les poignets. Mais, Gidéon n’était pas très fort. Il fallait qu’il fasse un peu d’exercice. Mentalement, il grava ce conseil dans un coin de sa tête et il sentit Ginna acquiescer à cette demande. De tout façon, il n’en avait rien à faire … Il ne lui avait pas demandé son avis à ce qu’il sache !

Soudain, il sentit une objet doux et duveteux le frôler sur le nez. Puis sur sa barbe mal rasée. Cela le chatouillait. Était-ce une plume ? Il avait envie de se retirer du toucher de celle-ci. Il gesticulait sur le lit. « Qui est là ? Qu’est-ce que … Pourquoi vous faîtes ça ? » Il eut pour réponse un autre mouvement de plume dans le creux de son cou. Il commençait à avoir des frissons. « Arrêtez voulez-vous ! Qu’est-ce qu’il vous prend !? » Un autre frôlement de plume l’atteignit, cette fois, sur le lobe de son oreille. Les frissons se firent plus intenses. C’en était presque désagréable. Il n’en pouvait plus. Il voulait partir d’ici. Retirer son bandeau. Voir où il était et qui le torturait ainsi.

Soudain, il entendit pouffer. Il pouvait même sentir le souffle de la personne sur son visage. Cela suffit pour le rendre immobile. « Qui est-là ? » répéta-t-il. « Je sais que vous êtes là ! Allez, détachez-moi ! Je ne vous ferais pas de mal. » Il entendit un second gloussement à quelques mètres à sa droite. « Qui est-là ?  Qui êtes-vous ? » Est-ce que ces geôliers seraient plusieurs ? Il était vraiment dans la panade. Quelqu’un lui caressait le torse avec la plume à présent, en faisant des petits ronds. Gidéon se tortillait dans tous les sens. Cela aurait pu être agréable … enfin, s’il avait eut les yeux ouverts évidemment. Là, il avait plutôt l’impression qu’on le martyrisait. Et il n’en connaissait pas la raison. Il ne connaissait rien, n’avait aucune informations sur personne. Qui pourrait alors lu en vouloir suffisamment pour le positionner dans une telle situation ?

héhé:

« Aahh-ah ! » ne put s’empêcher de s’exclamer Gidéon. « Arrêtez ! Je ne … Qu’est-ce que… Allez, assez jouer ! Libérez-moi ! Tout de suite ! »

huhu:

Puis, il n’y eut plus rien. Gidéon était en attente. D’un toucher, d’une caresse, d’un bruit … Quand il sentit la plume de nouveau, s’en était presque un soulagement. Et en même temps, celle-ci lui prodiguait une sensation de chatouillement désagréable sur la plante des pieds. Il aurait voulu lui échapper, mais, il comprit qu’on lui avait également lier les pieds au lit. Comment était-il arrivé jusqu’ici ? Mais il oublia très vite cette pensée lorsqu’une voix lui demanda : « Tu n’aimes pas ça mon petit ? » « Qui êtes-vous ? » « Chuuut, mon chéri ! Ne deviens pas méchant … sinon, tu risque d’être puni. » « Écoutez, je ne sais pas ce qu’il se passe. Laissez-moi partir ... »

hoho:

« Courgette ! Courgette ! »  s’écria Ginna. « C’est bon les filles ! Merci pour vos services. »  On la détacha et elle en profita pour retirer son bandeau des yeux. Elle avait le sourire éclatant. « Merci ! C’était génial ! Il a rien compris à ce qu’il se passait le pauvre ! Bon alors, je vous dois combien ? »
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Ven 06 Sep 2019, 19:47

[Événement] - L'orgie Couple10

La sensation de ses mains glacées le long de son dos, lui tira grimace puis gémissement. C’était toujours ainsi avec lui. D’abord il s’approchait, doucement, délicatement, de peur sans doute de la faire fuir, de l’effrayer et d’ainsi perdre son affection le temps d’une soirée, puis il venait se coller complètement à elle de sorte que leurs deux corps s’imbriquent parfaitement l’un à l’autre. Son frère était en recherche constante de contact, ce qui par moment était agréable devenait certains soirs une vraie plaie. Pourtant cette nuit-là, la jeune sorcière se sentait d’humeur joyeuse, quelque peu taquine. Son frère derrière, passa une première main le long de sa cuisse pour venir la poser négligemment sur sa hanche à demi nue, l’autre servant à maintenir sa tête a une certaine hauteur lui offrant une vue plongeante sur le corps complétement dénudé de sa sœur jumelle. Son compagnon commença par de douces caresses, aussi légères qu’une plume, le bout de ses doigts abimés par endroit donna des frissons à la sorcière. C’était à la fois désagréable et particulièrement excitant. Bien vite les effleurements se firent plus prononcer, plus poussés. Les mains du sorcier passèrent sur des zones qui firent gémir la Maenwen. Ce n’était pas dans ses habitudes d’être si direct. Lui d’ordinaire si timide, hésitant, se montrer particulièrement audacieux ce soir. Ce qui finalement n’était pas pour la déplaire. Les lumières étaient toutes éteintes, seule la lueur des étoiles parvenait à éclaire la pièce. Les plongeant tous les deux dans sorte de transe, ou plus rien à part eux n’avait d’importance.

« Tu es bien téméraire ce soir, pas que cela me déplaise, mais je n’y suis pas habituée. » Ces quelques mots furent prononcés d’une voix rendue rauque par un désir croissant. Les joues rouges, le souffle court, la sorcière se sentait si bien en cet instant. Elle était toujours celle qui prenait les choses en mains, et c’était peu de le dire …. Et ce lien qui les unissaient, il était particulier, étrange, ambiguë, voir même dérangeant mais malgré ce lien de parenté, il était la seule personne à qui elle portait un tant soit peu d’attention, ce qui n’était pas négligeable. « Hum. » Lâché prise en cet instant lui avait semblé bizarre au début, mais maintenant cela lui faisait un bien fou, elle se laissa ainsi guider par les envies de son frère. Gardant résolument les yeux fermés. Le jeune homme attrapa calmement ses poignets afin de la faire basculer sur le dos. Ses cheveux étalés sur l’oreiller auraient pu lui donner l’air d’un ange, si ce qui se passait en ce moment n’était pas aussi … obscène. Ses gestes étaient assurés, affirmés. Chaque caresse, la faisait gémir, chaque baisé, l’échauffée encore un peu plus jusqu’à la faire atteindre un point de non-retour. « Maric !! » Ses doigts de pieds se replièrent sur eux même, les crispations de son ventre furent accompagnées par une longue plainte sonore, son souffle se perdit et ses yeux s’ouvrirent en grand de stupeur. Les murs étaient fins, mais quiconque passant non loin de l’habitation l’aurait entendue. L’euphorie post jouissance la gagna. Le sourire niait sur son visage ne pouvait lui échapper, tout comme les rougeurs qui parsemaient le haut de sa poitrine. Pourtant elle déchanta bien vite lorsque son amant vint lui mordre jusqu’au sang la lèvre inférieure. Le gout métallique et acre du sang n’était pas plaisant, pas en cet instant. « Maric ! Mais tu es complétement fou ! Je n’étais clairement pas dans le délire sang et … compagnie… » Lorsque son regard croisa les yeux de l’intéressé, ce qu’elle vit lui fit perdre tout sourire. « Rowan … » _ « Tu te souviens donc bien de mon prénom. T’entendre crier celui d’un autre alors que tu jouis sous mes doigts étaient fort … énervant, oui, c’est le mot. » Presque instinctivement la sorcière s’éloigna du déchu, attrapant au passage le drap afin de couvrir son corps nue. L’acte en lui-même était inutile, car il était bien de ceux qui avait eu l’occasion de la voir sous toutes les coutures, pourtant cela la rassura quelque peu.

« Tu … je veux dire, tu … enfin vous. Rha ! Cette situation est plus que dérangeante ! » Rowan, s’avança jusqu’à se saisir du drap afin de découvrir une nouvelle fois le corps de la sorcière. « Ne te cache pas, pas de moi. D’autant plus que ton frère semble apprécier le spectacle tout autant que moi. » Alarmé par ses dernières paroles, les yeux de Saphira firent rapidement le tour de la pièce pour y découvrir un Maric certainement aussi rouge et essoufflé qu’elle, il y a de cela plusieurs minutes, dans un coin de la pièce, assit sur une chaise. L’incompréhension dut se lire sur son visage, car son amant prit à nouveau la parole. « Il me faisait pitié. D’ordinaire, je lui aurais botté les fesses juste pour le plaisir, mais savoir qu’il me regarderait te donner du plaisir avait quelque chose de… » Il marqua une pause pour regarder son sosie. « Dérangeant, mais assurément excitant. » C’était étrange de les voir tous les deux dans la même pièce, leur ressemblance était frappante mais leurs attitudes elles, étaient opposés, c’est ce qui lui plaisait. Hésitante, son regard faisait l’aller-retour entre les deux. « Tu ne t’énerves pas ce soir ? » Ses doigts vinrent se poser autour de son cou, elle se rappelait la dernière fois que le déchu s’était énervé après elle, la demoiselle y prenait toujours du plaisir, ce soir là ne ferait pas exception. « Pas ce soir, non. J’ai d’autre chose ne tête, demain … sera un autre jour. » Il s’avança de quelque centimètre pour se saisir des chevilles de la jeune femme afin de l’attirer jusqu’à lui, son bassin venant heurter le sien, ainsi que sa virilité. « Si tu es gentille, peut être pourra-t-il nous rejoindre, mais seulement si tu te montres docile avec moi. » Ce n’était pas dans ses habitudes, un partenaire lui avait toujours été suffisant, pourtant maintenant que l’idée était émise, elle ne lui paraissait pas si atroce. Son frère n’avait pas bougé, il ne le ferait pas, pas sans l’accord de sa sœur. Lui qui était si simple, avait quelque chose dans son regard qui indiqué que la situation ne le laissait pas indifférent. Était-ce la lune, ou bien autre chose ? … cela n’avait pas vraiment d’importance finalement. L’air dans la pièce était chargé de dizaines d’effluves, toutes plus enivrantes les unes que les autres amenant au tableau une nouvelle dimension. Quand tous eurent fini de s’observer en chien de faïence, la chaleur reprit possession de chaque corps présent dans la pièce. Et bien vite, les corps se mirent en mouvements, les peaux claquant les unes contre les autres. Parfois Rowan poussait quelques plaintes de rencontrer la peau du sorcier. « Pousses toi ! » Un nouveau grognement de la part du déchu. « Ne me touche pas bon sang ! Ce n'est pas possible de prendre autant de place. » Leurs mouvements n’étaient pas synchronisés, mais leur souffle si. Chacun attaqué une partie différente de l’anatomie de la jeune femme, pourtant ils trouvaient malgré tout le moyen de se rentrer dedans, de se toucher accidentellement. Il leur fallu de longue minute, bien trop longue pour les deux, pour enfin tolérer la présence, et le contact de l’autre. La nuit risquait d’être longue pour eux, car le temps ne sembla pas avoir d’effet sur eux, ils n’étaient que peu épuisés.


Ce fut à l’aube, que les corps emmêlés et ensevelis sous un nuage de drap virent la lumière du jour. Il était difficile de reprendre pied dans la réalité après une nuit aussi agité, ce fut Saphira qui donna signe de vie la première. Elle tenta de se lever, mais dû s’y reprendre à plusieurs fois avant de parvenir à se mettre debout et surtout à le tenir. Elle se mit face au lit pour les observer. Le tableau qu’offrait les corps nus de ses deux amants lui était fort agréable quoi que … légèrement étrange. Le souvenir de la nuit passée lui revint en mémoire et la fit rougir. Ce qui c’était passé … n’arriverait certainement plus jamais, mais elle en avait sans aucun doute bien profité.


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Sam 07 Sep 2019, 17:35


« Il était un petit navire … Hip … Un tout petit navireuuuu … qui n’avait jamaiiiiis navigué …» Je sens que ma vue se trouble, enfin, elle est presque aussi vaseuse que mes pensées. Je n’ai jamais été aussi joyeuse, pas depuis un moment en tout cas. J’ai pu remarquer que pour atteindre ce niveau de plénitude, l’alcool ne devait pas être bien loin. En temps normal, mes pensées sont sombres et instables, sous les effets de l’alcool, ce n’est plus la même histoire. Ce fabuleux breuvage, que je tiens dans ma main, a un effet idéalement euphorisant sur moi. Me faisant sans aucun doute perdre la notion du temps, mais également la tête. J’en viens à oublier mes problèmes, à les mettre de côté, et cela me fait un bien fou !

« Il était un petit navire ! Qui voguais sur l’eau ….. Oh hé, oh hé …captain ! » J’appelle une nouvelle fois, le serveur afin de lui signaler que mon verre est une nouvelle fois vide. A chaque fois qu’il me sert, cet idiot prend une nouvelle flute, et les cadavres devant moi ne laisse que peu de marge quant à mon état d’ébriété. En attendant de recevoir ma boisson, j’observe les gens présents dans la pièce, qui sont tout aussi éméché que moi. Je pense même ne pas être la pire de ce groupe. Certains chantent des chansons qui n’ont ni queue ni tête, comme je le faisais il y a quelque minutes … dans mon cas, cela n’avait pour but que d’attirer l’attention de mon sauveur, je crois. D’autres dansent sur une musique qui n’existe pas mais qui semble leur convenir, mais tous ont un point commun ... l’alcool qui coure dans leur veine. Je suis attablée au bar depuis un long moment déjà, et je me sens vaciller pour la centième fois. Je tiens à peine débout, mais je ne me crois plus capable d’aller m’asseoir sans risquer la chute. Le large sourire sur mon visage me donne mal aux joues, mes yeux me piquent et l’élancement dans mes cuisses me rappellent que si je tenais par leur seule force jusqu’à présent le bar a clairement pris la relève. Je devrais peut-être rentrer ? Enfin une pensée mature et responsable … « Et voilà pour toi ma belle. » Les dieux veulent sans doute me faire passer un message, mais l’apparition du barman ne peut qu’être un signe. Je dois finir ce verre !

Je me décide à quitter les lieux, quand le besoin d’aller aux toilettes se fait sentir. Uriner dans la nature se révèle une expérience … extraordinaire et qui m’apparait comme une merveilleuse idée à cette heure tardive de la nuit. J’avance par je ne sais quel miracle, mes pieds me portent et me guident, mais mon esprit ne pense qu’à une seule chose. Je dois me vider !  Cette sensation de voir ce qui nous entoure mais d’en être complètement insensible me hante à présent. J’avance à la vitesse d’un escargot, il ne me manque plus que la bave … Je passe instinctivement mes mains à la commissure de mes lèvres et … ah, non, je bave. Plus que la maison alors ? « Ah zoui, la maison … J’y coure, ou je vais .. Y VOLER ! Hihi » Je m’élance à présent dans la rue, certaine d’avoir des ailes et de pouvoir rentrer plus vite chez moi. Pourtant la scène que j’offre, ne dois ressembler qu’à une folle sautant tous les vingt centimètres, les yeux fermés, les cheveux en bataille, et aussi ronde qu’une pelle.


L'inconnu sexy

« Merdouillette … faut vraiment que je pisse ou je vais … je vais me faire dessus. » L’alcool, partenaire officiel du sans-gêne ! Prenant appuis sur le premier mur qui se trouve à ma droite, je relève rapidement ma robe jusqu’à la taille, laissant mes fesses à l’air, pour m’accroupir et faire mon affaire. « Ahhhh » La satisfaction d’enfin pouvoir me vider, me fait fermer les yeux. La musique qui jusqu’à maintenant me paraissait n’être qu’un fond sonore, me semble plus proche, plus vive. Un raclement de gorge me fait sursauter. « Hum. Tu sais qu’on a des toilettes à l’intérieur ? Pas obligé de pisser sur ma maison. » J’ouvre les yeux, cherchant du regard la personne dont la voix est foutrement sensuelle. L’homme qui me fait face, sourit. Il est beau à se damner. Grand, bien plus grand que moi, plus massif également, son regard est perçant, et la barbe de plusieurs jours qui couvrent ses joues, lui donnent un air de vaurien. En clair, il appelle au sexe. La situation pourrait être gênante, pourtant il ne dit plus rien, l’homme détourne même les yeux, pour ne pas me regarde uriner le long de sa maison … contre laquelle j’ai pris appui ! De mon côté, je suis incapable de m’arrêter même si je le voulais ! Et cela dure de longues minutes. Imperturbable, il tire une bouffée de sa cigarette dans un geste que je trouve à la fois masculin, et diablement sensuel.

Une fois finie, je me relève hâtivement, bien trop rapidement étant donné mon état et manque de trébucher. Mon sauveur, tenant toujours sa cigarette d’une main, me rattrape de l’autre. « Je savais que les femmes avaient tendance à se jeter à mes pieds, mais pas aussi vite … » Sa poigne est ferme, ses doigts rendus caleux par un travail manuel je suppose, me donne des frissons. « Tu rêves mon petit. Si tu crois que je vais me mettre à genoux pour toi. » Ma voix rendue pâteuse par l’alcool n’a pas l’effet escompté. Je veux me montrer ferme et inflexible, pourtant au vu de son sourire qui s’élargi, il prend cela pour de la drague. « Allons, la soirée n’est pas finie. On en reparlera tout à l’heure quand tu seras à genoux devant moi ma q… » Je me dégage de sa poigne pour poser mes deux mains sur sa bouche, l’empêchant de prononcer un mot de plus. Cette petite scène a pour effet de me dégriser, légèrement. « Sois pas vulgaire, ou je te la coupe et je te la fais bouffer ta queue. » Finalement c’est moi qui suis vulgaire. Et à ces mots, je vois la petite étincelle apparaitre au fond de ses yeux, et même si ses manières sont absolument vulgaire, il ne me laisse pas indifférente. D’autant plus sa voix, suave et pénétrante m’électrice.


L’homme jette brutalement sa cigarette sur le côté, afin de poser ses deux mains sur mes avants bras, les éloignant de sa bouche. « Qui est vulgaire maintenant ? » Me maintenant les bras le long du corps, nous ne nous quittons pas des yeux. Ce n’est qu’au bout de plusieurs longues secondes, que je le vois m’observer de la tête jusqu’au pied, s’arrêtant un peu trop longtemps sur mon bassin. « Sympa la tenue. » Quelle tenue ? Un seul coup d’œil, et je me rends compte que ma jupe se trouve toujours au-dessus de mon bassin, il a donc une vue plongeante sur ma féminité. Je tente de me libérer, mais il m’apparait plus fort que moi. « Ça ne me gêne pas, au contraire. Si tu rentres dans cette maison, le fait d’avoir le cul à l’air ne sera que le dernier de tes soucis. » Le ton est donné, ma raison me dit de partir, de fuir, qu’il ne m’apportera que des ennuis, mais je me fous complétement de la raison ! Je le défi du regard, et m’avance de quelque centimètre afin de coller mon corps au sien, désignant d’un signe de tête l’entrée de la maison. « Tu ne me fais pas entrer alors ? » Il lâche un de mes bras, saisit ma jupe pour la rabaisser brusquement avant de m’entrainer dans la maison. Plusieurs personnes, dont quelques femmes semblent réclamer son attention, mais il n’y prête pas attention, et nous nous précipitions vers l’étage d’un bas rapide.


Il ouvre si violemment la porte qu’elle vient percuter bruyamment le mur, de ce qui se révèle être une chambre, dans laquelle trois hommes semblent se reposer et ce malgré la musique. « Ah, vous êtes là ? … » _ « Et ben on dirait qu’un de nous quatre à prévu de se faire plaisir, pas vrai mon cochon ? » Etrangement je leur trouve une certaine similitude. « Allez dégagez les gars. » Je le sens incertain dans certaine phrase, comme s’il cherchait mon approbation. « Oh là, et on a quoi en échange ? Un bisou de ta copine ? Ou alors une petite … » Pas besoin de finir sa phrase, le regard que lui lance l’homme qui me tient le bras parait le dissuader de la terminer. J’observe la scène, sans trop savoir quoi dire. Le silence entre nous est gênant, pourtant d’un coup tout bascule. Comme venu de toutes part, gémissement et autres bruits se font entendre. Cela ne semble pas provenir que du rez-de-chaussée, bien au contraire. Les murs bien loin d’être épais laisse percevoir que bon nombre de personne prennent du plaisir en ce moment même. L’ambiance qui jusqu’à maintenant semblait froide, voir même glacée, s’échauffe. Nos respirations se font plus lentes, plus prononcées. Les pupilles se rétrécissent, les sens s’affinent et bientôt ce qui ressemblait à un combat de coq se transforme en véritable orgie. « Se sont mes frères, d’ordinaire on partage tout mais … » _ « Ça me dérange pas. » Je ne sais pas vraiment ce qui me prend d’accepter ça, l’alcool surement. Mais l’idée de passer la nuit avec tous ses hommes ne me dérangent pas. Je ne connais pas leur nom, eux non plus, mais cela ne semble pas les gêner. Il y a dans l’air comme un gout de … sexe, une invitation à la débauche, et bientôt les gémissements alentours sont rejoint par les autres. Nos gestes pourraient être désordonnés, mais c’est bien le contraire. Chacun trouve sa place, chacun sait ce qu’il doit faire, et à quel moment le faire. La nuit n’en finit plus, je ne sens pas la fatigue me prendre, bien au contraire. L’euphorie de la situation dépasse de loin les effets que l’alcool a sur mon corps. Les hormones que je sécrète sont bien plus enivrante que tout le reste. Quand l’un semble épuisé, un autre prend le relais. Je ne suis entre leur main qu’une poupée qu’ils prennent grand soin de cajoler. Ce qui n’est pas pour me déplaire. Cette soirée improvisée n’était pas une si mauvaise idée finalement … Et quatre partenaires n’ont plus. Les corps en sueurs se collent, les mouvements sont vifs et rapides. Chacun des hommes qui m’entourent ont une façon différente de faire l’amour. L’un est plus doux, un autre plus brutal, le troisième semble se contrôler pour ne pas me faire mal, alors que le quatrième cherche à m’impressionner par je ne sais quel nouveau fantasme. Mon corps tient la route mais ma voix finit par se briser au bout d’un énième orgasme …


Le matin, je ne me souviens plus vraiment de leur visage ni même de la soirée que je viens de passer, et bien des jours après, me voilà enceinte …




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Lun 09 Sep 2019, 00:59




Je me demande si d’autres personnes ont déjà entendu leurs parents faire l’amour dans le lit conjugal, de l’autre côté du mur, sachant que ce qui nous éloigne n’est pas épais. La séparation est fragile, un peu trop fine à mon goût. Je m’endors assez tôt pour ne jamais rien remarquer mais cette nuit est particulière : elle est hantée par le souvenir d’une héroïne de Conte que j’apprécie tout particulièrement et qui tient un rôle important dans ma façon de penser. Le livre est posé sur ma poitrine, je fais une pause. Ce qui se passe de l’autre côté du mur devient davantage insupportable à mesure que le temps passe. Ont-ils seulement conscience qu’ils ont une fille quelque part dans l’appartement ? Ou m’ont-ils oublié comme si j’étais une vieille chaise dans le coin d’une pièce sans yeux, ni oreilles ni voix ? Je brûle, je veux m’énerver mais j’entends Clairmelda me souffler à l’oreille que ce n’est pas la meilleure solution. Alors quoi, je reste là planter dans mon lit, les yeux rivés vers le papier peint du plafond ? Je me redresse. La bougie à côté de moi vacille très légèrement, faisant danser sur les murs de ma chambre une ombre qui finit par m’effrayer. Je sursaute en levant le bras car je pense avoir vu une grosse araignée sur le placard. En abaissant la main, je me rends compte qu’il ne s’agit que de ma chevelure décoiffée. Je souffle et j’inspire, puis je prends mon élan et je me lève avec le livre en main. Une enveloppe tombe au sol, je la ramasse. C’est une nouvelle de ma tante, la sœur de ma mère. Je l’utilise en marque page pour ne pas oublier de la lire une énième fois afin de me rappeler que mon cousin, Alwin, est brillant et que je ne peux me suffire à ce que j’ai. C’est étrange de se dire qu’une partie de ma famille réussit et pas nous. Ce que les autres disent des rararyns est sans doute vrai : nous sommes nés malchanceux. Je jalouse mes cousins du côté maternel quand j’ai le temps de penser par moi-même, bien qu'il soit dur de poser un visage sur chacun d'eux.

Je sors de ma chambre, épuisée par le bruit qu’ils font toujours. Je longe le couloir, persuadée qu’ils ne m’entendront pas quoiqu’il advienne et je me dirige vers la cuisine, bougie en main. Deux verres sont sortis et presque vidés, je regarde le liquide à l’intérieur. On dirait du vin d’Amestris. Je lève la boisson et j’y trempe mes lèvres tout en frissonnant. Le goût révèle le fruit accompagné d’une amertume boisée. Ce n’est pas mauvais mais je n’ai pas envie d’en boire plus, cela n’étanchera pas ma soif d’une façon satisfaisante. Je me sers généreusement un verre de jus sucré à la place et l’avale d’une traite, animée par quelque chose de puissant. J’ai soudainement envie d’en boire plus et de m’en éponger sur le corps pour être appétissante. J’ignore pourquoi j’ai l’envie d’être dévoré, là sur cette table, mais je l’imagine très bien. Je finis sans difficulté le jus, éprise d’enivrement. J’ai faim, il faut que je mange. Cette soudaine envie est de nouveau satisfaite grâce aux pains réservés pour le matin que je mâche sans fermer la bouche, en laissant des miettes tomber entre mes seins. Que diraient mes parents s’ils me voyaient absorber le petit-déjeuner de la manière la plus désastreuse qu’il ait existé ? Seraient-ils horrifiés ou honorés que j’asperge mon corps de leur futur repas ? Est-ce qu’ils me rejoindraient dans l’infernale dégustation ? Je vois mon père s’approcher de moi, une petite ombre qui m’agrippe et m’enserre la taille. Il vient m’embrasser le cou pour récolter la boisson. Brusquement, je me fige. Je chasse cette pensée bien malgré moi, m’interdisant de voir celui qui m’a mise au monde de cette manière là. Je cours jusque dans ma chambre. La flamme de la bougie s’éteint. Je me retrouve dans le noir total avant d’être arrivée et je m’arrête. La chambre de mes parents n’est qu’à quelques pas. Les bruits qu’ils font sont bestiaux,  je suis impatiente de les voir, je veux les rejoindre. Si seulement j’étais un chat, une petite créature qui peut s’immiscer dans la vie intime d’un couple sans en être chassé. Je m’accroupis pour tâter le sol et je rejoins la porte de leur chambre que j’entrouvre rien qu’un peu. Malgré le grincement qui s’opère, ils ne m’entendent pas, bien trop occupés dans leurs affaires. Je vois des silhouettes qui s’agitent et je devine les formes galbées de ma mère ressortir dans la pénombre. Ses contours sont généreux, je les trouve beaux. Mon père finit par lâcher un long râle et se relève contre sa femme, plongeant ses lèvres sur son cou.

Mes poils s’hérissent, des gouttes tombent sur le sol. Je suis en sueur, excitée par la vision. Qu’ai-je donc regardé ? Je n’ai pourtant pas honte et je ne ressens pas non plus de remords. Je m’écarte de la porte, à quatre pattes sur le sol et je rejoins la chambre juste à côté, en rattrapant la bougie que j’ai éteinte dans ma course précédemment effrénée. Je plonge dans mon lit comme dans un bon bain et je me régale dans la couverture généreusement fournie. Je m’emmitoufle, ravie d’avoir assisté à la scène. Je n’entends plus aucun bruit, cela me manque presque. Mon bassin bouge, guidé par sa propre volonté. Je meurs d'envie de me frotter au lit, à mon oreiller, à ma chaise, à mon bureau. Chaque coin et recoin, chaque aspérité ou défaut qui ressort suffisamment pour être utile et me faire du bien. Je rallume la bougie avec un silex situé dans un briquet et je la contemple. Clairmelda ne me parle plus, à la place j’imagine des chuchotements langoureux, des baisers dans le cou, des prises fortes autour de ma taille. Je suis à la fois la voile du navire, le roc du phare et la plume de l’écrivain. Chaque position s’accompagne d’une belle image, je soupire. Penser aux objets finit par s’essouffler, je me redresse et je regarde l’enveloppe. Est-ce que je vais penser à ma tante ? L’envie ne me sied guère, c’est une femme que je connais qu’à travers le regard sévère de ma mère. Je pense à son fils, Alwin, celle dont elle vante le retour. Me plairait-il ? Je l’ignore. Je peux fermer les yeux et y songer seulement. A quoi ressemblent ses mains ? Sont-elles grandes ou petites ? A-t-il des doigts généreux ? Un bras allongé et fort ? Est-il du genre victorieux et à ne pas se laisser faillir par le temps, ni par la tâche ? Est-ce que sa langue est chaude et vive, est-elle curieuse ? Se glisse-t-elle dans n’importe quel recoin ? J’ai envie d’être embrassé comme ma mère l’a été. J’ai envie d’être prise comme elle. J’ai envie, en ce moment, d’être elle. De ressentir ce qu’elle a vécu. De voir ce qu’elle a vu. Je souffle sur la bougie et je la retire de son socle. Dans quelques secondes, elle sera de nouveau solide. Il suffit d’attendre qu’elle se refroidisse légèrement mais l'impatience finit par avoir raison de moi.

Mon appétit ne s’essouffle qu’à bout de bras. Il fait bien trop chaud dans mon lit pour que je garde une quelconque couverture. Je repose le cierge à sa place, les bras étendus. L’envie n’a pas été chassée, je suis toujours éprise d’une volonté qui m’est impropre, je veux de la chair, de la vraie chair. Ce que j’ai fait et les rêves qui m’étreignent ne suffisent pas à apaiser la volonté qui m’assaille. Pourtant, ma force n’y est plus. Mes doigts sont figés dans une posture, peu habitués à un tel exercice. La prochaine fois, peut-être essayerai-je avec une plume… L’idée est saugrenue et me fait rire. Une plume que je volerai à un Ange, un Ange qui me sera redevable par la suite… Et si je m'essayais avec une plume d'un Ange connu ? La Bûche Sauvage est un choix de Roi. Les rêves finissent par avoir raison de mon état et mon corps s’abandonne entièrement dans les délicieux bras d’Harabella.


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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 3851
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Lun 09 Sep 2019, 16:31



Shiva by entrepreneurial on deviantart.com

La nuit avait étendu sa couverture scintillante sur le monde. La soirée n'était pas fraîche. L'air se chargeait d'une lourdeur âpre, qui coulait sur les nuques et se répandait sur tout le corps en une moiteur désagréable. Priam avait chaud. Il se retourna dans le lit. Les draps, entichés de son épiderme, ne s'en défaisaient pas. Il poussa un soupir agacé et les souleva vivement. Un courant d'air chaud courut sur son torse, qui ne le fit même pas frissonner. La fenêtre ouverte n'apportait aucun soulagement. Et puis, il y avait cette nécessité de lutter. La chaleur qui animait sa chair ne demandait qu'à s'éteindre dans le brasier d'une étreinte. A Lumnaar'Yuvon, il n'aurait eu qu'à se lever, sortir et trouver une femme pour assouvir un désir mutuel. Ici, c'était impossible. Il ne pouvait décemment pas s'en aller chercher quelque paire d'ailes blanches - ou n'importe qui d'autre, au point où il en était - en manque de compagnie intime. Pourtant, c'était un besoin impérieux, qui lui rongeait les entrailles. Des images langoureuses et sauvages s'invitaient dans son esprit. Il essayait de se focaliser sur autre chose ; n'importe quoi qui pût refroidir ses ardeurs nocturnes. L'Ange tenta de se concentrer sur ce que racontait Laëth sur la déchéance, lorsqu'ils étaient à Lumnaar'Yuvon. Si tu baises avec une fille, c'est fini, tu seras plus un Ange, tu seras un Déchu, et peut-être que tu devras partir. Vaut mieux rester un Ange, tu sais pas si tu veux aller aux Jardins ou non. Paraît que la déchéance, c'est hoooooorrible. Ils te coupent les ailes et après ça repousse tout noir. Mais ça fait un peu comme les membres fantômes tu sais, tu sens toujours tes anciennes ailes, et ça fait mal... Lui qui, sans se tenir à l'écart de la société angélique, n'y participait pas outre mesure, croyait toutefois savoir qu'une bonne partie de ses dires était fausse ; néanmoins, il était certain qu'elle ne lui avait pas sciemment menti, et il n'avait aucune envie de devoir partir. Il voulait rester près de sa sœur. La pensée de celle-ci et des enjeux présents suffit à le calmer un peu. Pour un temps. La fièvre revint le saisir rapidement, et avec elle, cette irritation propre aux nuits sans sommeil. Agacé, il jeta les draps et se leva. Il traversa la maison jusqu'à la salle de bains. Une bassine d'eau était posée sur un tabouret. Il s'agenouilla et plongea son visage dedans sans hésiter. Durant quelques secondes, il retint sa respiration, puis se redressa et expira bruyamment. Les yeux fermés, l'ailé essaya de faire taire ses pulsions ravageuses.

Le claquement d'une porte le fit sursauter. Il se releva vivement, à l'affût. Comme il n'entendait plus rien, il se dirigea lentement vers l'entrée, attrapant une chaussure au passage. Lorsqu'il repéra l'intrus, il tira : la chaussure vint le frapper en pleine tête. « Rohvul ! Gowno ! » Les insultes fusèrent ; la contre-attaque ne se fit pas attendre non plus. L'individu se jeta sur lui et ils roulèrent au sol. Le combat, rythmé de grognements et d'insultes en Zul'Dov, ne se clôtura que lorsque Priam croisa le regard bleuté de son adversaire. « Za ? » La stupeur modulait sa voix, tandis qu'il desserrait la poigne qu'il exerçait sur ses poignets. La Réprouvée se redressa, à califourchon sur lui, la peau dénudée et le regard enflammé. Les braises lovées dans son bas ventre semblèrent s'éveiller, avec plus de brutalité que précédemment. « Nu, ek ylgar. Daar ai wo teik ney dinok kol haal. » Maintenant, ça suffit. C'est moi qui prends les choses en main. - « Sil- » Tu- - « Shof yu op. » Tais-toi. Sans lui laisser le temps de réagir, elle fondit sur lui pour l'embrasser. Juste à temps, Priam se saisit de ses épaules et la retint dans son élan. Les sourcils froncés, il la dévisagea. Les yeux de Za lançaient des éclairs. « Ney Drem'lok drein arzak gon slyna. » Les Anges doivent aimer pour baiser. asséna-t-il. Pas le moins troublée du monde, la clone de la Dovahkiin rétorqua : « Dreh med grik. » Fais comme si. Elle appuya son torse vers le brun pour se frayer un passage jusqu'à son cou, cependant, il s'écarta et secoua la tête. Elle ne comprenait rien ! Ou, plutôt, elle ne voulait pas comprendre. « Sil kol loost gildarr. Dreh fiin. » Tu en as envie. Fais-le. Elle frappa le sol du poing, à quelques centimètres de son visage. « Ste aan mun. Ste aan Dov ! » Sois un homme. Sois un Réprouvé ! Sa colère grondait autour d'eux, et ses vibrations puissantes ne tardèrent guère à secouer celle de l'Ange. Il poussa sur les clavicules de la jeune femme pour la faire basculer sur le côté et passer au-dessus d'elle. « Io ste aan Dov. » Je suis un Réprouvé. - « Sizaan fiin. » Prouve-le. Leurs iris s'affrontèrent, durs et provocateurs. Le temps suspendu aiguisait les désirs exaltés. A peine une hésitation ; l'Ange descendit vers les lèvres de la blonde avec la puissance sauvage des Bipolaires.

Bonjour chère Agbara :

Priam se réveilla dans un cri étouffé, en sueur. « Dreell ! Dreell dreell dreell ! » Comme il se rendait compte de l'état de ses draps, il s'empressa de s'extirper du lit et de les tirer. Il fallait absolument les laver avant que... Il cligna des yeux. Laëth était en expédition. Il vivait seul. Personne ne viendrait. Puis, lentement, le cocasse de la situation le rattrapa, et il se mit à rire. Qu'y avait-il à en dire, après tout ? C'était naturel. Ça pouvait arriver. Gloussant toujours, l'Okan transporta sa literie jusqu'au bac dans lequel il lavait ses affaires et l'y plongea. Ce qui était surprenant, c'était l'intensité de ce rêve ; il ne pouvait empêcher un trouble profond de l'envahir chaque fois qu'il y pensait. Pourtant... était-ce réellement surprenant ? Avec Za, la tension était déjà présente. Depuis cet épisode, à la rivière, il y avait entre eux un non-acté électrique. Il l'avait toujours repoussée, contraint par sa condition ; cependant, il fallait croire que son subconscient, lassé de sa fuite continuelle, avait préféré lui mettre sa vérité sous les yeux. Tandis qu'il frottait les linges à l'aide d'une savonnette, il pensa qu'il n'avait pas hâte de la recroiser. La gêne colorerait trop facilement ses traits, car s'il savait qu'il éprouvait ce même désir qu'elle, il l'avait toujours refusé. Non. En fait, non. Ce songe aurait pu être pire, bien pire... Il aurait pu rêver de... Un frisson le secoua. Il allait tâcher d'oublier tout ça - mais pas trop quand même -, et surtout, remercier les Zaahin du fait que personne ne pouvait lui tenir rigueur de ses rêves. L'imagination nocturne avait ses raisons que les Vertus ne comprenaient pas.

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