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 [Q] Il était une fois un crocodile géant, cent-mille Ridere et un Balrog

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Jeu 12 Sep 2019, 14:53




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Une atmosphère lugubre régnait dans les labyrinthes de l'Île Maudite. L’ouïe exercée du Chaman distinguait les échos des tambours lents et des chants gutturaux de Tchézaré. Il se trouvait non loin du Phare Abandonné et de la zone interdite au commun des mortels, néanmoins les créatures monstrueuses qui gardaient le lieu loin des yeux curieux se tenaient loin de lui et pour cause... Il était venu ici plus d'une fois pour dévorer en paix et assouvir sa soif. Avec ses yeux fluorescents, ses tatouages brillants et le brouillard éthéré qui le suivait, il était devenu un des monstres qui hantaient les couloirs sans bruit. Le Suprême de l'Au-Delà marqua une pause. Il inspira l'air glacé et se nourrit de l'ambiance inquiétante. Au lieu de l’oppresser, cette dernière le détendait et le rendait légèrement euphorique. Il se mit à sourire comme un enfant. Les rumeurs disaient vraies alors, il y avait vraiment quelque chose qui était apparu ici. Plusieurs choses, même, il pouvait les sentir sans toutefois être capable de les localiser correctement. Était-ce les enfants de Lilith, cauchemars vivants ? Il allait pouvoir étrangler cette engeance sale et malsaine. Le roi fit tourner sa couronne d'or entre ses doigts. Frottée contre la roche, elle se mit à produire un crissement insupportable qui se transporta jusqu'à la surface grâce à l'écho sournois, bientôt suivit d'un rire particulièrement dément qui se répéta inlassablement contre les parois. «Je suis làààà, hou-houuu... Ahahaha !» Sa langue lécha ses lèvres avec avidité. «J'arrive. Ne bougez pas mes chéris.» se mit-il à chuchoter, fébrile. Ils étaient tout proche. Il pouvait sentir leur magie frôler la sienne. Le chasseur s'avança dans le silence le plus complet. Certain d'y trouver ses proies, il contourna avec agilité un tournant rocheux et jeta un regard froid et meurtrier sur la petite clairière pierreuse qui s'offrait à sa vue.

Rien. Elle était déserte et morte. Si ce n'était une enveloppe timbrée posée délicatement sur une stèle au milieu du cercle, qui tranchait nettement avec le reste du décor. Le Chaman claqua sa langue. Ils étaient encore proches mais étrangement, il n'arrivait pas à les voir. L'homme poussa un soupir. Comment en était-il arrivé là, déjà ? Il était descendu dans les labyrinthes, curieux de voir la tête des enfants de Lilith, mais au fur et à mesure qu'il avait senti leur présence, il s'était mit en tête de les assassiner. Leur puissance démentielle était probablement la cause de cette envie folle. Il avait toujours eu le besoin viscéral d'étrangler ceux qui le dépassaient, du moins dans le domaine de la Magie. Il était obsédé par cette dernière depuis bien longtemps et les puits sans fond que représentaient certaines puissances étaient capables de l'engloutir en quelques secondes. Maintenant, il ne pensait plus qu'à ça : les voir, les sentir, les toucher, palper leur force et enfin : les réduire en charpie. Sans rancune, plus vraiment. L'accouchement de sa sœur avait débouché sur une soirée assez... plaisante. Il devenait simplement un véritable vampire assoiffé, fasciné et hypnotisé, quand il était en présence d'autres forces magiques. Le Chaman déglutit difficilement. Il s'approcha de la stèle, comme de toute évidence ce message lui était destiné. L'enveloppe glissa entre ses doigts fins. Devaraj s'assit d'abord contre la pierre. Il sortir un manteau de fourrure de son sac, ainsi qu'une fiole d'alcool fort et brûlant. La température était en dessous de moins dix degrés à cet endroit précis. Pourtant il ne faisait pas si froid dans les autres couloirs... L'homme prit le temps de se réchauffer avant d'ouvrir la lettre. Il avait un très mauvais pressentiment.  

Ses yeux fantomatiques parcoururent les premières lettres de l'écriture fine et raffinée. «Mon fils...» Oh, ça commençait très mal, en effet. Il releva brutalement les yeux, comme brûlé par ses deux premiers mots et se retint difficilement de réduire le papier en mille morceaux. Lequel de ses deux géniteurs était responsable de cette idiotie ?! « Je tenais à m’excuser du mal que je t’ai causé. Je ne serai jamais un bon père, je le crains, mais je me dois d’essayer de te préserver au mieux. » Il ouvrit grand la bouche, choqué. Instantanément, ces doigts nerveux s’accrochèrent au papier pour n'en former qu'une petite boule froissée, qu'il jeta le plus loin possible de lui, comme s'il s'agissait d'une bombe. Était-ce un usurpateur d'identité ? Jun n'écrirait jamais cela. Mais personne d'autre était au courant, normalement. Enfin, cela n'avait aucun putain de sens ! D'abord sa sœur et ensuite, lui?! Le Chaman vida la bouteille d'un seul trait. Il se mit à rigoler comme un démené, prit d'un fou rire qui lui écrasa les abdominaux.
Finalement, il ramena la boule de papier à lui par télékinésie et la déplia pour lire la suite de ce ridicule message.


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Sam 19 Oct 2019, 15:14

De violentes rafales frappèrent le tipi, où seule trônait Souw. Babioles et autres artefacts vibrèrent au gré du vent, une cacophonie propre aux idées qui zigzaguèrent dans son crâne. Léto roulait dans ses fourrures, incapable de trouver le confort d'Harabella, ni la malice d'Elzédor. L'une ou l'autre lui convenait, tant le poison lui semblait un remède adéquat. Les mots d'Ezechyel, tout droit sortis de la bouche de Raguä'Ragnar'Ok, hantèrent son esprit et refirent monter de douloureux souvenirs. Le chiffre colossal et la mention du Malin lui collèrent un vertige qui la rajeunit, un retour aux sources qui ne lui plurent absolument pas. Ce même soir, ses doigts plongèrent dans un pigment brun et couvrirent son tatouage chamanique, encerclant son nombril. Léto détestait ce reflet qui la suivit depuis lors, cette jeune Orisha, très garçonne, et effrayée par sa propre foi. Cette nuit semblait glaciale, le feu central persistait mais ne lui apporta aucun réconfort. La Sùlfr savait qu'elle seule pourra cesser toute cette amertume, cette aigreur qui lui colla à la gorge chaque fois qu'elle déglutit. Ses poings se serrèrent lorsque son regard balaya l'autel plein à craquer. Pour cette épreuve-là, toute particulière, elle aura besoin de sa force la plus optimale. Alors, enlacez-la, Ætheri des songes ; cette sujette ne pourrait bien ne pas revenir s'encager dans votre royaume.

~~~

Ses pieds nus osèrent quelques pas dans les grottes souterraines d'Awaku No Hi. Bientôt, le Labyrinthe se dessinera petit à petit devant elle. Léto ne redoutait plus cet endroit, pour y avoir déjà séjourner auparavant. Elle y était entrée sale, hérétique en quête de rédemption, et en ressortie grandie, confiante. Les Ætheri et l'Hǫfðingi l'éveillèrent sous son enveloppe rêvée, Léto en revint redevable et fière, sa naturelle gaieté polie. Depuis, tous ses démons intérieurs – façonnés au fil de son ancienne vie – furent enchaînés au plus profond de son Âme. Et l'un d'eux portait un visage reconnaissable pour les victimes du Chaos du Cristal : Ridere. À cette pensée, ses sourcils se froncèrent et son avancée s'accéléra succinctement. En soi, toute cette foi gravitait autour de cette engeance qui leur fit subir moult maux, et la vérité lui parût si évidente lorsque ses yeux s'ouvrirent sur le monde spectral. C'était comme retrouver la vue suite à une vie passée dans le brouillard. La brume ne fit que se dissiper depuis, cependant elle demeurait opaque par bien des aspects. Souw resserra l'attache sur son buste, une peau de bête blanche couvrit l'ensemble de son corps, cadeau d'un ami qui lui était cher. Des lignes dorées serpentèrent son épiderme visible, s'enfermant dans une boucle sur son visage. Instinctivement, elle suivit les traces d'une Chamane qu'elle connaissait bien, ayant foulé ces terres par conviction.

Léto siffla sur un air d'une chanson connue, sa poigne enserra la chaîne autour de son bras et la fit vibrer en rythme. Sa marche parut lente de prime abord, néanmoins tout ceci témoignait de sa prudence, de son instinct de guerrière. Aucun mot n'était réellement utile sur le moment, la Draugr revêtait son attitude la plus naturelle. Les murs du labyrinthe dessinèrent les périples d'une jeune fille en proie aux tourments, au bord de la chute. La magie propre au lieu brisa cette fille d'antan pour laisser le plein pouvoir à cette femme d'aujourd'hui. Parfois, des rémanences se manifestèrent, sûrement des tours pour tisser une boule de laine dans sa tête. Des échos que pour elle. C'était d'autant plus ironique qu'on n'arpentait jamais seuls les labyrinthes. Elle passa même devant un congénère emmitouflé dans une fourrure brune, mais la Souriante ne s'en soucia pas plus que ça. Simplement plongée dans ce rite initiatique. Ses bourdonnements virèrent sur la chanson du "Colibri emprisonné", là où les ténèbres tentèrent de l'oppresser un peu plus. Les rires et les mots de la jeune fille ne l'atteignirent pas, ils n'appartenaient qu'au passé. Mais le Labyrinthe était vicieux et continuait de peinturlurer son chemin de ses erreurs, de ses échecs. Léto fit jouer davantage le tintement du fer, laissant une partie des maillons frottés la roche. La blonde ne répondit pas présente pour cette chimère, elle en chassait d'une toute autre nature. Elle se doutait bien que trouver l'offrande en ces entrailles ne sera aucunement simple, mais cent mille Ridere ne pouvaient pas vagabonder sans passer inaperçus. Léto serait très bien placée pour repérer leurs sourires ignobles et traîtres.
" Petit colibri ne serais-tu pas piégé… Abordant un croisement, elle opta pour aller tour droit. Dans une cage bien dorée ? Encore. Son chant devint clair, point bas. Oh, mais regarde ma beauté… Elle ressentit une présence mais qui ne lui inspira ni un ami, ni un ennemi. Plutôt une monstruosité. Je crois que tu en détiens la clé. " Souffla-t-elle alors que le quidam en question semblait s'être évaporé, avant qu'elle n'ait eu le temps de bien voir. Qui a dit que cela serait une partie de plaisir ?


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Sam 19 Oct 2019, 15:40




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Le Chaman entendit bien le bruit de chaînes qui résonnaient dans le Labyrinthe. Cependant, il crût avoir affaire à une autre blague infiniment drôle de ce lieu maudit et décida d'ignorer ses sons odieux. Par ailleurs, il était toujours prostré dans sa fourrure. Ses yeux parcoururent frénétiquement la lettre. «Je pense que les Ætheri qui t’entourent te tourmentent déjà assez pour que je figure parmi eux de nouveau à l’avenir. Je suis désolé d’avoir touché ta sœur de cette manière et veillerai à la préserver de tout contact physique avec mes semblables dans le futur, tout en respectant la mission divine qui lui a été assignée.» Nouveaux spasmes. Il ne saurait dire s'il était touché, très en colère, dégouté ou heureux. Probablement tout en même temps, ce qui était une expérience très désagréable à vivre. Difficilement, il ouvrit un petit sac en peau qu'il tenait à sa ceinture, pour avaler un cube de sucre orange. Puis il s'assit en tailleur et se mit à inspirer et expirer calmement jusqu'à ce que la drogue fasse effet. Cette posture de méditation exigeait qu'il pose ses mains sur ses genoux et garde le dos droit, les yeux fermés.

Les minutes coulèrent. Ses paupières se rouvrirent. «T'es-tu au moins excusé devant la principale concernée ? Ce n'est pas à moi qu'il fallait envoyer cette lettre.» grogna-t-il, en plissant les yeux. Il parlait dans le vide mais il savait que son interlocuteur pourrait l'entendre. Si ça se trouve, le dieu était déjà en train de regarder la scène avec curiosité. « Je te protégerai lorsque je le pourrai et tâcherai d’aider les Chamans. C’est un peuple que j’estime beaucoup, assez pour le défendre et lui permettre de se développer au mieux. Raanu ne te décevra pas alors suis la voie qu’elle a choisi de tracer pour vous. » Le Chaman se tût, pensif. Il était soulagé d'entendre qu'Ezechyel défendrait son peuple. Quelque part, il savait que son père tenait ses paroles, même si souvent, voire toujours, sa façon de le faire était bizarre, blessante, invisible ?

«Ta mère – où qu’elle soit – et moi sommes fiers de toi. Aucun de nous ne t’a élevé, c’est vrai, mais tu n’as pas eu besoin de nous pour te hisser sur le trône de ceux qui sont le pont entre le monde des Vivants et celui des Morts. Que le futur te soit favorable, à toi et aux tiens. Jun.» Il serra les dents. «J'ai suivi la voie de l'esclavage, je ne vois pas ce qui mérite un compliment.» cracha-t-il, haussant les épaules. Sa mère ? Il l'avait vue deux fois dans sa vie et il ne savait pas quoi en penser. Elle avait été toujours délicate et gentille avec lui, mais elle était plus perturbante que Jun, à sa façon. Le Chaman relut plusieurs fois la lettre, suffisamment pour en apprendre le contenu par cœur sur le bout des doigts. Parfois, il était en colère du début à la fin de sa lecture, d'autres fois il ressentait une sorte de soulagement et un certain bonheur. Il laissa un temps indéfini ses sentiments hurler en lui, incapable d'exprimer quoique ce soit d'autre qu'une grimace exorbitante comme s'il sortait tout juste d'une soirée alcoolisée et mouvementée. Finalement, il laissa tomber le papier abîmer au sol et se recroquevilla contre la stèle, la tête entre ses bras, sur ses genoux, cachés sur la fourrure. La masse brune et poilue qu'il formait resta sans bouger pendant plusieurs heures, immobile, comme morte. Une Chamane en pleine épreuve lui passa même sous le nez sans le voir.

Toute demande de pardon impliquait un refus ou une acceptation. Quelque part, il lui était plus facile et moins compliqué pour lui de haïr plutôt que d'aimer. Il avait porté Jun au rang d'idole depuis gamin, avant même de savoir qu'il était son fils biologique. Mais cet homme lui avait fait des blessures irréversibles. Pouvait-il le lui pardonner ? Cela revenait à lui demander de pardonner Nidalu, et Gideon, et tout ceux qui s'étaient servi de lui comme carpette pour les pieds. S'il se détachait de ses propres sentiments, oui certainement qu'il pourrait y arriver. C'était son objectif, après tout. Il avait fait tout ce pèlerinage sur Taelora pour retrouver la paix intérieure. Il n'avait qu'à accepter mais il n'oublierait pas. Et, surtout il se devait de ne pas développer à nouveau de sentiments extrêmes envers quiconque. La neutralité parfaite et l'impartialité étaient encore à des milliers de kilomètres de sa pauvre personne. Il avait été naïf de croire qu'il en avait fini avec ses problèmes psychologiques et relationnels, simplement parce-qu'il avait accepté et assumé d'être devenu un véritable fou. Il aurait beau se démener pour couper tous les ponts, sa stupide famille était toujours là pour renouer les liens même s'il n'en avait aucune envie. Et dans la situation actuelle, le seul moyen pour s'en débarrasser serait de devenir ermite ou bien de disparaître dans le Néant. Le Chaman se mit à bouger de nouveau. Combien de temps s'était écoulé pendant qu'il se posait ses questions existentielles ? Aucune idée. Il repensa à Jun. Avait-il envie d'accepter cette personne comme père ? Il le connaissait à peine, finalement. Leurs rencontres étaient synonymes de douleurs et colères, jusqu'ici. Il se considérait comme orphelin, et ses véritables parents n'étaient autres que ceux qui l'avaient accepté parmi eux et donné une place dans le peuple des Chamans. Pourquoi accorder autant d'importance à une origine biologique ? Les larmes salées mouillèrent son pantalon. Il releva brusquement la tête, les cheveux hirsute en bataille et les yeux rougis. Il renifla, très peu charmant. «Vas te faire foutre, connard.» grogna-t-il entre trois sanglots.

Fatigué, le Chaman retourna nonchalamment le papier pour découvrir une ligne qu'il n'avait pas remarqué encore. «PS : J’espère que tu viendras ici avant que mes présents ne meurent de faim. » Devaraj sursauta, créant instantanément un bouclier magique autour de lui. Simple réflexe de vieux chasseur. Deux yeux jaunes luisaient dans la pénombre en le regardant fixement, depuis quelques minutes déjà.

Lentement, Devaraj contourna les zones d'ombres et sortit de l'espèce de grotte dans laquelle il avait trouvé la lettre. Quelle ne fût pas sa surprise de se retrouver nez à nez ou presque avec Souw... Le Chaman ouvrit la bouche sans qu'aucun mot cohérent n'en sorte. "Que... Attention !! Un crocodile géant derrière toi !" Il voyait encore flou à cause de ses yeux rougis mais quand même, il était difficile de se tromper ! Puis cette phrase était tout à fait banale pour les habitants de l'île Maudite après tout, rien de bien suspect jusqu'ici. A part... peut-être... la taille indécente de cet animal énorme, ses yeux fluorescent qui jetaient des rayons qu'on n'avait aucune envie de traverser et le fait qu'au lieu de grogner, il prononçait d'une voix gutturale un son se rapprochant de Grrr-Jun ! Grrr-Jun ! tout à fait terrifiant soit dit en passant.

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Sam 19 Oct 2019, 19:19

De la caillasse se souleva à quelques millimètres du sol, dans un rythme lent et calculé. Léto pencha la tête face à ce phénomène : elle n'était pas si lourde que ça, et c'était des cailloux bleus qu'elle traquait. À la fois déçue et intriguée par les manigances du Labyrinthe, la Draugr soupira et continua son petit air musical, épousant de loin l'art de son Hozro. Une tactique comme une autre de se préparer à l'inévitable : quelque chose ou plusieurs entités souhaitaient l'engouffrer dans leurs cauchemars. Elle les sentait dans son ombre, dans son dos, à travers les murs qu'elle frôlait et à chaque intersection. De plus en plus, cela en devenait navrant pour la guerrière qui préférait clairement qu'on la confrontât de face. Point adepte des approches fourbes, encore moins lorsque l'adversaire semblait être de taille. Partiellement irritée, elle se retourna à nouveau pour ne rien constater du tout, pas même une trace. " Tu sembles t'illustrer par ta stupidité, hmm hmm… Continua-t-elle en opérant une partie de "Le Corbeau et l'Enfant", son orchestre ferrique en fond. Le danger prit de plus en plus d'ampleur, insouciante que ce lieu hanté ait engendré bien pire depuis son premier passage. Pourtant, je t’aime et je vais te le pr— Un visage on ne peut plus familier se présenta en trombe, elle s'immobilisa nette, ses idées filant vers d'autres horizons. Que… ?! Pourquoi Devaraj, pourquoi ici, tant d'interrogations qui n'auront pas le loisir de trouver réponses. Léto se retourna instinctivement vers la source du danger et constata d'abord avec effroi la taille titanesque du fameux crocodile. Kish (Zut) ! " Hurla-t-elle en Arshalà par réflexe en tendant ses mains face à elle. Chargées de magie colorée, un voile de lumière blanche réfractée se fondit sur l'animal et fit tirer sa pigmentation naturelle vers un rouge bien vif. Évidemment, cet acte rendit un peu plus fou le reptile mais que faire de plus en l'état, si ce n'était de le rendre un plus voyant dans cette pénombre ?

En imminente protectrice qu'elle était, Léto tira son roi avec elle pour éviter les rayons oculaires du caïman. Ce ne serait pas la première fois qu'elle embarquât quelqu'un pour le prémunir des ennuis, voire de la mort. Le plus étonnant étant que la Draugr faisait toujours preuve d'une extrême délicatesse dans ce genre de situation, comme pour préserver à la perfection les personnes sous son aile. Quoi qu'il en soit, ils se réfugièrent derrière des pans du labyrinthe encore debout, suite à plusieurs détours pour semer l'animal tout droit sorti de l'Horreur. Le souffle un brin affecté, la Souriante se tourna vers son roi ; l'adrénaline qui coula dans ses muscles lui fit étirer une expression de félicité sur les lèvres.
" On n'a pas le temps pour les questions. " Ferme mais juste, Léto abaissa sa respiration pour profiter de ce temps de répit, réfléchir au pourquoi du comm— Elle sentit, soudain, une texture visqueuse et étrangement familière lui caresser le mollet. À peine eut-elle le temps de constater l'effroyable que la Chamane fut traînée hors de leur cachette : la langue de l'alligator devait être incroyablement longue pour parvenir jusqu'ici, en plus de la tirer sur plusieurs mètres. Léto eut beau s'agripper au point de s'en saigner les doigts, rien n'arrêta cette capture. La dernière chose que la Draugr crut voir, ce fut la gigantesque mâchoire de l'entité. Pourtant, elle fut d'un coup projetée plus loin, suite à une plainte douloureuse du crocodile. Elle sentit une main froide la tirer dans les ténèbres du labyrinthe, là où l'animal ne pouvait se faufiler. " Lâchez-moi ! " Se débattant davantage, la Chamane se releva pour faire face – littéralement – avec un individu dont la bouche était couverte par un semi-masque en bronze, son accoutrement lui fit penser à des vieilleries chamaniques. Mais ce qui trahie la nature de son "sauveur" fut ce coloris particulier de son épiderme, sans parler de sa stature bien plus impressionnante que celle de la titanide.

" Qui êtes-vous ? Somma-t-elle, déjà au fait de son identité, en partie.
- Vous pouvez m'appeler Fenjötim. Je suis là pour vous, Souw. Le sourire de Léto ne persistait déjà plus, tant la situation – extraordinaire sur bien des points – lui échappait tellement.
- C'est la pire chose qu'on m'ait dite aujourd'hui. Le Ridere exprima un simili d'incertitude, malgré tout il ne se laissa pas abattre et tendit la main à la femme.
- Nous vous attendions. Son instinct amena sa main à rencontrer le pommeau de sa lame, prête à dégainer pour lui trancher la main, et le reste de son corps en petits morceaux. Si seulement…
- Pas maintenant, je dois revenir vers mon roi. Elle ignorait encore ce qu'il fichait ici-bas, et encore moins s'il était lié à l'apparition de ce crocodile aux pupilles incandescentes. Fenjötim se redressa, sa tête se balançant de bas en haut à basse cadence.
- Hǫfðingi, bien sûr, vous êtes sa choupette. Léto écarquilla des yeux, absolument déconcertée ; d'une part par sa connaissance des rangs hiérarchiques de son peuple, et d'autre part par cette affirmation sortie de nulle part. Azmüth nous l'a dit. Cela ne l'aida pas plus.
- Mais qu'est-ce qu—
- Dépêchons, nous ne sommes pas les seules âmes qui errent par ici… "
Le Ridere ouvrit la marche, pressé, sûrement confiant de par sa familiarité avec les souterrains. En position avantageuse, Léto aurait très pu en profiter pour s'en prendre à lui… Néanmoins, son attitude vis-à-vis d'eux la laissait encore pantoise, et le cadre dans lequel ils évoluaient ne se prêtait pas à la réouverture d'antiques séquelles.

Plus loin, le caïman continuait de s'activer. Pour s'en prendre à Devaraj ou autrui, la Draugr l'ignorait. Simplement, les mots du Ridere la touchaient : il existait d'autres mystères à découvrir dans ces dédales. Elle les ressentait et la présence du Maître des Esprits ne devraient pas y être anodine. Goutte après goutte, le sang de la Sùlfr coulait sur son passage.



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Lun 28 Oct 2019, 21:50




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Il ne faut jamais éblouir un animal sauvage, encore moins un qui est en pleine furie, lui avait-on dit un jour chez les Corvus Aeris. Mais Léto ignorait visiblement ce fait. Le Chaman se sentit tiré en arrière. Les rayons étranges qui sortaient des yeux de l'animal réduisirent en fumée les pierres au sol à l'emplacement où il se serait encore trouvé dans la protection saine et efficace de la Draugr. Oui parce-que lui, seul, n'aurait pas bougé d'un iota, curieux de constater par lui-même l'effet de ses rayons. En effet, il se passait dans sa tête quelque chose de très radicalement différent de la peur et de l'instinct de survie qui animait la guerrière. Elle l'avait entraîné derrière un mur pour les cacher. Mais il ne voulait pas ! Des protestations tentèrent en vain de franchir ses lèvres.

"Minou minou !" s'écria-t-il brusquement en gesticulant alors que le monstre entraînait Léto plus loin avec sa... langue ? Magnifique ! Mais quel spécimen intrigant ! Il n'avait jamais vu de crocodiles de ce genre. Déjà il était immense, très beau et visiblement doté de dons magiques assez spéciaux pour un animal de sa race. "Ne lui fais pas de mal ! Il veut juste dire bonjour !" Ou pas. Grmmm-Jun lui répondit l'animal. Et on se demandait pourquoi Devaraj n'avait jamais fait long feu dans les trappes de la Confrérie des chasseurs et pourquoi on l'avait cantonné au rayon herboristerie... Néanmoins le Chaman avait complétement oublié le reste de sa vie pour se concentrer sur l'animal. Il ne remarqua pas la main bleue qui s'empara de Léto. Il réfléchissait plutôt, tout en faisant des bons agiles pour échapper aux attaques diverses du crocodiles, à comment domestiquer ce dernier.

Lorsqu'il faisait partie de la Confrérie, il avait le don de parler avec les animaux. Depuis, il n'avait pas beaucoup utilisé ce sors. Le Chaman concentra sa magie et envoya une vague mentale en direction de l'animal. Il se reçu en pleine face une série d'insultes et de sacrilèges, entre autre, mais aussi une faim très envahissante et une humeur irrité par l'espace exigüe et la présence de cent mille Ri- Quoi ?! Devaraj brisa brusquement le canal de communication mentale qu'il avait construit. Des Ridere. Oui bien sûr, ces êtres bleus fait de glace, comme Azmüth, il connaissait. Cent-mille ?! Comment. Qu'est-ce-que. Mais par tous les Aetheri ! Heureusement, il se remit vite de sa surprise, ou plutôt il se remémora la phrase de Léto quelques instants auparavant. Pas le temps pour les questions, pas le temps de comprendre. Le Chaman fabriqua un bouclier autour de lui ainsi qu'une boule d'invisibilité dans laquelle il se plaça, puis il inspecta les environs. Pas de traces de Ridere... Serait-ce une erreur d'interprétation ou de traduction ? Le crocodile, qui n'avait pas eu de réponse de sa part, plongea dans une agitation extrême et destructive. Il fallait qu'il intervienne pour le calmer et vite. Devaraj, toujours invisible, ouvrit de nouveau le canal de communication pour y hurler. "Toi manger hommes bleus ! Très bon ! Protéines !" La priorité était de donner au monstre de quoi remplir son ventre. Et il n'y avait, à priori, rien d'autre à manger ici que des Ridere, Léto et lui-même. Le crocodile sembla comprendre qu'on s'adressait à son estomac. Mais au lieu de suivre la piste des Ridere, il se dirigea tout droit vers le Chaman, animé par un odorat surpuissant.

N'ayant pas d'arme sur lui et ne voulant absolument pas blesser le spécimen, le Chaman eut pour réflexe de se mettre à courir au hasard dans les couloirs. Il avait une assez bonne endurance et pouvait agrandir sa vitesse pour échapper à la langue extensible du crocodile. Par la magie, il continuait de lui parler. "Pas manger moi ! Moi gentil ! Eux méchants ! Moi soigner toi !" Hum, le succès ne semblait pas être à la clé. Pourtant il avait déjà réussi à s'approprier quelques animaux comme ceci. D'accord, ce n'était pas dans un labyrinthe maudit en compagnie d'Avatars du Chaos et de crocodiles géants. Mais Gros-Ventre par exemple, comprenait tout ce que lui disait le Chaman par ce moyen-là de communication ! Pourquoi cela ne marchait pas ici ? D'ailleurs il devra trouver un nom au crocodile, pour l'appeler une fois qu'il l'aura ramené dans son jardin. Pourquoi pas... Il rit brusquement devant le mot qui lui vint en tête, oui, c'était parfait ! Ce qui l'était moins, c'est que dans sa rêverie, il ne vit pas la Draugr et le Ridere devant lui et leur fonça littéralement dessus.

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Sam 23 Nov 2019, 16:28

Son allure était contrôlée, ferme. Le Ridere savait exactement où aller dans ces dédales infernaux, Léto commençait tout juste à le comprendre. En temps normal, elle lui aurait posé cent mille questions à son sujet : qu'est-ce qu'ils fichaient ici, pourquoi maintenant, pourquoi Väaramar, pourquoi elle ? Le Dieu souhaitait lui faire passer un message – à travers ce pauvre Ragnar qui ne devait pas en être à son premier coup d'essai – mais depuis l'inauguration de Souw'Gar, elle marchait dans la brume. Même depuis son piédestal, plus proche de l'écoute des cieux, Souw ne parvenait à cerner les intentions de la divinité valsant autour de son Hozro. À l'instar de son roi, ne devrait-elle que s'y plier sans se poser davantage de questions ? La main mise sur des créatures de l'Apocalypse, c'était… effroyable. Mais aussi, étrangement, tentant.

" Qui d'autres hantent les labyrinthes ? Depuis sa dernière visite, Léto pensait réellement en avoir fait le tour. Mais en même temps, elle n'était qu'une Chamane encore, un peu, fermée aux signes divins à l'époque. Il ne lui était guère difficile de comprendre que cet endroit renouvelait son lot de cauchemars constamment. Après tout, même les plus intrépides médiateurs devaient s'y confronter.
- Vous le saurez bien assez tôt. Ce "cadeau" commençait à réellement lui taper sur les nerfs.
- Je vous déteste. Il le savait très bien.
- Je ne cherche pas à attirer votre sympathie, Souw, je ne suis là que pour vous servir. Léto ne répondit pas de suite, mûrissant une réflexion qui ne lui parût point si incongrue.
- Sachez que je n'oublierai pas ce détail. "

Leurs premières pistes consistaient à simplement suivre le chaos causé par le caïman, en supposant que Devaraj ne serait pas loin. La fascination de ce dernier pour la monstruosité lui paraissait loin d'être anodine. Elle le connaissait bien après tout, elle se demandait même jusqu'où cette folie les mènera. Un crocodile géant, des Ridere, deux Chamans puissants… Qu'y avait-il de pire à rajouter à cette décoction explosive ? Léto devrait se concentrer sur cette pensée, sur la situation actuelle qui leur échappait quelque peu. Mais ainsi sur les talons du géant bleu, la Draugr n'arrivait pas à contenir ses émotions. Des réminiscences du Chaos du Cristal lui revinrent, de la marche destructrice des créatures immortelles, des vivants qui mourraient à tour de bras et des morts qui profitaient de leur retour pour semer davantage la confusion… Léto eut beaucoup de chance à l'époque, elle qui n'était encore qu'une Orisha incapable de réaliser quelques passes d'arme calculées. Le sourire tailladé de la créature la faisait frissonner, plongeant peu à peu dans un état frénétique. Elle aurait tout donner pour faire abattre son courroux sur lui, trouver les autres et leur renvoyer à la face leur folie. Juste… tout exploser dans leur tanière, quitte à s'emporter avec eux.

Tiens, Devaraj n'est pas loin. Comment ne pas être sensible à l'éclat démentiel du Souverain ? Son rire si unique, Souw le reconnaîtrait entre mille. Elle s'arrêta pour se tourner vers la source, Fenjötim imita aussitôt son geste. Les parois vibrèrent crescendo, les lamentations du crocodile devinrent plus limpides, et ils ressentirent tout son poids à chacun de ses pas. Léto se préparait déjà à concentrer sa magie si nécessaire, mais quelque chose – qui s'avéra être quelqu'un – la percuta soudainement. Surprise, elle dût reculer du fait de l'arrivée impromptue de son Roi.
" Ah, te voilà ! Elle capta la résolution du Ridere, à les emporter une fois de plus loin du danger. Mais le danger, Léto, elle ne le laissait pas la poursuivre indéfiniment. En vérité, être dans l'ombre d'un colosse la poussait dans un état de déni. Lui entre elle et la créature ? Hors de question. Va le calmer, Fenjötim ! Avant que Fenjötim ait pu réagir, il sentit le plat du pied de la titanide sur son dos et se fit éjecter en avant, directement dans la gueule de l'alligator. Le sang-froid du serviteur l'amena à préparer son attaque, avant que les gigantesques dents de l'animal se refermèrent sur lui. Mais, trop tard. Fenjötim termina en deux pièces, recraché par Grmmm-Jun sans sommation. La bouche de Léto, grande ouverte – telles ses paupières – démontrait tout son effroi face à cette situation, à laquelle elle fut loin d'être innocente. Il l'a charcuté d'un coup ! Mon Ridere ! Le crocodile renifla pour capter leurs propres odeurs, prêt à se jeter sur eux une fois en position. C'est injuste, j'exige une revanche ! " Elle tendit sa main vers le corps inanimé et celui-ci se releva soudainement, entier, et plus grand. Une odeur pestilentielle s'attaqua à leurs narines, prouvant que la réanimation putride fut un franc succès. Le Ridere ne ressemblait presque plus à grand-chose, si ce n'était à une créature vorace qui avalait tout autour d'elle, quitte à s'attaquer au caïman. Un duel de titans se déroulait enfin sous leurs yeux, ce qui ravit la Draugr, toute souriante, enlaçant le Hǫfðingi comme une peluche contre elle.


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Lun 02 Déc 2019, 21:19




Devaraj ne percuta que plusieurs minutes après que le Géant de glace ne fût coupé en deux, puis en trois, puis en dix-huit-mille petits morceaux -le crocodile adorait, apparemment ça croquait sous les crocs, un véritable délice pour son estomac vide, lui disait la communication mentale qu'il avait établi avec le monstre. Donc, il percuta. Ce Ridere, ce n'était pas Azmüth. Le crocodile n'avait pas rêvé. Il y avait donc véritablement cent-mille de ces choses sur son île, pour de vrai. Son poil se hérissa. Il comprenait mieux, après que Léto ait utilisé le pronom possessif, ce qu'elle était venue faire ici. Pas une balade digestive, de toute évidence... Ce qu'il ne comprenait pas, ou plutôt, refusait de comprendre, était l'origine de cette apparition envahissante.

"Hum !" Devaraj trouvait cela très drôle que Son crocodile à lui ait dévoré Son Ridere à elle. "Aha ! Bravo bravo !" Clap, clap, clap. Ce monstre était adorable, vraiment. L'idée d'initier un combat général se pointa très rapidement dans son esprit, néanmoins, il craignait que la belle bête se retrouve blessée. Ce serait, bien évidemment, inacceptable. "Ta gueule, t'en as quatre-vingt-dix-neuf-mille-neuf-cent-quatre-vingt-dix-neuf autres qui t'attendent !" grogna-t-il en se laissant d'abord enlacer comme un pantin de bois. En pleine crise de mauvaise foi, il décida d'aider par sa Magie, en faveur du lézard géant. Non seulement cela lui permettait de renforcer leur lien mental pour instaurer une sorte de confiance, afin que la bestiole ne le voit plus seulement comme le plat intermédiaire du menu principal, et en plus il pourrait réduire à néant le zombi que Léto venait de réveiller, par pure fierté personnelle. Cette folle osait le provoquer sur le plan magique ? Le problème avec Devaraj, c'est qu'il ne cachait jamais ses bêtises, au contraire, elles étaient toutes inscrites noir sur blanc sur son immense sourire goguenard. "Crocodile plus fort ! Manger !" Il fit un grand geste du bras et manqua d'éborgner la blonde au passage. "Oh pardon. A force de l'entendre hurler dans ma tête, je parle comme lui." s'excusa-t-il ensuite en massant le point d'impact sur le menton de Léto.

Jun devait absolument être un fanatique adorateur de ces labyrinthes, pour y laisser à la fois ses enfants, ses lettres d'excuses larmoyantes, et ses divers...cadeaux ? D'ailleurs, son père avait mentionné plusieurs de ces monstres dans son message. Devaraj se força à rester calme, mais il avait l'air d'une boule hystérique prêtre à exploser. Cela voulait-il dire qu'il y avait PLUSIEURS de ces crocodiles tout autour d'eux ?! Il fallait absolument qu'il les attrape pour les ramener dans son jardin. Ils étaient beaucoup trop mignons pour être laissé en liberté sur des terres aussi dangereuses... Ils allaient peut-être se perdre, ou pire encore, mourir de faim ! Fiévreux, le Chaman se força à rester calme. Le combat qui avait lieu sous son nez ne l'atteignait pas, il était obnubilé par le bien-être de ce qui allait bientôt devenir son animal de compagnie. Or, lorsqu'il s'agissait de protéger une bête, il avait une certaine tendance à confondre les monstres qu'il recueillait avec des enfants inoffensifs et fragiles...

Le Chaman continuait de guider les mouvements du crocodile dans son combat, après avoir compris que le vocabulaire de se dernier se limitait à la nourriture et au besoin très fort de s'immerger dans de l'eau vaseuse. Il en arrivait au stade où les émotions de l'animal lui parvenaient enfin de façon claire et déchiffrable. "Il a besoin d'un environnement aquatique. Ce sont ces cavernes qui le rendent fou ! Je vais essayer de le guider par la sortie jusqu'au fleuve rouge. C'est par où déjà ?!" hurla-t-il, comme un enfant qui venait d'ouvrir un paquet d'anniversaire. Dans un tel état d'euphorie, son cerveau ne fonctionnait plus très bien. Il connaissait parfaitement la sortie de ce labyrinthe, quand même, c'était lui le roi ! Mais, c'était par où, exactement ? Le Chaman souffla par le nez. Les émotions du crocodile était extrêmement violente. Qui aurait crû qu'un gros tas vert d'écailles pouvait avoir un aussi gros cœur ! En réalité, c'était surtout à cause de l'étendue de sa magie. Sa connexion mentale avec le monstre s'en retrouvait décuplée à un point où le contrôle même du sors devenait bancal. Mais ça, il fallait y penser avant d'activer le sortilège ! "Je te préviens si ya un Ridere qui bloque le chemin ! Je le maaaaaaaaaaaaaaange ! Des petits copeaux partout ! "

Au moins, le caïman avait arrêté de les considérer comme un repas potentiel. Par contre, il continuait de courir partout, déchaîné. Il se cognait aux murs qu'il faisait dangereusement trembler sous son poids, ne se rendant pas compte qu'il tournait en rond. Devaraj grimaça devant le spectacle affligeant. Il se faisait plus de soucis pour la santé mentale du crocodile que pour le tremblement de terre qu’initiait la bête. Cette scène lui rappela une anecdote, qu'il raconta tout de trait sans réfléchir. "Une fois mon chat Petit Caleb, il a tellement paniqué comme cela qu'il arrêtait pas de tourner en rond en dérapant sur le carrelage, et à la fin, il s'est assommé sur le pied de ma chai- Comment ? Ce n'est pas le moment de raconter ça, c'est possible. HUM !"  

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Ven 27 Déc 2019, 23:00

Fenjötim mort était une libération, mais le produit qui résulta de sa magie attirait toute sa sympathie ! Il fallait la comprendre, Léto ne pourra décemment pas répéter ce schéma sur les autres Ridere. Déjà parce que, normalement, ils ne la laisseront pas faire, puis la réanimation de cette chose n'étant qu'éphémère, ce serait énorme gâchis vis-à-vis du cadeau de Väaramar. Tout à fait, niveau rendement, ce ne serait pas la folie. Léto concéda cette idée comme étant trop tordue et préféra mettre toutes les chances de son côté pour gonfler son égo face au Hǫfðingi. Enfin, de toute manière, le duel se solda par un échec de son champion, qui fondit en une marre acide qui aurait pu – elle l'espérait – ronger les écailles du caïman, mais en vain. L'animal était doté d'une robustesse hors du commun, il n'avait semblait-il rien de bien naturel, comme tout ce qui composait ces labyrinthes. Quoi qu'il en soit, Léto croisa les bras en fixant méchamment Devaraj, boudeuse. " Ça fait toujours un en moins de trop ! Et je te signale qu'un seul peut faire la différence ! Ils se souviendront de l'invasion d'il y a quelques ères. À cette affirmation, elle hésita à regarder la charogne qu'en avait fait le crocodile, mais le fit quand même. Une mine déconfite s'installa sur son visage, alors qu'elle pesta plus bas. Comment tu sais qu'il y en a quatre-vingt-dix-neuf-mille-neuf-cent-quatre-vingt-dix-neuf… ? Comme s'il fut déjà au courant avant elle de son colossal présent. Toute façon, t'es qu'un tricheur. Facile de soutenir son chouchou quand on était blindé de magie, il pourrait sûrement briller dans le noir à force. La prochaine fois, je ramènerai mon lapin, il va te le bouffer ton crocodile. " Car Chô était le lapin le plus fort au monde ! … Mais seulement dans la catégorie des lagomorphes.

Un lien indescriptible néanmoins hautement palpable s'était créé entre Devaraj et la bestiole. Oh, Souw connaissait sa fascination pour les créatures chimériques – elle s'en souviendra de cette fois-là où il a tenté de soutirer un Kraken à la Khæleesi via elle, sa petite-fille – même si elle n'y assistât point auparavant. Cette fascination s'apparentait bien plus à du fanatisme à ce stade, enfin bon, rien de plus "normal" pour le Roi Fou. Des petits cailloux lui tombèrent sur le crâne lors d'une nouvelle secousse provoquée par la créature. Elle se massa la tête, effectivement convaincue par les intentions du Taiji. Malgré tout, Léto continuait d'avoir en travers de la gorge ses actes.
" Tiens ! Elle lui lança sa boussole magique, qui lui permettra de retrouver aisément la sortie. Sors avec ton nouveau copain, ça vous fera du bien de prendre l'air tous les deux ! Et à elle aussi, mais bon, elle n'y pensa guère. Moi je vais par-là, et tu ne me suis pas tant que lui – c'est quoi son nom ? – n'est pas dehors ! La Draugr commença déjà sa descente, mais se retourna quelques mètres plus tard. Et tu laisses mes Ridere tranquilles ! S'il en bouffe un autre, je… je… HMPF ! Elle y retourna et s'arrêta à nouveau plus loin. Ton croco' j'en ferai des sacoches, voilà ! " Puis sa voix s'éteignit en même temps que ses pas dans la pénombre.

À nouveau plongée dans le mysticisme des souterrains, Léto souffla doucement. Croiser Devaraj lui avait procuré un certain réconfort, comme si elle pouvait compter sur lui, même dans ses entreprises les plus folles. Leur rencontre ne pouvait être un hasard, le divin semblait avoir de sérieux plans pour eux deux. Dire que son ami se trouvait au centre de tout ce fouillis, elle comprenait chaque jour, peu à peu, sa peine. Bientôt, elle-même pourrait bien finir par subir tout autant, maintenant qu'elle s'était attirée les bonnes grâces d'un Dieu ; tout comme Latone, qui n'en finissait pas de l'impressionner par son invraisemblable destin. À ce sujet, ces cent-mille Ridere moins un… Qu'allait-t-elle bien pouvoir en faire ? " Où vais-je bien pouvoir tous vous caser ? Émit-elle en se tenant au bord d'une corniche. Là, sous ses yeux, un amas incroyable de peaux bleutés prit forme. Ils étaient silencieux comme la pierre mais leurs cristaux vibraient de vie. Certains lui accordèrent un regard en biais. Ce simple échange fut tacite : ils étaient à elle. Toutefois, encore une fois, ils étaient si nombreux qu'elle ne saurait où les placer autre part qu'ici – ce qui n'était vraiment pas pratique comme cachette – et dans quel but. Pour elle, l'idée la plus correcte serait de les rapatrier au Voile Blanc, il paraît que Latone souhaitait cruellement qu'on lui porte assistance. Mais Souw doutait fortement que Kazak l'aide dans cette entreprise. Voilà un cadeau qui n'était pas évident à prendre en main. Quoi qu'il en soit, elle ne tarda pas à trouver un moyen de les rejoindre pour tâter la marchandise, ce serait dommage que tout ceci ne soit que fumisterie. La titanide passa devant les colosses, jaugeant certains d'entre eux : ils étaient terriblement grands, plus ou moins comme elle, solides, implacables. Exactement les mêmes terreurs qu'elle affrontât par le passé et haï par la suite. Très clairement, la Justice était ironique. Hum hum, bonjour ! Je suis Soa'Lêtó'Ha Souw, j'espère ne pas vous avoir fait trop attendre, il y a des crocodiles géants dans les parages. En tout cas, je vais m'occuper de vous et pour commencer, avant de vous faire sortir d'ici et vous trouver, j'espère, un meilleur chez-soi, j'aimerais vérifier que vous soyez tous là ! Sauf Fenjötim. La Chamane s'approcha de l'un d'eux et le pointa du doigt. Alors vous allez vous compter un par un, en commençant par toi ! Allez, un ! … Uuuuunnnnn ! … " Tiens, en se prêtant à l'exercice, elle n'était pas sûre de savoir compter jusqu'à quatre-vingt-dix-neuf-mille-neuf-cent-quatre-vingt-dix-neuf ; faut dire qu'elle n'avait jamais eu l'occasion d'essayer jusqu'à aujourd'hui. Il n'y avait sans aucun doute qu'en cet endroit qu'elle pouvait se comporter ainsi…


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Lun 30 Déc 2019, 17:27




Le Chaman leva le bras pour rattraper l'objet dans un réflexe automatique. Ses yeux se posèrent sur la boussole alors qu'il fronçait les sourcils, contrarié et souriant à la fois. « Mais, si tu me donnes ça, comment tu sortiras, toi ? » glissa-t-il, provocateur dans tout son corps et surtout sa grimace. « Au fait. Fais attention à ne pas te retrouver nez à nez avec mes neveux... » Il s'était déjà retourné pour suivre la direction indiquée par l'aiguille rouge, dans un flegme qui lui ressemblait bien, évitant avec agilité des morceaux de glace qui se détachaient sous les secousses affolées du crocodile pour aller s'écraser sur le sol dans un craquement sinistre. Son esprit avait la déconcertante capacité de faire abstraction du danger, quel qu'il soit. C'est en sifflotant qu'il s'éloigna en faisait des petits bonds ou des pas de courses.

Pour guider le crocodile, il dût lui faire miroiter ce qu'il imaginait être une bonne chose pour lui : des eaux croupissantes dans lesquels il pourra se cacher, des berges remplies de vie nourrissantes, des petits rongeurs -ou des humains- qui craqueraient sous les crocs, de l'air frais, la liberté de se déplacer dans un réseau illimité d'eau. Ils étaient sur une île, après tout. De ce qu'il connaissait sur cet animal amphibien, il pouvait passer plus d'une heure sous l'eau, y rester immobile en dormant ou encore y chasser. Il avait besoin d'espace et de solitude et supportait mal les intrus sur son territoire. Plus ils étaient gros, plus ils se montraient agressif pour défendre leur territoire.

Le Chaman accéléra le pas et finit par se mettre à courir, à la fois pour suivre la cadence du monstre en folie, et aussi pour hâter leurs sortie. Les murs commençaient sérieusement à s’effriter et pire, il dût se frotter les yeux plusieurs mais finit par se rendre à l'évidence : le corps du caïman grossissait, à vue d’œil. En sueur et le souffle court, Devaraj jura en apercevant au bout d'un couloir la lueur caractéristique du soleil et de l'air libre. Il renforça la discussion mentale pour donner une impulsion plus forte au crocodile et le précipiter vers l'extérieur. Le soleil lui brûla la rétine. Dehors, l'air était humide, moite, pleins de moustiques. Les berges du Lac Pourpre n'étaient plus qu'à une centaine de mètres lorsque l'imprévu se produisit. « Oh. N- » La patte du crocodile, grande comme son torse, le percuta pour l'envoyer voler directement dans l'eau. Le Chaman avait instinctivement activé un bouclier magique autour de sa peau mais il ne pût amortir son brusque contact avec l'eau tiède. Il ne sût jamais si le mouvement avait été volontaire ou maladroit, car déjà l'énorme animal qui ne cessait de grandir parcourait la distance qui le séparait de l'eau à une vitesse effroyable, faisant trembler les arbres même. Il se jeta dans l'eau dans un grand splash qui fit froncer des sourcils les quelques témoins de la scène, qui, plusieurs centaines de mètres plus loin, préférèrent ignorer délibérément ce qu'ils venaient de voir. Devaraj lui, était submergé.

De l'eau boueuse lui rentrait dans la gorge alors qu'il essaya stupidement de respirer et manqua de s'étouffer. Sa vision était réduite dans ses eaux troubles... Bizarre, car le Lac Pourpre était connu pour être relativement propre sauf près de quelques berges boueuses. Ah non. Sa vision était obstruée, en fait, par quelque chose. De très gros. Un rire nerveux lui échappa des lèvre alors qu'il se débattait avec le courant marin pour remonter à la surface. Nouvel étouffement. Brutalement, le Chaman refit surface, les cheveux recouvert d'algues douteuses. « Ça suffit ! » hurla-il, les bras entourés autour de la gorge du caïman. C'était peu dire. On aurait dit une tique accrochée à son propriétaire. « Du calme ! » Il eut beau crier dans le canal mental qui était toujours ouvert entre eux deux, le crocodile lui répondit juste : "Grmmmmmmmmmmmmrrreeeerk." ce qui se traduisait par "Je suis très content." En effet, dans une joie euphorique, le crocodile battait sa queue écaillée dans tous les sens, provoquant un véritable ras de marée. Il plongeait jusqu'au fond du lac pour ressurgir comme un dauphin, comportement hautement inapproprié pour un alligator. Devaraj lui, manqua plusieurs fois de se noyer dans cette tempête.

Ne voyant pas d'autres alternatives, il resserra ses doigts meurtris sur les écailles coupantes et, dans le flux magique qui les parcouraient, il créa une illusion fâcheusement réaliste : il n'était plus un humain mais un monstrueux poulpe géant aux tentacules menaçantes, qui avait l'air plutôt d'accord pour faire du crocodile son petit déjeuner. « Soumission à Lord Poulpe. » souffla-t-il, marquant par la même occasion son territoire à lui et l'autre partie des eaux qui étaient inoccupés et libres. C'est à ce moment qu'il se rendit compte avoir affaire à une femelle et qu'il lui trouva un nom tout à fait élogieux pour une bête de cette envergure.

Après cela, Lilith se montra étrangement docile. Plutôt que de projeter son appétit sur les barques remplies de pêcheurs qui rentraient aux villages de l'autre côté du lac, elle se rabattit sur les nombreux poissons de toutes tailles et quelques rongeurs qui avaient le malheur de vivre sur les berges boueuses, afin de rattraper plusieurs jours de disette. Néanmoins, Devaraj ne se faisait pas de fausses idées. Nul doute que dans quelques jours, une ou deux mystérieuses disparitions auraient lieux sur les rivages ; rien de gênant pour un habitant de l'Île Maudite, qui partait tous les matins de chez lui sans savoir s'il reviendra en vie le soir. Peut-être qu'il pourrait lui donner à manger des prisonniers, mais Zawa'Kar allait bouder. Mais qui sait, à force d'explorations dans les lacs et les fleuves qui se jetaient dans la Mer Maudite, le crocodile allait peut-être trouver plus intéressant que des humains à chasser... Pour le moment repus, sa grosse masse écaillée, verdâtre, disparût lentement de la surface du lac pourpre. Sans former un seul pli à la surface de l'eau rougie, Lilith s'immergea complétement dans un silence menaçant. Parfois, un bout de bois flottant apparaissait. Malheur à celui qui essayera de s'y accrocher...

Devaraj regretta tout de suite de ne pas pouvoir contempler plus que cela le terrible spécimen. Mais il se devait de laisser l'animal se former son propre habitat naturel et respirer après tout ces jours enfermés dans des cavernes macabres. Il avait établi une relation de supériorité pour que le monstre ne délimite pas son territoire trop proche des villages et des berges habitées, qui étaient les terres privées de Lord Poulpe. Néanmoins, l'animal cherchera au bout d'un moment à agrandir son territoire et empiéter sur le sien. Il le savait et l'avait senti, son caractère était très ambitieux. Tout comme son corps de géant, le crocodile aurait besoin de grandeur. Devaraj n'était d'ailleurs même pas certain de bien pouvoir identifier la magie qui courraient dans ses veines. L'animal pouvait réduire des choses en cendres avec son regard jaunies, attirer ses proies à lui avec sa langue extensible et fourbe, il pouvait changer de taille jusqu'à atteindre la longueur de plusieurs maisons... Mais encore ? Seule la patience pourra lui permettre de cerner son nouvel animal de compagnie. Le Chaman s'assit dans l'herbe, plus en hauteur de la berge, épuisé. Il se demanda, sous terre, ce que faisait Léto avec ses milliers de Ridere.

En attendant, Lilith rodait dans les eaux sombres, prête à tuer.

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Dim 05 Jan 2020, 16:12




" Deux cent soixante-neuf. Deux cent soixante-dix. Deux cent soixante et onze. " Cela allait être beaucoup trop long, pourtant l'obsession prenait le pas sur sa raison. Cette liste incroyable de monstruosités sonnait comme une berceuse pour ses tympans, Souw souhaitait en voir le bout, coûte que coûte. À moitié affalée sur un banc minéral, elle écouta d'une oreille distraite le décompte avancer petit à petit vers le nombre final. " Trois cent sept. Trois cent huit. Trois cent neuf. " Pendant ce temps, elle grignotait quelques friandises, histoire de garder les pieds sur terre dans ces labyrinthes ayant hanté ses débuts ; pour son plus grand bien. Parfois, les Ridere se présentaient directement à elle et son œillade lui permit d'évaluer lesdits annonciateurs de l'apocalypse. " Quatre cent quatre-vingt-douze. Quatre cent quatre-vingt-treize. Quatre cent quatre-vingt-quinze. " La question se posait toujours : comment allait-elle déplacer tout cet amas de colosses ? Et plus encore, jusqu'où ? Oh, Devaraj appréciera sûrement d'avoir sous les yeux quelques créatures destructrices, mais ses terrains n'étaient pas non plus infinis. Et les siens non plus, Souw'Gar n'avait pas que ça à faire d'accueillir ses Ridere. Ah, si seulement elle pouvait les catapulter dans l'Au-Delà, ce serait beaucoup plus simple. " Cinq cent cinquante-neuf. Cinq cent soixante-cinq. Cinq cent soixante-douze. " Souw se redressa, doucement. Quelque chose ne tournait pas rond. Le décompte semblait plus désorganisé. Comment avait-elle pu rater autant de chiffres entre ceux-là ? Curieusement, les Ridere ne semblaient pas s'en formaliser, et elle doutait qu'ils soient suffisamment idiots pour s'empêtrer dans une telle erreur. Doucement, elle se releva et n'entendit plus l'eau couler sur les parois, les gouttes au bout des stalactites s'écraser en rythme sur la roche, les murmures des grottes et des ténèbres. " Six cent soixante-dix-neuf. Sept cent vingt-quatre. Sept cent cinquante. " Plus rien ne prédominait, si ce n'était l'infernal dénombrement. L'atmosphère lui paraissait lourde, Léto n'entendait plus sa propre respiration, pas même son cœur battre. Les Ridere ne bougeaient plus et la voix poursuivait… " Sept cent soixante-dix-sept. Huit cent cinquante-trois. Mille. "

Silence.

~~~

Saälm Taiji Devaraj. Wom'Zaïkam'Yé Hǫfðingi. Fumeur Macabre, Orphelin de la Mort, Prince de la Démence. Que penses-tu de ta voix ? Je l'aime bien, je te l'emprunte pour quelques instants. Détends-toi, ce tambour en toi me dérange. Hmm… Tes vibrations sont étranges, es-tu seul dans ta tête ? Tu es comme un instrument avec beaucoup trop de cordes à disposition. Cela fait longtemps que je n'avais pas effleuré une telle complexité. Ton peuple est intriguant, vous avez une approche novatrice des échos. Mêler votre voix à celle d'autrui, libérées du carcan d'Edel et d'Ezechyel. Grrr, ces mélodies… C'est d'un vacarme sans élégance. Mon attention vous sera vôtre en temps voulu. Pour l'heure, tu es l'une des leurs, l'une des cordes ayant vibrer avec la Voix de Vertigo. Où est-elle ? Je peux l'entendre à plusieurs endroits à la fois. C'est pénible… Elle est sur cette île, plus bas, avec des échos cristallins. Vertigo, Lolaha Kirzor. Elle m'a promis sa chanson. J'ai suffisamment attendu, maintenant que son silence est rompu. Pourquoi met-elle autant de temps ? … Dis-lui. Je viendrai à elle reprendre mon dû.

Fin du silence.

~~~

Les échos revinrent en elle dans un boucan ingérable, comme si on lui frappait avec véhémence ses tympans, d'un coup sec. " Aaah… Aaah… " Léto s'agrippa à la première pierre à portée. Elle se sentait… bizarre, tel un voyage non-voulu dans un cauchemar sans son, sans image. Pourquoi n'entendait-elle plus rien, pas même ses propres pensées ? Cette expérience avait alourdi son corps, épuisé son esprit à l'étouffement. Ce n'était pas se rapprocher de la Mort, se détacher de son corps et rejoindre le plan immatériel ; c'était tout autre. En sueur, Souw chercha du regard les Ridere, qui s'étaient mis tout à coup à briller et vibrer. Étant donné leur réaction, ce n'était apparemment pas prévu. D'un coup, ils se transformèrent en des petites billes brillantes et convergèrent en face d'elle, un amas de cent-mille Ridere moins un, dans un tout petit espace. Puis, un parchemin apparut et enveloppa cette espèce de luciole, qui fondit en des mots sur le support, qu'elle n'eut guère le loisir de lire, avant son enroulement. Léto saisit le manuscrit avant qu'il ne tombât et admira cette douce lueur qui s'en échappait, identique à la transformation des Ridere. Sans retenue, elle déroula le support.

" Devaraj ? La Chamane ne s'était pas attendue à ce qu'il revint ici aussi tôt, et puis comment était-il parvenu à la… La boussole, évidemment. Souriant timidement, la Draugr parcourut les vers du parchemin, de ce qu'il semblait être un chant ayant pour thème le cataclysme des Ridere. Instinctivement, elle sut qu'elle ne devait en aucun cas l'énoncer à haute voix. De ce que j'entends, tu as trouvé une place pour ton nouveau compagnon… Rien ne vibrait autant d'eux, si ce n'était l'habituel écho des labyrinthes. Moi aussi. " Cependant, cet événement la dépassait totalement, alors que le manuscrit disparût magiquement d'entre ses mains. Un jour, cette chanson résonnera.


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Dim 05 Jan 2020, 21:21




« J'ai rien compris. » murmura le Chaman. Sa propre voix lui fit l'effet d'un cri horrible. Elle venait de briser un moment de silence lourd et épuisant qui parut durer une éternité après le vacarme qui avait retenti dans sa tête. Plusieurs longues minutes s'étaient écoulées avant qu'il ne puisse entendre quoique ce soit autour de lui de nouveau et puis encore plus de temps s'était écoulé avant qu'il ne comprenne ce qui venait de lui arr-. Non, en fait, il ne comprenait pas un traitre mot de ce qu'il avait entendu. Ou comment envoyer chier ce... Qui était-ce, d'ailleurs ? Comment était-il censé faire passer un message s'il n'était même pas capable d'informer sur l'expéditeur. Et puis, il ne connaissait pas le destinataire, non plus. Vertigo ? Pff. Lolaho ? Non, comment c'était déjà ? Il avait déjà oublié. Ah, la belle magie du Lien Divin. Quelle gloire Suprême et quel Honneur de pouvoir entendre les voix des Divins. Devaraj explosa de rire. Un rire sinistre, aussi noir que le cœur de Lord, qui mourut sans prévenir sur ses lèvres sèches et tremblantes. « Ah non, ça suffit. » maugréa le roi après s'être relevé. Il était tombé par terre quand l'Æther s'était brusquement révélé à lui, de surprise, de crainte, de tout. « Non, non. Je refuse. » Sa voix était redevenue normale mais son timbre était peu rassuré. Il faisait de grands pas énervés le long du couloir qui le menait de sa chambre jusqu'à l'extérieur. Sa démarche agressive fit reculer à juste titre les sentinelles posées là et qui virent passer le roi en courant d'air et en parlant dans sa barbe. « Alors là ! C'est hors de question. » Les pauvres êtres voulaient plutôt rentrer dans le mur que de se faire remarquer à ce moment précis. « Je ne suis pas un pigeon voyageur. » dit-il encore. Arrivé au bout du couloir, il souleva le tenture qui couvrait les rayons du soleil. « Rha, pffft ! Wom'Zaïkam'Yé Hǫfðingi gniagniagnia euh ! C'est pas parce-que je porte cette couronne qu'il faut forcement que vous veniez tous me parler à moi. C'est pas agréable de discuter avec vous ! On pige jamais rien puis alors vous aimez bien nous écraser avec vos pieds dans la bout là, comme ça, juste le temps de nous informer de vos bas désirs capricieux. C'est clair, l'humiliation, c'est votre truc à vous ! Ah ! Alors que là, ça me concerne même pas ! » Il mimait l'Æther pendant qu'un coin de son Esprit méditait sur le fait qu'il pourrait bientôt partir en petits copeaux en guise de représailles. Tout dépendait de la susceptibilité du concerné. « J'en ai marre ! » hurla-t-il brusquement en tapant du pied. L'onde sonore fit trembler tous les murs du Palais. Un tableau se décrocha et tomba au sol en se brisant en mille morceaux. Le roi s'était volatilisé avant même que les soldats eurent finit de sursauter.

Téléporté dans les labyrinthes, Devaraj cherchait Léto avec sa boussole magique, continuant sa plainte frénétique. La vérité, c'est qu'il s'en servait pour s'enfoncer dans le déni. Il ne s'est rien passé. Tout va bien. Alors qu'il se reposait après ses éprouvantes aventures avec Lilith, tranquillement allongé sur son lit dans sa chambre... C'était toujours une mauvaise idée de le déranger pendant sa sieste, d'une. De deux, il ne voulait absolument pas avoir quoique ce soit à faire avec un Æther autre que la belle ribambelle de débiles dont il subissait déjà l'esclavage. Et aussi, il était particulièrement terrifié par cette créature qui l'avait visité et par sa puissance. C'était... Indescriptible. Unique. En passant un tournant, il se retrouva nez à nez avec Léto, et ne perdit pas une seconde. « Vertigo ! C'est toi ?! Nous avons un problème. » Sa voix s'était brusquement décuplée comme si un chœur entier hurlait à sa place. L'explosion de bruit manqua de l’assommer lui-même. « Pardon, hum. » dit-il en se raclant la gorge, surpris. Ses yeux s'écarquillèrent, il sourit, cessa de sourire, serra les dents, attira brutalement Léto à lui par le col de sa chemise et se mit de nouveau à sourire. Il avait suivi les avancées de l'Empire de Latone, via ses espions, simplement pour satisfaire la curiosité addictive et malsaine qu'il avait développé après avoir stalké des millions de personnes sans raison spécifique pendant des siècles. Seulement, il n'était pas plus au courant que cela des détails. Or, beaucoup de détails lui échappaient dans le message que le Dieu lui avait demandé de transmettre. Devaraj supposa qu'il s'agissait de Senere. Mais il n'en était pas certain, même si sa connaissance du panthéon divin commençait à devenir malheureusement parfaite. L'homme serra sa mâchoire jusqu'à se faire mal. La douleur l'aidait à se concentrer à ne pas perdre tous ses moyens. « Bon écoute-moi. Je ne veux rien avoir à faire avec ton bleu-dieu, Senere je sais pas quoi. Moi, ce que je veux, c'est très simple, C'EST LA PAIX ! AAAAH ! » Ils manquèrent tout deux de devenir sourd alors qu'il se retenait de l'étrangler. Le problème, c'est que la panique lui donnait envie de tuer des gens. En attendant, impossible de s'entendre parler. Devaraj pensait qu'ils étaient victimes d'une nouvelle farce des échos des labyrinthes et ne se rendait absolument pas compte que la responsable était sa propre magie à lui, agrémentée d'un nouveau...don. Il fit une pause et reprit, en murmurant cette fois-ci par précaution. « Je disais... Tant mieux pour tes Ridere, j'espère que tu n'as pas embarqué Azmüth avec eux, il est à moi. Même si je ne l'aime pas, il est à moi. » Question de principe. Il avait du mal à respirer correctement. Sa poitrine était opprimée par un poids inconnu. L'impression que lui laissaient les bribes du Lien Divin encore imprimées dans son être était celle d'une entité effrayante, qui n'avait rien à envier à Nidalu. Devaraj déglutit. Même son souffle égaré semblait faire écho partout autour d'eux. Il relâcha la Draugr pour poser ses mains contre ses oreilles et son crâne. « Où est ton clone bleu, hum ! Latone, ça tonne attention ! Elle a plutôt intérêt à se ramener sinon je la défonce ! POURQUOI JE HURLE ! »  Cette fois-ci les cavernes se mirent à lui répondre son propre cri amplifié par mille voix terrifiantes, des tambours assourdissants, qui tapaient trois coups en rythme suivit par des trompettes de guerre menaçantes. C'était autant angoissant qu'exténuant. Un mal de crâne abominable le fit gémir alors qu'il ne s'entendait plus vraiment parler, mais qu'il continuait tout de même de déverser le flot intarissable de ses pensées folles. Quelque chose clochait entre son audition, sa voix et sa magie, alors il ne pouvait faire qu'une seule chose : parler. « Oui, aha... le crocodile est dans le Lac Rouge. Elle s'appelle Lilith. » Comme si c'était parfaitement normal. Il parlait vite, avec sa capacité habituelle de gérer plusieurs sujets à la fois sans aucun ordre. Cependant le bruit dans sa tête le rendait fou et tirait en lui toutes les cordes vocales de la haine, la démence, la violence, l'envie de sang. Sa poitrine se soulevait au rythme de ce tonnerre auditif, cette mélodie destructrice. « Tu vas m'expliquer pourquoi le bleu-roi vient de me rendre visite pour me parler de toi et ta chansonnette. Tu as deux secondes ! Une ! Zéro ! Non. En fait, j'ai changé d'avis. Je comprend pas trop ce qu'il m'arrive. Qu'est-ce-qu'il se passe ? Qui est Vertigo ? Pourquoi moi ? Pourquoi ce BRUIT ! Il faut que je me calme, donc je vais me défouler sur toi et ensuite en discutera. » Et sans plus d'explication, il extirpa un poignard de sa ceinture et se jeta sur elle, fou de terreur, un sourire cannibale sur le visage.

Quelque part. Au fond de la lave, là où l'avait laissé dormir Jun. Il venait de s'éveiller aux douces ondes sonores qui traversaient la roche jusqu'à lui.


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Pouvoir utilisé : Contrôle des Sons - pouvoir permettant de cibler une personne pour créer autour d'elle des illusions auditives. Elle peut être bénéfique et procurer un sentiment de bien-être, comme maléfique et créer des crises de nerfs [une fois par RP, avec une durée de maximum trois posts]

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Latone
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Latone
Lun 06 Jan 2020, 18:12




" Comment connais-tu ce nom ? La réponse lui fut portée en un simple regard. Bien sûr, tout comme elle mais à bien plus grande échelle, Devaraj observait le monde qui l'intéressait. Latone titillait déjà sa curiosité bien avant qu'elle s'affirmât telle une entité à part entière. Mais de là à ce qu'il soit aussi précis dans ses informations… La concernée n'appréciera sûrement pas que ce nom soit usé ainsi, tant elle était virulente quant à ces souvenirs coincés dans sa tête. Ce n'est pas moi, c'es— La tactilité invasive du Hǫfðingi lui coupa le sifflet, d'autant plus avec cette voix tonitruante qui lui rappelait de biens tristes moments. Durant son monologue, Léto fronça les sourcils, braquant son regard dans celui du Souverain. Elle comprit enfin ce qu'il s'était passé et cela la désola d'autant plus. Elle serra les dents, plus discrète. Non… Tu dis… Senere ? La Chamane n'osa plus bouger, autant accablée par la magie une nouvelle fois explosive du Taiji et le contenu de ses dires. Elle ne pensait pas qu'il viendrait jusqu'ici, et puis d'ailleurs, pourquoi ? N'était-il pas plus concerné par ce qu'il se tramait à Linos, à Ciel-Ouvert ? Elle ne comprenait pas. Tous les événements récents lui paraissaient plus limpides, mais elle ne comprenait toujours pas pourquoi ils survenaient ici, maintenant. Léto était incapable, forcément, d'expliquer les intentions d'un Æther à son plus proche messager, cependant elle refusait de laisser Devaraj dans le flou. Du moins, c'était ce qu'elle crût… jusqu'à que l'éclat de la lame la sortit de son immobilisme. Une moue blessée se dessina sur son visage. Défoule-toi autant que tu veux. Lors de son bond, la guerrière dégaina sa propre arme à temps et tomba à terre sous l'assaut du fol. Le poignard de Devaraj traversa sa hanche dans la chute, elle retint un gémissement et le frappa du pommeau de son épée pour se dégager. Léto se releva et para les prochaines attaques du mieux qu'elle pût, ou le repoussa d'un bon coup de coude, tout en retenant, bien consciente que la veine des Zawa'Kar serpentait son être. Si Senere était dans la tête du Roi il y a peu, alors… Elle avait très peu de temps ! Latone était Vertigo ! Son peuple faisait partie d'un— Elle esquiva un coup et recula. Une cité dans le Voile Blanc, gardée par le Bleu Roi ! Elle reçut un coup de poing, puis une entaille juste sous l'œil. Pourtant, elle persista à affaiblir sa garde pour tout confier. Le Chant est la clé ! Leurs Voix ! Elle recula jusqu'à une paroi, son dos se cognant contre. Et Senere… " La lame du Maître des Esprits fila en direction de sa poitrine, néanmoins la poigne – soudainement plus forte – de la Chamane bloqua sa main dans sa course.

" Merci, Hǫfðingi. C'était la voix de Léto, mais les yeux révulsés de celle-ci trahissaient à nouveau le Lien Divin. Le silence reprit tout autour d'eux, tandis que les vibrations de la Chamane s'animèrent selon le bon vouloir du Dieu, dans un chœur décuplant le timbre de son hôte. C'est ça ! C'est la Voix de Vertigo ! Ses bras se tendirent de chaque côté, les doigts écartées firent choir avec fracas l'arme, celui-ci tu. Léto bouscula le blond, sa tête basculant en arrière pour admirer le plafond ténébreux, un sourire ravi sur les lèvres. Elle soupira longuement. Enfin… Elle est revenue… Se morfondant peu à peu dans un étrange mutisme, elle baissa la tête ; un léger grognement s'échappa plus tard de sa bouche. Non… Ce n'est pas Vertigo. Pourquoi a-t-elle sa Voix ? Elle se retourna vers lui. Léto Sùlfr. Elle m'était… invisible. Curieux. Qui est-elle ? Le corps en transe s'avança doucement en direction de Devaraj, son regard semblait sonder une réponse dans les yeux de celui-ci. J'entends… Latone ? … Ce n'était pas ce qui était prévu. Elle regarda ses mains ensanglantées, longuement. Léto Sùlfr. Grogna-t-elle. Ceci est de ton fait. Tu n'es pas Vertigo. Je t'interdis d'user sa Voix. Un long silence s'ensuivit, où l'enveloppe de la Chamane demeura immobile, cependant l'emprise de l'Æther toujours aussi pesante. Enfin, la tête de la blonde se redressa. Un sursis. " Fin du silence.

Mais pas pour Léto, qui recouvrit ses sens hormis l'ouïe. Elle parla à Devaraj, néanmoins sa voix était tue. Sa botte glissa sur le parterre minéral, pourtant n'émit aucun son. Alors que l'incompréhension s'installa dans son esprit, elle capta tout autant le silence dans son être intérieur : ses pensées, elles aussi, lui étaient inaccessibles. C'était une sensation effroyable qui la traversa, son corps trembla alors que son regard se perdit tout autour d'elle, à la recherche d'un support, d'un crochet auquel s'agripper. S'égarant au fur et à mesure dans la folie, ses mains cernèrent son crâne et elle tirait si fort sur ses cheveux, pivotant frénétiquement sur elle-même pour se sortir de là ! Léto n'y parvint pas, totalement hermétique au monde auquel elle était censée être rattachée. Elle cria le plus fort possible, à s'en détruire les poumons, sans la moindre bribe d'un message.


" Si Vertigo ne tient pas sa promesse, je te plongerai pour l'éternité dans le Silence. "

La sentence tombât lourdement sur les épaules de la Chamane, ses bras ballants lui donnèrent l'air d'un cadavre encore debout. Lentement, ses yeux cherchèrent quelque chose, avant de s'arrêter sur le Prince de la Démence. " Dev'… " Sa voix paraissait plus faible, amplement affligée par la fatalité flottant au-dessus de sa tête. Elle pleurait, mais c'étaient des larmes de sang. Ses tympans, aussi, émirent leurs plaintes par un singulier écoulement carmin à chaque oreille. Petit à petit, son visage passa du désespoir à la fureur. Sa raison en lambeaux, Souw grogna tel un animal et se mit à hurler, un cri caustique cherchant à ronger la chair. Elle cracha une gerbe d'encre magiquement apparue à la face du Taiji, profitant de la confusion pour ramasser son épée et le charger. Elle abattit sa lame de manière répétée, l'intention de tuer présente comme jamais. Ami, ennemi, Léto s'en foutait complètement ! Noyée dans la colère d'un berserk. Ses tresses se changèrent en des serpents plus que prêts à happer le moindre épiderme à portée d'attaque. Lors d'un assaut où elle le repoussa violemment, elle griffa le haut de son buste à s'en saigner. Les yeux injectés de sang, la sauvage déploya son aura de douleur. Ses traits déformés par la frénésie crièrent à chacun de ses souffles vaporeux : détruire, détruire, détruire.

Non loin d'eux, des filets de lave se frayèrent un chemin à travers la roche. Il arrivait.



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Mar 07 Jan 2020, 23:22




« Je n'ai pas besoin de ton merci. » cracha le Hǫfðingi, les yeux plissés, un rictus provocateur sur ses lèvres sèches et légèrement tremblantes. Il avait bien conscience de ressembler à un chaton suicidaire devant un tigre géant, mais c'était, ma foi... Plus fort que lui, que sa peur ; plus fort que sa raison ; plus fort que sa propre volonté. Il incarnait la Folie, l'imprévisible. Le chaos était dans ses viscères au plus profond de lui. Avoir la réaction inverse de ce qu'on attendait d'un homme comme lui, même si cela signifiait sauter à pieds joints en Enfer, juste pour contempler la lueur de surprise, d'irritation, le petit regard agacé dans les yeux de son interlocuteur, juste, pour. En l’occurrence, il ne vit que les yeux révulsés de Souw en guise de réponse. Un rire aigu lui échappa et résonna longuement, comme s'il n'y avait pas déjà assez de bruit. Il était intelligent, suffisamment pour discerner en quelques secondes l'ensemble des possibilités horribles qu’engendrerait son affront. Pour lui, pour les autres surtout. Il chercha alors l'ombre d'un regret dans son cœur et n'y trouva que le vide. Pourtant, il le voulait, regretter. Mais cela lui était refusé. Il ne sentira que sur sa nuque le souffle pesant de la honte et de son incapacité dans un futur proche lorsqu'une nouvelle calamité se sera défoulée sur eux par sa faute. En attendant, il blasphémait. « Imbécile. »

Les paroles du dieu étaient des plus inhabituelles. Bien sûr qu'elle avait la voix de Latone, puisque la Chamane était le réceptacle vivant du fantôme bleu et rebelle. Qui était-ce dieu pour ignorer une telle chose sur le Cycle de la Vie et de la Mort ?! Invisible ? Certains mortels pouvaient être invisibles aux yeux des divins ? Il s’appuya contre la roche froide avec l'une de ses mains, pour ne pas sombrer dans un tournis de douleur. Sa tête lancinante brûlant lentement à l'écoute des chœurs qui résonnaient inlassablement sur la roche. Invisible. D'accord. Très bien. Il avait vu des choses plus étonnantes. Pourquoi pas ? Une vague de jalousie intense l'envahi brusquement lorsqu'il considéra cette hypothèse comme vraie. Le Chaman darda un regard mauvais vers la Draugr. Comment avait-elle pu lui cacher ça ?! Etait-ce réel ? Ils savaient que les Ætheri n'avaient pas tous la même puissance, mais de là à ne pas pouvoir être omniscient... Combien d'autres mensonges et idées reçues se baladaient encore dans son faible esprit à leur sujet ? Sentant encore les grains du destin lui échapper des doigts, Devaraj ne prêta pas tout de suite attention au problème donc était victime Léto. Il essayait déjà vaguement de mettre de l'ordre dans le bordel de sa tête. Son corps se glaça à l'entente de la sentence prononcée par le dieu. S'il n'avait aucune idée du supplice intérieur que venait de vivre la Draugr, il pouvait parfaitement comprendre sa rage. « Tu pleures. » finit-il par dire, débile mais vrai. Elle pleurait du sang. Quoi de plus normal, ici ?! Il releva sa main pour la passer sur son front en sueur. La présence de Senere avait comme fait chauffer l’atmosphère... « Tu- »


Le Chaman eu tout juste le temps de faire apparaître son nouveau jouet entre ses doigts. L'épée du Lord Poulpe, un cadeau... étrange. Voilà qui allait lui donner une nouvelle occasion de s'entraîner avec cette arme. Et de mourir, par la même occasion. Néanmoins avant cela, il avait envie d'avoir le dernier mot dans cette discussion décousue qui avait prit place. « Ah oui. Et moi je t'interdis de menacer ma Draugr. » Un murmure qui lui vaudrait peut-être cher, mais sa mort prématurée irriterait d'autres dieux. Et la simple pensée d'être l'élément déclencheur d'une dispute qui se retournerait contre le responsable lui plaisait. Il était idiot, comme un enfant particulièrement mauvais et sournois avec beaucoup trop de magie entre les mains ainsi qu'une couronne de trop.

Il parât au dernier moment et l'onde sonore du choc alla lourdement la roche qui chauffait. Elle fit écho une, deux, trois fois avant d'être engloutie dans un torrent de percussions violentes, fruit des lames qui se heurtaient. Les tunnels étroits les empêchaient de se mouvoir à leur guise et résistaient difficilement aux coups. Le souffle coupé, une partie de l'esprit de Devaraj, celle qui n'était pas occupée à réveiller en lui tout l'instinct délicieusement sanglant de Zawa'kar, se fit la réflexion qu'on entendait les tambours de la forteresse jusqu'ici, plusieurs kilomètres sous terre. Leur mélodie était envoutante. Une autre partie de son esprit, encore occupée à choisir entre libérer son propre Chaos ou y résister, était amusée par le tonnerre grondant du sol qui tremblait et l'ambiance sinistre.

« Stop. » Il figea la lionne avec tout le contrôle mental qu'il était capable d'exercer sur elle, son propre s'immobilisant complétement alors que ses sens écoutaient et que les filets de sa magie espionnaient. « Nous ne sommes plus seuls. » lui dit-il par télépathie. Il était peut-être temps de s'en rendre compte. La lave n'était pas arrivée jusqu'à eux, mais l'air étouffant laisser présager le pire. Ce n'était pas les tambours de Zawa'Kar mais des bruits de pas. Les pas d'une créature immense très certainement attirée par le boucan qu'ils avaient déclenché. Quelque chose rodait là, quelques centaines de mètres plus loin. Il le savait car la magie qui s'en dégageait étaient aussi puissante que noire. Le genre de flux qu'il n'avait observé que chez les Démons de haut niveau. Il ne connaissait qu'un seul Démon capable de lui faire une blague d'aussi mauvais goût. « Zan- » Un hurlement d'outre-tombe couvrit sa voix et acheva de les rendre sourds. Ce n'était pas un cri perçant ou agressif, c'était pire. Un son plus caverneux, sombre, irréel, qui entrait par les oreilles de l'âme pour crever directement le cœur et glacer l'être. Le Chaman ferma les yeux, le souffle encore coupé par leur combat. A ce stade, il avait épuisé toute sa réserve de peur, de courage, de raison, de tout sentiments possibles. Son cerveau abîmé avait fini par faire toutes les connexions nécessaires. Après un regard qui en disait long à Léto, le roi fit quelques pas sur le côté pour arriver au milieu du couloir et se dévoiler à la vue.

Alors, il parla comme s'il était en train de boire le thé et manger une tarte aux framboises avec son meilleur ami, dans un beau salon calme et paisible. Il ne savait pas s'il devait prendre cette apparition comme une intrusion, une attaque, un cadeau, la révélation de son futur animal de compagnie ou sa très prochaine mort. Les options convergeaient, à vrai dire, vers la dernière option. « Que fait la Bête des Enfers sur mon territoire ? » Sa voix grave, une intention macabre en arrière-goût, se répercuta dans les couloirs sinueux.

1192 mots | Post 7

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Sam 18 Jan 2020, 18:02



Les crocs du serpent s'arrêtèrent à quelques centimètres du roi, prêts à délivrer son venin et sa sentence mordante. " Grrr… " Léto serrait des poings à s'effriter les phalanges, se rompre les muscles. Malgré toute sa hargne du moment, l'injonction de Devaraj l'immobilisa, seule sa crinière de gorgone s'agitait sans pouvoir l'atteindre. Elle le fixait toujours avec ces yeux injectés de sang, n'entendant qu'à peine ce qu'il disait. Souw attendit une seule occasion, un seul moment pour abattre de nouveau son courroux. Jusqu'au moment où les tambours résonnèrent. Du moins, ce fut ce qu'elle crût, c'était ce qu'eux pensaient depuis le début. Néanmoins, la chaleur étouffante les prit au dépourvu, ainsi que ces secousses, de plus en plus forte. La tension s'amenuisa de manière progressive dans tout son corps, le contrecoup physique – et psychologique, depuis le Lien Divin – l'accablât peu à peu. Alors que la Draugr l'entendit prononcer un nom familier, le cri la dégagea du contrôle mental, mais l'affligea tout autant que tous ces sons de l'Æther en personne. Ce dernier avait dû retourner dans son plan, ou aller chercher son dû auprès de la fameuse Vertigo. Léto, elle, n'en avait presque plus rien à faire, tant la menace l'avait quasiment réduite à expirer son dernier souffle.

La Souriante regarda le Roi Fou se rapprocher de l'évident danger, là où la température monta encore d'un cran. Léto se refusa de l'abandonner, instinctivement. Elle traîna des pieds jusqu'au couloir et releva la tête peu à peu sur l'affreuse créature – encore une, décidemment – venue leur rendre visite. Et maintenant quoi ? Ils allaient devoir l'abattre, ou plutôt se faire tuer, mourir à petit feu dans la lave ? Ou juste tolérer une nouvelle farce des labyrinthes ? La Sùlfr se massa la gorge, irritée au possible, sa voix à moitié éteinte. Tous les récents événements la poussaient à se taire et à simplement être spectatrice d'un destin qui lui déplaisait fortement. N'était-elle donc plus capable de se protéger ? Qu'adviendra-t-il des autres dans ce cas ? Peut-être devrait-elle juste se jeter dans le magma et céder le flambeau. Mais qu'en sera-t-il de Latone, de Miles, de… tout le monde.
" J'ai entendu votre vacarme, vous êtes bruyants comme pas possible. Ces derniers temps, ce n'est pas du tout la même en Enfer. On peut même dire… que je m'y ennuie. La Bête elle-même qui s'était lassée du territoire des vices, voilà un portrait que Léto n'aurait jamais imaginé. Elle s'ancra dans le regard de Devaraj, longuement. Il captera sûrement son intention. Les serpents se tournèrent vers la Bête. Cette dernière s'ennuyait ? Très bien. Souw leva soudainement son arme et la jeta sur la bestiole, la lame réalisa un cercle parfait dans sa course et s'écrasa bêtement contre la carapace épidermique du monstre. Pour toute réponse, Léto reçut une pichenette colossale de sa part qui la fit valdinguer le long du couloir. Toutefois, elle n'en mourrait pas. Ça fait du bien de faire de l'exercice. Ses yeux enflammés dardèrent le Hǫfðingi, son souffle chaud se répandit de manière vaporeuse tout autour d'eux. Je vais rester quelques temps ici, ou peut-être pour toujours. Ceci est ma volonté, pas celle du Bhūta Rāja. Elle se tourna lentement, retournant arpenter les dédales. Il paraît que les derniers résidents ont libéré de la place, je vais m'installer par là-bas. " Et elle partit ainsi, se nicher dans sa nouvelle demeure. Derrière Devaraj, Léto ne se tenait debout qu'en prenant appui sur la paroi. Elle ne regarda que peu la Bête s'éloigner et lança un regard vide au roi. Sa main se collait sur ses côtes, brisées par la force titanesque du monstre. Ça faisait mal, effectivement, mais pas assez.

" Je suis trop fatiguée pour mourir ici… Je rentre… Il pouvait la suivre, lui dire tout ce qu'il souhaitait, ou pas, cela lui était égale. Elle était à moitié sourde, et dans tous les sens du terme. Totalement hermétique à tout ce qu'il s'était passée depuis le courroux de Senere, la Chamane se traîna jusqu'à la sortie, aiguillée par la boussole bien pratique. L'air frais fit un bien fou à son corps, le gradient de température la fit presque s'écrouler sur place. À genoux, ses yeux vairons fixèrent le lierre s'agiter devant elle. Ce ne fut qu'à son contact qu'elle remarqua enfin la présence du mammouth, dont l'enveloppe semblait animée par Phoebe elle-même. Sa trompe entoura doucement la titanide, totalement désarmée. Vas-y, fracasse-moi contre le sol… Lui demanda-t-elle lorsqu'il la souleva plus haut, pour finir par la déposer avec délicatesse sur son dos. Oh… Souffla-t-elle, couchée sur le ventre. Léto finit par regarder en contrebas pour voir une ultime fois son amant. À demain… " Morte ou vive, ils se reverront de toute façon.


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Dim 19 Jan 2020, 00:16





La Bête des Enfers était capable de sarcasme, ce sera la découverte de la journée. En fait, elle était étonnement drôle, drôle d'une façon dont on n'imaginait pas venant d'un géant de feu et d'ombres mortels. C'était surprenant, saugrenu, inattendu, chaotique. Devaraj fût conquis en quelques secondes. Il était un client plutôt facile, fallait-il avouer. Ses yeux n'avaient jamais contemplé une telle créature dans sa vie. Le plus proche de cet espèce animale était un golem de feu qui vivait dans un volcan dans lequel il s'était réfugié pour échapper aux Masques d'Or. Une longue et infiniment vieille histoire... Autant que sa mémoire ne le porte, il n'avait pu apercevoir que l'ombre du golem à l'époque. Le voilà aujourd'hui à quelques dizaines de mètres de l'infernale bestiole. Le Chaman fit non de la tête à son homologue. Soufflé non pas par la chaleur mais par la majesté de cette être à la voix caverneuse, il ouvrit la bouche pour répondre le seul mot qui lui vint en tête. « Bienven- » Trop tard. Léto, enfin la boule de colère qui vivant à la place de la Chamane,  avait déjà lancé son arme en direction du monstre, pendant que Devaraj lui jetait un regard en biais qui voulait clairement dire qu'il allait l'étrangler pour cet affront inutile qui allait peut-être vexer leur invité. La présence de la Bête ici n'avait aucun sens mais il prit cette histoire de déménagement avec un sérieux implacable. Chaque pas du géant était comme mille tambours aux tremblements lourds. Sa voix roulait sur le tonnerre et la lave se mouvait sous ses intonations fulgurantes. L'ombre qui s'échappait comme de la vapeur de son corps lui servait de manteau de jade, elle ressemblait à une matière sombre et sinistre capable d'aspirer le vide. Elle s'en allait déjà... Son air pitoyablement déçu ne passa pas inaperçu. « Maître des Esprits. Je vous laisse Khazad-dûm. Attention votre chaussure vient de prendre feu. » Hypnotisé, des flammes dansants dans ses yeux complétement écarquillés, le Chaman mit deux secondes de plus à revenir à la réalité. Il enveloppa son pied d'une fine couche de glace non sans grogner à la vue de Léto visiblement mourante. Le Chaman activa sa magie pour soigner les brûlures qui lui parcouraient le corps là où la vapeur s'était infiltrée et où les étincelles les avaient touché. Sa connaissance en soin n'était cependant pas assez élevé pour soigner les os cassés.


« Il faut absolument que je montre ceci à Zawa'Kar. » finit-il par prononcer, retrouvant au fur et à mesure ses capacités de réactions cognitives tandis que ses doigts laissaient courir une magie familière. C'était tout ce qu'il avait trouvé à dire. Qu'était-ce Khazad-dûm ? Pourquoi la Bête était venue ici ? Seul le temps dévoilera ces réponses. « Je tiens à signaler que tu es encore plus imprudente que moi. Bravo, c'est un exploit ! » Même lui n'aurait pas attaqué cette chose... Quoique. Mais la fatigue qui hurlait dans son corps était trop grande actuellement. Il ne pouvait pas trop exagérer. C'était lui qui s'était avancé dans le couloir au départ, alors qu'ils auraient pu fuir, ou au moins garder l'espoir de pouvoir fuir devant ce monstre. Ses pensées étaient encore occupées à déchiffrer la beauté de la créature, pourtant il aurait aimé parler de Senere et de ce qu'il s'était passé juste avant. Il écouta les pas de la Bête qui s'éloignait lentement à un rythme maîtrisé et constant, emportant avec elle ses filets de laves, ses tambours et son souffre. « Zane m'avait bien parlé de son chien, mais tout de même... » Quelle classe, il était particulièrement jaloux. Affreusement jaloux. Il fallait absolument faire en sorte que la Bête se plaise plus ici qu'en Enfer, pensait-il en ruminant déjà mille plans foireux alors qu'il suivait Léto vers le chemin de la sortie.

Le Chaman contempla les berges du lac rouge. Lilith devait être encore en train de découvrir son nouveau territoire... « A demain Souw. J'ai beaucoup aimé notre journée. » dit-il en faisant une étonnante abstraction de l'éléphant géant qui venait d'apparaître et servait de monture à la Chamane. Et pourquoi pas, après tout ? N'avait-il pas lui-même pléthore d'animaux de compagnie tous plus inconventionnels les uns que les autres ? Une forme orange s’agitait parmi les roseaux, avec une carapace et plusieurs pattes. Devaraj fit de grands signes de mains à Nidalou pour que l'octopode les rejoigne, ce que l'animal fit après l'avoir ignoré pendant quelques secondes. La forme du crabe variait de minuscule à immense, parfois le Chaman arrivait à monter dessus et à lui indiquer une direction sans qu'il ne s'enfuie dans l'autre sens. « On fait la course ? » Il ricana comme un imbécile et lança le crabe géant au galop en direction du port qui permettait de faire la liaison avec Zaowa. On ne le revit plus de la soirée.

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[Q] Il était une fois un crocodile géant, cent-mille Ridere et un Balrog

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